Enfin la pause. La matiné avait été bien chargée. Et le cours de Soin Aux Créatures Magiques n’avait pas été des plus faciles. Suivre un cours de première années était un peu étrange… Surtout pour un quatrième année qui aurait dû être en septième année… Ça avait été le compromis proposé par l’université pour pouvoir prendre cette matière. Et je l’avais évidemment accepté ! J’étais content de pouvoir suivre ces nouveaux cours.

C’est donc avec la tête bien chargée mais un sourire aux lèvres que je quittais la salle de cours. Et j’avais un peu de temps avant les cours de l’après midi. Du temps qui allait me servir à nettoyer mon appareille photo. IL attendait patiemment dans ma sacoche. Et il avait besoin d’un petit peu d’entretien. Je m’étais donc installé dans la cour du rez de chaussé.

C’était calme. Les étudiants sortaient de leurs salles de classe, se baladaient tranquillement et profitait du soleil qui se faisait un peu plus présent en ce mois d’avril. C’était idéal pour être installé au soleil et sortir mon appareil. Un bon vieux hybrides Moldue que j’avais moi même modifié pour qu’il puisse faire des photos ensorcelées également. Posée sur mes genoux, mon matériel d’entretien sur le banc de pierre, je m’attelais à le démonter et le décrasser. J'avais presque fini de le remonter quand un son me fit m'arrêter.

Il s’agissait d’une voie que j avais déjà entendu et que je connaissais bien. J’avais une bonne oreille et j’avais toujours été plus doué pour ça que pour retenir un prénom. La voix provenait de la cours intérieure.J’étais presque sûr de savoir à qui elle appartenait. Même après tout ce temps. Beaucoup de bons souvenirs vinrent se rappeler à ma mémoire. Des souvenirs datant de Beauxbâtons pour la plupart. Mais il restait également la honte… Je me sentais coupable pour la façon dont les choses avaient fini entre nous deux. Trois ans plus tôt j’avais fui et ma fuite avait mis fin à notre amitié.

Pour confirmer sa présence, mes yeux se levèrent en direction de sa voix. Si j’avais beaucoup changé depuis beauxbâtons, je la reconnaissais sans problème. J’avais grandis, elle aussi. Son visage était plus celui d’une femme aujourd’hui. Mais ses boucles étaient toujours là, quand mes cheveux courts avaient laissé place à ma crinière actuelle. Pendant un instant cette vision me fit sourire. Nous étions proches à l’époque. Et malgré la distance nous l’étions resté longtemps après notre départ de France. Elle était sans doute ce qui se rapprochait le plus de ma meilleure amie et nous avions partagé beaucoup pendant de nombreuses années. Nos cours, nos passions, nos moments difficiles. Même quand nous étions sur des continents différents j’avais toujours essayé de maintenir le contact… Mais cela avait pris fin avec mon départ. Et je m’en voulais. Mais je ne savais pas si j’avais la force de le lui dire. Comme j’étais aussi incapable d'affronter son regard en face. Un regard que je ne tardais pas à croiser.

Ce fut comme un électrochoc. Mon premier réflexe fut de remettre mon appareil dans ma sacoche et de me lever. Il était peu probable qu’elle m’ai reconnu. Et pourtant le doute subsistait. Si jamais c’était le cas je n’arrivais pas à regarder les choses en face. Comme souvent depuis la mort de ma mère je faisais l’autruche, quitte à fuir devant elle. Je me levais en vitesse et partait. Mais mon sac était mal fermé.

« Et m*rde ! »

Mon appareil s’en échappa, tombant au sol dans un bruit que je n'appréciais guère. Le choc libéra la pochette de laquelle s’échappa mon matériel. Je me baissais pour le ramasser oubliant l’espace d’une seconde que Anna se trouvait à côté.