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Sombre anniversaire, deux âmes en peine se retrouvent. | Fawn Hansberry
Mer 10 Juin 2020 - 12:25
" Sombre anniversaire, deux âmes en peine se retrouvent. " - @Fawn Hansberry .
Lorsque le crépuscule était venu couvrir le corps froid et triste d’Isaac, le jeune étudiant avait vite compris qu’il passerait la pire nuit de l’année. Il en était habitué. Après tout, nous étions le deux mai, veille de la mort de sa mère Grace. Sept années et pourtant, le Summerbee avait l’impression que c’était hier le jour où on lui avait annoncé que la femme la plus importante de sa vie venait de rendre son dernier souffle. Il se souviendrait toujours de ce moment où il prit conscience qu’il ne reverrait plus jamais son doux visage, son sourire tendre et son regard aimant. Perdre la femme qui vous avait mis au monde, qui tentait de toutes ses forces de vous rendre meilleur à l’âge de douze ans est une terrible épreuve. Encore aujourd’hui, le garçon ne souhaiterait ça à personne, pas même son pire ennemi. Il aurait préféré qu’on lui dise qu’il avait une grave maladie plutôt qu’on lui fasse cette annonce qui lui avait déchiré le cœur. Ce jour-là, Isaac avait perdu une partie de lui-même. La perte d’un être cher est une épreuve difficile. Il faut faire son deuil. Mais comment faire quand on est si jeune ? Comme entrer dans ce processus quand on ne connait même pas la définition de ce mot ? L’adolescent de l’époque avait tenté d’y faire face à sa manière. Il s’était documenté, pour tenter de comprendre tous les sentiments qu’il avait ressenti à ce moment-là. Il avait très rapidement été dans le déni. Il fallait dire que le choc avait été très important pour lui. Il ne voulait pas croire à cette tragédie. Il avait mis quelques jours à le comprendre. L’acceptation fut lors de la cérémonie. Durant l’enterrement de Grace, le jeune sorcier avait finalement pris conscience du décès de l’un de ses piliers. Il avait demandé à son père s’il était possible qu’il lui dise au revoir, avant que le cercueil soit fermé. Il en avait besoin. Il avait accepté, l’épaulant durant ce moment terrible. C’est en la voyant là, allongée dans cette boîte en bois, reposant en paix, qu’il accepta la dure réalité. Sa maman n’était plus physiquement là. Elle serait toujours présente pour lui. Il la garderait toujours au plus profond de son cœur.
Pourtant, cette acceptation de la réalité fut rapidement remise en cause par d’autres sentiments. Isaac ne pouvait s’empêcher de culpabiliser, de se dire que cet accident était peut-être sa faute. Il était en pleine crise d’adolescence à ce moment de l’histoire. Il n’était donc pas un garçon facile à vivre et les disputes étaient parfois fréquentes. Le cadet Hansberry s’était donc dit que la mort de sa mère était sûrement sa faute. Une faute d’inattention à cause d’une dispute et puis voilà. Mais la culpabilité ressentie était bien plus faible que la colère face à la situation. Il éprouvait de la haine, ne comprenant pas ce qu’il vivait. Il trouvait tout ceci injuste. Comment une brillante physicienne pouvait-elle commettre une erreur ? C’était tout bonnement impossible pour lui. Encore aujourd’hui, Isaac est persuadé que la mort de Grace n’est pas un accident et qu’il y a une raison à tout ça. Et puis, dans tout ce chamboulement émotionnel, il y avait Fawn, sa grande-sœur. Il l’aimait d’un amour inconditionnel. Elle était un autre repère dans sa vie. Et il l’avait également perdue. A la mort de sa mère, il s’était éloigné d’elle, ne pouvant supporter sa présence. La jeune sorcière ressemblait beaucoup trop à Grace et ça le perturbait. Encore maintenant, il ne savait que dire, ni que faire. Elle lui manquait, c’était indéniable. Mais en même temps, il ne savait pas si le chemin parcouru lui permettrait de retisser des liens avec elle. Petit à petit, le Summerbee se reconstruisait, il tentait de s’ouvrir aux autres. C’est encore difficile pour lui et il faisait parfois un pas en avant pour en faire ensuite trois en arrière. Mais il ne désespèrait pas, il savait qu’un jour, il redeviendrait ce garçon souriant et empli de joie.
