Tes pas te guide dans le quartier que tu connais bien. Bien que ça fait 9 ans, tu as encore des repaires, et en pllus d'un mois passé ici tu as finalement pris le pli. Tu t'es habituée à ton nouveau quotidien, cette routine qui te plonge encore dans une drôle d'euphorie. Il faut dire que tu t'es déshabituée à passer autant de temps avec tes amis, ou pire: aller en cours. Rester assise sur une chaise, et écouter quelqu'un parler. C'est ça qui t'as demandé le plus d'effort. Ne pas mettre le nez dehors, rester concentrer, ne pas disposer de ton emploi du temps comme tu l'entends. Fini la vie de bohème, voilà qu'il t'a fallu rependre le fil d'une vie oubliée.
Mais peu importe, tu n'es pas là pour te plaindre, d'ailleurs tu ne le fais pas, tu prends les choses comme elles viennent. Pour l'instant pas de grands projets, pas de plans hormis de tenter de devenir professeur une fois tes études finies.

Mais ce soir tu portes des vêtements pour sortir, tu t'es maquillée un peu, parce que tu n'es pas du genre à mettre plus qu'une touche de rouge et du noir à tes yeux, tu as mis un pantalon taille haute noir, et un chemisier blanc. C'est sobre, mais tout à fait indiqué pour une soirée fille. Parce que c'est Alex que tu rejoins. C'est votre premier moment rien que toutes les deux depuis que tu es revenue. A vrai dire tu as l'impression d'avoir louper plein d'épisode entre Dhan et elle parce que tu n'étais pas là. Bien sûr tu as suivi le fil rouge, mais tu aimerais plus de détail que jamais ton frère ne te donnera. Il est trop... Dhan.
Toi ça te fais du bien de sortir avec une copine que tu n'as pas pu voir vraiment depuis longtemps. Il faut dire que ce n'est pas en passant en coup de vent une fois l'an qu'on peut avoir une vraie discussion.
Tu arrives au bar avec une petite minute de retard, tu te félicites d'ailleurs, et tu retrouves la belle rousse qui t'attends déjà devant. « Ca fait longtemps que tu attends ? » Tu t'approches pour la prendre dans tes bras et lui faire la bise en guise de bonjour. Il ne fait pas chaud ce soir. « Comment tu vas ma belle ? » Un grand sourire est plaqué sur tes lèvres. C'est pour des moments comme ceux là que tu as voulu revenir

Alex, emmitouflée dans un gros manteau noir au tissus épais, affrontait le froid de ce début de mois de Février avec courage et détermination. Elle attendait devant un petit bar du quartier sorcier, typique de la ville d’Inverness, qui ne manquait pas de ramener ces clients et adeptes aux temps anciens de la ville Ecossaise. Un endroit de goût pour certains, désuets, pour d’autres, mais qui plaisait à la rouquine. Après tout, elle ne demandait pas grand-chose pour un endroit pareil : une bonne ambiance, une carte diverse et variée, du bon whisky ou de la bonne bière, selon ses envies du jours, et une bonne compagnie. Et pour se dernier point, Alex ne se trompait jamais. Elle ne sortait qu’avec des gens qu’elle appréciait, et si cela pouvait faire beaucoup pour certain, c’était quelque chose dont elle avait besoin. Pour cette soirée, elle s’était maquillée et habillée classiquement, mais chiquement. Si elle n’était pas contre aller cherche du pain en pyjama, sortir était une toute autre affaire. Elle avait choisi un pantalon noir taille haute, un pull en cachemire d’un gris tirant vers le vers, des boots, et son gros manteau d’hiver. De quoi affronter la fraicheur de la soirée sans aucun problème.

Et ce soir, Alex ne retrouvait pas n’importe qui. Elle retrouvais Priya Chaffinch. La rouquine devait bien l’avouer, elle était impatiente de retrouver la jeune femme. La sœur de Dhan n’avait pas été souvent là, récemment, mais l’Anglaise l’avait toujours bien aimé. Elles se ressemblaient beaucoup trop pour ne pas s’apprécier, de toute façon. Et puis, avec les récents évènements, les deux femmes avaient de quoi discuter, et de quelqu’un en particulier. Alex n’était pas toujours très doué pour les relations et n’était pas capable de lire les gens comme elle le souhaitait. Avoir l’avis de Priya pouvait lui être utile. Même si depuis leur gros différent courant décembre, Dhan et Alex s’était retrouvé, il y avait toujours ce petit truc qui tracassait la sorcière. Et elle avait besoin d’en parler. Elle aurait pu en discuter avec Mercy, mais cette dernière était déjà dans les petits papiers du sorcier, et Alex avait besoin de quelqu’un de plus extérieur. Et même si Priya était la sœur du Chaffinch, Alex n’avait pas entendu son nom lorsque les aveux sur une position à Ilvermony avaient été faites. Elle espérait alors que l’écrivaine était prête à faire face aux nombreuses incertitudes de la rouquine !

Lorsque sont amie arriva, Alex lui rendit son étreinte, ravie de l’avoir près d’elle pour cette soirée.

- Oh non, je viens d’arriver, t’en fais pas !, assura-t-elle, un large sourire à ses lèvres, avant de s’engager dans l’établissement. Ca va bien, écoute ! Les études sont terminées, je m’occupe au ministère, tranquillement ! Et toi donc ? dit-elle, tout en tenant la porte à Priya, avant de désigner une petite table dans un coin, pas trop loin d’un vieux billard en bois. Ca te dit de te poser là ? proposa-t-elle, c’est toujours bien de ne pas être trop loin du billard, assura-t-elle, un large sourire illuminant son visage. Cette soirée s’annonçait bien, très bien, parfaite. Sans aucune nuance à l’horizon. Rien que le calme tout relatif d’un bar de ville. Tout ce qu’elle aimait.

@Priya Chaffinch désolée du délais, j'avais même pas vu ton post, je regarde pas les notifications j'espère que ça t'iras

Quand tu arrives devant le bar, Alex est déjà là entrain de t’attendre. Un sourire se plante sur ton visage et ne semble pas avoir envie de s’en détacher. Tu as l’impression d’être à la maison pour de bon et ça fait du bien tu ne vas pas le nier. Ce n’est pas le cas avec tout le monde et pas tout le temps. Parfois tu as l’impression d’arriver comme un cheveu sur la soupe, dans les personnes de ton proche entourage personne ne s’attendait à un réel retour de ta part, et tu t’es rendue compte que le monde a continué de tourner tout à fait rond sans toi. Parfois ça t’as blessée plus que tu ne l’as laissé transparaître. Tu attendais beaucoup de ton retour. On ne peut pas dire qu’il fut décevant, mais le retour au quotidien s’est révélé quotidien limite banal, pas de feu d’artifice. Ce n’est pas pour autant que tu regrettes. Le fait de partager à nouveau la vie de Dhan par exemple est vraiment très apaisant. Auprès de ta famille ta place est toujours la même, et elle n’a pas été complétée par d’autres. « Oh non, je viens d’arriver, t’en fais pas !» Te voilà rassurée, tu sais qu’il n’y a rien d’agréable a piétiner dans le froid. Alors vous rentrez dans le bar pour justement oubliée les températures glaciales de la nuit tombante, et finalement arriver à vous réchauffer. « Ca va bien, écoute ! Les études sont terminées, je m’occupe au ministère, tranquillement ! Et toi donc ? » Tu quittes couches après couche manteau et écharpe avant de suffoquer. « Reprise des études et du train train de la vie quotidienne ! Je dois avouer que j’ai encore du mal à réaliser le matin que je suis toujours dans le même lit. » Tu lâches un léger rire. C’est la vérité. Toi qui est habituée à changer relativement souvent de lit, de chambre de maison, au grè de tes voyages, de tes envies… Parfois tu restais moins d’une semaine au même endroit, parfois 2 mois, c’était très aléatoire. « C’est encore plus étrange de me dire que c’est mon chez moi ! Il faudra que tu passes d’ailleurs à l’occasion, et que je fasse une soirée peut être pour mon emménagement mais je n’ai pas encore eu le temps de me poser avec la reprise des cours. » Même si tu avais déjà validé la première moitié de l’année, tu ne peux pas dire que tu n’as pas eu à travailler pour te remettre dans le bain. Tu ne voulais pas être à la traîne des autres étudiants, alors tu as passé nombre de week end depuis ton retour à bûcher. « Ca te dis de te poser là ? C’est toujours bien de ne pas être trop loin du billard. » Tu hoches la tête, alors que tu poses tes affaires sur le dossier de la chaise donc. « Toujours une adepte d’un bon whisky autour d’un billard ? » Tu souris à la jolie rousse. On ne change pas une équipe qui gagne. Tu frottes tes mains l’une contre l’autre pour finir de te réchauffer « Je te préviens j’ai pas dû m’améliorer avec les années. » Tu n’étais pas mauvaise à l’époque, mais ça fait longtemps que tu n’as pas pratiqué. Peut être que la dernière fois c’était au fin fond du Dakota du nord plusieurs années en arrière. « Tu bois quoi ? » Toi-même tu ne sais pas, mais tu vois le barman qui arrive déjà vers vous. « Dhan est venu avec moi pour visiter les maisons tu sais ? Je crois que je m’en serais pas sortie toute seule sans lui ! » Autant rendre à César ce qui est à César, il faut dire que pour certain sujet tu es encore déconnectée de la réalité quoi que tu puisses en dire.

