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Like father, like daughter [Terminé]
Mar 17 Déc 2019 - 14:05
06/12/19
Il semblerait que la situation se soit considérablement envenimée entre Jolene et Laelia (et donc toi, de fait). Tu n'as pas encore tout le détail, mais de ce que tu en as compris, la confrontation tant redoutée a eu lieu entre les deux jeunes femmes. N'imaginant pas que cela vienne de Laelia, tu supposes assez naturellement que c'est Jolene qui a fait la démarche de la voir. De quoi te donner une idée de la couleur de la conversation : tu connais assez ta fille pour savoir dans quel état d'esprit elle doit se trouver en ce moment. Les enfants ne prennent pas tant des valeurs que tentent de leur inculquer leurs parents que de la manière dont ils se comportent. A ce titre, un caractère comme le tiens a de quoi s'inquiéter.
La colère s'exprime au dessus de toutes choses et l'on oublie de parler des sujets de fond. Qui plus est, tu as probablement manqué d'attention à son endroit, ces derniers temps (ou peut-être de bonne attention). La nouvelle de ta liaison avec la jeune créatrice la bouleversa bien plus que ce que tu aurais imaginé. Il est certain que plus de douceur et de discussion saines auraient certainement aidé à faire passer la pilule (en tout cas, ça n'aurait pas été pire). Malheureusement, vous persévérez dans ce fonctionnement délétère qui s'est progressivement mit en place suite au décès de Dalia.
L'on sait comment s'est terminé votre premier échange et il est à peu près certain que si rien ne change, il en ira de même cette fois-ci : les mêmes ingrédients mélangés de la même manière font les mêmes potions.
Tu t'es arrangé avec Magnus pour pouvoir t’éclipser de ton poste un moment. A dire vrai, si Jolene ne t'avais pas dit qu'elle quittait l'appartement par SMS, tu aurais attendu la fin de ton service pour avoir cette conversation. Pas que le sujet manque d'importance, mais certaines choses doivent rester en ordre. A ce titre, tu as une vue sur la situation telle que les réactions de ta fille te semblent largement disproportionnées.
Tu ne comprends pas vraiment cette façon qu'elle a de tout mélanger, comme si ta relation avec Laelia entachait d'une quelconque manière les années de mariage avec Dalia (et toutes ces autres choses qu'elle t'a dit lors de votre première dispute). Le père que tu es y voit un caprice juvénile, quand l'homme interprète cela comme un exemple d'hystérie féminine. Rien de très positif, ni très porteur, en somme. Et il va sans dire qu'avec de tels prémices, tu n'es pas bien disposé au dialogue constructif.
Cependant, tu redoutes quand même l'issue de tout cela. La perspective qu'elle quitte l'appartement ne te semble pas vraiment sérieuse (une erreur, s'il en faut), pour autant cela te préoccupe tout de même. Même si vous avez davantage vécu séparément qu'ensembles, ces dernières années, une partie de toi craint toujours de la voir s'envoler. C'est plus une affaire de rupture émotionnelle que matérielle à ce stade.
Porté par cet état d'esprit, tu quittes donc le ministère après t'être assuré par texto de l'état de Laelia. A moins que cette dernière n'ait été blessé, ta priorité reste ta fille. Tu veux d'abord tirer les choses au clair avec elle et revenir sur son comportement (que tu juges inacceptable). Le trajet entre Londres et Inverness n'est l'affaire que de quelques minutes grâce aux modes de transport sorciers et tu ne tardes pas à retrouver la quiétude (dont on sait qu'elle sera bientôt perturbée) de votre appartement. Il te suffit d'un bref coup d’œil pour constater que les affaires de Jolene sont toujours en ordre et en déduire qu'elle n'est pas encore arrivée. Tu l'attends donc simplement, le cœur habité d'un genre d'anxiété que ton mauvais tempérament change aussitôt en colère.
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Re: Like father, like daughter [Terminé]
Mar 17 Déc 2019 - 14:30
Like father, like daughter - ft.@mirko volkine 6 décembre 2019
Tu es toujours aussi furieuse, Jolene. Après lui, après elle, après toi. tu ne sais pas vraiment, au fond, mais cela n'a pas d'importance. Tu te sens trahie par deux des personnes qui comptaient le plus au monde à tes yeux. Deux des personnes pour lesquelles tu aurais été capable de donner ta vie. Malgré les cris entre ton père et toi, malgré les incompréhensions, jusqu'à ce qu'il choisisse Laelia, il était tout pour toi. Ton modèle, ton ancrage, ta vie. Aujourd'hui, tu ne sais plus. Pour toi, tu l'as perdu au moment où tu as découvert sa liaison avec ton ancienne amie. Ca te fait bizarre de l'envisager au passé, cette relation vieille de quinze ans. Et pourtant, c'est le cas. C'est du passé. Cela ne peut plus être du présent. Pas après la façon dont tu l'as faite pleurer.Voudrais-je encore de son amitié, de toute façon, après ça? Tu secoues la tête, tentes de te persuader que tu ne veux plus jamais entendre parler d'elle. Pourtant, tu sais très bien que tu vas stalker son compte wizardgram, histoire delesla surveiller parce que tu sais qu'elle poste régulièrement et qu'elle postera sûrement quelques photographies de ton père et elle si elle est heureuse. Et de toute façon, maintenant que tu n'es plus dans le cadre, elle n'a plus aucune raison de se retenir, n'est-ce pas?
