Appuyé contre la balustrade de verre de l’étage, tu scrutes ce récipient rocheux que tu as laissé à même la table centrale du séjour. Ton appartement londonien est immense, pourtant tu n’as d’yeux que pour cette relique. Offrande transmise entre les générations de ta lignée. Richesse magique, évidemment, que tu chéries avec la plus grande attention. Inconsciemment, tu réajustes la serviette que tu portes autour de la taille. Tu sors à peine de la salle de bain, douche bien méritée en guise de prémisses pour la soirée qui s’annonce. Tu redoutes cet instant bien que tu n’en laisses rien paraître.
Un long soupire, tu te redresses, paupières closes, le corps trempé, passant tes paumes contre ton faciès meurtri. Il y a cette mélodie qui résonne et emplit ton pied-à-terre. Tu te laisses porter, retournant sur tes pas pour enfiler un boxer ainsi qu’un peignoir bleu marine et satiné. T’as l’esprit tordu jusqu’au bout. Si tu comptes lui révéler une partie de ton histoire, tu vas le placer dans un état de dissonance particulier. Garder le contrôle. A tout prix. Nouant le vêtement au niveau de la taille, celui-ci laisse entrevoir une partie de ton torse sur lequel tu déposes un peu de parfum. Tu remportes toutes les batailles.
Longuement, tu observes la glace pour y contempler ce reflet décharné. Tu passerais volontiers pour un fou. L’es-tu sans doute, intrépide, te jouant des limites de l’existence. Il doit être à peine vingt-et-une heures lorsque la sonnette retentit et t’extrais ainsi de tes sombres pensées. Blackthorn ne manque pas le rendez-vous. Dans un autre contexte, tu pourrais apprécier ce détail. Mais tu comptes bien lui mettre la pression, appuyer sur cette attirance qu’il a l’air d’avoir pour ta personne. Maître chanteur.
La lourde porte finit par s’ouvrir sur le beau blond. Tes prunelles prennent un virage étincelant. « Bonsoir, Kaiden ». Tu te détournes de son passage, le bras tendu, lui signifiant ainsi d’entrer chez toi. Peu de personnes se targuent d’avoir ainsi pénétré en ces lieux. Les battants claquent, condamnant l’unique sortie. Sur la table, adjacente à la pensine se trouve une bouteille d’hydromel provenant tout droit de ton pays natal. Tu sais recevoir tes invités. Et Kaiden serait le bienvenu dans d’autres circonstances. Rien ne vous lie vraiment jusque-là. Si ce n’est ce secret. Cet ultime tabou.
« Je t’en prie, assieds-toi » l’invites-tu, l’intonation conviviale. Restant toi-même debout pour surplomber la scène comme tu aimes à le faire. « Tu prendras bien un verre de cet hydromel ? Nous avons tout le temps avant de … » Là, tu désignes d’un geste de la tête la fiole vide déposée à proximité de ta baguette et de vos verres. Celle-ci non encore pleine de ce souvenir gardé précieusement. Sans plus attendre, tu sers la boisson, cristal que tu laisses glisser en sa direction. « N’aie pas peur. Il n’est pas empoisonné ».
La référence évidente à ce qui l’amène ici. « As-tu passé une bonne journée, Kaiden ? Si je me souviens bien, tu travailles dans une animalerie, c’est bien cela ? » L’intérêt dans la voix, oui, cette envie de tout de même le connaître un peu plus. Tu finis par t’asseoir sur le canapé, ta jambe droite ramenée vers ton buste, à une distance juste suffisante pour lui accorder une vue agréable sur ton corps. T’es sacrément flippant quand tu t’y mets.
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drowning in the night x kaiden (terminé)
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Re: drowning in the night x kaiden (terminé)
Domicile d'Ephrem
Après avoir hésité toute la journée, Kaiden s’était décidé à se rendre au rendez-vous. Néanmoins, il avait pris quelques précautions. Il avait confié l’adresse et le nom d’Ephrem à son corbeau, à la manière d’un randonneur confiant son parcours à un proche en cas de souci. Étrangement, la chemise blanche bien repassée et les cheveux ordonnés d’un coup de peigne faisaient aussi partie des précautions qu’avait prises le sorcier.
