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summis desiderantes affectibus. (zahia)
Sam 28 Mar 2020 - 18:01
— Aout 2019. Les friselis moites ricochent les madriers d’ébène. Par-dessus les tables, les lunettes en demi-lunes glissent. Elles scrutent. Le silence se brise, tel le verre qui éclate ; acéré. Tous veillent comme des croquemorts. Prêt à l’Armageddon. Au deuil d’un de leurs anges. Finalement, on interroge les iris céladon : « Tu confirmes leurs soupçons ? » Lippes se pincent. César n’abat pas les confrères d’égards. Il choisira seul -et hoche abruptement. Franc. Certain et confiant qu’en ce bas-monde justice les obombrera tous. D’autant plus lorsqu’on blasphème les talents de tant d’autres joueurs. Ces tricheurs n’auront pour eux que des élytres déchus. En face, le menton acquiesce. Le commissaire des sports lorgne un à un toute l’équipe d’arbitrage. Froid dans son flegme. Hérissant les poils du fils d’Eire. Trop impatient face à ce mollasson. Ses canines crissent mais finiront sur un hoquet qui s’étouffera par mille insultes pour incompétence. En face, l’idiot gras énonçant : « De simples suspicions d’arbitres ne justifient qu’un club tout entier soit mis en examen. » De nos jours… L’image a sombré dans les mailles de l’oubli. S’enterre la rancune, bien qu’elle jappe à la moindre énonciation de l’inopérante police. Avec ces gardiens de la paix des sports, n’importe qui alors pouvait biaiser les victoires. Pourtant ça n’avait pas été faute de veiller à l’avance aux tendances des paris. Mais les bookmakers étaient rusés, noyant le requin amer parmi plusieurs bancs de mérous. Pistes faussées. Un exemple à leurs allégations contredit aussitôt par un autre. Ce n’était pas ainsi qu’ils trouveraient la tête originelle de l’hydre. A la place, commissaire-gras-du-bide n’octroyait que ses gausseries pour leurs efforts. Ignare aux actions insensées auxquelles chavirait ces matchs truqués. Non sans oublier de rabaisser Cerbère, soufflant à son nez sa condition unique d’arbitre -pas de joueur professionnel. « Alors qu’est-ce que tu peux en savoir ? Jeune coq. » Insulte suprême. Méprisant. Pourtant méprisé -lors de représailles et une belliqueuses diarrhée verbale de l’infatué certes, mais aussi dorénavant. En effet, le khan des tourbières avait perçu des murmures d’enquêtes. Un caduque collègue arbitre le confirmant suite à la dernière rencontre sportive des Kenmare. L’exil de Thorne a ouvert certaines œillères des hauts placés. Des mécanismes se mettent en place. Monsieur commissaire est destitué des investigations -et rétrogradé. La chasse aux sorcières s’enclenche. Des patronymes même lui ont été proclamés -à la recherche de divers témoignages. Tous arbitres de prime abord, suivi de près par une grande part de l’éminent panthéon des cieux. Tous bientôt appelés à la barre. Et parmi eux, il a entendu celui qui s’affilie à cette même stature droite au loin. Les prunelles s’accrochent de rif. Elle se détache sur le gazon ovale. Sa peau vitaminée par les reflets de cuivre des grands anneaux piqués aux extrémités du terrain. Tant naturelle. Immuable. A l’image d’un vieux souvenirs de gosse. Saouli, rafleuse de gloires des Pies de Montrose. Le labre grimace sous sa canine. Toutefois sans hésitation, il la gagne. Ignorant la raison de son errement dans le creux des Highlands -le leprechaun peut bien attendre. Et comprendra. Car des dilemmes hantent le corniaud. Les prochains drames qui voguent dans le ministère des sports font vibrer le chambranle soudainement bancal de cette saison de Quidditch -une bonne de surcroit pour les double K chrysocales. Nécessité de savoir à quelle sauce on le dévorera. Il aborde alors sagement celle qu’il a autrefois adulé, bien que ne supportant nullement ses couleurs. « Madame. » Sobre. Direct. Griffes lovées dans ses poches. La trombine qui salue. Il se rappe cependant les pupilles contre leur environnement. Un rictus perlant contre les babines. « Je peux prendre cinq minutes de votre temps ? » Concis par habitude. Surtout qu’il doit paraitre sibyllin la venue d’un ancien arbitre à cet endroit. Saouli n’est pas bête ; et lui trop honnête pour mentir. Encore moins face à une figure l’ayant émerveillé par sa carrière. |
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Re: summis desiderantes affectibus. (zahia)
Mar 14 Avr 2020 - 21:36
— Droite, dure, le regard sombre, ses prunelles suivent chaque mouvement, analysent les vols et suivent sans problème plusieurs actions en même temps. Force est de l'habitude, mais surtout de l'entraînement, on ne devient pas une des meilleures des pies sans travail. Et elle s'acharnait maintenant sur ses élèves, détectant parmi eux les futurs grands champions des cieux. Elle fixait sans ciller le Fraser, propulsé dans un monde trop grand pour lui, mais qui pourtant, excellait. Les ordres aboyés depuis le sol, elle sifflait pour signifier une faute (stupide) d'un élève. Sa présence sur le stade avait mis tout le monde d'accord sur le fait que les règles devaient être prises au sérieux, et leur professeure, respectée. La sorcière croisa les bras en observant le match, fermée de toute émotion. « Madame. » La lionne tourne la tête vers le garçon qu'elle analyse en une seconde. Souvenir égaré remonte rapidement à la surface