Même toi, d'une certaine façon, tu tentes de te persuader que c'est tout ce dont tu avais besoin pour trouver enfin cette liberté qui t'étais si chère toutes ces années et qui t'a tellement manquée depuis que ton père est venu vivre avec toi: tu quittes l'appartement. Tu retournes vivre à l'université. Tu sais qu'il te faudra te trouver un travail, voire une bourse, pour payer tes études, même si pour cette année, tous les frais ont déjà été payés. Il n'en reste pas moins que ce n'est pas le cas de la piaule et que ton père ne va sans doute pas continuer à payer pour toi après le scandale que tu as fait auprès de sa dulcinée. Tu esquisses une grimace de dégoût à ce mot. Non mais... Pour qui il se prend à coucher avec ton amie? Il ne pouvait pas choisir quelqu'un de plus vieux? Ou même une prof de l'université? Même ça, ça t'aurait moins dérangée qu'il se tape une de tes profs. Mais non. Il a choisi ta plus ancienne amie. Il me dégoûte. Ils me dégoûtent tous les deux... songes-tu en prenant, enfin, le trajet du domicile familial.
T'as voulu te calmer. Marcher un peu dans le jardin botanique histoire de te calmer, persuadée, de toute façon, qu'il ne quitterait pas son boulot à Londres avant la fin de la journée, ou que s'il le faisait, c'était pour aller la rejoindre, elle. Aussi, lorsque tu entres dans l'appartement, tu ne fais pas tout de suite attention à sa présence. Tu traverses une première fois le salon en passant devant lui pour aller jusqu'au placard où se trouve ta malle et tu traverses une deuxième fois la pièce, sur un axe un peu différent. C'est là que tu le vois. Tu ne t'arrêtes même pas, te contentant de le fusiller du regard avant de lâcher un bref: « Je n'ai rien à te dire. » avant de poursuivre ton chemin jusqu'à ta chambre afin de commencer à faire tes valises, le coeur lourd et serré malgré tout.
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Re: Like father, like daughter [Terminé]
Mar 17 Déc 2019 - 15:15
Jolene ne tarde pas à rentrer à l'appartement. Comme tu t'y attendais, elle est furieuse. Un énervement d'un niveau tel qu'elle passe une première fois devant toi sans te remarquer. Cela dit, elle t'avise tout de même la seconde fois, une fois sa malle extraite du placard. Rejetant toute perspective de dialogue, elle s'en va directement à sa chambre et commence à faire ses bagages. Pas de quoi t'arrêter, il va sans dire.
« Moi, j'ai des choses à te dire.
Grondes-tu en venant te placer dans l'encadrement de la porte, le bras appuyé sur la chambranle. Ton niveau d'agacement transparaît de manière assez évidente, à ce stade. Tu sembles au moins aussi furieux qu'elle, mais pour des raisons différentes.
« Je sais que tu t'es comporté de manière odieuse avec Laelia. Alors que les choses soient claires : tu as le droit d'être en rogne parce-que notre relation ne te plaît pas, mais ça ne te donne en aucun cas le droit de t'en prendre à elle comme tu l'as fait.
Tu poses ça en première parce-que c'est l'ordre des choses. Cela dit, tu sais que ce n'est pas le cœur du sujet et c'est pourquoi tu enchaînes rapidement sur la suite.
« Maintenant j'aimerais que tu redescendes un peu Jolene. Que t'ajoutes en la regardant empaqueter ses vêtements. Laelia est ton amie et vous avez le même âge, ça te fait chier qu'on soit ensemble : ok, très bien. Je l'entends. Maintenant est-ce que tu es sûre que ça vaut le coup de tout envoyer chier pour ça ? Putain, t'es en train de te foutre dehors toute seule, là, c'est du délire.
Jolene t'a très tôt demandé de choisir entre elle et Laelia (en substance), sauf que tu n'as jamais été d'accord pour ça. Bien sûr, tu ne t'attendais pas à ce que ce soit facile : tu connais le caractère de ta fille. Mais pour toi les deux relations devraient pouvoir coexister (avec des modalités à définir, bien entendu) et tu ne comprends pas qu'elle ne partage pas ton opinion. De fait, ses réactions te semblent totalement disproportionnées et sa colère (en partie) illégitime. Tu en es presque à trouver qu'elle fait un caprice, à ce stade.
« Baby, come on.
Que t'ajoute dans un soupir, détournant tes yeux pour mieux noyer l'agacement, dans une tentative (un peu vaine) de retour au calme.
« Moi, j'ai des choses à te dire.
Grondes-tu en venant te placer dans l'encadrement de la porte, le bras appuyé sur la chambranle. Ton niveau d'agacement transparaît de manière assez évidente, à ce stade. Tu sembles au moins aussi furieux qu'elle, mais pour des raisons différentes.
« Je sais que tu t'es comporté de manière odieuse avec Laelia. Alors que les choses soient claires : tu as le droit d'être en rogne parce-que notre relation ne te plaît pas, mais ça ne te donne en aucun cas le droit de t'en prendre à elle comme tu l'as fait.
