- InvitéInvité
Checkmate et échec au roi (PV Lux)
Jeu 25 Mar 2010 - 22:40
LUX&LUST
Dix-huit heures : l'après-midi touche à sa fin et libère de son ventre gargantuesque la nuée d'étudiants trop bien repus de leurs cours. J'avais pour ma part une migraine désagréable venant cogner contre la paroi de ma boîte crânienne, à m'en rappeler chaque afflux de sang venant remonter à mes tempes ; le manque de sommeil sans doute, dû à de trop nombreuses nuits blanches cumulées et quelques soucis néanmoins évaporés... du moins pas tous. Mon regard fauve se détourna de la fine silhouette de Meteora alors qu'à ma table, une voix amicale et familière appela mon prénom pour mieux me sortir de ma léthargie absente ; mes rétines interrogatives et naturellement froides se posèrent sur l'ombre de Stewart, qui me rappela alors à la soirée à laquelle il m'invitait. Il ne s'agissait guère, pour une fois, d'un énième rassemblements de débauchés s'évertuant à vider les bouteilles et feindre de vivre quelque chose de grand à travers trop d'excès, mais au contraire une soirée plus vouée à l'esprit : la salle des jeux nous était grande ouverte pour ce rassemblement nocturne et sage. Plissant un instant le nez, j'allais pour refuser l'invitation, n'aimant guère les lieux trop studieux ni même la compagnie en surnombre d'intellos tels que Stewart, je redoutais de passer la soirée la plus atrocement plate et ennuyeuse de toute ma vie, néanmoins le regard implorant acheva de me décider.
« Allez... tu me dois bien ça. Je t'ai aidé à passer tes sachets, la dernière fois. »
« ... Et tu fais une mule pitoyable » soufflais-je d'un soupir las avant de poser ma fourchette dans mon assiette à peine touchée. « Pourquoi tu tiens tant à ce que je vienne ? »
« Ce genre de soirée, tout le monde pense que c'est pour les intellos.... Mais bon sang Lust si tu savais, nous aussi on a de sacrés canons ! » Face à l'emportement de Stewart, j'eus un rire bref et ouvertement méprisant par la simple pensée d'un rassemblement de demoiselles à la tête pleine mais au physique ingrat. Arquant les sourcils dans un manque de conviction certain, je le laissais néanmoins continuer. « Toi tu es populaire, si tu viens, ça nous donnerait un coup de main pour redorer notre image, tu vois... »
« Et alors quoi, tu veux que je fasse partie de votre putain club d'échecs ? »
« Tu as les capacités. »
« Bien sûr que je les ai. » répliquais-je d'une tirade monstrueusement assurée et arrogante. « Mais tu rêves... »
Le grincement de ma chaise au sol alors que je me levais d'un soupir et d'un regard méprisant affola Stewart qui cogita d'une fureur intensive. Je ne me voyais guère néanmoins aller à ce genre de soirée qui, quand bien même devait être pourvue de personnes bien plus intéressantes et biens moins superficielles que j'avais l'habitude de côtoyer, ne constituait pas mon univers. Je me trouvais déjà bien agacé de partager ma table avec un jeune homme de sa trempe, véritable puits de connaissance mais impopulaire et tête de turc au possible, pour m'adjoindre à cette fichue soirée qui s'annonçait mortellement ennuyante. J'avais beau avoir pour moi un esprit relativement tolérant, mon côté junkie ne pouvait se détacher de cette vision complètement clichée des jeunes gens tels que Stewart, alors même que l'on me qualifiait comme un petit génie et que j'étais loin d'en être le pur stéréotype. Tournant ainsi les talons, je m'éloignais du jeune garçon qui à mes yeux me servait bien plus de mule que d'ami, petite marionnette prise à mon jeu pour mon seul bien être et me servant seulement d'outils à mes trafics peu scrupuleux, lorsque la voix vive et hésitante de ce dernier résonna en écho, dans l'ultime volonté de me retenir.
« Lux sera là ! » fit-il alors que je me retournais étonné. « Tu sais... la... Russe. » balbutia-t-il sous mon regard de braise, ne comprenant sans doute pas quelle erreur il avait ainsi pu dire pour me voir soudain si glaçant. « ... je pensais qu'elle t'intéressait, à la façon dont tu la regardes... »
« De quoi tu parles ? » lançais-je alors d'une voix sèche et agressive, mué dans une mauvaise foi accablante.
« ... dont tu la regardais. » rectifia Stewart afin d'éviter mes foudres. « Je comptais lui demander de venir. »
Et le pauvre naïf de marquer une pause, déglutissant difficilement dans l'attente de ma réponse comme je le toisais de mon regard hivernal et carnassier. La simple évocation du prénom de la demoiselle m'arrachait des frissons de colère vive et noire, alors même que l'aube de notre relation avait été autrefois si unique et ambiguë : je voyais la jeune fille comme étant celle qui s'était rie de moi avant de fuir, pour finalement revenir pour d'obscures raisons. Serrant la mâchoire dans un tic d'agacement, je finis enfin par libérer un sourire en coin qui se fit sombre et rancunier.
« Bien... je viendrais. »
Le jeune homme libéra son stress d'un soupir de soulagement, comme je sortais du réfectoire pourvu d'un rictus carnassier et d'un regard de prédateur : je me repaîtrais ce soir de la demoiselle par le biais d'une simple altercation entre nous. Car je voulais en effet savoir, comprendre son départ soudain, ce pourquoi elle s'était fichue de moi, et pourquoi pas ressasser une quelconque vengeance par amusement. Perdu dans mes pensées sombres qui m'octroyèrent néanmoins une satisfaction malsaine, je ne fis pas attention à mes camarades qui, ayant appris que je me rendais à cette soirée assagie, commencèrent à sérieusement soumettre l'idée de s'y rendre à leur tour. Echappant néanmoins à ma cour d'hypocrites, je passais enfin le seuil de la salle de jeux aux alentours de vingt heures, une veste sombre posée sur ma chemise blanche immaculée afin de feindre un semblant d'attitude posée. Car j'imaginais déjà les réactions craintives mais discrètes de nombres d'invités dans la pièce ayant été sans doute maintes fois mes tête de turcs attitrées pour certains, lorsqu'ils verraient leur ancien bourreau et l'actuel junkie que j'étais, passer le seuil de leur antre. M'appropriant ainsi par ma simple présence arrogante le seul lieu qu'il leur restait probablement et dont je ne m'étais pas encore autoproclamé maître dans toute mon outrecuidance agaçante, je posais mes rétines ambrées sur les environs, lorsqu'enfin je l'aperçus. Un tressaillement rageur vint attaquer mon palpitant lorsque je reconnus la belle mais aujourd'hui détestable Lux, assise seule et pensive face à une table d'échecs : si belle une fois plongée dans ses pensées, et à la fois si imbuvable à mon coeur. Mon parfum épicé me précéda dans mon sillage alors que je m'avançais d'un pas assuré vers la jolie Russe, le regard froid et la prestance certaine, avant de tirer une chaise et de m'assoir face à l'étrangère. Mes yeux observateurs se posant sur le plateau, je levais ma voix basse et grave dans un timbre alangui et pourtant terriblement glaçant, lorsque mes mots à double sens vinrent trancher le silence de sa réflexion.
« Ne laisse pas ta Reine sans protection, c'est la pièce la plus importante du jeu... Même s'il est tentant de l'éloigner le plus loin possible du Roi pour venir duper les fous. » sifflais-je d'une voix glaçante avant de relever mes obsidiennes sur la demoiselle.
« Allez... tu me dois bien ça. Je t'ai aidé à passer tes sachets, la dernière fois. »
« ... Et tu fais une mule pitoyable » soufflais-je d'un soupir las avant de poser ma fourchette dans mon assiette à peine touchée. « Pourquoi tu tiens tant à ce que je vienne ? »
« Ce genre de soirée, tout le monde pense que c'est pour les intellos.... Mais bon sang Lust si tu savais, nous aussi on a de sacrés canons ! » Face à l'emportement de Stewart, j'eus un rire bref et ouvertement méprisant par la simple pensée d'un rassemblement de demoiselles à la tête pleine mais au physique ingrat. Arquant les sourcils dans un manque de conviction certain, je le laissais néanmoins continuer. « Toi tu es populaire, si tu viens, ça nous donnerait un coup de main pour redorer notre image, tu vois... »
« Et alors quoi, tu veux que je fasse partie de votre putain club d'échecs ? »
« Tu as les capacités. »
« Bien sûr que je les ai. » répliquais-je d'une tirade monstrueusement assurée et arrogante. « Mais tu rêves... »
Le grincement de ma chaise au sol alors que je me levais d'un soupir et d'un regard méprisant affola Stewart qui cogita d'une fureur intensive. Je ne me voyais guère néanmoins aller à ce genre de soirée qui, quand bien même devait être pourvue de personnes bien plus intéressantes et biens moins superficielles que j'avais l'habitude de côtoyer, ne constituait pas mon univers. Je me trouvais déjà bien agacé de partager ma table avec un jeune homme de sa trempe, véritable puits de connaissance mais impopulaire et tête de turc au possible, pour m'adjoindre à cette fichue soirée qui s'annonçait mortellement ennuyante. J'avais beau avoir pour moi un esprit relativement tolérant, mon côté junkie ne pouvait se détacher de cette vision complètement clichée des jeunes gens tels que Stewart, alors même que l'on me qualifiait comme un petit génie et que j'étais loin d'en être le pur stéréotype. Tournant ainsi les talons, je m'éloignais du jeune garçon qui à mes yeux me servait bien plus de mule que d'ami, petite marionnette prise à mon jeu pour mon seul bien être et me servant seulement d'outils à mes trafics peu scrupuleux, lorsque la voix vive et hésitante de ce dernier résonna en écho, dans l'ultime volonté de me retenir.
« Lux sera là ! » fit-il alors que je me retournais étonné. « Tu sais... la... Russe. » balbutia-t-il sous mon regard de braise, ne comprenant sans doute pas quelle erreur il avait ainsi pu dire pour me voir soudain si glaçant. « ... je pensais qu'elle t'intéressait, à la façon dont tu la regardes... »
« De quoi tu parles ? » lançais-je alors d'une voix sèche et agressive, mué dans une mauvaise foi accablante.
« ... dont tu la regardais. » rectifia Stewart afin d'éviter mes foudres. « Je comptais lui demander de venir. »
Et le pauvre naïf de marquer une pause, déglutissant difficilement dans l'attente de ma réponse comme je le toisais de mon regard hivernal et carnassier. La simple évocation du prénom de la demoiselle m'arrachait des frissons de colère vive et noire, alors même que l'aube de notre relation avait été autrefois si unique et ambiguë : je voyais la jeune fille comme étant celle qui s'était rie de moi avant de fuir, pour finalement revenir pour d'obscures raisons. Serrant la mâchoire dans un tic d'agacement, je finis enfin par libérer un sourire en coin qui se fit sombre et rancunier.
« Bien... je viendrais. »
Le jeune homme libéra son stress d'un soupir de soulagement, comme je sortais du réfectoire pourvu d'un rictus carnassier et d'un regard de prédateur : je me repaîtrais ce soir de la demoiselle par le biais d'une simple altercation entre nous. Car je voulais en effet savoir, comprendre son départ soudain, ce pourquoi elle s'était fichue de moi, et pourquoi pas ressasser une quelconque vengeance par amusement. Perdu dans mes pensées sombres qui m'octroyèrent néanmoins une satisfaction malsaine, je ne fis pas attention à mes camarades qui, ayant appris que je me rendais à cette soirée assagie, commencèrent à sérieusement soumettre l'idée de s'y rendre à leur tour. Echappant néanmoins à ma cour d'hypocrites, je passais enfin le seuil de la salle de jeux aux alentours de vingt heures, une veste sombre posée sur ma chemise blanche immaculée afin de feindre un semblant d'attitude posée. Car j'imaginais déjà les réactions craintives mais discrètes de nombres d'invités dans la pièce ayant été sans doute maintes fois mes tête de turcs attitrées pour certains, lorsqu'ils verraient leur ancien bourreau et l'actuel junkie que j'étais, passer le seuil de leur antre. M'appropriant ainsi par ma simple présence arrogante le seul lieu qu'il leur restait probablement et dont je ne m'étais pas encore autoproclamé maître dans toute mon outrecuidance agaçante, je posais mes rétines ambrées sur les environs, lorsqu'enfin je l'aperçus. Un tressaillement rageur vint attaquer mon palpitant lorsque je reconnus la belle mais aujourd'hui détestable Lux, assise seule et pensive face à une table d'échecs : si belle une fois plongée dans ses pensées, et à la fois si imbuvable à mon coeur. Mon parfum épicé me précéda dans mon sillage alors que je m'avançais d'un pas assuré vers la jolie Russe, le regard froid et la prestance certaine, avant de tirer une chaise et de m'assoir face à l'étrangère. Mes yeux observateurs se posant sur le plateau, je levais ma voix basse et grave dans un timbre alangui et pourtant terriblement glaçant, lorsque mes mots à double sens vinrent trancher le silence de sa réflexion.
« Ne laisse pas ta Reine sans protection, c'est la pièce la plus importante du jeu... Même s'il est tentant de l'éloigner le plus loin possible du Roi pour venir duper les fous. » sifflais-je d'une voix glaçante avant de relever mes obsidiennes sur la demoiselle.
