- Inès SaouliOldieㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 627
» miroir du riséd : Emily Bador
» crédits : Merci Brunelle!
» multinick : Billie Shakespeare, Ambrosius Redgrave
» âge : 22 ans (2001-04-30)
» situation : en couple très ouvert
» profession : Propriétaire du Loch d'Inès, serveuse à temps partiel au VP et présidente de l'AECES
» nature du sang : sang pur
» gallions sous la cape : 1374
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
terminé : tu comprends rien, mom!
Jeu 16 Avr 2020 - 3:47
Si devenir adulte signifiait griller ses dernières neurones et développer un esprit tellement bouché qu'aucun argument opposé à une obscure logique interne ne pouvait y faire la lumière, alors Inès espérait très fort demeurer une enfant toute sa vie. Tout valait mieux que d'endurer ce qu'elle endurait depuis cinquante bonnes minutes, depuis qu'elles avaient émergé du réseau de cheminettes en provenance de Londres.
Sa mère était demeurée dangereusement silencieuse pendant toute la comparution devant le juge, sinon pour accepter de se déclarer responsable de sa fille, puis avait gardé le silence en route vers le Ministère de la Magie pour prendre la première cheminée venue direction Inverness. Inès savait mieux que quiconque que ce silence-là précédait la tempête. Plus dense le silence, plus explosive la tempête.
Inès se situait très exactement au centre du cyclone. Et le cyclone s'était soudainement déchaîné : concentré de colère et d'inquiétude. Oui, sans doute, les mensonges, longues semaines sans nouvelles, puis les lettres éparses et, enfin, l'arrestation, l'extradition, la justice moldue, les problèmes... Leur accumulation aurait eu raison de la plus zen des mères. Et Zahia n'avait jamais été une mère zen. Inès le savait bien, car elles étaient semblables.
« Tu comprends rien, mom! C'était une protestation parfaitement légitime contre un système d'oppresseurs qui va se perpétuer pour toujours si on fait rien! Ils contrôlent l'offre et la demande! »
Tarek comprenait, lui. Le beau Tarek. Où était-il à cet instant précis? Un étau resserra soudain sa gorge, qu'elle dissimula d'une petite toux sèche en détournant les yeux vers la fenêtre du petit appartement de sa mère. À choisir, Inès aurait préféré se retrouver chez sa grand-mère, qui avait toujours été un peu plus un chez-soi que là, dans les affaires de Zahia. La jeune femme croisa les bras et se laissa tomber dans le sofa en prenant l'air maussade d'une adolescente qu'on dispute, ce qu'elle était bel et bien pour le moment.
Au début, elle n'avait pas vraiment eu l'intention de mentir à sa mère, encore moins de quitter le pays, mais ça avait été si facile, pour une fois, de berner tout le monde, parce que tout le monde s'attendait à ce qu'elle fasse son entrée à l'université. Elle avait décroché d'excellentes notes dans toutes les matières ou presque, elle réussissait sans trop se forcer. Pour une Poufsouffle, c'était même étonnant. Il allait de soi qu'elle poursuivrait ses études à plus haut niveau. Elle n'avait menti que pour se libérer de toutes ces attentes, respirer un peu et profiter de sa jeunesse, merde! Inès se mordilla les lèvres en écoutant la nouvelle diatribe de sa mère d'une oreille distraite - reprenait-elle même son souffle entre deux phrases?
Après avoir menti sur son admission à Hungcalf, il n'y avait pas de moyen facile de faire demi-tour. Enfin, si. En fuyant dans un autre pays. La proposition de Tarek l'avait rapidement convaincue. L'aventure, la liberté sur les routes, dormir où ils pouvaient, travailler le moins possible, juste assez pour se payer le nécessaire, camper dans les calanques, s'enivrer de l'odeur de la mer, de celle de Tarek... Tout cela paraissait si loin désormais, comme un rêve brumeux. Sans comparaison possible avec la brume épaisse des Highlands écossais.
Un profond soupir lui échappa malgré elle.
Sa mère était demeurée dangereusement silencieuse pendant toute la comparution devant le juge, sinon pour accepter de se déclarer responsable de sa fille, puis avait gardé le silence en route vers le Ministère de la Magie pour prendre la première cheminée venue direction Inverness. Inès savait mieux que quiconque que ce silence-là précédait la tempête. Plus dense le silence, plus explosive la tempête.
Inès se situait très exactement au centre du cyclone. Et le cyclone s'était soudainement déchaîné : concentré de colère et d'inquiétude. Oui, sans doute, les mensonges, longues semaines sans nouvelles, puis les lettres éparses et, enfin, l'arrestation, l'extradition, la justice moldue, les problèmes... Leur accumulation aurait eu raison de la plus zen des mères. Et Zahia n'avait jamais été une mère zen. Inès le savait bien, car elles étaient semblables.
« Tu comprends rien, mom! C'était une protestation parfaitement légitime contre un système d'oppresseurs qui va se perpétuer pour toujours si on fait rien! Ils contrôlent l'offre et la demande! »
Tarek comprenait, lui. Le beau Tarek. Où était-il à cet instant précis? Un étau resserra soudain sa gorge, qu'elle dissimula d'une petite toux sèche en détournant les yeux vers la fenêtre du petit appartement de sa mère. À choisir, Inès aurait préféré se retrouver chez sa grand-mère, qui avait toujours été un peu plus un chez-soi que là, dans les affaires de Zahia. La jeune femme croisa les bras et se laissa tomber dans le sofa en prenant l'air maussade d'une adolescente qu'on dispute, ce qu'elle était bel et bien pour le moment.