Un large sourire étira les lèvres de la rouquine lorsque son regard croisa celui de Priya. Depuis quand ne s’étaient-elles pas vues ? L’Anglaise ne saurait le dire. La Chaffinch était connue pour aller à droite à gauche, jamais au même endroit, elle avait l’aventure dans la peau, et cela lui allait merveilleusement bien au teint. La rousse abandonne elle aussi ces couches qu’elle avait empilées pour vaincre ce froid de début d’année, et écouta avec grande attention les dernières nouveautés de la vie de son amie. Ah, la reprise du train train quotidien universitaire. C’était quelque chose d’assez étrange, Alex devait bien l’avouer. Lorsqu’elle était revenue du Brésil, les choses avaient été assez délicates, et pourtant, elle avait quitté une école pour une autre. Elle ne pouvait pas imaginer la façon dont son amie pouvait gérer le retour à l’université. Mais Priya était pleine de ressource, et Alex pouvait assurer sans trop se tromper qu’elle s’en sortirait.

- J’espère que c’est un lit confortable.. et spacieux.., lâcha-t-elle, un petit sourire mutin aux lèvres. Oh ce n’était pas très fin, mais elle en avait besoin. Ces derniers n’avaient pas été faciles à vivre, et si elle avait l’esprit clair, elle n’était encore pas certaine de la façon dont tout allait s’arranger. Elle espérait retrouver un semblant de calme et des perspectives d’avenirs plus brillantes que celles que ses parents avaient choisies pour elle.

Mais elle n’était pas là pour se morfondre, et écouta avec grand intérêt son amie lui apprendre qu’elle avait un chez elle. Et peut-être faire quelque chose pour fêter ça. Peut-être. Il n’y avait pas de peut-être qui tienne, il fallait faire quelque chose. Et si les cours avaient repris, ils devaient tout de même permettre à Priya de fêter ce retour en force avec panache et classe !

- Je passerais avec grand plaisir, et si jamais du as besoin d’aide pour organiser une pendaison de crémaillère, j’en suis ! proposa-t-elle, jamais la dernière pour faire la fête, ou pour simplement se trouver une occupation. Organisation quelque chose pour Priya était un bon moyen de garder son esprit occupé, juste assez pour lui permettre de réfléchir sans tourner en rond comme un lion en cage.

Les deux jeunes femmes s’installèrent à la table choisie par Alex, près d’une table de billard classique mais élégante. Elle dénotait un peu avec l’aspect campagnard du bar, mais promettait une belle soirée aux deux jeunes femmes.

- Oh, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Mais enfin, si ton manque de pratique me permet de gagner, je ne serais pas contre, avoua-t-elle, sur le ton de la plaisanterie. Si Priya n’avait pas joué depuis longtemps, elle avait toujours été une adversaire redoutable qu’Alex avait toujours trouvé compliqué de vaincre, peut-être que ce soir serait différent ? Surement, mais l’heure n’était pas au jeu, mais à la boisson, chaque chose venait en son temps. Je vais prendre un whisky, je pense. Et le serveur arriva au même moment.

- Single or double malt ?
- Single.

Et après que son amie ai elle aussi commandé, Alex répondit, dans un sourire.

- Il m’en a parlé, et je crois bien que c’est le meilleur placé pour aider sur ce genre de sujet là. Il a retrouvé une petite maison pour Mercy, Héma et lui, et je ne sais même pas comment il a fait pour trouver si rapidement, et si bien, avoua-t-elle. Il a peut-être envouté une ou deux agentes immobilières, plaisanta-t-elle, avant de demander, curieuse. Alors, il ressemble à quoi ton chez toi ? Si tu as besoin de plantes pour le décorer, j’suis ta femme ! T'as le temps d'en profiter, tout de même ?

Alex en était largement convaincue, avoir tous ses amis autour d’elle était un luxe qu’elle chérissait bien plus que tout le reste. Evidemment, certains étaient plus proches que d’autres, d’autres en savaient bien plus que certain. Cela ne faisait pas grande différence pour la jeune femme, qui s’appliquait à entretenir ces relations amicales avec passion et attention. Ceux qui partaient parfois pour l’aventure, elle était ravie de pouvoir les retrouver, nullement blessée par leur manque de nouvelles. Il était tellement plus simple de prendre la vie comme elle venait, plutôt que de courir comme elle pouvait voir faire certains. Alex prenait ce qu’on lui proposait, et ne lésinait pas sur ce qu’elle donnait. Le sourire qu’elle adressait à la petite sœur de Dhan était donc sincère. Alex était ravie de retrouver une ancienne camarade d’école, et une amie. Et tout ce que cela promettait pour le futur de la rouquine : des sorties entre amies, comme celle-ci, mais aussi ailleurs, en d’autres compagnies. Oh oui, Alex était tout à fait ravie de voir le retour à la maison de plusieurs alliées dans sa vie quotidienne.

La remarque de Priya, réponse à la blague discutable d’Alex, tira un sourire à cette dernière.

- Tu trouveras, on sortira, assura-t-elle, en sachant pertinemment que ce n’était pas la meilleure façon de trouver quelqu’un. Mais c’était celle qui permettait de se vider la tête, et de s’amuser. Et elle semblait en avoir besoin autant que l’anglaise de Cornouailles qui réfléchissait à tout et n’importe quoi sans trouver la solution à son problème.

Les souvenirs que Priya soulignait fit remonter Alex dans le temps. Le temps où elle n’avait absolument aucune notion de retenue, et dès que l’heure le permettait, et son taux d’alcool – bien qu’il ne soit jamais nécessaire qu’il soit trop élevé, dans son cas – elle se retrouvait sur le bar, à danser aussi bien qu’un télétubbies sous LSD. C’était le bon vieux le temps. Le temps de l’université, de l’insouciance. Si on lui demanderais ce qu’elle en pensait, avec ces quelques mois de recul sur la vie estudiantine, elle avouerait très certainement que tout cela lui manquait. Et ce coup de vieux dont lui parlait son amie, ne faisait que trop bien écho à ce qu’elle pouvait ressentir parfois. Plus encore avec ce qui lui tombait dessus. Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour s’asseoir encore une fois, une fois au moins, dans une salle de classe. Elle était même prête à retourner en cours de Rune. Prête à tout. Mais ce n’était pas possible cependant, et elle devait composer avec ce qu’elle avait.
L’heure n’était pas aux lamentations, et Alex écouta avec grand intérêt la description du logement de Priya, le regard brillant. Tout cela allait être un petit nid douillet parfait.

- Et bien on s’organise ça quand tu le souhaite, je suis assez libre, et j’adore m’occuper de ce genre de chose.

Et puis, il fallait être honnête : faire de la peinture finissait souvent en bataille à la fin, et si la rouquine s’approchait de la trentaine, elle n’oubliait pas les petits plaisirs de la vie qui lui rappelait à quel point tout cela était beau et merveilleux. La plupart du temps.

- Une jungle ? Oh, il faudra fait un tour à l’emporium.. Il y a aussi des boutiques de plantes très bien à Londres, côté moldus comme sorcier, précisa-t-elle, avant de suivre du regard son verre de Whisky qu’on lui posa en face d’elle. To us !, s’exclama-t-elle, en parfaite écho de son amie, alors que leurs deux verres s’entrechoquèrent dans un parfait *cling*.

Et Alex n’eut guère le temps de poser plus de questions sur les voyages et la vie de Priya, celle-ci déjà reprenait la main, et lui demandait à elle, les dernières nouvelles.

- Eh bien.. Qu’est-ce que tu veux savoir ? lui demanda-t-elle, avec de croiser le regard de son aînée, et d’y voir exactement ce qu’elle attendait. Alex pris une petite gorgée de whisky, un délice sur ces papilles gustatives, et se lança. C’est un peu compliqué en ce moment, pour tout avouer. C’est pas la grande joie. Avec Dhan ça se passe très bien, no worries. On s’est pris la tête avant Noël, mais on s’en est sorti.

L’égo d’Alex en avait pris un sacré coup, mais elle avait compris le message. Et si elle devait avouer que certaines choses lui insufflait un léger doute, elle tenait bien trop à Dhan pour en faire une nouvelle discussion. Et puis surtout, elle n’avait pas besoin de plus de problème qu’elle n’en avait déjà. La curiosité dans le regard de Priya se fit plus intense, et avant qu’elle ne puisse dire quoique ce soit, la rouquine ajouta.