alors qu'elle plante ses orbes en celles du sorcier. « Je peux prendre cinq minutes de votre temps ? » Sa langue claqua alors qu'elle détourna aussi vite la tête, la cascade noire volant sur ses épaules, frottant son perfecto. « Je suis en pleins cours, O'Niallain. Cela ne peut pas attendre un quart d'heure ? » Relevant vivement une main vers le ciel, sa voix porta au travers d'un sortilège informulé alors qu'elle ramenait sa baguette contre sa gorge. « Hangbé, la vrille ! C'était une attaque simple en faucon, et vous avez réussis à vous prendre une feinte de Wronski. Concentrez-vous ! » La colère grondait dans le ciel, mais n'atteignait aucunement la sorcière au sol. Elle s'adressa néanmoins au nouvel attrapeur des Kestrels, sans détourner les yeux des figures dans le ciel. « Bravo pour votre poste d'ailleurs. Le dernier match était bien joué. » Un sourire féroce s'afficha sur les lèvres de la sorcière alors qu'elle posa à nouveau ses prunelles sur le visage face à elle qu'elle détailla, un sourire énigmatique passant furtivement sur ses lèvres. « J'aurais aimé disputer un match contre l'équipe des Kestrels actuelle. Il y a du potentiel. » La professeure regarda furtivement sa montre, siffla la fin du cours et intima étirements et rangements aux deux équipes dans le ciel, tournant enfin toute son attention vers le garçon. « Bien, quel est le problème ? » La visite du fraîchement nouveau joueur mais longtemps yeux de la justice sur son terrain, Zahia était assez dégourdie pour comprendre qu'il ne venait pas simplement la saluer. |
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Re: summis desiderantes affectibus. (zahia)
Ven 17 Avr 2020 - 19:16
— Quelques flâneries par-dessus le crâne, tous boudés par le viride. Un diable hante le corniaud. Il est dément du souci d’apercevoir ses efforts effacés par ce prochain raz-de-marée. Par faute de tricheurs ayant voulu la sauvegarde de leur gloire et leur nom. Balivernes. Cette injustice démange ; elle a le gout de boue. Par chance, les lourdes souleurs s’amenuisent sur ses épaules par la figure qui l’interroge. Le hooligan de la reine des Montrose s’émoustille. Son viride en écharpe la silhouette adulée. Et il se complait à la vue : comme à sa belle époque, elle force le respect. Même s’il plisse le nez à son évidente retraite. Vulgaire professeure universitaire. Bien qu’on tartine ce trou à rat de prestige, équivaut-il réellement à celui que cet aigle a connu autre fois ? Evidemment, non. Mais dans cette déchéance dont il se désole, le caresse une fierté acidulée. Elle se rappelle son patronyme. Ses lippes se mordent d’un sourire. Il s’échauffe de facétie. « On a perdu son éternelle omniscience ? » Le velours hâlé a toujours recelé une main de fer -fière maitresse des Magpies. Mais elle rétorque indirectement. Affublant ce gaillard de joyaux rieurs, qui de leurs éclats lui crient qu’il a tort. Et il ne s’en offusque nullement. Les étincelles perlant alors qu’elle admoneste ses petits pions célestes. Enfin alors, il autorise à ces derniers quelques égards. Les mirettes moqueuses, sous le revers des félicitations de la souveraine. César en flamboie plus intensément de son rictus. Risette de victoire. Elle a suivi son actualité.[/i] Mais pouvait-il réellement en douter ? Non. Mais son orgueil ronronne pourtant. L’amenant à transcender l’éther par son rire vorace. « On peut toujours négocier ça. » Mine de défi. Il frissonne rien qu’à songer à ce face-à-face. Se miroitant narguer cette légende en lui dérobant le souafle. Sur sa langue se tapie la supplique d’y donner réalité. Mais la demande statue dans des parures de challenge et s’estompe lorsqu’elle ramène son attention à sa troupe, renvoyée au bercail. Obéissants, ces pétales ne tardent alors mourir près du sol. Parmi eux, une haute silhouette griffe l’horizon. Une trogne bien connue qui résonne fort. Fraser ; l’égaré handicapé. Soudainement toute gaieté sur la gueule d’ange se shunte. Le soleil ne brillante plus sous les épis blonds, le cabot en a conscience. Et même s’il se redresse, l’oisillon peine encore à battre des ailes. Se terre là le besoin d’un nouveau coup de pied planté sur sa lune écossaise. Mais chaque chose en son temps. Le cadran sonnant plutôt à une franchise de mort. D’un véloce détour de ses céladons aux alentours, le khan cisaille finalement dans le vif de cette discussion déplaisante -mais terriblement nécessaire. « Depuis des mois il y a des bruits qui courent sur les Magpies. Des suspicions. » César se sait entravant plus d’une loi, toutefois l’algérienne serait convoquée à un moment. La prévenir maintenant ou non revient au même ; surement. « Ils vont monter une commission chargée d’une enquête. » Enfin, en prédateur, ses iris cognent ceux du vis-à-vis. La face de gamin émerveillé s’étiolant. Il n’y a là plus que Cerbère, et ses crocs vengeurs ornant son bec. Prêt à damner ceux qui le méritent. « Certains membres du club ne vous ont pas fait remonter des faits particuliers au cours du printemps et été derniers ? » Mais là n’est pas que le seuil de l’évidence selon lui. Tout professionnel passionné a pu voir ces drôles d’actions en plein match. Parfois délaissant des points ou des victoires aux adversaires, et ce sans stratégie ; et donc dépourvu de raison. |