Perdre la boule sous le cerisier yéyé [Zahia Saouli]

Perdre la boule sous le cerisier yéyé

With Zahia

Roosje est toute guillerette, oui encore, après tout pourquoi être triste surtout un jour comme celui-ci où il fait si beau, et où un gigantesque cerisier aux mille couleurs trône en plein milieu de la forêt du domaine universitaire ? La petite dame a toujours beaucoup estimé les actions qu’entreprenaient les associations de l’université, et une fois n’est pas coutume, il en est de même pour celle-ci, prôner la tolérance, le respect des différences et l’amour de tous est un message qu’elle a toujours eu en son cœur, n’étant pas une femme qui juge facilement, bien au contraire. C’est ce qui fait la richesse du monde, les petites meringues au chocolat, les tartelettes au citron, bien plus acides ou encore les fondants au chocolat épicé. Il faut de tout pour faire un monde, et les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Alors Roosje est présente à cette petite fête, mais pas simplement comme simple spectatrice, elle a amené sa petite table ronde et s’est posé près du cerisier, avec un vrai turban sur la tête, rose fushia et un immense faux diamant épinglé dedans, on dirait presque une voyante de l’est de l’Europe, mais sa petite taille, son teint de peau clair et son rire indécrottable la démasquent pour n’importe qui la connaît ne serait-ce que de nom. Elle a amené un plateau avec des muffins aux couleurs de l’arc-en-ciel, et aux goûts tous différents, certains sont à la myrtille, d’autres au citron, d’autres encore au chocolat, et plus étonnant elle en a même fait à la betterave et d’autres encore au poulet. Eh oui, parce que tous les goûts doivent être dans la nature, mais que les visiteurs se rassurent, tous ces muffins sont parfaitement consommables, et même ceux au poulet, ce sont les seuls qui sont salés et ils ont un délicieux goût de poulet fumé et de pop corn, un mélange sucré-salé qui va faire des ravages la petite grosse dame en est persuadée.

Mais ce n’est pas la seule surprise qu’elle a réservée aux visiteurs qui seraient assez fous pour venir ce qu’elle faisait là, elle avait aussi ramené sa boule de cristal, et celle-ci reflétait avec délice les couleurs de l’arc-en-ciel que contenait le cerisier. Elle y voyait avec amusement les désirs, les rêves de ceux qui passaient à proximité, mais aussi la météo du lendemain, un temps nuageux mais chaud et sec, ainsi que les visiteurs qu’elle allait accueillir. Eh oui, une boule de cristal peut faire un très beau miroir quand on le veut, permettant de voir qui s’approche sans même lever la tête. D’ailleurs…

ZAHIA !

Oui, car le professeur de vol arrivait à proximité, et Roosje n’allait pas manquer d’alpaguer sa collègue. Avec un sourire contre lequel on ne peut grogner, ce serait malpoli. La jeune femme se baladait seule et Roosje voulait un peu de compagnie, alors elle invita sa collègue à se rapprocher. Non, elle n’avait pas le choix. Oui, elle allait devoir supporter la bonne humeur de Roosje.

Venez donc, approchez, j’ai fait des petits muffins pour la journée, et je suis sûre que vous ne résisterez pas à une petite lecture de votre avenir dans ma boule de cristal, n’est-ce pas ? Ne faites pas votre timide ma grande !

@Zahia Saouli

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(@roosje de booij) Toute de noir vêtue, Zahia n'avait fait aucun effort pour se prêter au jeu des couleurs de l'arc-en-ciel, en cette journée organisée par l'université et les associations estudiantines. Ses cheveux relevés en une queue de cheval haute, la professeure de vol observait les élèves et professeurs aux stands, souriant intérieurement de cette bonne humeur ambiante. Elle restait néanmoins discrète, cherchant du regard sa fille qu'elle savait être présente aujourd'hui. Bien qu'elle ne la surveille pas, la mère ne pouvait s'empêcher de chercher à localiser Inès, comme pour se rassurer que son retour était bel et bien réel. En approchant de l'énorme cerisier, la sorcière secoua doucement la tête, l'air agacée d'avoir des pétales dans les cheveux, jusqu'à se résigner par le nombre et les laisser envahir sa chevelure de jais.

En passant devant un des stands, elle lu rapidement la banderole pour l'égalité, le partage et l'amour, affichant un sourire poli à l'étudiante qui essayait de faire approcher la foule. Ses yeux se posèrent sur @Inès Saouli. Elle se fit discrète en passant derrière elle, ne voulant pas la déranger, alors qu'elle était en train de parler avec d'autres sorcières, l'une étant d'une beauté touchante, remplis de dessins sur la peau, et l'autre, plus discrète, presque banale. Jugeant les jeunes femmes d'un regard néanmoins protecteur, elle passa son chemin.

