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the kids aren't alright (apollon)
Sam 2 Mai 2020 - 15:37
Chances thrown
Nothing's free
Longing for what used to be
Still it's hard
Hard to see
Fragile lives, shattered dreams
Vendredi 1er mai, 18h
@apollon iraklidis
La conférence vient de se terminer, et je m'affaire à ranger les chaises, remercier les personnes ayant proposé leurs témoignages, défaire les bannières et autres drapeaux accrochés dans les branches du cerisier. Au fur et à mesure, les bénévoles de l'AECES se dissipent, retournant dans leurs dortoirs, chez eux, pour se préparer en vue d'une soirée, étudier, ou juste traîner à ne rien faire. Peu d'étudiants restent encore sous le cerisier, et je prends le temps de m'asseoir contre le tronc imposant, directement sur l'herbe. J'ai besoin de réfléchir quelques instants, me reposer et trier les pensées chaotiques de mon esprit. Depuis ma rupture, je suis une tornade d'émotions, et si pour la plupart, elles se sont calmées, j'ai parfois encore du mal à trouver un semblant de quiétude. Le thème de la conférence d'aujourd'hui était l'acceptation des personnes hybrides. Certaines venaient et témoignaient sur leur condition, comment ils la vivent, à quels problèmes ils sont confrontés. Après une introduction rapide, l'audience pouvait poser des questions, et la personne y répondait. Souvent, j'étais celle qui posais le plus de questions. En tant que présidente de l'association, j'étais en charge d'animer ce genre d'événement, et de faire en sorte que personne ne s'ennuie. L'une des personnes interrogées était une semi-vélane, et malgré le fait que mes questions soient très générales et que je posais les mêmes à chaque personne interrogée, j'ai laissé à Pina la charge d'animer cette partie du débat.
Les mots de l'intervenante tournent dans ma tête, et une foule de sensation s'entassent dans mon cerveau. L'envie, tout d'abord, car j'aimerais être aussi confiante que cette fille, consciente de sa beauté et de son pouvoir, mais réussissant à vivre avec et à ne pas douter des autres. L'angoisse, ensuite, car si je veux pouvoir être aussi confiante qu'elle, il faudrait que j'avoue à tout le monde que je leur ai menti, pour la plupart depuis des années. Depuis Beauxbâtons. Et je ne peux pas faire ça, je risquerais de perdre tout le monde, toutes ces personnes qui me sont chères. J'ai déjà perdu Finnick à cause de ça. La tristesse, enfin, alors que je me résigne au fait qu'il faudra que je reste dans le déni toute ma vie. Les larmes pointent aux coins de mes yeux, mais je lève le menton pour observer les pétales arc-en-ciel sur les branches au dessus de ma tête. Les perles font demi-tour, et du coin de l'oeil, je remarque un mouvement dans ma direction. "Oh, salut." J'essaie d'avoir un ton enjoué en voyant mon frère s'avancer vers moi, mais je ne sais pas bien cacher la tristesse au fond de ma voix.
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Re: the kids aren't alright (apollon)
Lun 11 Mai 2020 - 22:11
Pétales arc-en-ciel
_ Salut. Dit-il doucement.
Désolé de ne pas avoir pu être là, on avait besoin de moi à l’hôpital. Tout s’est bien passé ?
Le Grymm s’approcha des arbres pour aider à décrocher les banderoles en hauteur tout en gardant un œil sur Aphrodite. Apollon avait appris la rupture de sa petite sœur et de son petit ami, il y a maintenant quelques temps. Il se doutait qu’elle ne s’en était pas encore remise. Il ne pouvait pas lui reprocher. Pour être lui-même passé à travers des ruptures, il savait que ce n’était jamais facile. De plus, les pouvoirs de séduction de sa sœur ne devaient pas aider. C’était un sujet sensible et il n’était pas sûr de savoir comment l’aborder, mais c’était son rôle d’aîné de protéger sa cadette.
_ Tout ne s’est pas passé comme prévu ? Il y a eu des problèmes lors de l’animation ?
La question restait indirecte, Apollon ne voulait pas que sa petite sœur se referme sur elle-même, alors il essayait d’y aller doucement. Il faisait des efforts pour ne pas être trop envahissant, mais ce n’était pas évident. Néanmoins, il savait que prononcer le nom de Finnick ne l’aiderait pas.