Au début, elle n'avait pas vraiment eu l'intention de mentir à sa mère, encore moins de quitter le pays, mais ça avait été si facile, pour une fois, de berner tout le monde, parce que tout le monde s'attendait à ce qu'elle fasse son entrée à l'université. Elle avait décroché d'excellentes notes dans toutes les matières ou presque, elle réussissait sans trop se forcer. Pour une Poufsouffle, c'était même étonnant. Il allait de soi qu'elle poursuivrait ses études à plus haut niveau. Elle n'avait menti que pour se libérer de toutes ces attentes, respirer un peu et profiter de sa jeunesse, merde! Inès se mordilla les lèvres en écoutant la nouvelle diatribe de sa mère d'une oreille distraite - reprenait-elle même son souffle entre deux phrases?
Après avoir menti sur son admission à Hungcalf, il n'y avait pas de moyen facile de faire demi-tour. Enfin, si. En fuyant dans un autre pays. La proposition de Tarek l'avait rapidement convaincue. L'aventure, la liberté sur les routes, dormir où ils pouvaient, travailler le moins possible, juste assez pour se payer le nécessaire, camper dans les calanques, s'enivrer de l'odeur de la mer, de celle de Tarek... Tout cela paraissait si loin désormais, comme un rêve brumeux. Sans comparaison possible avec la brume épaisse des Highlands écossais.
Un profond soupir lui échappa malgré elle.
- InvitéInvité
Re: terminé : tu comprends rien, mom!
Ven 17 Avr 2020 - 12:40
Les émotions étaient intensément liées, étroitement en tension, explosant à la moindre étincelle. Si Zahia avait réussis à se contenir tout le long de la comparution, du voyage retour, jusqu'à ce que sa fille soit enfin là, après huit mois, dans son appartement sur le campus. Puis tout d'un coup, la colère explose et les murs tremblent, et chaque personne osant passer la tête dans l'encadrement de la porte serait morte dans la seconde. La tornade hurlait sa colère, sa tristesse, son angoisse et un peu de son amour envers son rejeton, bien que ce dernier point soit difficile à visualiser dans le torrent de mots qu'elle débitait à la seconde. « Te rends-tu compte de ton comportement ? Est-ce que t'as idée d'à quel point j'étais inquiète ? Est-ce que t'as pensé une seconde à ta grand-mère ? » Elle faisait les cents pas, sa longue chevelure noire fouettant l'air à chaque retournant de corps qu'elle imposait à l'espace, fusillant sa fille du regard, la retenant ainsi de lui couper la parole. « Et ce Tarek, tu veux qu'on en parle, oh on peut en parler ! Quelle imbécile tu as été ! Ce gosse est une misère humaine et toi tu le suis partout sans te poser de question ! Tu aurais pu mourir, Inès ! Tout ça pour quoi ? Des valeurs dont tu n'as même pas conscience, tu t'es mise en danger et tu as mis les autres en danger autours de toi ! Et oh, mademoiselle, j'espère que tu n'as pas eu le cran d'utiliser la magie, qui plus est ! »
A cette constatation, le corps de la mère tremblait un pu plus alors que la détresse quittait son corps en vague, sa voix tremblant sur les dernières notes de sa colère alors que sa fille prenait enfin la parole, se risquant à la bousculer encore une fois. « Je ne veux rien savoir ! » Sa langue claqua alors que Zahia montrait la fenêtre, signe vague pour montrer le reste du monde, loin d'elle, loin de sa famille. « Huit mois, Inès, huit putain de longs mois ! Sans un appel ! Des lettres à Mehdi, est-ce que t'es sérieuse ?! » L'arabe remplaça l'anglais alors qu'elle insultait le monde, folle de rage contre sa fille. « Que ça te serve de leçon ! Tu aurais pu l'avoir, ta liberté adorée, tu m'aurais demandé, t'aurais pu partir sans problème ! Mais là ? Ohhh alors là ma chérie. » La rage remplaça la tristesse dans ses yeux sombres alors qu'elle se rapprochait de sa fille.
Un silence de plomb remplaça la tornade déchaînée que représentait Zahia alors qu'elle tourna le dos au canapé pour se rapprocher de la fenêtre, où elle contempla le paysage lourd de grisaille devant elle. Gris comme son humeur. « C'était quoi ton plan au juste, mh ? » dit-elle doucement avant d'inspirer longuement, passant ses deux mains sur son visage puis dans ses cheveux, excédée, avant de se tourner à nouveau vers Inès. « Pourquoi tu m'as pas appelée ? »
- Inès SaouliOldieㄨ experimented wizard
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Re: terminé : tu comprends rien, mom!
Dim 19 Avr 2020 - 3:40
BIEN SÛR QUE SI! Inès avait-elle envie de hurler. Bien sûr que si elle avait pensé à Dounia, à son inquiétude de ne pas la trouver dans sa chambre un matin, à ne pas savoir où sa petite-fille était passée, ce qu'elle faisait, si elle avait besoin d'une petite tape sur les doigts pour la ramener à l'instant présent. Mais est-ce que ça aurait dû l'empêcher de vivre sa vie, pour de vrai, de s'émanciper de sa famille parfois trop étouffante? Est-ce que l'inquiétude allait devoir régimenter sa vie comme elle grugeait le quotidien de sa mère, de sa grand-mère, de son grand-père et de ses oncles (certains, du moins)? Est-ce qu'elle n'avait pas un peu le droit de profiter de sa jeunesse avant de s'encabaner entre les murs d'une université pour stresser sur des résultats d'examens qui détermineraient ce qu'elle ferait du reste de sa vie?
Inès serra les poings dans le canapé et se mordilla les lèvres en regardant ailleurs pendant que sa mère hurlait toute la peur au ventre qu'elle avait eu ces derniers mois.
