If you need me, I'll be right there
When you're happy and when you're scared,
I can still be your shoulder
I'll be by your side even if I'm not next to you

(@Aphrodite Iraklidis & Pina jakobsen, fin mars 2020).

L'ambiance avait été étrange à la maison, Pina le sentait bien. L'éloignement avec sa meilleure amie la pesait, prise entre deux mondes qu'elle faisait difficilement cohabiter. Plus elle passait ses nuits au creux des bras de son amant, plus elle s'éloignait de son amie. Balancer les deux, entre les cours, était compliqué. Pourtant Pina n'avait aucune envie de s'échapper, au contraire. Bien déterminée à ne pas la perdre, elle continuait à parler à Aphrodite, lui préparer son thé, toquer à sa porte tard le soir et lui envoyer des textos, sans compter les refus et les absences, les mots durs et la distance.

La lufkin referma la porte derrière d'elle s'adossant contre un instant, fixant la boîte au creux de ses bras, délicatement fermée, intouchée. Un soupire discret s'échappa de ses lèvres alors qu'elle venait de laisser Finnick repartir, pas beaucoup moins déprimé qu'à son arrivée. Elle se mordilla la lèvre inférieure quelques secondes avant de se décider à bouger. L'ambiance était calme dans la maison, ainsi se dirigea t-elle dans les escaliers jusqu'à la chambre d'Aphrodite à laquelle elle toqua, prenant le carton sous son bras. Poussant doucement la porte, elle passa la tête avec un petit sourire. « Aphro ? » Ses yeux se posèrent sur sa meilleure amie, repoussant assez la porte pour pouvoir entrer. Elle resta néanmoins vers l'entrée, déposant avec délicatesse le carton sur la commode. « Je, mh... Finnick est passé. Il a laissé ça pour toi. »

La lufkin pencha la tête avec un sourire désolé. « Il a pas réussis à sonner. » Dit-elle simplement, comme si l'information suffirait à protéger Finnick d'une colère de sentiments.

Enfermée dans ma chambre, comme presque tous les jours, toutes les nuits, tout le temps quand je ne suis pas en classe. Et quand je suis en classe, je ne suis pas vraiment là. Assise devant mon bureau, j'essaie de me concentrer sur une dissertation de littérature - je l'ai trop souvent repoussée, mon esprit occupé par trop d'autres choses. Surtout, le sujet me fait trop mal, et je n'ai pas forcément envie de rendre un travail trop... personnel à M. Fra Daggry. Comparer les différentes visions de l'amour dans la littérature moldue et sorcière. A coup de soupirs et de grognements, j'avance sur mon plan détaillé.

Quelques coups à la porte me déconcentrent, et je tourne rapidement la tête pour observer qui peut bien vouloir me déranger. Mes traits se détendent un peu lorsque je découvre que c'est Pina. J'ai beau ne pas savoir comment me comporter avec elle, toujours énervée que le seul mec qu'elle ait trouvé soit littéralement le meilleur ami de mon ex, elle reste la personne la plus douce que je connaisse. Elle a l'air mal à l'aise, et je pense que j'ai l'air aussi mal à l'aise qu'elle, bien que plus grognon. A côté de la porte, elle reste plantée là, tandis que j'observe le carton qu'elle porte avec un regard interrogateur. "Je, mh... Finnick est passé. Il a laissé ça pour toi." Un vent de tristesse s'empare de moi alors qu'elle dépose la boîte sur ma commode. "Oh." Mes cheveux se font ternes, tandis que je tourne sur ma chaise pour me placer face à elle. Mes yeux ont du mal à se détacher du paquet, cependant.

Alors que j'allais demander à la brune si elle savait ce que la boîte contenait, elle se remet à parler. "Il a pas réussi à sonner." Piquée à vif, je me redresse, les cheveux brillant à nouveau de colère. "Je lui fais si peur que ça ?" Aboiement non contrôlé, j'ai parlé plus fort que prévu, et mes épaules s'affaissent à nouveau. "Pardon, je voulais pas crier." Ne sachant pas comment me comporter, tiraillée entre la tristesse, la blessure, la colère contre Finnick et le monde, l'affection que je porte pour Pina et la peur de la perdre, je passe une main dans mes cheveux, un soupir tremblant sortant de mes narines. "Tu sais ce que c'est ?"