Comme chaque année, Isaac avait décidé de passer une partie de la journée au Inverness Botanic Garden. C’était une manière pour lui de passer du temps avec sa mère. C’était une passionnée de jardinage et donc de plantes, mais également de fleurs en tout genre. Le cadet Hansberry se sentait bien dans ce lieu. Il n’y allait bien évidemment pas les mains vides. Il avait pris son carnet à dessin ainsi que son cahier où il écrivait tout un tas de choses. Des poèmes, des nouvelles. Bref, il y consignait tout tas de choses sur sa vie et sur ce qu’il ressentait. Il n’avait pas cours de l’après-midi. Il pourrait donc passer quelques heures dans ce lieu qui l’apaisait totalement. Il prit donc son sac et se rendit sur ce lieu hautement symbolique. Il espérait être seul pour pouvoir profiter de l’instant. Lorsqu’il arriva, il s’installa sur un banc, devant un parterre de lys, les fleurs préférées de sa maman. Il prit son carnet à dessin et commença à griffonner sur une nouvelle page blanche. Il n’avait pas beaucoup dormi, mais il tenait le coup. Il avait appris à ne pas avoir besoin de beaucoup d’heures de sommeil. C’était son quotidien depuis sept ans maintenant. Il était en train de faire un portrait de Grace. Il s’obligeait à la dessiner le plus souvent possible pour ne pas avoir à oublier son visage. C’était sa plus grande peur, oublier totalement la femme qui l’avait mise au monde, l’unique femme de sa vie et son repère disparu à tout jamais. Il n’avait pas entendu les pas qui se dirigeaient vers lui. Il était bien trop concentré par ce qu’il faisait. Il avait déjà en tête quelques lignes qui pourraient accompagner ce dessin. Finalement, le craquement d’une branche le sortit de ses pensées. Il leva donc rapidement les yeux vers la personne qui venait de s’introduire dans sa bulle. Ses prunelles se posèrent donc sur elle, la personne qu’il avait évité le plus possible depuis sept longues années, Fawn, sa sœur. Il ne se voyait pas fermer son carnet et partir en courant. Pourtant, il pensait fortement. Mais comment réagirait-elle ? Il était là, tétanisée, ne sachant que dire ou même que faire… Il la regardait, voyant sa mère plus qu’il ne voyait sa sœur…
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Re: Sombre anniversaire, deux âmes en peine se retrouvent. | Fawn Hansberry
Sam 15 Aoû 2020 - 21:19
Ce matin, ouvrir tes yeux avait semblé être une des épreuves les plus terribles au monde, tu avais tout sauf envie de te lever et vivre cette journée, cet anniversaire lugubre. Le café que tu avais avalé en tant que petit déjeuner n'avait pas réussi à te rendre le sourire et tu savais qu'il en serait ainsi pour toute la journée. Tu te regarde rapidement dans la glace et soupire en voyant de bien jolies cernes violettes sous tes yeux, une minute plus tard les voilà camouflées, merci maquillage et sortilèges. Une fois dehors, le ciel te semblais bien plus gris que d'habitude, mais rien ne pourrait vraiment t'atteindre, tu étais dans cet état étrange, entre tristesse et apathie. La matinée passait lentement, tu assistait aux cours sans vraiment écouter, notant plus de gribouillis que de choses utiles dans tes notes. Midi était arrivé, tu avais avalé quelque fourchettes, tu ne sais même plus trop de quoi exactement. L'après midi, c'est comme si ton corps avait pris le dessus pour que tu ailles au travail en mode "pilote automatique", c'est à moitié consciente de tes actions que tu arrivais en un seul morceau aux Inverness Botanic Gardens. Un miracle, selon tes dires.
Quelques heures de travaille passèrent avant que tu ne daigne prendre une pause digne de ce nom. Tes supérieures ne s'en plaindrait pas, mais il était écrit dans ton contrat que tu devais prendre une pause, le travail manuel pouvait être assez entraînant d'habitude, mais pas aujourd'hui. Tu allait donc chercher un des arrosoirs afin d'aider quelques plantes à survivre un peu plus longtemps lorsque tu avais repéré une tête familière qui fit serrer ton coeur. Pourquoi diable venait-il ici en cette date maudite ? Tu décidais alors de t'avancer vers lui, histoire de remuer toi-même le couteau dans la plaie béante. Cela faisait au moins sept ans que vous e vous étiez pas adressé la parole mais tu ne pouvais t'empêcher d'adresser la parole à ton petit frère.
"Isaac ? Comment vas-tu ?"
Codage par Libella sur Graphiorum
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