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missing pieces (luce)
Mer 11 Nov 2020 - 16:39
Verre de vin rouge au bout des doigts elle observe depuis quelques minutes une fiole verdâtre posée sur la table : pensées vagabondes qu’elle voudrait faire taire elle s’accroche cependant à cette fierté de ne pas en avoir besoin. Surtout, le reste des potions que le psychomage lui avait donné avait déjà été absorbé laissant cette fiole comme le dernier rempart à ses crises les plus dévastatrices. Soupir qui s’échappe de ses lèvres elle prend une gorgée de sa boisson avant de détourner le regard vers le parchemin déroulé devant elle. Elle profitait d’une après-midi libre pour compenser le retard pris dans ses matières optionnelles, ayant récupéré quelques écrits de ses ainés, rédigés les années passées pour leurs propres études, elle se plongea dans l’étude des runes en tentant d’oublier le reflet émeraude de la potion qui éveillait ses démons rien que par sa présence. Le soleil terminait sa course dans le ciel d’Inverness, laissant place au ciel étoilé d’un automne plus froid qu’à l’habituelle lorsque quelques coups frappés à la porte d’entrée sortirent Adalia de son étude. Jetant un vague coup d’oeil à l’horloge qui trônait dans la pièce elle se dirige d’un pas calme jusqu’à l’entrée, vérifiant par le judas qui se trouvait sur le perron avant d’ouvrir la porte d’un coup de baguette. « Oh, c’est toi. » Une petite moue qui se glisse sur le visage de la Lufkin tandis qu’elle reconnait Lucrèce sur le pas de la porte. Immédiatement ses souvenirs la ramènent à l’altercation avec Lorcan, quelques jours plus tôt dans les couloirs de l’université. « Si tu es venue pour m’engueuler par rapport à ton cher petit ami, s'il te plait reviens un autre jour je suis… Fatiguée. » C’était peu de le dire mais elle ne souhaitait pas s’attarder auprès de la Summerbee qui en savait déjà bien trop des déboires psychologiques de la benjamine des Blackthorn.
Jetant un coup d’oeil à la jeune femme elle remarque le petit paquet entre ses mains, l’odeur appétissante qui en émanait ne laissait guère de doute quant à son contenu : « Tu as apporté une tarte ? » Encore, se retient-elle d’ajouter puisque Luce semblait convaincue que la Blackthorn était incapable de se nourrir seule. Elle fronce légèrement les sourcils, perplexe avant de reprendre, s’écartant de la porte pour laisser entrer Luce dans l’appartement. « Je t’en prie entre. » Elles n’allaient pas discuter sur le palier et il semblait bien que l’espagnole se soit fourvoyé sur les motivations de son amie à se présenter à elle ce soir là. A moins qu’elle ne soit pas au courant ? Cela lui semblait être la seule solution pour ne pas se retrouver face à une De Gray furieuse. Entrainant Luce jusqu’à la salle à manger elle jette un regard autour d’elle avant de soupirer doucement : « Hm désolée pour le désordre. » Qu’elle souffle en dégageant quelques bouquins abandonnés d’une chaise, dérangeant un des chats qui y avait fait son lit par la même occasion. « Psst Mercutio, file. » Qu’elle souffle d’un ton sec à l’animal qui trainait dans ses jambes, manquant de l’attention que lui portait son maitre, absent ces derniers jours. Comme si de rien n’était, comme si elle n’avait pas laissé échapper une information qui saurait à coup sur titiller la curiosité de la blonde Adalia prend le temps de refermer ses parchemins et grimoires pour libérer la table. « Tu veux boire quelque chose ? J’ai débouché une bouteille de vin. » Qu’elle demande doucement après une nouvelle gorgée de son verre, en arrangeant les pans de son kimono autour de sa taille, glissant par la même occasion la fiole qu’elle tenait dans sa main dans une poche discrète.
