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memories (madada)
Mer 18 Mar 2020 - 21:25
épouse-moi. non. si cette unique syllabe était parvenue à animer ses lèvres ((endolories par le goût de ses baisers)) ce jour-là, elle l’aurait sauvé. délicate poupée ((qu’il adulait)), persuadée jusque-là que la vie l’épargnerait. pourquoi toi ? pourquoi toi et pas une autre ? enfant crédule. lesmauditsblackthorn ne sont pas réputés pour leur bonne étoile, ((oh non)). elle aurait dû se méfier, mais la cupidité l’a trop vite emportée. il s’en est allé ((égoïste)), avec l’âme meurtrie de son amante ép(l)eurée. the eighteen of march, two thousand and thirteen. sept années se sont aujourd’hui écoulées. les solstices se sont tour à tour remplacés pour laisser place à des souvenirs qui, eux, n’ont jamais cessé de pérenniser. ne m’oublie pas. ((jamais))
myrddin wyllt district. ses talons claquent et (dés)honorent les pavés désarçonnés du quartier sorcier, avec panache et volupté. quelques rebelles de la crinière cuivrée de la madeleine sont attachées en un vigoureux chignon demi-queue dont elle seule a le secret. comme veste, une cape noire maculée de parures dorées que beaucoup lui jalouseraient. tu es splendide – trois mots qu’il lui avait murmuré le jour où, éhonté, il lui avait juré respect et fidélité pour l’éternité. trois (maux) qui aujourd’hui ont un gout âpre, comme une lame de rasoir qu’elle aurait avalé par erreur. bloquée. trois mots qui, à jamais, lui asséneront coup par coup sur le cœur. ((vraiment ?)) palpitant meurtri. la madeleine s’est parfumée de sa plus belle robe. la même chaque année. la même pour qui il aurait tout abandonné. une nouvelle fois. de quoi t’as peur ? ça n’a plus aucune importance, beary. (ours) Elle arpente les rues comme un souvenir, comme si elle volait au-dessus d’une vie qui lui avait été brutalement retirée. seule journée où elle s’autorise à y penser ((aux yeux de tous)), sans l’intérioriser. Seule journée qu’elle jure ne jamais oublier. prunelles clandestines qu’elle laisse glisser autour d’elle, cinglantes. vipère à la chevelure chatoyante. tu es mon plus beau souvenir. n’existe pas encore l’individu qui viendra essayer de ternir ce moment. elle porte une main à sa poitrine et se glisse, secrète, dans le cimetière. jusqu’à lui. jusqu’à toi. hey beary, c’est moi. la carapace s’abime pour laisser apparaître la veuve (méconnue). elle pose un genou à terre à côté de sa tombe, qu’elle a enchantée pour qu’elle vive. tu vivras, à jamais à travers moi. elle retire son gant de soie et pose délicatement ses doigts sur la pierre maculée. un seul regard suffit. les années ont eu raison de ses discours. elle ne parle plus. elle réfléchit chacun de ses mots. sorcière au discours cinglant et à l’âme meurtrie. elle se confond dans cette image. elle oublie peu à peu qui elle était. effacée la madeleine. tu me manques – murmure t’elle en un souffle. tu me manques chaque jour, chaque infime seconde. chaque respiration est dure sans toi. je suffoque sans toi. je meurs sans toi. tant de maux seulement suggérés. Le silence en maître maux. sans qu’elle ne puisse pourtant les contrôler, les larmes coulent. ça n’arrive qu’une fois par an. seulement pour toi, beary. elle essuie d’un revers de main l’eau qui perle sur sa peau de porcelaine et se lève. le temps s’arrête, chaque fois qu’elle vient le voir. mais la dignité des blackthorn reprend vite le dessus. elle porte une nouvelle fois la main à son palpitant endormi et s’éloigne, à contre lueur.