Alors qu'elle s'apprêtait à dépasser l'arbre géant, La sorcière sursauta à l'entente (ou plutôt au cri lui déchirant les oreilles), de son nom : « ZAHIA ! » Elle posa alors dramatiquement sa main sur son cœur en tournant la tête au ralentis, fusillant du regard sa collègue, si extravagante et bruyante, pourtant très gentille, qu'était Roosje. « Venez donc, approchez, j'ai fait des petits muffins pour la journée, et je suis sûre que- (...) » L'algérienne n'écouta que d'une oreille alors qu'un petit soupire passa la barrière de ses lèvres, alors qu'elle s'approchait avec un petit sourire en coin. « Oh, bien sur Roosje, je meuuuurt d'envie de savoir ce que vous « voyez » dans votre boule. » Elle avait mimé les guillemets, montrant par là pour la énième fois qu'elle ne croyait pas un brin sa collègue. Se prêtant néanmoins au jeu, Zahia vint s'asseoir face à elle, croisant ses bras et ses jambes, posant son regard pleins de défi sur la sorcière. « Magnifique turban, De Booij. » dit-elle simplement avec un sourire, avant de montrer du menton la boule de cristal. « Alors, que me réserve mon glorieux avenir ? »

Perdre la boule sous le cerisier yéyé

With Zahia

Pour sûr s’il y avait bien une enseignante différente de la petite Roosje c’était bien Zahia, déjà quelle tristesse tout ce noir, à croire qu’elle avait peur de la couleur la petite boule de gomme, c’était bien dommage pour une journée sur le thème de la couleur et de la diversité. Un peu triste aussi, elle était peut-être en deuil qui sait ? Mais pas de soucis, Roosje la voyante était là pour mettre des paillettes des couleurs dans sa vie. Tout dans cette scène tirait au comique, entre la prof croquemort au milieu de tant de couleurs, la dame au turban plus gros que sa tête (et ça c’était un vrai défi), et l’interpellation de cette dernière. L’effet comique en fit d’ailleurs rire plus d’un, certains même se moquèrent mais Roosje ne s’en formalisait pas, au moins elle donnait le sourire et c’était ça le principal n’est-ce pas ? D’ailleurs, elle ne fit même pas attention aux gestes dramatiques de sa collègue que déjà elle lui proposait des petites pâtisseries pour qu’elle puisse se régaler. On ne pouvait décemment être heureuse et bien dans sa peau sans avoir croquer dans une de ces merveilles, c’était sans doute pour cela que la petite grosse dame était tout le temps si joyeuse et survoltée, à sauter dans tous les sens, elle les mangeait à la pelle ces gâteaux. Heureusement, elle en avait suffisamment fait pour ne pas tout finir à elle toute seule. Albert aurait encore râlé, même si tout le monde savait qu’il aimait les formes de sa petite bouboule.

Alors que Zahia approchait, Roosje épousseta les quelques miettes qui étaient tombé sur sa boule de cristal et se mit en position, jambes arquées (oui même assise), et les bras en parapluie au-dessus de la boule de cristal, offrant au visiteur un gros plan déformé de son nez. Elle ne s’interrompit que pour répondre à sa collègue.

Je suis certaine que vous avez fort envie de connaître votre avenir, mais ne mourrez pas Zahia, ça serait tellement triste, et je n’ai pas de funeral cake sur moi ! Mais merci, ce turban est un cadeau de mon époux quand nous sommes allés en Espagne, c’était MA-GNI-FI-QUE. Vous connaissez l’Espagne ? Ses empañadas, sa paëlla, son turon… Ah le turon je peux en manger des livres entières si on ne m’arrête pas ! J’aurais peut-être dû en apporter d’ailleurs. Vous aimez le turon Zahia ? c’est à peine sucré, mais Albert refuse que je mette du miel dessus, il dit que si je fais ça je vais devenir une vraie meringue suisse, c’est bon pourtant la meringue non ?

Oui, elle était toute fofolle la Roosje, alors on ne l’arrêtait plus, quitte à saouler (saouli). Mais elle était repartie dans la lecture de sa boule de cristal, sortant une petite langue rose de ses lèvres.

Mais approchez-vous Zahia, et mettez vos mains comme les miennes. Allez approchez, je ne vais pas vous manger, j’ai mangé mon goûter de 15h, le prochain n’est que dans 30 minutes !