Une main encore posée contre le carton, ne sachant pas trop que faire dans cette situation, Pina posa un regard désolée sur sa meilleure amie. « Oh. » L'envie de la prendre dans ses bras nouait le ventre de la lufkin, pourtant incapable d'entrer pour le moment. Ces derniers jours la forçait à prendre un peu de recul, pour se protéger de tout ces sentiments qu'elle percevait. Bien qu'elle savait que certains ne lui étaient pas adressés, simple éponge à sentiment, peut-être trop empathique pour son propre bien, Pina sentait néanmoins qu'Aphrodite ne lui disait pas tout. Quelque chose, chez elle, la dérangeait, elle le sentait, et c'était cette impression-là qui la faisait rester à l'écart. « Il a pas réussi à entrer. »

La colère se déversa partout dans la pièce, avalant Pina sous une vague de sentiments. « Je lui fais si peur que ça ? » La lufkin fit un pas en avant en penchant la tête sur le côté, les cordes vocales encore trop nouées pour pouvoir répondre. « Pardon, je voulais pas crier. » La sorcière s'approcha alors du bureau en parlant d'une voix douce, « Hey, c'est pas grave, ça va, » sa main glissant dans le dos de sa meilleure amie. « tu sais ce que c'est ? » Le contact, court mais important pour lui signifier qu'elle était là pour elle, s'arrêta alors qu'elle s'installa au bout du lit, jouant avec un pan de son pull. « Non, il ne m'a pas dit.. Juste, des affaires à toi qui était dans sa coloc, apparement. »

La jeune lufkin laissa le silence s'installer quelques secondes, avant de demander à demi-voix « tu veux en parler ? », prête à digérer les émotions, libérant ainsi, peut-être, un peu de place dans le cœur meurtris de son amie.

Le geste de Pina me procure autant de bien que d'interrogations et de doutes. Pourquoi elle me touche comme ça, elle a pourtant choisi son côté, et pas le mien, depuis la rupture. Pourtant, les sensations s'emmêlent tellement que je la laisse faire. La Lufkin s'installe au bout du lit, face à moi, et je passe une main dans mes cheveux. "Tu sais ce que c'est ?" La brune esquisse des gestes d'inconfort, jouant avec son pull. "Non, il ne m'a pas dit.. Juste, des affaires à toi qui était dans sa coloc, apparemment." Laissant mes yeux dériver vers le paquet, je fais la moue. Des choses à moi qui sont restées chez lui ? Je ne crois pas avoir laissé beaucoup de choses, étant donné que je ne passais pas vraiment beaucoup de temps là bas. Enfoncée dans mes pensées semi-chaotiques, revivant les derniers moments chez lui over and over again, je laisse sortir un petit "mh."

Pina s’immisce à nouveau dans ma tête lorsqu'elle reprend la parole. "Tu veux en parler ?" Mes yeux se reposent sur elle, la regardant quelques instants en silence. "A quoi ça sert ? Tu sais déjà tout." Croisant les bras sur ma poitrine, je ferme la discussion. Portant mon regard vers la fenêtre, je rumine en silence. Maman m'a toujours dit de remuer ma langue sept fois dans sa bouche avant de dire quelque chose, de peur de le regretter. J'ai toujours été trop pulsionnelle pour ça. "J'imagine que Kiran t'a déjà tout dit." Langue de vipère, à l'écrit dans mon journal, comme à l'oral.

Elle l'observe en silence, dépendant de son affection pour pouvoir créer un semblant de sourire sur son visage. Quand bien même la situation lui restait inconfortable, Pina restait elle-même, et elle ne pouvait faire autrement que d'être présente pour son amie, avec le plus de douceur possible. C'était simplement son essence même. « Tu veux en parler ? » Elle cherchait son regard, sans grand succès, sentant les émotions tourbillonnant dans la pièce. « A quoi ça sert ? Tu sais déjà tout. »

