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demon or saint (ekwensu)
Ven 24 Avr 2020 - 15:24
demon or saint
Parchemins noircis de multitudes de chiffres calligraphiés à l’encre marine, figures et graphiques qui se dessinaient sous le regard concentré de la nigériane tandis qu’elle dictait ses remarques à sa plume, outil majeur de son travail et surtout de la discrétion qu’il impliquait. Objet ensorcelé pour ne révéler la véracité de ses écrits qu’aux seuls membres du clan Hangbé dont Dayana usait depuis des années pour rédiger ses recommandations et rapports au comité de direction de l’entreprise familiale il n’y avait que le sang pour accéder aux précieux écrits, elle s’en était elle même assurée en ensorcelant la pointe d’argent, barrant ainsi l’accès aux vautours comme Prudence ou son regretté mari. Elle était territoriale l’héritière, elle refusait de voir ce qui lui revenait de droit arraché au profit d’imposteurs et sa confiance était difficile à obtenir.
Les chiffres du premier trimestre de l’année 2020 étaient bons, le département qu’elle dirigeait était en constante expansion malgré son retour à Hungcalf. C’était une victoire dont elle ne feindrait pas l’importance, car ces derniers mois avaient nécessité un fort investissement de sa part ainsi que de la part de toute son équipe qu’elle devrait chaleureusement féliciter. Elle avait évidemment pris le temps de quelques voyages au Nigeria pour s’entretenir de vive voix avec ses meilleurs éléments mais pour le reste, elle avait du déléguer certaines de ses attributions à des personnes de confiance. Elle gardait la main sur la prise de décision et les relations clientèles les plus précieuses mais elle ne pouvait décemment se trouver partout, la rédaction de sa thèse et les cours à l’université occupant largement son emploi du temps. Chacune de ses activités étaient ainsi ordonnées à l’extrême : tâches chronométrées, même ses temps de loisirs se voyaient millimétrés. Mais elle aimait l’ordre Dayana, alors elle s’astreignait sans grande difficulté à ce rythme de vie calculé à la seconde près.
C’est ainsi que, alors qu’elle terminait de rédiger ses dernières observations sur le trimestre d’affaires passé, le sablier qui se trouvait sur le coin de son bureau termina de déverser les derniers grains de sable dans sa partie inférieure avant de se muer d’une autre couleur, supports sertis de pierres qui se transformait du vert émeraude au bleu marine synonyme qu’il était temps pour elle de quitter le confort de son appartement. Jetant un coup d’œil à ce dernier, la sorcière déclencha à nouveau le défilement du temps d’un geste de la main avant de glisser avec application les précieux documents dans son sac à main. Elle avait rendez vous au domicile de son cousin pour échanger avec lui sur les possibilités d’avenir de l’entreprise familiale. Habituée à se fier au jugement toujours réfléchi d’Ekwensu Dayana appréciait ces entrevues où ils débattaient des orientations à donner au business. De par sa position au sein du ministère, son ainé était de bon conseil lorsqu'il s’agissait de l’évolution des règlementations et la jeune femme ne se passait jamais d’avis éclairé sur les questions importantes.
Après avoir usé de poudre de cheminette pour rejoindre Londres, Dayana avait entrepris de se diriger vers l’immeuble qui abritait l'appartement partagé par Ekwensu et Oscar qui se trouvait au dernier étage d’un immeuble cossu de la capitale. La nigériane connaissait le gout de son cousin pour la ponctualité, elle savait aussi que l’appartement n’apparaissait qu’à ceux qui savaient où chercher, et qui étaient en connaissance du sortilège qui permettait d’y accéder. Manigance ingénieuse mais parfois impraticable qui poussait la sorcière à prendre de l’avance lorsqu’elle se rendait chez eux. Cette fois-ci pas complication particulière et il ne lui fallut qu’une poignée d’instants pour se retrouver sur le palier devant la porte de l’appartement. S’apprêtant à toquer à la porte elle est coupée dans son élan par l’ouverture de cette dernière, laissant apparaitre la silhouette d’Ekwensu qui venait l’accueillir.
« Et bien mon cher cousin, je ne me ferais jamais à toutes ces astuces pour arriver jusqu’à chez vous, la prochaine fois nous aurons rendez-vous chez moi, c’est bien plus accessible. » Du moins si Nilaja daignait ranger ses affaires qui parsemaient l’appartement le rendant tout bonnement impraticable. Mais elle tairait ce détail, l’ainée, suffisamment obnubilée par les agissements de sa benjamine au quotidien sans emmener son souvenir tenace dans toutes ses sorties à l’extérieur. « Mon père m’a fait envoyer du café du pays la semaine dernière, alliage de fèves du Nigeria avec des fèves de l’Ethiopie qui selon lui rivalise avec certains grands crus. Il me semble que tu en es friand alors je t’en ai conservé un peu. » Reprend-elle en tendant un bocal de verre contenant les précieuses fèves torréfiées à son cousin. « J’imagine que tu n’as pas de temps pour quelconques bavardages alors commençons si tu veux bien ? J’ai emmené les rapports que je t’avais évoqué la fois passée. » Continua-t’elle d’une voix aimable et calme en tendant les quelques dossiers qu’elle avait rédigé avec application.
solsken (code) miserhunt (icons) @ekwensu hangbé
Les chiffres du premier trimestre de l’année 2020 étaient bons, le département qu’elle dirigeait était en constante expansion malgré son retour à Hungcalf. C’était une victoire dont elle ne feindrait pas l’importance, car ces derniers mois avaient nécessité un fort investissement de sa part ainsi que de la part de toute son équipe qu’elle devrait chaleureusement féliciter. Elle avait évidemment pris le temps de quelques voyages au Nigeria pour s’entretenir de vive voix avec ses meilleurs éléments mais pour le reste, elle avait du déléguer certaines de ses attributions à des personnes de confiance. Elle gardait la main sur la prise de décision et les relations clientèles les plus précieuses mais elle ne pouvait décemment se trouver partout, la rédaction de sa thèse et les cours à l’université occupant largement son emploi du temps. Chacune de ses activités étaient ainsi ordonnées à l’extrême : tâches chronométrées, même ses temps de loisirs se voyaient millimétrés. Mais elle aimait l’ordre Dayana, alors elle s’astreignait sans grande difficulté à ce rythme de vie calculé à la seconde près.
