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my own dark night (lincoln ; fb mai 2020)
Jeu 23 Juil 2020 - 16:49
my own dark night, nuit du mariage d'eliott et lys @lincoln eisenhower Respiration qui se fait hachée, comme si ses poumons se déchiraient un peu plus à chaque inspiration, Adalia tente de reprendre son souffle. La scène se répète encore et encore dans son esprit, douleur qui ne fait que croitre à chaque fois qu’elle se remémore les mots et le silence qui les a suivi. Le doute qui reste présent dans son esprit, cette lueur d’espoir malgré les rumeurs qui avaient suivies. Un baiser à l’abri des regards, personne ne pouvait être réellement discret dans l'enceinte du manoir des Blackthorn. Les paroles un peu trop libres d’un domestique, ému par une démonstration de tendresse qu’il avait souhaité partager avec la demoiselle, elle ne s’était pas attendrie de la sorte pourtant. Comme si le monde s’effondrait et pourtant elle resta placide, presque froide à l’annonce de cette nouvelle. Champagne un peu trop consommé pendant la soirée, elle parvient à faire passer la frustration à coup de bulles, sourire aimable qui n'aura pas quitté ses lèvres tant qu'il sera resté quelqu'un à contenter. Mais, à peine le rideau tombé, elle sentit toute la douleur des évènements de la soirée l’accabler durement.
Manoir abandonné avec les derniers invités qui rejoignaient leurs appartement, nuit grandement avancée alors qu’elle avait renfermé ses affaires, étrangement dérangées - comme si quelqu’un s’était introduit dans sa chambre - et quitté ses parents et leur regard accusateur pour rentrer chez elle. Elle ne souhaitait pas passer une seule nuit de plus au manoir car l’ombre de la tour s’était faite plus présente à peine la musique avait été coupée. Un craquement sonore et elle se retrouve dans une ruelles de l’Inverness sorcier, la douceur de la nuit écossaise l’assaillit, la faisant légèrement frissonner. Son sac à la main, elle parcourt les derniers mètres que la séparent des rives du Ness. Étendue d'eau noire qui l’apaisait, légères vaguelettes qui se brisaient sur les quais, quelques bateaux amarrés sur les quais. Calmement, elle s’accroupit sur la rive, faisant glisser ses doigts sur la surface où se reflétait la lune lumineuse. Léger soupir, elle ferme quelques instants les yeux, dépitée. Elle avait laissé ses émotions prendre le dessus, sentiments avoués au détour d'un accès de colère, elle avait avoué ce qu'elle s'était promis de garder pour elle depuis l'annonce des fiançailles du Delgado avec sa douce Luce. Et à peine se trouve-t'elle en présence du lufkin que ses belles résolutions furent brisées. Pire étant, que la summerbee les avaient surpris, pire étant, qu'il n’avait rien répondu à ses paroles désespérées. Il l’avait choisie elle, pourquoi en avait-elle douté un instant ? Quelle idiote.
Derrière elle, un bruissement de feuilles, quelques pas, elle se redresse, reprend son masque et guette la personne qui venait s’aventurer au bord de l’eau à cette heure tardive. « Comment auras-tu trouvé la soirée ? » Qu’elle demande d’une petite voix en reconnaissant la silhouette de Lincoln non loin de là, dans l’ombre, réflexes de l’hôtesse qui s’enquiert de l’état de ses invités après un évènement en grandes pompes. Pas sur lesquels pèsent un peu la fatigue elle s’approche du jeune homme, toujours dans sa robe de cérémonie qui vole doucement autour d’elle, elle vient s’assoir sur un banc de pierre face au fleuve éclairé par un réverbère. « Tu n’as pas attendu trop longtemps ? » Demande-t’elle à nouveau en se tournant légèrement vers lui, faisant l’effort de placer un sourire sur son visage pour compenser l’air un peu triste de ses yeux rougis. Lincoln avait quitté la cérémonie avant elle qui se devait d'être présente jusqu'aux derniers instants, cependant, ils avaient tous deux convenu de se retrouver une fois leurs obligations remplies. Elle n'avait pas insisté pour qu'il passe plus de temps au Manoir Adalia, elle n’avait pas eu besoin d'insister pour comprendre que ses parents ne voyaient pas d'un bon oeil la présence, bien que discrète, de son cavalier à son bras. Retrouver Lincoln sans risquer le regard désapprobateur de sa mère lui rendait un peu le sourire.
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Re: my own dark night (lincoln ; fb mai 2020)
Mer 29 Juil 2020 - 17:11
my own dark night
Adalia & Lincoln ✧Un mariage haut en couleur dont il ne fut pas déçu d'y avoir participé. Et cela grâce à son amie Adalia. Le jeune homme avait pu rencontrer de nouvelles personnes qui étaient étrangères à l'université, mais également des étudiants et aussi certains membres de la famille Blackthorn donc le frère de sa cavalière. Cependant, toute histoire possédait sa propre fin et il était temps pour le grymm de quitter le mariage et de laisser de l'intimité aux membres de la famille et aux mariés surtout. En sortant du manoir, Lincoln afficha à la fois une mine assez joviale dans le sens où il avait été content d'avoir pu participer à cette cérémonie, mais également de la fatigue car la journée avait été longue et elle n'était pas terminée pour le jeune homme qui devait retrouver plus tard Adalia à un autre endroit. Ne voulant pas retourner à l'université pour devoir en sortir quelques heures après, le jeune homme décida de vagabonder dans les rues du quartier de Myrddin Wyllt pendant le reste du temps qu'il avait à attendre avant de retrouver la lufkin. Les deux mains dans les poches, le pas lent et le vent qui venait se briser contre le visage du jeune homme, ce dernier en profita pour aller faire quelques boutiques, bien qu'il n'était pas le genre de personne à aimer cela. Mais de nouveaux achats ne pouvaient pas lui faire du mal, sauf à son portefeuille peut-être. Enfin à vrai dire, vu l'heure, peu de boutiques étaient encore ouverte alors il passa le plus clair de son temps à marcher sans but précis, regardant machinalement sa montre de temps à autre pour vérifier l'heure, ne voulant pas être en retard. Voyant les aiguilles avancer doucement, mais sûrement, Lincoln s'approcha de plus en plus du lieu du rendez-vous.