Pina haussa un sourcil alors qu'elle s’interrogeait à voix haute « mh ? Bah non, tu... » Coupée par les paroles d'Aphrodite, « J'imagine que Kiran t'a déjà tout dit. » La lufkin inspira longuement, comprenant enfin ce qu'il se passait dans la tête de sa meilleure amie. Pourtant persuadée de lui avoir déjà fait comprendre qu'elle ne choisissait pas de camp et qu'elle était là pour elle, elle s'était heurtée à plus d'un mur sur son chemin. « Aphro... Tu sais que je suis là pour toi ? » Elle se pencha un peu en avant pour chercher le regard de l'abeille, lui souriant avec douceur. « Hey, le fait que je sorte avec Kiran ne va rien changer à notre relation, à toi et moi. Pourquoi ça devrait ? Les hommes (et les femmes) n'ont jamais réussis à nous séparer, mh ? » Sa main s'ouvrit, paume vers le ciel, comme pour lui donner la possibilité de la lui prendre. « Je n'ai pas choisis son camp, et je ne veux pas choisir. Et je ne veux pas faire frais de votre relation. Et je veux être là pour toi, si tu veux bien. Comme toujours. » Elle hocha la tête avec un sourire convainquant. « I love you so much. »

Elle soupire. Je la soule. C'est certain. De toute façon, elle en a marre de moi, comme Finn en a eu marre de moi, comme Elsbeth en a eu marre de moi. C'est toujours comme ça, je pousse tout le monde à bout et ils finissent par partir. Ce n'est qu'une question de temps. Dans combien de temps est-ce que je vais devoir quitter la coloc car j'aurai poussé tout le monde à bout ? Même mon frère en a marre de moi. "Aphro... Tu sais que je suis là pour toi ?" Non, c'est faux. Concentrée sur chaque mot sortant de la bouche de la brune, je fais mine de ne pas l'écouter, fixant la fenêtre.

"Hey, le fait que je sorte avec Kiran ne va rien changer à notre relation, à toi et moi. Pourquoi ça devrait ? Les hommes (et les femmes) n'ont jamais réussis à nous séparer, mh ?" Toujours aussi faux. Ça change tout. Elle est vraiment naïve de croire que rien n'a changé. La guirlande lumineuse autour de ma tête de lit s'éteint brusquement, puis se rallume aussitôt. "Je n'ai pas choisis son camp, et je ne veux pas choisir. Et je ne veux pas faire frais de votre relation. Et je veux être là pour toi, si tu veux bien. Comme toujours." Sentant le besoin de bouger, je me lève de ma chaise et fais des allers et retours dans la petite pièce. Elle me tue, avec sa naïveté. Elle ne comprend rien, c'est pas possible !

"I love you so much." Vivement, je fais volte-face. "Non, c'est faux !" J'ai le crâne qui brûle, mes émotions perturbant le sang vélane coulant dans mes veines et teintant mes cheveux. Derrière Pina, les lampes commencent à clignoter irrégulièrement. "C'est faux et tu le sais ! Tu choisis n'importe quel camp sauf le mien ! T'es toujours fourrée avec Elsie depuis qu'elle est là, et t'en as plus rien à foutre de moi !" Je sens des larmes venir à mes yeux, sous mes joues rougies de colère, un doigt accusateur entre nous. "Et Finn, ooooh, Finn !" Emportée dans ma rage, blessée, je fais de grands gestes dramatiques. "T'as cru qu'en sortant avec son meilleur pote, ça allait rien changer entre nous ? Mais ouvre les yeux, c'est exactement ce qui se passe ! Oh Finn, si timide, si fragile, si triste, si dévastéééé..." Plus je parle, et plus ma gorge se fait sèche, une boule gonflant et gonflant. "Et tu penses à moi, parfois ? Non, la preuve, tu deviens pote avec lui ! Et moi je suis la méchante sorcière qui lui a brisé le coeur !" Contre le mur, la guirlande lumineuse clignote de manière incontrôlée et je m'assieds à nouveau sur ma chaise, fondant en sanglots.

« I love you so much. » La colère arrivant en vague dans son cœur la fit reculer, se redressant sur le lit, observant Aphrodite comme si elle venait de la frapper. « Non, c'est faux ! » D'un mouvement d'oeil, elle voyait les guirlandes s'affoler et elle aurait jurer entendre le tonnerre dans la chambre. Elle observa, interdite, la tristesse humidifiant ses yeux, sa meilleure amie lui claquer entre les doigts, défoulant sur elle toutes ses émotions, haine et tristesse, abandon, colère. « … et t'en as plus rien à foutre de moi ! » Pina voulu reprendre la parole mais la tempête était lancée et tout ce qu'elle pouvait faire, c'était attendre que ça passe. « Et finn, oooooh, finn ! »