C’est ainsi que, alors qu’elle terminait de rédiger ses dernières observations sur le trimestre d’affaires passé, le sablier qui se trouvait sur le coin de son bureau termina de déverser les derniers grains de sable dans sa partie inférieure avant de se muer d’une autre couleur, supports sertis de pierres qui se transformait du vert émeraude au bleu marine synonyme qu’il était temps pour elle de quitter le confort de son appartement. Jetant un coup d’œil à ce dernier, la sorcière déclencha à nouveau le défilement du temps d’un geste de la main avant de glisser avec application les précieux documents dans son sac à main. Elle avait rendez vous au domicile de son cousin pour échanger avec lui sur les possibilités d’avenir de l’entreprise familiale. Habituée à se fier au jugement toujours réfléchi d’Ekwensu Dayana appréciait ces entrevues où ils débattaient des orientations à donner au business. De par sa position au sein du ministère, son ainé était de bon conseil lorsqu'il s’agissait de l’évolution des règlementations et la jeune femme ne se passait jamais d’avis éclairé sur les questions importantes.
Après avoir usé de poudre de cheminette pour rejoindre Londres, Dayana avait entrepris de se diriger vers l’immeuble qui abritait l'appartement partagé par Ekwensu et Oscar qui se trouvait au dernier étage d’un immeuble cossu de la capitale. La nigériane connaissait le gout de son cousin pour la ponctualité, elle savait aussi que l’appartement n’apparaissait qu’à ceux qui savaient où chercher, et qui étaient en connaissance du sortilège qui permettait d’y accéder. Manigance ingénieuse mais parfois impraticable qui poussait la sorcière à prendre de l’avance lorsqu’elle se rendait chez eux. Cette fois-ci pas complication particulière et il ne lui fallut qu’une poignée d’instants pour se retrouver sur le palier devant la porte de l’appartement. S’apprêtant à toquer à la porte elle est coupée dans son élan par l’ouverture de cette dernière, laissant apparaitre la silhouette d’Ekwensu qui venait l’accueillir.
« Et bien mon cher cousin, je ne me ferais jamais à toutes ces astuces pour arriver jusqu’à chez vous, la prochaine fois nous aurons rendez-vous chez moi, c’est bien plus accessible. » Du moins si Nilaja daignait ranger ses affaires qui parsemaient l’appartement le rendant tout bonnement impraticable. Mais elle tairait ce détail, l’ainée, suffisamment obnubilée par les agissements de sa benjamine au quotidien sans emmener son souvenir tenace dans toutes ses sorties à l’extérieur. « Mon père m’a fait envoyer du café du pays la semaine dernière, alliage de fèves du Nigeria avec des fèves de l’Ethiopie qui selon lui rivalise avec certains grands crus. Il me semble que tu en es friand alors je t’en ai conservé un peu. » Reprend-elle en tendant un bocal de verre contenant les précieuses fèves torréfiées à son cousin. « J’imagine que tu n’as pas de temps pour quelconques bavardages alors commençons si tu veux bien ? J’ai emmené les rapports que je t’avais évoqué la fois passée. » Continua-t’elle d’une voix aimable et calme en tendant les quelques dossiers qu’elle avait rédigé avec application.
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Re: demon or saint (ekwensu)
Mar 28 Avr 2020 - 9:02
DEMON OR SAINT
Dayana Hangbé, l'héritière.
Ekwensu était absorbé à approvisionner un encrier de cristal — offrande d’une tante Nigériane éloignée — lorsqu’une minuscule clochette carillonna le rappel d’une importance notice à son horaire, volant ainsi tout près de ses tympans afin de ne pas être ignorée. L’heure était à la révision des gains, états de compte et investissements d’une branche toute spécifique de la compagnie familiale, celle dédiée à la commercialisation d’artefacts sorciers typiques du bouclier ouest-africain. Après avoir calmement enrobé de sa paume le tintant dispositif d’argent, jugulant ainsi les visées de l’enchantement dont il était frappé¹, l’aîné Hangbé le déposa au coin de son bureau et auprès de ses semblables — l’oeil avisé dénombrait une douzaine de cloches aux motifs et patines variés — là où une soucoupe dorée les gardaient tous alignés et immobiles. Un morceau de papier buvard fut ensuite glissé à la hâte entre les pages fraîchement annotées d’un cahier personnel, puis le représentant du cavalier verdâtre se leva prestement pour prendre aussitôt la direction du vestibule, un lieu de transit obligatoire pour l’ensemble des invités du penthouse que se partageait les deux frères Américains.
« Et bien mon cher cousin, je ne me ferais jamais à toutes ces astuces pour arriver jusqu’à chez vous, la prochaine fois nous aurons rendez-vous chez moi, c’est bien plus accessible. »
Sans saluer l’exemplaire ponctualité de l’héritière pressentie à la direction de cette entreprise — établie — dont ils portaient tous deux le patronyme, Ekwensu esquissa tout de même un sourire discrètement satisfait, dépliant devant sa cousine un bras jusque-là resté pointé au sol, l’invitant ainsi formellement à s’avancer vers la prochaine aire commune ; les cuisines. La remarque de Dayana — à l’effet d’une future dérogation à leurs habitudes d’entrevue — n’inspira rien de plus qu’un silence pesant au procureur, qui préféra ne pas relever en quoi l’impraticabilité technique d’un tel dispositif s’avérait essentiel à leur pratique et activités professionnelles. Reléguant à plus tard cette contrariété à lui faire, il s’engagea donc dans le sillage de la jeune femme, jusqu’à se retrouver rapidement les bras chargés d’un bocal dont les parois de verres gênaient assurément la diffusion des alléchantes arômes caféinées.
