La pulpe de tes doigts, agile, minutieuse, travaille cette texture pâteuse et consistante dont les effluves n’ont rien d’agréable. L’air expert, tu sélectionnes les herbes qui entrent dans la composition de la mixture. Tu les choisies avec application. C’est important pour la finitude des soins à prodiguer. De temps à autres, tu adresses un coup d’œil en direction du petit animal que tu as trouvé au bord de la forêt, à la lisière de celle-ci. Blessé au flanc gauche, le renard à la robe d’ordinaire immaculée était recouvert de sang.
Tu as placé le canidé inconscient directement sous la baie vitrée donnant vers les cieux. La lumière sera propice à des soins de meilleure qualité. Un tapis moelleux juste en dessous, peu matérialiste que tu es. Juste au-dessus de l’animal, un prédateur règne en maître. Le squelette d’un tyrannosaure dont la hauteur est impressionnante. Il y en a dans tous les recoins, du simple crâne de dragon au ossements de bêtes d’un autre temps. Paléontologue un chouia trop passionné.
La préparation accomplie, tu viens t’agenouiller aux côtés du petit animal, profitant de l’inconscience pour te munir d’une pince à épiler, de ta baguette dont tu illumines la pointe d’une lueur plus précise. Tu retires peu à peu les premiers corps étrangers de la plaie. Tu devines aisément une morsure d’une créature magique, plus précisément celle d’un gobelin buveur de sang. La façon dont l’épiderme de l’animal a été mordu, le tracé de la dentition … D’ailleurs, tu viens de retirer une dent du gobelin à l’aide d’une pince plus importante. Une canine perdue dans la chair du renard.
Tu nettoies la morsure en faisant bien attention à la laisser intacte. Tu désinfectes à l’aide d’une potion visant à cela et qui te sers régulièrement. Dragonologue, certes, mais démesurément attiré par la faune et la flore de manière générale, qu’elles soient magiques ou non. En témoigne ton cursus à Hungcalf. Maintenant, de tes mains fermes mais délicates, tu appliques le cataplasme verdâtre sur la blessure.
Tu laisses reposer quelques temps, en profitant pour te lever, te munissant d’une boite d’allumettes. L’âtre de la cheminée s’allume d’un feu joyeux et réconfortant. Tu vas attendre patiemment que le petit animal se réveille. Tu lui apporte par ailleurs une gamelle d’eau que tu déposes à ses côtés. Sans plus attendre, tu te munies d’un ouvrage de botanique que tu feuillettes avec intérêt, t’étant assis en tailleur non loin du canidé. Le silence est apaisant, tu observes avec bienveillance la respiration plus souple du renard dont le pelage a repris sa couleur d’origine. Un blanc nacré, rare et précieux.
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valse suspendue x pina
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Re: valse suspendue x pina
Souffle frais, délicat pelage se fondant parfaitement à la prairie immaculée,
après une neige douce, la jeune renarde s'est fait un plaisir
innocent, naïf, d'aller courir.
Libre,
souffle délicat, elle lève la truffe vers les immenses arbres de la forêt.
Un deux trois pas
et ses traces dans la neige.
Un deux trois pas,
la mousse qui se bat pour récupérer un peu d'air.
La renarde se glisse et joue, s'oublie, profite pleinement
d'une expérience durement apprise, lentement acquise.
Mais les secondes délicates éclatent au grondement sourd.
Peur, danger, ses oreilles en alertes,
elle tente la fuite et pourtant
pourtant elle la rattrape.
Et dans un râle de douleur, le gobelin lui,
fiévreux de bonheur d'avoir eu sa proie,
renarde immaculée de rouge s’effondre à la lisière de la forêt.
Une, deux, trois heures passent et son souffle siffle, son cerveau s'éteint,
sauvetage inconscient qui la plonge dans un coma douloureux.
Il y fait noir, et froid.
Et le temps passe sans que Pina ne s'en rende compte,
le froid, néanmoins, s'échappe doucement de son corps.
Chaleur rassurante, musique douce.
Et dans un sursaut, ses yeux s'ouvrent,
se posant directement sur l'immense squelette au-dessus de sa tête.
elle manque de tomber de la table, sursaut de recule
en reprenant forme humaine.
Le processus lui fait grincer des dents,
un couinement s'échappant de ses lèvres.
