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Go drunk, you're home | Timothy
Mar 3 Déc 2019 - 17:46
- Dans l'épisode précédent...:
Nous voilà en route pour une soirée de folie un soir de semaine. Quelle idée ! Si la proposition n’était pas venue de ma part, je serais sans doute dubitative. Mais je comptais bien rendre hommage à mes résolutions, et c’était donc le cœur vaillant que je m’étais mise en route aux côtés de mon plus fidèle acolyte, j’ai nommé : Timothy Kid Lennox.
Je lui impose un détour par sa chambre, car il est tout bonnement hors de question qu’il tape dans mon paquet de clopes toute la soirée. Je le fournis suffisamment comme ça d’habitude, et c’est une sale manie qu’il a pris là, si vous voulez mon avis.
Une fois tous les deux armés de nos compagnons mortels, je passe mon bras autour du sien et lui adresse un signe de tête entendu. Baguette en main, il nous fait transplaner sans plus attendre. Direction : le centre-ville d’Inverness.
On atterrit dans une ruelle sombre à l’abri des moldus. Il ne s’agirait pas qu’ils voient deux étudiants apparaître de nulle part… Je planque ma baguette dans une poche, non sans un léger pincement au cœur. Ce soir, la magie est à proscrire. Ce que je ne ferais pas pour ce grand benêt…
Nous arrivons enfin devant un bar à l’allure chaleureuse, situé dans une rue pavée. L’enseigne en bois vernis indique « The Noose ». L’odeur des fish & chips vient aussitôt me chatouiller les narines alors que je pousse la lourde porte, le ventre grondant soudain comme pour exprimer son impatience.
Je me dirige vers une table quelque peu isolée du centre du pub, et me hisse sur le tonneau servant de chaise. Sans réfléchir une seconde, je m’empare de la carte, me léchant les babines à l’avance. Fallait que je me remplisse le bide pour pouvoir assurer niveau beuverie, et j’y comptais bien ! Levant les yeux vers Tim qui m’avait suivie, un sourire ravi vient se dessiner sur mes lèvres.
- Super choix, Lennox ! Prépare-toi psychologiquement à la gueule de bois qui nous attend demain. En attendant, je vais me régaler. T’as faim ?
Je reporte mon attention sur le menu. Un bon gros burger bien gras me fait de l’œil, accompagné de frites à la fois moelleuses et croustillantes, la spécialité de l’endroit. Comment rêver mieux…
- InvitéInvité
Re: Go drunk, you're home | Timothy
Mar 3 Déc 2019 - 19:25
Go drunk, you're home
Feat Sidney Pond
Le Noose, c'est un lieu privilégié pour faire plein de choses. Boire une petite bière entre collègues après le boulot, prendre une vilaine cuite quel que soit le jour de la semaine, manger seul parce qu'on a pas envie de rentrer chez soi et de faire réchauffer un fond de soupe en boîte... Tout ça, en écoutant de la musique sympa sans être forcément très originale et sans être obligé de contracter un crédit qu'on n'arrivera pas à rembourser. C'est typiquement le genre de bars où j'aimerais passer toutes mes soirées si je n'avais pas, maintenant, des obligations d'adultes qui viennent m'oppresser de toutes parts. Quand Sid et moi entrons dans le bar, le chauffage des radiateurs et des personnes qui sont déjà à s'affairer au comptoir et aux tables de l'établissement viennent réchauffer nos corps attaqués par le froid automnal de la mère patrie écossaise. Sans mot dire mais avec un sourire aux lèvres, je suis Sid jusqu'à la table sur laquelle nous poserons presque autant de fois le coude que nous le lèverons ce soir. Deux cartes sont négligemment posées sur la table, ainsi que quelques sous-bocks frappés de différentes marques de bière dont je dois, un peu honteusement, avouer que je les reconnais toutes : Black Isle, Arran ou encore Valhalla. Rien que d'y penser, mon cerveau bout. Quel sera mon premier poison ce soir ? Sans compter que je pourrais opter pour le breuvage national, celui qui nous fait rayonner dans le monde entier, moldu comme sorcier : le bien nommé scotch !
Sans aucune autre forme de procès, Sid s'empare de sa propre carte, direction la page des snacks et des repas. En ses yeux brille une lueur carnassière et je remercie le ciel que le bar ne propose pas d'animal entier à servir, auquel cas elle ne résisterait certainement pas à en bouffer un tout cru. Sans surprise, elle me félicite pour le choix de l'établissement, même si m'avoir annoncé qu'elle crevait de faim avait facilement orienté mon choix. Elle me demande si j'ai faim, ce à quoi je réponds par l'affirmative par un signe enthousiaste de la tête. Néanmoins, je suis venu ici pour boire et c'est vers la page des spiritueux que je me dirige, sans pourtant trop savoir ce que je cherche. Avec tous les choix devant mes yeux, je commence à me dire que je risque de vite tomber dans un piège et que je ne serai pas capable de choisir ce que je veux pendant une demi-heure. Je ferme donc le menu après avoir rapidement pris ma décision, attendant que le serveur ou la serveuse vienne prendre notre commande.
Décidant de me mettre à l'aise, je retire mon manteau que je pose sous mes fesses et décide de retirer, sous le coup de la chaleur, mon pull par la même occasion. Ne reste que le t-shirt que j'ai enfilé il y a une demi-heure à peine : un t-shirt blanc qui, s'il est enfilé dans le monde des sorciers, arbore le blason des Maraudeurs de Wigtown. Toutefois, nous sommes dans le monde des moldus et l'enchantement entourant ce t-shirt remplace le blason des Wanderers par un blason de l'équipe de football la plus proche du lieu où l'on se trouve. Adieu Wigtown, bonjour l'Inverness CT Football club. Mon sweat-shirt arborant le blason de Hungcalf possède d'ailleurs le même système : aux yeux des moldus, c'est un pull uni. Y a pas à dire : la magie a quand même de sacrés avantages, quand on y pense. Une fois mes affaires enlevées et posées délicatement, je décide alors de tenter de recoiffer ma tignasse, sans succès. Tant pis, ce soir, ma coiffure s'accordera avec mon état d'ébriété.