Longeant alors le fleuve, sentant l'air se rafraichir dû à la présence de l'eau non loin. D'un pas de plus en plus rapide, Lincoln s'approcha de l'endroit qu'il avait fixé avec Adalia, voyant alors une silhouette au loin qui ne semblait pas vouloir bouger, en tout cas au début. S'approchant davantage, il remarqua alors son amie déjà présente, se demandant alors s'il était en retard ou elle en avance. La regardant se lever, Lincoln afficha sur son visage un sourire pour montrer le plaisir qu'il avait de la retrouver, malgré la fatigue qu'il ressentait à ce moment précis. Une fois à sa hauteur, pas besoin de formules de politesse vu que les deux étudiants avaient eu le plaisir de se croiser quelques heures plus tôt. Première question concernant la soirée, regardant la demoiselle s'installer sur le banc. Lincoln en fit de même, ayant peut-être un peu trop marché avant de venir, ses pieds lui faisant légèrement mal. Comment avait-il trouvé cette soirée et plus généralement ce mariage ? A la fois intéressant et dégoutant car Lincoln méprisait tout ce que représentait ce mariage, les sang pur avec leurs traditions de mariage forcé qui n'avaient ni queue ni tête car dans quelques centaines d'années, le sang pur n'allait plus vouloir dire grand chose, le jeune homme en semblait convaincu. Un point de vue qu'il ne partagea pas ouvertement, même si à travers certains de ses propos, on pouvait le comprendre. Se laissant légèrement emporté par la réflexion qu'il était en train de faire dans sa tête, Lincoln ne répondit pas de suite à la question de son amie, celle-ci en posant une autre qui ramena un peu le grymm sur la terre ferme. « Ca a été, j'ai su m'occuper. » Fit-il d'une voix assez douce, son regard ne fixant rien de précis devant lui. Il reprit alors la parole pour répondre à la première question posée par la demoiselle qui était bien plus importante que la seconde. En tout cas pour la réponse. « Une soirée enrichissante je dirais. J'ai apprécié le mariage. D'ailleurs, je te remercie de m'avoir permis d'y participer en tant que ton cavalier. Ce fut un honneur. » Bien que finalement les deux étudiants s'étaient quelque peu utilisés mutuellement, il avait été enchanté d'être arrivé aux bras de la jeune Blackthorn. Cependant, il sentait que quelque chose n'allait pas, elle n'était pas elle-même. Même si son visage affichait une mine joyeuse, Lincoln avait l'impression qu'elle portait un masque pour cacher une vérité. Laquelle ? Le grymm l'ignorait pour le moment. Puis elle faisait des phrases très courtes, n'avait pas le même ton que d'habitude. Il sentait que quelque chose ne tournait pas rond. « En tout cas, il semble que tu aies trouvé la soirée moins agréable que moi non ? » Demanda-t-il en donnant un petit coup d'épaule pour pousser légèrement la demoiselle et ainsi peut-être la faire rire ou tout du moins, la faire sourire.
Longeant alors le fleuve, sentant l'air se rafraichir dû à la présence de l'eau non loin. D'un pas de plus en plus rapide, Lincoln s'approcha de l'endroit qu'il avait fixé avec Adalia, voyant alors une silhouette au loin qui ne semblait pas vouloir bouger, en tout cas au début. S'approchant davantage, il remarqua alors son amie déjà présente, se demandant alors s'il était en retard ou elle en avance. La regardant se lever, Lincoln afficha sur son visage un sourire pour montrer le plaisir qu'il avait de la retrouver, malgré la fatigue qu'il ressentait à ce moment précis. Une fois à sa hauteur, pas besoin de formules de politesse vu que les deux étudiants avaient eu le plaisir de se croiser quelques heures plus tôt. Première question concernant la soirée, regardant la demoiselle s'installer sur le banc. Lincoln en fit de même, ayant peut-être un peu trop marché avant de venir, ses pieds lui faisant légèrement mal. Comment avait-il trouvé cette soirée et plus généralement ce mariage ? A la fois intéressant et dégoutant car Lincoln méprisait tout ce que représentait ce mariage, les sang pur avec leurs traditions de mariage forcé qui n'avaient ni queue ni tête car dans quelques centaines d'années, le sang pur n'allait plus vouloir dire grand chose, le jeune homme en semblait convaincu. Un point de vue qu'il ne partagea pas ouvertement, même si à travers certains de ses propos, on pouvait le comprendre. Se laissant légèrement emporté par la réflexion qu'il était en train de faire dans sa tête, Lincoln ne répondit pas de suite à la question de son amie, celle-ci en posant une autre qui ramena un peu le grymm sur la terre ferme. « Ca a été, j'ai su m'occuper. » Fit-il d'une voix assez douce, son regard ne fixant rien de précis devant lui. Il reprit alors la parole pour répondre à la première question posée par la demoiselle qui était bien plus importante que la seconde. En tout cas pour la réponse. « Une soirée enrichissante je dirais. J'ai apprécié le mariage. D'ailleurs, je te remercie de m'avoir permis d'y participer en tant que ton cavalier. Ce fut un honneur. » Bien que finalement les deux étudiants s'étaient quelque peu utilisés mutuellement, il avait été enchanté d'être arrivé aux bras de la jeune Blackthorn. Cependant, il sentait que quelque chose n'allait pas, elle n'était pas elle-même. Même si son visage affichait une mine joyeuse, Lincoln avait l'impression qu'elle portait un masque pour cacher une vérité. Laquelle ? Le grymm l'ignorait pour le moment. Puis elle faisait des phrases très courtes, n'avait pas le même ton que d'habitude. Il sentait que quelque chose ne tournait pas rond. « En tout cas, il semble que tu aies trouvé la soirée moins agréable que moi non ? » Demanda-t-il en donnant un petit coup d'épaule pour pousser légèrement la demoiselle et ainsi peut-être la faire rire ou tout du moins, la faire sourire.
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Re: my own dark night (lincoln ; fb mai 2020)
Sam 1 Aoû 2020 - 15:39
my own dark night, nuit du mariage d'eliott et lys @lincoln eisenhower Retour à Inverness qui avait au moins le mérite d’offrir un peu de calme à la jeune femme après tous les évènements qui avaient rythmés la journée et la soirée. Bien sûr, elle savait que le mariage de son frère ne pourrait être qu’une grande occasion mais elle n’aurait pas pensé avoir à s'impliquer aussi personnellement, persuadée jusqu’au milieu de l’après midi, qu’elle ne serait que spectatrice des évènements. A la place, elle avait oscillé entre trop d’émotions, noyée sous le tumultes de son ressenti, elle se sentait vidée, fatiguée, dépitée. Elle n’était pas habituée à ressentir autant, pas habituée à ressentir si fort, ça la laissait dans un état presque second, où tout était sous un filtre, tout semblait plus pâle comme si elle était trop fatiguée pour retrouver les éclats. Penchée vers l’eau, mains qui se perdent quelques instants dans l’eau elle tente de retrouver contenance, elle sait que Lincoln ne va pas tarder et ne veut pas qu’il s’inquiète, ou s’arrête trop longtemps sur son humeur inégale.
Et elle n'avait pas tord, à peine s’est elle redressée, plis de sa robe lissé, elle observe la silhouette de son ami s’approcher d’elle, elle peut remarquer la fatigue sur son regard mais il sourit tout de même à son arrivée. « Je suis heureuse que tu aies passé une bonne soirée, tout le plaisir était pour moi. » Le retour des politesses se fait légèrement contrit dans la voix de l’espagnole, les paroles de Claudia lui reviennent en tête, le dédain d’Aloysius, la promesse sous-jacente qu'ils ne laisseraient plus jamais cela se produire, chaine de son propre mariage qui se faisaient plus lourdes à ses poignets. Mais voulait-elle inquiéter Lincoln par ces histoires ? Certainement pas, bien trop pudique et surtout bien trop fière pour avouer que les Blackthorn la tenaient en laisse, animal de compagnie.