- InvitéInvité
Re: Checkmate et échec au roi (PV Lux)
Ven 26 Mar 2010 - 16:29
Les heures défilaient, longues et trainantes, plus encore que les minutes et les secondes. Elles étaient encore plus harassantes lorsqu’elles s’accompagnaient d’activités peu captivantes, et que nulle pause ne se présentait pour atténuer l’amère souffrance intérieure que je ressentais en l’instant, m’infligeant un début de migraine dont il me serait difficile de me débarrasser lorsqu’enfin je quitterai ce lieu sinistre. Ma concentration commençait à souffrir de ces discussions longues et accablantes sans qu’aucun accord ne soit encore déclaré. Que Baba Yaga apaise mes souffrances ou je craignais de ne plus pouvoir suivre un mot des longs discours. Face à moi, le Ministre de la Magie semblait au moins autant aussi ennuyé que je ne pouvais l’être, ses mains croisées entre elles, coudes appuyés sur la table. Un instant, je vis sa moustache blanche frémir, et il me vint l’idée d’implorer tous les mages que je connaissais pour qu’il parle et interrompe cette réunion qui n’en finissait pas. Rien ne franchit ses lèvres pourtant, et je dus me résigner à reporter mon attention sur le secrétaire du ministre, occupé à prendre une quantité de notes qui seraient sans aucun doute inutiles. La politique… En cette seconde, elle m’ennuyait plus que de coutumes, et j’en venais à me poser cette ultime question : comment avais-je put un jour aimer parler politique avec l’homme qui était aujourd’hui mon époux et le Tsar de la Russie toute entière ? Une seule réponse pourtant me vint à l’esprit : l’insouciance. Je n’avais alors pas idée qu’il me faudrait un jour participer à ces activités dans le futur. Mon destin avait été écrit bien trop habilement. En tant que Duchesse de Biélorussie, je serais mariée à un excellent parti tandis que mon frère aîné hériterait de notre duché. Je ne devais rien avoir si ce n’était le devoir d’épouse et en finalité, je me retrouvais avec la lourde tâche d’épauler le Père de la Russie, de participer à la politique et autres foules d’activités quotidienne dont je ne voulais surtout pas penser. Le seul point positif dans cette nouvelle vie ? J’étais désormais l’ambassadrice officielle de Russie pour l’Angleterre, un titre que m’avait décerné mon Tsar pour que je puisse continuer les études que j’avais entreprit. Néanmoins, en l’instant, mes études en pâtissaient suffisamment … ces quatre heures de réunion interminable venait de me faire manquer les cours que je jugeais les plus importants. Définitivement, je haïssais la politique.
« Je crois que nous n’arrivons à rien Messieurs … Et notre jeune Tsarine semble penser de même. » Relevant mon regard de velours, j’eus le déplaisir de constater que mes camarades bien plus âgés que moi avaient les yeux fixés sur moi. Me redressant et écartant une mèche blonde sur le côté, je pris le temps de m’éclaircir un instant la voix avant de finalement répondre au chef du ministère. « Il me semble qu’il vaut mieux nous accorder une pause messieurs. Pourquoi ne pas reprendre cette conversation un autre jour, le temps de réfléchir à toutes les propositions évoquées ? » Il s’agissait de la seule solution que j’entrevoyais en cet instant, de plus, il commençait à se faire suffisamment tard pour que chacun veuille rentrer chez soi. Moi la première. Un léger brouhaha envahit la salle tandis que mes confrères se mettaient enfin d’accord. « Bien. Pourquoi pas Mardi la semaine prochaine ? Nous aurons tout le temps de faire le point de notre côté, tandis que sa majesté pourra en faire de même avec le tsar. » Acquiesçant d’un signe de tête, je me levais, mon siège tiré par l’un de mes fidèles Volk, garde du corps qui ne me lâchaient pas d’une semelle, pour ma propre sécurité et celle des autres. Glissant ma cape de velours sur les épaules, je saluais ces messieurs, dont certains vinrent me faire le baisemain traditionnel, puis, quittais les lieux, pas tout à fait épuisée, mais suffisamment lasse pour me laisser guider tout au long par mes gardes du corps. En une fraction de seconde, l’un d’eux passa son bras sous le mien dans le but de transplaner et nous permettre de rentrer à l’université où je logeais, passant pour une étudiante presque aussi banale que les autres.
Ce ne fut qu’une fois arrivée que je me retrouvais livrée à moi-même, ou presque, là, le seul garde du corps autorisé à se trouver dans l’université m’attendait. Ceasar, mon plus vieil ami et confident, qui n’ignorait pas une seule de mes pensées. Ce fut dans ses bras que je me laissais aller, tandis que nous prenions le chemin de ma chambre où j’envisageais sincèrement de me coucher pour ne pas me réveiller. Hélas pour moi, ma journée était bien loin d’être terminée, et ce fut au détour d’un couloir que je croisais Stewart, un jeune homme de ma maison et qui demeurait persuadé que nous étions amis. « Lux ! Eh Lux ! » Pitié Baba Yaga, fais quelque chose pour ta pauvre enfant… « Dis, tu es libre ce soir ? Tu sais, il y a la soirée échec… Ca te dirait de venir ? » Une soirée consacrée aux échecs ? Grands Dieux non. Hélas, ce n’était pas tout à fait l’avis de mon ami proche qui eut le plaisir de répondre à ma place. « On y sera ! Vingt heures c’est ça ? » Et voilà un Stewart tout heureux. En tant que Tsarine… Avais-je le droit de condamner mon garde du corps à mort ? Cette pensée me traversa l’esprit avant de disparaître bien vite sous le sourire de mon ami. « Si tu n’étais pas mon ami… Je te tuerai de mes propres mains. Il faut que je me délasse avant d’y aller… Je suis épuisée de cette réunion qui n’en finissait pas. » Et par dessus le marché, j’avais faim. Heureusement pour moi, j’avais toujours des tonnes de sucreries et gâteaux dans ma chambre, quelque chose qui m’aidait à ne pas craquer en toute circonstances, et ce fut sur les friandises que je me jetais une fois la porte de ma chambre passée. Dans un soupir de satisfaction, je savourais le sucre pétillant fondre dans ma bouche, explosant finement sur ma langue, avant de tendre le sachet à mon ami. Il me restait encore une chose à faire avant de me laisser aller sous l’eau glacé de la douche que j’allais prendre. Me dirigeant vers la petite table de chevet, j’en extirpais un miroir par lequel je prononçais un prénom à consonance slave, aussitôt, le visage de mon actuel époux se matérialisa, bien moins las que je ne l’étais et visiblement heureux de me voir. « вечер приманка? *» Un rire franchit ses lèvres tandis que je roulais des yeux, mon regard se portant sur la bague au diamant rouge/noir qui ornait un de mes doigts fins. « ты не цензор нож то самое рунический? *» glissai-je distraitement avant d’ôter le lourd bijou pour le poser sur la surface boisée. Il m’arrivait parfois d’oublier que cette bague était un outil très utile pour écouter sans être pourtant présent. Une autre forme de miroir à double-sens qui permettait à Vladislav de participer aux réunions auxquelles j’assistais sans lui. Un bref regard à Ceasar lui indiqua qu’il pouvait repasser me prendre pour vingt heures tandis que je discutais affaires avec mon tsar, point qui m’occupa durant une demi heure avant que le reflet du jeune homme de mon âge ne s’efface pour me laisser seule dans ma chambre.
Ce fut un peu avant vingt heures que je fis apparition à la soirée intellectuelle, au bras de Ceasar, habillée aussi simplement que possible, abandonnant corset et lourde robe pour une bien plus simple, dans le style des années 1800, laissant mes bras à l’air nu, un ruban bleu ciel me ceinturant sous la poitrine et contrastant légèrement avec le blanc de celle-ci. Je m’installais à une table, entamant une partie avec le jeu lui même. Les versions sorcières avaient du bon après tout… Chaque coup porté par mon adversaire invisible me poussait à réfléchir un peu plus longtemps à chaque fois… Tout du moins, jusqu’à ce qu’une ombre ne passe sur le plateau de jeu, m’exhortant à relever les yeux, jusqu’à me figer sur place. Un vague instant, je sentis mon cœur se serrer de souffrance et de doutes tandis que le Grymm s’installait en face de moi. Nous ne nous étions pas parlé depuis si longtemps, et j’ignorais si j’avais eu l’intention de le refaire un jour. Trop de rumeurs m’avaient poussé à m’éloigner de lui pour reprendre contenance… et puis je n’avais plus eu le temps de rien depuis.
« Ne laisse pas ta Reine sans protection, c'est la pièce la plus importante du jeu... Même s'il est tentant de l'éloigner le plus loin possible du Roi pour venir duper les fous. » me glissa t’il doucement, m’obligeant à chercher autour de moi celui qui m’avait accompagné jusqu’ici, et qui ne pourrait que comprendre la détresse dans laquelle je me trouvais. Non loin de moi il se trouvait, occupé dans une partie avec une demoiselle dont le visage ne me disait rien. Seule j’étais en cet instant, et dépourvu de ma langue jusqu’à ce que je ne secoue légèrement la tête, mon regard azur affrontant celui du Grymm qui avait eu l’audace d’occuper mon organe battant il fut un temps. « La reine n’est qu’un pion de plus à sacrifier dans le jeu… » soufflais-je dans un murmure tandis que je sentais le malaise de la situation glisser sur mon ventre, l’empoignant de sa main crochue pour mieux me mettre mal à l’aise. J’avais toujours ignoré comment me comporter avec les hommes, prétendants ou non. « Je n’aurais jamais songé à te trouver dans un lieu tel que celui-ci … Lust. » Son nom me brûla les lèvres à l’instant même où il les franchit et une seule envie me taraudait l’esprit : celle de quitter la table et de partir loin de ces lieux. Je me sentais coupable d’un acte dont j’ignorais tout et qu’il me faisait ressentir par son regard glaçant…
« Je crois que nous n’arrivons à rien Messieurs … Et notre jeune Tsarine semble penser de même. » Relevant mon regard de velours, j’eus le déplaisir de constater que mes camarades bien plus âgés que moi avaient les yeux fixés sur moi. Me redressant et écartant une mèche blonde sur le côté, je pris le temps de m’éclaircir un instant la voix avant de finalement répondre au chef du ministère. « Il me semble qu’il vaut mieux nous accorder une pause messieurs. Pourquoi ne pas reprendre cette conversation un autre jour, le temps de réfléchir à toutes les propositions évoquées ? » Il s’agissait de la seule solution que j’entrevoyais en cet instant, de plus, il commençait à se faire suffisamment tard pour que chacun veuille rentrer chez soi. Moi la première. Un léger brouhaha envahit la salle tandis que mes confrères se mettaient enfin d’accord. « Bien. Pourquoi pas Mardi la semaine prochaine ? Nous aurons tout le temps de faire le point de notre côté, tandis que sa majesté pourra en faire de même avec le tsar. » Acquiesçant d’un signe de tête, je me levais, mon siège tiré par l’un de mes fidèles Volk, garde du corps qui ne me lâchaient pas d’une semelle, pour ma propre sécurité et celle des autres. Glissant ma cape de velours sur les épaules, je saluais ces messieurs, dont certains vinrent me faire le baisemain traditionnel, puis, quittais les lieux, pas tout à fait épuisée, mais suffisamment lasse pour me laisser guider tout au long par mes gardes du corps. En une fraction de seconde, l’un d’eux passa son bras sous le mien dans le but de transplaner et nous permettre de rentrer à l’université où je logeais, passant pour une étudiante presque aussi banale que les autres.
Ce ne fut qu’une fois arrivée que je me retrouvais livrée à moi-même, ou presque, là, le seul garde du corps autorisé à se trouver dans l’université m’attendait. Ceasar, mon plus vieil ami et confident, qui n’ignorait pas une seule de mes pensées. Ce fut dans ses bras que je me laissais aller, tandis que nous prenions le chemin de ma chambre où j’envisageais sincèrement de me coucher pour ne pas me réveiller. Hélas pour moi, ma journée était bien loin d’être terminée, et ce fut au détour d’un couloir que je croisais Stewart, un jeune homme de ma maison et qui demeurait persuadé que nous étions amis. « Lux ! Eh Lux ! » Pitié Baba Yaga, fais quelque chose pour ta pauvre enfant… « Dis, tu es libre ce soir ? Tu sais, il y a la soirée échec… Ca te dirait de venir ? » Une soirée consacrée aux échecs ? Grands Dieux non. Hélas, ce n’était pas tout à fait l’avis de mon ami proche qui eut le plaisir de répondre à ma place. « On y sera ! Vingt heures c’est ça ? » Et voilà un Stewart tout heureux. En tant que Tsarine… Avais-je le droit de condamner mon garde du corps à mort ? Cette pensée me traversa l’esprit avant de disparaître bien vite sous le sourire de mon ami. « Si tu n’étais pas mon ami… Je te tuerai de mes propres mains. Il faut que je me délasse avant d’y aller… Je suis épuisée de cette réunion qui n’en finissait pas. » Et par dessus le marché, j’avais faim. Heureusement pour moi, j’avais toujours des tonnes de sucreries et gâteaux dans ma chambre, quelque chose qui m’aidait à ne pas craquer en toute circonstances, et ce fut sur les friandises que je me jetais une fois la porte de ma chambre passée. Dans un soupir de satisfaction, je savourais le sucre pétillant fondre dans ma bouche, explosant finement sur ma langue, avant de tendre le sachet à mon ami. Il me restait encore une chose à faire avant de me laisser aller sous l’eau glacé de la douche que j’allais prendre. Me dirigeant vers la petite table de chevet, j’en extirpais un miroir par lequel je prononçais un prénom à consonance slave, aussitôt, le visage de mon actuel époux se matérialisa, bien moins las que je ne l’étais et visiblement heureux de me voir. « вечер приманка? *» Un rire franchit ses lèvres tandis que je roulais des yeux, mon regard se portant sur la bague au diamant rouge/noir qui ornait un de mes doigts fins. « ты не цензор нож то самое рунический? *» glissai-je distraitement avant d’ôter le lourd bijou pour le poser sur la surface boisée. Il m’arrivait parfois d’oublier que cette bague était un outil très utile pour écouter sans être pourtant présent. Une autre forme de miroir à double-sens qui permettait à Vladislav de participer aux réunions auxquelles j’assistais sans lui. Un bref regard à Ceasar lui indiqua qu’il pouvait repasser me prendre pour vingt heures tandis que je discutais affaires avec mon tsar, point qui m’occupa durant une demi heure avant que le reflet du jeune homme de mon âge ne s’efface pour me laisser seule dans ma chambre.
Ce fut un peu avant vingt heures que je fis apparition à la soirée intellectuelle, au bras de Ceasar, habillée aussi simplement que possible, abandonnant corset et lourde robe pour une bien plus simple, dans le style des années 1800, laissant mes bras à l’air nu, un ruban bleu ciel me ceinturant sous la poitrine et contrastant légèrement avec le blanc de celle-ci. Je m’installais à une table, entamant une partie avec le jeu lui même. Les versions sorcières avaient du bon après tout… Chaque coup porté par mon adversaire invisible me poussait à réfléchir un peu plus longtemps à chaque fois… Tout du moins, jusqu’à ce qu’une ombre ne passe sur le plateau de jeu, m’exhortant à relever les yeux, jusqu’à me figer sur place. Un vague instant, je sentis mon cœur se serrer de souffrance et de doutes tandis que le Grymm s’installait en face de moi. Nous ne nous étions pas parlé depuis si longtemps, et j’ignorais si j’avais eu l’intention de le refaire un jour. Trop de rumeurs m’avaient poussé à m’éloigner de lui pour reprendre contenance… et puis je n’avais plus eu le temps de rien depuis.