_ C’est bien calme maintenant, mais j’imagine qu’il devait y avoir bien plus d’activité, il y a une heure ou deux.
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Re: the kids aren't alright (apollon)
Mar 26 Mai 2020 - 19:19
"Salut." Le ton de la voix de mon grand-frère m'énerve déjà. Il y a plein de sollicitude et de pitié et putain, j'en ai pas besoin. Alors je baisse les yeux, observant mes pieds. "Désolé de ne pas avoir pu être là, on avait besoin de moi à l’hôpital. Tout s’est bien passé ?" Haussant les épaules, je fais la moue. "C'est pas grave. Oui ça s'est bien passé." Petit hochement de tête pour donner le change. Car en vrai, je ne peux pas nier que ce festival est, pour le moment, un succès. Il n'y a eu aucun souci de sécurité (merci les aurors) ou de cri de révolution conservatrice. L'association a vu ses recettes grimper en flèche, ce qui pourra nous aider à financer plusieurs nouvelles actions. J'ai déjà plusieurs idées : sanctuaire pour animaux et créatures magiques exploitées, hotline d'aide, voire aide juridique pour les personnes victimes de violences. D'un regard distrait, j'observe Apollon s'affairer à démonter le reste des banderoles, puis je ferme un peu les yeux, me préparant mentalement à devoir passer un mauvais moment à me faire tirer les vers du nez par mon frère. Et je préférerais clairement que les vers restent dans mes narines.
"Tout ne s’est pas passé comme prévu ? Il y a eu des problèmes lors de l’animation ?" Froncement de sourcils. Il n'a pas entendu ce que je viens de lui dire ? "Je viens de te dire que ça s'est bien passé !" Agacée, je conçois que je lui ai répondu un peu trop brusquement, mais il a qu'a écouter quand je lui parle. Pour un futur médicomage, c'est abusé qu'il ne sache pas écouter les gens. A moins qu'il n'y ait que moi qu'il n'écoute pas ? Le Grymm a l'habitude de mes sautes d'humeur, cependant, et donc ne semble pas se formaliser de ma remarque, puisqu'il continue d'un air détaché. "C’est bien calme maintenant, mais j’imagine qu’il devait y avoir bien plus d’activité, il y a une heure ou deux." Déjà exaspérée par mon frère et ses manières détournées de me faire cracher le morceau, je soupire bruyamment. "Oui, yavait pas mal de monde. On a vendu une centaine de cookies, c'est cool." Mon attitude ne correspond pas vraiment aux paroles qui sortent de ma bouche, j'ai presque l'air blasée. Mais comme je ne peux pas vraiment envoyer bouler mon frère comme je le ferais avec un gars relou, je tourne à moitié la tête vers lui. "Tout va bien à l'hôpital ?"
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Re: the kids aren't alright (apollon)
Ven 12 Juin 2020 - 18:34
Pétales arc-en-ciel
_ C’est une bonne nouvelle ça ! Dit-il avec enthousiasme pour essayer redonner un peu le sourire à sa sœur.
Car si les mots étaient positifs, l’expression sur le visage d’Aphrodite semblait dire tout le contraire. Il s’était passé quelque chose, mais ça n’avait pas l’air d’avoir un lien avec le festival. Apollon n’a pas eu le temps de poser une autre question, sa sœur détourna l’attention sur lui. Il sourit doucement avant de répondre.
_ Oui, comme d’habitude. Un collègue est tombé malade, il lui fallait un remplaçant, rien de plus.
Il s’approcha de sa sœur tout en commençant à enrouler un morceau de banderoles autour de sa main. Il s’appuya contre un arbre et posa son regard sur Aphrodite.
_ Je suis content que le festival se soit bien passé, mais il y a quelque chose qui te tracasse, non ? Tu sais bien que tu peux me parler. Je suis bien trop vieux pour aller vendre la mèche sur quoi que ce soit à Papa et Maman. Commença-t-il avec sérieux.
Je veux simplement t’aider. Je n’aime pas te voir dans cet état.