— Votre attention m’honore. répondit-il enfin en adjoignant bien sûr son oncle à ses remerciements. Il est vrai que j’en suis adepte et si tu le permet, je profiterai bien de l’occasion pour m’en servir une tasse.
Traçant quelques arabesques aériennes du bout des doigts, laissant ainsi une magie imprononcée se charger de mettre l’eau à bouillir ainsi que de moudre l’ingrédient essentiel de l’or noir dont il envisageait s’abreuver, il ne s'interrompit que pour empoigner une première anse à la porcelaine immaculée.
— Quel dommage tout de même que ces décoctions affectionnés des anglais ne charme guère mes papilles, considérant bien sûr toutes les propriétés curatives et médicinales du thé.
L’affirmation avait été servie sans la moindre variation à son intonation, puis dans une politesse toute calculée, une seconde tasse fut déposée sur le comptoir de marbre de l’îlot central. Le plaideur ministériel tenait — comme bien souvent — son propre agenda pour cette rencontre et il se trouvait que les données les plus susceptibles de l’intéresser n’avaient point été noircies sur les parchemins dont débordaient les multiples chemises et dossiers offerts par Dayana. Non, c’était une pensée — voir un souvenir — bien précis que le premier Hangbé du nom souhaitait naviguer en toute quiétude et pour cela, il lui fallait d’abord faire en sorte qu’une écluse toute mentale lui autorise — plus ou moins — cet accès.
— Si tes préférences en matière de boisson chaude diffèrent des miennes, nous avons bien une collection de sachets divers à disposition.
Contrairement à la croyance populaire, il ne revenait pas au Légilimens de tracer le parcours jusqu’à destination dans l’esprit des êtres subissant leurs muettes intrusions, non, il leur fallait simplement guetter les bons courants et savoir tendre leur voilure dans la bonne direction ; en l'occurence, la vérité au sujet des capacités physiologiques de sa cousine.
____________________________
¹ Ce dispositif est disponible pour achat sur tout le continent Nord-Américain et apparaît de façon constante — et profitable — au palmarès des objets ensorcelés les vendus par la Hangbé Inc.
(c) electric bird.
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Re: demon or saint (ekwensu)
Mer 29 Avr 2020 - 1:39
demon or saint
La jeune femme ne s’était jamais appesantie des humeurs parfois déstabilisantes de son cousin, elle connaissait l’homme comme intransigeant et ne s’accordant une définition que bien personnelle des moments de détente. Aucune effusion d’affection quelconque entre eux de ce fait, si sa chère cousine de son naturel expansif s’avérait capable de telles choses, Dayana les lui laissait volontiers. Elle avait trouvé en l’ainé ce qu’elle pensait être un allié de taille pour l’épauler dans son travail pour l’entreprise familiale lorsque la majorité des jeunes sorciers de la famille Hangbé s’étaient détournés de la gestion quotidienne de la compagnie. Remerciant d’un signe de tête silencieux l’invitation de son cousin à se diriger vers la cuisine, Dayana répondit aimablement : « Mais je t’en prie, tu es ici chez toi après tout. Tu pourras me faire tes impressions sur ce dernier en direct de ce fait. » Sourire paisible qui s’affiche sur le visage de l’héritière, les années avaient aiguisées sa capacité à déceler ce qui pourrait obtenir valeur aux yeux de son ainé, du bon café semblait être une valeur sûre pour mettre l’homme dans une humeur, au moins, égale. Elle ne serait jamais arrivée les mains vides au penthouse, la jeune femme l’aurait considéré comme une faute dans l’optique qu’elle avait de conserver de cordiales relations avec son cousin.
« J’ai entendu parler d’une certaine variété qui se rapprocherait plus du café que du thé, si je retrouve le nom, je te le ferais savoir peut être que cela te réconciliera avec le thé. » La consommation de café de la jeune femme ne s’était développée que très récemment, sous l’impulsion de ses entrevues de plus en plus fréquentes avec ses cousins natifs de l’autre côté de l’océan Atlantique. Que cela soit au Nigéria lorsqu’elle était jeune ou bien dans la demeure qu’elle partageait avec son mari en Grande-Bretagne, elle avait toujours été plus adepte de cette boisson aromatique. Elle comprenait néanmoins les réserves de son cousin face aux décoctions et ce bien qu’elle ne puisse qu’acquiescer face aux propriétés qu’il avançait concernant cette boisson. « Je vais me laisser tenter par un café, je pense que ces dernières semaines ont vu ma tolérance à la théine diminuer drastiquement. » Avec les cours à l’université, son travail pour le département de la Hangbé Inc. ainsi que la gestion quotidienne de l’appartement qu’elle partageait avec sa soeur, Dayana avait opté depuis des semaines pour un thé nigérian afin d’accompagner ses longues soirées d’études sans pour autant sacrifier un sommeil dont elle avait bien besoin. Problème étant qu’à force d’en siroter théière après théière, le mélange peu oxydé de thé noir avait fini par lui déclencher de désagréables aigreurs. L’amertume d’un café ne saurait être plus propice à sa santé fluctuante mais un certain équilibre dans ses consommations sauraient peut être apaiser son estomac. Ces ennuis de santé récurrents, bien que sans gravité, couplés à la fatigue dont elle était assaillie régulièrement semblaient être parmi les conséquences néfastes de l’accident dont elle avait été victime quelques années auparavant, la laissant entrailles vides de la vie qu’elle avait portée pendant quelques mois.