- Mes parents m’ont trouvé un mari, souffla-t-elle. Un mari. Alors tu penses bien que ça met tout le reste en perspective. Je suis allée vivre chez mon grand-frère, et je tourne en rond pour trouver des solutions, avoua-t-elle, le ton fatigué mais avec une pointe de détermination.

Oh non, elle ne se laisserait pas passer la bague au doigt.

- Tu vois, on devrait plutôt parler cartons, lâcha-t-elle, avant de plonger ces lèvres dans le liquide ambré qu’on lui avait servi, légèrement gênée et honteuse d’avoir à avouer un truc pareil. Il n’y avait pas beaucoup de sujet sensible chez la jeune femme, mais celui-ci en faisait partie. Autant qu’elle souhaitait s’en sortir, elle avait parfois l’impression que cela la dépassait complètement. Et le futur qu’elle avait commencé à imaginé si beau et brillait, ressemblait davantage au fog Londonien.

“Et bien on s’organise ça quand tu le souhaite, je suis assez libre, et j’adore m’occuper de ce genre de chose.” Tu aimes l’enthousiasme de ton amie. C’est vrai que ça ne pourra qu’être motivant de faire ça avec quelqu’un d’autre, surtout quelqu’un qui aime se prendre la tête à comment disposer les choses harmonieusement. Quelque part tu as réellement hâte et en même temps tu redoutes parce que tu ne sais pas par où commencer. Tu as des idées c’est sûr, mais c’est autre chose de mettre tout ça en action. Une chose est sûr c’est que tu as envie de mettre des plantes chez toi, beaucoup de plante. L’ennuie bien entendu c’est que l’Ecosse n’est pas réputée pour être l’endroit le plus ensoleillé du globe il faut être réaliste sur le sujet. Mais la magie peut toujours aider non ? L’avantage sans doute de retourner à l’université c’est que tu vas être entourée de spécialiste dans la matière. “ Une jungle ? Oh, il faudra fait un tour à l’emporium.. Il y a aussi des boutiques de plantes très bien à Londres, côté moldus comme sorcier,.” Là non plus tu dois avouer que tu ne sais pas ce qu’il y a ou ce qu’il n’y a pas à Londres. Ca fait longtemps que tu n’as pas fait du shopping dans les règles de l’art! “Tu crois que tu pourras m’aider pour ça aussi ? ” Tu as à peine l’impression d’en demander trop. Tu trouveras quelque chose pour dédommager toute l’aide qu’elle t’aura apporté, ne reste plus qu’à trouver quoi. Mais déjà vos breuvages arrivent, et il est temps de trinquer. Tu lèves ton cocktails pour ça. “ To us !” Tu répètes to us à la suite avant de prendre une gorgée toi aussi.
Mais une soirée fille ce n’est pas que de l’alcool. C’est pour ça que tu attaques directement dans le vif du sujet. “ Eh bien.. Qu’est-ce que tu veux savoir ? C’est un peu compliqué en ce moment, pour tout avouer. C’est pas la grande joie.” Tu fais les gros yeux avant qu’elle précise: “ Avec Dhan ça se passe très bien, no worries. On s’est pris la tête avant Noël, mais on s’en est sorti. ” Tu n’as pas entendu parler de ça bien entendu tu sais que pour ce genre de chose tu ne peux pas compter sur ton frère aîné. Bien sûr tu as envie de demander ce qu’il en est. Mais tu n’as pas le temps de poser la moindre question parce qu’elle enchaîne. “ Mes parents m’ont trouvé un mari. Un mari. Alors tu penses bien que ça met tout le reste en perspective. Je suis allée vivre chez mon grand-frère, et je tourne en rond pour trouver des solutions.” Tu manques d’avaler de travers au moment où elle dit le mot “mari”. Comment ça Mari ? Bien sûr tu comprends que ces parents agissent comme ils sont censés agir. Mais tu n’en es pas moins choqué. Pourquoi en 2020, il y a encore des personne pour suivre les règles stupides des sang purs vieilles comme le monde ? Parce qu’il ne peut s’agir que de ça non ? Tu comprends tout à fait qu’elle soit partie vivre ailleurs… Qu’elle tourne en rond. Tes yeux détaillent les traits de son visage. Tu es sincèrement désolée pour elle. Tu es sous le choc, et elle semble pourtant pas se laisser abattre. Tu dois sans doute faire des grands yeux ronds. “Tu vois, on devrait plutôt parler cartons.” Quelle conclusion. “[color=#cc6600]Effectivement dit comme ça…[/b]” Tu portes ton verre à tes lèvres. C’est comme si tous les neurones ne connectent pas les uns avec les autres. Tu penses à Alex bien sur, et à ton frère d’autant plus. Il ne te l’a pas dit… Ce qui te fait demander: “Dhan est au courant ?” Tu lui fais une moue désolée. “Pardon c’est stupide comme réaction. Tu… Je sais pas quoi dire Alex.” C’est honnête comme commentaire sans doute mais pas très malin. “Je crois qu’un whisky c’est pas suffisant…” Tu n’as pas demandé qui est le futur mari, l’élu, mais il est clair que ce n’est pas la personne avec qui elle est en couple à l’heure actuelle… Ca au moins tu espères que tu aurais été mise au courant plus tôt. Tu t’appuies dans ton siège. Tu as l’impression d’avoir louper d’autant plus d’épisodes maintenant. “si tu veux je te laisse une pièce entière à décorer si ça peut te permettre de te changer les idées.” Tu souris tu aimerais pouvoir la réconforter davantage.

Si Alex n’aimait pas parler de ces problèmes, c’était simplement parce qu’elle n’en avait jamais vraiment eut. Indépendante, sûre d’elle et surtout libre, elle ne s’était jamais embêtée avec des choses inutiles. Si cela ne lui plaisait pas, elle s’arrangeait pour faire autre chose. Si elle trouvait quelque chose compliquée, elle faisait une pause, et s’y remettait. Parfois, comme lors de la rédaction de sa thèse, elle avait trouvé le soutient de ses amis, et de Dhan, notamment, de qui elle avait squatté le bureau pour de longues heures de travail et de rédaction. Mais jamais la jeune femme n’avait été confrontée à ce genre de problème. Un mariage.. On lui avait trouvé un mari, lorsqu’elle était plus jeune, mais les parents de son promis avait décidé qu’elle était bien trop dissipée et énergie pour faire une épouse convenable. Mais à présent, l’obstacle était de taille. Ces parents, tout comme ceux d’Yggdrasil, avaient besoin de cette alliance. Le défi était de taille, et c’était bien une chose dont elle n’avait pas l’habitude. Même la fin de l’université n’avait pas été aussi compliquée, et pourtant, l’enjeux avait était important, mais elle s’en était sortie. Elle avait trouvé des solutions. Cette fois, c’était différents, et cela lui pesait. En parler à Priya, cependant, en parler à quelqu’un, lui faisait du bien. Elle avait l’impression de ne pas porter cela toute seule et elle savait surtout qu’elle pouvait trouver du soutien auprès de ses amies.

Sans grande surprise, Priya ne sut quoi lui répondre, autre que la questionner sur ce que savais Dhan, dire qu’un whisky ne serait pas suffisant, et qu’elle était prête à lui laisser une pièce entière à décorer dans son nouveau chez elle. Alex laissa échapper un petit rire, plus par réflexe que comme expression de ce qu’elle ressentait vraiment.

- Il n’y a rien à dire dessus, ne t’en fait pas. Dhan est au courant… Il… Je pense que ça  a été compliqué à traité.. Je pense pas qu’il s’y attendait.. Je ne m’y attendait pas non plus, pour être honnête, avoua-t-elle.

Elle regarda un instant autour d’elle, but une gorgée de son verre, une grosse gorgée, avant de continuer.

- Mes parents ont déjà essayé de ma marier, sans que cela ne mène à rien, je pensais qu’ils avaient abandonné l’idée.. Certains ont dû les inspirer…

Elle poussa un long soupire, et trempa une nouvelle fois ses lèvres dans son verre. La puissance du liquide ambrée la rassurait, tout autant que son amie, qui, si elle ne savait pas quoi dire, ne souhaite que de la soutenir, et c’était une chose dont la rouquine avait désespérément besoin.

- Et oui.. Mais ce sont les dernières nouvelles, depuis Noël, rien de plus de mon côté. C’est déjà pas mal, je m’en passerais bien, huhu.

Elle reprit une gorgée, non, un whisky ne serait pas suffisant.

- Quelle pièce tu me laisserais décorer, alors ? demandait-elle, d’un ton plus léger, toutefois bien décidé à ne pas se laisser avoir par ce mariage imposé. Elle allait s’en sortir, elle devait.