Tu poses ça en première parce-que c'est l'ordre des choses. Cela dit, tu sais que ce n'est pas le cœur du sujet et c'est pourquoi tu enchaînes rapidement sur la suite.
« Maintenant j'aimerais que tu redescendes un peu Jolene. Que t'ajoutes en la regardant empaqueter ses vêtements. Laelia est ton amie et vous avez le même âge, ça te fait chier qu'on soit ensemble : ok, très bien. Je l'entends. Maintenant est-ce que tu es sûre que ça vaut le coup de tout envoyer chier pour ça ? Putain, t'es en train de te foutre dehors toute seule, là, c'est du délire.
Jolene t'a très tôt demandé de choisir entre elle et Laelia (en substance), sauf que tu n'as jamais été d'accord pour ça. Bien sûr, tu ne t'attendais pas à ce que ce soit facile : tu connais le caractère de ta fille. Mais pour toi les deux relations devraient pouvoir coexister (avec des modalités à définir, bien entendu) et tu ne comprends pas qu'elle ne partage pas ton opinion. De fait, ses réactions te semblent totalement disproportionnées et sa colère (en partie) illégitime. Tu en es presque à trouver qu'elle fait un caprice, à ce stade.
« Baby, come on.
Que t'ajoute dans un soupir, détournant tes yeux pour mieux noyer l'agacement, dans une tentative (un peu vaine) de retour au calme.
- InvitéInvité
Re: Like father, like daughter [Terminé]
Mar 17 Déc 2019 - 16:16
Like father, like daughter - ft.@mirko volkine 6 décembre 2019
« Moi, j'ai des choses à te dire. » « Et bien vas-y... Parle... Pas dit que je t'écoute, ceci dit. » rétorques-tu en ouvrant le tiroir de tes petites culottes. Tu t'en fous qu'il voit cette fine dentelle. A la limite, si ça peut le déranger pour qu'il parte, c'est tout bénèf pour toi. Il va sans dire que tu cherches à le choquer, à le mettre mal à l'aise pour qu'il batte en retraite comme il sait si bien le faire lorsque ça ne concerne pas son boulot. Parce que dès que ça concerne les choses qu'il devrait te dire pour te faire aller mieux, il est lâche. Il préfère s'amouracher d'une fille volage plutôt que de préserver sa relation avec toi, et ça te fait horreur. Quand bien même cette fille était ton amie.
« Je sais que tu t'es comporté de manière odieuse avec Laelia. Alors que les choses soient claires : tu as le droit d'être en rogne parce-que notre relation ne te plaît pas, mais ça ne te donne en aucun cas le droit de t'en prendre à elle comme tu l'as fait. » « Je suis ravie de voir que tu es capable de prendre la défense de quelqu'un, même si ce n'est pas de ta fille... C'est notre relation que tu devrais défendre, pas celle que tu as avec Laelia. Je croyais que les liens du sang étaient indéfectibles! Je me suis bien trompée! Depuis la mort de maman, tu n'en as plus rien à faire de moi, en somme... Tu préserves juste les apparences, c'est ça? Et si, j'ai tous les droits de m'en prendre à elle. Justement parce qu'elle était mon amie, et qu'elle n'aurait jamais dû coucher avec toi. Même moi, je sais que les parents de mes amis c'est off limites! » Oh oui, tu es colère, Jolene. Cela devrait être ton deuxième prénom, en fait.
Mais il enchaine, déjà, t'intimant de redescendre. Tu secoues la tête, c'est impossible. Surtout quand tu as eu si peu de temps entre les deuxdisputesconversation. Tu n'es déjà pas redescendue de la première... « c'est sûr... Tu es l'exemple même du calme olympien... » railles-tu avant d'aller ouvrir le tiroir de tes soutien-gorges tandis qu'il poursuit son plaidoyer dont tu n'as que faire. « Laelia est ton amie et vous avez le même âge, ça te fait chier qu'on soit ensemble : ok, très bien. Je l'entends. Maintenant est-ce que tu es sûre que ça vaut le coup de tout envoyer chier pour ça ? Putain, t'es en train de te foutre dehors toute seule, là, c'est du délire. » « Pas est... Etait. Elle a cessé de l'être la première fois où elle a baisé avec toi. » Tu fais exprès d'être vulgaire. Parce qu'il l'a cherché. Elle aussi, d'ailleurs. « Justement. Elle savait comment j'ai souffert à la mort de Maman. C'est elle qui m'a ramassée quand elle est morte. C'est encore elle qui m'a ramassée quand j'ai vu que tu avais détruit le ranch. Et malgré ça elle touche à la seule chose qui comptait à mes yeux à savoir mon père? Non... Je n'appelle pas ça être une amie. Et je ne peux supporter votre vue ni à l'un, ni à l'autre. Ca me donne envie de vomir. Savoir que tu te la tapes, que tu lui dis des petits mots d'amour, ouais... Ca me débecte. Alors ouais, je fous tout en l'air, mais tant mieux. Il n'y a rien à sauver, de toute façon. »
Et lorsqu'il t'invite à te calmer, tentative vouée à l'échec dans l'état de nerfs qui est le tien, tu te retournes vers lui avec de la haine pure dans les yeux. « Il n'y a pas de Babe qui tienne. D'autant que je suis sûre que tu l'appelles comme ça, au plummard... Comment vous avez pu me faire ça, par Merlin! Comment? Et me dis pas que "tu n'y peux rien, que tu n'as pas pu te maîtriser et gnagnagni et gnagnagna." Je veux pas le savoir. C'est une gamine comme moi. Elle n'est pas plus mature que moi. Enfin... Sauf si on compte le nombre d'amants. Là oui, elle me bat sans doute à plate couture. »
Finalement, pour quelqu'un qui n'a rien à dire, tu parles beaucoup, c'est le moins qu'on puisse en dire.