Peu de temps après, tous deux servis d’une tasse fumante de café aux arômes qui s’étaient finalement libérés lors du broyage des fèves, les deux jeunes gens s’étaient installés dans le boudoir d’Ekwensu, pièce que l’invitée appréciait particulièrement pour son atmosphère studieuse et calme. Une parenthèse hors du temps qui contrastait allègrement avec les parties communes de l’appartement lorsque ces dernières recevaient l’ensemble de la cousinade. Assise bien droite sur l’un des fauteuils, tasse déposée sur sa soucoupe sur la table qui se trouvait devant elle, Dayana reprend d’une voix calme : « As-tu entendu parler de cet accord commercial qui entrait en négociations entre la WUSSAC - Union Sorcière Des Pays D'Afrique Subsaharienne - et le Royaume Uni ? Mon père m’a écrit à ce sujet il y a quelques jours - l’homme semblait manquer de sa fille ainée depuis quelques temps, ne cessant de lui envoyer des lettres et des présents, espérant surement qu’il se ferait pardonner de la sorte - il lui semble que cela serait une formidable opportunité pour l’entreprise. » Pensive, elle porte la tasse à ses lèvres, quelques gorgées de la boisson parfumée tout en indiquant l’un des dossiers ordonné dans une chemise de couleur. La veille des règlementations était plus du ressort du diplomate, néanmoins Dayana était bien consciente que l’on attendait d’elle d’avoir un avis éclairé sur de telles problématiques : débattre de tels sujets avec un expert ne lui permettraient que d’aiguiser un peu plus sa verbe et ses arguments : « Je suis plus réservée néanmoins, j’ai l’impression que l’état cherche à gommer les démarcations entre leurs prérogatives et celles des entreprises. Le projet de loi me semble donner aux gouvernements économiques un pouvoir plus qu’inquiétant. »
solsken (code) miserhunt (icons) @ekwensu hangbé
« J’ai entendu parler d’une certaine variété qui se rapprocherait plus du café que du thé, si je retrouve le nom, je te le ferais savoir peut être que cela te réconciliera avec le thé. » La consommation de café de la jeune femme ne s’était développée que très récemment, sous l’impulsion de ses entrevues de plus en plus fréquentes avec ses cousins natifs de l’autre côté de l’océan Atlantique. Que cela soit au Nigéria lorsqu’elle était jeune ou bien dans la demeure qu’elle partageait avec son mari en Grande-Bretagne, elle avait toujours été plus adepte de cette boisson aromatique. Elle comprenait néanmoins les réserves de son cousin face aux décoctions et ce bien qu’elle ne puisse qu’acquiescer face aux propriétés qu’il avançait concernant cette boisson. « Je vais me laisser tenter par un café, je pense que ces dernières semaines ont vu ma tolérance à la théine diminuer drastiquement. » Avec les cours à l’université, son travail pour le département de la Hangbé Inc. ainsi que la gestion quotidienne de l’appartement qu’elle partageait avec sa soeur, Dayana avait opté depuis des semaines pour un thé nigérian afin d’accompagner ses longues soirées d’études sans pour autant sacrifier un sommeil dont elle avait bien besoin. Problème étant qu’à force d’en siroter théière après théière, le mélange peu oxydé de thé noir avait fini par lui déclencher de désagréables aigreurs. L’amertume d’un café ne saurait être plus propice à sa santé fluctuante mais un certain équilibre dans ses consommations sauraient peut être apaiser son estomac. Ces ennuis de santé récurrents, bien que sans gravité, couplés à la fatigue dont elle était assaillie régulièrement semblaient être parmi les conséquences néfastes de l’accident dont elle avait été victime quelques années auparavant, la laissant entrailles vides de la vie qu’elle avait portée pendant quelques mois.
Peu de temps après, tous deux servis d’une tasse fumante de café aux arômes qui s’étaient finalement libérés lors du broyage des fèves, les deux jeunes gens s’étaient installés dans le boudoir d’Ekwensu, pièce que l’invitée appréciait particulièrement pour son atmosphère studieuse et calme. Une parenthèse hors du temps qui contrastait allègrement avec les parties communes de l’appartement lorsque ces dernières recevaient l’ensemble de la cousinade. Assise bien droite sur l’un des fauteuils, tasse déposée sur sa soucoupe sur la table qui se trouvait devant elle, Dayana reprend d’une voix calme : « As-tu entendu parler de cet accord commercial qui entrait en négociations entre la WUSSAC - Union Sorcière Des Pays D'Afrique Subsaharienne - et le Royaume Uni ? Mon père m’a écrit à ce sujet il y a quelques jours - l’homme semblait manquer de sa fille ainée depuis quelques temps, ne cessant de lui envoyer des lettres et des présents, espérant surement qu’il se ferait pardonner de la sorte - il lui semble que cela serait une formidable opportunité pour l’entreprise. » Pensive, elle porte la tasse à ses lèvres, quelques gorgées de la boisson parfumée tout en indiquant l’un des dossiers ordonné dans une chemise de couleur. La veille des règlementations était plus du ressort du diplomate, néanmoins Dayana était bien consciente que l’on attendait d’elle d’avoir un avis éclairé sur de telles problématiques : débattre de tels sujets avec un expert ne lui permettraient que d’aiguiser un peu plus sa verbe et ses arguments : « Je suis plus réservée néanmoins, j’ai l’impression que l’état cherche à gommer les démarcations entre leurs prérogatives et celles des entreprises. Le projet de loi me semble donner aux gouvernements économiques un pouvoir plus qu’inquiétant. »
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Re: demon or saint (ekwensu)
Lun 8 Juin 2020 - 4:20
DEMON OR SAINT
Dayana Hangbé, l'héritière.
Économe d’une salive qu’il réservait aux questions et énonciations éminentes, Ekwensu profita silencieusement des premières volutes de l’offrande caféiné en se dirigeant d’un pas entraîné vers ses appartements, se glissant par politesse dans le conjecturable sillage de sa cousine à qui il avait préalablement offert une tasse. Si l’aîné des Hangbé se refusait à laisser approcher de son petit salon toute âme sans mérite évident à son respect, il ne répugnait pourtant pas de voir Dayana l’y devancer ; un privilège réservé à leurs appréciables entretiens des derniers mois, ceux-ci contribuant à affirmer sa confiance — toute relative — que l’Ethelred allait reconduire avec prospérité la renommée mondiale attaché à sa branche de l’entreprise tout autant qu’à leur patronyme commun.