Après un transplanage jusqu’au cœur de Londres, Kaiden avait parcouru les rues de la ville jusqu’au domicile d’Ephrem avec une certaine appréhension. Les doutes persistaient dans son esprit, mais il continuait. Le sorcier avait besoin d’avoir sa réponse, de chasser ou de valider les accusations qu’il portait silencieusement au loup russe.
La porte de la demeure londonienne se dessina finalement sous les yeux de Kaiden. Il était maintenant trop tard pour faire demi-tour. Kaiden frappa et attendit nerveusement qu’Ephrem vienne lui ouvrir. De la surprise se lut sur le visage du Blackthorn lorsqu’il découvrit son hôte vêtu que d’un simple peignoir, ouvert sur le torse musclé du journaliste.
_ Bonsoir… Dit-il en essayant de ne pas se laisser déstabiliser par la tenue du sorcier qui venait de lui ouvrir la porte.
Kaiden pénétra alors dans la bâtisse et observa discrètement les lieux. Son regard s’arrêta rapidement sur la pensine qui trônait sur une table. Ephrem avait donc bien l’intention de lui dévoiler ses souvenirs, mais alors pourquoi cette tenue. Kaiden ne savait pas quoi penser. Si le journaliste avait voulu le perturber, il avait réussi.
Obéissant à l’invitation, le Blackthorn s’assit sans quitter des yeux Ephrem. Il essayait de comprendre ce qu’il voulait, mais ce n’était pas facile. Kaiden était trop influençable, trop charmé par le journaliste. Il s’en rendait compte, mais il avait du mal à lutter contre cette attirance qu’il avait depuis des années.
Un sourire un brin sarcastique se dessina sur le visage de Kaiden en entendant la petite phrase d’Ephrem lorsque le verre d’hydromel glissa jusqu’au Blackthorn. Le blond trempa ses lèvres dans la boisson comme pour signifier qu’il n’avait pas peur, même si c’était loin d’être la vérité.
Le regard du Blackthorn se perdit quelques instants à observer Ephrem le journaliste s’asseyant sur le canapé. Il découvrit ainsi qu’il portait tout de même un sous-vêtement. Le rouge monta légèrement aux joues de Kaiden qu’il tenta de dissimuler en buvant une nouvelle gorgée de boisson.
_ Oui, c’est ça. Je suis le parton de Becs & Museaux. La journée a été assez calme, entretiens des cages et quelques sachets de croquettes vendus.
Si la boutique avait été calme, ça n’avait pas été le cas de l’esprit de Kaiden qui avait été bien trop obnubilé par la soirée, mais ça le Blackthorn n’était pas prêt à le confesser au responsable de son trouble.
_ Et toi ? Tu as décroché un scoop pour ton journal ? Tenta-t-il de faire lui aussi la conversation, détournant son regard sur la pensine.
Son esprit était en plein dilemme, il ne savait pas quoi faire. Une partie de lui aurait voulu croire sur parole Ephrem afin d’arrêter de s’en vouloir d’être attiré par le journaliste, une autre voulait fuir le plus loin possible et tenter de tout oublier.
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Re: drowning in the night x kaiden (terminé)
Volonté perverse que celle dont tu fais preuve lorsque tu l’accueilles à moitié nu. Docile, le Blackthorn s’est laissé guider par la profondeur de ta voix. Le bruissement du verre sur la table et ses lèvres qui touchent enfin le liquide ambré. Un peu plus et il parviendrait à te faire croire qu’il n’a aucunement peur de ce qui se trame en ces lieux. Assis, tu lui offre le loisir de t’observer. Personnage vil et narcissique, tu te complets dans le regard de l’autre. Ses joues rosies ne t’échappent pas. Et tu ne peux que jubiler de l’effet produit par ta posture.