Après quelques instants de flottement où Sidney et moi attendons l'intervention d'un serveur pour prendre nos commandes, ce dernier se manifeste. D'ailleurs, ce n'est pas un serveur mais une serveuse que je n'ai jamais vu dans ce bar avant. Une nouvelle, en tout cas relativement, puisque je n'ai pas visité ce bar depuis plus de six mois. Une blonde magnifique, qui arbore un t-shirt au nom du bar et son logo (un nœud de marin autour d'une pinte de bière) et un bandana pour maintenir ses cheveux. Elle a la peau claire sur laquelle ressort un joli piercing noir qui traverse son arcade gauche. Je la regarde et je lui adresse un sourire auquel elle répond par un sourire très mignon qui, je dois l'avouer, ne me laisse pas indifférent. Evidemment, elle enchaîne en nous demandant ce qui nous tente. Je décide de prendre les devants, avant que je n'oublie ce que je voulais au départ.
« J'vais prendre un fish & chips au garam masala et une pinte de Scotch Ale, s'te plaît, adressé-je à la serveuse qui me répond avec un sourire et un "okay" fluet. Et toi, rouquine, tu prends quoi ? »
Sans aucune autre forme de procès, Sid s'empare de sa propre carte, direction la page des snacks et des repas. En ses yeux brille une lueur carnassière et je remercie le ciel que le bar ne propose pas d'animal entier à servir, auquel cas elle ne résisterait certainement pas à en bouffer un tout cru. Sans surprise, elle me félicite pour le choix de l'établissement, même si m'avoir annoncé qu'elle crevait de faim avait facilement orienté mon choix. Elle me demande si j'ai faim, ce à quoi je réponds par l'affirmative par un signe enthousiaste de la tête. Néanmoins, je suis venu ici pour boire et c'est vers la page des spiritueux que je me dirige, sans pourtant trop savoir ce que je cherche. Avec tous les choix devant mes yeux, je commence à me dire que je risque de vite tomber dans un piège et que je ne serai pas capable de choisir ce que je veux pendant une demi-heure. Je ferme donc le menu après avoir rapidement pris ma décision, attendant que le serveur ou la serveuse vienne prendre notre commande.
Décidant de me mettre à l'aise, je retire mon manteau que je pose sous mes fesses et décide de retirer, sous le coup de la chaleur, mon pull par la même occasion. Ne reste que le t-shirt que j'ai enfilé il y a une demi-heure à peine : un t-shirt blanc qui, s'il est enfilé dans le monde des sorciers, arbore le blason des Maraudeurs de Wigtown. Toutefois, nous sommes dans le monde des moldus et l'enchantement entourant ce t-shirt remplace le blason des Wanderers par un blason de l'équipe de football la plus proche du lieu où l'on se trouve. Adieu Wigtown, bonjour l'Inverness CT Football club. Mon sweat-shirt arborant le blason de Hungcalf possède d'ailleurs le même système : aux yeux des moldus, c'est un pull uni. Y a pas à dire : la magie a quand même de sacrés avantages, quand on y pense. Une fois mes affaires enlevées et posées délicatement, je décide alors de tenter de recoiffer ma tignasse, sans succès. Tant pis, ce soir, ma coiffure s'accordera avec mon état d'ébriété.
Après quelques instants de flottement où Sidney et moi attendons l'intervention d'un serveur pour prendre nos commandes, ce dernier se manifeste. D'ailleurs, ce n'est pas un serveur mais une serveuse que je n'ai jamais vu dans ce bar avant. Une nouvelle, en tout cas relativement, puisque je n'ai pas visité ce bar depuis plus de six mois. Une blonde magnifique, qui arbore un t-shirt au nom du bar et son logo (un nœud de marin autour d'une pinte de bière) et un bandana pour maintenir ses cheveux. Elle a la peau claire sur laquelle ressort un joli piercing noir qui traverse son arcade gauche. Je la regarde et je lui adresse un sourire auquel elle répond par un sourire très mignon qui, je dois l'avouer, ne me laisse pas indifférent. Evidemment, elle enchaîne en nous demandant ce qui nous tente. Je décide de prendre les devants, avant que je n'oublie ce que je voulais au départ.
« J'vais prendre un fish & chips au garam masala et une pinte de Scotch Ale, s'te plaît, adressé-je à la serveuse qui me répond avec un sourire et un "okay" fluet. Et toi, rouquine, tu prends quoi ? »
- InvitéInvité
Re: Go drunk, you're home | Timothy
Mer 11 Déc 2019 - 11:47
Je parcours les pages du menu des boissons, proposant une pléthore de bières de la région. Certaines d’entre elles sont issues de la brasserie du bar même, qui, dans un esprit de production locale, possède sa propre marque. Alors que je me mords la lèvre, en pleine réflexion, une serveuse vient prendre notre commande.
Des prunelles pétillantes, une chevelure scintillante cachée sous un bandana, un piercing à l’arcade. Une merveilleuse créature aux traits délicats, qui me donnerait presque aussi faim que le burger que j’avais décidé de prendre. Presque, car je n’étais pas très fervente de ses airs de petite princesse fragile. J’ai l’impression qu’un coup de batte la fendrait en deux. Avec ses grands yeux de biche et ses lèvres pulpeuses, beauté plastique, elle faisait trop… maniérée. Pour un coup d’un soir, je la mettrais dans mon lit volontiers pour lui faire découvrir mille délices à lui en briser la voix. Mais j’aurais trop peur de la casser. Et ses airs de poupée complètent le personnage, que je ne pourrais pas supporter bien plus longtemps qu’une nuit.
Et alors que je la dévore du regard, sans aucune pudeur, un sourcil appréciatif haussé, j’entends Tim passer commande. Mais c’est qu’il la drague ! En ma présence ! Sans aucune gêne ! Quel culot. Il est hors de question que je laisse passer ça. Outrée, je n’en montre rien, mais n’en pense pas moins : bien que notre aventure remonte à des années et que Tim ne me faisait plus d’effet à présent, là, il s’agit d’une offense à mon ego. Comment ce benêt de Lennox pouvait draguer sans le moindre scrupule une blondasse délicate à la moue insupportable alors qu’il avait un putain de canon de beauté en face de lui ?! Je comptais bien lui montrer, à cette grognasse, qu’elle ne faisait pas le poids ici.
Je la regarde avec un sourire pincé.
- Pour moi, ce sera le burger classique en double. Supplément bacon.
Deux fois plus de viande.
Je retiens ma respiration quelques secondes, reportant mon attention sur les boissons.
- Et pour accompagner, ça sera…
Une idée machiavélique me traverse l’esprit. Certes, j’ai promis à Tim que ce soir, ce serait une soirée sans baguette. Mais je n’ai rien dit concernant mon don qui ne nécessitait pas de baguette magique…
La suite des événements se passe très vite. La tête toujours tournée vers la carte des boissons, je me concentre un instant avant de relever les yeux vers la serveuse. Je visse mon regard dans le sien – rouge.