Un instant, Pina eu peur qu'Aphrodite la mette à la porte, emportée dans la colère que jamais Pina n'avait ressenti aussi fort, et surtout, jamais à son égard. « Et tu penses à moi, parfois ? Non, la preuve, tu deviens pote avec lui ! Et moi je suis la méchante sorcière qui lui à brisé le cœur ! » Pour la première fois depuis très longtemps, la colère envahit doucement le cœur de Pina, et les larmes qui coulaient sur ses joues ne l'arrêta pas quand elle se leva d'un bon, sa voix prenant le dessus sur celle d'Aphrodite, ne lui laissant pas finir sa phrase sans qu'elle puisse parler. « ça suffit, Aphrodite ! Stop ! »

D'un coup, sa meilleure amie était assise, fondant en larmes, et elle était debout, la colère et la tristesse emplissant son cœur. D'un geste de la paume de la main vers la guirlande, elle la força à l'arrêt d'un sortilège silencieux. « Arrête un peu et ouvre les yeux, bon sang ! t'entends ce que tu dit ? » C'était peut-être la première fois qu'elle haussait vraiment la voix contre elle, ou qu'elle haussait la voix tout court. Elle découvrait la colère et l'emprise d'une tristesse amère sur son cœur. L'accent islandais prenait le pas sur l'accent contrôlé appris dans leur ancienne école, alors que sa voix tremblait un peu. « Enfin, c'est ridicule ! Qu'est-ce que tu me demandes ? D'abandonner Kiran parce qu'il est ami avec ton ex ? Je l'aime, je l'aime très fort et je n'ai aucune attention de gâcher ça parce que tu n'arrives pas à comprendre que je ne vais pas t'abandonner parce qu'il est ami avec lui ?! » Les larmes continuait de couler sur leurs joues, comme des jumelles. « tu t'enfermes dans une émotion que tu n'arrives même plus à contrôler ! Tu ne voit que ce que tu veux voir ! » En voyant sa meilleure amie pleurer à chaude larme, la colère ne pouvait évidemment pas durer longtemps et sa voix fut à nouveau bien plus douce, alors qu'elle s'accroupie devant la chaise, posant ses deux mains sur les genoux de son abeille. « T'arrêtes pas de me rejeter, Aphro ! Tu t'es persuadée de choses qui ne sont pas réelles ! Je suis toujours là ! J'ai toujours été là, non ? »

La colère de Pina se déverse sur moi comme une vague de trois mètres de haut. C'est la première fois que je la vois en colère, contre moi ou contre quelqu'un d'autre. Cette fois-ci, je sais que je l'ai perdue. "ça suffit, Aphrodite ! Stop ! Arrête un peu et ouvre les yeux, bon sang ! t'entends ce que tu dis ?" Elle ne s'est jamais mise en colère de la sorte, et dans mon esprit paniqué, je la vois m'échapper et s'éloigner. J'ai perdu Pina, je vais devoir quitter cette maison, qui était sensée être un havre de paix mais qui n'est plus que le centre d'une tornade. Je vais devoir retourner vivre à la fac. Ecoutant à moitié le discours de la Lufkin, je pleure à chaudes larmes, toujours aussi dramatique. "Tu n'arrives pas à comprendre que je ne vais pas t'abandonner parce qu'il est ami avec lui ?!" C'est pourtant ce qui se passe, non ? Elle passe toutes ses journées avec lui, ils parlent de moi, de Finn, et Kiran lui raconte à quel point c'est un garçon fragile et dévasté parce que je lui ai brisé le coeur, alors qu'il n'est pas tout blanc dans cette histoire. Relevant les yeux, je remarque qu'elle pleure, elle aussi, et ça amplifie le débit de mes larmes. "Tu t'enfermes dans une émotion que tu n'arrives même plus à contrôler ! Tu ne vois que ce que tu veux voir !" Niant en bloc les accusations, m'enfermant encore plus dans mes inquiétudes, je secoue vivement la tête.