Tu te sens désolée pour ton amie. Un mariage arrangé... Tu es tellement loin de ce monde et pourtant tu sais que ça existe. Nombre de parents sang pur essaient encore de donner le destin qu'ils ont choisi à leurs enfants. Toi qui a des parents qui vous ont à chacun laissez le choix de votre vie, tu as du mal à concevoir que d'autres veuillent imposer leurs convictions, leurs croyances, leur mode de vie qui ne les as pas toujours rendus heureux, aux personnes qu'ils aiment le plus. Oui, ça ressemble davantage à ce qui pourrait se dérouler dans un livre que à la "vraie vie" du commun des mortels que vous êtes. " Il n’y a rien à dire dessus, ne t’en fait pas. Dhan est au courant… Il… Je pense que ça  a été compliqué à traité.. Je pense pas qu’il s’y attendait.. Je ne m’y attendait pas non plus, pour être honnête." Tu hoches la tête compréhensive. Dhan a été élevé dans le même univers que toi. Lui aussi à cent mille lieux de ça... Mais Alex est une sang pur. Le sang bleu, les avantages qu'ils peuvent rapporter, peuvent se transformer en cauchemar. Comment au 21eme siècle on peut encore en être là ? "Mes parents ont déjà essayé de ma marier, sans que cela ne mène à rien, je pensais qu’ils avaient abandonné l’idée.. Certains ont dû les inspirer…" Tu fronces les sourcils. Certains ? Y aurait il une mode en ce moment? Tu n'es pas très au courant de ce genre de chose, trop dans les étoiles pour prêter attention aux rumeurs. Tu as l'impression de réatterrir dans un monde qui n'a pas évolué, d'être aussi étrangère à tout cela. Tu as les yeux dans le vague posés sur le verre dans ta main. Tu te sens un peu inutile à vouloir réconforter Alex qui doit déjà avoir tourner la solution 10, 100, 10000 fois dans sa tête. "Et oui.. Mais ce sont les dernières nouvelles, depuis Noël, rien de plus de mon côté. C’est déjà pas mal, je m’en passerais bien, huhu. " Tu te penches en avant, ta main rassurante et chaude venant se poser sur le bras de ton amie. "Je suis là... Si tu veux en parler, ou pas d'ailleurs. Ou pour faire quoi que ce soit qui puisse te changer les idées. " Tu aurais aimé trouver un discours plus inspirée. Mais tu es prise de court. Il te faudra davantage réfléchir pour essayer de trouver une façon plus adéquate d'être vraiment utile... En attendant la seule chose que tu peux lui proposer c'est de t'aider dans la maison. Tu sais que ça peut être un bon exutoire. Cela semble intéresser la jeune femme, tu lui souris. Tu es admirative de la bonne volonté qu'elle a à ne pas se laisser tomber dans l'amertume. "Quelle pièce tu me laisserais décorer, alors ?" En voilà une bonne question. "Il reste le bureau en bas, ainsi que les chambres, y compris la mienne. Pour l'instant je me suis surtout préoccuper du salon et de la cuisine comme c'est les pièces où je suis le plus souvent." Bien sûr tu as déjà des idées, mais pas encore eu le temps d'en venir à bout. "J'ai déjà reçu mon lit, la seule chose que j'ai monté d'ailleurs ! ll est en bois rouge. Pour les autres chambres je ne sais pas encore ce que je veux en faire. Il y a en a une qui sera une chambre d'ami je pense, une autre une chambre pour enfant. Pour Héma. Et la dernière je sais pas encore ... " Tu te rends compte que tu t'emballes, parler de ta maison c'est un projet qui te motive beaucoup. Tu voudrais aussi arriver à distraire la jeune femme. Tu prends une gorgée de ton coktail. "Il y a bien sûr des livres à caser partout dans la maison." Comment as tu pu en amasser autant? Tu as plus de livres que de vêtements...

Dhan était au courant de tout cela, l’homme a qui on lui avait donné sa main n’avait pas plus envie qu’elle de se marier. Les choses n’étaient pas faciles, et la rouquine se sentait bien souvent dépassée, mais elle savait aussi qu’elle avait des chances d’arrêter tout cela. Elle n’avait peut-être plus d’arguments à présenter à ces parents qu’ils ne connaissaient déjà. Qu’en était-il de ces choix, simplement, lorsque ses géniteurs s’étaient mis en tête de lui faire enfiler une robe de soie blanche ? Nul doute que le bal organisé par les Blackthorn et les nombreuses nouvelles alliances qui s’y étaient créées avaient donné des ailes à la famille Nightingal. La jeune sorcière en était pourtant persuadée : sa famille n’avait pas besoin de tout cela. Elle n’était certes pas aussi « grande » et « prestigieuse » que d’autres, mais n’avait pas à rougir de sa situation sur l’échelle, visiblement si importante, de la puissance commerciale ou familiale. Toute cette ambition, toutes ces manigances entre sang-pur, lui serrait le ventre et la mettais mal à l’aise. Elle avait sincèrement cru qu’elle avait dépassé tout cela, que cette lointaine union qu’on lui avait imposé une fois, et qui n’avait pas donné de suite, avait fait réaliser à ses parents qu’il n’était pas bon de forcer le destin. Elle s’était visiblement trompée... Elle laissa s’échapper un petit soupir. Au moins, elle pouvait compter sur son entourage et ses amis, même Yggdrasil était de son côté. Comment pourrait-elle ne pas s’échapper de toute cela ? Elle passa une main dans sa chevelure rousse, enroulant une boucle cuivrée autour de son index, alors que Priya, face à elle, l’air désolé, lui assura qu’elle était là pour parler, ou pas. La Nightingal esquissa un léger sourire.

- Merci, j’apprécie vraiment. Ça va être long de se dépatouiller de tout cela, mes parents sont butés, assura-t-elle, avant qu’une petite flamme n’allume son regard. Ils ont oublié que je l’était, aussi.

Nouveau sourire, alors que la rouquine se saisi de son verre de whisky, et le porte à ses lèvres, dégustant ce doux breuvage mélangeant puissance et délicatesse. Oh, ces parents n’avaient aucune idée de ce qu’ils avaient enclenchés, la jeune femme en était persuadée. La petite dernière de la fratrie semblait bien partie sur le chemin qu’avait, quelques années plus tôt, fermement emprunté son frère aîné : celui de l’indépendance. Enfin, dans sa tête en tout cas. La théorie et la pratique n’avait que rarement la même conclusion. Aussi déterminée face à cet obstacle, Alex n’en apprécia pas moins le retour à un sujet plus léger. La décoration. Ce n’était pas son fort, si sa principale activité, elle devait en convenir, mais elle aimait cela. Au manoir familial, sa chambre avait été refaite de mille et une manière, évoluant avec la jeune femme qui l’habitait.

- C’est beau toutes ces idées ! Et le bois rouge, au milieu des plantes, dans une chambre peinte de blanc.. C’est une excellente idée, Priya ! assura-t-elle, large sourire. La chambre d’Héma aussi, elle va apprécier, tu pourras peut-être la mettre à contribution.. sauf si tu lui réserve la surprise ?

Alex réfléchissait en parlant, mais elle savait de source sûre que la fille de Dhan serait ravie à l’idée d’avoir une chambre chez sa tante.

- Pour la dernière chambre, tu peux commencer par y mettre tes cartons, tu auras bien le temps de l’aménager par la suite, dit-elle sûre de ce qu’elle pensait et de ce qu’elle disait.

Alex n’avait jamais eu de vrai chez elle, elle avait vécu soit chez ses parents, soit à l’université – l’ambiance chez les Wright l’avait toujours dissuadé de vraiment quitter les locaux pour trouver une collocation – et elle squattait à présent la chambre d’ami, chez son grand frère. Peut-être un jour serait-elle en mesure de faire comme Priya, se créer un petit nid pour elle, un petit cocon de confort.

- J’ose espérer que tu as moins les tiens à présenter !

Le ton s’allégeait au fur et à mesure qu’elle parlait, rassurée par cette discussion, la présence de son ami, et le verre de whisky, qu’elle faisait doucement danser d’un petit mouvement de poignet.

- Tu vas continuer un peu à écrire ? Hungcalf est bien moins exotique que ce que tu as pu nous proposer par le passé. Mais, avec tous les voyages que tu as fait, les lieux que tu as découvert et les personnes que tu as pu rencontrés, revenir à quelque chose qui semble si banal doit apporter son lot de problème et de ressenti, avoua-t-elle, se rappelant son propre retour du Brésil, dans la fraicheur d’Inverness.

Alex était partie moins longtemps cependant, et n’était pas parti bien loin du monde universitaire ou écolier, Priya, elle, s’était aventuré dans le grand monde. Celui de l’aventure et d’une certaine manière, du business. En tant qu’écrivain, la rouquine en était persuadée, il fallait se battre pour faire passer son manuscrit en avant. Dans un monde tel que le leur, il fallait, de toute évidence, se battre pour beaucoup de chose.