Remarquant certainement son trouble, Lincoln vient lui donner un petit coup d’épaule, lui arrachant un léger sourire avant de répondre, d'un ton un peu plus sombre à sa question : « Quelques histoires de sang-pur, tu sais, fiançailles arrangées et autres désillusions de liberté, rien de bien grave, j’ai l'habitude, je pense que je vais avoir à faire à mes parents très bientôt. » Elle hausse vaguement les épaules alors que les éclats de voix lui reviennent en tête, force des souvenirs qui contrastait avec le tableau qu’elle souhaitait dépeindre à son ami. Ses propres éclats de voix lorsque, rageuse, elle avait pris à parti Evandro, n’en pouvant plus de prétendre que le voir avec une autre ne lui faisait rien. Les éclats de voix d’Eliott, lorsqu'il avait brandit la lettre froissée de sa mère, sa colère, sa haine et ces gestes incontrôlés qui auraient pu la brusquer plus d’une fois. Les cris refoulés de Claudia, qui se contentait de les guider de son calme inquiétant, de sa verbe glaçante. Elle se souvenait du regard courroucé de cette dernière lorsqu’elle était ressortie de sa chambre, un peu trop décoiffée, un peu trop touchée. Elle se souvient de la surprise et de l’incompréhension, peut-être même de la colère, qu’elle avait pu lire le temps de quelques instants dans le regard de Luce lorsqu’elle avait fait irruption dans la pièce où les deux lufkins se trouvaient. Les regards amoureux de Pina et Kiran, bulle de douceur dans ce monde de convenances qui la blessait tout autant que les lames des apparences. Une vraie pièce de théâtre, comédie amère, illusion de sentiments. « J’ai pas très envie d’en parler… » Qu’elle finit par ajouter en esquissant tout de même un petit sourire brandis dans l’obscurité de la nuit comme pour rassurer Lincoln sur son humeur.
Calmement, laissant poser quelques instants le silence sur la conversation, elle ouvre son sac, fouille quelques secondes avant d'en sortir une bouteille de champagne et deux coupes en verre, emprunt qui passerait inaperçu au manoir tant de verres s'étaient brisés au fil de la nuit : « J’ai récupéré ça sur un plateau, tu en veux ? » La moue est un peu plus rieuse tandis qu’elle fait sauter d'un geste expert le bouchon de la bouteille de champagne, manquant de tâcher sa robe avec la mousse avant de servir deux coupes bien pleine dans un petit rire, guidé par la fatigue certainement plus que par le comique de la scène. « Trinquons… À cette soirée ? » Qu’elle demande d’une petite voix en faisant s’entrechoquer son verre avec celui du grymm avant de boire une longue gorgée, regard qui se perd à nouveau sous la surface du Ness. La vie sous-marine qui semblait bien plus paisible, parfois Adalia rêve de plonger et de ne jamais remonter, sentiments qui l'étreignaient de plus en plus souvent, comme l'été passé lorsque Kiran avait manqué de s’arracher à la vie.
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Re: my own dark night (lincoln ; fb mai 2020)
Mar 4 Aoû 2020 - 17:09
my own dark night
Adalia & Lincoln ✧Après cette soirée haute en couleur, les festivités et tout ce monde au mariage, retrouver Adalia dans un cadre plus privée et une atmosphère plus calme ne pouvait que ravir le jeune homme qui venait d'arriver sur les lieux du rendez-vous, la demoiselle s'y trouvant déjà. Elle en vint alors à lui demander ces premières impressions sur la soirée et Lincoln se montra honnête dans ses propos, tout en cachant certaines vérités ou plutôt pensées qu'il préférait garder pour lui-même. Surtout que cela ne semblait pas franchement aller pour la lufkin, même si cette dernière essaya de cacher ses émotions. Mais le grymm n'était pas dupe. Bien que certaines personnes prétendaient que le jeune homme avait du mal avec les relations humaines due au fait qu'il avait connu plusieurs revers de la vie, il n'en était pas moins bon quant à cerner les gens et voir lorsque ça allait ou pas. Il avait développé une sorte de capacité pour lire à travers l'être humain, regardant les expressions faciales, les mots employés ainsi que le ton utilisé. De bons indicateurs pour voir si une personne allait bien ou alors si c'était le contraire. Car il y avait ce que l'on disait et puis ce que l'on ressentait réellement et ces deux paramètres pouvaient s'avérer être assez différents voire contraire dans certaines situations. La réponse de la brune ne se fit pas attendre et apporta davantage de questions dans la tête du grymm que de réponse. Que s'était-il passé au mariage pour qu'elle soit dans cet état ? Pas un état en soi très préoccupant, mais Lincoln se fait un minimum de soucis pour la Blackthorn qui se trouvait à côté de lui. Il arrivait à ressentir des sentiments, malgré le fait que certains arrivaient à en douter. Une histoire de sang-pur, de fiançailles et de désillusion de liberté ? Rien de bien rassurant dit ainsi. Bien sûr, Lincoln eut bien une petite idée de ce qui pouvait chagriner la demoiselle, voire plusieurs. Mais avant même qu'il puisse dire quoique ce soit, Adalia coupa court à la conversation, en tout cas à ce sujet-là, disant clairement qu'elle n'en avait pas envie d'en parler. Même si le jeune homme avait l'impression au fond de lui qu'elle voulait déballer son sac et que si elle n'avait pas envie d'en parler, c'était davantage par crainte de craquer devant lui. Un comportement qu'il arrivait à comprendre. « C'est ton choix et je le respecte. » Dit-il en guise de réponse, ne voulant pas la forcer. Car forcer une personne à parler était le seul moyen pour qu'elle se renferme davantage.
Avant même que le silence s'installe dans la conversation, Lincoln tourna la tête en direction d'Adalia qui venait de reprendre la parole pour lui montrer ce qu'elle avait récupéré de la soirée, voyant alors deux coupes ainsi qu'une bouteille de champagne. Ce qui ne semblait pas étonner le jeune homme. Après tout, le champagne avait toujours été associé aux riches. Cependant, il ne s'attendait pas forcément à en boire une nouvelle coupe en tête à tête avec la lufkin. Une offre qu'il ne refusa pas pour autant, la regardant alors remplir une coupe qu'elle lui tendit, Lincoln la prenant tout en la regardant remplir la seconde, proposant alors de trinquer à cette soirée, bien qu'elle hésita sur le motif. Levant son verre et venant le cogner tout en douceur contre celui d'Adalia, Lincoln trinqua à son tour. « A cette soirée alors ! » Finit-il par dire avant de boire une gorgée de champagne, sentant alors les bulles danser dans sa bouche avant d'emprunter la voie de la gorge pour descendre plus bas dans son corps. Les yeux noisette du jeune homme se portèrent alors sur le fleuve. Il lui arrivait de se perdre dans les méandres de son inconscient lorsqu'il regardait certains éléments de la nature. Et ce fut ce qui se passa avant qu'un cri d'oiseau le ramène à la réalité, clignant plusieurs fois les yeux, portant son regard sur la demoiselle qui se trouvait juste à côté. Même si elle ne voulait pas parler de la chose qui semblait la chagriner, Lincoln tenta une approche toute en douceur. « Tu sais, même si avoir été ensemble à ce mariage nous a été profitable à l'un comme à l'autre ... » Dit-il en donnant à nouveau un petit coup d'épaule amical car il se doutait bien qu'Adalia savait de quoi il était en train de parler. « ... Je suis là pour toi si tu as besoin de parler. Je ne suis pas le grand méchant loup que certaines personnes pensent. J'arrive à avoir des sentiments, sauf que je préfère ne pas les mettre en avant. » Lincoln voulait mettre en confiance la Blackthorn et même si les deux se connaissaient assez bien, il restait des parts d'ombre que le jeune homme ne dévoilait pas. Cependant, à travers ces propos, il essayait de mettre une image positive de sa personne en avant pour permettre à Adalia de se confier. Il marqua alors une