- InvitéInvité
Re: Like father, like daughter [Terminé]
Mar 17 Déc 2019 - 17:31
Cette fois-ci, tu encaisses l'attaque sans trop t'enflammer. Peut-être est-ce l'imminence du départ de ta fille qui bride ton naturel ? Bien que la colère apparaisse de manière évidente sur tes traits, tu ne veux pas la pousser dehors (c'est tout l'inverse). Même si tu as mauvais caractère, tu n'es pas irrationnel au point d'exploser dans un moment pareil.
« Qu'est-ce que tu racontes... Souffles-tu, l'air crispé et les doigts pianotant nerveusement contre la chambranle. La relation que j'ai avec toi et celle que j'ai avec Laelia n'ont rien à voir. Je n'ai pas à prendre parti pour l'une ou l'autre : tu es ma fille, ça sera toujours le cas, peu importe la personne avec qui je suis.
Tu es visiblement mal à l'aise de parler de ce genre de choses avec ta fille. Les mots sortent sans éclat et tu as cette intonation de voix qui montre que cela n'a rien de naturel. Gaucherie résultant de cette habitude que vous avez de dysfonctionner. Il te manque encore les outils nécessaires à une vraie remise en question, à ce stade. Ces outils qui te permettraient d'aborder les choses sous un autre angle, et exprimer tes sentiments sans tout détruire.
Il faut dire qu'en dépit d'un naturel assez ouvertement séducteur, tu as cette pudeur qui t'amène à compartimenter tes sentiments en catégories imperméables. Tu n'as jamais parlé de ces choses avec ta fille. Tu ne lui as jamais permis de comprendre que tu avais une vie affective en dehors de la vie familiale. Jolene n'a jamais vu de toi que le père : figure d'autorité inamovible. Ce sont tes absences qui lui permirent de comprendre, en grandissant, qu'il t'arrive aussi d'être un amant. Difficile alors de s'étonner des propos actuels de ta progéniture, qui semble avoir bien associé l'idée que tu étais soit à elle, soit aux autres, qu'une romance est forcément synonyme d'abandon pour elle.
Cependant, comme Jolene continue d'extérioriser sa colère à force de propos toujours plus crus, tu ne dis rien. Tu prends sur toi d'écouter ces propos, que tu juges absurde (pour bonne part), et contenir ton envie grandissante de la gifler pour qu'elle se calme (ce qui produirait probablement l'effet inverse d'ailleurs).
Hélas (une fois encore) ce sont là tous les outils dont dispose l'homme que tu es : produit d'une éducation dénuée d'amour profond et de tendresse. Tu ne fais que reproduire des schémas qu'on t'a inculqué (et encore, s'il n'y avait pas eu ta femme pour modérer vos premières heures, la situation serait bien pire aujourd'hui).
« Arrête de te placer en victime. Ça n'a pas été fait contre toi. Que tu grondes, avec un geste de dénégation exaspéré de la tête. Au cas où tu l'aurais oublié, j'ai souffert de la mort de ta mère tout autant que toi. Maintenant, ça fait dix ans que c'est arrivé. J'estime avoir le droit de refaire ma vie. Alors ouais, c'est tombé sur Laelia. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Elle me plaît. Elle me rend heureux.
A ce stade, la colère transparaît de plus en plus dans ton phrasé. Tu es impatient, tu voudrais juste en finir, qu'elle retourne à la raison une bonne fois pour toute. Car sa verve t'oblige à te questionner, elle t'oblige à interroger tes valeurs et (plus grave encore) tes sentiments. Le simple fait d'y penser t'es insupportable tant ces choses là sont brûlantes.
« Tant mieux qu'elle ait été là pour toi par le passé. Ça veut dire qu'elle sait où elle fout les pieds et que vous êtes capable de vous apprécier.
Il y a une forme de dépit dans cette dernière phrase.
« Je ne veux pas te perdre Jolene. Mais si tu décides de te barrer, ce sera de ton fait, pas du mien. Je suis toujours là, quoi que tu en dises. Je le serai toujours.
« Qu'est-ce que tu racontes... Souffles-tu, l'air crispé et les doigts pianotant nerveusement contre la chambranle. La relation que j'ai avec toi et celle que j'ai avec Laelia n'ont rien à voir. Je n'ai pas à prendre parti pour l'une ou l'autre : tu es ma fille, ça sera toujours le cas, peu importe la personne avec qui je suis.