@Priya Chaffinch > Y'a pas de soucis, really ! J'espère que ça t'iras

Tu admires le courage d'Alex. A sa place tu ne te serais pas laisser faire non plus, mais tu n'aurais pas la tête si froide pour autant. Tu ne supporterais pas que quelqu'un ait décidé à ta place de ton destin et ce, même si ce sont tes parents. Tu es intimement persuadée que les enfants on ne doit pas les faire à son image, ou pour qu'il fasse ce que l'on désire. Les enfants ont une volonté à part entière, une personnalité, des ambitions, des envies, et elles ne sont pas souvent identiques à celle de ses aînés. Tu comprends aussi pourquoi elle est si enthousiaste à l'idée de parler d'autre chose et tu lui concèdes. Tu proposes même de lui donner de quoi éloigner ses idées de ses soucis. En plus tu fais confiance aux goûts de la belle Irlandaise.« C’est beau toutes ces idées ! Et le bois rouge, au milieu des plantes, dans une chambre peinte de blanc.. C’est une excellente idée, Priya ! La chambre d’Héma aussi, elle va apprécier, tu pourras peut-être la mettre à contribution.. sauf si tu lui réserve la surprise ? » En voilà une bonne question. « Je ne sais pas encore ! Je pense que ça lui plairait de faire la peinture, et des dessins sur les murs... J'ai déjà des idées en fait. Je te montrerais quand tu viendras à la maison. J'ai trouvé un lit qui est dans une maison/arbre, tu sais, comme une cabane ! Du coup je me disais que le reste de la chambre pourrait faire forêt enchantée... » Tu sais d'avance que la chambre d'Hema va te demander autant d'énergie que la tienne, tellement tu as envie de préparer l'arrivée d'un enfant dans cette maison. Bien sûr tu ne le réalises pas vraiment, toute l'affection que tu reportes sur ta nièce faute d'avoir ton propre enfant à cajoler. C'est ironique quand on sait comment Hema a atterrit dans vos vies... Aujourd'hui Dhan n'envisagerait sans doute plus sa vie sans elle. Il y a encore une chambre à décorer, elle sera sans doute une vraie chambre d'amis. Sans doute que tes parents l'habiteront pour les fois où ils viennent vous rendre visite. Tu leur a demandé d'attendre d'avoir de quoi les accueillir en bonne et due forme, mais ils sont déjà passé visité la maison malgré tout. « Pour la dernière chambre, tu peux commencer par y mettre tes cartons, tu auras bien le temps de l’aménager par la suite. » Tu hoches la tête en sirotant ton cocktail. « J'avais pas tant de cartons que ça finalement. C'était surtout des vêtements, et des souvenirs de mes voyages. C'est l'avantage de ne m'être jamais posée, je n'ai pas eu l'occasion d'entasser des choses dans un appartement. » Il faut bien qu'il y en ait un non ? Et puis bien sûr, il y avait aussi des cartons de livres. Et là dedans il y a de tout, livres anciens, carnet de voyage, d'image, récit, roman, autobiographie... Il y en a pour tous les goûts. Et surtout il y a des sorts qui permettent de les trier, les ranger, les garder en bon état, et là tu peux remercier ton frère et son organisation. « J’ose espérer que tu as moins les tiens à présenter ! » Bien entendu, tu possèdes quelques exemplaires, les livres sont toujours envoyé à leur écrivain au moment de leur publication en quelques exemplaires pour pouvoir les faire suivre à leur famille par exemple. « Ce n'est quand même pas les ouvrages les plus intéressants de la collection ! » D'ailleurs il ne te viendrait pas à l'idée de t'installer dans ton fauteuil pour les lire. Tu trouverais trop à redire, tu voudrais réécrire... Non ce n'est pas dans tes habitudes. D'autant plus que chaque mot est gravé en toi, tu te souviens des sentiments, des intrigues, des couleurs, et même des odeurs. « Tu vas continuer un peu à écrire ? Hungcalf est bien moins exotique que ce que tu as pu nous proposer par le passé. Mais, avec tous les voyages que tu as fait, les lieux que tu as découvert et les personnes que tu as pu rencontrés, revenir à quelque chose qui semble si banal doit apporter son lot de problème et de ressenti » C'est une bonne question. Et elle est dans le vrai: le banal devient pour toi l'exotique finalement. « Tu sais quand j'étais ailleurs j'écrivais sur le quotidien des gens, ce que eux ils voyaient comme banal. Des anecdotes du quotidien, leur vie de tous les jours. C'est là que tu te rends compte qu'en fait il n'y a rien de normal, et ça dépend simplement de ta vision des choses. » Tu continues de réfléchir tout en buvant. « J'ai déjà quelques petites idées... Par exemple avec Sebastian, je passe le voir dans ses cuisines, et à chaque fois je me dis qu'on pourrait écrire un livre de recettes parsemés d'anecdotes... Et puis j'ai accumulé beaucoup de recette de mon côté par les voyages, je pense qu'on peut arriver à travailler sur quelque chose... mais ça n'est qu'une idée pour l'instant je ne lui en ai pas encore parlé. » Tu fais preuve d'enthousiasme. Il faut dire qu'on parle bien plus que d'un simple métier quand on s'attaque à l'écriture. « Et puis on a notre dose de légende, et de lieu qui ont des choses à dire en Ecosse, Angleterre, Irlande, peut être que je pourrais voyager mais dans un rayon plus court. Je n'ai pas vraiment eu le temps de visiter nos beaux pays. » Tu ne donnes pas la réelle raison de ton retour ici, mais à 32 ans bientôt la raison coule de source non ? « Pour l'instant j'essaie juste de survivre au cours ! » Tu lui dis ça en riant légèrement.

Alex appréciait le changement de discussion. Parlé de ces problèmes n’étaient franchement pas quelque chose sur lequel elle était à l’aise. Cela rendait tout plus réel, plus vrai. Et ce n’était pas ce dont la jeune Anglaise avait besoin. Elle devait se sentir la tête de ses préoccupations, s’occuper, s’en échapper pour mieux y revenir plus tard, prête à en découdre, prête à les détruire. Oh, certains membres de sa famille lui reprochait d’être trop soft, trop naïve. Il n’en était rien. Alex savait ce qu’elle voulait et était au courant de ce qu’elle ne voulait pas. Elle avait d’ailleurs hériter de ces parents – et de sa grand-mère, ce caractère flamboyant et puissant qui la poussait à refuser ce qu’on tentait de lui imposer. Mais pour le moment, elle souhaitait profiter. Retrouver une ancienne amie et tout savoir de ces projets. Ces derniers semblaient bien clairs dans l’esprit de Priya, tout du moins lorsqu’il s’agissait de l’arrangement intérieur de sa nouvelle maison. La trentenaire avait un certain nombre d’idée pour la chambre d’Héma, et Alex était certaine que la petite serait ravie de pouvoir appliquer sur un mur immaculé un certain nombre de couleur en désordre, sans pattern, juste l’expression d’une gamine créative.

- Une cabane, mais c’est moi qui vais y passer quelques nuits, je te le dit ! s’amusa-t-elle, le regard brillant, alors qu’elle menait à ses lèvres son verre, pour la énième fois de la soirée.

Une chambre cabane. Le genre d’endroit dont tous les enfants rêvaient, même sans vraiment le savoir. Personne ne pouvait dire non à ce genre de chose, même Alex, alors qu’elle approchait dangereusement de ses trente ans. Mais l’âge, après tout, c’est dans la tête que ça se passe, et la rouquine le montrait bien à tout le monde. Ses enseignants, ses encadrants, ses amis, Dhan.. Elle était parfois à la hauteur de ses vingt-neuf ans, parfois non. C’était selon les circonstances, ces humeurs et les personnes avec qui elle interagissaient. Naturelle, Alex ne se retenait jamais d’être elle-même, pour le plus grand plaisir de certain et l’agacement d’autres. Elle ne savait pas faire, de toute façon. Et ce genre de façon de vivre lui avait souvent posé des problèmes lors des cours à l’université. Se taire et écouter ? Naaah. Rattraper sa nuit ou papoter des ragots de la dernière soirée estudiantine ? Yaaas. Vivre pour le moment, voilà tout ! Et ce fut d’ailleurs avec un large sourire qu’elle répondit à la jeune femme.

- Mais t’as tout de même accumulé des choses ? Des souvenirs ? Des objets magique ou moldus ? De quoi te rappeler chaque pays que tu as visité ? questionna-t-elle, curieuse de voir ce qui pouvait bien se trouver dans les cartons de la jeune femme.