- Une pinte de l’IPA du Noose, s’il te plaît, je murmure dangereusement, tandis que mes yeux diaboliquement vermeils remarquent une lueur apeurée passer dans son regard.
Je baisse la tête une seconde, le temps de redonner à mes iris leur couleur émeraude. Je relève le menton, l’air de rien, afin d’adresser un immense sourire à la serveuse qui semble aussi pâle qu’un fantôme. A ce rythme, elle n'allait pas tarder à devenir transparente.
- Merci ! claironné-je.
Je referme les cartes et les lui tends avec bonne humeur. Je ne sais pas si Tim a remarqué mon petit manège. A vrai dire, je m’en fiche. Je retire mon blouson en cuir pour le poser sur mes genoux, un sourire satisfait ornant mes lèvres. La soirée promettait d’être particulièrement drôle !
Des prunelles pétillantes, une chevelure scintillante cachée sous un bandana, un piercing à l’arcade. Une merveilleuse créature aux traits délicats, qui me donnerait presque aussi faim que le burger que j’avais décidé de prendre. Presque, car je n’étais pas très fervente de ses airs de petite princesse fragile. J’ai l’impression qu’un coup de batte la fendrait en deux. Avec ses grands yeux de biche et ses lèvres pulpeuses, beauté plastique, elle faisait trop… maniérée. Pour un coup d’un soir, je la mettrais dans mon lit volontiers pour lui faire découvrir mille délices à lui en briser la voix. Mais j’aurais trop peur de la casser. Et ses airs de poupée complètent le personnage, que je ne pourrais pas supporter bien plus longtemps qu’une nuit.
Et alors que je la dévore du regard, sans aucune pudeur, un sourcil appréciatif haussé, j’entends Tim passer commande. Mais c’est qu’il la drague ! En ma présence ! Sans aucune gêne ! Quel culot. Il est hors de question que je laisse passer ça. Outrée, je n’en montre rien, mais n’en pense pas moins : bien que notre aventure remonte à des années et que Tim ne me faisait plus d’effet à présent, là, il s’agit d’une offense à mon ego. Comment ce benêt de Lennox pouvait draguer sans le moindre scrupule une blondasse délicate à la moue insupportable alors qu’il avait un putain de canon de beauté en face de lui ?! Je comptais bien lui montrer, à cette grognasse, qu’elle ne faisait pas le poids ici.
Je la regarde avec un sourire pincé.
- Pour moi, ce sera le burger classique en double. Supplément bacon.
Deux fois plus de viande.
Je retiens ma respiration quelques secondes, reportant mon attention sur les boissons.
- Et pour accompagner, ça sera…
Une idée machiavélique me traverse l’esprit. Certes, j’ai promis à Tim que ce soir, ce serait une soirée sans baguette. Mais je n’ai rien dit concernant mon don qui ne nécessitait pas de baguette magique…
La suite des événements se passe très vite. La tête toujours tournée vers la carte des boissons, je me concentre un instant avant de relever les yeux vers la serveuse. Je visse mon regard dans le sien – rouge.
- Une pinte de l’IPA du Noose, s’il te plaît, je murmure dangereusement, tandis que mes yeux diaboliquement vermeils remarquent une lueur apeurée passer dans son regard.
Je baisse la tête une seconde, le temps de redonner à mes iris leur couleur émeraude. Je relève le menton, l’air de rien, afin d’adresser un immense sourire à la serveuse qui semble aussi pâle qu’un fantôme. A ce rythme, elle n'allait pas tarder à devenir transparente.
- Merci ! claironné-je.
Je referme les cartes et les lui tends avec bonne humeur. Je ne sais pas si Tim a remarqué mon petit manège. A vrai dire, je m’en fiche. Je retire mon blouson en cuir pour le poser sur mes genoux, un sourire satisfait ornant mes lèvres. La soirée promettait d’être particulièrement drôle !
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Re: Go drunk, you're home | Timothy
Mer 11 Déc 2019 - 19:41
Go drunk, you're home
Feat Sidney Pond
Je papillonne le temps que Sid passe sa proche commande. Je regarde derrière moi pour voir ce qu’il s’y passe en ce tout début de soirée. Je vois quelques habitués, des gens que j’ai déjà vus. Il m’est arrivé de blaguer avec l’un d’entre eux alors que je tenais à peine debout. Il ne me voit pas, et peut-être qu’il ne ferait rien même s’il me voyait. Avec ce qu’il avait dans le cornet, cela ne m’étonnerait pas qu’il n’ait aucun souvenir de moi. Je remarque aussi un des piliers du pub, qui semble déjà bien attaqué. Il a le nez dans sa bière et semble peu intéressé par ce qui l’entoure. A vue de nez, il en est au moins à sa quatrième. Je remarque aussi quelques visages plus jeunes et qui me sont moins familiers. Certainement une cohorte d’étudiants venus passer leur soirée à boire, comme Sid et moi-même. Je reconnais évidemment le barman et propriétaire des lieux en train de méthodiquement tirer ses bières et verser ses whiskys. Lui-même ne m’a pas encore vu, mais nul doute qu’il me reconnaîtra quand nous irons payer tout à l’heure.
Je me retourne une fois la commande de Sid prise et la serveuse partie transmettre nos réclamations au barman et aux cuisiniers. Je tape sur la table dans un mélange de rythmes incohérents, comme pour faire passer tranquillement le temps jusqu’à ce que nous obtenions nos bières. Je remue tranquillement la tête au gré de la musique qui passe dans les enceintes du pub. C’est Desire Lines de Deerhunter que je pense reconnaître malgré les sons d’ambiance du bar qui masquent la ligne de guitare.
Je regarde Sid et je remarque qu’elle porte une soirée qui s’étend d’une oreille à l’autre. Je n’imaginais pas que la perspective d’une soirée très alcoolisée avec moi lui plaisait autant. A vrai dire, je me demande bien ce qui peut la faire sourire autant alors qu’elle n’a même pas eu l’occasion de prendre une première bouchée de son hamburger. Dans ce cas précis, elle devrait être encore grognonne et regarder avec anticipation les portes menant vers les cuisines en espérant qu’elles s’ouvrent et que la serveuse porte son précieux repas à notre table. Mais là, rien n’y fait : elle a l’air tout bonnement radieuse et je dois avouer que ce n’est pas si courant. En tout cas, pas si courant quand elle est sobre et affamée. Ou alors, peut-être est-ce moi qui débloque et qui m’imagine des trucs. Toutefois, je suis trop curieux pour ne pas lui poser la question.
