Il faisait bon, on était déjà en mai après tout et le printemps avait pointé le bout de son nez. Euphrasie aimait le printemps, elle aimait les fleurs, le soleil et la lumière si particulière qui accompagnaient cette saison. Elle aimait cette atmosphère délicate et poétique qui se glissait dans les légères brises et la douceur qui émanait de la nature qui éclot. Euphrasie aimait le printemps et elle comptait bien en profiter pour passer du temps dehors, à profiter de cette atmosphère sucrée.
Et c'est exactement ce qu'elle faisait, en ce mercredi après-midi ensoleillé, dans le parc de l'université. Elle avait invité Pina, une de ses meilleures amies pour passer la fin de journée ensemble, autour d'un pique-nique et de leurs révisions. Elles faisaient souvent cela lorsque les beaux jours arrivaient et c'était devenu une sorte de rituel implicite entre les deux françaises depuis qu'elles s'étaient rencontrées. Enfin, depuis que leurs chemins s'étaient recroisés plutôt. En effet, elles avaient étudié en même temps à Beaux-Bâtons et si elles n'avaient pas été amies à cette sombre période de la vie d'Euphrasie, elles s'étaient rapprochées à leur arrivée à Hungcalf, tissant avec les jours une lien fort et doux.
Il devait être à peut près 13h lorsque la sorcière était entrée dans le parc, le nez en l'air, profitant des senteurs harmonieuses des fleurs que le vent lui amenait en caressant son visage qu'elle avait laissé à l'air libre. Elle s'était coulée dans une robe fluide aux motifs herbacés un peu vieillots qu'elle avait cousu quelques semaines plus tôt à partir d'un vieux drap trouvé en friperie. Ses longs cheveux roux étaient à moitié détachés, ondulant gracieusement dans son dos tandis que deux mèches s'accrochaient dans un petit noeud fait du même textile que son vêtement. A son bras, un large panier qu'elle avait agrandi magiquement se balançait au rythme de ses petits pas joyeux. Si elle n'avait pas été autant tatouée, on aurait pu la croire tout droit sortie d'une gravure désuette déterrée entre les pages jaunis d'un livre à l'eau-de-rose.
Euphrasie s'enfonça un peu dans le parc, et s'arrêta lorsqu'elle eu atteint leur endroit favoris, qui par chance était vide aujourd'hui. Elle déposa le panier sous le grand pommier en fleur et commença à en vider le contenant. Elle étala la nappe crème aux rayures vert jade que lui avait offert son amie à Noël en prévision de leurs sorties printanières puis y déposa ce qu'elle avait amené. Des fraises, des patisseries qu'elle avait confectionnées ce matin et un citronnade maison dans laquelle flottaient des glaçons enchantés. Le salé, c'était à Pina de ramener, comme d'habitude.
Une fois qu'Euphrasie fut satisfaite de son installation, elle récupéra une de ses broches ensorcelées, celle représentant une autoharpe et lui rendit sa taille normale avant d'enlever ses chaussures et de courir vers la rivière qui coulait à quelques mètre de là. Elle s'assit tout au bord, ses pieds caressant doucement les galets, les yeux brillants alors que l'eau glacée chatouillait ses orteils. Elle se mit à jouer doucement, chantonnant sans vraiment y faire attention, comme ça, pour le plaisir, son regard se baladant sur l'herbe piquetée de fleurs, les ombres que formait le soleil en se répercutant sur les feuilles des arbres et la couleur bleu du ciel se reflétant dans les reflets argents du ruisseau.
Euphrasie sourit, Pina allait bientôt arriver.
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Pique-nique, printemps et procrastination [TERMINE]
@"Pina Jakobsen"
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Re: Pique-nique, printemps et procrastination [TERMINE]
tenue et coiffure — Nichée au creux des bras de son amant, sur une des grandes fenêtre de la cour intérieur, Pina sourit, ses doigts glissant dans les cheveux délicieusement longs de @Kiran Blackthorn. Le souffle chaud de l'été chatouille le vent du printemps sur leurs peaux alors qu'ils profitent d'un moment à deux. Là sur ses genoux, le temps s'arrête alors qu'ils discutent, elle, jouant avec les doigts du garçon, lui, caressant sa cuisse de sa main libre. Ils sont sereins, ils sont si bien. Les passants comme un bruit ambiant, l'effervescence des examens vibrant dans les couloirs. Elle le quitte néanmoins après un regard à sa montre, s'éclipsant pour son rendez-vous de l'après midi avec Euphrasie. Avec délicatesse, ses doigts glissent sur sa joue alors qu'elle l'embrasse, promesse de le retrouver plus tard. D'un mouvement agile, la sorcière saute de la fenêtre, récupère son sac et ses chaussures, gardant ses pieds nus sur le contact froid de la pierre.