Tu es visiblement mal à l'aise de parler de ce genre de choses avec ta fille. Les mots sortent sans éclat et tu as cette intonation de voix qui montre que cela n'a rien de naturel. Gaucherie résultant de cette habitude que vous avez de dysfonctionner. Il te manque encore les outils nécessaires à une vraie remise en question, à ce stade. Ces outils qui te permettraient d'aborder les choses sous un autre angle, et exprimer tes sentiments sans tout détruire.
Il faut dire qu'en dépit d'un naturel assez ouvertement séducteur, tu as cette pudeur qui t'amène à compartimenter tes sentiments en catégories imperméables. Tu n'as jamais parlé de ces choses avec ta fille. Tu ne lui as jamais permis de comprendre que tu avais une vie affective en dehors de la vie familiale. Jolene n'a jamais vu de toi que le père : figure d'autorité inamovible. Ce sont tes absences qui lui permirent de comprendre, en grandissant, qu'il t'arrive aussi d'être un amant. Difficile alors de s'étonner des propos actuels de ta progéniture, qui semble avoir bien associé l'idée que tu étais soit à elle, soit aux autres, qu'une romance est forcément synonyme d'abandon pour elle.
Cependant, comme Jolene continue d'extérioriser sa colère à force de propos toujours plus crus, tu ne dis rien. Tu prends sur toi d'écouter ces propos, que tu juges absurde (pour bonne part), et contenir ton envie grandissante de la gifler pour qu'elle se calme (ce qui produirait probablement l'effet inverse d'ailleurs).
Hélas (une fois encore) ce sont là tous les outils dont dispose l'homme que tu es : produit d'une éducation dénuée d'amour profond et de tendresse. Tu ne fais que reproduire des schémas qu'on t'a inculqué (et encore, s'il n'y avait pas eu ta femme pour modérer vos premières heures, la situation serait bien pire aujourd'hui).
« Arrête de te placer en victime. Ça n'a pas été fait contre toi. Que tu grondes, avec un geste de dénégation exaspéré de la tête. Au cas où tu l'aurais oublié, j'ai souffert de la mort de ta mère tout autant que toi. Maintenant, ça fait dix ans que c'est arrivé. J'estime avoir le droit de refaire ma vie. Alors ouais, c'est tombé sur Laelia. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Elle me plaît. Elle me rend heureux.
A ce stade, la colère transparaît de plus en plus dans ton phrasé. Tu es impatient, tu voudrais juste en finir, qu'elle retourne à la raison une bonne fois pour toute. Car sa verve t'oblige à te questionner, elle t'oblige à interroger tes valeurs et (plus grave encore) tes sentiments. Le simple fait d'y penser t'es insupportable tant ces choses là sont brûlantes.
« Tant mieux qu'elle ait été là pour toi par le passé. Ça veut dire qu'elle sait où elle fout les pieds et que vous êtes capable de vous apprécier.
Il y a une forme de dépit dans cette dernière phrase.
« Je ne veux pas te perdre Jolene. Mais si tu décides de te barrer, ce sera de ton fait, pas du mien. Je suis toujours là, quoi que tu en dises. Je le serai toujours.
- InvitéInvité
Re: Like father, like daughter [Terminé]
Mer 18 Déc 2019 - 15:00
Like father, like daughter - ft.@mirko volkine 6 décembre 2019
Tu t'enflammes. Tu vides ton sac - métaphoriquement - sans rien mentionner de tes émotions, tout en remplissant ta malle. Plus vite tu auras terminé, plus vite tu seras partie, plus vite cette conversation de porte de prison sera derrière toi. Plus vite il pourra passer à autre chose songes-tu malgré toi. Il a beau dire que tu seras toujours sa fille, t'as l'impression qu'il n'a qu'une hâte, c'est de passer à autre chose. De recommencer à zéro avec une autrefillefemme. Toi, Tu le sais, tu lui rappelles ta mère. Tu es son portrait craché, après tout. Cela ne peut donc que le déranger de te côtoyer chaque jour. Au fond, tu lui rends une faveur en te cassant. Tu libères la place. C'est presque si tu lui donnes la bénédiction de te rayer de sa vie.
« Arrête de te placer en victime. Ça n'a pas été fait contre toi. » Tu balances dans la malle les deux soutien-gorge qu'il te restait à plier, plutôt que de reprendre la parole. Au fond, c'est peut-être mieux si tu la fermes, maintenant. Si tu es une victime comme il dit. A la place, tu le fusilles du regard en te tournant pour aller chercher ton tiroir à chaussettes et à collants. « Au cas où tu l'aurais oublié, j'ai souffert de la mort de ta mère tout autant que toi. Maintenant, ça fait dix ans que c'est arrivé. J'estime avoir le droit de refaire ma vie. Alors ouais, c'est tombé sur Laelia. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Elle me plaît. Elle me rend heureux. » De toute façon, qu'est-ce qu'il y aurait de plus à dire? La messe est dite. Il veut refaire sa vie avec une fille que tu connais bien et dont tu es persuadée qu'elle ne pourra pas le rendre heureux. Une fille qui se sert de lui pour panser ses blessures mais qui le jettera comme une merde quand elle sera lassée. Mais ça, il n'est visiblement pas prêt à l'entendre.