« Ne laisse pas ta Reine sans protection, c'est la pièce la plus importante du jeu... Même s'il est tentant de l'éloigner le plus loin possible du Roi pour venir duper les fous. » me glissa t’il doucement, m’obligeant à chercher autour de moi celui qui m’avait accompagné jusqu’ici, et qui ne pourrait que comprendre la détresse dans laquelle je me trouvais. Non loin de moi il se trouvait, occupé dans une partie avec une demoiselle dont le visage ne me disait rien. Seule j’étais en cet instant, et dépourvu de ma langue jusqu’à ce que je ne secoue légèrement la tête, mon regard azur affrontant celui du Grymm qui avait eu l’audace d’occuper mon organe battant il fut un temps. « La reine n’est qu’un pion de plus à sacrifier dans le jeu… » soufflais-je dans un murmure tandis que je sentais le malaise de la situation glisser sur mon ventre, l’empoignant de sa main crochue pour mieux me mettre mal à l’aise. J’avais toujours ignoré comment me comporter avec les hommes, prétendants ou non. « Je n’aurais jamais songé à te trouver dans un lieu tel que celui-ci … Lust. » Son nom me brûla les lèvres à l’instant même où il les franchit et une seule envie me taraudait l’esprit : celle de quitter la table et de partir loin de ces lieux. Je me sentais coupable d’un acte dont j’ignorais tout et qu’il me faisait ressentir par son regard glaçant…
____________________
* = Soirée Échecs ?
* = N'es tu pas censé écouter seulement les réunions ?
- InvitéInvité
Re: Checkmate et échec au roi (PV Lux)
Dim 28 Mar 2010 - 18:37
Les yeux troubles et agités de mon interlocutrice vinrent se poser autour d'elle avec détresse alors que mes rétines fauves vinrent se relever sur son visage ciselé de l'opale la plus pure ; je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi la demoiselle semblait si fébrile, comme abandonnée entre mes griffes, alors que je demeurais persuadé qu'elle avait nombre de cartes en mains. Malgré sa déconvenue qui aurait touché n'importe quelle personne normalement constitué d'un coeur s'attendrissant face à la petite poupée qu'elle était, mon palpitant demeura de glace et mué d'une haine farouche face à son désarroi soudain : pourquoi aurais-je été ému par sa fragilité après tout, alors que la jolie Russe s'était jouée de moi ? Car après de maintes missives échangées dans une correspondance tantôt taquine, tantôt explicite et enflammée, notre relation s'était faite autrefois si ambiguë que j'avais fini par oublier ce jeu que nous nous étions lancé pour finalement me rapprocher un peu trop de la frêle demoiselle. Et elle qui avait promis de s'offrir à moi une fois que je l'aurais séduite, avait fini cette nuit là par me fuir alors que son corps était censé m'appartenir : je la voyais telle une mauvaise joueuse, déloyale et surtout perfide, venue embraser mon désir pour mieux me laisser frustré et repartir dans l'obscurité nocturne sans me donner mon reste. Plus encore, la jeune fille avait fini par quitter Hungcalf sans en toucher mot à personne, et quand bien même je soupçonnais cette étrange escorte vile et sombre dont elle m'avait une fois touché mot, je n'étais pas parvenu à atténuer ma colère envers elle. Plus que jamais, je déversais frustration, haine et froideur sur Lux que j'accusais alors de beaucoup de maux : le simple fait que la jeune fille ait réussi à me faire bifurquer l'espace de quelques jours de mon objectif purement lubrique, pour finalement me tourner le dos, suffisait amplement à éveiller mes démons trop violents et au sommeil léger.
« La reine n’est qu’un pion de plus à sacrifier dans le jeu… »
La douceur de sa voix portée en un léger accent dissimulait un malaise qui semblait étreindre ses cordes vocales se faisant plus fluettes et cassantes. L'harmonie habituelle de son timbre résonnant à mes oreilles semblait se rouiller sous l'effet d'une peur que je semblais lui insuffler ; car maintes fois je m'étais retrouvé face à mes proies frémissantes, avec lesquelles je jouais d'une satisfaction cruelle et malsaine, aussi je pouvais percevoir le moindre frémissement angoissé de mes interlocuteurs. Ce soir néanmoins, je ne m'étais jamais mis en tête de porter la jeune russe sur le piédestal de mes victimes ; je n'étais venu que pour lui cracher mon venin et déverser mon flot de colère froide et brusque. La voir ainsi secouée d'un spasme craintif agitant son corps de petite poupée et troublant le satin de ses prunelles, vint alors m'arracher une oeillade soupçonneuse ainsi que de nombreuses questions ; j'en déduisis par ailleurs que Lux avait peur de se trouver face à moi. Je n'en demeurais cependant pas plus clément, et mon regard à son encontre n'adoucit pas la pointe froide et brutale de la lame de mes prunelles assassines.
« Tu as tort, c'est l'élément le plus puissant et qu'il faut protéger à tout prix. Mais les débutants ont la fâcheuse habitude de la sortir de sa case bien trop vite. »
Je ne cachais plus les sous-entendus explicites que je faisais alors : le résumé de cette partie d'échecs paraissant banale, se heurtait en réalité à notre relation passée. Je reprochais ainsi à Lux d'être partie aussi précipitamment, et surtout de m'avoir ainsi tourné le dos cette nuit où elle aurait du être mienne... Sa virginité aurait dû être mienne ; au nom du bon fonctionnement de notre jeu mesquin, la reine n'aurait jamais du s'éloigner du roi.
« Je n’aurais jamais songé à te trouver dans un lieu tel que celui-ci … Lust. »
« Ah non ? »
Un sourire carnassier et sombre se dessina sur mon visage cyniquement amusé, comme je reposais mes prunelles ambrées sur le plateau de jeu. Le silence s'installa un instant, plombant d'avantage l'air ambiant d'une oppression malsaine contractant le coeur et les poumons... Du moins les siens, car muré dans mon jeu de bourreau, je me sentais à mon aise et m'allégeait de seconde en seconde de ce venin déversé sur la jolie russe, quittant l'alcôve froid de mon palpitant pour venir l'attaquer, et ainsi me sentir mieux, aux dépends de la belle demoiselle. Doucement, ma main assurée vint s'emparer d'un de mes pions noirs qui vint assaillir l'une des tours immaculées de la joueuse si divinement fragile me faisant face ; j'entamais la partie par plaisir arrogant, mais également pour obliger la jolie Grymm à rester. Car une fois la partie entamée, je doutais que la fierté légère de la demoiselle me laisse ainsi la gagner en clamant forfait avant de tourner les talons. Mon regard glaçant et provocateur glissa de nouveau sur Lux alors que j'ôtais sa tour ainsi gagnée, ne daignant pas la lâcher de mes yeux fauves.
« Et pourquoi ça, parce que je ne suis qu'un junkie ? » soufflais-je d'un sourire provocateur mais bien loin de demeurer chaleureux et amical, lorsque j'observais avec insistance la main fine et délicate de mon interlocutrice. « Superbe bague... L'heureux élu doit être incroyablement riche. Ce qui m'étonne, c'est de voir une jeune mariée revenir faire ses études après être partie aussi longtemps. Je sais que les bons comptes en banque ne font pas la vivacité d'esprit, mais permets moi de te dire que je trouve ton retour parmi nous vraiment étrange. » susurrais-je d'une voix suave et d'un regard glaçant avant d'ajouter d'un pic cynique et amusé. « Détrompe-toi, je ne suis pas paranoïaque. J'observe seulement. » achevais-je d'un détachement faussement innocent.
« La reine n’est qu’un pion de plus à sacrifier dans le jeu… »
La douceur de sa voix portée en un léger accent dissimulait un malaise qui semblait étreindre ses cordes vocales se faisant plus fluettes et cassantes. L'harmonie habituelle de son timbre résonnant à mes oreilles semblait se rouiller sous l'effet d'une peur que je semblais lui insuffler ; car maintes fois je m'étais retrouvé face à mes proies frémissantes, avec lesquelles je jouais d'une satisfaction cruelle et malsaine, aussi je pouvais percevoir le moindre frémissement angoissé de mes interlocuteurs. Ce soir néanmoins, je ne m'étais jamais mis en tête de porter la jeune russe sur le piédestal de mes victimes ; je n'étais venu que pour lui cracher mon venin et déverser mon flot de colère froide et brusque. La voir ainsi secouée d'un spasme craintif agitant son corps de petite poupée et troublant le satin de ses prunelles, vint alors m'arracher une oeillade soupçonneuse ainsi que de nombreuses questions ; j'en déduisis par ailleurs que Lux avait peur de se trouver face à moi. Je n'en demeurais cependant pas plus clément, et mon regard à son encontre n'adoucit pas la pointe froide et brutale de la lame de mes prunelles assassines.
« Tu as tort, c'est l'élément le plus puissant et qu'il faut protéger à tout prix. Mais les débutants ont la fâcheuse habitude de la sortir de sa case bien trop vite. »
Je ne cachais plus les sous-entendus explicites que je faisais alors : le résumé de cette partie d'échecs paraissant banale, se heurtait en réalité à notre relation passée. Je reprochais ainsi à Lux d'être partie aussi précipitamment, et surtout de m'avoir ainsi tourné le dos cette nuit où elle aurait du être mienne... Sa virginité aurait dû être mienne ; au nom du bon fonctionnement de notre jeu mesquin, la reine n'aurait jamais du s'éloigner du roi.
« Je n’aurais jamais songé à te trouver dans un lieu tel que celui-ci … Lust. »
« Ah non ? »
Un sourire carnassier et sombre se dessina sur mon visage cyniquement amusé, comme je reposais mes prunelles ambrées sur le plateau de jeu. Le silence s'installa un instant, plombant d'avantage l'air ambiant d'une oppression malsaine contractant le coeur et les poumons... Du moins les siens, car muré dans mon jeu de bourreau, je me sentais à mon aise et m'allégeait de seconde en seconde de ce venin déversé sur la jolie russe, quittant l'alcôve froid de mon palpitant pour venir l'attaquer, et ainsi me sentir mieux, aux dépends de la belle demoiselle. Doucement, ma main assurée vint s'emparer d'un de mes pions noirs qui vint assaillir l'une des tours immaculées de la joueuse si divinement fragile me faisant face ; j'entamais la partie par plaisir arrogant, mais également pour obliger la jolie Grymm à rester. Car une fois la partie entamée, je doutais que la fierté légère de la demoiselle me laisse ainsi la gagner en clamant forfait avant de tourner les talons. Mon regard glaçant et provocateur glissa de nouveau sur Lux alors que j'ôtais sa tour ainsi gagnée, ne daignant pas la lâcher de mes yeux fauves.
« Et pourquoi ça, parce que je ne suis qu'un junkie ? » soufflais-je d'un sourire provocateur mais bien loin de demeurer chaleureux et amical, lorsque j'observais avec insistance la main fine et délicate de mon interlocutrice. « Superbe bague... L'heureux élu doit être incroyablement riche. Ce qui m'étonne, c'est de voir une jeune mariée revenir faire ses études après être partie aussi longtemps. Je sais que les bons comptes en banque ne font pas la vivacité d'esprit, mais permets moi de te dire que je trouve ton retour parmi nous vraiment étrange. » susurrais-je d'une voix suave et d'un regard glaçant avant d'ajouter d'un pic cynique et amusé. « Détrompe-toi, je ne suis pas paranoïaque. J'observe seulement. » achevais-je d'un détachement faussement innocent.
- InvitéInvité
Re: Checkmate et échec au roi (PV Lux)
Dim 28 Mar 2010 - 21:09
Au jeu du loup et du petit chaperon rouge, je n’avais toujours été que cette enfant insouciante, prête à se laisser dévorer toute entière sans chercher à me défendre. Sans le comprendre, sans même le vouloir, j’étais tombée amoureuse des deux faces de celui qui avait réclamé ma vertu comme on demande la main d’une demoiselle. Son côté bestiale et animal me procurait cette sécurité que je n’avais trouvé ailleurs, et qu’il m’avait laissé dompter d’une façon bien peu commune, autorisant mes doigts à se perdre dans sa fourrure sombre, laissant mes lèvres s’attarder sur son museau, mes yeux se noyer dans les siens et ma chaleur venir chercher la sienne… L’homme qui prenait la place de mon confident lupin m’avait tout autant plut, m’arrachant des frissons que nul n’avait su ériger, s’autorisant des gestes que d’autres n’auraient pas même eut l’audace d’esquisser. Ses lèvres sur les miennes et mon souffle se coupait, ses mains sur mes hanches et plus de terrain je lui cédais. J’aurais tout aussi bien pu mourir dans ses bras, je l’aurais fait en étant heureuse d’y être. Insouciante et naïve, prête à m’abandonner complètement … Et pourtant, je ne l’avais pas fait, par peur sans doute de le décevoir, de ne pas savoir comment m’y prendre, ou tout simplement par peur de lui donner bien plus que ce qu’il m’avait réclamé. Fuir avait été ma seule solution, la seule que j’entrevoyais encore en cet instant… Ne plus me retrouver face à lui pour ne plus me perdre un peu plus en chemin, pour ne plus me noyer dans son regard abyssale, pour ne plus sentir la suavité de sa voix glisser sur ma peau jusqu’à en retirer des frissons que je ne pouvais calmer. J’avais cru bon de me donner une seconde chance et de la lui réclamer, de ne plus avoir peur et d’enfin lui céder comme il en était convenue, comme j’en mourrais d’envie… jusqu’à ce que les échos m’avertissent de ne plus me mettre en travers de sa route, de ne plus songer à lui et d’oublier ce jeune homme qui ne pouvait que se jouer des sentiments que j’éprouvais à son encontre et de ce cœur qui désirait battre pour lui. Rien de bon ne serait ressortie de cette relation, de ce pari, de cette nuit. C’était ce dont je demeurais persuadée, un tel homme a femme ne pouvait s’attarder sur une seule, sur moi encore moins. Conviction demeurante. Et de le voir là, face à moi, me mettait dans une position que je jugeais délicate et intime à sa façon. Mon être entier tremblait d’une peur sans nom, de cette crainte de l’affronter, de sentir mon cœur flancher de nouveau malgré la sourde colère dont il irradiait.