« As-tu entendu parler de cet accord commercial qui entrait en négociations entre la WUSSAC et le Royaume Uni ? Mon père m’a écrit à ce sujet il y a quelques jours. »
Par ce qu’il convenait désormais de qualifier d’habitude, la jeune dirigeante s’était installé sur le fauteuil d’inspiration baroque — une sorte de bergère au cadre ornementé plus large — coupé dans un velours bleu nuit que l’apport lumineux de quelques longues fenêtres à carreaux ne manquait pas de faire chatoyer. Celui-ci tournait dos à un mur ou s'allongeait une suite infinie de bibliothèques aux contenus variés ainsi qu’un foyer évidemment éteint et destiné à être éventuellement raccordé au réseau des cheminées de Londres, suivant qu’une importante nomination soit inscrite au parcours du procureur. C’est donc plutôt dans cette direction que le représentant apocalyptique de la mort fit ses premiers pas, négligeant de prendre place à son tour ou de faire réponse à cette première intervention de sa cousine. Laissant glisser un index scrutateur — celui encore libre de toute anse — le long de quelques échines préservées par l’usure, le temps de parvenir à une chemise bien particulière, Ekwensu se contenta plutôt de soupeser discrètement l’intérêt de Dayana pour cette cause bien politique qui ne pouvait se dissocier entièrement des intrigues liées au commerce des Hangbé.
« Je suis plus réservée néanmoins, j’ai l’impression que l’état cherche à gommer les démarcations entre leurs prérogatives et celles des entreprises. Le projet de loi me semble donner aux gouvernements économiques un pouvoir plus qu’inquiétant. »
Parvenu au document qu’il avait soigneusement classé quelques jours plus tôt, le représentant ministériel émit quelque chose comme un phonème appréciatif avant de gagner le siège positionné face à celui de l’étudiante, laissant une table basse de marbre italien¹ s’interposer entre eux. Armé de ce calme toujours égal qui le caractérisait, il ouvrit d’une main adroite le premier bouton de son veston sombre avant de finalement laisser ses épaules épouser proprement le dossier du fauteuil, positionnant temporairement sa jambe gauche au-dessus de sa jumelle.
— It is indeed cause for concern. Posant délicatement sa tasse d’or noir sur la surface la plus près, il plongea un moment dans le regard de l’aînée de son oncle Akon. Serait-il pertinent de fouiller cet esprit dont il devinait les pensées tournées vers des orientations purement professionnelles ? Puis-je supposer que ce dossier contient donc une stratégie de mitigation des risques qui fasse suite à cet accord ? questionna t-il d’un ton qui ne déguisait point d'arrogance. Il se trouve qu'un bulletin inquiétant m'aura également été transmis récemment, pour lequel je souhaite entendre ton exégèse.
Après avoir ajusté la monture de ses lunettes bien au sommet de l'arête de son nez, l’ex-Lufkin fit glisser sur la pierre froide et immaculée ce mince porte-document, qui ne contenait véritablement qu’un parchemin ; le duplicata de l’agenda hebdomadaire — dont le détail des rendez-vous s'était révélé sous le coup d’un sortilège plutôt banal — pour une clinique médicale privée de Londres où figurait un nom bien connu des deux sorciers. Ayant déjà fait preuve d’une grande patience à l’égard des nombreux tours de sabliers requis pour qu’une telle pièce de renseignement bien analogue ne lui soit remise, Ekwensu ne démontra aucune hâte supplémentaire en voyant la chemise gagner quelques centimètres supplémentaires en direction de son interlocutrice.
— Of course, I wouldn't mind browsing through your own file in the meantime. ajouta-il en verrouillant entre eux les doigts de chacune de ses deux mains, dans l’attente qu’une réponse formelle ne lui soit faite.
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¹ Initialement introduite comme offrande dans le cadre d’un trafic d’influence, l’aîné Hangbé fut suffisamment charmé par le faible veinage et la blancheur impeccable de cette pierre typiquement carrasaise qu’il s’en porta plutôt l’acquéreur tout légitime. Il lui en coûta deux rubis — bien évidemment enchantés selon les méthodes de l’entreprise familiale — extraits du mont Longido, à la frontière kenyane.
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Re: demon or saint (ekwensu)
Mar 23 Juin 2020 - 12:16
demon or saint
Les questions politiques étaient bien fréquemment étroitement liées aux problématiques commerciales, ainsi, il n’était guère rare que Dayana vienne demander quelques conseils à son cousin pour adapter sa prise de position pour la Hangbé Inc. Elle avait encore quelques années avant que la place qu’elle espérait lui soit offerte, ainsi, elle souhaitait mettre toutes les chances de son côté pour ne pas souffrir de la comparaison de quelconque col blanc qui dénatureraient à coup sûr l’héritage de leur compagnie. « Un mélange des observations de mon père et des miennes, je crains que ce dernier ne soit aveuglé par des pratiques archaïques, encore une fois et souhaiterai avoir ton opinion sur mon analyse de la situation avant de lui faire valoir mes arguments. » Discours ratiociné à l’extrême, arguments implacables qui, elle n’en doutait pas, sauraient capter l’attention du procureur qui, pour sûr, restait étroitement lié à l’entreprise familiale et à son avenir.