Tu as vu juste. Il gère l’animalerie Becs et Museaux, officine devant laquelle tu peux passer de temps à autres, fonction de tes visites dans Inverness. Un tel quotidien pourrait te paraître bien vite morose pour la bête intrépide que tu incarnes. Impatient au possible, tu ne pourrais jamais t’illustrer dans un domaine comme le sien. « C’est un poste que tu occupes depuis longtemps ? » Tu descends une gorgée d’hydromel tout en fixant son regard suite à sa demande. « Je n’ai décroché aucun scoop aujourd’hui » te contentes-tu simplement tout en suivant ses prunelles vers la pensine.
La fameuse. « Cette pensine a connu mes ancêtres sur plusieurs générations. Des siècles, dit-on » ajoutes-tu enfin après un long silence. Un artéfact de grande valeur, il va sans dire. Tu te penches en sa direction, poussant le récipient de pierre vers lui, détaillant le roc du bout des doigts. « En plus des runes qui y sont inscrites, tu peux observer plusieurs têtes de loups, gravées à-même la roche. Il s’agit de l’emblème de ma lignée ». Héritage que tu chéris encore maintenant, cela peut se sentir dans tes paroles. « Chez toi, il s’agit du corbeau, c’est bien cela ? » Les mirettes relevées dont la noirceur emplissent les siennes.
Tu te redresses contre le sofa, dernière lampée avant que tu ne fasses claquer le cristal contre la table basse. Il est nécessaire que vous reveniez aux raisons premières de cette rencontre. Tu es un homme d’honneur contrairement à ce que beaucoup pourraient croire. Tu tiens tes engagements à la lettre et ce soir encore tu vas le démontrer. « Bien, tu n’es pas venu seulement pour partager cet hydromel » reprends-tu en détaillant son visage dont les traits sont remarquablement doux.
Tu laisses trainer tes pattes sur la table jusqu’à te saisir de ta fidèle baguette magique. De l’autre main, tu t’empares d’une fiole que tes phalanges enserrent avec élégance. Les paupières qui se referment dans un dernier souffle, tu rassembles le souvenir de cette période-là de ta vie. Moment sombre que tu as longtemps voulu effacer de ton esprit à l’aide d’une potion. Néanmoins, le pas n’a jamais été franchis. Tu as agi avec plus de finesse. Comme à ton habitude. Bien que rigide, le bois d’orme frémit sous la capture de tes mémoires.
La volute argentée encerclée prend vie au cœur du tube translucide, ondulant sous tes iris ténébreuses. Tu refermes le flacon d’un bouchon de liège avant de le tendre vers le blond que tu toises d’un visage insondable. Ayant repoussé la pensine vers lui précédemment, cela te donne une excuse valable pour le rapprochement que tu opères en t’installant plus près. Ta cuisse contre la sienne. Tu hausses les sourcils, mordant ta lèvre inférieure sans jamais arrêter de le fixer. « Quand tu seras prêt, il te suffit de vider son contenu dans la pensine puis d’y plonger la tête. Ce sera comme si tu assistais à la scène ».
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Re: drowning in the night x kaiden (terminé)
Domicile d'Ephrem
Un verre d’alcool dans la main, les deux hommes discutaient de tout et de rien. C’était presque étrange d’avoir cette conversation après celle qu’ils avaient eue lors de leur précédente rencontre où des menaces avaient été proférées. Pourtant, les deux sorciers se pliaient à ce petit jeu. L’un comme l’autre semblait avoir envie de mettre cette histoire derrière eux. Kaiden ne voulait pas faire d’Ephrem son ennemi. Il voulait se retirer de cette sensation de tenir un lourd secret qu’il ne pouvait pas révéler, malgré le fait que ce soit la bonne chose à faire. Il pourrait aussi arrêter de culpabiliser sur ce qu’il ressentait pour le directeur de la Chouette Enchaînée.
_ Depuis environ deux ans, je gère la boutique depuis que j’ai fini mes études. Expliqua Kaiden simplement.