Pourtant, Zahia aurait dû comprendre mieux que quiconque le besoin d'évasion de sa fille, elle qui avait été prise au piège avec... eh bien avec Inès à un âge où on commençait à peine à goûter à la liberté. Mais non, elle préférait s'énerver comme chaque fois que quelque chose n'allait pas dans le sens attendu. Une grosse boule se formait dans la gorge de la jeune fille, mais elle la combattit férocement en attendant une pause dans le déversement furieux de sa mère.
L'attaque en règle, et totalement injuste, de Zahia contre Tarek n'avait pas mis Inès dans les meilleures dispositions pour l'écouter, mais apparemment, sa mère n'avait elle-même aucune envie d'entendre Inès se justifier. La gamine roula presque des yeux quand les insultes en arabe surgirent dans l'engueulade. Sur une échelle de 1 à 10, Zahia avait atteint 12.
Après une éternité, une chape de plomb tomba dans l'appartement, aussi énorme qu'un éléphant en plein milieu du salon. La mère se rapprocha brusquement de sa fille, et celle-ci eut un bref mouvement de recul, s'enfonçant encore davantage dans le canapé. Inès se décrispa légèrement lorsque sa mère se détourna soudain vers la fenêtre, peut-être en quête d'un échappatoire à la crise.
L'ouverture, la branche d'olivier, enfin.
Mais Inès était-elle prête à accepter de baisser les armes? Elle jaugea la sincérité de sa mère sur les traits fins de son visage. N'étaient-ils pas un peu tirés, d'ailleurs? Inès choisit la prudence, acceptant de s'ouvrir un peu pour tâter le terrain maternel.
«J'avais besoin d'air... d'être libre, tu sais, juste... ne pas avoir de responsabilité, vivre au jour le jour. Avant de... avant de devoir rentrer, de m'occuper de mon avenir et tout. C'est lourd.»
Inès vit que sa mère s'apprêtait à répliquer, et ajouta aussitôt. «Je voulais me prouver ok? Me prouver que je pouvais me débrouiller toute seule sans avoir besoin de vous, de la famille, de toi, de Mehdi.»
Inès serra les poings dans le canapé et se mordilla les lèvres en regardant ailleurs pendant que sa mère hurlait toute la peur au ventre qu'elle avait eu ces derniers mois.
Pourtant, Zahia aurait dû comprendre mieux que quiconque le besoin d'évasion de sa fille, elle qui avait été prise au piège avec... eh bien avec Inès à un âge où on commençait à peine à goûter à la liberté. Mais non, elle préférait s'énerver comme chaque fois que quelque chose n'allait pas dans le sens attendu. Une grosse boule se formait dans la gorge de la jeune fille, mais elle la combattit férocement en attendant une pause dans le déversement furieux de sa mère.
L'attaque en règle, et totalement injuste, de Zahia contre Tarek n'avait pas mis Inès dans les meilleures dispositions pour l'écouter, mais apparemment, sa mère n'avait elle-même aucune envie d'entendre Inès se justifier. La gamine roula presque des yeux quand les insultes en arabe surgirent dans l'engueulade. Sur une échelle de 1 à 10, Zahia avait atteint 12.
Après une éternité, une chape de plomb tomba dans l'appartement, aussi énorme qu'un éléphant en plein milieu du salon. La mère se rapprocha brusquement de sa fille, et celle-ci eut un bref mouvement de recul, s'enfonçant encore davantage dans le canapé. Inès se décrispa légèrement lorsque sa mère se détourna soudain vers la fenêtre, peut-être en quête d'un échappatoire à la crise.
L'ouverture, la branche d'olivier, enfin.
Mais Inès était-elle prête à accepter de baisser les armes? Elle jaugea la sincérité de sa mère sur les traits fins de son visage. N'étaient-ils pas un peu tirés, d'ailleurs? Inès choisit la prudence, acceptant de s'ouvrir un peu pour tâter le terrain maternel.
«J'avais besoin d'air... d'être libre, tu sais, juste... ne pas avoir de responsabilité, vivre au jour le jour. Avant de... avant de devoir rentrer, de m'occuper de mon avenir et tout. C'est lourd.»
Inès vit que sa mère s'apprêtait à répliquer, et ajouta aussitôt. «Je voulais me prouver ok? Me prouver que je pouvais me débrouiller toute seule sans avoir besoin de vous, de la famille, de toi, de Mehdi.»
- InvitéInvité
Re: terminé : tu comprends rien, mom!