« Je ne veux pas te perdre Jolene. Mais si tu décides de te barrer, ce sera de ton fait, pas du mien. Je suis toujours là, quoi que tu en dises. Je le serai toujours. » « Trop tard. Ma décision est prise. T'as décidé de refaire ta vie avec elle. Moi, je refuse d'en faire partie. » Tu retournes chercher le reste de tes vêtements, pressée de pouvoir partir. Tant pis. Ca sera juste jeté en vrac pour ce qu'il reste - à savoir beaucoup - mais tu veux partir, et vite. « Je vais retourner vivre à l'université. Et je me débrouillerai pour payer. Je ne veux rien te devoir. » Finalement, t'as rouvert la bouche... Tant pis.
- InvitéInvité
Re: Like father, like daughter [Terminé]
Mar 7 Jan 2020 - 10:56
L'entêtement de ta fille te renfrogne d'autant plus que tu ne sais pas de quelle manière t'y prendre pour la faire changer d'avis. Le fait que vous soyez si semblables en terme de caractère te pose plus de problème que cela ne t'aide à en résoudre. La preuve (s'il en faut) que tu manques de recul sur tes propres défauts. Tu as voulu lui inculquer des valeurs, mais la demoiselle a pris le tempérament qui va avec. C'est une illusion de parent naïf que de croire que sa progéniture n'héritera pas de ses mauvaises manières. L'imitation est la base de tout apprentissage.
Blessé dans ton ego face à ce constat simple, désemparé, tu détournes le regard en direction d'un point aléatoire de la chambre en laissant échapper un soupir sourd qui se mêle à un grondement. Sa réplique te fait comprendre que tu aurais probablement dû mieux choisir tes mots. Malheureusement, le mal est fait, et tu ne peux plus revenir en arrière pour corriger l'emploi du verbe « refaire ». Car évidemment, il n'est pas question de « refaire » quoi que ce soit, mais plutôt de continuer autre chose, avec une nouvelle personne.
« Tu veux travailler ? Répliques-tu vivement. Je te préviens, si je te retrouve dans un bar de nuit, ça ira très mal...
Tu as le ton mauvais. Ta colère a eu le temps de bien monter, depuis le début de cette conversation. Ce simple aveux suffit à te faire oublier le reste : ta propre faute, tes choix malheureux et ta négligence à son égard. Non, tu ne vois plus que ça et les images qui s'y associent naturellement dans ton esprit.
Pourquoi un bar de nuit, à ce titre ? Tout simplement parce qu'elle est ta fille et que tu sais que son premier réflexe consistera à mettre à profit sa nature pour associer efficacement études et travail. La nuit est le moment rêvé pour se faire de l'argent (les heures sont mieux rémunérées), quand on a le luxe d'être dispensé de sommeil. Ton cousin Azazel le fait d'ailleurs.
Mais pour toi, pour ta fille, c'est impensable. Inadmissible.
« J'ai déjà payé ton année et tu me feras le plaisir de prendre ce que je te donnerais. Tu grognes avec un geste de dénégation de la tête. Travailler... Ce sont les études, ton travail. Que ce soit clair.
Renchéris-tu en lui adressant un regard farouche, le ton excessivement autoritaire. A ce stade, tu ne pouvais guère plus mal t'y prendre pour la dissuader de faire ce qu'elle prévoit de faire. Il est même à peu près certain qu'elle se fera un plaisir de contredire tes directives, juste pour le plaisir de te contrarier. C'en est presque mécanique à ce stade.
Blessé dans ton ego face à ce constat simple, désemparé, tu détournes le regard en direction d'un point aléatoire de la chambre en laissant échapper un soupir sourd qui se mêle à un grondement. Sa réplique te fait comprendre que tu aurais probablement dû mieux choisir tes mots. Malheureusement, le mal est fait, et tu ne peux plus revenir en arrière pour corriger l'emploi du verbe « refaire ». Car évidemment, il n'est pas question de « refaire » quoi que ce soit, mais plutôt de continuer autre chose, avec une nouvelle personne.
« Tu veux travailler ? Répliques-tu vivement. Je te préviens, si je te retrouve dans un bar de nuit, ça ira très mal...
Tu as le ton mauvais. Ta colère a eu le temps de bien monter, depuis le début de cette conversation. Ce simple aveux suffit à te faire oublier le reste : ta propre faute, tes choix malheureux et ta négligence à son égard. Non, tu ne vois plus que ça et les images qui s'y associent naturellement dans ton esprit.
Pourquoi un bar de nuit, à ce titre ? Tout simplement parce qu'elle est ta fille et que tu sais que son premier réflexe consistera à mettre à profit sa nature pour associer efficacement études et travail. La nuit est le moment rêvé pour se faire de l'argent (les heures sont mieux rémunérées), quand on a le luxe d'être dispensé de sommeil. Ton cousin Azazel le fait d'ailleurs.
Mais pour toi, pour ta fille, c'est impensable. Inadmissible.
« J'ai déjà payé ton année et tu me feras le plaisir de prendre ce que je te donnerais. Tu grognes avec un geste de dénégation de la tête. Travailler... Ce sont les études, ton travail. Que ce soit clair.