Il écouta ensuite Ephrem répondre à sa question avant de lui présenter sa pensine familiale. Le Blakcthorn observa non sans curiosité la précieuse vasque de pierre gravée. Kaiden n’osait cependant pas toucher l’objet qui avait sa place dans un musée tant elle semblait ancienne et le travail de sculpture était minutieux. Le blond releva doucement la tête vers son interlocuteur.
_ Oui, le corbeau est un animal important chez les Blackthorn.
On aurait dit qu’une fable De La Fontaine était sur le point de se jouer. Le corbeau qui se laissait charmer et convaincre par le loup dans le but d’obtenir quelque chose. Il fallait espérer que la morale de cette histoire ne fasse pas au détriment du volatile.
Kaiden ne savait pas comment interpréter les regards d’Ephrem sur lui. Était-ce un prédateur qu’il avait en face de lui ou un homme qui cherchait seulement à réparer un quiproquo ? Sans doute un peu des deux, cette dualité ne rassurait pas Kaiden qui avait l’impression d’être pris dans une sorte de piège et en même temps, il appréciait l’attention et la présence du journaliste. Tout était contradictoire dans l’esprit du Blackthorn et ce dernier en avait conscience, mais il était incapable de régler ce problème.
Ephrem attrapa sa baguette et commença à extraire un souvenir de sa tête. Kaiden le regarda faire dans un silence religieux. C’était la première fois qu’il voyait ça. Il craignait aussi que la moindre erreur de concentration puisse être dangereuse. Après tout, il s’agissait de mémoire, de souvenirs. Ce n’était pas un simple sort. Lorsque l’événement marquant du mariage Volkov fut dans un flacon, Kaiden le saisit lorsque son interlocuteur lui tendit. Ephrem vint alors s’asseoir à côté de son invité, collant sa cuisse à la sienne et se mordant la lèvre inférieure en observant Kaiden. Ce dernier sentit ses joues rougir de nouveau. Cette mimique et sentir le journaliste à côté de lui, son regard qui ne le quittait pas, faisait craquer Kaiden. L’homme pour qui il éprouvait une attirance lui envoyait des signes que c’était peut-être réciproque. Néanmoins, le Blackthorn n’était pas là pour ça, il devait se ressaisir. Il tourna vivement la tête vers la pensine et retira le bouchon de la fiole et versa le contenu. Sans un mot de plus, il plongea sous visage dans la potion.
Tout devient flou autour de Kaiden. Le monde disparut avant de se reconstruire, mais le sorcier n’était plus chez Ephrem. Il était revenu des arrières lors du mariage du journaliste. Il vit ce dernier en train d’offrir un verre à sa femme, tel qu’il s’en souvenait. Le plus surprenant vu de se voir lui-même à l’âge de seize ans en train d’observer les jeunes mariés. Kaiden regardait tout autour de lui, cherchant la preuve à sa question : est-ce qu’Ephrem avait empoisonné sa femme ? Il n’y avait rien dans ce souvenir permettant à Kaiden d’en tirer la moindre conclusion. Alors pourquoi est-ce qu’Ephrem avait choisi de montrer ce souvenir au Blackthorn ? Il n’y avait rien de plus que ce qu’il savait déjà, mais soudain tout devient de nouveau flou et une nouvelle scène se dessina sous les yeux de Kaiden. Le sorcier se trouvait maintenant quelques heures après le souvenir précédente, dans une des pièces du manoir où se déroulait la réception. Cette fois-ci, le Blackthorn n’avait jamais vu cette pièce avant. Il aperçut alors deux hommes se disputaient sur le balcon. Kaiden reconnut Ephrem, mais l’autre sorcier était un parfait inconnu. La conversation ne parvenait que par bribe à Kaiden, mais il comprit que le sujet était la mort de la nouvelle Madame Volkov. Le ton monta entre les deux sorciers sur le balcon. Kaiden entendit alors clairement Ephrem accusait son interlocuteur d’avoir empoisonné sa femme et l’homme en face de lui se mit à rire. La suite se passa si vite que Kaiden ne comprit pas tout ce qu’il se passait depuis son point de vue. L’empoisonneur bascula par-dessus la rambarde du balcon. Ce qu’il se passe ensuite, Kaiden ne le vit pas. Tout redevint flou et il émergea hors de la pensine.