« La vache, lui adressé-je tout en tapotant sur la table au rythme de la musique, déjà tu proposes qu’on fasse une soirée en pleine semaine. Et ensuite, t’as l’air tellement contente que ça m’rend parano, lâché-je avec un grand sourire narquois. C’est à se demander si un de tes profs t’a dit que t’étais la meilleure de ses étudiantes ! »
Je rigole avant tout parce que j’insiste sur son côté nerd en mal de reconnaissance académique. Pour être tout à fait honnête, je la connais assez pour savoir que ce n’est pas le trait principal de sa personnalité. Mais je la connais assez pour savoir que ça l’emmerde que je fasse comme si c’était le cas. A la simple pensée de voir ses yeux rouler une millionième fois depuis que nous nous connaissons, mon sourire grandit en laissant apparaître mes crocs. Ou alors, peut-être est-ce la serveuse qui lui a tapé dans l’œil ? Je me retourne pour essayer de voir à nouveau la serveuse, voir si elle est effectivement du genre de Sid. Malheureusement, elle a dû aller dans la cuisine. Toutefois, je me retourne vers Sid avec les yeux plissés comme si je venais de revêtir mon costume d’inspecteur. Je me penche de manière à me rapprocher d’elle, comme si je voulais la mettre en confidence. Presque allongé sur ma moitié de la table, j’appuie ma tête contre mes mains jointes, un sourire parcourant mon juvénile visage.
« Dis voir, toi, chuchoté-je presque, les yeux toujours plissés. Tu n’aurais pas trouvé une raison d’être plus heureuse que d’habitude ? Du genre "jolie serveuse" ? »
Elle n’a pas le temps de me répondre que la serveuse surgit de derrière moi avec nos deux bières. Nos plats, eux, on les attendra naturellement encore un peu. Alors que je m’attendais à ce que la jolie blonde décoche au moins un sourire à l’un ou l’une d’entre nous, elle se dépêche de mettre nos pintes sur leurs sous-bocks respectifs et à partir aussi vite qu’elle est venue, sans décocher un seul mot et le visage vraisemblablement tendu et figé, comme si elle avait vu un fantôme. Cela ne m’empêche pas d’esquisser un « merci » furtif et de me retourner quand celle-ci s’en va. Je la vois partir, le pas rapide, vers les cuisines, comme si elle n’avait aucune envie de rester dans la salle. J’adopte alors une moue interrogative, me demandant bien ce qui s’est passé pour cette fille au rictus accueillant pour qu’elle devienne aussi froide et stressé en à peine trois minutes… Mon regard se porte alors sur Sid dont le sourire semble s’être élargi davantage alors que je ne croyais pas que ce fût possible.
Tout à coup, tout devient clair. J’aurais dû m’en douter. Quand Sidney Pond sourit, c’est soit qu’elle a obtenu ce qu’elle voulait (souvent à manger), soit rien d'autre. Bien que je m’interroge encore sur les motivations, je suis à peu près sûr que Sid n’est pas étrangère à ce revirement comportemental. Je me retourne donc une quantième fois vers ma camarade et amie, mais mon sourire a disparu au profit d’un regard inquisiteur.
« OK, lui adressé-je de ma voix grave. Tu lui as fait quoi, à cette pauvre fille ? »
- InvitéInvité
Re: Go drunk, you're home | Timothy
Ven 13 Déc 2019 - 15:23
Je reste silencieuse face aux accusations éhontées de Tim, me contentant de rouler des yeux. Je n’avais certainement pas besoin de la reconnaissance des profs, étant donné que j’étais bien au courant de mes capacités. Et alors qu’il tapote inlassablement sur la table, impatient, il m’interroge cette fois quant à mes goûts concernant la blondasse.
Je m’apprête à soupirer, désabusée, lorsque celle-ci arrive pour nous apporter nos bières. Oh, mais c’est qu’elle est traumatisée, la bougre ! Mon sourire s’élargit davantage. Si je suis satisfaite de mon petit effet ? Evidemment.
Elle s’en va aussi vite qu’elle est venue, tandis que le regard de Tim se fait de plus en plus suspect et insistant. Okay, il est carrément en train de me demander ce que j’ai fait à cette pauvre fille. Pourquoi ce serait forcément de ma faute ?
Je hausse les sourcils et prends ma chope pour la faire tinter contre celle de Lennox, encore délaissée sur la table. Pauvre bière qui n’aura pas eu le droit à un vrai toast… Tant pis ! Je porte mon verre à mes lèvres, en buvant de généreuses gorgées tout en ne quittant pas mon acolyte des yeux.
- Pourquoi tu pars du principe que je suis forcément liée à son état traumatique ? Peut-être qu’un client a été lourd avec elle.
Je rebois un coup.
- Ou peut-être qu’en la draguant, tu lui as fait peur… C’est toi le gros lourd du coup ! proposé-je avec malice. A moins qu’elle n’ait eu peur de ma tête de serpent.
Je repose enfin ma chope, non sans lancer un clin d’œil à mon ami. L’air de rien, je lui vole son verre – bah quoi, il passe sa vie à piocher dans mes clopes, j’ai le droit – pour goûter sa bière.
- Et toi alors, c’est quoi tes hypothèses ? Une idée me traverse encore l’esprit, et je tape soudainement des mains sur la table, l’air surexcité. Oh, je sais, je sais ! On prend les paris et après on lui demande pourquoi elle a l’air d’avoir vu un fantôme !
Lui rendant sa bière, je le regarde avec des yeux pétillants, souriant de toutes mes dents. Décidément, ce soir, je suis en forme. Et ce n’est que le début… !
Je m’apprête à soupirer, désabusée, lorsque celle-ci arrive pour nous apporter nos bières. Oh, mais c’est qu’elle est traumatisée, la bougre ! Mon sourire s’élargit davantage. Si je suis satisfaite de mon petit effet ? Evidemment.
Elle s’en va aussi vite qu’elle est venue, tandis que le regard de Tim se fait de plus en plus suspect et insistant. Okay, il est carrément en train de me demander ce que j’ai fait à cette pauvre fille. Pourquoi ce serait forcément de ma faute ?
Je hausse les sourcils et prends ma chope pour la faire tinter contre celle de Lennox, encore délaissée sur la table. Pauvre bière qui n’aura pas eu le droit à un vrai toast… Tant pis ! Je porte mon verre à mes lèvres, en buvant de généreuses gorgées tout en ne quittant pas mon acolyte des yeux.