« Tu as tort, c'est l'élément le plus puissant et qu'il faut protéger à tout prix. Mais les débutants ont la fâcheuse habitude de la sortir de sa case bien trop vite. »
Sous-entendus trop explicites pour que je ne puisse pas les capter, et déjà je voyais où il désirait en venir. Ce passé commun que j’avais brusquement choisi d’écarter loin de moi, cette maladresse de ma part qui n’était qu’une faiblesse de plus. De ce long silence que je n’avais jamais osé briser, ne trouvant pas de mots adéquates pour expliquer ce tout, ce rien, ce nous qui n’en était un et qui ne pourrait jamais l’être. Et par dessus tout, je n’avais jamais émit cette supposition de me retrouver face à lui un jour, et ce malgré mon retour. Rien n’était comme avant et pourtant, tout devait l’être, dans notre propre intérêt. Tout devait retrouver sa place d’antan, faire comme si nous ne nous étions jamais connu. C’était le rôle que j’avais désiré, me haïssant de penser ainsi. Je mourrais pourtant d’envie de me justifier, de lui confier ces craintes qui m’avaient poussé à me taire et à faire comme s’il n’avait jamais existé, de lui parler de cet enlèvement forcé qui m’avait ramené en mon pays natal pour obtenir le rôle dont je n’avais jamais désiré. Tout lui confier, comme autrefois, sous sa forme animale ou humaine qu’importe ? Désormais, aucun avenir, quel qu’il soit, n’était possible entre nous, pas plus qu’une nuit dans ses bras, quand bien même je possédais encore cette vertu qu’il avait si durement gagné sans jamais la posséder. C’était ce que mon mariage forcé stipulait, et je ne pouvais que m’y résoudre. Un silence, un ange qui passe, avant que mes lèvres ne reprennent ses propres mots.
« Alors peut-être as tu raison quelque part. Sans doute est-ce une nouvelle stratégie pour mieux duper les fous qui la penseraient perdue. »
De nouveau ce silence, étouffant, et qui me faisait souffrir autant que la présence de l’Islandais que j’avais eu la prétention d’aduler. Son parfum épicé m’entourait, m’obligeant à admettre que je ne pourrais jamais me passer de lui, m’intimant de me replonger dans le passé pour me souvenir de ses lèvres sur les miennes, du bien que sa présence me procurait. Mes jambes tremblaient, mon estomac se plombait et mon pauvre cœur battait la chamade, comme s’il le futur ne lui permettait plus de le faire. Intérieurement, je priais pour qu’il parte, je priais pour trouver la force de le faire moi-même… mais aucun de mes membres ne semblait décidé à quitter cette position que j’arborais. Mon regard lui même ne voulait pas quitter le plateau de jeu, se perdant sur les pions pour peu que mes prunelles ne croisent jamais celles de mon opposant. C’était la première fois que je me sentais aussi honteuse sans tout à fait savoir pourquoi. Un pion vint détruire l’une de mes tours sans que je ne réagisse. Le coup était bon, et je ne l’avais pas même vu venir, mais je voyais déjà où le Grymm voulait en venir. M’attaquer sur le plateau de jeu et de par les mots. Si je me sentais capable de répondre au premier défi, je ne l’étais pas de l’autre, mais les deux m’obligeaient désormais à demeurer et à souffrir de la présence de l’Islandais. Je n’avais réellement jamais songé à le rencontrer ici, évitant toutes les soirées où je demeurais persuadée de le trouver… Je n’avais même fait qu’une très brève apparition à son anniversaire, ne laissant qu’un grimoire ancien mais qui ne pouvait que l’intéresser pour cadeau. Une soirée Échecs m’avait parue être un bon événement où je ne l’y trouverai pas …
« Et pourquoi ça, parce que je ne suis qu’un junkie ? » Cette simple phrase m’obligea à relever le regard sur lui, interrogateur et d’une étincelle qui prouvait qu’il m’avait touché par ces mots. La douleur que je ressentais de voir qu’il puisse me croire de telles pensées envers lui.
« Je n’ai jamais pensé à toi en ces termes Lust. Jamais. » Glissais-je dans un murmure, avant de fuir de nouveau son regard, de nouveau plongée dans une réflexion quant au jeu qui s’offrait à moi. « Ce n’est tout simplement pas toi. Ne te croise t’on pas le plus souvent lors de soirées où alcool et filles sont à portées de main ? ». Un reproche dissimulé. Au fond, pourquoi devais-je me sentir coupable quand je savais pertinemment qu’il avait sans aucun doute trouvé une autre fille à coucher sur ses draps quand je me refusais de m’y trouver. Sans un autre mot, je positionnais un pion, certaine de protéger les plus importants pour un tour voire deux, tout en lui en ôtant un par la même occasion.
« Superbe bague… L’heureux élu doit être incroyablement riche. Ce qui m’étonne, c’est de voir une jeune mariée revenir faire ses études après être partie aussi longtemps. Je sais que les bons comptes en banque ne font pas la vivacité d’esprit, mais permets moi de te dire que je trouve ton retour parmi nous vraiment étrange. Détrompe-toi, je ne suis pas paranoïaque. J’observe seulement. »
De nouveau, mon regard se planta dans le sien. Je ne pouvais répondre à ses attentes et ses questions s’il ne me les formulait pas directement, c’était ce que je venais de me promettre en l’instant. Je me refusais de lui avouer que mon retour le concernait, caché sous ces tonnes d’excuses politiques et scolaires. Glissant ma main gauche sous la table pour la poser sur mes genoux, je cachais la bague qui prouvait mon nouveau statut marital mais aussi social. J’éprouvais suffisamment de honte à me trouver mariée pour en discuter avec qui que ce soit, lui encore moins.
« Il faut croire que j’ai un époux compréhensif quant à mes désirs de continuer mes études au lieu de consacrer mon temps à lui donner un héritier. Quant aux raisons de mon retour à Hungcalf… Elles ne regardent que moi, et à moins que tu ne me poses la véritable question ciblée sur ce dernier, je me refuse de te donner toute autre réponse. C’est à toi de jouer. » laissais-je échapper avec lassitude mais aussi la possibilité de tout lui révéler en cet instant, sans mentir. Qu’importais désormais qu’il sache la vérité ? Rien ne changerait, j’en demeurais intimement convaincue.
« Tu as tort, c'est l'élément le plus puissant et qu'il faut protéger à tout prix. Mais les débutants ont la fâcheuse habitude de la sortir de sa case bien trop vite. »
Sous-entendus trop explicites pour que je ne puisse pas les capter, et déjà je voyais où il désirait en venir. Ce passé commun que j’avais brusquement choisi d’écarter loin de moi, cette maladresse de ma part qui n’était qu’une faiblesse de plus. De ce long silence que je n’avais jamais osé briser, ne trouvant pas de mots adéquates pour expliquer ce tout, ce rien, ce nous qui n’en était un et qui ne pourrait jamais l’être. Et par dessus tout, je n’avais jamais émit cette supposition de me retrouver face à lui un jour, et ce malgré mon retour. Rien n’était comme avant et pourtant, tout devait l’être, dans notre propre intérêt. Tout devait retrouver sa place d’antan, faire comme si nous ne nous étions jamais connu. C’était le rôle que j’avais désiré, me haïssant de penser ainsi. Je mourrais pourtant d’envie de me justifier, de lui confier ces craintes qui m’avaient poussé à me taire et à faire comme s’il n’avait jamais existé, de lui parler de cet enlèvement forcé qui m’avait ramené en mon pays natal pour obtenir le rôle dont je n’avais jamais désiré. Tout lui confier, comme autrefois, sous sa forme animale ou humaine qu’importe ? Désormais, aucun avenir, quel qu’il soit, n’était possible entre nous, pas plus qu’une nuit dans ses bras, quand bien même je possédais encore cette vertu qu’il avait si durement gagné sans jamais la posséder. C’était ce que mon mariage forcé stipulait, et je ne pouvais que m’y résoudre. Un silence, un ange qui passe, avant que mes lèvres ne reprennent ses propres mots.
« Alors peut-être as tu raison quelque part. Sans doute est-ce une nouvelle stratégie pour mieux duper les fous qui la penseraient perdue. »
De nouveau ce silence, étouffant, et qui me faisait souffrir autant que la présence de l’Islandais que j’avais eu la prétention d’aduler. Son parfum épicé m’entourait, m’obligeant à admettre que je ne pourrais jamais me passer de lui, m’intimant de me replonger dans le passé pour me souvenir de ses lèvres sur les miennes, du bien que sa présence me procurait. Mes jambes tremblaient, mon estomac se plombait et mon pauvre cœur battait la chamade, comme s’il le futur ne lui permettait plus de le faire. Intérieurement, je priais pour qu’il parte, je priais pour trouver la force de le faire moi-même… mais aucun de mes membres ne semblait décidé à quitter cette position que j’arborais. Mon regard lui même ne voulait pas quitter le plateau de jeu, se perdant sur les pions pour peu que mes prunelles ne croisent jamais celles de mon opposant. C’était la première fois que je me sentais aussi honteuse sans tout à fait savoir pourquoi. Un pion vint détruire l’une de mes tours sans que je ne réagisse. Le coup était bon, et je ne l’avais pas même vu venir, mais je voyais déjà où le Grymm voulait en venir. M’attaquer sur le plateau de jeu et de par les mots. Si je me sentais capable de répondre au premier défi, je ne l’étais pas de l’autre, mais les deux m’obligeaient désormais à demeurer et à souffrir de la présence de l’Islandais. Je n’avais réellement jamais songé à le rencontrer ici, évitant toutes les soirées où je demeurais persuadée de le trouver… Je n’avais même fait qu’une très brève apparition à son anniversaire, ne laissant qu’un grimoire ancien mais qui ne pouvait que l’intéresser pour cadeau. Une soirée Échecs m’avait parue être un bon événement où je ne l’y trouverai pas …
« Et pourquoi ça, parce que je ne suis qu’un junkie ? » Cette simple phrase m’obligea à relever le regard sur lui, interrogateur et d’une étincelle qui prouvait qu’il m’avait touché par ces mots. La douleur que je ressentais de voir qu’il puisse me croire de telles pensées envers lui.
« Je n’ai jamais pensé à toi en ces termes Lust. Jamais. » Glissais-je dans un murmure, avant de fuir de nouveau son regard, de nouveau plongée dans une réflexion quant au jeu qui s’offrait à moi. « Ce n’est tout simplement pas toi. Ne te croise t’on pas le plus souvent lors de soirées où alcool et filles sont à portées de main ? ». Un reproche dissimulé. Au fond, pourquoi devais-je me sentir coupable quand je savais pertinemment qu’il avait sans aucun doute trouvé une autre fille à coucher sur ses draps quand je me refusais de m’y trouver. Sans un autre mot, je positionnais un pion, certaine de protéger les plus importants pour un tour voire deux, tout en lui en ôtant un par la même occasion.
« Superbe bague… L’heureux élu doit être incroyablement riche. Ce qui m’étonne, c’est de voir une jeune mariée revenir faire ses études après être partie aussi longtemps. Je sais que les bons comptes en banque ne font pas la vivacité d’esprit, mais permets moi de te dire que je trouve ton retour parmi nous vraiment étrange. Détrompe-toi, je ne suis pas paranoïaque. J’observe seulement. »
De nouveau, mon regard se planta dans le sien. Je ne pouvais répondre à ses attentes et ses questions s’il ne me les formulait pas directement, c’était ce que je venais de me promettre en l’instant. Je me refusais de lui avouer que mon retour le concernait, caché sous ces tonnes d’excuses politiques et scolaires. Glissant ma main gauche sous la table pour la poser sur mes genoux, je cachais la bague qui prouvait mon nouveau statut marital mais aussi social. J’éprouvais suffisamment de honte à me trouver mariée pour en discuter avec qui que ce soit, lui encore moins.
« Il faut croire que j’ai un époux compréhensif quant à mes désirs de continuer mes études au lieu de consacrer mon temps à lui donner un héritier. Quant aux raisons de mon retour à Hungcalf… Elles ne regardent que moi, et à moins que tu ne me poses la véritable question ciblée sur ce dernier, je me refuse de te donner toute autre réponse. C’est à toi de jouer. » laissais-je échapper avec lassitude mais aussi la possibilité de tout lui révéler en cet instant, sans mentir. Qu’importais désormais qu’il sache la vérité ? Rien ne changerait, j’en demeurais intimement convaincue.
- InvitéInvité
Re: Checkmate et échec au roi (PV Lux)
Lun 29 Mar 2010 - 17:30
« Donne-moi ce temps que je ne peux posséder, et je te promets que je saurais te subjuguer avec audace, mais de grâce mon coeur ne juge pas mon excès de présomption si tant est que tu m'appelles à être aussi audacieux que je sais l'être. Ne me juge pas si j'imagine la douce paume de tes mains, coupables d'effleurements. Ne me juge pas si j'entrevois déjà de t'ôter ta robe au son des tissus qui se heurtent sur ta peau frissonnante. Ne me juge pas si je me prends à entrevoir d'être déjà l'amant qui saura cueillir ta pureté. Ne me juge pas si tu me penses trop diable ou provocant suggestif [...] Je pointe du doigt, à présent ton bonheur. Attrape le, ou il s'envolera.
Médite bien mon Ange. »
▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀Médite bien mon Ange. »
Lust à Lux ; correspondances
Ne pas être une parmi tant d'autres ; telle avait été la requête de la jolie russe lors de sa dernière missive glissée dans nos correspondances échangées. Je me souvenais encore de la plume de la demoiselle griffant le papier et demandant pardon, s'expliquant fébrilement sur la raison de sa fuite : elle m'avait repoussé, cette nuit là, alors même qu'elle me devait sa virginité. Et malgré tous les mots posés sur le papier, malgré la soit-disant sincérité de ses aveux criant jalousie et scandant la crainte d'être jetée au petit matin comme toutes les autres, je n'y avais perçu que lâcheté et abandon déloyal. J'avais dans mes souvenirs tous ces efforts déployés pour la belle russe : audace et séduction seulement mis en oeuvre pour elle et elle seule, au point que chacun de mes regards et chacune de mes syllabes n'étaient alors disposés que pour elle... L'énergie considérable que j'avais déversé pour la jolie brunette n'avait trahi que cette obsession qu'elle avait représenté pour moi : l'avoir en me faisant prince trop audacieux et troublant, mais toujours en appliquant les règles du jeu, en demeurant sincère et en la courtisant avec grâce bien qu'excès. Les efforts déployés entraînant perte d'une amie proche et addiction naissante, n'avaient amenés finalement qu'un refus ; et en cela cette nuit où je la vis fuir n'attisa que ma colère à son encontre. Plus encore, la voir revenir au sein du château pour mieux m'éviter, portant qui plus est le nom d'un autre homme, me mettait hors de moi : ainsi la demoiselle avait feinté de succomber à mes charmes, jurant sur le papier qu'elle commençait à plier face à mon jeu de séduction, blâmant sa soit disant propre jalousie, pour finalement se donner à un autre. Dieu que cette ironie perfide me faisait sournoisement sourire, quand bien même je n'étais plus que colère glacée à l'encontre de Lux : je lui en voulais donc bien plus de s'être jouée de moi que de ne m'avoir guère laissé sa virginité. Et je me souvenais encore de ma dernière missive alors envoyée tardivement à la jeune russe, lui affirmant que plus jamais je ne tenterais de la séduire, pas plus que je désirais encore être son amant, à moins que la douce ne me séduise en retour... Nouvel échec qui avait enfoncé notre relation dans les abîmes, l'enchainant dans les tréfonds sombres de l'oubli. Car la belle était partie, quand pour ma part et persuadé que la joueuse qu'elle était devait bien rire de ma déconvenue et de mes efforts de séductions déployés simplement pour ses beaux yeux, j'étais passé à autre chose. Aujourd'hui encore, je n'étais guère disposé à lui pardonner, pas plus qu'à retomber dans les mains que je jugeais sournoises de cette petite poupée – ironie déplacée lorsque l'on me qualifiait de diable lui-même – laissant ainsi les foudres de mon regard implacable s'abattre sur sa silhouette frêle. Demeurant néanmoins plein de prestance, ne crachant de mon venin qu'avec finesse et parcimonie, je vis la demoiselle ôter un de mes pions du plateau qui me plongea dans une intense réflexion quant à la partie d'échecs : étrangement le jeu, quel qu'il soit, avait toujours été prédominent dans ma vie, même face à la plus sérieuse des conversations. Je réfléchissais ainsi d'abord sur le coup à porter, que sur ce que je devais renchérir, ne prenant pas même les dires de Lux affirmant me voir autrement que comme un junkie avec sincérité. Les paroles de la demoiselle étaient à présent pour moi dénués de toute véracité, et je n'entendais qu'un écho que je pensais totalement hypocrite.
