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Love is not a victory march it's a cold and it's a broken
Mer 24 Mar 2010 - 23:24
Riley J. Fitzgerald & Tyler M. Jackson
- « La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité. »
Alfred de Musset.
Tout était noir, l’air commençait à manquer, il n’y avait aucun moyen de sortir de cette pièce dès plus oppressante, il n’y avait aucun moyen de trouver l’espoir de s’en sortir mais, en même temps à quoi cela pouvait bien servir ? Sortir pour quoi faire ? Pour aller où ? La noirceur était mon quotidien & m’asseyant au milieu de cette pièce j’attendais ma fin. Celle qui annoncerait que mon histoire était finit, que les ennuies ne seraient que des vagues souvenirs, si j’avais de la chance peut-être que mon cœur réapparaitrait dans ma poitrine & qu’il ne s’agirait plus d’un trou béant mais, la chance n’était pas quelque chose qui m'était destinée. Elle était plutôt du genre à me fuir pour être remplacé par sa rivale malheur. Celle-ci correspondait tellement mieux à ce que l’on pourrait appeler destin, mon destin n’était pas dans le bonheur, je savais que je pouvais rendre heureux les gens, je le savais mais, leur refus incessant laissait deviner que je n’étais qu’un simple pion dans ma propre déchéance. Une cigarette apparu, les cendres incandescentes étaient la seule source de lumière mais, c’était également un dernier plaisir qui pouvait mettre accorder, allongé contre le sol froid & inconfortable de ma prison imaginaire, je portais ce qui signait mon arrêt de mort à mes lèvres, profitant pleinement de ce doux poison qui s’infiltrait dans mes poumons. Je ne voyais rien, la seule chose qui se distinguait était le bout de ma cigarette, cette cigarette qui m'aidait à vider le peu d'oxygène qu'il restait dans cette pièce. Étrangement je savais que sans oxygène je finirais pas mourir mais, je n'avais pas peur, j'avais même un petit sourire sur le visage. Pourquoi avoir peur ? Il ne s'agissait-là que de ce même rêve incessant qui hantait mes nuits depuis un moment déjà. Ouvrant lentement les yeux, j’étais bien sur mon lit, ce n’était qu’un rêve, un simple rêve, je ne pouvais pas appeler ça un cauchemar, ça n’avait rien d’horrible pour moi. Soupirant je fixais de nouveau le plafond de ma chambre attendant que l’heure soit arrivée pour aller en cours.
Le temps s’écoulait lentement & j’avais donc parfaitement le loisir de retourner mes pensées de long en large, de me torturer l’esprit & l’âme. De me rappeler la perfection de son visage, de la sensation de ses yeux dans les miens, de mes mains parcourant son corps, de mes lèvres avides des siennes. Je me rappelais aussi la sensation de vide qui m’avait envahi quand elle m’avait annoncé qu’elle avait couché avec son demi-frère, les flashs qui me rappelaient peu à peu l’intégralité de notre histoire … Trop tard sans doute. Comment avoir la vie gâchait par deux évènements liés l’un avec l’autre, si je n’avais pas été dans cette forêt je n’aurais jamais prit un méchant coup de patte de la part du loup-garou, je n’aurais pas été amnésique & ne l’aurait pas oublié, peut-être qu’à ce moment-là elle ne serait jamais allé voir son demi-frère. Peut-être que c’était entièrement de ma faute en faite, en ne levant pas la main dans la grande salle, nous n’en serions pas là mais, l’univers est encore bien trop complexe pour que je me pose autant de question. Avec un sérieux mal de tête naissant, je me retournais dans mon lit dans l’espoir de retrouver un certain état de léthargie. Pourtant, il n’y avait aucune chance que ça arrive, dans deux heures, peut-être trois je devrais me lever pour aller en cours, pour recommencer un rituel bien inutile. Vivre pour vivre, pas vivre par plaisir. D’ici quelques heures je me lèverais pour manger un bout, partir à Hungcalf & faire ce que je faisais depuis quelques jours, ignorer la présence de Riley dans ce bâtiment, faire comme si elle n’existait pas. Il parait que l’ignorance est pire que tout, c’est aussi un très bon moyen de se protéger selon moi, si on ne voit pas on ne peut pas prendre conscience.
Après quelques semaines de rupture à vivre dans un isolement quasi totale, un week-end à Paris voilà où j'en suis. Pathétique était un mot qui aurait très bien pu décrire mon état. J’aurais pu faire semblant, cela aurait marché sans grande difficulté. Après tout nous sommes à Hungcalf, chaque personne de cette école porte un masque & personne n’a envie que les autres sachent ce qu’il y a dessous, alors personne ne serait venu savoir ce qu’il y avait sous le mien. Seulement je ne voulais pas être comme toutes ces personnes qui passent leur temps à mentir aux yeux du monde, ceux qui finissent par se perdre entre la personne qu’ils sont & celle qu’ils montrent à tous. Alors, oui je suis totalement pathétique mais, ce n'est pas bien important après tout dans quelques temps pour cœur finirait bien par arrêter de saigner en permanence, elle trouverait quelqu'un d'autre, la vie reprendrait son cours & la noirceur disparaitrait en partie. Enfin tout du moins c'est ce que j'espérais, la réalité serait sûrement tout autre mais, l'espoir n'a jamais tué personne. Après quelques heures de réflexions entrecoupaient par de bref moment de sommeil, je me levais enfin pour me préparer. Avalant rapidement un simple café avec un biscuit, je me prenais une longue douche pour que l'eau chaude fasse son effet sur mon cerveau embrumé. Cette semaine j'avais été tranquille puisque Riley avait été absente, selon les rumeurs elle aurait fait une tentative de suicide mais, elle serait partie directement après avoir eu l'autorisation de partir de l'infirmerie en Italie & avec Lust Whitaker. La vie reprenait déjà son cours, celle que j'aimais éperdument dans les bras de celui que j'aimais sans aucun doute le moins, qu'elle triste ironie du sort & qu'elle déchirure à mon cœur d'apprendre ça. Soupirant légèrement, je prenais mes affaires pour partir en cours. Une longue journée allait m'attendre une fois de plus, seulement aujourd'hui il y avait un changement majeur par rapport à la semaine dernière … Elle serait dans les murs du château & j'aurais une chance de la croiser dans un couloir, dans la salle commune des Summerbee, partout où j'irais elle pourrait y être & mon cœur n'avait pas besoin de voir sur son visage les marques de son voyage sous le soleil chaud d'Italie.