- Pourquoi tu pars du principe que je suis forcément liée à son état traumatique ? Peut-être qu’un client a été lourd avec elle.
Je rebois un coup.
- Ou peut-être qu’en la draguant, tu lui as fait peur… C’est toi le gros lourd du coup ! proposé-je avec malice. A moins qu’elle n’ait eu peur de ma tête de serpent.
Je repose enfin ma chope, non sans lancer un clin d’œil à mon ami. L’air de rien, je lui vole son verre – bah quoi, il passe sa vie à piocher dans mes clopes, j’ai le droit – pour goûter sa bière.
- Et toi alors, c’est quoi tes hypothèses ? Une idée me traverse encore l’esprit, et je tape soudainement des mains sur la table, l’air surexcité. Oh, je sais, je sais ! On prend les paris et après on lui demande pourquoi elle a l’air d’avoir vu un fantôme !
Lui rendant sa bière, je le regarde avec des yeux pétillants, souriant de toutes mes dents. Décidément, ce soir, je suis en forme. Et ce n’est que le début… !
- InvitéInvité
Re: Go drunk, you're home | Timothy
Ven 13 Déc 2019 - 21:12
Go drunk, you're home
Feat Sidney Pond
Le comportement de Sid en réponse à ma question tâche de rapidement me conforter dans mon hypothèse. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais elle a réussi en un temps record à faire fuir la serveuse ou, tout du moins, à s’assurer qu’elle ne retrouvera pas le sourire de la soirée. Je ne quitte pas mon amie du regard, pas même quand elle s’empare de ma bière pour en subtiliser une gorgée avant de la reposer là où elle se trouvait alors : sur son sous-bock. Je connais bien Sidney. Elle a évidemment un jardin secret et je suis assez poli pour ne pas y pénétrer sans autorisation. Mais la Sid de tous les jours n’est pas vraiment un mystère pour moi, tout comme je ne suis pas un mystère pour elle. Et surtout, je sais qu’elle peut être mille fois plus dangereuse quand elle n’est pas avec quelqu’un comme moi : quelqu’un qui n’est pas entré dans ses bonnes grâces. Pour avoir réussi à « briser » la carapace sans que je ne puisse m’expliquer cet exploit, je sais qu’il y a tout un océan en-dessous de la Sid froide, hautaine, workaholic et manipulatrice. Il y a la Sid loyale, soucieuse et qui sait apporter l’exact soutien qu’il faut à celles et ceux auxquels elle tient. Le fait qu’elle tienne à moi, pour être honnête, reste encore un mystère. Mais c’est un fait : sinon, on ne serait pas en train de boire une bière et de se préparer pour une vilaine biture.
Mais je sais que la serveuse de ce bar où Sid n’est vraisemblablement jamais allée n’est pas dans ses petits papiers, et cela prouve en soi qu’elle a pu la tourmenter d’une façon ou d’une autre. Vue l’ampleur du revirement dans le comportement de la belle blonde, je suis à peu près certain qu’elle a fait appel à ses pouvoirs surnaturels. Et j’espère vraiment qu’elle n’a pas pris le risque de sortir sa baguette magique en plein milieu d’un bar moldu. Elle pourrait aussi avoir joué avec son don de métamorphomage. Pour être honnête, tout cela ne change rien. Je reste convaincu de la culpabilité de Sid et j’aurais aimé que nous laissions tout ce qui a trait à la magie dans la ruelle où nous avons transplané. Je me décide alors à baisser le regard sur ma pinte de bière, à la saisir et à en avaler une bonne gorgée.
« Sid, lâché-je en reposant gentiment ma pinte et en reposant mon regard dans le sien, s’te plaît. Pas de magie ce soir. »
Je ne compte pas lui faire la morale. Ce serait inutile. Reproche-t-on aux volcans d’entrer en éruption ? Ce que je veux juste, c’est boire jusqu’à plus soif avec ma meilleure amie que les cours ont éloigné de moi ces dernières semaines. Boire, dire des conneries qui la navrent et la font rire, nous détendre tous les deux comme le feraient des étudiants, indifféremment de leurs origines ; moldus ou sorciers. Je sais que je suis chiant avec cette règle. Pas de magie, pas de sortilèges. Mais Sid me connaît et elle sait pourquoi j’insiste sur ça. Elle sait mieux que quiconque que pour moi, la normalité, c’est un monde dénué de magie. Et mes sept années à Poudlard et les quatre autres passées à Hungcalf n’ont pas vraiment changé la donne. Je veux une soirée normale. Ergo, une soirée sans magie. Juste de la bière brune avec une jolie rouquine.
Toutefois, je ne veux pas que notre soirée finisse soit en bagarre, soit en silence totalement malaisant. Donc je tape sur la table, reprend deux gorgées de ma bière que je repose subitement moins doucement que tout à l’heure et fais mes gros yeux d’idiot à Sid.
« Cela dit, chère amie, t’as eu une très bonne idée avec ta proposition de jeu, m’exclamé-je en retenant de justesse un rot provoqué par la bière. V’là ce que j’te propose, rouquine : j’vais nous commander un mètre de shots chacun après qu’on a bouffé. Je hausse les sourcils, visiblement fier du jeu que je m'apprête à expliquer. Le dernier qui finit son mètre devra respecter le gage imposé par le vainqueur. Et mon gage, ce sera… Je jette un coup d’œil rapide dans la pièce pour trouver quelque chose d’intéressant et d’assez ballsy pour que Sid reste gênée pendant des jours en repensant à sa soirée. … Tu devras draguer très lourdement le pilier de bar au-dessus de mon épaule droite, reprends-je tout guilleret en désignant mon épaule gauche parce que je suis un peu idiot. Deal ? »
- InvitéInvité
Re: Go drunk, you're home | Timothy
Sam 14 Déc 2019 - 0:28
Il commençait à me taper sur le système, avec son insistance. Pas de magie, nyunyunyu… Ça va, c’est pas comme si j’avais sorti ma baguette en plein milieu du bar et que je m’étais mise à lancer des sorts, non plus ! J’avais juste procédé à une toute petite modification corporelle instantanée. Rien de bien rédhibitoire, si ?
Et puis merde, hein. La magie fait partie de moi, c’est mon identité, après tout. Peut-être que lui avait du mal à considérer mon monde comme le sien, alors qu’il y avait pourtant toute sa place ; mais moi, bien que de sang mêlé, je ne pouvais renier la magie qui compose mon corps. Et puis même, sans parler de baguette ou de sortilèges, la magie est littéralement présente dans mon ADN. Je suis métamorphomage, par la barbe de Merlin ! C’est juste une caractéristique corporelle génétique, héritée de ma grand-mère, comme Lennox aurait très bien pu hériter des oreilles de sa mère !