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Re: missing pieces (luce)
Jeu 12 Nov 2020 - 12:28
La sonnerie retentie dans l’appartement, et tu lèves la tête de ton livre, pour tranquillement te diriger vers le four d’où monte depuis une bonne dizaine de minutes déjà, une bonne odeur sucrée. Une tarte aux noix de pécan, recette canadienne, que tu as trouvée sur Internet. Ni toi, ni Ada n’être canadiennes, mais tu adores cette recette, et tu espères que ça soit le cas de ton amie aussi. Tu n’auras jamais fait autant de tartes/gâteaux que ces derniers temps. Tu n’as jamais été une grande cuisinière qu’on se le dise, pourquoi l’aurais tu été, avec des domestiques, pas besoin de savoir cuisiner.
Mais tu ne sais pas comment justifier tes visites à Adalia si tu te ramènes les mains vides. Bien sûr tu pourrais juste dire que tu passes la voir parce que tu en as envie. Ce qui est le cas en effet… Le fait est que votre relation n’est plus tout à fait la même depuis le mariage de Lys… Et pour cause il s’en est passé des choses depuis. Tu ne regrettes pas tout ce que tu lui as dit cet été. Tu le pensais, et d’une certaine façon, tu le penses toujours. Il y a des choses que tu as apprises malgré elle que d’après toi tu aurais dû savoir depuis bien avant que ça sorte tout seul. Mais on ne se refait pas, et tu la connais bien. Assez pour savoir que si tu n’es pas plus attentive, elle retombera dans ses vieux travers.
Alors tu y vas, régulièrement, un gâteau en main, pour être sûre qu’elle va bien, au moins physiquement. Pour le reste, c’est une autre paire de manches. Mais au moins tu peux lui montrer que come what may tu seras encore et toujours là. Tu peux être très butée toi aussi quand tu veux, elle n’a clairement pas la palme dans le domaine.
Tu emballes la tarte dans un linge, et une minutes plus tard tu es partie.
« Salut. » Tu n’as pas droit à la même marque de salutation, et tu pourrais presque voir la déception dans ton regard. Tu commences à avoir l’habitude. Mais ce qu’elle dit ensuite à le don de te faire froncer les sourcils. « De quoi tu parles ? » Clairement tu n’es pas au courant. Lorcan n’a rien dit, et jusqu’aux dernières nouvelles ce n’est pas toi qui est capable de lire dans les pensées mais lui.
Et puis comme si elle n’avait rien dit, elle enchaine, remarquant la tarte, te laissant entrer, ce que tu fais mais ton esprit est toujours embrouillé par l’évocation de Lorcan. Clairement c’est un sujet que vous n’abordez pas toutes les deux, ça évite les problèmes. Ou du moins ça les tient le plus loin possible. Pas besoin qu’elle te dise à nouveau qu’elle n’approuve pas, tu ne vas pas la convaincre. Même le pauvre chat se fait ouspiller. Il vient se coller à toi pendant un instant, récklamant une caresse que tu lui accorde avant de partir dormir ailleurs.
La tarte encore chaude tu la réponse sur le dessou de plat, et tu te défais de ta veste que tu poses sur le dossier du canapé. Tu sais qu’il n’est pas l’heure de boire du vin, c’est plutôt l’heure du goûter, d’où la tarte. « Pourquoi pas. » Tu t’assois sur le canapé, tu regardes Ada ramasser le reste de ses affaires, et sortir un second verre, ainsi qu’un couteau.
Tu attends qu’elle se soit posée avant de demander. « Comment vas tu ? » Les civilités de base. En réalité, tu as plutôt envie de lui poser d’autres questions, chaque chose en son temps. Tu croises les jambes, prends le verre de vin sachant par avance que tu ne le finiras pas. Tu n’as pas envie de la braquer.