Renchéris-tu en lui adressant un regard farouche, le ton excessivement autoritaire. A ce stade, tu ne pouvais guère plus mal t'y prendre pour la dissuader de faire ce qu'elle prévoit de faire. Il est même à peu près certain qu'elle se fera un plaisir de contredire tes directives, juste pour le plaisir de te contrarier. C'en est presque mécanique à ce stade.
- InvitéInvité
Re: Like father, like daughter [Terminé]
Mar 7 Jan 2020 - 21:21
Like father, like daughter - ft.@mirko volkine 6 décembre 2019
« Je travaillerai où bon me semble. Si j'ai pas mon mot à dire quant à qui tu baises, t'as pas le tiens quant à où je bosse. Et je peux tout à fait gérer un travail et des études. Et ça, c'est grâce à toi. » Un compliment glissé au milieu d'une insulte? Tu fais très fort Jolene, sur ce coup. Et le fait que ton père hausse le ton, ça ne t'effraye pas le moins du monde. Quand tu étais petite et qu'il faisait l'homme des cavernes, oui, cela te faisait peur, un peu. Mais tu as fini, très vite, par comprendre qu'en fait il n'était qu'un gros nounourspas en pelucheet maintenant, ça t'amuse plus que de raison. Tu aimes bien le faire râler de temps en temps. Ceci dit, si des disputes, vous en avez eues, elle n'ont jamais duré aussi longtemps. Et tu dois bien reconnaître que cette pensée te serre le coeur très fort. Non. Jamais vous n'êtes restés fâchés plus de quelques heures. Ta mère te manque un peu plus encore à cette pensée, parce qu'elle, au moins, elle savait comment calmer le fauve qui se trouve derrière toi et que tu refuses de regarder parce que tu es partagée entre te précipiter dans ses bras pour apaiser l'incendie, ou mettre encore de l'huile sur le feu pour tout brûler sur son passage. Tu es un peu perdue, Jolène, et dans ces cas-là, la meilleure défense, c'est l'attaque.
« Oh! Ne t'inquiètes pas! Je me doutais bien que tu n'allais pas m'annoncer que tu reprenais ton argent pour cette année... Mais il faut bien que je paye ma piaule à l'université, et que je mette de l'argent de côté pour l'année prochaine. Parce que non, je ne vais pas te faire la charité. Tu m'as suffisamment bien élevée pour que je sois trop fière pour cela. » De nouveau, un compliment jeté au milieu d'une parole méchante. En êtes-vous donc réduits à cela? Tu t'empresses d'esquisser un geste avec ta baguette, et tous tes livres, bibelots, photos animées, tableaux, bref, tout ce qui fait de ta chambre un lieu accueillant rejoint la malle que tu fermes bientôt. Cette fois, tu es prête à partir. Tu te retournes vers ton père, unLocomotor Barda animant la malle pour qu'elle se mouve de ta volonté propre sans que tu n'aies à la trainer lourdement sur le sol. Tu ne remarques même pas, coincé sous le pied du lit, une photographie de ton père qui te porte sur les épaules et de ta mère. Tous trois, vous riez aux éclats tant ce moment était joyeux: une nocturne Disneyworld pour tes quatre ans.
« Au revoir, Nana. Je te souhaite d'être heureux, avec elle. Puisse-t-elle te rendre heureux. » Tu n'en penses pas un mot, bien sûr. Mais tu veux partir sur un mot presque gentil, même si ton ton devient haineux lorsque tu l'évoques.
- InvitéInvité
Re: Like father, like daughter [Terminé]
Sam 11 Jan 2020 - 11:21
Ton regard s'obscurcit encore un peu au moment où Jolene trace le parallèle entre ta vie sentimentale et sa vie professionnelle. Tu es peut-être bouché, mais tu ne vois pas le rapport. Pour toi, l'idée même qu'elle soit libre de mener sa vie comme elle l'entend s'arrête au seuil de ta paternité. Car de vous deux, c'est toi qui détient l'autorité légitime. Tu as le devoir de t'occuper d'elle comme elle a le devoir de t'obéir (tout du moins, c'est ainsi que tu raisonnes).
De reste, cette réplique en forme de compliment qu'elle te fait peine à se frayer un chemin jusqu'à ton cerveau embrumé de colère. Tu y vois comme une tentative de retourner ton éducation contre toi, une ironie du sort qu'elle t'agiterais sous le nez comme un couteau rouillé. Rien qui ne parvienne à aplanir la situation, en somme.
« C'est à moi de payer tes frais. Répliques-tu donc d'un ton encore plus haut que tout à l'heure. Je l'ai toujours fait et je continuerais à le faire, car il est hors de question que ma fille foute en l'air son cursus au motif qu'elle a décidé de jouer les indépendantes !
Une fois de plus, tu fais l'impasse totale sur les vraies raisons de votre dispute. Tu écartes Laelia du sujet, comme si ce n'était pas le propos, parce-que tu es trop borné pour seulement l'admettre. Dans ta tête, Jolene fait un caprice de petite fille. Quelque chose l'a contrarié et maintenant, elle boude.
Une autre preuve (s'il en fallait) que tu ne l'as pas assez regardé grandir. Elle a vingt-cinq ans pourtant : c'est une femme. Elle a le droit de prétendre à son indépendance si tel est son désir. Mais ça, non, tu ne le vois pas. Tu as beau avoir négligé son ressenti (par lâcheté) pendant des années, cela reste ton bébé. Tu refuses que la vie la touche, tu refuses qu'elle s'écarte du nid, parce-que ça te fait peur et que tu détestes avoir peur. Tu es possessif comme le sont souvent les insécures inconscients d'eux-mêmes.