« Il faut croire que j’ai un époux compréhensif quant à mes désirs de continuer mes études au lieu de consacrer mon temps à lui donner un héritier. Quant aux raisons de mon retour à Hungcalf… Elles ne regardent que moi, et à moins que tu ne me poses la véritable question ciblée sur ce dernier, je me refuse de te donner toute autre réponse. C’est à toi de jouer. »
« Hmm... »
Fut le seul murmure pensif qui daigna s'échapper de mes lèvres, comme mes rétines fauves parcouraient d'une oeillade vivace l'échiquier. Avançant un autre des pions afin d'anticiper un mat lors de ma prochaine avancée, je lâchais un soupir las après un trop long moment de silence, mes prunelles assassines se relevant sur le visage d'opaline de la petite poupée.
« Je ne comptais pas t'arracher des réponses, je te fais juste part de mes pensées... En espérant que tu ne sois pas revenue pour de nouveau te rire de moi, sinon je te déclare ouvertement la guerre, mon ange. »
Mon dernier mot acheva de rappeler en écho le souvenir de nos lettres échangées, tandis que mes prunelles inquisitrices semblaient se faire orageuses et menaçantes.
« Il faut croire que j’ai un époux compréhensif quant à mes désirs de continuer mes études au lieu de consacrer mon temps à lui donner un héritier. Quant aux raisons de mon retour à Hungcalf… Elles ne regardent que moi, et à moins que tu ne me poses la véritable question ciblée sur ce dernier, je me refuse de te donner toute autre réponse. C’est à toi de jouer. »
« Hmm... »
Fut le seul murmure pensif qui daigna s'échapper de mes lèvres, comme mes rétines fauves parcouraient d'une oeillade vivace l'échiquier. Avançant un autre des pions afin d'anticiper un mat lors de ma prochaine avancée, je lâchais un soupir las après un trop long moment de silence, mes prunelles assassines se relevant sur le visage d'opaline de la petite poupée.
« Je ne comptais pas t'arracher des réponses, je te fais juste part de mes pensées... En espérant que tu ne sois pas revenue pour de nouveau te rire de moi, sinon je te déclare ouvertement la guerre, mon ange. »
Mon dernier mot acheva de rappeler en écho le souvenir de nos lettres échangées, tandis que mes prunelles inquisitrices semblaient se faire orageuses et menaçantes.
- InvitéInvité
Re: Checkmate et échec au roi (PV Lux)
Lun 29 Mar 2010 - 20:51
J’étais parfaitement consciente que la situation dans laquelle je me trouvais ce soir était entièrement de ma faute, le reconnaître n’était pas un problème en soit. Je l’admettais avec beaucoup de difficulté, l’issue imposée de notre histoire me pesait sur le cœur. Je reconnaissais chacune de mes erreurs dans les reproches dissimulés qui m’étaient fait, sans possibilité de revenir en arrière pour les réparer. Je n’étais pas douée en matière de cœur, pas plus que d’hommes. J’avais succombé au charme de mon amant en devenir, sans chercher à me débattre, sans chercher à résister. J’avais été séduite au premier regard, sous les premières missives, et ne m’en était pas cachée de lui. Peut-être que si j’avais su faire preuve de plus de retenue, nous n’en serions pas ici. Il aurait tout simplement perdu son pari, et rien d’autres ne serait ensuite arrivé par la suite. Je ne serais pas même revenue à Hungcalf dans le seul but couvrant ce besoin de le voir, de constater qu’il se portait bien tout simplement. Fautive jusqu’au bout, sans retour possible. J’avais voulu être unique à ses yeux, sans doute l’avais-je été, comment aurais-je put le savoir en fin de compte, tant les conquêtes se faisaient nombreuses à son palmarès. Je ne lui avais pas caché cette crainte de n’être unique que pour le temps d’une nuit, sincérité que j’avais eu tant de mal à dévoiler, dans cette fierté qui m’était propre, pas plus que je ne lui avais caché cette jalousie rongeant mon cœur. J’avais eu ma seconde chance sans même chercher à en profiter, trop absorbée par mes problèmes devenant plus urgents que jamais, et par dessus tout… J’avais eu le tort d’écouter les bruits de couloirs. Il y en avait une autre… Une autre qui ne résisterait certainement pas, alors à quoi bon s’accrocher à un rêve utopique ? Je ne lui avais pas caché la situation dans laquelle je me trouvais, ne lui cachant plus ma véritable identité et que j’étais activement recherchée… Au fond, lorsqu’on y réfléchissait véritablement, j’avais manqué de peu de me compromettre avec un homme qui m’aurait ensuite abandonnée sans l’ombre d’un remord pour une autre qui devait sans aucun doute être unique à ses yeux d’après les bruits qui couraient sur son absence auprès des autres demoiselles. Pourtant … je continuais de me sentir fautive de ne pas avoir su le retenir avec plus d’entrain, de ne pas lui avoir cédé en temps voulu alors que j’éprouvais des sentiments pour lui que je ne possédais absolument pas pour mon actuel époux. Véritablement, je me sentais perdue et plus que jamais inculte en matière de séduction, de sentiments et de garçons.
Et de voir mes paroles sans impact aucun sur mon tendre ancien confident me conforta dans l’idée qu’il valait mieux que je quitte la table sans plus d’explication, que j’échappe à la surveillance de Ceasar pour me retrouver seule et faire le point. J’avais eu tort de revenir, je n’étais même pas capable de me défendre face aux accusations qu’il me portait, pas plus que je n’avais été capable d’aller le voir de mon propre chef. Cause perdue. Mieux valait pour moi de repartir d’où je venais et d’oublier à jamais ce que ma première fuite m’avait fait connaître, de me consacrer à ce mariage dont je n’avais jamais voulue, de mettre au monde l’héritier que l’on attendait de moi et dont je ne voulais pas non plus. Egoïste. Un instant, je portais le regard sur mon alliance posée sur mes genoux, haïssant plus que jamais cette prison dorée qu’elle représentait, jusqu’à me faire détester d’être ce que je suis et l’endroit où j’avais vu le jour. Prisonnière d’un destin que tant d’autres auraient désiré et que je refusais corps et âme… Lorsqu’enfin je relevais mon regard, un nouveau pion venait de bouger, assurant un mat si je ne parais pas le coup… Ma réflexion se mit de nouveau en marche, cherchant la meilleure parade pour éviter de perdre…
« Je ne comptais pas t’arracher des réponses, je te fais juste part de mes pensées… En espérant que tu ne sois pas revenue pour de nouveau te rire de moi, sinon je te déclare ouvertement la guerre, mon ange. »
Il ne fallut pas plus d’une fraction de seconde pour que mon visage se fige et que mon cœur manque un battement. Si le temps s’était arrêté en cet instant, je n’aurais pas esquissé un geste pour en profiter. Un souffle choqué s’échappa de mes lèvres tandis que je levais lentement le regard vers le sien, rencontrant ces prunelles assassines que je n’avais eu qu’une seule fois l’occasion de croiser… Cette unique fois où je m’étais refusée par peur de comprendre que je l’aimais vraiment.
« Par la grande Baba Yaga… » Soufflais-je dans un souffle. « Tu peux m’accuser de bien des choses Lust, d’avoir parjurer, de t’avoir fuis pour des raisons obscures… mais certainement pas de ce crime-là. Surtout pas celui-là. Je ne suis revenue que pour toi, sans savoir comment faire pour t’aborder par les fautes que j’ai commises, mais pas pour les raisons dont tu m’accuses. » Sifflais-je entre mes dents, cherchant à ne pas hausser la voix sur le désarroi qui venait de s’emparer de moi. Glissant un pion à la hâte sur le plateau de jeu, et qui ne pouvais que facilité la réussite de mon opposant, mes doigts tremblants eurent pourtant l’audace de faire tomber ma reine, confirmant la défaite que j’essuyais et que j’offrais de plein gré. « Ta "putain*" de reine s’incline. Tu es vainqueur … et sur bien des plans. »
Et de voir mes paroles sans impact aucun sur mon tendre ancien confident me conforta dans l’idée qu’il valait mieux que je quitte la table sans plus d’explication, que j’échappe à la surveillance de Ceasar pour me retrouver seule et faire le point. J’avais eu tort de revenir, je n’étais même pas capable de me défendre face aux accusations qu’il me portait, pas plus que je n’avais été capable d’aller le voir de mon propre chef. Cause perdue. Mieux valait pour moi de repartir d’où je venais et d’oublier à jamais ce que ma première fuite m’avait fait connaître, de me consacrer à ce mariage dont je n’avais jamais voulue, de mettre au monde l’héritier que l’on attendait de moi et dont je ne voulais pas non plus. Egoïste. Un instant, je portais le regard sur mon alliance posée sur mes genoux, haïssant plus que jamais cette prison dorée qu’elle représentait, jusqu’à me faire détester d’être ce que je suis et l’endroit où j’avais vu le jour. Prisonnière d’un destin que tant d’autres auraient désiré et que je refusais corps et âme… Lorsqu’enfin je relevais mon regard, un nouveau pion venait de bouger, assurant un mat si je ne parais pas le coup… Ma réflexion se mit de nouveau en marche, cherchant la meilleure parade pour éviter de perdre…
« Je ne comptais pas t’arracher des réponses, je te fais juste part de mes pensées… En espérant que tu ne sois pas revenue pour de nouveau te rire de moi, sinon je te déclare ouvertement la guerre, mon ange. »
Il ne fallut pas plus d’une fraction de seconde pour que mon visage se fige et que mon cœur manque un battement. Si le temps s’était arrêté en cet instant, je n’aurais pas esquissé un geste pour en profiter. Un souffle choqué s’échappa de mes lèvres tandis que je levais lentement le regard vers le sien, rencontrant ces prunelles assassines que je n’avais eu qu’une seule fois l’occasion de croiser… Cette unique fois où je m’étais refusée par peur de comprendre que je l’aimais vraiment.
« Par la grande Baba Yaga… » Soufflais-je dans un souffle. « Tu peux m’accuser de bien des choses Lust, d’avoir parjurer, de t’avoir fuis pour des raisons obscures… mais certainement pas de ce crime-là. Surtout pas celui-là. Je ne suis revenue que pour toi, sans savoir comment faire pour t’aborder par les fautes que j’ai commises, mais pas pour les raisons dont tu m’accuses. » Sifflais-je entre mes dents, cherchant à ne pas hausser la voix sur le désarroi qui venait de s’emparer de moi. Glissant un pion à la hâte sur le plateau de jeu, et qui ne pouvais que facilité la réussite de mon opposant, mes doigts tremblants eurent pourtant l’audace de faire tomber ma reine, confirmant la défaite que j’essuyais et que j’offrais de plein gré. « Ta "putain*" de reine s’incline. Tu es vainqueur … et sur bien des plans. »
* à voir comme le mot prostituée.
Désolée, c'pas fameux --'
- InvitéInvité
Re: Checkmate et échec au roi (PV Lux)
Jeu 1 Avr 2010 - 21:00
Le regard satiné de la matriochka semblait fuir mes prunelles d'une fébrilité effrayée ; en vérité je ne comprenais pas comment la jolie Lux avait pu à ce point s'affaiblir face à moi lorsque les débuts de notre jeu avaient vu une jeune Grymm audacieuse et droite, certaine de remporter la partie malgré ses multiples provocations gentillettes. J'ignorais finalement tout ce qui avait pu ainsi la vider de sa force naturelle pour mieux la laisser apparaître comme une poupée fébrile et tremblante ; de nature égocentrique, je ne pensais néanmoins pas que ce changement était dû à mon unique personne. D'autant plus que malgré le venin dont je faisais preuve, je n'étais pas même à mon maximum et faisais preuve d'un tant soit peu de retenue glacée face à l'assemblée présente dans la pièce à la chaleur étouffante. J'analysais ainsi chaque tressaillement de sa peau que j'avais autrefois tant voulu goûté, chaque frémissement de ses courbes graciles dissimulées sous le tissu fin de sa robe immaculée et que j'avais auparavant tant désiré, chaque mimique charmante de son visage opalin que je méprisais aujourd'hui quand autrefois j'avais appris à l'idolâtrer malgré moi. Néanmoins je devais me rendre à l'évidence que Lux possédait le charme du mystère, celui que je cherchais chez nombre de jeunes filles sans jamais le trouver : l'énigme que constituait la belle russe demeurait cependant agaçante à mes yeux, à force de la voir disparaître et réapparaître de nul part dans un claquement de doigts. Le côté tacite de la demoiselle l'inclinait à demeurer d'avantage mystérieuse alors même que je la soupçonnais de garder pour elle nombre de secrets : en somme je ne lui faisais guère confiance. C'était également pour cela que les anciens aveux de Lux confiés sur le papier, et dans lesquels elle m'avouait une attirance folle à mon encontre qu'elle souhaitait éviter, ne trouvaient à mes yeux aucun écho sincère. Je ne la croyais plus, quoiqu'elle dise ou quoiqu'elle fasse, tant que je n'aurais eu de sa part de réponse concrète, je restais persuadé que la belle se jouait de moi... C'est ainsi que par ailleurs, me faisant direct et tranchant comme toujours, je m'épanchais sur la question en lui faisant comprendre mes opinions. La réponse de la demoiselle m'étonna néanmoins, pensant que cette dernière m'éviterait fatalement ou qu'au contraire elle approuverait mes dires arrogants et présomptueux.