@Adalia Blackthorn
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Re: missing pieces (luce)
Dim 15 Nov 2020 - 10:45
La présence de Luce ces derniers temps sur son palier n’était pas des plus surprenante, mais cette fois elle avait pensé que ce n’était pas vraiment une visite de courtoisie. Se souvenant encore un peu amèrement de la confrontation avec sa moitié, elle n’avait pas hésité une seule seconde à estimer que sa visite était liée à cela, mais la surprise de la De Gray était palpable, que cela soit en raison du léger froncement de ses sourcils, que du ton qu’avait pris sa voix lorsqu’elle avait demandé ce qu’il en étant. « Non rien, rien du tout. » Souffle-t’elle en tournant le dos à la jeune femme pour l’entrainer vers la pièce de vie, laissant derrière elle cette gaffe dont elle aurait bien préféré se passer. Visiblement, Luce ne savait rien de l’altercation, plutôt violente, qui avait eu lieu entre Lorcan et elle-même et c’était très bien comme cela. Non pas que l’espagnole regrette quoi que ce soit, mais elle doutait que la summerbee puisse être de son avis. La relation entre les deux jeunes femmes était encore suffisamment bancale, évoluant dans un équilibre précaire, pour que l’agression de son petit copain entre dans l’équation.
Alors, à défaut de parler de sujets qui fâchent, elle préfère se concentrer sur l’excuse que Luce avait trouvé cette fois ci pour se glisser chez elle. Elle n’était pas dupe la sorcière, les maintes et maintes gourmandises que la jeune femme apportaient n’étaient pas foncièrement innocentes bien que cachant certainement de bonnes intentions. Et si la solitude lui plaisait bien plus, elle ne se sentait pas le courage de refuser quelques minutes ou heures à la demoiselle. « Ça sent très bon, tu es entrain de devenir une véritable cheffe. » Qu’elle ajoute calmement, petit trait d’humour plus ou moins chaleureux, coupant deux parts de la tarte, une de taille normale pour la De Gray, et une bien plus petite pour elle même, estomac qui se tordait rien qu’à l’idée d’ingérer tant de sucres. Toujours gourmande, mal habituée par les pâtisseries de son cousin, Adalia peinait à conserver quoi que ce soit ces derniers jours. Effets secondaires des potions qu’elle prenait à intervalles de plus en plus fréquents, qui avaient au moins pour effet de lui permettre de dormir la nuit. Ce stock là fondait aussi à vue d’oeil sans que Mikhail ne soit là pour lui en préparer quelques nouvelles.
Tendant une assiette à la blonde en même temps qu’un verre de vin elle se glisse elle même sur un des fauteuils en velours face à elle, prenant une longue gorgée de sa boisson. « Je vais bien » Un léger sourire se glisse sur les lèvres de la Blackthorn, mensonge éhonté qu’elle assumait totalement, elle se cachait derrière son masque, la fierté assassine de son rang qui la poussait à se présenter sous un bon jour : Luce en avait bien trop vu pour qu’elle se perde à nouveau dans ses délires. Un jour par an, le masque s’effaçait par la force de tout ce qu’elle avait traversé, et ce jour-là était passé désormais. Alors que Mercutio était parti se réfugier dans la chambre vide de son frère, c’est au tour de Romeo, le chat norvégien, de venir se glisser sur les genoux de la Lufkin qui soupire doucement avant de le laisser s’installer, éloignant légèrement l’assiette du nez avide du chat. « Mon frère est absent depuis quelques jours, les chats sont entrain de devenir totalement fous. » Explique-t’elle vaguement en caressant distraitement le félin qui ronronnait tranquillement contre elle. Elle aussi manquait de la présence de son ainé mais ce n’était pas quelque chose qu’elle avouerait bien facilement, ni à lui ni à quiconque. « Et toi, comment vas-tu ? » Demande-t’elle finalement en retour, scrutant de son regard clair les traits de l’étudiante.