Doucement, la brune s'accroupit devant moi, posant ses mains sur mes genoux, et je l'observe d'un regard suspicieux, incertain. "T'arrêtes pas de me rejeter, Aphro ! Tu t'es persuadée de choses qui ne sont pas réelles ! Je suis toujours là ! J'ai toujours été là, non ?" Une moue triste au visage, je hoche négativement de la tête, faiblement. "Tu passes plus de temps avec lui qu'avec moi." Par lui, je désigne évidemment mon ex. "Tu as choisi son camp." Les larmes ne coulent plus, mais mes yeux restent humides. "La preuve, c'est toi qui me ramènes ses affaires." L'idée qu'elle n'ait pas eu le choix ne me traverse pas l'esprit, aveuglée par mes blessures. "J'en veux pas de ce bordel, il fait ça seulement pour me torturer encore plus. Et pour passer pour un saint aux yeux des autres." Flammes de colère qui se rallument dans mes prunelles. "Il est pas tout blanc dans cette histoire hein ! Mais non, c'est moi, la connasse !" Prise à nouveau de sanglots, je replie mes jambes, les pieds posés sur l'assise de la chaise de bureau, les bras entourant mes genoux, le visage caché par mes cheveux.

Accroupie devant sa meilleure amie, Pina l'observait, espérant déclencher chez elle un semblant d'apaisement après la tempête d'émotions, mais c'était mal connaître la demoiselle, et surtout ne pas s'être rendue compte de l'intensité de sa peine, d'à quel point elle s'était profondément perdue en elle. « Tu passes plus de temps avec lui qu'avec moi. » La lufkin se pinça les lèvres pour ne pas relancer la guerre entre elles, cherchant simplement à l'apaiser en caressant ses genoux de ses pouces. « Tu as choisi son camp. La preuve, c'est toi qui me ramènes ses affaires. » hochant négativement la tête, pina l'observe intensément, comme pour essayer de lui faire comprendre d'un regard à quel point elle se trompait. « J'en veux pas de ce bordel, il fait ça seulement pour me torturer encore plus. Et pour passer pour un saint aux yeux des autres. » Pina fut obligée de retirer ses mains alors que sa meilleure amie se repliait toujours plus sur elle-même. Elle finit par l'imiter, restant en équilibre sur ses talons, entourant ses genoux de ses bras. « Il est pas tout blanc dans cette histoire hein ! Mais non, c'est moi, la connasse ! »

La sorcière laissa le silence s'installer quelques instants, percée par les sanglots de l'abeille face à elle. « hey listen to me, okay ? » Elle releva la tête, yeux motivés d'une nouvelle flamme, celle de la volonté. « Je ne veux pas savoir à qui la faute et pour quelle raison. Tout ce que je veux moi, c'est que tu arêtes de penser que j'ai choisis son camp. Purée, Aphrodite, on se connait depuis combien d'année ? Combien de choses on a traversés ensemble, mh ? » Pina passa ses deux mains sur son visage, effaçant les dernières traces de larmes, alors qu'elle reprenait en repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille, son regard rivé sur le sol. « Enfin j'veux dire, même notre rupture à nous, ne nous à pas séparés...Ne laisse pas une histoire d'hommes se mettre au travers de notre amitié ? » La question n'en était pas une, mais Pina commençait à douter de ses propres propos devant les refus répétitifs de sa meilleure amie. « Je peux pas te convaincre plus que ce que je t'ai déjà dit. Quand tu ouvriras les yeux tu verras que je serais toujours là pour toi. » Souffla t-elle après s'être relevée, le regard rivée sur l'amas de cheveux cachant son visage. Ses doigts se posèrent délicatement sur son épaule, dernière tentative (de la journée, du mois) pour essayer d'instaurer un contact entre elles.

Les larmes coulent à nouveau, sanglots étouffés par mes genoux. "hey listen to me, okay ?" Mon regard humide se fraie un chemin à travers les tissus pour observer ses grands yeux bleus. "Je ne veux pas savoir à qui la faute et pour quelle raison. Tout ce que je veux moi, c'est que tu arêtes de penser que j'ai choisis son camp. Purée, Aphrodite, on se connait depuis combien d'année ? Combien de choses on a traversés ensemble, mh ?" La voix de la raison est presque insupportable pour mon esprit torturé. Fermant à nouveau les yeux, je replonge le visage dans mes bras. "Enfin j'veux dire, même notre rupture à nous, ne nous à pas séparés... Ne laisse pas une histoire d'hommes se mettre au travers de notre amitié ?" Un grognement résonne dans ma gorge. Elle n'a pas écouté ce que je lui ai dit. C'est bien plus compliqué que ça. "Je peux pas te convaincre plus que ce que je t'ai déjà dit. Quand tu ouvriras les yeux tu verras que je serais toujours là pour toi." A nouveau, le doute. Car depuis des mois, je vois qu'elle n'est pas là pour moi. Elle est toujours ailleurs.