« Par la grande Baba Yaga…Tu peux m’accuser de bien des choses Lust, d’avoir parjurer, de t’avoir fuis pour des raisons obscures… mais certainement pas de ce crime-là. Surtout pas celui-là. Je ne suis revenue que pour toi, sans savoir comment faire pour t’aborder par les fautes que j’ai commises, mais pas pour les raisons dont tu m’accuses. »
Je fronçais les sourcils, surpris et sombrement pensif quant aux dires de mon interlocutrice dont les paroles se teintaient d'une innocence pure et d'une véracité que cette fois je ne pouvais nier. Ses aveux prononcés et me certifiant qu'elle était revenue simplement pour ma personne me laissèrent méfiant et dubitatif : je me rappelais certes de notre jeu qui commençait à aller trop loin, de l'attachement que nous avions commencé à tisser l'un à l'autre, de la plume de Lux apposant sur le papier ses sentiments mitigés à mon encontre... Mais aussi cette nuit où je la vis me repousser une fois allongée gracieusement dans mon lit, ma propre plume acerbe dans notre dernière correspondance, la volonté de la sortir de ma vie et de mon champ de vision, mué par la colère et la fierté. Rien n'avait jamais été aisé entre nous, tout au contraire avait été ambigu, ce qui expliquait d'avantage mon incompréhension face aux dires de la jolie demoiselle. Restant ainsi silencieux, je plongeais mon regard ambré et méfiant dans le satin de ses prunelles, lorsque sa voix harmonieuse continua alors fébrilement.
« Ta "putain" de reine s’incline. Tu es vainqueur … et sur bien des plans. »
« Les putains s'inclinent toujours. Elles ont cette tare dans le sang. »
J'ignorais pourquoi ces mots si tranchants et acerbes s'étaient échappés de mes lèvres, mais je ressentais ce besoin vital de me purifier par l'exorcisme de mon propre venin. Etrangement malgré la partie gagnée, je ne ressentais aucune satisfaction quant à ma victoire, quelle qu'elle pouvait être, par ailleurs : face à Lux ou face à l'échiquier, ce triomphe m'importait peu tant que je n'avais pas tous les éléments de réponses. M'adossant ainsi à ma chaise, je n'esquissais aucun geste en faveur du plateau de jeu, mon regard ténébreux accrochant avec insistance les pupilles étoilées de la petite poupée : mon attitude mettant sans doute mal à l'aise, je ne me gênais néanmoins guère à tenter de sonder son âme par une oeillade pénétrante. Le silence oppressant surplombant alors les lieux fut cependant brisé par la maladresse de Stewart, guilleret sans doute de voir à sa soirée le charme de la Russie incarné ainsi que le jeune homme populaire que j'étais. Son excitation enthousiaste le poussa à venir nous déranger, sans même qu'il ne voit entre Lux et moi une certaine tension pourtant affreusement palpable.
« Alors, tout va bien ? … Je vois que votre partie touche à sa fin. » fit-il dans un large sourire niais et agaçant, avant de poser son regard sur l'échiquier, pensant sans doute que je ne portais aucun coup parce que je ne trouvais pas la solution, alors que l'absence de jeu de ma part n'était dû qu'à ma volonté d'en découdre seul avec la mystérieuse Lux. « Enfin Lust, ne me dit pas que... C'est facile pourtant, si tu bouges ton... »
« Je veux te parler seul à seule. »
Ma voix suave et épicée coupa Stewart dans son élan dont la voix excitée était comme absente à mes oreilles. La silhouette même de ce dernier était pour moi totalement transparente : ne détournant pas mon regard de la jeune Russe, je ne voyais qu'elle et observais la moindre de ses réactions. D'un visage impassible, je me levais alors sous le regard surpris de Stewart afin de sortir de la pièce étouffante, et de m'avancer de quelques pas dans la fraîcheur du couloir sombre. Me retournant alors sur la jolie demoiselle qui m'avait suivi, je n'attendis pas que la porte se referme totalement pour exprimer mon incompréhension de manière sèche.
« C'est le tsar, c'est ça ? Ou je ne sais pas quel autre noble de ton putain de pays. » soufflais-je alors d'une rudesse déplacée et d'une froideur mordante. Car la demoiselle m'avait déjà fait part d'un mariage forcé avec une personne de très haut rang, et fatalement mon esprit avait fait le rapport – peut-être naïvement d'ailleurs – avec la noblesse de l'Est. « Tu m'aguiches, tu me provoques, tu me tentes, pour finalement fuir une fois dans mes draps alors que j'avais gagné. J'avais gagné Lux ! » répétais-je alors d'une voix qui, fait rare, s'était alors élevée avec rage, avant de reprendre son timbre grave et bas comme je continuais. « Et tu me sers l'excuse de vouloir être la seule, pour finalement partir te marier et revenir un anneau à la main... pour moi ? Tu reviens pour moi, et tu m'évites ? » soufflais-je sans jamais cesser mes griefs mauvais alors que j'arquais les sourcils sous mon venin cinglant. « Explique-moi ton jeu, j'ai besoin de comprendre. » achevais-je alors dans une froideur presque inhumaine et rageuse.
« Par la grande Baba Yaga…Tu peux m’accuser de bien des choses Lust, d’avoir parjurer, de t’avoir fuis pour des raisons obscures… mais certainement pas de ce crime-là. Surtout pas celui-là. Je ne suis revenue que pour toi, sans savoir comment faire pour t’aborder par les fautes que j’ai commises, mais pas pour les raisons dont tu m’accuses. »
Je fronçais les sourcils, surpris et sombrement pensif quant aux dires de mon interlocutrice dont les paroles se teintaient d'une innocence pure et d'une véracité que cette fois je ne pouvais nier. Ses aveux prononcés et me certifiant qu'elle était revenue simplement pour ma personne me laissèrent méfiant et dubitatif : je me rappelais certes de notre jeu qui commençait à aller trop loin, de l'attachement que nous avions commencé à tisser l'un à l'autre, de la plume de Lux apposant sur le papier ses sentiments mitigés à mon encontre... Mais aussi cette nuit où je la vis me repousser une fois allongée gracieusement dans mon lit, ma propre plume acerbe dans notre dernière correspondance, la volonté de la sortir de ma vie et de mon champ de vision, mué par la colère et la fierté. Rien n'avait jamais été aisé entre nous, tout au contraire avait été ambigu, ce qui expliquait d'avantage mon incompréhension face aux dires de la jolie demoiselle. Restant ainsi silencieux, je plongeais mon regard ambré et méfiant dans le satin de ses prunelles, lorsque sa voix harmonieuse continua alors fébrilement.
« Ta "putain" de reine s’incline. Tu es vainqueur … et sur bien des plans. »
« Les putains s'inclinent toujours. Elles ont cette tare dans le sang. »
J'ignorais pourquoi ces mots si tranchants et acerbes s'étaient échappés de mes lèvres, mais je ressentais ce besoin vital de me purifier par l'exorcisme de mon propre venin. Etrangement malgré la partie gagnée, je ne ressentais aucune satisfaction quant à ma victoire, quelle qu'elle pouvait être, par ailleurs : face à Lux ou face à l'échiquier, ce triomphe m'importait peu tant que je n'avais pas tous les éléments de réponses. M'adossant ainsi à ma chaise, je n'esquissais aucun geste en faveur du plateau de jeu, mon regard ténébreux accrochant avec insistance les pupilles étoilées de la petite poupée : mon attitude mettant sans doute mal à l'aise, je ne me gênais néanmoins guère à tenter de sonder son âme par une oeillade pénétrante. Le silence oppressant surplombant alors les lieux fut cependant brisé par la maladresse de Stewart, guilleret sans doute de voir à sa soirée le charme de la Russie incarné ainsi que le jeune homme populaire que j'étais. Son excitation enthousiaste le poussa à venir nous déranger, sans même qu'il ne voit entre Lux et moi une certaine tension pourtant affreusement palpable.
« Alors, tout va bien ? … Je vois que votre partie touche à sa fin. » fit-il dans un large sourire niais et agaçant, avant de poser son regard sur l'échiquier, pensant sans doute que je ne portais aucun coup parce que je ne trouvais pas la solution, alors que l'absence de jeu de ma part n'était dû qu'à ma volonté d'en découdre seul avec la mystérieuse Lux. « Enfin Lust, ne me dit pas que... C'est facile pourtant, si tu bouges ton... »
« Je veux te parler seul à seule. »
Ma voix suave et épicée coupa Stewart dans son élan dont la voix excitée était comme absente à mes oreilles. La silhouette même de ce dernier était pour moi totalement transparente : ne détournant pas mon regard de la jeune Russe, je ne voyais qu'elle et observais la moindre de ses réactions. D'un visage impassible, je me levais alors sous le regard surpris de Stewart afin de sortir de la pièce étouffante, et de m'avancer de quelques pas dans la fraîcheur du couloir sombre. Me retournant alors sur la jolie demoiselle qui m'avait suivi, je n'attendis pas que la porte se referme totalement pour exprimer mon incompréhension de manière sèche.
« C'est le tsar, c'est ça ? Ou je ne sais pas quel autre noble de ton putain de pays. » soufflais-je alors d'une rudesse déplacée et d'une froideur mordante. Car la demoiselle m'avait déjà fait part d'un mariage forcé avec une personne de très haut rang, et fatalement mon esprit avait fait le rapport – peut-être naïvement d'ailleurs – avec la noblesse de l'Est. « Tu m'aguiches, tu me provoques, tu me tentes, pour finalement fuir une fois dans mes draps alors que j'avais gagné. J'avais gagné Lux ! » répétais-je alors d'une voix qui, fait rare, s'était alors élevée avec rage, avant de reprendre son timbre grave et bas comme je continuais. « Et tu me sers l'excuse de vouloir être la seule, pour finalement partir te marier et revenir un anneau à la main... pour moi ? Tu reviens pour moi, et tu m'évites ? » soufflais-je sans jamais cesser mes griefs mauvais alors que j'arquais les sourcils sous mon venin cinglant. « Explique-moi ton jeu, j'ai besoin de comprendre. » achevais-je alors dans une froideur presque inhumaine et rageuse.
- InvitéInvité
Re: Checkmate et échec au roi (PV Lux)
Mar 6 Avr 2010 - 13:27
La fièvre me gagnait, glaciale, n’épargnant aucun millimètre de mon être, arrachant ces frissons glacés à mon échine, venant engourdir mes doigts, serrant mon cœur et accentuant la pâleur de mon visage que l’on disait encore de poupée. En cet instant, même la Russie ne me semblait pas aussi glaciale que l’ambiance qui nous entourait, mon fier chevalier noir et moi-même. Nulle parole extérieure réconfortante ne viendrait me réchauffer, ni même aucun geste à mon encontre… Le seul flambeau dont la flamme pouvait me sauver se tenait devant moi et refusait même d’accepter mon existence. Et j’en tremblais… de froid, de honte et de peur. De sentiments contradictoire qui me laissaient fébrile et fragile, plus que jamais incertaine face à l’Islandais qui savait si bien me mettre à l’aise sans même lever le petit doigt. De par le passé, j’avais su modérer chacune de mes émotions, jouant sur les siennes sans jamais passer par le mal, attisant chacun de ses sens par un baiser enflammé… Aujourd’hui… Je ne pouvais plus jouer, avais perdu ce goût même du jeu… Mon entrain naturel lui même avait foutu le camp avec mon humeur joviale d’antan, ne me délaissant plus que cette responsabilité grandissante, ce sérieux qui ne m’avait jamais tant caractérisé et cette faiblesse imposée. Je demeurais même certaine que mon audace ne reviendrait pas si un nouveau jeu venait à s’instaurer entre le Grymm et moi… Supposition vaine et stérile de toute évidence : mon rang m’interdisant de me plonger de nouveau dans cette futilité que j’avais pourtant aimé, et la colère de mon Islandais étant bien trop évidente pour passer outre. L’espace d’une seconde, je sentis mon regard détailler celui qui aurait put être mon amant, s’attardant sur les traits de son visage, ses lèvres que j’avais eu maintes fois l’occasion de goûter et qui avaient eu l’audace de brûler ma peau… Sur ses sombres pupilles qui me dévisageaient en retour, m’arrachant de douloureux frissons, mais dans lesquels je me noyais malgré moi. Face à lui, je regrettais tout… Ma naissance, mon destin, mes sentiments enfouis dans un coin de mon cœur que je voulais fermer à jamais, les souvenirs qui me ramenaient sans cesse à lui… à ces instants volés dans les coins de couloirs, dans des placards sans que jamais nous n’allions plus loin dans notre entreprise… Ce tout qui m’avait rendue folle de lui sans que je ne le veuille pourtant, m’infligeant ce sentiment jaloux auquel je n’avais jamais fait face, et que je n’avais pas voulu lui cacher, dans une semi franchise. Mais ce soir… comment faire comprendre au jeune homme qui avait volé une partie de mon cœur que je n’avais jamais vu que par lui et que je ne voulais personne d’autre que lui ? Il n’existait pas de mots dans ma langue pour lui exprimer ce que je ressentais, pas plus pour lui ôter cette idée de la tête sur le fait que j’avais pu me jouer de lui …
Les mots franchirent mes lèvres, glissant sur un ton de colère et de chuchotements alors que je n’arrivais toujours pas à croire ce que j’entendais… Me jouer de lui. E si cela avait été le cas par le passé, l’avais-je seulement fait de mon conscient ? Grande Baba Yaga non. Il ne me serait jamais venu cette idée, ni autrefois, ni maintenant … Je n’étais pas joueuse à ce point-ci, et certainement pas perfide, quand bien même certains l’auraient pensé. Et il m’arrivait encore parfois de me demander pourquoi j’avais atterrie dans cette maison qui semblait être l’équivalent de Serpentard à Poudlard… A durmstrang, rien ne marchait comme cela … Nous avions les maitres, les dames et les serviteurs … Trois maisons pour trois castes différentes. Alors où se trouvait ma perfidie dans tout cela ? Non, chacune de mes paroles était empreinte d’une sincérité que je n’avais jamais su cacher… Mentir, je n’avais jamais réellement su le faire … Cacher certaines choses oui, mais mentir n’était pas tout à fait dans mes cordes, quand bien même l’une des disciplines de Durmstrang pour les Dames était d’apprendre à être fine menteuse… Je demeurais catastrophique en cette matière. Ma reine tomba sur le plateau, s’inclinant et venant se briser, fragile pion que je n’aimais pas. Puissante et impuissante. Je m’inclinais alors que je n’avais pas à le faire, reconnaissant ma défaite face à l’homme que j’aimais. L’histoire ne devait pas aller plus loin.