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Re: missing pieces (luce)
Mar 17 Nov 2020 - 22:54
Tu devrais peut-être abandonner les excuses foireuses pour la Blackthorn. Vous pourriez passer au-dessus de ça. Il y a encore un temps pas si lointain où tu n’avais pas besoin de prétexte, juste l’envie de savoir suffisait. Ca semble si loin maintenant. Il y a quelque chose qui s’est fêlé, la coupe de votre amitié ayant pourtant tenue des années, a fini par s’ébréchée à force d’être secouée dans tous les sens. Maintenant il faut réparer, mais c’est un travail laborieux, chronophage, et il faut faire preuve d’une certaine opiniâtreté… Tu sais que les torts sont partagés dans cette histoire, ainsi il n’y a pas besoin de s’excuser. Le sort en a décidé ainsi, maintenant il faut avancer la tête haute. C’est la seule façon de se sortir du bourbier dans lequel votre amitié s’est enlisée.
Comme d’habitude, Adalia se sert une part largement plus petite que la tienne. Tu n’as pas le cœur à la forcer à manger davantage, tu te demanderais presque si le reste des tartes ne finirait pas à la poubelle. Hormis le gâchis de nourriture, sur le reste tu ne saurais lui en vouloir. Ton cœur plus faible que le siens à du mal à se passer de cette amie que tu considères chère, que tu as vu au plus mal, et que tu ne sais soutenir. Nombre sont les fois où tu t’es considérée comme une mauvaise personne à la suite de l’entrevue dans le cimetière. A quel point pouvait-elle avoir raison sur ton égoïsme qui ne t’as pas permis de voir ce que tu avais sous les yeux tout ce temps?
C’est facile de se convaincre que l’on est une bonne personne, plus dur d'agir comme telle.
« J’imagine que je dois m’améliorer au fil des tartes. » Plaisanter comme avant… Mais il y a autre chose qui trotte dans ta tête. Tu te demandes encore où voulait en venir Ada. Elle a éludé la question quand elle a semblé comprendre que tu n’étais au courant de rien. Qu’est ce qu’ils peuvent bien te cacher tous les deux ? Pourquoi Lorcan n’a rien dit ? Tu n’aimes pas que ces deux là aient de secrets pour toi, bien que dans le cas de la brune, tu sais que tu ne seras jamais au parfum de tout… Mais Lorcan ? quelque chose te dit que ça ne doit pas être reluisant si tu n’en as pas eu vent. Depuis l’altercation avec Peter, étrangement, tu crans toujours le pire.
Tu savoures le premier morceau de tarte. C’est plutôt réussi. En même temps tes yeux suivent le gracieux prendre place sur sa maîtresse de substitution. Tu ne la crois pas quand elle te dit qu’elle va bien, tu as fini de la croire sur ce point pour les 10 prochaines années à venir au moins. « Bien. » Tu es avare de mot, ça ne te ressemble pas vraiment. Cependant tu as toujours l’impression de marcher sur des oeufs. Aussi tu te rattaches à ce que Ada pourrait bien t’apprendre, ça semble être la seule chose qui reste tant les autres sujets sont futiles. « Qu’est ce qu’il s’est passé avec Lorcan ? » Tu prends le ton de la conversation, comme si tu n’étais pas inquiète, comme si tout allait bien, et que tu faisais juste preuve de curiosité. Bien sûr c’est le cas, c’est celle-là même qui te ronge. « Qu’est ce que j’aurais à te repprocher ? Il ne t’a pas provoquée en duel quand même ? » C’est d’un ton plus léger que tu poses tes dernières questions, comme si c’était drôle, et tu prierais presque pour que ça ne soit pas ce qu’il se soit passé. Bien sûr tu as parlé d’Ada avec Lorcan. Tu n’as pas tout dit… Mais ça ne fait aucun sens qu’il y ait effectivement eu une altercation non ? Tu essaies de garde l’esprit dégagé, reprenant un bout de gâteau sucré dans ta bouche.