Mar 28 Avr 2020 - 12:05
Les bras serrés contre sa poitrine, Zahia regardait le ciel avec une envie folle d'aller prendre l'air. Mais là était l'inconvénient de ce genre de situation, c'est qu'elle n'avait pas le choix que d'être l'adulte, ici, et d'essayer de résonner la situation. Et ce choix, elle ne l'avait plus depuis dix-huit ans, depuis très longtemps. Elle respirait avec difficulté, essayant de calmer son cœur qui battait la chamade et l'envie irrésistible de prendre sa fille dans ses bras, de lui pardonner. Elle avait pourtant besoin de retenir la leçon, se dit-elle en serrant la mâchoire. Elle ne peut pas simplement disparaître quand l'envie lui prend. Quand bien même la culpabilité lui arrachait les entrailles, elle n'en desserra pas moins les poings, en apparence de glace, dos tournée à sa fille. La sorcière attendit encore quelques secondes, d'avoir repris le contrôle de ses émotions, lui demandant alors, main remettant ses cheveux vers l'arrière « C'était quoi ton plan au juste, mh ? » avant de se tourner pour observer sa fille, chair de sa chair, sans de son sang. « Pourquoi tu m'as pas appelée ? »
Sa faiblesse, sa force, tout son amour concentré en une personne. Elle fit un effort monstrueux pour ne pas l'assaillir de questions, repartir dans la tornade de sentiments qu'elle était. « J'avais besoin d'air... d'être libre, tu sais, juste... Ne pas avoir de responsabilité, vivre au jour le jour. Avant de... avant de devoir rentrer, de m'occuper de mon avenir et tout. C'est lourd. » Oh, comme Zahia avait envie de répliquer. Lui expliquer en des mots bien sentis qu'elle aurait pu, qu'elle faisait tout ce qui était en son pouvoir de mère pour qu'elle puisse vivre sa vie, et ne pas vivre la sienne. Bien sur, Zahia assumait ses choix, et jamais elle ne reviendrait en arrière, précieuse Inès au creux de ses bras alors poupon. Elle était si jeune, mais jamais elle ne le changerait. Sa fille ne la laissa pas prendre la parole. « Je voulais me prouver, ok ? Me prouver que je pouvais me débrouiller toute seule sans avoir besoin de vous, de la famille, de toi, de Mehdi. » Cette fois ci, la réponse fusa, trahissant par des tremblements la peur qu'elle avait eue. « Et c'était trop dur de demander ? » elle avait peut-être parlé un peu plus fort qu'elle ne le voulut, un peu trop concernée. « Est-ce que... »
Zahia parut hésiter, très peu sur de vouloir finalement connaître la réponse à sa question. Avec un soupire, elle vint s'asseoir à côté de sa fille, fixant le tapis à leur pied, « T'as l'impression de ne pas pouvoir nous parler, Inès ? » avant de fixer son regard sombre dans celui de sa fille, jumeau. « De pas pouvoir me parler à moi ? De me faire confiance ? » En un instant, la sorcière pourtant sûre d'elle, d'apparence costaud comme un roc, s'effritait doucement le l'intérieur, tout ses doutes remontant à la surface, toutes les décisions qu'elle avait pris dans sa vie, accumuler rêve de gosse et gosse dans ses bras, refusant de lâcher l'un pour l'autre. Sa voix restait pourtant constante, ne trahissant pas les vagues intérieures, elle sourit doucement à sa fille, l'air désolée. « Est-ce que, en grandissant, en observant ta mère et ta famille, t'as eu l'impression de ne pas prendre tes propres décisions ? Je t'ai toujours poussée dans ce sens-là, c'est pourquoi je ne suis pas si étonnée que tu sois partie. Je suis juste blessée que tu penses ne pas pouvoir nous en parler. » Il était important pour elle qu'Inès comprenne ce qu'elle ressentait. C'est comme ça qu'elles fonctionnaient, nous ? Elle avait toujours été honnête avec elle, ouverte. Par rapport aux garçons, à son père, aux études. Du moins c'est ce qu'elle croyait, craignant d'y découvrir une adolescente plus perdue que jamais.
- Inès SaouliOldieㄨ experimented wizard
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Re: terminé : tu comprends rien, mom!
Sam 2 Mai 2020 - 18:11
Le petit silence qui avait suivi sa dernière confession avait plongé Inès dans une certaine gêne, non pas qu'elle regrettait son aveu, mais elle redoutait soudainement la réaction de sa mère. Alors que depuis le moment où la police moldue l'avait arrêtée et qu'elle avait dû donner le numéro d'urgence de sa mère, Inès n'avait pas un instant craint les remous qu'elle allait provoquer. Là, dans le salon de sa mère, alors que ni l'une ni l'autre n'avaient vraiment haussé le ton (elles avaient connu disputes plus violentes), Inès baissa soudain les yeux pour les fixer sur le coin de la table basse.
La jeune fille s'était mentalement préparée à à peu près toutes les réactions possibles de la part de l'ancienne capitaine des Pies de Montrose, au fort caractère et aux accès d'humeur parfois brusques. Elle avait même anticipé tous les coups en répétant les répliques bien senties qu'elle lui servirait. Mais elle n'avait jamais envisagé entendre la peur trembler dans la voix de sa mère. Cela la déstabilisa tant que sa colère s'évapora en même temps que la tension qui la tenait sur le qui-vive depuis (réalisa soudain Inès) plusieurs jours.
Ses épaules se relâchèrent et tout son corps s'enfonça dans le canapé. « Et c'était trop dur de demander ? » La question qui avait fusé hors de la bouche de sa mère l'avait transpercée en plein coeur. La réponse trembla au bord de ses lèvres : oui, oui ç'aurait été trop dur. Malgré leur complicité et en dépit de leurs disputes, Inès avait pour Zahia une grande admiration et un respect qui grandissait avec les années. Elle avait tant sacrifié en gardant son bébé à un âge où d'autres ne pensaient qu'à leurs études ou à faire la fête. La jeune fille releva la tête au moment où sa mère se retourna vers elle. Leurs regards se verrouillèrent, et Inès eut beaucoup de mal à chasser la boule qui se formait dans sa gorge. Elle brisa le contact visuel.
« Non... » fut tout ce qu'elle put dire sans trahir les sanglots dans sa voix. Il y avait eu des moments pendant son périple sur le continent où elle avait voulu... écrire à sa mère? rentrer? se faire ermite et ne plus jamais sortir dans le monde? Mais Tarek l'avait toujours retenue. Ne l'aimait-il pas assez? Son amour ne lui suffisait-il pas? Et puis quel genre de justicière serait-elle si à la première difficulté elle retournait chez sa grand-mère?
Elle déglutit plusieurs fois et se racla la gorge, cherchant du regard sa baguette pour faire venir un verre d'eau, avant de se rappeler qu'elle était actuellement rangée au fond de son sac, abandonné dans l'entrée de l'appartement. « Non, c'est vrai, vous m'avez toujours laissé prendre mes propres décisions, faire mes propres erreurs... » Comment expliquer à sa génitrice qu'elle avait souvent l'impression de ne pas être à la hauteur de cette liberté qu'elle lui accordait? Qu'on lui laissait la corde pour se pendre et qu'on jaugeait chacune de ses décisions pour voir si elle faisait vraiment quelque chose d'utile de sa vie?