@Adalia Blackthorn
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Re: memories (madada)
Sam 28 Mar 2020 - 1:10
« Qu’est-ce qu’il t’arrive Quarta ? » La petite se redresse brusquement, passant une main sur son visage pour faire disparaitre les larmes. Pas de larmes, elle le sait. « Rien Madame. » « Combien de fois t’a-t’on dit qu’il ne fallait pas mentir ? » Automate qui craint les coups, poupée entrainée à obéir et qui redoutait plus que tout de voir les Blackthorn lui tourner le dos. Elle serre légèrement les dents mais ne tarde pas à reprendre, voix plus calme qu’elle ne l’aurait cru, mine détachée retrouvée plus vite qu’un esprit sain ne pourrait le faire. « C’est Madalina. » Léger reniflement, elle n’avait rien demandé d’extravagant. Elle voulait juste sortir de ce manoir, sortir pour ne plus entendre les pleurs de baby à chaque fois qu’elle fermait les yeux. Elle voulait juste sortir. « Elle n’a pas voulu m’accompagner en ville, elle a préféré aller voir un garçon… » Elle ne se rend pas compte Quarta, elle veut juste blesser, blesser comme elle est blessée. despicableㄨㄨㄨ
Elle avait enfermé ses larmes à double tours, elle avait mi un voile sur ses terreurs, elle se plongeait dans l’apprentissage de la danse, au son du violon ensorcelé : pour oublier que baby ne jouait plus. « Le garçon ne sera plus un problème Quarta. » Arrêt brutal dans son enchainement, le violon se tait en même temps, interdite la fillette observe le visage froid de Claudia à travers le miroir de la salle de danse. « Comment ça ? » Les deux mots sont prononcés de manière égale : elle a compris depuis longtemps que les émotions n’avaient pas leur place sous ce toit. « Il faut que tu comprennes que nous serons toujours là pour protéger notre famille Quarta. » Elle n’avait rien dit, s’était contentée d’observer Claudia quitter la pièce le regard perdu entre deux eaux. Elle se noyait. Si elle refusait de comprendre, elle était bien trop intelligente pour ne pas faire le lien entre la lueur triomphante du regard de sa mère adoptive et le désarroi soudain de Madalina. Entre ses aveux et la disparition soudaine du compagnon de la rousse. guiltyㄨㄨㄨ
La grille d’un cimetière, une nouvelle fois vêtue de noir, la Blackthorn s’avance dans les allées d’un pas calme. Elle n’attire pas l’attention, emmitouflée dans sa cape, elle fait taire les tremblements de ses mains dès qu’un craquement se fait entendre derrière les pierres tombales. Il n’y avait personne. Personne. Elle se rêpetait en boucle qu'elle ne risquait rien et que son secret était en sécurité et pourtant elle sentait le poids des jugements invisibles sur sa nuque. « Mada ? » La chevelure de feu ne trompe pas malgré la distance. Elle aussi veut se cacher et pourtant, la lufkin devine aisément la tempête sous son masque de glace. Sortilège informulé, elle fait disparaitre les quelques fleurs qu’elle tenait à la main, s’approchant de sa cousine d’un pas mesuré. « Tout va bien ? » Lueur inquiète dans le regard il ne lui faut pas longtemps pour reconnaître la tombe non loin. Les fleurs y étaient destinées : aveux de culpabilité criant, les années passées et l’amertume qui ne quittait pas sa gorge lorsqu’elle y pensait. Elle feint l'indifférence et pourtant elle sait que le coeur de sa douce cousine saigne. Car les charognes sentent les sang n'est-ce pas ? sorry
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Re: memories (madada)
Sam 4 Avr 2020 - 18:49
néant. c’est par le silence que la vile avait affronté son chagrin. seule. « personne ne doit savoir ». termes du contrat qui avaient persistaient, même après son départ. réduite aux murmures cette infidélité. au nom de blackthorn. à sa famille. c’est toi ma famille maintenant. idiot. au fond ils n’avaient été que deux gamins égoïstes. plus forts que tout. plus forts qu’eux, tous. au final, elle s’était retrouvée seule. dernier soupir de l’être aimé poussé sous le cri des larmes, insultant le sol ; et un palpitant rongé par les remords. pas une seconde de répit. il fallait faire illusion. Secunda, concentre toi. l’imparfaite poupée au cœur brisé. veuillez m’excuser. déjà là, naissaient des idées controversées. en finir, si ce n’est y céder.