La patience était une des qualités du Grymm, il était prêt à passer la soirée avec sa petite sœur pour qu’elle s’ouvre à lui. Ensuite, il aviserait de ce qu’il pouvait faire pour l’aider. Il était son protecteur, son grand-frère et il était aussi têtu qu’Aphrodite.
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Re: the kids aren't alright (apollon)
Sam 25 Juil 2020 - 12:20
Mon frère bout d’envie de m’interroger, de m’emmerder assez, soit pour que je m’énerve et le laisse en plan là, soit que je cède et lui explique pourquoi je suis dans cet état bizarre. Triste, énervée, admirative, perdue. Mais il est assez compréhensif pour répondre à ma question sur l’hôpital. La réponse est banale, cependant, et je hoche simplement la tête pour lui signaler que j’avais entendu sa réponse. Et bien sûr, comme je reste silencieuse, Monsieur reprend la parole, concentrant à nouveau la conversation sur moi. Qu’est-ce que je peux le détester, parfois ! « Je suis content que le festival se soit bien passé, mais il y a quelque chose qui te tracasse, non ? » Soupirant, je lève les yeux au ciel. C’est évident, pourquoi cette nécessité de demander une confirmation ? Il est vraiment chiant parfois.
« Tu sais bien que tu peux me parler. Je suis bien trop vieux pour aller vendre la mèche sur quoi que ce soit à Papa et Maman. » Perplexe par ses paroles, je fronce les sourcils, fixant toujours l’herbe à mes pieds. Pense-t-il que j’ai fait une connerie, et que c’est pour ça que je suis dans cet état ? En même temps, me souffle une petite voix dans mon crâne, tu ne lui donnes pas d’informations, c’est normal qu’il s’attende au pire. « Je veux simplement t’aider. Je n’aime pas te voir dans cet état. » Concédant un point à ma petite voix, je hausse les épaules en baissant les armes pour le moment. « C’est rien, c’est pas grave. » Est-ce que ça sera assez pour lui ? Probablement pas. Il est vraiment relou, Apollon, il va demander des précisions. « C’est juste quelque chose que quelqu'un a dit cet après-midi. » Voilà, assez précis, mais pas trop. Peut-être qu’avec ça, il me laissera tranquille. « Mais ça va aller, faut pas prendre tes airs de psychiatre pour ça. » S’il y a quelque chose que je ne veux pour rien au monde, c’est qu’il me psychanalyse. Trop affreux, comme sentiment. Allez, changeons de sujet à nouveau. « J’ai croisé ton mec hier, au fait. » Est-ce qu’Apollon est vraiment en couple avec ce gars ? Aucune idée. Mais il veut m’emmerder, et je sais comment me défendre.
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Re: the kids aren't alright (apollon)
Ven 7 Aoû 2020 - 10:30
Pétales arc-en-ciel
_ Tu sais qu’au moindre souci, je suis là pour toi, pour t’aider. Tu n’as pas à gérer ça toute seule. C’est à ça que sert la famille.
Il n’eut pas vraiment le temps d’en dire plus ou d’insister, Aphrodite changea de sujet, mettant Watson sur la table. Apollon afficha une expression de surprise, il ne s’était pas attendu à ça. Il ne savait même pas que sa sœur s’était rendu compte qu’il fréquentait quelqu’un. Il fut pris de court.
_ Ah ? Lâcha-t-il.
Puis, il reprit contenance. Il demandait à sa sœur de ne pas garder de secrets avec lui, il se devait d’en faire de même. De plus, avec Watson, il avait l’impression que les choses pourraient aller loin, qu’il était possible de construire une vraie relation. En tout cas, c’était la tournure que semblaient prendre les événements.
_ Tu parles de Watson ? Je sais pas encore si on peut dire qu’on est vraiment ensemble. Dit-il avec sérieux.
Mais, ça en prend la tournure.
Cette relation naissante le rendait heureux et un léger sourire se dessina sur son visage en pensant à l’Ethelred. Mais très vite, il se reprit et se focalisa de nouveau sur sa petite sœur.
_ Tu as essayé de changer de sujet. C’est de toi dont on parlait. Si ce que les gens te disent t’affecte de la sorte, c’est que ce n’est pas rien.