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Quand bien même elle jouait l'effarouchée, Zahia appréciait sa collègue (de loin, et pas longtemps) pour sa bonne humeur, et elle ne pouvait pas mentir en parlant de sa bonne pâtisserie, adoptée même par la plus dure des juges : sa mère. Elle s'assit sur la chaise en la regardant faire, amusée et loin d'être impressionnée. La tête de sa collègue, déformée par sa boule, était maintenant gravée dans la mémoire de Zahia, qui grimaça en soupirant légèrement, lui demandant ce que lui réservait son avenir.

Et plus Roosje parlait, plus Zahia écarquillait les yeux, s'avançant légèrement sur sa chaise afin de planter son regard sur la drôle de sorcière en face d'elle. La voilà qui baragouinait sur les souvenirs de famille, la nourriture et tout un tas d'autres choses que Zahia eu tôt fait d'oublier, soupirant longuement en passant deux doigts sur ses yeux, déjà fatiguée de l'expérience. Elle ignora toutes les questions en répondant simplement d'un silence, déclinant les confidences et les confiseries.

« Mais approchez-vous Zahia, et mettez vos mains comme les miennes. Allez approchez, je ne vais pas vous manger, j'ai mangé mon goûter de 15h, le prochain n'est que dans 30 minutes. » La professeure de vol lui offrit ses mains, en suivant ses instructions en levant les yeux au ciel « Ravie de ne pas être à votre goût je doit dire. », en se faisant la réflexion que son mari devait être d'une patience à toute épreuve. Elle savait certainement d'où Ymkje tenait toute son énergie.

Mar 22 Sep 2020 - 15:27

Perdre la boule sous le cerisier yéyé

With Zahia

Roosje était connue pour sa langue volubile et ses grands gestes assez peu utiles et plutôt maladroits. Mais c’était un amour de chou à la crème et elle aimait sincèrement quiconque passait dans son entourage géographique proche. Même ceux qui étaient réfractaires à sa bonne humeur en prenaient pour leur grade, le tout dans la bonne humeur. Elle ne faisait même pas exprès d’être aussi marrante, elle ne se rendait pas compte d’avoir l’air d’un clown ambulant et même si elle l’avait su, elle en aurait sûrement ri à gorge déployé, avec ce rire caractéristique entre le cri du dauphin et le couinement du cochon qui attire tous les regards, certains de moquerie, d’autres de gêne. Roosje était faite comme ça, une vraie boule de massepain, bien sucrée et bien écoeurante parfois, mais elle ne s’en rendait pas compte, elle ne voyait pas ainsi que Zahia était déjà épuisée par la flopée de mots qui s’échappaient de sa bouche à une allure folle. Le silence s’opposait frontalement à la trop bruyante petite grosse dame, ce qui ne l’empêcha pas d’imposer à Zahia de s’approcher pour lire son avenir. Exaspérante ? Sûrement beaucoup.

Oh ne vous inquiétez pas ma petite chouquette, les filles j’ai essayé ça dans ma folle jeunesse avec Albert mais ça n’a jamais été totalement à mon goût. Allez allez, donnez moi vos minettes.

Minettes, oui ses mains quoi. Roosje fronça les sourcils, sentant le blocage que faisait sa collègue face à son art. Elle voyait plusieurs reflets masculins, des hommes, plusieurs hommes tourmentaient apparemment la vie de Zahia. Elle ne s’en fit pas mystère.

Ma petite je vois bien des choses… Des visages masculins, des traits durs, et des ombres beaucoup d’ombre. Tu m’as l’air contrariée petite chouquette, comme si ton cœur et ton esprit n’étaient pas tranquilles. Des soucis en amour ? Des obstacles peut-être ? Des interrogations ?

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Mar 13 Oct 2020 - 0:35

Dans un meilleur jour, Zahia aurait pu passer un bon moment en la compagnie volubile de sa collègue, mais le jour portait sur ses épaules un reste morose qu'elle n'avait pas réussis à laver avec une bonne tasse de café, aussi subissait-elle les jérémiades à grande aide de soupire et de mesquinerie douce, offrant les paumes de ses mains à roosje dans un geste conciliant. « Oh, ne vous inquiétez pas ma petite chouquette, les filles j'ai essayé ça dans ma folle jeunesse avec Albert mais ça n'a jamais été totalement à mon goût. Allez, allez, donnez-moi vos minettes. »