Regard terrifié autour d'elle,
à demi assise sur le plan de travail, se tenant les côtes en grimaçant.
Ses yeux bleus océans croisent enfin ceux de l'homme à ses côtés,
légèrement affolée.
« Je...ou je suis ? »
Esprit embué, elle ne reconnaît pas immédiatement le professeur,
sa respiration s'accélérant par l'anxiété grandissante.
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Re: valse suspendue x pina
Tranquille, tout comme la vitesse à laquelle se soulève la cage thoracique du renard immaculé. Tes doigts effleurent avec douceur les pages épaisses de cet herbier que tu regardes distraitement. Une chaleur reposante émane de la cheminée, les flammes trahissant ton air solitaire en illuminant ton visage. Dans un sursaut alentour, tu détournes les yeux du bouquin vers le petit animal dont l’expression de peur est perceptible. L’effet du squelette de dragon perché par la magie.
Froncement de sourcils. Le changement de forme animale à forme humaine est inattendu. Tu ne t’attendais pas du tout à cela. C’est l’affolement qui s’empare de ton âme au croisement de vos pupilles. Les siennes, bleutées, bien plus claires que les tiennes, sombres mais profondes. Un humain. Une humaine en l’occurrence, dont la nudité ne t’échappe pas non plus. Tu attrapes une serviette qui t’as servi durant les soins pour recouvrir son corps dans un geste vif mais précis.
Tu n’aurais pas souhaité être dans une situation pareille. Alors tu viens de prendre les devants. Si seulement cela était en mesure de l’apaiser. Tu ressens l’anxiété qui s’accentue chez ton hôte. Le contexte n’est pas favorable à l’échange, encore moins à une relation de confiance. Relevant un genou vers ton torse, tu te relèves doucement et t’approche un peu, sans trop en faire. Tu penses avoir à faire à une étudiante de l’Université.
« Je suis le Professeur Till’Orian. Je vous ai trouvé … Blessée, le long de la lisière de la forêt » commences-tu en désignant le cataplasme déposé sur ses côtes. « Vous étiez, eh bien sous votre forme animagus. J’ai d’abord pensé secourir un renard albinos » avoues-tu dans un sourire que tu ne peux retenir plus longtemps. « Nous sommes dans mes appartements, vous n’avez rien à craindre ».
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Re: valse suspendue x pina
Son premier réflexe fut de se ratatiner sur elle-même,
offrant à son corps une raison de plus de souffrir,
grimaçant sous les pic de douleur se déployant depuis ses côtes.
Un instant sa vue se trouble, avant de faire le point sur l'homme face à elle.
Leurs yeux se croisent et la renarde sursaute à la serviette sur son corps.
Elle s'avise alors de son entière nudité et le rouge lui monte aux joues.
Dans un geste, elle ferme les bras sur son ventre, recroquevillée,
ses yeux bleus cherchant réconfort et assurance en ceux plus sombre du professeur.
« Je suis le professeur Till'Orian. Je vous ai trouvé... Blessée, le long de la lisière de la forêt. Vous étiez, eh bien, sous forme animagus. J'ai d'abord pensé secourir un renard albinos. Nous sommes dans mes appartements, vous n'avez rien à craindre. »
La jeune renarde calqua son rythme cardiaque sur celui de l'homme,
puisant dans ses yeux son calme, dans son attitude la sérénité,
et ses efforts payèrent assez pour stabiliser son rythme cardiaque.
« Oh. » un souffle, alors qu'elle regarda autour d'elle, osant à nouveau
lever le nez vers ce qui semble maintenant, moins réel, non moins oppressant.
Pina, silencieuse, cherchait à retrouver des repères. Elle baissa son regard sur son propre corps,
se demandant comment diable elle s'était retrouvée nue. Le rouge criait sur ses joues alors qu'elle posa délicatement ses doigts sur le cataplasme. Un frisson la parcouru, alors qu'elle enlevait ses doigts, relevait le nez.
« Je m'appelle Pina, Pina Jakob-sen...
Je suis en quatrième année en - »
elle frémit en grimaçant, essayant de s'asseoir plus correctement pour moins se faire mal. « architecture enchantée. » finit-elle par dire. « Désolée. » dit-elle simplement. « qu'est-ce qui m'a fait ça ? » demanda t-elle, pas très sur de vouloir savoir.
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