Cela ne lui servait pas à grand-chose, très honnêtement. Mais elle était curieuse. L’aventurière qu’elle était admirait Priya et l’enviait. Elle était partie loin, et longtemps. Elle avait découvert différentes cultures provenait de pays uniques et variés. La Chaffinch avait voyagé et profité, elle s’était envolée loin, vers l’exotisme du monde. Alex était aussi parti, mais était resté au même endroit. Son long séjour à Castelobruxo avait été une merveilleuse aventure, mais elle n’en avait pas vu beaucoup plus. Oh, les bois qui entourait l’académie Brésilienne lui était maintenant aussi familier que le jardin du manoir familial. Priya avait vu plus, plus loin, plus longtemps. Et le retour à la réalité de son monde, celui du Royaume-Uni, celui d’Inverness, devait lui paraitre bien banal. La sorcière exprima d’ailleurs son ressenti sur la chose à la rouquine, qui écoutait avec attention, piochant dans les apéritifs, buvant quelques gorgés de son verre, presque vide. Un petit sourire étira les lèvres de la Nightingal lorsque son amie prononça le nom de Sebastian et l’idée de réaliser un livre de cuisinier avec le cuisinier de l’université. Quelle belle idée ! Et puis vint la suite.

- Wait ! WAIT ! Tu n’as jamais visité le Royaume-Uni ? Jamais ?

Alex reposa son verre, les yeux grands ouvert. Surprise ? Elle l’était.

- A cette époque de l’année, je te conseille la Cornouailles.. Ou les Highlands.. Ou les Iles Shetland… Les meilleures distilleries de Whisky sont sur l’île de Skye. J’suis sûre que si vous vous lancez, avec Bash, pour faire un livre de cuisine, vous pouvez ajouter un chapitre sur les boissons d’accompagnements, suggéra-t-elle, et elle pouvait aider, parce qu’elle s’y connaissait bien.

La rouquine repris son verre et le termina, avant de s’incliner un peu en avant, le regard brillant.

- Et alors, si vous n’avez pas encore parlé de livre de recette avec Bash, il se passe quoi dans cette cuisine ?

Un petit rire s’échappa des lèvres de la rouquine qui interpellait déjà le serveur et recommanda ce qu’elle avait déjà pris. On ne change pas une équipe qui gagne.

@Priya Chaffinch > Sorry du temps de réponse

Tu es ravie qu’Alex soit emballée par les idées que tu as pour la maison, et pour la chambre de ta nièce en particulier. Cette même Alex qui sera sans doute un jour pour Héma la plus proche d’une mère. Tu souhaites ça a ton frère, de tout ton coeur. La douceur de la famille, elle t’avait manqué. « Mais t’as tout de même accumulé des choses ? Des souvenirs ? Des objets magique ou moldus ? De quoi te rappeler chaque pays que tu as visité ? » Tu hoches la tête. « Bien sûr ! Il y a beaucoup de bibelots, des tapisseries, des boîtes ouvragées. Mes parents ont été ravis de débarrasser leur grenier en me renvoyant tout. » Comme si tes affaires pouvaient faire le poids vis à vis de tout le bric à brac accumulé pendant plusieurs années. Mais elle connait tes parents elle doit déjà sans doute savoir de quoi tu parles en riant.
Toi la grande voyageuse tu n’as facilement peut être jamais mis les pieds dans les endroits à découvrir les plus proches de là où tu as grandit. Il faut dire que ce n’a pas toujours été la culture qui t’as le plus attirée. Peut être que plus jeune tu voulais découvrir la vie d’autres, de ceux qui avaient la culture de ta mère que tu as toujours côtoyer mais sans t’y être réellement frottée. «Wait ! WAIT ! Tu n’as jamais visité le Royaume-Uni ? Jamais ? » Sourire coupable sur ton visage, tu lèves les mains en signe de d’abdication. Bien sûr Alex fait preuve de beaucoup d’enthousiasme à proposer la Cournouailles, les Highlands et fini bien entendu par parler de Whisky. Ce détail très important pour tout Ecossais qui se respecte, tu aurais l’impression d’entendre Sebastian parler. « Très bien très bien ! Je te laisse me faire mon itinéraire alors. » Tu reprends amusée. Ce projet avec Sebastian semble l'interpeller. C’est un projet que tu as envisagé, et effectivement il pourrait sans doute proposer autant de quoi se remplir la pense que de boire. Ca pourrait être intéressant d’ajouter aux carnets de cuisine des plans des distilleries, leurs histoires, et l’histoire des gens qui les ont développée de manière plus individuelle. Ton cerveau d'écrivain, doucement réchauffé par l’alcool que tu sirotes te permets déjà d’entrevoir les méandres d’un futur projet riche en collaborations. « Faut définitivement que je lui en parle.  » Tu as à peine fini ta phrase que déjà la rousse enchaîne te laissant surprise, interloquée, et les yeux grands ouverts. “Il se passe quoi dans cette cuisine ?” Que dire ? Elle te connait bien. Très bien, trop bien ? De l’eau a coulé sous les ponts depuis ce temps où, plus jeune tu te laissais aller à l’idée d’être dans les bras de Sebastian Donovan. Ainsi tu te demandes bien pourquoi elle remet ce sujet sur le tapis. Est ce que Dhan a jamais été au courant ? Tu en doutes… Avant que tu ais le temps de te défendre, elle commande rapidement un autre Whisky et tu en fait de même avec ton cocktail. Tu finis par te joindre au rire de la belle rouquine pour te détendre un peu. Ce n’est pas un examen non plus. « Pas grand chose si tu veux tout savoir. Je ne sais pas si il se passera quelque chose... Ca fait longtemps que je suis partie, j’imagine qu’il a dû se passer beaucoup de choses en mon absence. Combien d’épisodes ai je loupé ? » Est ce que c’est un aveu que tu viens de faire ? Ressentirais tu toujours quelques après ces années passées ? Ces questions te replongent il y a bien longtemps. Mais on ne peut pas dire que tu ne sois pas curieuse, après tout il fait bien parti des personnes que tu es allée voir en premier lors de ton retour à Hungcalf. Tu prends beaucoup de plaisir à passer pour quelques minutes, échanger un instant avec lui, et repartir comme tu es arrivée. Mais par la force de l’habitude ou pour une autre raisons sous jacente ?  « Tu as des info ? » Petite curieuse tu as toujours été. Le serveur revient et tu te caches derrière ton verre pour attendre la réponse d’Alex.

- Ils voulaient conserver de la place pour leur bazar à eux, certainement !, suggérât-elle, amusée par l’image qu’elle avait en tête. Priya qui récupérait ses affaires et les parents Chaffinch qui s’empressaient de combler les trous de leur propres bibelots et souvenirs. C’était une belle image, légère et agréable, d’une famille soudée. C’était tout ce dont la jeune femme avait besoin. La famille Chaffinch n’en avait d’égale aucune autre, de cela, la rouquine en était certaine. De l’aînée au plus jeune, il n’y avait là que bon sentiment, amour et tendresse. Les Nightingal étaient proches, mais leur relation n’avait rien avoir avec celle des Chaffinch. Certains le disaient : on ne choisis pas sa famille. Heureusement, on peut choisir ses amis. Et Alex et Priya ne s’entendait pas pour rien. Leur caractère solaire et joyeux, leur goût pour l’aventure et les soirées dans les bars. Elles étaient faites pour bien s’entendre, c’était indéniable.

Mais Alex ne pouvait pas admettre et accepter que son amie ne soit jamais aller visiter son propre pays. L’Angleterre n’avait pas un climat aussi agréable que d’autres pays qu’elle avait visité, mais Alex en était convaincue, Priya ne pourrait être qu’enchanté des paysages offert par l’île et passionnée par les histoires des locaux, par les lieux d’ancien culte et par les mystère qui entourait certaines destinations. Oh oui, sans nul doute, l’indienne allait adorer.

- Je vais te préparer un truc au poil, et tu pourras profiter de l’été prochain pour visiter ton pays.

L’été, l’hiver, cela n’avait que peu d’importance lorsqu’on visitait les îles britanniques, le temps était semblablement le même : humide et gris. Mais cela avait son charme et Alex ne trouvait rien de plus joli que les Highlands et loch écossais parsemé de brouillard et d’une pluie fine. Le soleil avait son charme également, mais il était bien trop capricieux dans cette partie du monde, et ne daigna que très rarement se montrer. Mais dans le brouillard, on voyait les légendes, les créatures qui tenaient les moldus en respect, qui leur faisait rêver d’un monde autre que le leur, un monde fantastique de créature magiques et merveilleuses.

Et puis le sujet changea largement, passant sur les merveilles culinaires qu’étaient Bash et ses recettes. Et la curiosité de Priya l’emporta et sa langue se délia posant quelques questions à la rouquine.

- Oh ? Ca fait combien de temps que t’es parti ? Quatre ? Cinq ans ? Je pense qu’il a dû s’en passer des choses effectivement.