Zahia haussa lentement un sourcil alors que le sourire perçait son visage, à mesure que Roosje parlait de ses aventures. Pour le coup, elle aurait pu en dire plus, la Saouli troquant volontiers sa séance de divination pour essayer d'imaginer sa collègue plus jeune. Une pensée féline s'envola directement pour la diplomate, alors qu'elle se demandait si roosje se doutait d'une attirance pour la gente féminine. La discussion prit bien vite une autre tournure, Roosje se concentrant sur les doigts fins de sa collègue, sa mine se faisant plus sérieuse. « Ma petite je vois bien des choses... des visages masculins, des traits durs, et des ombres, beaucoup d'ombres. Tu m'as l'air contrariée petite chouquette, comme si ton cœur et ton esprit n'étaient pas tranquilles. Des soucis en amour ? Des obstacles peut-être ? Des interrogations ? »

Piquée à vif, Zahia retira rapidement ses mains, son regard sombre venant buter contre le visage arrondie de sa collègue. Le ton sarcastique quitta ses lèvres en un mécanisme de défense avant qu'elle n'ai pu se raviser, « Il ne faut pas être devin pour lire sur mon visage que je suis contrariée, ou fatiguée, ou que j'ai des choses en tête. Enfin, Roosje, ne joue pas à ce jeu là avec moi. » Se forçant à chasser de son esprit toute trace des hommes se jouant de ses nerfs, de son cœur et de sa patience, elle regarda plutôt au loin en soupirant.

Jeu 12 Nov 2020 - 17:14

Perdre la boule sous le cerisier yéyé

With Zahia

Il en fallait beaucoup pour décourager et démoraliser Roosje, surtout qu’elle adorait ce genre de petites fêtes où le seul message qui était à communiquer était l’amour des autres. C’est qu’elle aimait voir des sourires (et des ventres bien remplies), alors rien n’aurait pu lui faire perdre son sourire, même la plus sceptique de ses collègues. Et elle était têtue ! Elle savait bien que c’était en insistant que l’on obtenait de bons résultats, pour preuve, à force d’insister la voilà en train de tenir les mains de sa collègue pour y lire l’avenir. Mont de vénus, ligne de vie, ligne d’amour, ligne du destin, mont de Mercue, ligne de tête … tout y était, mais c’est surtout le versant amoureux qui avait attiré l’œil de la voyante. Des complications, des contrariétés, un cœur qui n’était pas tranquille, voilà ce qu’elle voyait dans les mains de Zahia, et le lui dire ne lui attira pas vraiment sa bienveillance, bien au contraire. Car dès les mots prononcés, la voilà qui retirait ses mains à toute allure, comme si elle venait de se brûler sur le métal d’un chaudron resté trop long sur le feu. Ce fut bien la seule chose qui pouvait faire froncer les sourcils de Roosje : le déni et le repli sur soi. Ce n’était jamais bon.

Ecoutez ma petite chérie, je ne suis pas là pour vous faire du mal ou vous agresser. Je sens que vous n’allez pas bien, et ce n’est pas à votre visage que je le lis mais à vos mains et à ce que je perçois comme tension dans votre bulle psychique. Les voyants sont très sensibles à ces bulles. Je peux vous aider, mais mettez-y du vôtre. Prenez donc un gâteau, le sucre adoucit les mœurs.

Roosje essayait de calmer sa collègue comme on calme un petit chat en train de feuler, elle n’avait pas peur de se prendre un coup de griffe car déjà elle reprenait calmement la main de la jeune femme en face d’elle pour examiner la paume.

Votre ligne de cœur est très proche de votre ligne de tête, auriez-vous du mal à exprimer vos sentiments ? On dirait que vous manquez également de confiance en vous, mais pourquoi donc ma petite luciole ?

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Mer 25 Nov 2020 - 11:12

Zahia avait détourné la tête pour éviter de fusiller sa collègue du regard, ses mains finissant leurs courses sur ses cuisses, serrées l'une contre l'autre à s'en faire blanchir les phalanges, à essayer de rester assise une minute de plus sur cette chaise. Sa mâchoire était serrée, et à mesure qu'elle entendait sa collègue parler, son regard s'assombrissait. « Écoutez ma petite chérie, je ne suis pas là pour vous faire du mal ou vous agresser. Je sens que vous n'allez pas bien, et ce n'est pas à votre visage que je le lis mais à vos mains et à ce que je perçois comme tension dans votre bulle psychique. Les voyants sont très sensibles à ces bulles. Je peux vous aider, mais mettez-y du vôtre. Prenez donc un gâteau, le sucre adoucit les mœurs. »