Malgré tout, je finis par rouler des yeux en lâchant un soupir.
- …Fine.
Ce que je ferais pas pour cet abruti…
Je reprends ma bière histoire de passer à autre chose. Mon ventre se réveille soudain de sa torpeur pour me rappeler à l’ordre. C’est que je l’aurais presque oublié… Et ça ne lui plait visiblement pas, que je l’oublie. Alors, quand Tim se met à faire des références à notre futur dîner, mes oreilles se concentrent aussitôt sur sa voix, soudainement intéressées par les mots alléchants relatifs aux jeux et à la bouffe. De quoi me ravir, en somme.
Je regarde derrière son épaule droite avant de grimacer. Si je me mettais à draguer ce gros lard, je ne voyais aucun scénario possible pour que ça se termine bien. Ce qui m’encourage, finalement, à accepter sa proposition. Un peu de piment, ça ne fait pas de mal.
Et puis, de toute façon, ce n’est pas comme si je comptais perdre.
- Deal. Ma condition : si je gagne – et je vais gagner, sweetie, n’en doute pas – tu devras passer outre le traumatisme de la blondasse et réussir à la foutre dans ton lit ce soir sans user de la moindre ruse magique. En gros, tu scores, mais de façon réglo. Tu t’en sens capable, p’tite tête ?
Comme pour accuser mes paroles, ladite serveuse vient nous apporter nos plats tant convoités. Et c’est non sans nous jeter un regard terrifié qu’elle s’empresse de mettre le plus de distance possible entre la table et elle si tôt que nos assiettes sont devant nous.
- Et le bon appétit à toi, Lennox ! je m’écris, un bonheur palpable m’animant soudain face à mon burger.
Que l’empiffrement commence.
Et puis merde, hein. La magie fait partie de moi, c’est mon identité, après tout. Peut-être que lui avait du mal à considérer mon monde comme le sien, alors qu’il y avait pourtant toute sa place ; mais moi, bien que de sang mêlé, je ne pouvais renier la magie qui compose mon corps. Et puis même, sans parler de baguette ou de sortilèges, la magie est littéralement présente dans mon ADN. Je suis métamorphomage, par la barbe de Merlin ! C’est juste une caractéristique corporelle génétique, héritée de ma grand-mère, comme Lennox aurait très bien pu hériter des oreilles de sa mère !
Malgré tout, je finis par rouler des yeux en lâchant un soupir.
- …Fine.
Ce que je ferais pas pour cet abruti…
Je reprends ma bière histoire de passer à autre chose. Mon ventre se réveille soudain de sa torpeur pour me rappeler à l’ordre. C’est que je l’aurais presque oublié… Et ça ne lui plait visiblement pas, que je l’oublie. Alors, quand Tim se met à faire des références à notre futur dîner, mes oreilles se concentrent aussitôt sur sa voix, soudainement intéressées par les mots alléchants relatifs aux jeux et à la bouffe. De quoi me ravir, en somme.
Je regarde derrière son épaule droite avant de grimacer. Si je me mettais à draguer ce gros lard, je ne voyais aucun scénario possible pour que ça se termine bien. Ce qui m’encourage, finalement, à accepter sa proposition. Un peu de piment, ça ne fait pas de mal.
Et puis, de toute façon, ce n’est pas comme si je comptais perdre.
- Deal. Ma condition : si je gagne – et je vais gagner, sweetie, n’en doute pas – tu devras passer outre le traumatisme de la blondasse et réussir à la foutre dans ton lit ce soir sans user de la moindre ruse magique. En gros, tu scores, mais de façon réglo. Tu t’en sens capable, p’tite tête ?
Comme pour accuser mes paroles, ladite serveuse vient nous apporter nos plats tant convoités. Et c’est non sans nous jeter un regard terrifié qu’elle s’empresse de mettre le plus de distance possible entre la table et elle si tôt que nos assiettes sont devant nous.
- Et le bon appétit à toi, Lennox ! je m’écris, un bonheur palpable m’animant soudain face à mon burger.
Que l’empiffrement commence.
- InvitéInvité
Re: Go drunk, you're home | Timothy
Sam 21 Déc 2019 - 16:29
Go drunk, you're home
Feat Sidney Pond
Sid semble rechigner à ne pas jouer avec la magie. Je sais que ce n’est pas si facile d’évoquer ce genre de sujets avec elle, d’autant plus qu’elle est littéralement une boule d’énergie magique : son corps peut changer à son souhait (et parfois même sans qu’elle ne le veuille) et lui demander de ne pas exercer la magie reviendrait, soyons honnêtes, à nier sa nature. Mais au-delà de mon envie d’avoir une soirée « classique » qui ressemble à celles que partagent des milliards d’êtres humains sur cette planète, ma protestation est aussi d’ordre pratique : je n’ai pas envie d’avoir des ennuis parce qu’un moldu se doute de quelque chose. Si nous avons prévu de finir complètement déchirés, il est facile que les choses dérapent et échappent à notre contrôle. Néanmoins, quand elle se résigne à ne pas exercer ses pouvoirs magiques, je me charge de lui sourire et de lui adresser un clin d’œil pour l’assurer de ma reconnaissance. Et je promets, intérieurement, que la prochaine fois, nous ferons une soirée selon ses convenances, dans l’endroit qu’elle veut et l’on exercera la magie selon son bon désir.
Sans surprise, quand nous enchaînons sur la tenue d’un challenge pour apporter un brin de suspense à notre soirée, elle ne rechigne pas. Au contraire, elle se jette sur l’occasion en me chargeant, au cas où je perdrais le défi, de draguer la petite serveuse blonde assez bien pour que je finisse la nuit avec elle. Je me retourne et je vois la protagoniste du défi s’affairer auprès d’un groupe de buveurs. Je la toise en m’attardant sur ce qui pourrait me motiver à accepter le défi de Sid. De beaux cheveux, une jolie bouche, un cul manifestement très agréable et bien servi par son [color:84b0=7C7C7C]blue jeans moulant. Je fais une moue approbatrice : j’essaierai de passer outre l’obstacle que Sid a manifestement mis sur mon chemin et j’essaierai de l’attirer dans mon plumard ce soir. A condition que je perde...