Pourtant, cette peur là, tu devrais accepter de la ressentir, parce-que c'est le cadeau le plus essentiel qu'un père puisse faire à sa fille : accepter d'avoir peur et la laisser s'envoler. Votre conflit est le symptôme d'une relation enkystée depuis trop longtemps (au delà de Laelia et de ce qu'elle en pense). Vous avez arrêté de compter les années depuis le jour où Dalia s'en est allée. Mais il faudra pourtant le faire, ce deuil, pour que chacun puisse avancer. D'autres histoires peuvent s'écrire après Dalia et cela ne ternira jamais ce qu'elle fut pour chacun de vous (même si c'est une idée très difficile à accepter).
Hélas, ce ne sont pas tes piteuses interventions qui feront revenir Jolene sur sa décision. La sorcière ne tarde pas à mettre sa malle en mouvement, une bonne partie de sa chambre stockée à la va-vite dans le contenant magique.
« Jolene, baby...
Maigre tentative de la dissuader, alors qu'elle est déjà sur le pas de la porte. Si seulement tu n'étais pas si fier, Mirko, tu pourrais t'excuser et lui dire le fond de ta pensée sans hypocrisie : combien tu l'aimes et combien tu veux qu'elle reste avec toi. Malheureusement, on connaît ton habileté en la matière et c'est pourquoi tu n'en fais rien. Tu demeures planté là comme un l'ours malhabile que tu es, complaisant dans ta colère et ton impression de légitimité. C'est pathétique, mais cruellement humain. A croire que tu es un peu plus qu'un vampire, finalement. Les mauvais aspects de la nature humaine font aussi parti de toi.
Quelle pitié cependant, quelle pitié que cela se termine ainsi.
De reste, cette réplique en forme de compliment qu'elle te fait peine à se frayer un chemin jusqu'à ton cerveau embrumé de colère. Tu y vois comme une tentative de retourner ton éducation contre toi, une ironie du sort qu'elle t'agiterais sous le nez comme un couteau rouillé. Rien qui ne parvienne à aplanir la situation, en somme.
« C'est à moi de payer tes frais. Répliques-tu donc d'un ton encore plus haut que tout à l'heure. Je l'ai toujours fait et je continuerais à le faire, car il est hors de question que ma fille foute en l'air son cursus au motif qu'elle a décidé de jouer les indépendantes !
Une fois de plus, tu fais l'impasse totale sur les vraies raisons de votre dispute. Tu écartes Laelia du sujet, comme si ce n'était pas le propos, parce-que tu es trop borné pour seulement l'admettre. Dans ta tête, Jolene fait un caprice de petite fille. Quelque chose l'a contrarié et maintenant, elle boude.
Une autre preuve (s'il en fallait) que tu ne l'as pas assez regardé grandir. Elle a vingt-cinq ans pourtant : c'est une femme. Elle a le droit de prétendre à son indépendance si tel est son désir. Mais ça, non, tu ne le vois pas. Tu as beau avoir négligé son ressenti (par lâcheté) pendant des années, cela reste ton bébé. Tu refuses que la vie la touche, tu refuses qu'elle s'écarte du nid, parce-que ça te fait peur et que tu détestes avoir peur. Tu es possessif comme le sont souvent les insécures inconscients d'eux-mêmes.
Pourtant, cette peur là, tu devrais accepter de la ressentir, parce-que c'est le cadeau le plus essentiel qu'un père puisse faire à sa fille : accepter d'avoir peur et la laisser s'envoler. Votre conflit est le symptôme d'une relation enkystée depuis trop longtemps (au delà de Laelia et de ce qu'elle en pense). Vous avez arrêté de compter les années depuis le jour où Dalia s'en est allée. Mais il faudra pourtant le faire, ce deuil, pour que chacun puisse avancer. D'autres histoires peuvent s'écrire après Dalia et cela ne ternira jamais ce qu'elle fut pour chacun de vous (même si c'est une idée très difficile à accepter).
Hélas, ce ne sont pas tes piteuses interventions qui feront revenir Jolene sur sa décision. La sorcière ne tarde pas à mettre sa malle en mouvement, une bonne partie de sa chambre stockée à la va-vite dans le contenant magique.
« Jolene, baby...
Maigre tentative de la dissuader, alors qu'elle est déjà sur le pas de la porte. Si seulement tu n'étais pas si fier, Mirko, tu pourrais t'excuser et lui dire le fond de ta pensée sans hypocrisie : combien tu l'aimes et combien tu veux qu'elle reste avec toi. Malheureusement, on connaît ton habileté en la matière et c'est pourquoi tu n'en fais rien. Tu demeures planté là comme un l'ours malhabile que tu es, complaisant dans ta colère et ton impression de légitimité. C'est pathétique, mais cruellement humain. A croire que tu es un peu plus qu'un vampire, finalement. Les mauvais aspects de la nature humaine font aussi parti de toi.
Quelle pitié cependant, quelle pitié que cela se termine ainsi.
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