Mettez-y du vôtre ? Zahia avait tourné lentement la tête vers la sorcière, la colère commençant lentement à ronger le peu de patience qui restait dans son cœur. D'un geste vif, elle avait relevé une main pour la pointé sur sa collègue, mais déjà celle-ci avait profiter de l'occasion pour l'entourer des siennes, affermissant sa prise sur son poignet pour tourner sa paume vers le ciel. « Votre ligne de cœur est très proche de votre ligne de tête, auriez-vous du mal à exprimer vos sentiments ? On dirait que vous manquez également de confiance en vous, mais pourquoi donc ma douce luciole ? »

C'en était plus que ce que Zahia pouvait supporter. Elle se releva d'un bond en se libérant la main alors que la chaise raclait les graviers derrière elle, « ça suffit ! » les mots avaient claqué l'air avec force alors qu'elle la fusillait du regard, incapable de voir que Roosje disait vrai. Elle n'était pas prête à faire face à ses sentiments, et encore moins à les partager avec quelqu'un, aussi rajouta t-elle plus calmement, du moins c'était l'effet qu'elle essayait de donner à sa voix qui grondait « Faites donc vos prédictions sur les élèves plutôt que de me faire perdre mon temps. »

Zahia fit volte-face, le noir total de sa tenue contrastant encore plus fortement avec les couleurs flamboyantes du stand de sa collègue alors qu'elle se frayait un chemin entre les élèves, fusillant le moindre sorcier qui aurait pu poser sur elle un regard curieux. La Saouli n'était pas d'humeur, et Roosje en payait le prix.

terminé pour zahia, trop sanguine pour pouvoir rester
elle aura envoyé un petit mot d'excuses avec des pâtisseries, plus tard dans la semaine, au bureau de roosje.

Lun 8 Mar 2021 - 16:05

Perdre la boule sous le cerisier yéyé

With Zahia

Roosje était bien trop guillerette pour s’apercevoir de l’état de furie dans lequel elle était en train de mettre sa collègue, elle ignorait tout de ce sentiment de colère fulgurante, étant bien plus atteinte pour des excès de gourmandise que de colère dans sa vie de tous les jours, ou parfois des excès d’attention envers ses fifilles bien entendu. Pourtant, tout était parti d’un bon sentiment, Roosje était là pour dire la bonne aventure à qui voulait l’entendre et sa collègue émettait de sérieux doutes quant à ses dons de voyance, alors pourquoi semblait-elle si touché par quelque chose qui ne devrait au final que peu d’importance à ses yeux ? Roosje n’avait pas perçu que le geste de la main de la jeune femme était tout sauf une invitation à lire les lignes de sa main, et pourtant voilà qu’elle s’y était attelée, pressée de lui livrer son avenir ou lui monter que la divination n’étai pas qu’un art de bonne femme mais que l’on pouvait y prêt un certain crédit. Roosje était une petite bonne femme ronde très gentille, mais elle ne plaisantait pas avec l’avenir, et elle était capable de lire l’avenir dans n’importe quel support, que ce soit une assiette sale, le pli d’une chemise ou même le sens du vent dans les cheveux. Bon c’était aussi peut-être l’excès de sucre qui la faisait divaguer, mais bref. Mais elle comprit bien vite son erreur quand elle sentit le retrait brusque de la main de Zahia de ses petites mimines. Comme si elle venait de la brûler à l’acide, aurait-elle été trop loin ? Certains étudiants s’étaient retournées sur elles, surpris de cette scène, tout comme Roosje qui en restait muette comme une queue de poire, les lèvres formant un o parfait. Sa voix était menaçante et Roosje sut qu’il n’était pas nécessaire d’insister, certains sorciers ne sont pas prêts à accepter les portes que le destin leur ouvre, elle ne pouvait pas les y forcer, ce serait comme forcer un diabétique de manger une part de tarte au sucre. Perdre son temps ? Roosje aurait pu s’en offusquer, mais il lui en fallait bien plus. Renverser un gâteau par exemple, ou la priver de son bocal de cookies aux trois chocolats, là c’était une offense suprême.

La sorcière partir dans un mouvement sombre qui contrastait encore plus de la lumière multicolore du stand de la petite boule de gomme qu’était Roosje. Inquiète, elle devait se ressaisir. Elle ne trouva rien d’autre que de bourrer sa bouche de chamallows pour se calmer, ce qui rendit son élocution plus difficile quand une jeune fille qui avait l’âge de sa fille vint lui demander son avenir à son tour. Roosje chassa le souvenir de Zahia pour se concentrer sur les tâches de rousseur de la jeune fille, en faisant attention de ne pas s’étouffer entre deux marshmallow.

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FIN

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