Alex hocha la tête, légèrement distraite, alors qu’on venait de déposer son deuxième verre devant elle. Elle en pris une gorgée avant de reposer sur regard sur son amie.

- Pour tout te dire, j’en sais pas plus que toi, je vais pas lui demander. Dhan devrait savoir, tho. Ils sont assez souvent ensemble, ces deux-là, y’a surement moyen d’obtenir des informations de ce côté, avoua-t-elle, avant de piocher ses longs doigts dans ce qui restait des gâteaux apéritifs. Mais, le meilleur moyen de savoir serait encore de voir avec l’intéressé !  Mais si ça t’intéresse tant.. C’est qu’il y a quelque chose de ton côté.. ? Huh ?

La question n’était pas délicate, mais ce n’était pas le genre de la rouquine, de toute façon. Et la curiosité de Priya sur les activités de leur cuistot préféré lorsqu’elle était parti en disant long sur ce qui pouvait bien se passer dans son esprit.

Tu souris à la jeune femme qui te fais ainsi une charmante propositon. Tu seras bien aise de suivre le parcours de quelqu’un d’autre pour une fois. C’est quelque chose à laquelle tu n’es pas habituée, comme faire un voyage avec quelqu’un. Tu n’es pas solitaire par choix mais par la chose. Il n’y a pas grand monde qui soit capable de tout planter là et vivre une autre vie ailleurs. Les motivations de chacun sont bien différentes, et si ce n’est pas la peur, c’est le manque de motivation, parfois aussi l’attachement aux personnes et aux endroits. On ne peut pas dire que tu mènes une vie détachée pour autant. Sinon tu ne serais pas revenue. Sans doute n’aurais tu pas pu tenir ce rythme très longtemps même si tu l’avais voulu. Alors autant prendre la décision à un moment où tu peux encore faire évoluer ta vie, sans avoir de regret parce qu’il serait trop tard.

C’est d’ailleurs bien ce que tu dis à Alex. Tu as loupé nombre d’épisodes dans la vie de ta famille de tes amis, parce que tu es partie de nombreuses années. Le temps passe, et la belle rousse semble l’avoir oublié. «9 ans oui ! » Tu te moques gentiment d’elle. Mais tu avait 23 ans quand tu es partie, et cette année tu vas en avoir 32. Presque 10 ans, si il s’est passé des choses dans ta vie, bien sûr que celle des autres a évolué oui. « C’est encore pire dit à haute voix... » Tu en rigoles tout de même, tu n’iras pas jusqu’à dire que vous êtes deux vieilles peaux non plus, parce que ce n’est pas vrai.

Tu récupères le deuxième verre. Comment vous en êtes arrivées à parler de Sebastian Donovan ? Peut être parce que cette conversation à quelque chose comme un air de déjà vu. Ce n’est pas la première fois que vous évoquez ce nom lors d’une soirée fille. Qu’est ce qui a changé depuis ces années ? Apparemment pas la relation entre ton frère et l’Irlandais, mais ça tu le savais déjà. Mais tu lui jettes un regard désabusé quand elle te dit d’obtenir des informations de Dhan. Really ? Tu te contentes d’aspirer le contenu de ton verre à la paille. Et puis Alex met les pieds dans le plats. Oui en même temps c’est bien fait pour toi, pourquoi tu as encouragé ce sujet là aussi ?
Que répondre à ça ? Tu prends bien ton temps, buvant encore un peu de la potion sucrée, tu essaies de mettre les idées en place dans ta tête. Qu’est ce qui s’est passé entre vous ? Rien globalement, que pourrait il se passer ? Tu n’en as aucune idée, à vrai dire par bien des aspects le cuisinier est mystérieux, ne donne pas beaucoup de matière sur laquelle se faire les dents. Finalement question suivante, et non des moindres: que voudrais tu qu’il se passe ? Ce sont les réminiscences d’un passé lointain qui te parlent, redonnent vie à des sentiments, des émotions qui avaient finies par s’enfouir avec le temps et pour le bien de tout le monde. Ca n’avait plus de sens avec toi à des milliers de kilomètres. Pour toi il y a toujours eu un potentiel non exploité lié à Sebastian. Fut un temps, tu pensais que l’étincelle était partagée. Tu n’en as jamais eu la confirmation cependant, juste un pressentiment. Tu finis par hausser les épaules. « C’est de la pure curiosité. Et Baz, c’est Baz. » Ca ne veut rien dire littéralement et pourtant il y a un sens derrière cette dernière phrase. Tu regardes alex avec un sourire coupable. Sans doute qu’il te plaira toujours. « Y’a 9 ans je t’aurais peut être dit que … Que oui. » C’est honnête. « Maintenant j’ai juste l’impression que de l’eau a coulé sous les ponts et que j’ai plus la même place qu’avant dans sa vie. » Mais tu n’es pas revenu pour ses beaux yeux, peut être qu’un brin d’espoir t'animait vis à vis de lui, mais il a fait preuve d’une certaine retenue quand il a appris ton retour, ça ne t’as pas échappé. « Ca fait bizarre de revenir après tout ce temps tu sais ! Les étudiants sont si jeunes, et ceux qui restent ont tous une vie maintenant. C’est comme si c’était exactement pareil, et complètement différent. Faut juste que je retrouve mes marques j’imagine. » Tu te reprends un peu, t’as pas envie de plomber l’ambiance, mais c’est assez proche de ce que tu ressens, une réflexion qui reflète parfaitement ton état d’esprit, une confidence que tu n’as fait à personne jusqu’ici. Qu’est ce qu’il se serait passé si tu n’étais pas partie ? Rien n’est si simple bien entendu. Tu ne regrettes pas d’être partie, il fallait que tu le fasse, sinon t'aurais passé ta vie à te demander et si.

 Des sourires échangés, des propositions de voyages, une bonne compagnie. C’était tout ce dont la jeune femme avait besoin. Ne pas se prendre la tête, s’amuser, profiter, se rappeler du bon vieux temps et discuter de ce qui se passait dans leur vie respective. Le temps passe si vite, tellement. Alex ne peut s’empêcher de jurer lorsque Priya lui rappelle que cela fait neuf ans. Neuf années qu’elle était partie. NEUF. La rouquine eu besoin de plusieurs gorgées de Whisky pour faire passer la nouvelle. Neuf ans c’était beaucoup trop. Et pourtant, tout était passé si vite. Trop vite. L’âge de réussissait pas à la sorcière. Son insouciance lui manquait. Son train de vie estudiantin également. La liberté dont elle avait joui durant ses années à Poudlard et à Hungcalf se rappelait à elle, la narguait d’un sourire mesquin. Pourquoi fallait-il vieillir ? Pourquoi fallait-il avoir des rides, décrocher des diplômes ? Être responsable ? Dhan y arrivait bien, mais chez Alex, la machine avait un peu de mal à se mettre en place. La fin de sa présence à Hungcalf avait été compliquée, le mariage de Rohan et la fissure qui s’était créée dans la fille en sus de l’union souhaité pour elle par ses géniteurs n’avaient rien arrangé. L’année qu’elle avait passé condensait tous les drames qu’elle avait toujours redouté. La fin d’une vie, la fin d’une époque. Et elle n’avait pas encore trente ans ! Qu’en serait-il lorsque trente bougies orneraient son gâteau d’anniversaire durant l’été ? Son monde allait-il encore davantage s’écrouler ? Le ciel allait-il lui tomber sur la tête ? Elle ne l’espérait pas.. Ou peut-être que cela rendrait les choses plus aisées ? Non. Non. Elle devait se contenter de ce qu’elle avait et tout faire pour avoir ce qu’elle n’avait pas encore, tout en refusant ce qu’on lui proposait. Si certains tenaient tant que cela à lui insuffler un tant soit peu de responsabilité, autant être responsable sur tout ce qui la concernait.

Heureusement, Priya ne lui imposait rien. Elle était là, en face d’elle, pressant ses lèvres autour d’une paille pour aspirer ce breuvage qu’elle avait choisi. Les mots de l’indienne tirèrent un large sourire à la rouquine, qui ne put s’empêcher de commenter.

- Bash ce n’est pas que Bash, come on.