Cependant, il semblait avoir une autre idée en tête et ne tarda pas à déposer un dossier, bien peu épais, sur la table de marbre qui les séparait. « Il se trouve qu’un bulletin inquiétant m’aura également été transmis récemment, pour lequel je souhaite entendre ton exégèse. » Elle hausse un sourcil, étonnée des manières soudaines de son cousin. Il n’était certes pas rare qu’il lui apporte certains documents de sa possession lors de leurs entrevues mais elle connaissait suffisamment Ekwensu pour savoir qu’il n’usait jamais de mots à tord. Inquiétant. Cela semblait bien mystérieux. « Certainement. » D’un geste, elle s’étend pour prendre le porte document entre ses mains. Ongles manucurés qui viennent frapper la pierre lisse de la table avant qu’elle ne s’appuie à nouveau sur le dossier de son siège pour ouvrir la chemise. Léger froncement de sourcils, elle parcourt les lignes de l’agenda, il ne lui faut guère longtemps pour comprendre ce qui motivait les actions de son ainé. Du moins, que ces actes n’étaient pas menés par une inquiétude génuine à l’égard de la santé de sa cousine. « Et bien est-ce dont ça qui t’inquiète mon cher cousin ? Un suivi médical ? Je crains que la diplomatie n’ait adouci ton sens de l’urgence. » Un léger sourire papelard se glisse sur les lèvres maquillées de la nigérienne, elle joue à l’évaltonnée, manières qui lui permettent d’attendre qu’Ekwensu daigne lui faire part de son ressenti quant à cette découverte. Bien que le terme découverte ne lui semble pas idoine, il n’y avait aucune raison plausible pour qu’il soit malencontreusement tombé sur ce document. Personne n’était au courant de ces rendez-vous fréquents chez la médicomage, elle même liée par le secret par un serment qui lui couterait jusqu’à la vie si elle venait à le briser. La seule personne qui était dans le confidence de la santé vacillante de l’héritière présumée de l’entreprise familiale se trouvait être Oscar, le confident de toujours de Dayana, le seul à qui elle offrait une confiance sans équivoque. Ce n’était pas tant de ce qu’il avait découvert qui portait soucis à la sorcière, mais surtout la manière dont il avait pu le découvrir. Elle n’était pas innocente, elle connaissait les pratiques de son cousin, mais elle n’était pas non plus naïve et prenait soin de discrétion lorsqu’il s’agissait de telles questions. La faiblesse de sa nature n’était pas quelque chose qu’elle se plaisait à révéler au grand jour, rappel amer de coups et de maux qu’elle souhaitait oublier.
Ayant déjà eu plus que le temps de parcourir les quelques informations cacochymes que renfermaient le document, Dayana referma la chemise, elle la déposa à nouveau avec précautions sur la table. De ses yeux noirs, elle jaugea quelques instants le visage de l’héritier de son oncle avant de porter la tasse de café à ses lèvres, détachement en aporie complète avec le sentiment qu’aurait souhaité observer Ekwensu sur ses traits elle demanda à nouveau avec un sourire aimable : « Dis moi donc ce qui te pose soucis, je peux certainement faire taire ces inquiétudes sans fondement. » En face à face avec son ainé, elle ne comptait pas dévoiler son jeu, elle attendait calmement qu’il fasse un pas vers elle, dévoilant ses intentions avant de se fendre d’une quelconque justification. Il ne pouvait, de toute façon, rien lui reprocher à part une certaine prudence quant à sa santé.
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Cependant, il semblait avoir une autre idée en tête et ne tarda pas à déposer un dossier, bien peu épais, sur la table de marbre qui les séparait. « Il se trouve qu’un bulletin inquiétant m’aura également été transmis récemment, pour lequel je souhaite entendre ton exégèse. » Elle hausse un sourcil, étonnée des manières soudaines de son cousin. Il n’était certes pas rare qu’il lui apporte certains documents de sa possession lors de leurs entrevues mais elle connaissait suffisamment Ekwensu pour savoir qu’il n’usait jamais de mots à tord. Inquiétant. Cela semblait bien mystérieux. « Certainement. » D’un geste, elle s’étend pour prendre le porte document entre ses mains. Ongles manucurés qui viennent frapper la pierre lisse de la table avant qu’elle ne s’appuie à nouveau sur le dossier de son siège pour ouvrir la chemise. Léger froncement de sourcils, elle parcourt les lignes de l’agenda, il ne lui faut guère longtemps pour comprendre ce qui motivait les actions de son ainé. Du moins, que ces actes n’étaient pas menés par une inquiétude génuine à l’égard de la santé de sa cousine. « Et bien est-ce dont ça qui t’inquiète mon cher cousin ? Un suivi médical ? Je crains que la diplomatie n’ait adouci ton sens de l’urgence. » Un léger sourire papelard se glisse sur les lèvres maquillées de la nigérienne, elle joue à l’évaltonnée, manières qui lui permettent d’attendre qu’Ekwensu daigne lui faire part de son ressenti quant à cette découverte. Bien que le terme découverte ne lui semble pas idoine, il n’y avait aucune raison plausible pour qu’il soit malencontreusement tombé sur ce document. Personne n’était au courant de ces rendez-vous fréquents chez la médicomage, elle même liée par le secret par un serment qui lui couterait jusqu’à la vie si elle venait à le briser. La seule personne qui était dans le confidence de la santé vacillante de l’héritière présumée de l’entreprise familiale se trouvait être Oscar, le confident de toujours de Dayana, le seul à qui elle offrait une confiance sans équivoque. Ce n’était pas tant de ce qu’il avait découvert qui portait soucis à la sorcière, mais surtout la manière dont il avait pu le découvrir. Elle n’était pas innocente, elle connaissait les pratiques de son cousin, mais elle n’était pas non plus naïve et prenait soin de discrétion lorsqu’il s’agissait de telles questions. La faiblesse de sa nature n’était pas quelque chose qu’elle se plaisait à révéler au grand jour, rappel amer de coups et de maux qu’elle souhaitait oublier.
Ayant déjà eu plus que le temps de parcourir les quelques informations cacochymes que renfermaient le document, Dayana referma la chemise, elle la déposa à nouveau avec précautions sur la table. De ses yeux noirs, elle jaugea quelques instants le visage de l’héritier de son oncle avant de porter la tasse de café à ses lèvres, détachement en aporie complète avec le sentiment qu’aurait souhaité observer Ekwensu sur ses traits elle demanda à nouveau avec un sourire aimable : « Dis moi donc ce qui te pose soucis, je peux certainement faire taire ces inquiétudes sans fondement. » En face à face avec son ainé, elle ne comptait pas dévoiler son jeu, elle attendait calmement qu’il fasse un pas vers elle, dévoilant ses intentions avant de se fendre d’une quelconque justification. Il ne pouvait, de toute façon, rien lui reprocher à part une certaine prudence quant à sa santé.