pause, profitant pour boire une petite gorgée de champagne avant de lever les yeux au ciel, regardant alors les étoiles qui scintillaient, certaines plus que d'autres. « Je crois que je ne t'ai jamais dit pourquoi j'aimais regarder autant les étoiles ? » Nouveau moment de pause, de quelques secondes, n'attendant pas spécialement une réponse de la part de la brune, simplement pour se donner du temps pour organiser ses idées car s'il comptait lui parler de cette anecdote, ce n'était pas pour discuter. Il avait quelque chose d'autre derrière la tête, pensant que cela allait être un bon moyen pour pousser la lufkin à la confidence. « Lorsque j'étais petit, ma mère me disait souvent que mon grand-père, grâce à la magie, était devenu une étoile. Que la lumière que l'on voyait dans le ciel était son aura, son enveloppe charnelle en quelque sorte. Bien évidemment, par la suite, je sus la fausseté de ces propos. Cependant, cette image m'a paru d'une beauté pure que j'ai continué à y croire. Aujourd'hui, je me dis que ce sont mes parents les étoiles et lorsque je regarde un ciel étoilé comme ce soir, je me dis qu'ils veillent sur moi. » Ses yeux devinrent légèrement humides, ne tournant pas la tête en direction d'Adalia pour ne pas qu'elle voit son émotion sur son visage. Pour le coup, il venait de se faire prendre à son propre jeu. Il aurait pu s'en arrêter là, mais préféra continuer, en profitant pour boire une nouvelle fois un peu de champagne. « J'ai lu quelque part que la mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d’abord, éclaboussures, affolements dans les buissons, battements d’ailes et fuites en tout sens. Ensuite, grands cercles sur l’eau, de plus en plus larges. Enfin le calme à nouveau, mais pas du tout le même silence qu’auparavant, un silence, comment dire : assourdissant. » L'alcool le rendait quelque peu philosophique pour le coup, davantage qu'à son habitude en tout cas. « Nous avons tous nos démons, nos moments où la vie n'est plus aussi joviale qu'avant et en parler peut nous libérer de ces fardeaux. En tout cas nous en soulager. » Le jeune homme n'était peut-être pas aussi proche d'Adalia que de Cygnus par exemple, mais il la considérait comme une amie, comme une personne sur qui il pouvait compter et pour qui il serait présent lorsqu'elle en aurait besoin, comme ce soir. Bien sûr, parler de mort venait certainement de refroidir la température de la conversation, voire de l'atmosphère qui régnait. Mais Lincoln savait que certaines confidences pouvaient renfoncer des liens et la confiance entre deux personnes. De plus, ce n'était un secret pour personne que ces parents ne faisaient plus partit de ce monde. Il évitait tout simplement d'en parler. Rare étaient les personnes avec qui il évoquait ce sujet.
Avant même que le silence s'installe dans la conversation, Lincoln tourna la tête en direction d'Adalia qui venait de reprendre la parole pour lui montrer ce qu'elle avait récupéré de la soirée, voyant alors deux coupes ainsi qu'une bouteille de champagne. Ce qui ne semblait pas étonner le jeune homme. Après tout, le champagne avait toujours été associé aux riches. Cependant, il ne s'attendait pas forcément à en boire une nouvelle coupe en tête à tête avec la lufkin. Une offre qu'il ne refusa pas pour autant, la regardant alors remplir une coupe qu'elle lui tendit, Lincoln la prenant tout en la regardant remplir la seconde, proposant alors de trinquer à cette soirée, bien qu'elle hésita sur le motif. Levant son verre et venant le cogner tout en douceur contre celui d'Adalia, Lincoln trinqua à son tour. « A cette soirée alors ! » Finit-il par dire avant de boire une gorgée de champagne, sentant alors les bulles danser dans sa bouche avant d'emprunter la voie de la gorge pour descendre plus bas dans son corps. Les yeux noisette du jeune homme se portèrent alors sur le fleuve. Il lui arrivait de se perdre dans les méandres de son inconscient lorsqu'il regardait certains éléments de la nature. Et ce fut ce qui se passa avant qu'un cri d'oiseau le ramène à la réalité, clignant plusieurs fois les yeux, portant son regard sur la demoiselle qui se trouvait juste à côté. Même si elle ne voulait pas parler de la chose qui semblait la chagriner, Lincoln tenta une approche toute en douceur. « Tu sais, même si avoir été ensemble à ce mariage nous a été profitable à l'un comme à l'autre ... » Dit-il en donnant à nouveau un petit coup d'épaule amical car il se doutait bien qu'Adalia savait de quoi il était en train de parler. « ... Je suis là pour toi si tu as besoin de parler. Je ne suis pas le grand méchant loup que certaines personnes pensent. J'arrive à avoir des sentiments, sauf que je préfère ne pas les mettre en avant. » Lincoln voulait mettre en confiance la Blackthorn et même si les deux se connaissaient assez bien, il restait des parts d'ombre que le jeune homme ne dévoilait pas. Cependant, à travers ces propos, il essayait de mettre une image positive de sa personne en avant pour permettre à Adalia de se confier. Il marqua alors une pause, profitant pour boire une petite gorgée de champagne avant de lever les yeux au ciel, regardant alors les étoiles qui scintillaient, certaines plus que d'autres. « Je crois que je ne t'ai jamais dit pourquoi j'aimais regarder autant les étoiles ? » Nouveau moment de pause, de quelques secondes, n'attendant pas spécialement une réponse de la part de la brune, simplement pour se donner du temps pour organiser ses idées car s'il comptait lui parler de cette anecdote, ce n'était pas pour discuter. Il avait quelque chose d'autre derrière la tête, pensant que cela allait être un bon moyen pour pousser la lufkin à la confidence. « Lorsque j'étais petit, ma mère me disait souvent que mon grand-père, grâce à la magie, était devenu une étoile. Que la lumière que l'on voyait dans le ciel était son aura, son enveloppe charnelle en quelque sorte. Bien évidemment, par la suite, je sus la fausseté de ces propos. Cependant, cette image m'a paru d'une beauté pure que j'ai continué à y croire. Aujourd'hui, je me dis que ce sont mes parents les étoiles et lorsque je regarde un ciel étoilé comme ce soir, je me dis qu'ils veillent sur moi. » Ses yeux devinrent légèrement humides, ne tournant pas la tête en direction d'Adalia pour ne pas qu'elle voit son émotion sur son visage. Pour le coup, il venait de se faire prendre à son propre jeu. Il aurait pu s'en arrêter là, mais préféra continuer, en profitant pour boire une nouvelle fois un peu de champagne. « J'ai lu quelque part que la mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d’abord, éclaboussures, affolements dans les buissons, battements d’ailes et fuites en tout sens. Ensuite, grands cercles sur l’eau, de plus en plus larges. Enfin le calme à nouveau, mais pas du tout le même silence qu’auparavant, un silence, comment dire : assourdissant. » L'alcool le rendait quelque peu philosophique pour le coup, davantage qu'à son habitude en tout cas. « Nous avons tous nos démons, nos moments où la vie n'est plus aussi joviale qu'avant et en parler peut nous libérer de ces fardeaux. En tout cas nous en soulager. » Le jeune homme n'était peut-être pas aussi proche d'Adalia que de Cygnus par exemple, mais il la considérait comme une amie, comme une personne sur qui il pouvait compter et pour qui il serait présent lorsqu'elle en aurait besoin, comme ce soir. Bien sûr, parler de mort venait certainement de refroidir la température de la conversation, voire de l'atmosphère qui régnait. Mais Lincoln savait que certaines confidences pouvaient renfoncer des liens et la confiance entre deux personnes. De plus, ce n'était un secret pour personne que ces parents ne faisaient plus partit de ce monde. Il évitait tout simplement d'en parler. Rare étaient les personnes avec qui il évoquait ce sujet.
