secunda, tu n’es pas en train d’étudier ? à quoi tu t’attendais madalina ? erreur de débutante guidée par cette période, maculée d’amertume. petite fille tant de fois brisée qui retrouvait systématiquement le chemin de la maison. Ignorant l’impensable. L’omettant, sans doute. La cuivrée avait hésité longuement avant de franchir les portes ensorcelées de la demeure des Blackthorn. Et à y réfléchir, elle aurait dû rebrousser chemin. Accueil glacial auquel elle est pourtant habituée, mais qui aujourd’hui l’abîme. Si, si. J’y vais. Je tenais juste à vous saluer.  Revers de la main agacé, comme une unique réponse. Tiberius, son plus vil bourreau. celui pour qui elle n’atteindra jamais le sommet mais pour qui pourtant elle mettrait tout en œuvre pour au moins s’y essayer. le réconfort qu’elle était venue chercher lui échappe peu à peu, mais la madeleine se résout vite à attraper ses bouquins et continuer à étudier. objectif à quoi elle est (im)parfaitement destinée. elle se dit ((naïve)) que s’il la voit assidue, il lui adressera un mot. une attention. un peu de rien dans son néant. elle arpente les différents couloirs de la demeure et vient finalement s’installer dans l’un des petits salons où elle sait qu’elle sera tranquille. en paix. les heures passent et se suivent. les pensées vagabondes se perdent dans un silence assourdissant, jusqu’à entendre un peu plus loin les bruits des pas sur le carrelage froid. père ? oh, ce n'est que toi. peine peu dissimulée quand elle entrevoit son frère aîné dans l’embrasure de la porte. Mada. Je suis content de te voir. La madeleine fronce les sourcils et retourne à son bouquin. Elle a renoncé il y a quelques temps au lien qu’autrefois elle partageait avec Kaiden. Tu m’as laissé toute seule. Elle le sent s’approcher, timide. Comme s’il connaissait l’accueil qu’elle lui réserverait. Tu m’as laissé seule, à leur merci. elle feuillette son livre, espérant que si elle l’ignore il partirait. Elle se dupait.  J’ai apporté du gâteau. C’est ton préféré, je t’en sers un morceau ? l’odeur des shortbreads millionnaires glisse jusqu’à ses narines et la pousse à relever les yeux. Seulement la brèche est profonde et le Blackthorn s’apprête à s’y engouffrer. Je n’ai pas faim – lui lance-t’elle, en haussant les épaules. Qu’est-ce que tu veux Kaiden ? continue-t ’elle, agacée, en faisant glisser ses prunelles dans celles de son frère. Vois comme tu m’as abandonné ? vois comme je suis ébréchée. Prends ma rancueur grand frère.