La fin de journée était arrivée plus rapidement que prévue finalement, sans encombre également puisque je n'avais pas vu une seule de ses délicieuses mèches blondes dans mon champs de vision. Il fallait également avoué que j'avais vécu cette journée comme un solitaire, mon repas s'était déroulé dans la cuisine après l'heure de grande influence, quand j'avais eu un trou dans mon emploi du temps je l'avais passé dans la bibliothèque. Je reprenais mes habitudes au fur & à mesure, m'isolant de tout & de tout le monde. Pourtant à cet instant précis je n'avais pas envie de rentrer chez moi pour retrouver mes ténèbres, Hungcalf était ma prison comme mon échappatoire & ce soir son rôle serait de m'aider à me faire oublier tout ce qui pouvait la concerner. La musique était mon deuxième échappatoire & mes jambes savaient où me guider pour le réconfort que j'attendais, traversant la porte je laissais tomber mon sac sur le côté alors que la musique commençait à emplir la pièce. Non je ne voulais pas qu'il joue cette musique si déprimante, je voulais jouer de la musique, du piano. Jouer de ce somptueux instrument, parcourir de mes longs doigts fins le clavier, pouvoir faire retentir une douce mélodie dans la pièce. Je voulais retrouver ce sentiment de contrôle que j'avais quand je jouais de la musique, la mienne encore plus. Sans attendre, j'escaladais l'estrade où se trouvait les instruments pour me mettre sur le tabouret en face du piano à queue, un silence s'installa alors que je commençai à jouer tranquillement de la musique. Une musique beaucoup plus joyeuse raisonna dans la pièce, mes doigts se promenaient sur les touches avec une facilité déconcertante & le son qui s'en dégageait me transportait ailleurs, loin de cette salle & loin de mes problèmes. Durant plusieurs dizaines de minutes, j'enchainais différentes mélodies, jouant sans m'arrêter pour ne que les idées noires reviennent, je finis tout de même par m'arrêter. Lorsque je recommençais, c'était une tout autre mélodie qui s'échappa, j'avais pendant longtemps écris & imaginé cette chanson, il était temps de voir ce qu'elle pouvait donner.
« yes she's all that i see and she's all that i need and i'm out of my league once again. »
Cette chanson je l'avais bien évidemment écrite pour elle, après tout pour qui d'autre aurais-je pu l'écrire ? Ma voix s'éteignit lentement en même temps que le son du piano, bientôt les instruments reprirent leur rôle habituel & recommencèrent à jouer. Au bout de quelques secondes, je me retournais tranquillement pour partir de cette pièce & rentrer chez moi, je n'avais plus rien à faire ici après tout. Riley se trouvait là, en face de moi, avec sa beauté habituelle. Mon cœur s'emballa à sa simple vision, il n'aimerait probablement qu'elle ou n'aimerait personne d'autre aussi fort, chaque partie de son corps déclenchait en moi des réactions qu'aucunes autres ne pouvaient imiter. Mais, c'est cette même personne qui déclenchait en moi une douleur intense à mon cœur, celui recommençait à saigner par les fines entailles qu'elle avait fait en m'avouant son péché. Mon regard d'abord tendre se fit plus dur, même froid. Dans un petit rictus j'engageais la conversation sans aucun tact & sans aucune envie de la voir sourire.
« Bonjour briseuse de cœur. Alors les italiens sont comment au lit ? Ah pardon … Je devrais plutôt te demander si Lust est un bon coup. Mais, qu'importe de toute façon, tu me répondras sans aucun doute que ce n'est plus mes affaires maintenant. »
Mes paroles étaient directes, j'étais froid. La vengeance par les mots ne m'apporterait rien, de toute façon rien ne pourrait changer la situation actuelle. Je savais que je n'aurais pas dû dire ces mots, que je n'aurais pas dû être comme ça mais, être gentil avec elle, la voir sourire. Non simplement l'imaginer dans les bras de Lust me donnait envie de vomir, être gentil avec elle à cette instant précis aurait relevé du miracle & les miracles n'existent pas. Alors, dans un élan de connerie profond je me comporterais probablement comme un imbécile qui ne mérite qu'une bonne baffe mais, je préfère la baffe que cette image d'elle se laissant aller dans les bras de son demi-frère & dans ce de Lust. J'aurais même préférais être aveugle plutôt que de l'avoir dans la tête seulement, mon imagination avait déjà fait son travail.
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