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Re: my own dark night (lincoln ; fb mai 2020)
Jeu 6 Aoû 2020 - 2:28
my own dark night, nuit du mariage d'eliott et lys @lincoln eisenhower Dans un premier temps, Adalia tenta de conserver les apparences, mais Lincoln ne tarda pas à deviner qu’elle n’était pas dans son état normal. L’agacement se lisait sur ses traits habituellement si lisses, la fatigue aidant, elle peinait à garder le masque. Mais elle ne voulait pas en parler, trop risqué, trop intimes, trop éloigné de l’image qu’elle souhaitait offrir au monde et à lui aussi. « Le grand méchant loup ? Lincoln tu es peut être un louveteau mais je n’ai pas peur que tu me mordes. » Le taquine-t’elle en laissant échapper un petit rire, moue mutine qu’elle usait lorsqu’elle feignait une bonne humeur qui se glisse naturellement sur son visage elle cache sa bouche fendue d’un petit sourire derrière sa coupe pour prendre une nouvelle gorgée, plus longue cette fois, de l’agréable champagne. Elle connaissait le caractère du jeune homme, pas autant que ses plus proches, mais cela faisait quelques années maintenant qu’ils se côtoyaient, tant à Hungcalf qu’en dehors. Leurs ambitions et intérêts respectifs les avaient rapprochés et si l’on ne pouvait prétendre que leur relation était exempte de manigances, tant d'un côté que de l’autre, ils s’accordaient dans leurs caractères avec une facilité déconcertante. Et si les secrets existaient toujours, l’un restant aussi secret que son partenaire, elle savait que le sorcier n’avait pas un mauvais fond. La noirceur de l’âme, elle connaissait et il n'y avait rien de cela en Lincoln, seulement peut être le comportement de ceux qui avaient trop perdus.
Brisant le silence qui s’était posé sans mal sur leur duo, face à l’eau sombre du fleuve, Lincoln demanda s’il lui avait une fois parlé de la raison qui le poussait à passer autant de temps à observer les étoiles. La question semblait réthorique, comme le début d’une histoire et qui sut attiser la curiosité de la madrilène. « Non ? » Répondit la jeune Blackthorn dans un murmure alors même qu’il pensait à ce qu'il allait raconter, en tournant légèrement la tête vers le grymm, regard océan interrogateur qui scrute sur le jeune homme dont les yeux étaient plongés dans l’observation de la voute céleste. Les paroles sont calmes, réfléchies, elle laisse le temps à Lincoln de trouver ses mots, inutile de le presser il semblait savoir où il allait. Et les mots vogues sur les flots calmes du lac, pendant qu’il parle, Adalia l’observe, elle ne sait pas trop comment réagir, les émotions humaines la mettent toujours mal à l’aise mais elle ne l’arrête pas, elle attend qu’il termine, respectueusement.
Pourtant, même si ses paroles avaient certainement pour objectif de faire parler la demoiselle, elle choisit de réagir à autre chose. Manigance innocente pour éloigner le moment fatidique où elle devrait, à son tour, comme par respect pour les confidences du grymm, faire confiance au jeune homme : « Hey Lincoln ? » Elle use de mimétisme, comme un jeu entre eux, et vient percuter avec douceur l’épaule du sorcier pour attirer son attention, le sortir de ses pensées moribondes aussi car l’alcool n’aidait pas à apaiser les âmes : « Je suis désolée, pour tes parents. » Elle connaissait le deuil bien mieux quelle voulait le faire croire, elle taisait les tombes et les enterrements de ceux qui n'étaient pas au devant de la scène. Princesse immaculée qui n'était touchée par aucun mal. « Je te l’ai jamais dit mais… » Elle ne termine pas sa phrase, elle sait à quel point recevoir des condoléances pouvait être frustrant, cela ne changeait rien, les bons sentiments, le miel déversé par des sourires faux : cela ne ramenait personne. Petite moue, elle serre doucement les dents, avant de reprendre « C’est jamais facile de perdre des proches, on s’en remet jamais vraiment. » Et les noms qui lui venaient en tête étaient nombreux. Il y avait sa mère, celle qu’elle avait perdu des années auparavant mais qui n’avait quitté ce monde que récemment, il y avait ce garçon qu’elle voudrait oublier mais dont la tombe fleurissait de ses mains chaque année, culpabilité glaçante, et par delà tous les autres, il y avait sa douce soeur, le soleil des premières années de sa vie, éteint par la méchanceté des hommes et l’amertume de cette famille qui n’acceptait que l’excellence.
« Les maux de ma soirée sont bien moins dramatiques que ceux que tu ressens. » Finit-elle par reprendre, petit sourire qui montrait bien qu’elle avait baissé les armes, tant sur ce qu’il était arrivé pendant la soirée des noces, que sur le fait de cacher les raisons de son mal-être au sorcier. Doigts qui glissent sur la coupe de champagne à moitié vide, fines bulles qui remontent paisiblement en haut du verre, comme se libérant d’une emprise malsaine, Adalia esquisse le début d’un soupir avant de prendre une inspiration et de commencer, à l’inverse de Lincoln, regard plongé dans l’étendue rassurante de l’eau plutôt que dans l’immensité inquiétante du ciel : « Dans ma famille, nous avons tous notre rôle à remplir, tu sais, on a tous été adoptés, mes frères ma soeur et moi, et nos parents s’attentent à nous voir accomplir de grandes choses en leur nom. » Une sorte de juste rétribution aux sacrifices et aux frais engagés pour leur éducation, un remerciement normal pour les avoir sorti des orphelinats, pour leur avoir offert un foyer, un toit, une fratrie à défaut d'une famille. « Une des choses qu’ils attendent de moi est de perpétuer leur nom, en temps que femme, si je me marie, je perdrai mon nom, ça serait contre-productif pour eux. » Légère pause, il sait où elle veut en venir, elle ne s'est jamais cachée de ce destin, c'est ce qui avait sonné le glas de sa relation avec Watson, cette obligation qu'Adalia ne réfutait pas, qu'elle ne refuserait pas. « Sauf si je me marie à l’intérieur de la famille. » C'était tout l'avantage de son âge approchant de celui de Quartus, tout l'avantage du duo créé depuis les premières années. « Je suis promise à mon cousin depuis notre petite enfance et je ne vais pas prétendre quelque chose qui est faux, je n’ai jamais souffert de ce destin. » Jusqu’à présent. Les mots se meurent dans sa gorge, sa relation avec Quartus étaient tellement différente de ce qu’ils partageaient étant enfant, et le coeur d’Adalia contrit par d’autres maux qu’elle en venait à se questionner sur le bien fondé de cette union prévue pour ainsi dire depuis toujours.