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Re: demon or saint (ekwensu)
Lun 24 Aoû 2020 - 6:56
DEMON OR SAINT
Dayana Hangbé, l'héritière.
Il aurait sans doute été aisé de justifier en quoi, pour les besoins de cette audience informelle, l’aîné des cavaliers de l’Apocalypse avait fait le choix d’un terrain de jeu où la meilleure part de l’aisance était sienne. Pourtant, cette décision relevait davantage d’un égard que d’une volonté d’ébranler l’assurance de son interlocutrice car si tel avait été son but, ce duplicata que tenait Dayana lui aurait sans doute d’abord été remis de façon parfaitement quelconque, aux détours de mains profanes, rien que pour instaurer cette méfiance qui ne saurait être orienté ou canalisé. Cela dit, une cruelle insuffisance d’éléments de preuve et le mutisme imposé aux quelques rares informants — voir plutôt confidents — avait suffit à écarter rapidement ce genre de leurre élaboré des procédures communément favorisées par le procureur.
« Et bien est-ce dont ça qui t’inquiète mon cher cousin ? Un suivi médical ? Je crains que la diplomatie n’ait adouci ton sens de l’urgence. »
Ekwensu se fendit d’un sourire, saluant ainsi cette référence au domaine dont Oscar était le digne émissaire, une sphère dans laquelle il n’évoluait guère lui-même, sinon que par égard à quelques obligations sociales. Le fait de confondre les dispositions des deux hommes avait toujours suffit à causer la perte — systématique — de leurs adversaires communs et si l’Ethelred ne s’était pas exprimé en des termes où l’ironie transpirait, le juriste se serait certainement efforcé de lui partager une juste mise en garde à cet effet. Plutôt que cela, il récupéra simplement la tasse de céramique blanche qu’il venait tout juste d’abandonner afin de la porter à ses lèvres, légitimement — mais surtout silencieusement — admiratif de cette contenance sereine que sa cousine affichait sans difficultés apparentes.
« Dis moi donc ce qui te pose soucis, je peux certainement faire taire ces inquiétudes sans fondement. »
Mieux que quiconque, le plaideur ministériel savait que les revers de la diplomatie pouvaient s’avérer plus dévastateurs que réellement aimables, raison pour laquelle sa franchise s'avérait toujours être soupesée, plus particulièrement à l’égard des siens, ceux-ci s’avérant généralement être plus méritants. Une nouvelle gorgée de l’or noir fut donc consommé tandis que la main libre du Hangbé lissait un pli visuellement gênant sur son pantalon sombre.
— Préoccupations plutôt.
Comme à la Guerre, la fine politique affectait invariablement son lot de spectateurs innocents, là ou la Mort en revanche, cueillait chaque âme en temps et en heure, un ultime décret pour lequel il n’existait ni tractations, ni appel. Plutôt qu’une réponse, c’est donc une explication que le trentenaire fit le choix d’entamer.
— I believe political management aims at a movement rather than a destination. It is about what the people can take in and how it can be accommodated. La nuance était légère bien qu’importante, car la précieuse relève d’Akon méritait une opportunité de se prouver et il ne souhaitait véritablement que lui préciser qu’un échec à la renommé de leur patronyme commun n’était guère une possibilité que le sentimentalisme saurait amoindrir. Which can be consuming, as it is hard not to feel like you’re trying to win on every front, hence the constant motion. Le délais importait peu, le choix des mots, davantage. But mouvement needs energy, just as new ideas need fuel to evolve and grow, and your capacity to rally others then depends on your ability to feel energized.
Dayana n’avait évidemment rien d’une débutante, elle qui assumait depuis un moment déjà la direction de la branche la plus discrètement emblématique — à défaut d’être la plus publiquement lucrative — de la Hangbé inc. et ce, avec un succès qui pouvait être qualifié de respectable. Pour le reste, le cavalier verdâtre n’avait point besoin d’être vocal pour être indiscret, mais il n’était guère désireux de retirer sa confiance à la Nigériane.
— I am willing to believe this document confirms nothing but a particular care with regard to this need for mobility. Ekwensu avait déposé son breuvage torréfié avec lenteur, soucieux d'amortir cette collision sourde de la porcelaine contre le marbre du petit meuble. Et j’espère que s’il devait en être autrement, tu n’hésiterais point à faire appel à l’aide nécessaire.
Si cette main désormais libre s’était trouvé à survoler le dossier dont l’étudiante s’était rapidement départie, l'Américain avait tout de même préféré ne pas le récupérer aussitôt, abandonnant pour le moment son étiquette soigneusement rédigé à la vue de tous ; No° 3049 - DYMH.
(c) electric bird.
- InvitéInvité
Re: demon or saint (ekwensu)
Sam 19 Sep 2020 - 1:30
demon or saint
Si un léger sentiment de surprise avait parcouru la jeune femme en découvrant le dossier dont le titre étiqueté ne laissait finalement aucun doute sur la teneur, initiales qu’elle connaissait par coeur pour être les siennes, elle avait rapidement repris pieds, prônant son calme habituel face à l’intrusion dans sa vie privée que venait de faire son ainé. Les faits ne faisaient aucun doute, les raisons, par contre, lui étaient encore plutôt mystérieuses. Était-ce une menace ? Ou bien une réelle inquiétude ? La deuxième possibilité lui semblait bien éloignée du naturel de son cousin qu’elle appréciait grandement habituellement mais qui lui était plutôt désagréable ce jour-là. Elle n’avait pas l’habitude d’être de l’autre côté de la table, les Hangbé avaient toujours été alliés les uns aux autres car cela faisait la force de la famille et si elle doutait qu’Ekwensu souhaite mettre à mal cet équilibre fructueux, elle avait l’impression qu’il cherchait à lui mettre des bâtons dans les roues. Cependant, elle resta calme lorsque, comme à son habitude, le procureur se lança dans un discours plein de bon sens, mais n’apportant que peu de réponses sur ses intentions ce qui eu le don d’agacer légèrement la nigériane. Femme d’action elle tentait de se plier au mieux aux discours et manoeuvres politiques, car son rôle le lui imposait, mais elle préférait se fendre d’honnêteté avec la famille.