Come one, un moyen comme un autre de rappeler à son amie les longues conversations qui avaient bien pu porter sur le cuisinier d’Hungcalf. Quelqu’un qui n’était pas tombé sous le charme naturel de l’aîné Donovan n’était pas une personne digne de confiance, c’était chose dite. Et Alex était elle-même une personne très bien. En tant que meilleure amie officielle de la benjamine du dit cuisinier, elle avait été en première ligne. Les choses avaient bien sûres évoluées par la suite pour une amitié sans arrière-pensée et c’était très certainement pour le mieux. Mais non, Bash n’était pas que Bash. Aussi la rouquine ne passait pas par quatre chemins pour questionner son amie. Son interlocutrice reprend, sérieux, grave presque. Neuf ans.. Les choses évoluent, c’est certain. Et pour tout le monde, de manières différentes. C’était normal. Et le retour à la réalité était compliqué, très compliqué. Alex ne le comprenait que trop bien. Il ne fallait pas que Priya se laisse abattre, cependant. Elle avait vécu neuf ans éloignés, suivant son instinct, libre d’enquêter sur des sujets qui la passionnait. Elle était à présent revenue, et avait retrouvé ce qu’elle connaissait bien changée. La rouquine sirota son whisky, écoutant d’une oreille attentive et d’un œil brillant les mots de son amie.

- Tu sais, c’est normal. En 9 ans, ça bouge, dit-elle, sur un ton calme, léger. Plus sérieux qu’à l’ordinaire, cela dit. Je ne suis partie qu’un an, tu sais, au Brésil, et le retour a été compliqué à gérer. Alors imagine, 9 ans, expliqua-t-elle.

Le retour en Angleterre avait été tendu pour d’autres raisons, mais elle ne comptait s’étendre sur le sujet. Elle avait assez fait part de ses problèmes à Priya, elle n’allait pas en ramener un – qui n’en était d’ailleurs plus un – sur le tas.

- Faut que te laisse le temps de retrouver tes marques, que ce soit à la fac ou dans ta vie anglaise. Et que tu lui laisse du temps aussi.

Les paroles de la rouquine étaient sages et tombaient sous le sens, selon elle. Parfois, il était intéressant de le dire, même si les choses étaient évidentes.

- Et puis bon, avoir une vie, c’est tout une affaire, ça ne veut pas dire grand-chose. Ça n’empêche ni de se remémorer les bons souvenirs, ni d’en créer des nouveaux. Et puis bon, on se remet vite dans la vie estudiantine. T’as déjà discuté avec des camarades ? Ils ne doivent pas être si jeune que cela, si ? questionna-t-elle finalement, amusée, avant de reprendre une énième gorgée de ce liquide ambré qu’elle appréciait tant.

« Bash ce n’est pas que Bash, come on. » Tu es percée à jour si on puis dire ainsi. Non pas que tu te caches de quoi que se soit, mais Alex te connait, elle te connait même plus que bien. Dans cette phrase qui veut dire si peu et tellement à la fois, tout est parfaitement résumé. Tes propres impressions sont mitigées, tu vois la demi teinte là ou avant tu n’aurais vu que blanc ou noir. Parce que ton coeur est ainsi, il ne fait habituellement pas dans la nuance. La nuance blesse, elle est trop singulière et laisse ouverte trop de questions sans réponse. Hélas, avec ta propre expérience de la vie, amoureuse aussi, tu as été obligée de te museler. Est ce que c’est ça s’assagir ? Si c’est le cas, et bien tu n’en veux pas. Tu voudrais pouvoir profiter de toutes les couleurs, qu’elles soient criardes, violentes, comme tes émotions. Pas pastelles et ternes.

Alex tente de te rassurer, te dire que tes impressions sont celles de toute personne étant partie depuis longtemps pour revenir dans un monde où tout a définitivement changer. Sans doute même pas en mal, juste changé. Parfois le changement a du bon, c’est ce qu’on dit. Tu voulais juste retrouver le bonheur simple de revenir à la maison et de retrouver chaque chose à leur place comme ce fut toujours le cas des années durant. Quand tu n’étais que de passage, tu ne voyais pas ce monde évoluer de cette façon là. Aujourd’hui le moindre bibelot déplacé dans le salon de tes parents s’apparente à un drame personnel. Peut être exagères tu un peu… A peine.

Laisser du temps. Un concept que tu apprécies peu. Tu es revenue avec une urgence aux tripes. Drôle d’urgence qui ne colle pas avec cette nouvelle vie que tu essaies de vivre tous les jours en retournant en classe. Ce n’est pas facile d’être la plus vieille en toute occasion. Tu ne te mêles pas aux autres, tu ne sais pas par quel côté les aborder, tu ne ressembles plus à la petite étudiante fraîchement débarquée, et parfois même reconnaît on ton travail, et là tu les intimides. Il se pourrait que tu ne fasses pas suffisamment d’effort. Peut être pourrais tu sortir davantage, t’intéresser à leur vie, ne pas mettre autant de distance, rire aux même bêtise, reprendre le cours de la vie de l’ancienne toi, mais tu ne peux pas oublié ce que tu as vécu, et avoir 23 ans à nouveau.

« Avec mes petits camarades ? » Tu jettes un coup d’oeil amusé à Alex par dessus ton verre. « Je n’ai bien rencontré qu’une personne sortant quelque peu du lot des enfants sang purs en mal d’amour parental et des autres qui cherchent encore leur voie. » Tes pensées s’envolent un instant vers la peau ébène d’une Nigérienne, mais reviennent rapidement dans le pub. « Au début ils pensaient que j’étais la prof ! » Tu souris malgré tout. « J’ai plus tant envie de faire la fête comme eux à prendre de la tentacula, et à me coucher aux aurores pour se lever le lendemain matin la tête enfarinée tout en sachant qu’il faudra recommencer le soir. » Est ce que c’est ça vieillir ? Mais tu fais preuve de beaucoup d’autodérision. « Ils ont 23 ans pour la plupart et moi j’en ai bientôt 32 ! C’est pas juste ils récupèrent plus vite que moi. » Pour couronner tout ça, tu reprends une gorgée d’alcool. Au moins tu as détourné le sujet de Baz c’est déjà une bonne chose. « Je crois que je suis plus adaptée aux cocooning vin rouge et tricot maintenant. » Cliché ? Peut être bien.

ploup:

 Alex terminait son verre tranquillement, bercée par la conversation, tranquille. Elle était en terrain connue, assise sur une chaise de bar, évitant soigneusement de poser ces bras sur la table collante, vestige d’une soirée étudiante, très certainement. Une soirée comme Alex n’en faisait plus, prise qu’elle était dans une toute autre réalité. Celle d’une jeune adulte, en quête d’objectif et d’un projet de vie. Presque trouvé, d’ailleurs, mais perturbé par d’autres plans. Comment pouvait-elle trouver une tranquillité d’esprit ? Ce n’était pas possible, mais la rouquine ne se laissait pas abattre pour autant et prenait ce qu’elle pouvait. Elle comptait donc bien profiter de tout cela et en premier lieu de ce verre qu’elle partageait avec Priya, revenante bienvenue dans la petite vie de l’anglaise. Et la sorcière conseillait même à son ami de s’accorder du temps, elle, la jeune femme énergique, sans arrêt en train de bouger, rarement capable de se poser. Prendre son temps c’était important. Alex n’était parti qu’une année et le retour au bercail avait été délicat, elle ne pouvait qu’imaginer la difficulté de l’expérience pour Priya. Mais Alex ne doutait pas de de la réussite de son amie ? Priya allait retrouver le rythme, elle allait également trouver ce qu’elle recherchait, Alex en était convaincu, éternelle optimiste, refusant parfois même d’affronter la réalité de la vie. Imaginer des choses toujours plus brillantes, toujours plus belle. A voir ce que le destin leur réservait réellement, à la Pokeby tout comme à elle, jeune sorcière débutant dans le monde adulte, s’initiant doucement aux responsabilités d’une vie qu’elle avait si longtemps redoutée, et qu’elle redoutait encore, pour être honnête.

Pour l’heure, cependant, la discussion était plus légère et se portait sur les « camarades » de classe de l’étudiante. Alex ne doutait pas qu’ils soient bien plus jeunes que Priya – pour la plupart – mais elle espérait tout de même que certains restaient tout de même intéressants. Alex, elle, savait bien que ce n’était pas un problème pour elle, elle manquait parfois de maturité et était bien trop attiré par l’amusement pour que l’âge pose réellement un problème. La rouquine ne put s’empêcher de sourire, amusé par les mots de son amie.

- Oh allez, tu n’es pas si vieille que cela ! C’est comme le sport, tu sais, tout est dans la tête ! assura-t-elle, le regard brillant. Depuis son départ de l’université, elle-même ne savait pas si elle était capable de répéter les folies réalisées durant sa vie estudiantine, n’ayant participé à rien depuis un sacré bon moment. Et puis l’un n’empêche pas l’autre, s’amusa-t-elle enfin, avant de porter à ses lèvres le deuxième verre qu’elle avait commandé. Il était bientôt terminé, mais pas la soirée. Tout sourire, le regard brillant, Alex proposa à son amie de faire une partie de billard, une activité toute étudiante, mais qui promettait de nouveaux moments de détentes. La discussion continua, tranquillement, au fil des coups et de l’avancement du jeu, laissant les deux jeunes femmes profiter de ces retrouvailles sympathique et bienvenues.

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