Ses doigts jouaient nerveusement avec la frange d'un coussin du canapé. « Mais il n'y a jamais rien qui va égaler la brillance de ta carrière... » ajouta-t-elle finalement si bas que c'était comme si elle n'avait rien dit.
La jeune fille s'était mentalement préparée à à peu près toutes les réactions possibles de la part de l'ancienne capitaine des Pies de Montrose, au fort caractère et aux accès d'humeur parfois brusques. Elle avait même anticipé tous les coups en répétant les répliques bien senties qu'elle lui servirait. Mais elle n'avait jamais envisagé entendre la peur trembler dans la voix de sa mère. Cela la déstabilisa tant que sa colère s'évapora en même temps que la tension qui la tenait sur le qui-vive depuis (réalisa soudain Inès) plusieurs jours.
Ses épaules se relâchèrent et tout son corps s'enfonça dans le canapé. « Et c'était trop dur de demander ? » La question qui avait fusé hors de la bouche de sa mère l'avait transpercée en plein coeur. La réponse trembla au bord de ses lèvres : oui, oui ç'aurait été trop dur. Malgré leur complicité et en dépit de leurs disputes, Inès avait pour Zahia une grande admiration et un respect qui grandissait avec les années. Elle avait tant sacrifié en gardant son bébé à un âge où d'autres ne pensaient qu'à leurs études ou à faire la fête. La jeune fille releva la tête au moment où sa mère se retourna vers elle. Leurs regards se verrouillèrent, et Inès eut beaucoup de mal à chasser la boule qui se formait dans sa gorge. Elle brisa le contact visuel.
« Non... » fut tout ce qu'elle put dire sans trahir les sanglots dans sa voix. Il y avait eu des moments pendant son périple sur le continent où elle avait voulu... écrire à sa mère? rentrer? se faire ermite et ne plus jamais sortir dans le monde? Mais Tarek l'avait toujours retenue. Ne l'aimait-il pas assez? Son amour ne lui suffisait-il pas? Et puis quel genre de justicière serait-elle si à la première difficulté elle retournait chez sa grand-mère?
Elle déglutit plusieurs fois et se racla la gorge, cherchant du regard sa baguette pour faire venir un verre d'eau, avant de se rappeler qu'elle était actuellement rangée au fond de son sac, abandonné dans l'entrée de l'appartement. « Non, c'est vrai, vous m'avez toujours laissé prendre mes propres décisions, faire mes propres erreurs... » Comment expliquer à sa génitrice qu'elle avait souvent l'impression de ne pas être à la hauteur de cette liberté qu'elle lui accordait? Qu'on lui laissait la corde pour se pendre et qu'on jaugeait chacune de ses décisions pour voir si elle faisait vraiment quelque chose d'utile de sa vie?
Ses doigts jouaient nerveusement avec la frange d'un coussin du canapé. « Mais il n'y a jamais rien qui va égaler la brillance de ta carrière... » ajouta-t-elle finalement si bas que c'était comme si elle n'avait rien dit.
- InvitéInvité
Re: terminé : tu comprends rien, mom!
Dim 3 Mai 2020 - 11:20
Les yeux posés sur son enfant, Zahia la couvait d'un regard bienveillant, pourtant teinté d'une tristesse qu'Inès devait lui découvrir. Comment lui expliquer la joie immense de la retrouver tout en lui faisant comprendre la peur démente qui lui bouffait le ventre ces dernières semaines, sans nouvelles. Assise à côté d'elle sur le canapé, elle attendit patiemment que sa fille fasse le tri dans ses pensées et puisse enfin lui répondre. « Non... » Silencieuse, elle l'observait triturer le coussin et fuir son regard, attendant patiemment la suite de sa phrase, mourant d'envie de la prendre dans ses bras et de lui pardonner, l'algérienne se retint pourtant, décidée à vouloir lui faire comprendre la leçon, et reposer des bases saines dans leur relation. « Non, c'est vrai, vous m'avez toujours laissé prendre mes propres décisions, faire mes propres erreurs... »
La mère hocha doucement la tête, un léger sourire se peignant sur son visage, légèrement rassurée par ses propos. Elle qui avait toujours mis un point d'honneur à l'éducation de sa fille, de lui donner les meilleures chances, peut-être pour combler un peu son absence. Zahia déglutit péniblement en essayant d'entendre la suite des propos marmonnés par sa fille, mais en fut incapable. Elle se pencha alors un peu vers elle en posant une main rassurante sur celle d'Inès, lui stoppant par le même geste la possibilité de détruire le coussin entre ses doigts. « Inès, j'ai rien compris. » Dit-elle avec un sourire malicieux, l'encourageant d'un regard compréhensif. « C'est quoi, qui te tracasses ? »
L'algérienne redécouvrait le contact rassurant de sa peau sur celle de sa fille, sa présence à ses côtés, comme une force dont elle ne pouvait pas se passer.
- Inès SaouliOldieㄨ experimented wizard
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Re: terminé : tu comprends rien, mom!
Jeu 7 Mai 2020 - 3:48
S'il y avait une seule certitude en ce monde, en dehors du fait que le jour succédait à la nuit, c'était qu'entre Zahia et Inès, malgré la houle, les vents contraires et les orages, il y avait un amour entêté que rien ne pourrait jamais abattre. Enfin, telle était la profonde conviction qu'Inès conservait jalousement par devers elle (elle avait sa fierté, quand même!). L'adolescence avait malmené l'admiration qu'elle éprouvait autrefois pour sa mère, mais l'affection qu'elle ressentait pour cette mère (ô combien!) imparfaite n'avait pas faibli, tout juste s'était-il temporairement retiré à l'ombre, réalisait Inès, enfoncée dans le sofa du salon maternel.