Après un dernier regard, elle se fond dans la masse d'étudiants, se laissant guidée jusqu'au parc de l'université ou l'herbe fraîche du printemps chatouille sa peau nue. Sans vraiment chercher, parc qu'elle sait déjà où trouver son amie, Pina se dirige vers le grand pommier, près de la rivière, et y trouve déjà la couverture et les bonnes choses posées au sol. Elle y dépose son sac et ses chaussures happée par les quelques notes mélodieuses lui parvenant aux oreilles. Avec un sourire, la sorcière fouille dans son sac pour y trouver son appareil photo argentique, précieux trésor moldu offert par son père. Haeja se faufila hors du sac pour sauter sur son épaule, lui arrachant un léger rire. En silence, elle suivit les notes pour s'arrêter à quelques mètres d'Euphrasie, s'accroupissant dans l'herbe pour prendre quelques photos de son amie. Qu'elle était belle, ainsi vêtue, se fondant parfaitement dans le tapis de nature. Le petit animal d'un blanc immaculé glissa dans l'herbe et se faufila jusqu'à son amie, grimpant sur ses genoux avant de se faufiler entre ses bras, fouinant dans son cou, comme à son habitude.
Pina se rapprocha en rigolant, capturant encore une photo de son amie avec l'animal au creux des bras. « C'était super beau. » Dit-elle par rapport à ce qu'elle jouait. Pina s'accroupit à côté d'elle, posa l'appareil avant d'embrasser d'un chaste baiser sa joue, lui offrant un doux sourire. « Comment ça va ? » dit-elle en se relevant, redressant d'un ourlet son jean pour s'avancer dans l'eau avec un plaisir non feint. « J'espère qu'Haeja ne t'a pas fait peur. » La sorcière se retourna vers @Euphrasie Till'Orian avec un sourire malicieux, sifflant légèrement pour attirer l'animal, qui grimpa sur la main qu'elle lui avait tendue, venant se nicher sur son épaule.
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Re: Pique-nique, printemps et procrastination [TERMINE]
« Quand j'ai marché, dans l'allée, des sequoias »
Alors qu'Euphrasie entonnait le dernier couplet, elle sentit une petite bête poilue se glisser contre elle. Elle rit au milieu des notes, tendant son visage vers Haeja, la petite hermine de Pina, qui en profita pour se frotter contre elle, tout naturellement. La sorcière adorait l'animal, et ne ratait pas une occasion de l'avoir entre ses bras.
Tout en finissant de chanter, elle tourna la tête pour regarder sa maîtresse, qu'elle avait entendu approché.
Elle s'arrêta, laissant vibrer sa voix quelques instants, et observant Pina la prendre en photo.
Pina la photographiait souvent, et Euphrasie était toujours fascinée par la beauté de ces images. Elle s'y voyait différement qu'en réalité, plus belle, plus forte, plus confiante, comme les autres la voyaient peut-être.
La brune se pencha ensuite pour embrasser chastement la joue de la rouquine tout en la complimentant sur ce qu'elle venait de chanter, la faisant rosir légèrement. Ce qu'elle venait de jouer était une composition en français qu'elle n'avait jamais chanté à personne, et savoir que cela plaisait à une de ses amis les plus proches la touchait.
Pina s'installa à côté d'elle, relevant son jean et posant ses pieds dans l'eau.
« Comment ça va ? Demanda-t-elle avant d'ajouter avec un sourire malicieux, j'espère qu'Haeja ne t'a pas fait peur. »
Euphrasie répondit à son sourire, et répondit en laissant s'échapper la petite bête qui retournait sur l'épaule de sa maîtresse.
« Il fait beau, t'es là, Haeja m'a fait un câlin, tu aimes ma nouvelle compo et y'a plein de trucs bon à manger. Je crois que ça va oui, Commença-t-elle en riant avant de rassurer son amie et de continuer,
Et toi ? Vu ton sourire tu as vu ton amoureux...
Aucun rapport, mais j'adore ton bandeau, ça te va très bien. »
Tout en parlant Euphrasie avait poussé sa guitare sur le côté et l'avait posée dans l'herbe pour venir tremper ses mains dans l'eau et jouer avec les caillou.