« Mada ? » entend-elle au loin, comme un murmure. palpitant qui s’affole. cette voix, elle la connait, mais son esprit embrumé semble lui jouer des tours. elle prend à nouveau le soin d’essuyer ses joues d’un revers de main et relève ses paupières sombres. Illusion. Adalia. Comme prise sur le fait, la madeleine bute et s’arrête. Qu’est-ce que tu fais là ? Je suis toujours seule. La distance qui les sépare est vite comblée par la jeune sorcière, délicate poésie dont les prunelles transpirent l’inquiétude. Question qu’elle lui assène, la vile toujours confuse. « Tout va bien ? » madalina ne sait quoi répondre. mentir. dire lavérité. s’effondrer. l’automate déconcerté. elle prend sa respiration, sentant les larmes monter à nouveau, pour les contenir. « personne ne doit savoir » « Je… oui, je suis venue voir… » silence pesant qui s’installe, avant qu’elle ne puise dans ses dernières forces pour continuer « quelqu’un ». comme un besoin de se justifier. pas blackthorn. pas elle. alors qu’il s’agit d’ada. help me, moon. des années de mensonges qui remontent. « Je ne m’y ferais jamais » souffle-t’elle, feintant un rire. elle fait référence à l’endroit, qu’elle foule avec peine depuis des années. pour lui. pour elle. pèlerinage décrit comme une putain de banalité. poupée perdue et perturbée. « et toi ? » elle retourne la question pour se débarrasser du paquet empoisonné, la vile. Breath. elle renifle mais fait tout pour garder la face, malgré le fantôme de son mari perdu qui la reluque à seulement quelques mètres. « Qu’est-ce que tu fais là Ada ? » s’enquit-elle, en proie à sa propre fatigue et ses propres questionnements. tired to be here.
@Adalia Blackthorn
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Re: memories (madada)
Dim 19 Avr 2020 - 3:55
Présence de l’ainée qui n’avait rien d’étonnant et qui avait pourtant étreint Adalia d’une panique déstabilisante. Elle se sentait épiée alors que personne ne savait. Souffle dans les arbres qui susurrait ses tords murderer hurlaient-ils à ses oreilles, tous les témoins accusateurs de son crime. Elle avait manqué de s’échapper : mais il y avait cette once malsaine qui la poussait à avancer un peu plus vers la veuve éplorée, à la fois pour l’éloigner de cette douleur et la rendre encore plus réelle, et lointaine de son fait. « Je… oui, je suis venue voir… Quelqu’un. » Elle avait le regard vague Madalina, la tornade écossaise qui se voyait affaiblie par le manque de sa moitié, pouvait elle vraiment prétendre qu’elle ne voyait rien la lune ? Ou était-elle assez fausse pour se muer en épaule réconfortante ? « Et toi? » La question retournée manque de lui arracher un rire mauvais à la coupable qui manque de glisser de son piédestal : manque de se faire révéler par celle même qu’elle a trahie il y a des années de ça. « Qu’est-ce que tu fais là Ada ? » Un instant de battement, le regard qui se perd dans la montagne de ses fantômes avant que la voix détachée, sans émotion de la fausse ne s’échappe de sa gorge enrouée par l’étau des pêchers. « Je suis venue voir quelqu’un. » Echo à la justification de sa cousine, pratique habituelle pour s’éviter les questions. Si seulement Madalina savait que leur secret était lié à la même âme en peine. Que les pleurs refoulés de l’une était tout autant de lames qui déchirait le coeur alourdi par la culpabilité de l’autre.
Elle se fend d’un petit sourire répondant finalement calmement à la précédente remarque de la rousse. « Les cimetières ne sont accueillants ni pour les morts ni pour ceux qui les pleurent. » Elle en avait fait l’expérience à ses dépends en Espagne, chair encore marquée par l’affrontement, coeur encore brisé sous les affres de la vérité. « Prends mon bras, je t’accompagne dehors. » Elle propose doucement, tendant son bras à la jeune femme, malgré la douleur de son avant bras qui la lançait encore, elle prétend que ce n’est rien, elle se prétend aide pour Madalina. Hypocrisie latente, soutient là où elle la maintenant au sol par son silence, par ses actes passés. « On dirait que tu as vu un fantôme princesa, t’es plus pâle qu’une sirène. » Qu’elle s’enquiert une fois que son coeur s’est libéré de la proximité de sa victime innocente. Ironie morbide, elle savait très bien le mal qui étreignait le coeur de sa douce cousine. Juge et bourreau, elle se pavanait pourtant sous les traits de l’ignorance, était-elle mauvaise à ce point pour se faire passer pour une sainte ? « Difficile journée ? On ne se remet jamais vraiment je pense. » Elle ne tente pas de soutirer des informations qu’elle prétend ignorer à la Blackthorn, elle partage juste une impression nauséabonde que la mort s’accroche à tous ceux qui manquent de quelqu’un, même s’ils ne s’en rendent compte que bien après coup.
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