Aurait-elle vu le regard bienveillant que Zahia posait à cet instant précis sur sa fille, qu'elle aurait probablement eu bien du mal à empêcher une eau traitresse de lui monter aux yeux. Mais elle garda le regard obstinément baissé. Elle ne les releva à demi qu'en sentant sa mère se rapprocher. Un faible courant d'air lui caressa la joue au moment où Zahia posa la main sur la sienne, mettant fin à la destruction de la frange de coussin.
Inès releva légèrement la tête tandis que ses doigts cherchaient, les traitres!, à enlacer ceux de sa mère. Elle ne répondit pas à la demande de sa mère de répéter. Il y avait de ces choses qu'il valait mieux ne pas prononcer à voix haute sous peine de creuser des fossés que jamais rien ne viendrait combler parfaitement.
Un profond soupir lui échappa, mais il ne dégageait plus aucune irritation ni impatience.
« Le monde. Y a rien qui va. Certains ont tout, d'autres ont rien. Certains sont punis, d'autres agissent en toute impunité. Personne ne respecte personne. Tout le monde s'insulte. Et je sais pas du tout ce que je veux faire de ma vie. Pourquoi il faut choisir maintenant? Si je commence l'université et que ça me plaît pas, ou que c'est pas ce qui m'intéresse finalement, qu'est-ce que je fais? Je vais avoir perdu mon temps, ton argent. Et si jamais je sais toujours pas ce que je veux faire après avoir tué le temps pendant des années sur des bancs d'école? Qu'est-ce que ça va changer au monde autour? J'ai chaud. »
Bouclant son involontaire déversement par une déclaration impromptue, Inès entama un mouvement pour se relever, question d'aller chercher ce damné verre d'eau auquel elle pensait depuis un bon moment.
Aurait-elle vu le regard bienveillant que Zahia posait à cet instant précis sur sa fille, qu'elle aurait probablement eu bien du mal à empêcher une eau traitresse de lui monter aux yeux. Mais elle garda le regard obstinément baissé. Elle ne les releva à demi qu'en sentant sa mère se rapprocher. Un faible courant d'air lui caressa la joue au moment où Zahia posa la main sur la sienne, mettant fin à la destruction de la frange de coussin.
Inès releva légèrement la tête tandis que ses doigts cherchaient, les traitres!, à enlacer ceux de sa mère. Elle ne répondit pas à la demande de sa mère de répéter. Il y avait de ces choses qu'il valait mieux ne pas prononcer à voix haute sous peine de creuser des fossés que jamais rien ne viendrait combler parfaitement.
Un profond soupir lui échappa, mais il ne dégageait plus aucune irritation ni impatience.
« Le monde. Y a rien qui va. Certains ont tout, d'autres ont rien. Certains sont punis, d'autres agissent en toute impunité. Personne ne respecte personne. Tout le monde s'insulte. Et je sais pas du tout ce que je veux faire de ma vie. Pourquoi il faut choisir maintenant? Si je commence l'université et que ça me plaît pas, ou que c'est pas ce qui m'intéresse finalement, qu'est-ce que je fais? Je vais avoir perdu mon temps, ton argent. Et si jamais je sais toujours pas ce que je veux faire après avoir tué le temps pendant des années sur des bancs d'école? Qu'est-ce que ça va changer au monde autour? J'ai chaud. »
Bouclant son involontaire déversement par une déclaration impromptue, Inès entama un mouvement pour se relever, question d'aller chercher ce damné verre d'eau auquel elle pensait depuis un bon moment.
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Re: terminé : tu comprends rien, mom!
Jeu 14 Mai 2020 - 11:47
« C'est quoi qui te tracasse ? » Regard sombre pourtant bienveillant posé sur sa fille, Zahia pourrait attendre des heures, sachant sa fille rentrée à la maison. Pourtant celle-ci ne la fit pas patienter très longtemps soupirant, s'enfonçant un peu plus dans le canapé alors qu'elle se lança dans un grand monologue.