« Les putains s’inclinent toujours. Elles ont cette tare dans le sang. »
La réplique acheva de piquer mon cœur… Et si les paroles avaient été une arme tranchante, nul doute qu’une fleur carmin serait venue fleurir sur ma robe aux couleurs pâles, dévoilant cette blessure que je ne désirais pas guérir. Je n’aspirais qu’à son départ ou au mien, sans que je n’ose plus bouger pourtant, demeurant au silence le plus total, guettant du regard un geste de sa part, priant les Dieux nordiques pour qu’ils m’accordent une échappatoire… mais ces derniers demeuraient silencieux et perfides, envoyant pour ultime solution cet ami du Grymm qui se pensait aussi être le mien. Stewart. Sa simple présence m’indigna, et sa voix m’agaça, Je n’avais pas besoin de lui, pas maintenant. Mon poing se serra sur le tissu de ma robe, venant blanchir mes jointures alors que mon regard dévisageait de nouveau mon Grymm, mon Islandais…
« Je veux te parler seul à seule. »
Mon regard se baissa un instant alors que mon visage venait à pâlir d’un peu plus sous la demande non négociable. Me retrouver une fois de plus seule face à Lust n’était pas dans mes projets. Pas maintenant … Je le laissais se lever, sans pourtant oser bouger, l’observant traverser la pièce avec cette assurance qui le caractérisait si bien… Merlin. Jetant un dernier regard autour de moi, je sus que Ceasar ne remarquerait pas mon absence, tant prit dans son jeu. Devais-je m’en réjouir ou m’en plaindre ? Un léger soupir quitta mes lèvres roses avant que je ne décide de me lever, traversant à mon tour la pièce sans réelle assurance, mais bien plus comme une jeune femme qui se prépare à la mise à mort, ma robe trainant doucement derrière moi. Fermant doucement la porte, mon opposant n’attendit pourtant pas que cette dernière le soit totalement pour achever de déverser son venin. Pouvais-je seulement l’en blâmer ?
« C’est le tsar c’est ça ? Ou je ne sais pas quel autre noble de ton putain de pays ? […] Tu m’aguiches, tu me provoques, tu me tentes, pour finalement fuir une fois dans mes draps alors que j’avais gagné. J’avais gagné Lux ! » Ce reproche provoqua un instant la colère en moi. Était-ce là tout ce qui l’avait importé ? Cette vertu que j’avais promise à un mariage puis à lui ? Sa colère me poussa à me tapir contre le mur, tandis que mon regard s’écarquillait sous la surprise de cette révélation implicite. « Et tu me sers l’excuse de vouloir être la seule, pour finalement partir te marier et revenir un anneau à la main… pour moi ? Tu reviens pour moi et tu m’évites ? » Et je maudissais plus que jamais ce destin qui me mettait dans une telle situation. « Explique-moi ton jeu, j’ai besoin de comprendre. » Y’avait-il seulement quelque chose à expliquer ou à comprendre ? J’avais moi-même abandonné cette idée.
« Je ne t’ai jamais rien caché Lust. Tu savais que j’étais promise à un autre… Et ce n’est certainement pas parce que je l’ai désiré. Je n’ai jamais désiré être tsarine, je n’ai jamais voulu être à la tête de mon pays. Je n’ai même jamais désiré être Duchesse… » Ma voix tremblait sous mes aveux, sous cette vérité que je ne cachais pas. Je n’avais toujours désiré qu’être une jeune fille normale après tout … sans devoirs ni responsabilités. « Je n’ai pas voulu tout ça Lust ! Je n’ai pas désirée être enlevée et mariée de force à un homme que je n’aime pas,… certainement pas lorsque celui que j’aimais demeurait loin de moi… » Une pause vint marquer mes paroles alors que je me détournais du Grymm… « Mais as tu seulement pensé à autre chose que ma vertu ? Est-ce là tout ce qui t’importait ? Cette virginité que je n’ai pas eu le courage de t’offrir la première fois et que j’ai conservée pour toi malgré mon mariage ? Tu la voulais ? Alors viens la prendre ! J’honore notre contrat puisque c’est la seule chose qui ne t’ais jamais intéressé, tu me le prouves encore aujourd’hui ! » Colère se faisait déjà ressentir, colorant mes joues d’une rougeur, menaçant quelques perles d’eau de tomber de mes pupilles bleues.
Les mots franchirent mes lèvres, glissant sur un ton de colère et de chuchotements alors que je n’arrivais toujours pas à croire ce que j’entendais… Me jouer de lui. E si cela avait été le cas par le passé, l’avais-je seulement fait de mon conscient ? Grande Baba Yaga non. Il ne me serait jamais venu cette idée, ni autrefois, ni maintenant … Je n’étais pas joueuse à ce point-ci, et certainement pas perfide, quand bien même certains l’auraient pensé. Et il m’arrivait encore parfois de me demander pourquoi j’avais atterrie dans cette maison qui semblait être l’équivalent de Serpentard à Poudlard… A durmstrang, rien ne marchait comme cela … Nous avions les maitres, les dames et les serviteurs … Trois maisons pour trois castes différentes. Alors où se trouvait ma perfidie dans tout cela ? Non, chacune de mes paroles était empreinte d’une sincérité que je n’avais jamais su cacher… Mentir, je n’avais jamais réellement su le faire … Cacher certaines choses oui, mais mentir n’était pas tout à fait dans mes cordes, quand bien même l’une des disciplines de Durmstrang pour les Dames était d’apprendre à être fine menteuse… Je demeurais catastrophique en cette matière. Ma reine tomba sur le plateau, s’inclinant et venant se briser, fragile pion que je n’aimais pas. Puissante et impuissante. Je m’inclinais alors que je n’avais pas à le faire, reconnaissant ma défaite face à l’homme que j’aimais. L’histoire ne devait pas aller plus loin.
« Les putains s’inclinent toujours. Elles ont cette tare dans le sang. »
La réplique acheva de piquer mon cœur… Et si les paroles avaient été une arme tranchante, nul doute qu’une fleur carmin serait venue fleurir sur ma robe aux couleurs pâles, dévoilant cette blessure que je ne désirais pas guérir. Je n’aspirais qu’à son départ ou au mien, sans que je n’ose plus bouger pourtant, demeurant au silence le plus total, guettant du regard un geste de sa part, priant les Dieux nordiques pour qu’ils m’accordent une échappatoire… mais ces derniers demeuraient silencieux et perfides, envoyant pour ultime solution cet ami du Grymm qui se pensait aussi être le mien. Stewart. Sa simple présence m’indigna, et sa voix m’agaça, Je n’avais pas besoin de lui, pas maintenant. Mon poing se serra sur le tissu de ma robe, venant blanchir mes jointures alors que mon regard dévisageait de nouveau mon Grymm, mon Islandais…
« Je veux te parler seul à seule. »
Mon regard se baissa un instant alors que mon visage venait à pâlir d’un peu plus sous la demande non négociable. Me retrouver une fois de plus seule face à Lust n’était pas dans mes projets. Pas maintenant … Je le laissais se lever, sans pourtant oser bouger, l’observant traverser la pièce avec cette assurance qui le caractérisait si bien… Merlin. Jetant un dernier regard autour de moi, je sus que Ceasar ne remarquerait pas mon absence, tant prit dans son jeu. Devais-je m’en réjouir ou m’en plaindre ? Un léger soupir quitta mes lèvres roses avant que je ne décide de me lever, traversant à mon tour la pièce sans réelle assurance, mais bien plus comme une jeune femme qui se prépare à la mise à mort, ma robe trainant doucement derrière moi. Fermant doucement la porte, mon opposant n’attendit pourtant pas que cette dernière le soit totalement pour achever de déverser son venin. Pouvais-je seulement l’en blâmer ?
« C’est le tsar c’est ça ? Ou je ne sais pas quel autre noble de ton putain de pays ? […] Tu m’aguiches, tu me provoques, tu me tentes, pour finalement fuir une fois dans mes draps alors que j’avais gagné. J’avais gagné Lux ! » Ce reproche provoqua un instant la colère en moi. Était-ce là tout ce qui l’avait importé ? Cette vertu que j’avais promise à un mariage puis à lui ? Sa colère me poussa à me tapir contre le mur, tandis que mon regard s’écarquillait sous la surprise de cette révélation implicite. « Et tu me sers l’excuse de vouloir être la seule, pour finalement partir te marier et revenir un anneau à la main… pour moi ? Tu reviens pour moi et tu m’évites ? » Et je maudissais plus que jamais ce destin qui me mettait dans une telle situation. « Explique-moi ton jeu, j’ai besoin de comprendre. » Y’avait-il seulement quelque chose à expliquer ou à comprendre ? J’avais moi-même abandonné cette idée.
« Je ne t’ai jamais rien caché Lust. Tu savais que j’étais promise à un autre… Et ce n’est certainement pas parce que je l’ai désiré. Je n’ai jamais désiré être tsarine, je n’ai jamais voulu être à la tête de mon pays. Je n’ai même jamais désiré être Duchesse… » Ma voix tremblait sous mes aveux, sous cette vérité que je ne cachais pas. Je n’avais toujours désiré qu’être une jeune fille normale après tout … sans devoirs ni responsabilités. « Je n’ai pas voulu tout ça Lust ! Je n’ai pas désirée être enlevée et mariée de force à un homme que je n’aime pas,… certainement pas lorsque celui que j’aimais demeurait loin de moi… » Une pause vint marquer mes paroles alors que je me détournais du Grymm… « Mais as tu seulement pensé à autre chose que ma vertu ? Est-ce là tout ce qui t’importait ? Cette virginité que je n’ai pas eu le courage de t’offrir la première fois et que j’ai conservée pour toi malgré mon mariage ? Tu la voulais ? Alors viens la prendre ! J’honore notre contrat puisque c’est la seule chose qui ne t’ais jamais intéressé, tu me le prouves encore aujourd’hui ! » Colère se faisait déjà ressentir, colorant mes joues d’une rougeur, menaçant quelques perles d’eau de tomber de mes pupilles bleues.
- InvitéInvité
Re: Checkmate et échec au roi (PV Lux)
Jeu 8 Avr 2010 - 21:59
Les vices du jeu bouillonnaient en moi tel de la ciguë rongeant mes veines bleues et souillées par les substances hallucinogènes qui dans leurs sillages avaient laissé leurs robes blanches indélébiles. Etait-ce la fureur de l'avoir vue partir à la hâte, de son plein gré ou non, cette idée ancrée en mon esprit qu'elle se jouait de moi bien que la belle affirmait le contraire, ou les souvenirs de cette nuit satinée durant laquelle la matriochka avait pu percevoir en mes prunelles avides mon appétit lubrique. Je me remémorais encore du parfum encensé aux notes brutes et épicées qui ne demeuraient plus que les effluves de ma victoire, je me souvenais encore des prunelles voilées d'une crainte trouble de la jolie Russe qui pourtant n'avaient pas fait flancher mon coeur, je me souvenais de mes mains geôlières se faisant ombre menaçante et frisson caressant. D'un souffle saccadé et brûlant, je l'avais cette nuit là allongée sur mes draps, le regard du loup affamé et le sourire sur mes lèvres blêmes dont la noirceur suspendait les sens et les mettait en alerte. Chaque geste, chaque souffle, chaque tremblement, avait été ciselé à la pointe de l'acier trempé de ma victoire dans le labyrinthe de mon esprit, persuadé qu'ainsi sorti glorieux de notre jeu dangereux, je me remémorerais cet instant comme celui étant où j'aurais volé la virginité d'un ange à la peau laiteuse, fille de la lune et persévérante déterminée qui n'avait pu néanmoins m'échapper. Je m'étais glorifié à l'avance de mon entreprise sadique, quand bien même une vague de tendresse et de douceur brute étaient venu s'insuffler en moi au même titre que la perversité de mon regard : car la belle tremblotante dans mes bras, avait su lever en moi une dépendance que je n'avais guère anticipé, et qui peu à peu avait élevé mon coeur à son idolâtrie... Trop tard. L'autel monté en sa figure noble de déesse était redevenu poussière dans l'alcôve de mon palpitant, comme elle s'était glissée sous mon ombre pour mieux s'en détacher et partir. L'ange joueur était devenu la cible de toutes mes haines refoulées, subissant ma colère froide dès lors que je la vis me fuir et rompre son engagement. La bassesse de sa couardise m'avait enflammé le myocarde d'une fureur sourde, aussi j'étais resté impassible à ses mots cette nuit là, et à ceux qui plus tard avaient été posé sur le papier à la pointe d'une plume fine et penchée. Et encore aujourd'hui, je demeurais sourd à l'écho de ses paroles et au langage ému de son regard ; j'avais la vengeance dans le sang, intarissable et saisissante, tant et si bien que je me faisais de surcroit aveugle et sans empathie aucune. Je n'ignorais pas pourtant que Lux avait eu pour elle une garde rapprochée ne désirant plus que la ramener vers ses terres glacées, et bien sûr que l'idée de la voir enlevée avait parcouru mon esprit par simple déduction évidente... Mais dans l'ombre de mon palpitant, je demeurais persuadé qu'elle m'avait trompé. Comment faire confiance au monde alentour, lorsque ce dernier n'était plus que mensonge : plus que jamais, j'avais appris depuis enfant à me méfier de mes proches plus que de mes ennemis. Car je savais les détracteurs perfides et dignes des coups les plus bas, lorsque les plus proches alliés attaquaient toujours par surprise et visaient les faiblesses. Au fil du temps, j'avais vu cette sombre thèse s'affirmer : c'étaient les personnes que j'avais le plus aimé, qui m'avaient le plus meurtri. Pourquoi donc faire confiance à la belle avec qui une complicité ambiguë avait été nouée, et qui avait fini par me tourner le dos dans la lâcheté d'une nuit glacée. Aussi, mes prunelles fauves accrochèrent les siennes d'une colère glaçante que je ne desservais qu'à mes ennemis ; sur mes gardes et emporté, j'étais prêt à mordre et à en découdre avec la belle, muant chacune de ses répliques en lames affûtées que je retournerais contre elle... Mais les dires de la matriochka ne furent pas ceux que j'avais attendu ; ses paroles me heurtèrent d'une douceur ferme, par la simple véracité de ses dires qui me déstabilisèrent :
« Je ne t’ai jamais rien caché Lust. Tu savais que j’étais promise à un autre… Et ce n’est certainement pas parce que je l’ai désiré. Je n’ai jamais désiré être tsarine, je n’ai jamais voulu être à la tête de mon pays. Je n’ai même jamais désiré être Duchesse… » Une moue méprisante vint voiler mon visage jusque là renvoyant une lumière glaçante comme mes yeux ambrés se levèrent brièvement vers le plafond. Ma colère farouche crispant ma mâchoire et m'affublant d'un coup violent à l'estomac me poussait à la haïr, à la négliger, à l'abaisser bien en dessous du piédestal que je lui avais autrefois dressé. J'étais mauvais par la parole autant que par l'attitude désobligeante et venimeuse ; l'acidité de ma personne n'était plus que de simples mots, mais également des regards condescendants dont toute lueur affectueuse s'était tue. Je me refusais ainsi à l'écouter : sa voix cristalline venait glisser à mes oreilles dans un chant voluptueux mais tremblant, bravant le mur de glace enveloppant mon être et mon aura, mais ne parvenant guère à vaincre ma mauvaise foi pour mieux atteindre ma Raison. Les mots 'duchesse' mais surtout 'tsarine' néanmoins s'aventurèrent dans les méandres de mon esprit arriviste qui éveilla un tant soit peu mon intérêt pour se rendormir aussitôt : même mon ambition et mon avidité pour le pouvoir et le renom n'étaient pas ce soir assez forts pour vaincre le poison de ma fureur. « Je n’ai pas voulu tout ça Lust ! Je n’ai pas désirée être enlevée et mariée de force à un homme que je n’aime pas,… certainement pas lorsque celui que j’aimais demeurait loin de moi… »
Voilà que mon estomac se contracta sous mon souffle coupé et le soubresaut de mon coeur qui se remit à battre dans une douleur violente. Le regard sombre que j'avais détourné de la belle par trop de fureur, se reposa sur la douceur de ses traits éthérés et purs comme je tentais de saisir l'entière signification des ses paroles. Avais-je bien entendu ? Et si là était le cas, étaient-ce des paroles lancées à mon encontre... Mon esprit cartésien me poussait à en déduire la logique de ses aveux : la belle m'avouait son amour par quelques paroles rudes que je lui avais arraché de force. Mais ma mauvaise foi combiné à ma maladresse quant au contrôle des sentiments m'obligea à penser autrement : il n'y avait rien de tangible ni de concret dans ses aveux. Aucun aveu amoureux n'était plus pour moi solide depuis la déconvenue que j'avais vécu avec Cassandra. Au mieux, Lux évoquait une autre personne que moi-même, et grand bien lui fasse. Au pire, elle se faisait des idées et son coeur aveuglé pensait m'aimer quand il n'avait été que charmé... Que la jeunesse est sotte de croire ainsi que chaque tressaillement affectueux n'est qu'Amour quand il ne s'agit que d'un béguin comme un autre. Le souffle court, je ne pus néanmoins renchérir un mot, restant muet malgré moi et malgré la surprise se lisant dans les tréfonds de mon sombre regard. Car j'étais néanmoins touché ; l'on avait beau me dire sans coeur, celui-ci était bel et bien vivant lorsque la sincérité de tels aveux venaient le heurter de plein fouet. Douce Lux, à la peau si sucrée que jamais je ne m'en étais assez repu, ne serais-tu pas en train de te noyer dans les eaux troubles d'un jeu dangereux de nouveau ? Cette fois pourtant, je ne plongerais pas avec toi, quand bien même notre ancien lancer de dés avait bien failli m'attirer dans tes filets.