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Re: missing pieces (luce)
Mer 18 Nov 2020 - 21:20
Assises dans le salon, part de tarte dans l’assiette et boisson dans leur verre à pied le tableau ressemblait sans mal à tout ce qu’elles avaient vécu jusqu’à présent. Des années d’amitié où elles avaient appris à composer avec leur caractère aux antipodes l’un de l’autre, à se compléter, à trouver un équilibre. Désormais, il y avait beaucoup à reconstruire même si les apparences donnaient le change. Elle restait prudente Adalia, elle savait que les mots n’étaient pas si loin, elle savait aussi qu’il suffirait de peu pour rouvrir le débat éternel sur la notion de l’amitié de l’une ou de l’autre. Pour le moment, elles prenaient toutes les deux sur elles, taisant les questions qui fâchent, tentant de recoller les morceaux en gommant derrière un voile de déni les différences d’opinion. C’était pour cela que Luce venait et pour cela qu’Adalia ne refusait pas sa présence, elles faisaient un pas vers l’autre, petit à petit elles tentaient de compenser les bris de leur dernière dispute.
La question de Luce pourrait presque paraître innocente mais elle connaissait suffisamment la jeune femme pour savoir que ce n’était que fausses banalités. Après tout, elle parlait de son petit ami et visiblement, il ne lui avait rien dit. Car même si le Wright ne considèrerait pas forcément l’événement comme digne d’un grand intérêt, elle savait bien que Luce y prêterait une attention importante. Elle n’aurait pas mis les pieds à l’appartement de la Blackthorn pleine de bonnes intentions innocentes si elle avait appris ce qu'il s’était passé. Un instant, la brune se dit qu’elle pourrait éluder encore une fois, prétendre une altercation des plus banales, se parer de calme, d’une attitude détachée mais elle se demanda si cela en valait la peine. « Il aurait peut être mieux fait, un combat en duel comporte des règles, ce qui n’est pas le cas lorsque l’attaque est sournoise. » Souffle-t’elle en buvant une nouvelle gorgée de vin, colère qui faisait son chemin dans ses veines, faisant bouillir son ichor habituellement glacé. « Le pauvre garçon a cru qu’il serait de bonne augure de se glisser dans ma tête. » Lâche-t’elle d’un ton acerbe, serrant légèrement les dents alors qu’elle repose avec précaution son verre sur la table, regard qui divague dans la pièce avant de se poser sur la summerbee : « Je te préviens de suite, je ne m’excuserai pas pour m’être défendue de cette intrusion, ce n’est rien de personnel, j’aurais agis pareil si cela avait été n’importe qui d’autre. » Le ton n’était pas agressif, seulement décidé et implacable : l’acte de celui qui partageait visiblement son sang avait été odieux, et particulièrement douloureux pour la Blackthorn qui tenait beaucoup à l’intimité de ses pensées. Les apparences avant tout, elle conservait toute la tempête de son psyché tout au fond et l’idée qu’un presque inconnu s’y face un trou, à l’affut de ses faiblesses, l’avait rendue folle de rage.
Un instant de silence, elle hausse légèrement les épaules, faisant glisser ses doigts sur le crâne du chat toujours tranquillement installé sur ses genoux avant de reprendre d’une voix un peu moins froide : « J’aurais pensé qu’il t’en avait parlé et que c’était pour cette raison que tu venais aujourd’hui. » Et si elle ne s’excuserait pas de s’être trompée sur les intentions de la blonde, elle ne pouvait s’empêcher de relever sa présence inaliénable ces derniers temps : au moins une qui restait malgré tout. « Mais ta tarte est tout de même plus agréable que des remontrances. » La pointe d’un sourire au coin de ses lèvres qui disparait rapidement alors qu’elle s’appuie sur le dossier de sa chaise, dos toujours droit, manières de reine : elle reste impassible.