Il croisa les bras sur son torse, fixant du regard Aphrodite. Il s’était laissé distraire un instant, mais ce n’était pas suffisant pour lui faire oublier que la jeune Iraklidis n’était pas au mieux de sa forme.
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Re: the kids aren't alright (apollon)
Dim 23 Aoû 2020 - 17:45
"Tu sais qu’au moindre souci, je suis là pour toi, pour t’aider. Tu n’as pas à gérer ça toute seule. C’est à ça que sert la famille." Si j'avais pu rouler mes yeux jusqu'à l'arrière de mon crâne, je l'aurais fait. Il a encore une fois rien compris à ce que je lui ai dit. Comment il pense réussir en médecine s'il ne sait pas écouter les gens, je ne sais pas. Blasée, je change de sujet. "J’ai croisé ton mec hier, au fait." La tête qu'il tire, prouvant qu'il ne s'y attendait pas, me tire un sourire en coin. "Ah ?" J'ai tiré le gros lot avec ce sujet, je crois. Il a l'air tout perdu pendant un instant, avant de reprendre son air sérieux. "Tu parles de Watson ? Je sais pas encore si on peut dire qu’on est vraiment ensemble. Mais, ça en prend la tournure." Je hoche la tête pour lui indiquer qu'on parle bien du même mec. Après tout, de qui d'autre on parlerait ? Il me semble pas que mon frère soit assez sociable pour sortir avec deux mecs à la fois. Ca ferait deux fois moins de temps devant ses bouquins, c'est pas possible !
"Tu as essayé de changer de sujet. C’est de toi dont on parlait. Si ce que les gens te disent t’affecte de la sorte, c’est que ce n’est pas rien." Comme à chaque fois que j'emmerde un tant soit peu mon frère, j'ai retrouvé un peu le sourire, et je secoue vigoureusement la tête, le pointant du doigt. "Non non non, c'est toi qui changes de sujet là ! Pourquoi vous êtes pas ensemble encore, hein ? Qu'est-ce que t'attends ? Profite, t'as pas besoin de savoir si le gars est vraiment intéressé par toi ou pas. Fonce." Sans m'en rendre compte, j'ai avoué une partie de mes problèmes. A vrai dire, Apollon pouvait très certainement deviner que c'est de ça, dont il s'agit depuis le début. Il a l'habitude. Mon sourire s'évanouissant doucement, je replonge un regard sérieux vers l'herbe. Soupir. "Personne ne m'a rien dit de méchant. Mais... Tu penses qu'il se passerait quoi, si les gens savaient ?" Malgré le fait que nous parlions Grec, je n'ose pas être plus précise que ça. L'habitude de garder un secret depuis très longtemps. Selena a bien fait son coming out il y a quelques jours, sur la fresque coopérative. Bon, on s'en doutait tous un peu, mais je pense que ça lui a fait du bien de l'avouer. De se libérer de ce secret, un peu, avec quelques personnes. Peut-être que je ressentirais la même chose ? Ou bien, peut-être que je m'attirerais encore plus les foudres des personnes que j'aime ?
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Re: the kids aren't alright (apollon)
Dim 6 Sep 2020 - 11:27
Pétales arc-en-ciel
Soudainement le sujet changea et il n’était plus question de la cadette Iraklidis, mais de l’aîné de la famille et de l’homme avec qui il passait du temps dès que le planning des deux étudiants le permettait. Apollon répondit à la question de sa sœur, mais rapidement il essaya de recentrer la conversation. Ce n’était pas lui dont il était question à l’origine, mais bien d’Aphrodite. Étrangement, cela fit sourire la jeune femme.
_ Ne t’inquiète pas pour moi, je sais ce que je fais. Chacun avance à son rythme. Si tu veux foncer, fonce. Si tu veux prendre ton temps, prends-le. Il ne faut pas se mettre la pression avec ça.
Le Grymm n’était peut-être pas un expert en relation amoureuse, mais il en avait eu quelques-unes qui s’étaient plutôt bien passées. Néanmoins, il savait aussi qu’il n’avait pas le don de sa sœur. Il ne faisait pas retourner toutes les têtes sur son passage, ce qui était bien plus simple pour évaluer l’attirance véritable d’une personne.