« Alors là, rouquine, lui adressé-je narquoisement en me retournant et en mettant le nez dans ma pinte de bière, tu peux poser toutes les conditions qu’tu veux. J’te conseille juste de bien t’préparer psychologiquement pour ta branlée ! »
Je ris fort puis je bois une gorgée de ma pinte que je digère avec un rot causé par les petites bulles. Alors que la serveuse s’approche de nos deux tables après un bref passage en cuisine pour nous apporter nos collations – un burger bien gras pour Sid, mon fish & chips au curry pour moi, je me dis que je n’ai pas intérêt à perdre : la serveuse semble bien moins disposée à ce que je la drague depuis que Sid lui a joué un de ses petits tours dont elle a le secret. Et puis, franchement, ce serait beaucoup plus drôle qu’elle drague le vieux pilier de bar à l’allure de cendrier bourré. Sid se jette sur son burger après avoir la pris la peine de me souhaiter un bon appétit, ce à quoi je réponds par un brusque « Pareil, ma vieille ! » avant de sauter sur mon poisson frit. D’abord on mange, et ensuite, on noiera tout ça avec du bon vieil éthanol.
___________________
34 minutes, un plat et cinq shots (chacun) plus tard...
J’ai perdu. Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi. Mais Sid a réussi à me coiffer au poteau. J’ai à peine eu le temps de m’emparer de mon cinquième et dernier shot de vodka que cette foutue rouquine posait le sien, cul en l’air (le shot, pas elle, malheureusement). A vrai dire, le troisième shot m’a fait du mal. J’ai dû mal le boire, l’alcool m’a paru tellement fort qu’il m’a brûlé l’intérieur des narines. En tout cas, un défi est un défi et si je suis un compétiteur acharné dès qu’il s’agit de prouver ma supériorité aux autres dans certains domaines, je reste un bon perdant. En avalant mon dernier shot pour l’honneur, je grimace. Puis, après avoir posé le verre, je regarde Sid qui a pris son air moqueur et supérieur. Aussi mal que cela peut me faire, je dois m’avouer vaincu et féliciter la championne de la soirée.
« Oh ça va, hein, lui lancé-je en hoquetant un bon coup. Bon. T’as gagné. Je suppose que je dois aller faire la cour à la gente dame à qui tu as fait peur. Ça va encore être épique, je sens. »
Je respire un grand coup. J’ai l’impression d’être sur le point de monter sur scène pendant mes cours de théâtre, ou juste avant de rentrer sur un terrain de Quidditch à fort enjeu. Je respire un deuxième grand coup, histoire d’évacuer le trac. Au-delà du fait que je ne suis pas forcément un excellent dragueur, je risque avant tout de devoir m’occuper de rassurer la serveuse qui, en plus, est en plein boulot et n’a pas forcément envie qu’un lourd vienne lui rentrer dedans, au sens propre comme au sens figuré. Je me donne une petite gifle histoire de me stimuler et je me lève. Et là, alors que ma tension s’ajuste à la position debout que je viens d’adopter, je ressens les effets de l’alcool que je viens d’ingurgiter. Je titube un petit coup, sous l’effet de la surprise. Mais ce ne sont pas cinq shots de vodka, aussi rapidement pris aient-ils été, qui vont me mettre par terre. Peut-être même que je devrais en prendre un sixième, histoire de me donner un petit peu plus de courage. Je me retourne une dernière fois vers Sid qui me lance l’un de ses fameux regards de peste. Un sourcil légèrement levé, une moue faussement interrogatrice mais vraiment amusée, un rictus victorieux. Légèrement agacé, je lui présente un des doigts de ma main droite (ai-je besoin de préciser lequel ?) en lui tirant la langue. Pour peu, je lui roterais à la gueule mais ce serait peu gentleman de ma part.
Allez, c'est parti.
___________________
11 minutes et un râteau (monumental) plus tard...
Je me rassieds à notre table, avec un air de chien battu. Quoi qu’ait fait cette rouquine démoniaque, elle a définitivement brisé toutes mes chances de mettre une main dans le blue jeans de la jolie serveuse blonde. Peut-être aussi que mon haleine qui empeste l’alcool de patates est à lier à mon échec, je dois avouer. J’ai pensé, néanmoins, à demander un deuxième mètre de shots avant de partir. Si je dois être vaincu, alors je boirai pour oublier. Et puis, vu que j’ai perdu mon défi, je suppose que c’est à moi de payer la tournée. Autant le faire bien.
« Bon, pas réceptive à mon charme, celle-là, admets-je en posant tant bien que mal mes coudes sur la tablée. J’nous ai repris la même chose. »
Je dois admettre que, malgré l’échec, je me suis plutôt bien amusé à me frotter à Sid. Ça faisait longtemps que l’on ne s’était pas vus et cela me fait plaisir que cela arrive pour autre chose que des révisions et des reproches. Je soupire en m’enfonçant dans ma chaise et en regardant ma camarade de beuverie. Je hausse les épaules.
« Eh ben c’est pas ce soir que j’vais tremper le biscuit, déclaré-je tout de go en riant. Par contre, toi, j’pense que t’as un ticket avec l’aut’ gars. Toujours pas tentée, à tout hasard ? »
- InvitéInvité
Re: Go drunk, you're home | Timothy
Sam 21 Déc 2019 - 23:51
Une chose est sûre, le burger fait du bien. Un bien fou, même. Il comble ce trou béant présent dans mon estomac depuis plusieurs heures. Et ces frites, mais ces frites… Un pur délice. Parfaitement cuites, même si j’étais prête à parier que la blondasse n’avait pas loupé l’occasion de cracher dedans. Quoiqu’il en soit, j’aurais presque faim à nouveau rien qu’à y penser. Mais il est l’heure de boire. Des shooters !
Je me sens un peu surexcitée, ce soir. Peut-être est-ce dû au fait que cela fait très longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de me retrouver en tête à tête avec Tim sans la moindre prise de tête. Ce soir, c’est détente, gras et beuverie. Que demande le peuple ? Au moins, avec Lennox, j’ai l’avantage de pouvoir me détendre et me lâcher. Finis les masques, finies les apparences. Avec lui, je suis moi, et ça me suffit.