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Re: missing pieces (luce)
Dim 22 Nov 2020 - 23:48
La question sur le duel était là, somme toute comme une blague… Il se trouve (hélas) que tu n’étais pas si loin de la vérité. Tu blanchis à vue d’oeil. Pourquoi ça ne t’étonne pas ? Pourquoi faut-il qu’il fasse ça ? Est ce que la leçon n’a t’elle pas été apprise avec Peter ? Tu soupires, bois une gorgée de vin finalement, alors que tu ne pensais pas y toucher. Faut il que ça se passe toujours mal entre ton entourage et la personne que tu aimes ?
Néanmoins tu ne dis rien, tu écoutes le récit d’Ada. Attentive, tu ne la regarde pas, tu ne veux pas lire la colère sur son visage. Se glisser dans sa tête… Tu n’es pas surprise. L’occlumentie est son don, tout comme sa malédiction. Que cherchait il dans l’esprit de la Blackthorn ? Tu ne relèves pas qu’Ada a utilisé l’expression “pauvre garçon” pour le qualifier. Tu relèves les yeux vers elle vivement quand elle te dis qu’elle ne s’excusera pas. Tu ne lui demanderas pas de le faire. Tu es pensive, tu ne prononces pas le moindre mot. Et porte à nouveau le verre à tes lèvres, il t’en faudra peut être bientôt un autre.
Non il ne t’a rien dit, sans doute que ce n’est pas plus mal. Si il t’avait dit quelque chose c’est à lui que tu aurais fait des remontrances. Qu’elle idée de jouer à ça ? Lire dans les pensées de quelqu’un, pour lui c’est une corvée, tu n’aurais pas cru qu’il l'utilisait sur ses petits camarades. Surtout que ce n’est pas encore tout à fait au point, et qu’elle s’en est rendue compte. A t’il agit sous le coup de la colère ? Il est impulsif, ça ne t'étonnerait même pas. Tu ne vas pas t’excuser non plus pour son comportement. C’est pas comme si tu avais quelque chose à voir là dedans. Tu ne sais pas si tu peux totalement la croire quand elle te dit que ça n’a rien de personnel. Tu doutes bien entendu, mais tu ne veux pas croire qu’Ada voudrait te blesser volontairement, plus maintenant. Ou du moins si elle veut le faire, elle n’a pas besoin de passer par ton copain. Elle peut le faire elle-même directement, et inversement toi aussi tu peux toucher là où ça fait mal. Vous vous l’êtes prouvé l’une comme l’autre.
« Je ne serais pas venue pour te faire des reproches. Je ne pense pas que tu t’attaques au gens pour le plaisir de le faire. » Pas comme d’autres Blackthorn. Elle a été ton amie si longtemps, tu sais, qu’elle n’aurait pas agit sans raison. « Si il ne m’a rien dit j’en conclu que ça ne s’est pas bien terminé pour lui, et qu’il ne doit pas trouver ça particulièrement reluisant non plus. » D’autant que c’est Adalia. Peu importe à quel point votre relation est compliquée en ce moment, tu serais tout à fait capable de prendre sa défense si tu le juges nécessaire. Pourquoi de toute les personnes à Hungcalf, il a fallu que ça tombe sur la Lufkins. « Tu sais pourquoi il a essayé de pénétrer ton esprit ? » Qu’elle information voudrait il soutirer à Ada. Tu as un air quelque peu fermé. Perdue dans tes pensées, tu n’es clairement pas particulièrement heureuse de ce que tu as appris. C’est même plutôt tout le contraire. Une dernière fois tu lèves le coude, et ton verre est ainsi terminé. Tu ne serais pas contre un second maintenant.