Le visage légèrement plus blanc qu’à la normale, le Blackthorn tourna la tête vers Ephrem. Il ne savait pas quoi dire. Ce n’était pas du tout à ce genre de souvenirs qu’il s’était attendu à voir. Pourtant, savoir qu’Ephrem n’avait pas tué sa femme le rassurait, même s’il savait maintenant qu’il était responsable de la mort d’un autre homme.
_ Tu… Ce n’est donc pas toi… Pourquoi tu n'as rien dit ?
Ce fut tout ce que Kaiden réussit à dire. Il était encore en train d’assimiler les informations qu’il venait de recevoir.
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Re: drowning in the night x kaiden (terminé)
Conjoncture abracadabrante que celle qui vous réunit pourtant ce soir. Difficile de se saisir des motivations sous-jacentes qui pourraient être à l’œuvre chez chacun de vous. Il y a ces dires, bien réels quant à eux, qui se penchent sur vos carrières respectives. Des faits tangibles pour une entente un brin irréaliste. Tu apprends, avec intérêt, que le garçon s’occupe de la gestion de l’animalerie depuis la fin de ses études, il y a exactement deux ans. « Il n’est pas rare que j’investisse dans les commerces locaux, appelle-moi si tu as besoin de fonds ». Une manière pour toi d’avoir la main mise un peu partout. Ton souhait que le plus grand nombre ait une dette envers toi.
Tu ne le diras pas, mais tu apprécies l’intérêt que porte le blond à ton histoire familiale ancrée au cœur de cet artefact magique. Le corbeau, le loup, deux êtres à la symbolique sombre. « Chez les Indiens d’Amérique, le corbeau est perçu comme étant un messager de la mort » souffles-tu en haussant les sourcils de manière incitatrice. Autrement dit ce avec qui tu joues depuis tant d’années. Cette joute audacieuse à laquelle la faucheuse n’a encore jamais remporté la guerre. Des batailles, certes. Ton esprit en porte les séquelles. Remporter la guerre, ce serait advenir à ta propre décrépitude.
Au contact de ta cuisse contre la tienne, tu surajoutes à la réaction que tu pourrais avoir en temps normal. Tu joues de cette attirance que tu perçois encore davantage au travers de ses joues rosies. Sans épilogue, le visage du magizoologiste prit le chemin de la surface cristalline pour s’y perdre un instant. Le laissant ainsi à tes mémoires funestes, tu te contentes de le surplomber d’un regard parfaitement neutre, sans aucune animosité. Tu as finalement une bonne impression à propos de Kaiden. Sauf quand celui-ci a trop bu et qu’il serait susceptible d’incarner un dangereux mouchard.
Mémoires dévoilées et en partie falsifiées par tes soins. Notamment en ce qui concerne la chute. Le retour sur la terre ferme du gérant de Becs et Museaux manquerait de te faire rire dans un autre contexte. D’une pâleur extrême, le Blackthorn clame ton innocence haut et fort comme s’il s’agissait d’un soulagement. Le sourcil haussé en sa direction, tu prends distraitement une lampée d’alcool avant que le son de ta voix résonne enfin dans la vaste pièce. « J’estime ne pas avoir à me justifier ». D’autant que surfer sur la rumeur d’un crime engendre une méfiance certaine. Un stratagème intéressant lors de négociations.
« C’est curieux, cette façon que tu as de paraître soulagé de ce que tu viens de voir. Après tout, j’ai tout de même provoqué la mort d’un être humain ». Tu réajustes machinalement un pli de ton peignoir avant de plonger tes prunelles dans les siennes. « Tu pourrais désormais jouer de cette nouvelle information contre moi … » laisses-tu entendre dans un soupire rauque. « Mais j’ai l’impression que tu ne le feras pas. Je me trompe, Kaiden ? »