Si les gens savaient ? C’était donc encore et toujours ce mal être qui torturait Aphrodite. Cette chose dont le Grymm cherchait une solution depuis des années.
_ Je pense nous avons la chance d’être dans une université avec des gens ouverts d’esprit. Sans doute, ils seront surpris en l’apprenant, puis ils retrouveront leur comportement d’avant avec toi.
Il se rapprocha doucement de sa sœur et posa ses mains sur les épaules de cette dernière et plongea son regard dans le sien.
_ Ton ascendance, ton pouvoir ne change pas qui tu es. Si les gens t’aimaient sans le savoir, alors il n’y a pas de raison qu’ils ne t’aiment plus en ayant conscience. Sinon, ce n’étaient pas des amis, seulement des profiteurs dont tu n’avais pas besoin dans ta vie. Qui tu es, ce que tu es n’a rien d’affreux ou de terrible, au contraire, tu as quelque chose de plus que les autres non pas.
Il se tut quelques secondes avant de reprendre, un air grave sur le visage.
_ Et si n’importe qui ose te manquer de respect, je m’occuperai de lui et jamais il ne recommencera.
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Re: the kids aren't alright (apollon)
Sam 3 Oct 2020 - 22:04
Contourner le problème. Changer de sujet. Ignorer les questions persistantes. J'ai toujours fonctionné de cette manière. Mais la récente nouvelle de la nature de Selena, ainsi que la conférence d'aujourd'hui, dans laquelle différentes personnes témoignaient de leur vie d'hybride, cela me force à me poser ces questions, que j'évite soigneusement depuis la fin de mon enfance. Peut-être que c'est le moment, finalement, de dire aux autres ce que je leur cache depuis des années. Ou bien peut-être qu'il est trop tard. Depuis le temps que je connais Pina, comment le prendrait-elle si elle apprenait que je lui mens depuis le début ? Sur les raisons de notre rupture, puis sur les raisons de toutes les autres ruptures que j'ai endurées ? Et cela avec tout le monde : Elsbeth, Nate, Mary, et tous les autres. Et Poppy, celle que je considère comme ma soeur depuis mon arrivée au dortoir des abeilles. L'ambiance à la maison est déjà pesante, ai-je envie de risquer de l'alourdir encore plus avec des révélations éprouvantes ?
"Je pense nous avons la chance d’être dans une université avec des gens ouverts d’esprit. Sans doute, ils seront surpris en l’apprenant, puis ils retrouveront leur comportement d’avant avec toi." Soupir. Je n'en suis pas si sûre. Apollon l'a toujours su, que j'avais ce don, hérité de notre mère. Il ne peut pas savoir comment les gens réagiront. Déjà un peu triste et angoissée par l'après-midi qui vient de passer ainsi que la discussion que nous avons, ces sensations sont décuplées par le geste de mon frère, me forçant à le regarder dans les yeux. "Ton ascendance, ton pouvoir ne change pas qui tu es. Si les gens t’aimaient sans le savoir, alors il n’y a pas de raison qu’ils ne t’aiment plus en ayant conscience. Sinon, ce n’étaient pas des amis, seulement des profiteurs dont tu n’avais pas besoin dans ta vie. Qui tu es, ce que tu es n’a rien d’affreux ou de terrible, au contraire, tu as quelque chose de plus que les autres non pas." Chacun de ses mots me percute en plein coeur et s'amoncellent pour former une boule, grossissant progressivement dans ma poitrine, dans ma gorge, poussant les larmes aux coins de mes yeux, flouant mon regard, distinguant finalement deux, puis trois grand-frères devant moi.
"Et si n’importe qui ose te manquer de respect, je m’occuperai de lui et jamais il ne recommencera." Cette dernière phrase, voulue menaçante, me tire cependant un gloussement mouillé. Quelques larmes échappent de mes paupières et je les efface rapidement d'un mouvement de la main. "Arrête, tu fais pas si peur." Mais dans mon regard, dans ma posture, les mots que ma conscience refuse de formuler à voix haute : merci d'être là, merci de t'occuper de moi, merci de ne pas me juger, merci mon frère.- RP terminé