Posant mon menton sur mes genoux, je relève la tête. "Okay, fine, t'as pas choisi son camp. Mais t'as pas choisi le mien non plus. Tu peux pas dire que tu seras toujours là pour moi si tu veux pas te mêler de ça." Repoussant les larmes sur mes joues d'un geste de la main, je renifle bruyamment. "T'es toujours fourrée avec Elsbeth depuis qu'elle est arrivée, et elle me déteste." Froncement de sourcils renfrogné. "Même avant que Finn casse avec moi. Encore plus maintenant. Je sais qu'elle parle mal sur moi. Je vous entends." Cette dernière précision est peut-être un peu exagérée, puisque la seule chose que j'entends, généralement, ce sont ces chuchotements. Mais pourquoi chuchoter si elles ne parlent pas de moi ? Non, c'est certain, elles me critiquent dans mon dos.

« Okay fine. » Pina sentis son cœur se détendre un peu, le premier pas d'Aphrodite en son sens depuis plusieurs semaine lui faisant un bien fou. Rien n'était encore gagné, mais il y avait au moins à nouveau un peu d'espoir. « t'as pas choisi son camp, mais t'as pas choisi le mien non plus. Tu peux pas dire que tu seras toujours là pour moi si tu veux pas te mêler de ça. » La lufkin s'appuya contre le bureau, juste à côté d'elle, fermant ses bras contre sa poitrine. « T'es toujours fourrée avec Elsbeth depuis qu'elle est arrivée, et elle me déteste. Même avant que Finn casse avec moi. Encore plus maintenant. Je sais qu'elle parle mal sur moi. Je vous entends. »

Etonnée de sa dernière phrase, Pina ne se laissa cependant pas abattre, ayant enfin réussis à faire une brèche. Sa voix avait retrouvé sa douceur initiale, et elle faisait en sorte de se calmer, assez pour que cela influe sur sa meilleure amie. « C'est exactement la même chose qu'avec Finn, Aphro. Je n'ai pas choisis le camp d'Elsbeth, ni le tiens. Et j'ai aucune intention de le faire. » Elle releva une main comme pour lui intimer de la laisser finir, cherchant son regard avec un sourire désolé sur les lèvres. « Je comprend que la situation soit difficile pour toi. Mais Elsbeth est comme une sœur pour moi, tu le sais et tu as toujours fait avec, mh ? Qu'est-ce qui a changé, exactement ? Je t'ai demandé un million de fois si tu étais d'accord pour qu'elle vive avec nous, non ?  » Sa main retomba contre son bras alors qu'elle baissait le regard vers ses pieds nues, une pointe de tristesse dans la voix. « Depuis que Poppy est revenue, le rythme à la maison est bizarre. Tu ne me parles plus, tu t'enfermes dans ta chambre avec elle, ou dans la sienne. Tu ne manges plus avec nous. Tu refuses le p'tit dej en tête à tête du dimanche ? »

La sorcière chercha une nouvelle fois à accrocher le regard de sa meilleure amie. « Tu me manques, tu sais ? C'est juste que c'est dur pour moi aussi de te voir détester si fort des gens que j'aime de tout mon cœur, tu comprends ? » Pina enleva un poil de furet de son gilet alors qu'elle reprenait, « Et puis, j'espère que tu me connais quand même assez pour savoir que si j'avais quelque chose à te reprocher, je te le dirais, non ? »