« Le monde. Y a rien qui va. Certains ont tout, d'autres ont rien. Certains sont punis, d'autres agissent en toute impunité. Personne ne respecte personne. Tout le monde s'insulte. Et je sais pas du tout ce que je veux faire de ma vie. Pourquoi il faut choisir maintenant? Si je commence l'université et que ça me plaît pas, ou que c'est pas ce qui m'intéresse finalement, qu'est-ce que je fais? Je vais avoir perdu mon temps, ton argent. Et si jamais je sais toujours pas ce que je veux faire après avoir tué le temps pendant des années sur des bancs d'école? Qu'est-ce que ça va changer au monde autour? J'ai chaud. »
La mère écoutait silencieusement sa fille parler, notant les informations au fur et à mesure qu'elle l'écoutait. Pourtant, rien ne pourrait enlever ce sentiment principal qui se logeait dans son cœur. Si sa fille lui avait fait la peur de sa vie en fuguant, elle avait tant appris de son parcours, et Zahia était si fière d'elle. Elle l'observait et entendait au travers de ces questionnements des expériences, un passé neuf et encore en pleine ébullition, une possible trame pour un métier futur, pour des choses qui lui tiennent à cœur. Bien sur, cela menait à son lot de questionnements. La sorcière laissa Inès se lever pour aller se chercher un verre d'eau, alors qu'elle essayait de reprendre depuis le début. « Ok, ok, doucement hey ? » Elle croisa ses jambes alors qu'elle suivait les mouvements de sa fille. « Tout d'abord, tu n'es absolument pas obligée de décider maintenant ce que tu veux faire pour le restant de ta vie ! Si le cursus que tu choisis ne te plaît pas, libre à toi d'en changer, on fera le nécessaire pour ! Il est hors de question que tu restes bloquée quand quelque chose qui ne te plaît pas. »
Elle inspira doucement, mettant de côté ses propres émotions et expériences pour essayer de guider sa fille, sans la pousser sur un chemin qu'elle ne voulait peut-être pas emprunter. « On en reviens à ce que je te disais tout à l'heure. Si tu m'avais demandé, je t'aurais avec plaisir laissée partir découvrir le monde et te découvrir, toi, sans contraintes. C'est important Inès, que tu te connaisses pour savoir ce que tu as envie de faire de ta vie. Mais rien n'est écrit dans le marbre, par Merlin, regarde ta mère. Pensais-tu qu'un jour je me retrouverais à être prof dans cette université ? Parce que personnellement, je l'ai pas vu arrivé ce changement dans ma vie ! »
Zahia se releva, poussant ses cheveux dans son dos, s'approchant de sa fille pour se servir un verre d'eau aussi. « Et sache ma fille, que chaque choix, chaque expérience, chaque décision que tu prendras dans ta vie ne seront jamais inutiles. Ce que tu fais te permet d'être ce que tu es. Si tu décide de changer de métier dans quarante, vingt, ou un an, grand bien te fasse. Tu auras appris pleins de choses, pendant ton parcours, qui te serviront d'une manière ou d'une autre dans ton futur. Rien n'est jamais perdu. » La mère chercha le regard de sa fille, l'empêchant d'un haussement de sourcil de l'interrompre. « Tes pensées et tes décisions te mèneront sur un chemin qui comptera pour toi, où tu te donnera à 100%, j'en suis persuadée, parce que de toute façon, tu es bien trop têtue pour que ça ne se passe autrement. » Elle leva sa main avec un sourire douce pour caresser la joue de sa fille. « Même si tu m'as fait très peur (et que tu n'as pas intérêt à recommencer), je suis très fière de toi pour ce que tu deviens, Inès. »
- Inès SaouliOldieㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 627
» miroir du riséd : Emily Bador
» crédits : Merci Brunelle!
» multinick : Billie Shakespeare, Ambrosius Redgrave
» âge : 22 ans (2001-04-30)
» situation : en couple très ouvert
» profession : Propriétaire du Loch d'Inès, serveuse à temps partiel au VP et présidente de l'AECES
» nature du sang : sang pur
» gallions sous la cape : 1374
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: terminé : tu comprends rien, mom!
Dim 17 Mai 2020 - 3:17
D'un bond et de trois enjambées, Inès parcourut la distance qui la séparait de la petite cuisine pour étancher sa soif. Elle aurait bien pris une bière du pays, il lui sembla qu'à cet instant précis, rien ne viendrait aussi bien la désaltérer qu'une ale du Cochon à plumes, hélas il fallait se résoudre à prendre ce qu'il y avait à portée de main. Elle ouvrit le robinet de l'évier, mais laissa l'eau couler un bon moment avant de glisser un verre sous le jet d'eau. L'eau lui coulait entre les doigts tandis qu'elle portait le verre à ses lèvres et avalait goulument le liquide frais.
Depuis le sofa, Zahia avait repris la parole en fond sonore, et il fallut quelques secondes à Inès pour reprendre le fil de la conversation. «... ce que tu veux faire pour le restant de ta vie ! Si le cursus que tu choisis ne te plaît pas, libre à toi d'en changer... » La boule traîtresse qui s'était logée un peu plus tôt dans sa gorge acheva de s'éroder sous l'action combinée de l'eau et des paroles rassurantes de sa mère. Tout semblait si définitif quand on leur demandait de choisir un cursus. Déjà pour les ASPIC, il fallait opter pour des matières qui pavaient la voie à des carrières bien précises. Tout autour d'Inès, les camarades Poufsouffle semblaient déjà savoir ce qu'il voulait faire du reste de leur vie, tandis qu'elle... Mais maintenant, elle entrevoyait un chemin qui lui plaisait et répondait aux valeurs qu'elle développait de plus en plus.
L'ancienne capitaine des Pies de Montrose poursuivait sur le ton des confidences. Inès n'avait pas souvenir de la dernière fois qu'elles avaient eu une conversation si sérieuse, aussi fut-elle reconnaissante quand Zahia détendit l'atmosphère en évoquant sa nouvelle carrière à Hungcalf. « Je suis sûre que tes étudiants, bien souvent, sont tout aussi surpris » insinua Inès avec humour et affection, sachant combien sa mère s'était révélée une professeure exigeante et, parfois même, autoritaire.
Inès suivit Zahia des yeux tandis que celle-ci s'approchait à son tour de l'évier pour se servir un verre d'eau. Comment pouvait-elle certifier avec tant d'assurance que chaque expérience était une leçon et que rien ne serait jamais perdu. Elle prit une petite inspiration, prête à s'objecter, mais se tut, sur un regard incisif de sa mère, avant même d'avoir formulé un premier "mais...". Levant la main pour caresser la joue de sa fille, cette dernière prononça des mots qui, cette fois, firent irrémédiablement monter les larmes aux yeux de la jeune fille.
« Oh mom...! » Ne se retenant plus, Inès ouvrit les bras et se jeta au cou de sa mère. « Je suis désolée! »
Désolée de n'avoir pas prévenu, de n'avoir pas donné de nouvelle, d'être partie si longtemps, d'avoir barbouillé ce palais de justice, de s'être oubliée dans son amour pour Tarek au point de... de ne pas avoir... d'avoir dû... Inès aurait voulu dire tellement, dire tout, effacer et recommencer, mais elle ne put que laisser couler ses larmes dans le cou de sa mère, le nez dans ce parfum fruité, si différent de celui de Dounia, mais tout aussi réconfortant.