« Mais… Il y a ce garçon. » Elle ne prononce pas son nom, c’est trop douloureux, trop amer. Elle voit encore son visage peint d’incompréhension et sa fuite pour rejoindre la lumineuse. Derrière eux, la lune restait toujours dans l’ombre, obligée de disparaitre à la fin de la nuit, seule, maudite. « Et lui aussi est fiancé. » Elle tait le fin mot du drame, parce qu’elle avait honte, honte d’être si faible, que son coeur se soit perdu dans de tels affres alors que sa loyauté se battait pour préserver l’amitié qui la liait à Lucrèce. « [color:a991=006699]Et… » Et ça me tue de les voir ensemble. Les pensées tournent en boucle dans sa tête. Comme lorsqu’après une coupe de trop, quelques heures auparavant, elle avait dépassé sa pudeur et sa fierté pour confronter le brésilien face à ses sentiments dévastateurs. Mais l’alcool est redescendu et les manières refont leur place malgré les confidences. « C’est idiot. » Elle secoue la tête en finissant sa coupe d’une traite avant de regarder, pour la première fois depuis qu’elle avait commencé à parler, Lincoln à côté d’elle. « C’était pas important, je te l’ai dit. » Elle ne se rendait pas encore compte à quel point elle avait perdu ce soir-là, elle ne réalisait pas que les maux de cette cérémonie allaient la faucher, ce matin-là, à peine aura-t’elle rejoint son lit vide et froid. Car tant qu’il y avait quelqu’un pour la voir pleurer, elle retenait ses larmes, elle ne criait pas, elle ne montrait pas les dents sauf pour sourire à ceux qui regardaient d’un peu trop près.
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Re: my own dark night (lincoln ; fb mai 2020)
Sam 8 Aoû 2020 - 17:29
my own dark night
Adalia & Lincoln ✧« Certaines personnes ne pensent pas comme toi. » Heureusement ou malheureusement ? Le jeune homme ne savait quel adverbe choisir pour finir sa phrase. Il n'était pas aveugle et voyait bien comment certains étudiants se comportaient avec lui. Au fil du temps, le grymm avait su se faire une réputation au sein de l'université, les gens savaient que ce n'était pas forcément une personne avec qui il fallait se frotter sans être assez bien armé pour l'attaquer. Une réputation qu'il avait lui-même installé. Seulement, certaines personnes exagéraient son comportement, mettant en avant le fait qu'il ne ressentait rien, qu'il avait un coeur de pierre qui ne le permettait pas de comprendre des émotions, des sentiments. Ce qui était faux. Il arrivait à se mettre à la place des gens, à ressentir ce qu'ils ressentaient. Mais ce trait de caractère, il ne le mettait guère en avant et cela pour une bonne raison : son image. Cependant, cela lui jouait des tours dans de rares occasions. Quoiqu'il en soit, il voyait bien qu'Adalia avait un souci et elle ne semblait pas vouloir le lui confier. En tout cas pour le moment. Alors la stratégie de Lincoln fut de la mettre en confiance et pour se faire, il parla de sa propre vie, lui racontant une histoire autour de la signification des étoiles et du fait qu'il aimait regarder le ciel étoilé qui se profilait certains soirs comme à ce soir-là. Il se lança donc dans une confidence concernant ses parents aujourd'hui décédés à cause de son petit frère qui avait emprunté une voie dangereuse. Bien évidemment, Lincoln ne racontait pas ces petits détails de sa vie simplement pour parler de sa vie. Il avait un but derrière cette confession et il espérait l'atteindre. Cependant, le grymm ressentit une certaine émotion en évoquant ce souvenir, parlant de la mort en général en la comparant à une pierre que l'on pouvait jeter dans un étang. Une drôle de comparaison qu'il avait entendue une fois à un repas de famille et qui lui était restée gravée dans la tête. Il ne voulait pas être le centre de la conversation et exprima alors une pensée assez générale, concernant les démons que l'on avait et du fait que la parole pouvait s'avérer libératrice. Les propos qui s'en suivent de la jeune femme touchèrent quelque peu Lincoln qui tourna la tête en sa direction, lui adressant alors un sourire. Il ne lui avait jamais tenu compte du fait qu'elle n'avait rien dit concernant ces parents depuis toutes ses années. Au moins, Lincoln échappa une énième personne ayant joué la fausseté car beaucoup lui avaient présenté leurs condoléances alors que d'habitude, ils ne se parlaient pas. « Merci. » Répondit-il tout simplement avant d'approuver les derniers propos de la demoiselle sur le sujet. Perdre un proche n'était jamais facile. Certains disaient qu'avec le temps, on arrivait à s'en remettre. Mais Lincoln avait appris, à ses dépens, que c'était faux. Même le temps n'arrivait pas à guérir cette blessure car elle restait toujours là, quelque part dans notre vie. Le jeune homme allait repenser à la mort de ses parents lorsqu'il allait se marier, lorsqu'il allait devenir père ou bien lorsqu'il décrochera tout simplement son dernier diplôme à Hungcalf. Tous ces moments qu'il aurait dû partager avec ses géniteurs et qu'il ne pourra pas faire à cause d'une secte et de son frère. « Le deuil n'existe pas. On se souvient. On se souviendra toujours de tout. Dans les moindres détails. » Conclut-il, espérant ne pas avoir trop plombé l'ambiance de ce petit tête à tête. Après tout, ils venaient tous les deux de sortir d'un mariage et souvent après un tel événement, ce n'était pas la mort le sujet prioritaire.
Buvant alors une gorgée de son champagne, Lincoln écouta Adalia reprendre la parole pour, semblait-il, parler de ce qui la tracassait, précisant que cela n'égalait pas l'intensité émotionnelle et la gravité de l'histoire que venait de raconter le jeune homme. Ce à quoi il répondit. « Mais tes maux sont plus actuels que les miens, donc te font souffrir davantage au moment où nous nous parlons. » Lincoln avait appris à vivre avec la mort de ses parents, même si ce n'était pas facile tous les jours. Il avançait comme il le pouvait. Bien sûr, il savait au plus profond de lui que certaines de ses décisions, certains de ses actes ne devaient pas leur plaire. Mais la vie l'avait changé. Finalement, même si évoquer leur souvenir ravivait une émotion quelque peu enfoui, il semblait aller mieux que la demoiselle. Elle décida de se jeter à l'eau, pas littéralement parlant bien sûr. Lincoln se montra très attentif à chaque mot qu'elle prononça, écoutant également le ton qu'elle employa pour avoir un maximum d'informations qui allaient lui permettre d'analyser et de comprendre la situation dans laquelle se trouvait la demoiselle. Adoptée ? Il le savait déjà. Et aucune surprise ne s'afficha sur le visage du grymm lorsqu'Adalia parla du fait que les Blackthorn voulait qu'elle soit une représentante de ce nom et que pour qu'il perdure, elle allait devoir se marier avec un de ses cousins. Une pratique qui pouvait en choquer plus d'un, mais pas Lincoln qui connaissait assez bien le fonctionnement des familles de sang pur. Une tradition à laquelle il n'adhérait pas. Elle n'avait pas souffert de ce destin. Encore là, le jeune homme ne fut pas surpris et il lui expliqua en quelque sorte pourquoi. « Tu as été éduquée dans cette optique aussi. Il est donc normal que tu n'en souffres pas. On peut dire que c'est encré en toi et dans ta vie. » Lincoln aurait pu croire que l'histoire allait se terminer là, qu'elle en avait marre de cette pression familiale car le jeune homme voyait les choses ainsi. Cependant, il se trompait. Un autre élément était la cause des perturbations dans la vie de la demoiselle. Un garçon. Pas si étonnant que ça. Et à en juger aux expressions et à l'attitude d'Adalia, autant dire que cette histoire n'allait pas avoir une fin heureuse. Lui même était fiancé. Par intérêt ou par amour ? Cette information ne lui avait pas été communiquée. La laissant continuer, exprimée ce qu'elle ressentait, la jeune femme finit par juger son histoire idiote, ainsi que ses sentiments par extension. Un fait