Cependant, elle n’était pas non plus innocente, si Ekwensu ne jouait pas cartes sur table, et elle savait bien qu’il ne le ferait jamais, elle prendrait les mêmes chemins détournés : « L’aide nécessaire ? » Reprend-elle en haussant vaguement un sourcil, main qui vient épousseter une poussière imaginaire sur sa manche d’un geste détaché, jeu de la décontraction qui se fait naturel : « Et bien j’imagine que si ce document confirmait autre chose que des précautions, je saurais en discuter avec la personne la mieux placée pour m’aider : mon médecin me semble être une bonne option tu ne crois pas ? » Les épaules se soulèvent légèrement avant qu’elle ne reprenne, se redressant légèrement pour croiser le regard sombre du sorcier : « Plus sérieusement, mon cher cousin, es-tu entrain de douter de mes capacités à mener à bien mes projets, et ceux de le compagnie à travers eux, ou te trouves tu réellement préoccupé par mon état de santé ? » Bien que cela ne fasse une réelle différence, cela permettrait au moins de savoir si elle pouvait encore le compter parmi ses alliés, ou bien ses détracteurs. « Car que cela soit pour un point ou pour l’autre, je pense avoir su prouver que j’étais tout à fait capable et ce malgré les obstacles que j’ai rencontrés… et écartés je pense que nous serons en agrément sur ce point. » Au sens professionnel comme personnel du terme, la conversation se muait discrètement en autre chose : une preuve coupable que si elle avait été frappée par une faiblesse certaine durant des années, victime des coups et du cercle vicieux des violences, elle avait écrasé le bourreau et en était sortie grandie. Derrière la tasse, le sourire se fait un instant carnassier, un peu plus sombre au souvenir du corps qui reposait dans l’imposant caveau de marbre. Bien sûr, comme une légende, les mots n’avaient jamais été prononcés, la culpabilité jamais prouvée, jamais avouée mais il y avait cette lueur qui brillait dans les yeux de la veuve : elle l’avait étouffé à petit feu dans sa propre toile, le prédateur était devenu proie sans même s’en rendre compte et si la mort l’avait frôlée de nombreuses fois, c’est lui qu’elle était venue emporter en premier.
Décidée et ambitieuse, elle l’était dans sa vie personnelle, sans pitié, elle l’était devenue aussi par la force des choses mais la hargne et l’énergie ne lui avait jamais manqué pour atteindre ses objectifs professionnels. Elle avait bien trop à gagner pour ne pas s’impliquer corps et âme. Evidemment, et ce même si elle prétendait le contraire face à l’ainé de la cousinade, les inclinaisons de son état de santé pesaient parfois sur son énergie mais elle n’avait pas attendu après lui pour trouver une solution, magie qui pulsait tout contre son coeur, s’accordant aux battements de son palpitant, équilibrant l’énergie vitale de la jeune femme sans y paraitre.
solsken (code) miserhunt (icons) @ekwensu hangbé
Cependant, elle n’était pas non plus innocente, si Ekwensu ne jouait pas cartes sur table, et elle savait bien qu’il ne le ferait jamais, elle prendrait les mêmes chemins détournés : « L’aide nécessaire ? » Reprend-elle en haussant vaguement un sourcil, main qui vient épousseter une poussière imaginaire sur sa manche d’un geste détaché, jeu de la décontraction qui se fait naturel : « Et bien j’imagine que si ce document confirmait autre chose que des précautions, je saurais en discuter avec la personne la mieux placée pour m’aider : mon médecin me semble être une bonne option tu ne crois pas ? » Les épaules se soulèvent légèrement avant qu’elle ne reprenne, se redressant légèrement pour croiser le regard sombre du sorcier : « Plus sérieusement, mon cher cousin, es-tu entrain de douter de mes capacités à mener à bien mes projets, et ceux de le compagnie à travers eux, ou te trouves tu réellement préoccupé par mon état de santé ? » Bien que cela ne fasse une réelle différence, cela permettrait au moins de savoir si elle pouvait encore le compter parmi ses alliés, ou bien ses détracteurs. « Car que cela soit pour un point ou pour l’autre, je pense avoir su prouver que j’étais tout à fait capable et ce malgré les obstacles que j’ai rencontrés… et écartés je pense que nous serons en agrément sur ce point. » Au sens professionnel comme personnel du terme, la conversation se muait discrètement en autre chose : une preuve coupable que si elle avait été frappée par une faiblesse certaine durant des années, victime des coups et du cercle vicieux des violences, elle avait écrasé le bourreau et en était sortie grandie. Derrière la tasse, le sourire se fait un instant carnassier, un peu plus sombre au souvenir du corps qui reposait dans l’imposant caveau de marbre. Bien sûr, comme une légende, les mots n’avaient jamais été prononcés, la culpabilité jamais prouvée, jamais avouée mais il y avait cette lueur qui brillait dans les yeux de la veuve : elle l’avait étouffé à petit feu dans sa propre toile, le prédateur était devenu proie sans même s’en rendre compte et si la mort l’avait frôlée de nombreuses fois, c’est lui qu’elle était venue emporter en premier.
Décidée et ambitieuse, elle l’était dans sa vie personnelle, sans pitié, elle l’était devenue aussi par la force des choses mais la hargne et l’énergie ne lui avait jamais manqué pour atteindre ses objectifs professionnels. Elle avait bien trop à gagner pour ne pas s’impliquer corps et âme. Evidemment, et ce même si elle prétendait le contraire face à l’ainé de la cousinade, les inclinaisons de son état de santé pesaient parfois sur son énergie mais elle n’avait pas attendu après lui pour trouver une solution, magie qui pulsait tout contre son coeur, s’accordant aux battements de son palpitant, équilibrant l’énergie vitale de la jeune femme sans y paraitre.