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Re: missing pieces (luce)
Lun 23 Nov 2020 - 12:13
Un léger rire sans joie s’échappe des lèvres de la Blackthorn alors que Luce se montre encore une fois d’une innocence rare en ce qui concerne le potentiel de son amie. Elle ne répond cependant pas au risque de choquer la De Gray par la violence de ses maux. Non elle ne l’avait pas fait pour le plaisir, dans ce cas précis, mais elle ne pouvait ignorer les excès de violence qui avaient tendance à l’emporter ces derniers temps. Pour compenser, elle se jetait à corps perdu dans le travail, dans le club de duel, pour cadrer cette colère, pour ne plus sentir ses doigts la bruler avec l’envie de faire mal, de faire taire certaines langues un peu trop pendues. Mais ce n’était pas le sujet, pas aujourd’hui alors que Luce semblait plus que perplexe face aux annonces de la jeune femme.
Et si elle avait gardé le silence pendant tout le temps où elle avait raconté l’altercation, sans pour autant entrer dans les détails, « Je ne sais pas il se sentait peut être d’humeur voyeuse. » A vrai dire elle restait persuadée qu’il ne se trouvait pas dans son état psychologique normal lorsqu’elle l’avait rencontré ce jour-là au détour du bureau de Madame Roseburry. Mais ce n’était pas quelque chose qu’elle se devait de partager, elle n’était ni proche du sorcier, ni du genre à s’occuper de ce qui ne la regardait pas : si Lorcan était agité par des humeurs sombres, Luce devait de toute façon être bien mieux au courant qu’elle ne l’était, ainsi, elle ne s’attarda pas sur le comportement visiblement agité du jeune homme ce jour-là. « Mais je ne suis pas sûre qu’il ait particulièrement apprécié ce qu’il y a trouvé. » Petit rire, presque mauvais tant l’ironie était palpable. Elle était elle-même effrayée de tout ce qu’elle pouvait enfermer au fond de son esprit, persuadée que si elle les enterrait suffisamment profondément, elle finirait par les oublier. Et il y avait des vérités qui n’étaient pas toujours bonnes à apprendre, surtout dans une telle situation.
Elle soupire doucement, penchant légèrement la tête sur le côté pour jauger Luce d’un regard calme quoi qu’un peu éteint, fatigue latente qui arrachait à l’océan de ses pupilles un peu de sa brillance : « Je ne sais pas si c’est à moi de te dire ça, même si, ça me concerne aussi mais… » Mais elle n’allait pas la laisser dans l’ignorance ? Luce lui avait déjà bien trop de fois reprochés de ne pas la laisser entrer dans sa vie, de lui refuser toutes confidences, de rester renfermée sur elle-même, secrète, solitaire. « Prends toi un autre verre, ça te fera du bien. » Indique-t’elle en récupérant le verre vide de la blonde pour le remplir à nouveau généreusement de vin, consciente qu’elle aurait certainement besoin de quelques gorgées de plus une fois qu’elle aurait appris ce qu’elle s’apprêtait à lui dire. « Ton copain, Lorcan » Petite pause, elle secoue légèrement la tête, il n’y avait pas de tournure de phrase qui puisse rendre ça plus anodin même si Adalia n’y prêtait elle-même qu’un intérêt limité : « Il se pourrait bien qu’on partage quelques… close relatives. » Petite moue, elle hausse légèrement les épaules en buvant une nouvelle gorgée : « Biologiquement parlant je veux dire. » Ajoute-t’elle calmement avant que la De Gray ne se fasse des idées concernant un potentiel lignage en commun avec les Blackthorn. Elle n’avait jamais parlé des Villanueva à Luce et c’était un sujet qui lui était difficile d’aborder, mais étant donné qu’elle risquait de se trouver dans plusieurs situations où elle devrait côtoyer le Tamaharu, autant jouer cartes sur table.