« Mais as tu seulement pensé à autre chose que ma vertu ? Est-ce là tout ce qui t’importait ? Cette virginité que je n’ai pas eu le courage de t’offrir la première fois et que j’ai conservée pour toi malgré mon mariage ? Tu la voulais ? Alors viens la prendre ! » Un grondement sourd s'éleva en moi, piqué par la provocation de la douce je sentis mon regard se durcir et se faire animal... J'allais lui sauter à la gorge si elle ne cessait pas immédiatement ses bravades vives. « J’honore notre contrat puisque c’est la seule chose qui ne t’ais jamais intéressé, tu me le prouves encore aujourd’hui ! »
D'un coeur battant la chamade, mené furieusement par la provocation lancée, je m'avançais brusquement vers la matriochka d'un pas vif qui se fit saut de loup. Plaquant d'une brutalité mordante la jolie russe contre la rudesse du mur, je sentis mon sang se muer en venin, les épices de mon parfum entêtant se faire hypnotique et étouffant, mon regard assassin briller d'une lueur prédatrice et carnassière... Un sourire fin vint orner mes lèvres tel le vampire assoiffé face à sa victime, et pourtant je n'étais plus que fureur répondant à la provocation de la belle. Car mes mains geôlières agrippèrent d'abord farouchement la chair pleine et délicate de ses hanches fines dans lesquelles s'enfoncèrent mes doigts féroces, tandis que la suavité de ma voix se fit écho menaçant et grave.
« Ici et maintenant ? … dans les couloirs sombres, à la vue du premier venu ? C'est ça que tu veux ? » fis-je soudain plus brutalement et mauvais comme une de mes mains vint attraper bestialement la finesse de son poignet droit, laissant mes lèvres porter à ses oreilles. « Tu as raison Lux, je n'ai jamais voulu que ta vertu et rien d'autre... Mais puisque tu me l'offres ce soir avec autant de passion, pourquoi je ne la prendrais pas ? » Mon souffle brûlant glissa sur sa peau glacée et frissonnante comme j'esquissais un sourire mauvais et plein d'appétence. Certes je n'allais guère abuser de la matriochka, au nom de nos souvenirs communs et de mes sens sobres, je ne pouvais m'abaisser à un tel acte : l'envie même ne m'en prenait pas. Mais mué dans le jeu de la provocation, et le goût de la victoire, je ne pouvais m'empêcher de faire monter en elle l'angoisse de lui faire du mal. Ne la laissant pas répondre à mes mots venimeux, je repris dans une jouissance malsaine. « J'aimerais te promettre que tu ne souffriras pas, mais il fallait y réfléchir avant d'avoir la langue bien pendue... » Un sourire infâme, portant la couleur des parfums qui vous chamboulent, un souffle brûlant et charnel, ma main qui se perd audacieusement sur ses courbes dans un toucher qui n'est plus effleurement mais véritable emprise dont les doigts remontent peu à peu le tissu de sa robe comme mon corps trop proche se colle au sien d'une proximité alanguie... Les silences se font interminables, la menace se fait pesante, mes souffles se chargent d'une oppression lubrique et malsaine... Et voilà qu'enfin je la lâche, me redressant doucement et rompant tout contact physique malgré la proximité encore présente de nos deux corps : mon regard se fige dans le sien, j'estime que la peur que j'ai pu lui insuffler lui a passé l'envie de toute autre provocation. « Le contrat est rompu depuis longtemps. Tu peux y aller. »
Une lueur méprisante de nouveau dans mon regard : cette altercation n'avait servi qu'à abattre les foudres de mon incompréhension sur la jolie russe, ainsi que de lui desservir l'aigreur d'avoir vu mon trophée envolé cette nuit là.
« Je ne t’ai jamais rien caché Lust. Tu savais que j’étais promise à un autre… Et ce n’est certainement pas parce que je l’ai désiré. Je n’ai jamais désiré être tsarine, je n’ai jamais voulu être à la tête de mon pays. Je n’ai même jamais désiré être Duchesse… » Une moue méprisante vint voiler mon visage jusque là renvoyant une lumière glaçante comme mes yeux ambrés se levèrent brièvement vers le plafond. Ma colère farouche crispant ma mâchoire et m'affublant d'un coup violent à l'estomac me poussait à la haïr, à la négliger, à l'abaisser bien en dessous du piédestal que je lui avais autrefois dressé. J'étais mauvais par la parole autant que par l'attitude désobligeante et venimeuse ; l'acidité de ma personne n'était plus que de simples mots, mais également des regards condescendants dont toute lueur affectueuse s'était tue. Je me refusais ainsi à l'écouter : sa voix cristalline venait glisser à mes oreilles dans un chant voluptueux mais tremblant, bravant le mur de glace enveloppant mon être et mon aura, mais ne parvenant guère à vaincre ma mauvaise foi pour mieux atteindre ma Raison. Les mots 'duchesse' mais surtout 'tsarine' néanmoins s'aventurèrent dans les méandres de mon esprit arriviste qui éveilla un tant soit peu mon intérêt pour se rendormir aussitôt : même mon ambition et mon avidité pour le pouvoir et le renom n'étaient pas ce soir assez forts pour vaincre le poison de ma fureur. « Je n’ai pas voulu tout ça Lust ! Je n’ai pas désirée être enlevée et mariée de force à un homme que je n’aime pas,… certainement pas lorsque celui que j’aimais demeurait loin de moi… »
Voilà que mon estomac se contracta sous mon souffle coupé et le soubresaut de mon coeur qui se remit à battre dans une douleur violente. Le regard sombre que j'avais détourné de la belle par trop de fureur, se reposa sur la douceur de ses traits éthérés et purs comme je tentais de saisir l'entière signification des ses paroles. Avais-je bien entendu ? Et si là était le cas, étaient-ce des paroles lancées à mon encontre... Mon esprit cartésien me poussait à en déduire la logique de ses aveux : la belle m'avouait son amour par quelques paroles rudes que je lui avais arraché de force. Mais ma mauvaise foi combiné à ma maladresse quant au contrôle des sentiments m'obligea à penser autrement : il n'y avait rien de tangible ni de concret dans ses aveux. Aucun aveu amoureux n'était plus pour moi solide depuis la déconvenue que j'avais vécu avec Cassandra. Au mieux, Lux évoquait une autre personne que moi-même, et grand bien lui fasse. Au pire, elle se faisait des idées et son coeur aveuglé pensait m'aimer quand il n'avait été que charmé... Que la jeunesse est sotte de croire ainsi que chaque tressaillement affectueux n'est qu'Amour quand il ne s'agit que d'un béguin comme un autre. Le souffle court, je ne pus néanmoins renchérir un mot, restant muet malgré moi et malgré la surprise se lisant dans les tréfonds de mon sombre regard. Car j'étais néanmoins touché ; l'on avait beau me dire sans coeur, celui-ci était bel et bien vivant lorsque la sincérité de tels aveux venaient le heurter de plein fouet. Douce Lux, à la peau si sucrée que jamais je ne m'en étais assez repu, ne serais-tu pas en train de te noyer dans les eaux troubles d'un jeu dangereux de nouveau ? Cette fois pourtant, je ne plongerais pas avec toi, quand bien même notre ancien lancer de dés avait bien failli m'attirer dans tes filets.
« Mais as tu seulement pensé à autre chose que ma vertu ? Est-ce là tout ce qui t’importait ? Cette virginité que je n’ai pas eu le courage de t’offrir la première fois et que j’ai conservée pour toi malgré mon mariage ? Tu la voulais ? Alors viens la prendre ! » Un grondement sourd s'éleva en moi, piqué par la provocation de la douce je sentis mon regard se durcir et se faire animal... J'allais lui sauter à la gorge si elle ne cessait pas immédiatement ses bravades vives. « J’honore notre contrat puisque c’est la seule chose qui ne t’ais jamais intéressé, tu me le prouves encore aujourd’hui ! »
D'un coeur battant la chamade, mené furieusement par la provocation lancée, je m'avançais brusquement vers la matriochka d'un pas vif qui se fit saut de loup. Plaquant d'une brutalité mordante la jolie russe contre la rudesse du mur, je sentis mon sang se muer en venin, les épices de mon parfum entêtant se faire hypnotique et étouffant, mon regard assassin briller d'une lueur prédatrice et carnassière... Un sourire fin vint orner mes lèvres tel le vampire assoiffé face à sa victime, et pourtant je n'étais plus que fureur répondant à la provocation de la belle. Car mes mains geôlières agrippèrent d'abord farouchement la chair pleine et délicate de ses hanches fines dans lesquelles s'enfoncèrent mes doigts féroces, tandis que la suavité de ma voix se fit écho menaçant et grave.
« Ici et maintenant ? … dans les couloirs sombres, à la vue du premier venu ? C'est ça que tu veux ? » fis-je soudain plus brutalement et mauvais comme une de mes mains vint attraper bestialement la finesse de son poignet droit, laissant mes lèvres porter à ses oreilles. « Tu as raison Lux, je n'ai jamais voulu que ta vertu et rien d'autre... Mais puisque tu me l'offres ce soir avec autant de passion, pourquoi je ne la prendrais pas ? » Mon souffle brûlant glissa sur sa peau glacée et frissonnante comme j'esquissais un sourire mauvais et plein d'appétence. Certes je n'allais guère abuser de la matriochka, au nom de nos souvenirs communs et de mes sens sobres, je ne pouvais m'abaisser à un tel acte : l'envie même ne m'en prenait pas. Mais mué dans le jeu de la provocation, et le goût de la victoire, je ne pouvais m'empêcher de faire monter en elle l'angoisse de lui faire du mal. Ne la laissant pas répondre à mes mots venimeux, je repris dans une jouissance malsaine. « J'aimerais te promettre que tu ne souffriras pas, mais il fallait y réfléchir avant d'avoir la langue bien pendue... » Un sourire infâme, portant la couleur des parfums qui vous chamboulent, un souffle brûlant et charnel, ma main qui se perd audacieusement sur ses courbes dans un toucher qui n'est plus effleurement mais véritable emprise dont les doigts remontent peu à peu le tissu de sa robe comme mon corps trop proche se colle au sien d'une proximité alanguie... Les silences se font interminables, la menace se fait pesante, mes souffles se chargent d'une oppression lubrique et malsaine... Et voilà qu'enfin je la lâche, me redressant doucement et rompant tout contact physique malgré la proximité encore présente de nos deux corps : mon regard se fige dans le sien, j'estime que la peur que j'ai pu lui insuffler lui a passé l'envie de toute autre provocation. « Le contrat est rompu depuis longtemps. Tu peux y aller. »
Une lueur méprisante de nouveau dans mon regard : cette altercation n'avait servi qu'à abattre les foudres de mon incompréhension sur la jolie russe, ainsi que de lui desservir l'aigreur d'avoir vu mon trophée envolé cette nuit là.
|
|