« Merci », fit la petite voix à l'oreille de Zahia. Inès se reculait déjà, essuyant ses joues sur un sourire un peu contrit. « Je... Merci, mom. Je t'aime. Et je suis fière de toi aussi. »
Depuis le sofa, Zahia avait repris la parole en fond sonore, et il fallut quelques secondes à Inès pour reprendre le fil de la conversation. «... ce que tu veux faire pour le restant de ta vie ! Si le cursus que tu choisis ne te plaît pas, libre à toi d'en changer... » La boule traîtresse qui s'était logée un peu plus tôt dans sa gorge acheva de s'éroder sous l'action combinée de l'eau et des paroles rassurantes de sa mère. Tout semblait si définitif quand on leur demandait de choisir un cursus. Déjà pour les ASPIC, il fallait opter pour des matières qui pavaient la voie à des carrières bien précises. Tout autour d'Inès, les camarades Poufsouffle semblaient déjà savoir ce qu'il voulait faire du reste de leur vie, tandis qu'elle... Mais maintenant, elle entrevoyait un chemin qui lui plaisait et répondait aux valeurs qu'elle développait de plus en plus.
L'ancienne capitaine des Pies de Montrose poursuivait sur le ton des confidences. Inès n'avait pas souvenir de la dernière fois qu'elles avaient eu une conversation si sérieuse, aussi fut-elle reconnaissante quand Zahia détendit l'atmosphère en évoquant sa nouvelle carrière à Hungcalf. « Je suis sûre que tes étudiants, bien souvent, sont tout aussi surpris » insinua Inès avec humour et affection, sachant combien sa mère s'était révélée une professeure exigeante et, parfois même, autoritaire.
Inès suivit Zahia des yeux tandis que celle-ci s'approchait à son tour de l'évier pour se servir un verre d'eau. Comment pouvait-elle certifier avec tant d'assurance que chaque expérience était une leçon et que rien ne serait jamais perdu. Elle prit une petite inspiration, prête à s'objecter, mais se tut, sur un regard incisif de sa mère, avant même d'avoir formulé un premier "mais...". Levant la main pour caresser la joue de sa fille, cette dernière prononça des mots qui, cette fois, firent irrémédiablement monter les larmes aux yeux de la jeune fille.
« Oh mom...! » Ne se retenant plus, Inès ouvrit les bras et se jeta au cou de sa mère. « Je suis désolée! »
Désolée de n'avoir pas prévenu, de n'avoir pas donné de nouvelle, d'être partie si longtemps, d'avoir barbouillé ce palais de justice, de s'être oubliée dans son amour pour Tarek au point de... de ne pas avoir... d'avoir dû... Inès aurait voulu dire tellement, dire tout, effacer et recommencer, mais elle ne put que laisser couler ses larmes dans le cou de sa mère, le nez dans ce parfum fruité, si différent de celui de Dounia, mais tout aussi réconfortant.
« Merci », fit la petite voix à l'oreille de Zahia. Inès se reculait déjà, essuyant ses joues sur un sourire un peu contrit. « Je... Merci, mom. Je t'aime. Et je suis fière de toi aussi. »
- InvitéInvité
Re: terminé : tu comprends rien, mom!
Dim 17 Mai 2020 - 18:34
« Même si tu m'as fait très peur (et que tu n'as pas intérêt à recommencer), je suis très fière de toi pour ce que tu deviens, Inès. » Une seconde, Zahia caressait doucement la joue de sa fille, et celle d'après les voilà serrées l'une contre l'autre. « Oh mom ! Je suis désolée. » Comme un nouveau souffle, Zahia inspira longuement le parfum des cheveux de son enfant, heureuse de la retrouver au creux de ses bras. Elle la serra aussi fort qu'elle le pu sans lui faire mal, une main dans son dos, l'autre caressant ses cheveux avec douceur. « Je t'aime si fort. » dit-elle avant d'accepter de la lâcher alors qu'elle reculer un peu. « Merci... »
La mère regarda sa fille sécher ses larmes, comme une grande, et la couvait du regard alors qu'elle l'écoutait lui dire, « Je... Merci, mom. Je t'aime. Et je suis fière de toi aussi. » Et quel bonheur pourrait-il être comparable à cette sensation d'amour immense liant les deux sorcières ? Zahia avait néanmoins du mal à la lâcher, maintenant qu'elle était revenue, aussi passa t'elle un pouce sur la joue de sa fille pour enlever un reste de larme, et l'embrassa sur le front avant de la couver du regard. « Si on allait voir ta grand-mère, maintenant ? Elle va me lancer une tatane à la tête en rentrant, si je te garde loin d'elle encore une heure de plus. »
Le reste des leçons viendront plus tard, le reste des choses à régler pour le futurs, les sujets qui fâchent, les histoires de son escapade, l'intrus délicat dans la vie de sa vie du nom de Tarek... tout pouvait attendre. Rien n'était comparable à l'envie pressante de se retrouver en famille. « On fait la course jusqu'au cochon à plumes ? » dit-elle avec une lueur malicieuse au fond de ses yeux sombres. Zahia passa sa veste sur ses épaules, libérant ses cheveux qui fouettaient le cuir à chaque mouvement, attrapa deux balais et en tendit un à sa fille.
Rien n'était comparable que le retour de son enfant, la lionne la couvant du regard alors qu'elles s'envolaient dans les airs, goûtant à leurs retrouvailles.rp terminé.
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