Grognement lorsque Pina se fait à nouveau la voix de la raison. "C'est exactement la même chose qu'avec Finn, Aphro. Je n'ai pas choisis le camp d'Elsbeth, ni le tiens. Et j'ai aucune intention de le faire." Un jour, peut-être, quand la douleur de la blessure sera moins grande, peut-être que je comprendrai ses paroles. Mais aujourd'hui, alors que la boîte d'objets emplis de souvenirs de ma dernière relation amoureuse est posée de l'autre côté de la pièce, irradiant presque tellement je ressens de colère envers lui et le monde, il est trop tôt pour que j'accepte ses paroles. "Je comprend que la situation soit difficile pour toi. Mais Elsbeth est comme une sœur pour moi, tu le sais et tu as toujours fait avec, mh ? Qu'est-ce qui a changé, exactement ? Je t'ai demandé un million de fois si tu étais d'accord pour qu'elle vive avec nous, non ?" Boudeuse, énervée, je marmonne un "moui" peu convaincu. Je sais très bien ce qui a changé, mais je ne pourrais pas le dire à voix haute, pas tout de suite, pas aujourd'hui. Pas avant longtemps. Fronçant les sourcils, je replonge le visage entre mes genoux, de nouvelles larmes glissant sur mes joues aux nouvelles paroles de ma meilleure amie. "Depuis que Poppy est revenue, le rythme à la maison est bizarre. Tu ne me parles plus, tu t'enfermes dans ta chambre avec elle, ou dans la sienne. Tu ne manges plus avec nous. Tu refuses le p'tit dej en tête à tête du dimanche ?" Oui, comme d'habitude, tout est ma faute. Entièrement. Je suis la seule à pointer du doigt comme coupable. Reniflant bruyamment, je lui lance un regard noir, mes cheveux brillant un peu plus intensément de colère. "Voilà, c'est ça, tout est ma faute." Mots colères crachés avec ressentiment.

Si je cherchais à nouveau la colère de la Lufkin, je ne l'obtiens cependant pas. Elle reste étonnamment calme, et ça a le don de m'agacer encore plus. "Tu me manques, tu sais ? C'est juste que c'est dur pour moi aussi de te voir détester si fort des gens que j'aime de tout mon cœur, tu comprends ?" Nouveau reniflement en guise de réponse. "C'est comme ça, faut t'y faire." Haussement d'épaule se voulant désinvolte. Mais la Lufkin continue, on dirait que je ne l'atteins pas. Elle ne m'aime vraiment plus, c'est vraiment fini. A chaque fois que je tente de la faire réagir, elle reste stoïque, douce, et calme. Putain. Elle en a vraiment plus rien à foutre. "Et puis, j'espère que tu me connais quand même assez pour savoir que si j'avais quelque chose à te reprocher, je te le dirais, non ?" Nouveau regard noir, plein de défi. "Bah vas-y, dis moi. T'as déjà pas mal raconté ce que tu me reprochais, continue, t'es sur une bonne voie." Colérique, j'ai déplié mes jambes, la regardant de la hauteur de ma chaise, les joues humides, le regard rougit de larmes, attendant, masochiste, les nouveaux couteaux qu'elle voudra bien m'enfoncer dans le coeur.

« Voilà, c'est ça, tout est ma faute. » L'intensité de la chevelure de sa meilleure amie donne un frisson à Pina alors qu'elle retient un soupire, passant ses deux mains sur son visage, essayant de faire preuve de toute la compassion qu'elle pouvait. Reprenant alors doucement, Pina tente de lui faire comprendre le manque, la souffrance de ne plus pouvoir partager ces moments-là avec elle. « C'est comme ça, faut t'y faire. » La jeune sorcière déglutit pour ne pas se laisser touchée par ses paroles qu'elle savait fausse.

Aphrodite avait cette façon-là de se protéger, de détruire ce qui l'entourait pour garder son cœur intact, et Pina en faisait les frais aujourd'hui, mais ne comptait pas la laisser gagner. Elle chassa la tristesse de son cœur et reprit, « Et puis, j'espère que tu me connais quand même assez pour savoir que si j'avais quelque chose à te reprocher, je te le dirais, non ? » Le regard de sa meilleure amie lui glaça le sang alors qu'elle déversait une haine que Pina ne lui connaissait pas. « Bah vas-y, dis moi. T'as déjà pas mal raconté ce que tu me reprochais, continue, t'es sur une bonne voie. » Pina resta silencieuse un long moment, ses yeux cherchant à sonder ceux de sa meilleure amie.

Finalement, elle se leva en inspirant longuement, essayant de cacher le tremblement d'émotion dans sa voix. « Bon, ce n'est pas la peine, tu n'entends que ce que tu veux entendre. » La lufkin avança la main vers la joue d'Aphrodite, la posant délicatement contre sa peau seulement pour quelques secondes, avant de croiser les bras sous sa poitrine, retenant ses émotions au bout des lèvres. « Tu sais où je suis, si jamais tu veux parler. » elle lui offrit un sourire désolé, mais sincère, alors qu'elle ajoutait en islandais, les mots assez répétés pour qu'Aphrodite, depuis, sache leur signification. « ég elska pig, aphrodite. (je t'aime) »