Je ne sais toujours pas, d’ailleurs, comment il a fait pour que je m’ouvre à lui. On est pourtant bien différents, lui et moi. Lui, c’est un ange et moi, et bien… Moi, je sais que je peux être détestable. Insolente, compétitive à souhait, peste parfois… Mais en tous cas, on diffère sur deux points particulièrement importants : premièrement, je suis bien meilleure que lui au Quidditch. Secundo, je le bats à plate couture dès qu’il s’agit de jeux d’alcool. La preuve en est : je finis mes cinq shooters d’une traite, et j’ai même le temps de le regarder galérer à finir les siens. Ce que je me marre ! Intérieurement, bien sûr. En surface, je laisse seulement mon éternel air supérieur le toiser. Dire qu’il a sérieusement cru pouvoir me battre à ce jeu… Laisse tomber, Lennox, je suis meilleure que toi, et je le serai toujours.
Alors qu’il se lève – le looser – pour aller faire son défi, je l’observe avec amusement. Une idée de génie me traverse alors l’esprit. Jetant un œil à ma montre, je décide de le chronométrer. Il revient alors, et devinez quoi ? Il a fait choux blanc.
Onze minutes ! Il a quand même tenu onze minutes à déblatérer je-ne-sais-quoi à la pauvre serveuse !
Je m’esclaffe sans gêne, sentant l’alcool me libérer de mes barrières progressivement. Evidemment, il revient à la charge avec un autre mètre de shooters à partager.
Sans plus attendre, je fais teinter mon – sixième – shot contre le sien. Evidemment que je le bois cul sec. C’est le principe d’un shot, non ? Et puis, on ne va pas se mentir, on avait annoncé le ton de la soirée bien plus tôt : ce soir, on se pintait la tronche, point. Modération ? Connais pas.
- Eh ben c’est pas ce soir que j’vais tremper le biscuit, il lance avec humour. Par contre, toi, j’pense que t’as un ticket avec l’aut’ gars. Toujours pas tentée, à tout hasard ?
Je lève les yeux au ciel avant d’éclater de rire. Il a le sens de l’humeur, le petit !
- Alors là tu rêves, Lennox ! Je suis pas désespérée à ce point… A vrai dire, je suis loin d’être désespérée, si tu veux tout savoir, j’ajoute avec clin d’œil malicieux.
J’enchaîne aussitôt avec un autre shot, histoire de marquer ma révélation de la soirée. Je ne le savais pas encore, je ne m’en doutais même pas à ce moment précis, mais cette déclaration risquait fortement de me retomber dessus. Et pas de la façon la plus plaisante, si vous voulez mon avis. Quoiqu’il en soit, pour l’heure, je m’en fiche un peu. Tout ce qui compte, là, tout de suite, c’est que je suis de sortie avec mon meilleur ami. Rien que nous deux, et plus rien n’existe. Mais surtout, surtout, l’alcool coule à flot. Quoi de mieux pour passer une soirée inoubliable ? Ou, du moins, une soirée particulièrement agréable. Parce qu’à la vitesse à laquelle on enchaînait nos verres, ça m’étonnerait sérieusement que la soirée soit mémorable. Le bourrage de gueule de l’année, c’est ce soir. En semaine, oui. Wild Sidney est de sortie, bitches.
Je me sens un peu surexcitée, ce soir. Peut-être est-ce dû au fait que cela fait très longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de me retrouver en tête à tête avec Tim sans la moindre prise de tête. Ce soir, c’est détente, gras et beuverie. Que demande le peuple ? Au moins, avec Lennox, j’ai l’avantage de pouvoir me détendre et me lâcher. Finis les masques, finies les apparences. Avec lui, je suis moi, et ça me suffit.
Je ne sais toujours pas, d’ailleurs, comment il a fait pour que je m’ouvre à lui. On est pourtant bien différents, lui et moi. Lui, c’est un ange et moi, et bien… Moi, je sais que je peux être détestable. Insolente, compétitive à souhait, peste parfois… Mais en tous cas, on diffère sur deux points particulièrement importants : premièrement, je suis bien meilleure que lui au Quidditch. Secundo, je le bats à plate couture dès qu’il s’agit de jeux d’alcool. La preuve en est : je finis mes cinq shooters d’une traite, et j’ai même le temps de le regarder galérer à finir les siens. Ce que je me marre ! Intérieurement, bien sûr. En surface, je laisse seulement mon éternel air supérieur le toiser. Dire qu’il a sérieusement cru pouvoir me battre à ce jeu… Laisse tomber, Lennox, je suis meilleure que toi, et je le serai toujours.
Alors qu’il se lève – le looser – pour aller faire son défi, je l’observe avec amusement. Une idée de génie me traverse alors l’esprit. Jetant un œil à ma montre, je décide de le chronométrer. Il revient alors, et devinez quoi ? Il a fait choux blanc.
Onze minutes ! Il a quand même tenu onze minutes à déblatérer je-ne-sais-quoi à la pauvre serveuse !
Je m’esclaffe sans gêne, sentant l’alcool me libérer de mes barrières progressivement. Evidemment, il revient à la charge avec un autre mètre de shooters à partager.
Sans plus attendre, je fais teinter mon – sixième – shot contre le sien. Evidemment que je le bois cul sec. C’est le principe d’un shot, non ? Et puis, on ne va pas se mentir, on avait annoncé le ton de la soirée bien plus tôt : ce soir, on se pintait la tronche, point. Modération ? Connais pas.
- Eh ben c’est pas ce soir que j’vais tremper le biscuit, il lance avec humour. Par contre, toi, j’pense que t’as un ticket avec l’aut’ gars. Toujours pas tentée, à tout hasard ?
Je lève les yeux au ciel avant d’éclater de rire. Il a le sens de l’humeur, le petit !
- Alors là tu rêves, Lennox ! Je suis pas désespérée à ce point… A vrai dire, je suis loin d’être désespérée, si tu veux tout savoir, j’ajoute avec clin d’œil malicieux.
J’enchaîne aussitôt avec un autre shot, histoire de marquer ma révélation de la soirée. Je ne le savais pas encore, je ne m’en doutais même pas à ce moment précis, mais cette déclaration risquait fortement de me retomber dessus. Et pas de la façon la plus plaisante, si vous voulez mon avis. Quoiqu’il en soit, pour l’heure, je m’en fiche un peu. Tout ce qui compte, là, tout de suite, c’est que je suis de sortie avec mon meilleur ami. Rien que nous deux, et plus rien n’existe. Mais surtout, surtout, l’alcool coule à flot. Quoi de mieux pour passer une soirée inoubliable ? Ou, du moins, une soirée particulièrement agréable. Parce qu’à la vitesse à laquelle on enchaînait nos verres, ça m’étonnerait sérieusement que la soirée soit mémorable. Le bourrage de gueule de l’année, c’est ce soir. En semaine, oui. Wild Sidney est de sortie, bitches.