que Eisenhower ne partagea pas. Et avant même qu'il puisse dire quoique ce soit, elle en vint à conclure son histoire en sous-estimant son impact. Seulement le jeune homme ne comptait pas en rester là. Buvant une nouvelle gorgée de champagne, il laissa un petit moment silencieux entre les derniers propos d'Adalia et ses propres paroles. De sa main droite, il tenait sa coupe de champagne et ainsi, de sa gauche, il vint la poser sur celle de la lufkin, posant alors son regard sur elle. « Ce n'est pas idiot. Et c'est important ! En tout cas pour moi. » Commença-t-il avant de rentrer dans le vif du sujet. « L'amour est important dans la vie d'un être humain. Car j'ai bien compris que ce fameux garçon ne te laissait pas si indifférente que ça, sinon tu n'aurais pas réagi de la sorte. Tu sais, à mon avis, les tragédies font partie de la vie. Il ne faut pas baisser les bras parce qu'on est malheureux. Je me suis rendu compte d'une chose au fil des années. Lorsque l'on a le coeur brisé, il faut se battre de toutes ses forces et s'accrocher à la vie. Pourquoi me diras-tu ? Parce qu'elle continue quoiqu'il arrive et cette douleur qui nous déchire, fait également partie de la vie tout comme la peur et le mal être. Toutes ces sensations qui sont là pour nous rappeler que les choses s'arrangeront et que ça vaut le coup de continuer à se battre. » Au fil de son discours, Lincoln s'en trop s'en rendre compte, avait pris la main d'Adalia dans la sienne, un moyen de lui montrer qu'il était là. Et avec ce petit monologue philosophique, il voulait lui montrer que les malheurs faisaient partit de la vie et qu'il fallait savoir avancer. Il ne savait pas ce qui s'était passé avec ce garçon durant le mariage, mais Lincoln ne comptait pas la laisser se morfondre toute seule dans son coin. Sa curiosité prit le pas sur la raison cependant et il ne put s'empêcher de se montrer curieux. « La situation dans laquelle tu te trouves est délicate car nous ne choisissons pas la personne qui arrivera à conquérir notre coeur. Après, cela dépend de ce qui s'est passé avec ce garçon ? Enfin si tu te sens d'en parler bien sûr. » Il ne voulait pas la forcer à révéler quoique ce soit, mais avoir toutes les informations allait lui permettre de l'aider au mieux. Même si elle ne le montrait pas forcément, Lincoln connaissait assez la demoiselle pour savoir qu'elle était impactée. En même temps, il y avait de quoi. Etre fiancé à une personne alors qu'on aime une personne qui elle-même était déjà fiancée à quelqu'un d'autre. Une situation très complexe dans laquelle Lincoln ne comptait pas se retrouver un jour. Car il ne comptait pas être marié de force tout simplement.
Buvant alors une gorgée de son champagne, Lincoln écouta Adalia reprendre la parole pour, semblait-il, parler de ce qui la tracassait, précisant que cela n'égalait pas l'intensité émotionnelle et la gravité de l'histoire que venait de raconter le jeune homme. Ce à quoi il répondit. « Mais tes maux sont plus actuels que les miens, donc te font souffrir davantage au moment où nous nous parlons. » Lincoln avait appris à vivre avec la mort de ses parents, même si ce n'était pas facile tous les jours. Il avançait comme il le pouvait. Bien sûr, il savait au plus profond de lui que certaines de ses décisions, certains de ses actes ne devaient pas leur plaire. Mais la vie l'avait changé. Finalement, même si évoquer leur souvenir ravivait une émotion quelque peu enfoui, il semblait aller mieux que la demoiselle. Elle décida de se jeter à l'eau, pas littéralement parlant bien sûr. Lincoln se montra très attentif à chaque mot qu'elle prononça, écoutant également le ton qu'elle employa pour avoir un maximum d'informations qui allaient lui permettre d'analyser et de comprendre la situation dans laquelle se trouvait la demoiselle. Adoptée ? Il le savait déjà. Et aucune surprise ne s'afficha sur le visage du grymm lorsqu'Adalia parla du fait que les Blackthorn voulait qu'elle soit une représentante de ce nom et que pour qu'il perdure, elle allait devoir se marier avec un de ses cousins. Une pratique qui pouvait en choquer plus d'un, mais pas Lincoln qui connaissait assez bien le fonctionnement des familles de sang pur. Une tradition à laquelle il n'adhérait pas. Elle n'avait pas souffert de ce destin. Encore là, le jeune homme ne fut pas surpris et il lui expliqua en quelque sorte pourquoi. « Tu as été éduquée dans cette optique aussi. Il est donc normal que tu n'en souffres pas. On peut dire que c'est encré en toi et dans ta vie. » Lincoln aurait pu croire que l'histoire allait se terminer là, qu'elle en avait marre de cette pression familiale car le jeune homme voyait les choses ainsi. Cependant, il se trompait. Un autre élément était la cause des perturbations dans la vie de la demoiselle. Un garçon. Pas si étonnant que ça. Et à en juger aux expressions et à l'attitude d'Adalia, autant dire que cette histoire n'allait pas avoir une fin heureuse. Lui même était fiancé. Par intérêt ou par amour ? Cette information ne lui avait pas été communiquée. La laissant continuer, exprimée ce qu'elle ressentait, la jeune femme finit par juger son histoire idiote, ainsi que ses sentiments par extension. Un fait que Eisenhower ne partagea pas. Et avant même qu'il puisse dire quoique ce soit, elle en vint à conclure son histoire en sous-estimant son impact. Seulement le jeune homme ne comptait pas en rester là. Buvant une nouvelle gorgée de champagne, il laissa un petit moment silencieux entre les derniers propos d'Adalia et ses propres paroles. De sa main droite, il tenait sa coupe de champagne et ainsi, de sa gauche, il vint la poser sur celle de la lufkin, posant alors son regard sur elle. « Ce n'est pas idiot. Et c'est important ! En tout cas pour moi. » Commença-t-il avant de rentrer dans le vif du sujet. « L'amour est important dans la vie d'un être humain. Car j'ai bien compris que ce fameux garçon ne te laissait pas si indifférente que ça, sinon tu n'aurais pas réagi de la sorte. Tu sais, à mon avis, les tragédies font partie de la vie. Il ne faut pas baisser les bras parce qu'on est malheureux. Je me suis rendu compte d'une chose au fil des années. Lorsque l'on a le coeur brisé, il faut se battre de toutes ses forces et s'accrocher à la vie. Pourquoi me diras-tu ? Parce qu'elle continue quoiqu'il arrive et cette douleur qui nous déchire, fait également partie de la vie tout comme la peur et le mal être. Toutes ces sensations qui sont là pour nous rappeler que les choses s'arrangeront et que ça vaut le coup de continuer à se battre. » Au fil de son discours, Lincoln s'en trop s'en rendre compte, avait pris la main d'Adalia dans la sienne, un moyen de lui montrer qu'il était là. Et avec ce petit monologue philosophique, il voulait lui montrer que les malheurs faisaient partit de la vie et qu'il fallait savoir avancer. Il ne savait pas ce qui s'était passé avec ce garçon durant le mariage, mais Lincoln ne comptait pas la laisser se morfondre toute seule dans son coin. Sa curiosité prit le pas sur la raison cependant et il ne put s'empêcher de se montrer curieux. « La situation dans laquelle tu te trouves est délicate car nous ne choisissons pas la personne qui arrivera à conquérir notre coeur. Après, cela dépend de ce qui s'est passé avec ce garçon ? Enfin si tu te sens d'en parler bien sûr. » Il ne voulait pas la forcer à révéler quoique ce soit, mais avoir toutes les informations allait lui permettre de l'aider au mieux. Même si elle ne le montrait pas forcément, Lincoln connaissait assez la demoiselle pour savoir qu'elle était impactée. En même temps, il y avait de quoi. Etre fiancé à une personne alors qu'on aime une personne qui elle-même était déjà fiancée à quelqu'un d'autre. Une situation très complexe dans laquelle Lincoln ne comptait pas se retrouver un jour. Car il ne comptait pas être marié de force tout simplement.
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: my own dark night (lincoln ; fb mai 2020)
Lun 10 Aoû 2020 - 14:32
Adalia, observant du coin de l’oeil le grymm à côté d’elle ne parvient pas à savoir s'il est affecté par cette image que lui offre le regard des autres ou si, à l’inverse, il s’en accommode bien. Fait était qu’elle savait ce que c’était de porter un masque, de prétendre en public, pour tenir son rang, pour tenir sa réputation : elle-même vivait sous cette couche de beaux semblants, et, de son côté, elle ne l’avait jamais regretté, se préservant par la même occasion. « Certaines personnes pensent que la magie n’existe pas, comme quoi tous les points de vue existent, ça ne veut pas dire qu'ils sont justes, ou censés. » Répond-elle en esquissant un petit sourire, elle n’avait jamais été des plus patientes, jamais des plus tolérantes envers les opinions des autres. Intelligence connue qui s’accompagnait d’un orgueil démesuré elle a une certaine facilité à juger les autres, jamais avec beaucoup de latitude, les mauvais comportements sont gravés dans le marbre pour la Blackthorn. Mais le deuil répond à des règles différente, dans la fratrie, ils avaient tous réagis différemment et Adalia ne saurait acuser un seul de ses frères et soeur, cousin ou cousine, de mal avoir agit suite à la disparition soudaine de leur trésor. « On oublie jamais mais on apprend à vivre avec. » Qu’elle ajoute en haussant légèrement les épaules. C’était assez ironique de sa part, prétendre que le deuil était fait, prétendre que le décès de sa soeur ne la touchait plus lorsqu’on se souvenait que son ombre accompagnait chacun de ses pas. Et alors qu'ils parlaient du deuil, des parents de Lincoln, il arriva le moment où, en contrepartie, en condition, Adalia avoua ce qui pesait sur son moral ce soir là. D’un ton calme, il répond à ses paroles, appuyant l’éducation comme moteur de son choix, elle le sait bien, c’est d’ailleurs ce qu’on lui reproche souvent, de se laisser guider par les consignes de ses parents adoptifs. Mais si ce n’était se fondre dans leur moule, quoi d’autre ? Retrouver la rue ? Être abandonnée à nouveau ? Jamais, elle se l’était juré. La main du sorcier qui vient se poser sur la sienne lui arrache un léger sursaut, un instant elle pense à se dégager de ce contact mais finalement il y a l’ombre d’un sourire, peut-être un peu triste qui se glisse sur son visage seulement éclairé par la pâle lumière de la lune alors qu’elle pose légèrement sa tête sur l’épaule du sorcier, réconfort.
Et le discours de Lincoln lui arracha malgré elle un sourire, étonnant de voir à quel point le jeune homme savait analyser les émotions et les sentiments de ceux qui l’entouraient, y trouvant une signification, une justification liée à chaque situation alors que, face à lui, la jeune femme ne savait se dépêtre de ses propres émotions. C’était bien trop fort, bien trop changeant pour son esprit cartésien. Tous ce qui y touchait lui était réellement difficile à intégrer, bien trop éloigné de l’objectivité des faits, cela la mettait par ailleurs plutôt mal à l’aise. Ce n’était pas pour rien qu’elle se fendait, en temps normal, d’une froideur immuable et mesurée : les émotions humaines faisaient partie des sujets qui ne lui allaient pas bien, qui lui restaient bien mystérieux. Il était bien plus facile pour elle de se raccrocher aux faits, de se raccrocher aux actes : de s’offrir une ligne directrice et de s’y tenir, quoi qu’il advienne. L’amour, ça la dépassait, les sentiments, une perte de temps : elle se rendait d’autant plus compte aujourd’hui qu’elle y était plongée jusqu’au cou, elle ne comprenait pas comment cela fonctionnait. Alors qu’il termine son palabre, question qui reste en suspens la madrilène laisse peser quelques instants le silence sur les rives du Ness, hésitation, envie de rien.
Mais elle finit par se fendre d’un soupir, dépitée, fatiguée : « C’est compliqué, il… connaissait ma famille biologique, le sujet n’était pas là, ainsi elle taisait le fait que la connaissance se conjuguait encore au présent, que des coeurs qu’elle avait pensé morts à tout jamais battaient encore, quelque part de l’autre côté de l’Atlantique, il ne me l’a avoué que récemment, nous nous sommes disputés, entre temps, ils ont été fiancés, ce soir, en les voyant tous les deux, je crois que j’ai vrillé. » Doux euphémisme, l’alcool aidant surement « Je suis allée le voir, je lui ai tout dit, et elle nous a surpris. » Le ton est sombre, elle se détachait des évènements, peut être un peu trop pour le moment, tout s’était passé comme dans un songe, un cauchemars certainement bien que les siens soient bien plus morbides. « Elle, c’est Luce, ma meilleure amie, enfin, je la considérais comme telle, je suis supposée être le témoin de leur mariage. » Chienne de vie. Elle ne savait pas si Lincoln connaissait la demoiselle, au fond, elle espérait que non car ça laisserait encore le mystère sur l’identité du fiancé : un léger flou sur l’ironie de la situation, la tentative de s’en éloigner. « J’ai appris de la bouche d’un domestique qu’il les avait vu s’embrasser dans le domaine en fin de soirée. » Il y a un léger sifflement dans la voix de la Blackthorn, cette once de colère qui refait sa place au dessus de son masque, de l’étendue d’eau calme qui vibre légèrement à l’approche de la tempête. « Dans ma propre maison. » Souillé ce manoir qui l’avait vu grandir : après tout, il était habitué aux drames, elle n’était pas particulièrement étonnée qu’une fois de plus il soit venu s’abattre contre le coeur de la jeune femme. « Je me sens tellement bête. » Bête de s’être laissée entrainer par ses émotions, bête d’avoir avoué la vérité à Evandro, bête surtout d’y donner tant d’importance. Elle avait une vie toute tracée, l’écartant des potentielles affres des histoires d’amour, elle s’en était éloignée, elle avait chuté et s’était blessée : idiote. Mais même si elle saignait, coeur arraché dans sa poitrine, elle ne souhaitait pas se montrer faible, se montrer atteinte par les actes du couple : elle en avait déjà trop fait. Alors, elle se concentre sur autre chose, guère moins joyeux cependant : « J’ai eu un moment de faiblesse, voilà tout, mais chez les Blackthorn, on accepte guère la faiblesse, je sais que mes parents vont me faire regretter cet écart. » Une nouvelle fois, la coupe est portée à ses lèvres maquillées, bouche qui s’étire d’un léger rictus, les vapeurs de l’alcool aidant, fines bulles qui éclatent contre son palais, elle ne se rend pas compte de l’angoisse qui noue son estomac à l’idée d’avoir déçu sa mère.