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Re: missing pieces (luce)
Mar 24 Nov 2020 - 17:19
D’humeur voyeuse ? Non ce n’est pas vraiment le genre de la maison. Plutôt dans un moment d'adversité… Les choses ne sont pas forcément simples pour lui en ce moment, assez pour qu’il s’autorise ce genre de déboire alors qu’il sait pertinemment que ce n’est pas une bonne idée. Qu'espérait-il trouver dans le cerveau d’Ada ? Quelque chose pour lui faire du mal sans doute. Dans quelles conditions se sont-ils retrouvés à se parler ? Tu ne penses pas qu’ils l’aient fait depuis le gala des nymphes, et déjà là, ça ne semblait pas très bien parti entre eux. Et pour cause… On ne peut pas dire que la lufkin se soit montrée sous son meilleur jour à ce moment-là, ayant un avis très tranché sur tes fréquentations. La situation c’est depuis améliorée tout de même.
Tu te demandes ce qu’il a trouvé, et si justement, comme le pense la jeune femme il n’a pas apprécier. Tout les secrets que renferment son âme…
Tu bois, parce que tu n’as que ça pour faire passer ta fébrilité. Ce n’est pas vraiment ta coutume, tu ne penses pas que boire soit le meilleur moyen d’oublier. On t’a déjà vu essayer, et échouer lamentablement à cet exercice. Mais tu n’as pas d’autres exutoires sous la main. Alors tu portes ton verre à pied à tes lèvres, avale le liquide rouge par petite gorgée. Tu fronces les sourcils, ne sachant pas ce qu’Ada pourrait t’apprendre de nouveau. Dois tu t’inquiéter ? Le fait qu’elle te propose de prendre un autre verre, te conforte dans ton idée première. Pourquoi il faut que le sort s’acharne un peu plus sur elle, sur vous. Que savait elle qui pourrait déplaire à Lorcan. Trop de questions au portillon, et tu ne dis pas le moindre mot. Ton copain, Lorcan. Tu voudrais la prier d’accélérer le moment de la révélation. Parce que le fait que Lorcan soit ton copain, quoi que le ton qu’elle utilise soit loin d’être appréciateur, ça fait longtemps qu’elle est au courant.
“Biologiquement ?” Tu ne comprends pas. Tu sais bien entendu que la jeune femme a été adoptée. Ce n’est pas une grande nouveauté, sinon comment aurait elle pu finir fiancée à son cousin. Ca serait de l’inceste. Mais donc de la même famille que Lorcan. Clairement pas Tamaharu. Une soeur, c’est complètement improbable… Alors ? “Villanueva ?” Il n’y a que ce mot qui te viens à l’esprit. Tu l’as déjà entendu, Lorcan l’a déjà dit, tu sais qu’il y a une branche espagnole, et il n’y a que ça qui colle avec Ada et sa potentielle famille biologique non ? “Comment…?” Tu commences mais tu ne sais pas réellement quoi lui demander. Comment a t’elle su ? Comment c’est possible qu’Ada se soit retrouvée dans cette situation. Tu bois une gorgée, l’autre main grattant machinalement le pied du verre. “Tu es sûre?” Lorcan ne t’as rien dit pour couronner et en même temps, qu’aurait il pu dire qui fasse du sens là dedans ?
@Adalia Blackthorn
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Re: missing pieces (luce)
Mer 25 Nov 2020 - 19:30
Le regard perdu de Lucrèce laisse aisément présager les questionnements hachés qui s’échappèrent bientôt de ses lèvres. Et si Adalia se voyait quelque peu mal à l’aise à l’idée de s’attarder sur le sujet, dont elle n’avait clairement pas encore toutes les cartes ni les clés, elle ne pouvait finalement pas en vouloir à la jeune femme de se fendre de quelques interrogations. « Je suis sûre Luce. » Elle ne lui en aurait pas parlé s’il en avait été autrement, mais elle n’avait pas besoin de lui dire, la blonde connaissait suffisamment le gout de la Blackthorn pour l’exactitude, à la limite du psychotique. Observant la blonde du coin de l’oeil, l’espagnole remarque les légers signes d’agitation dont elle semblait être victime. Pouvait-elle réellement la laisser sans plus de détails ? Elle l’aurait bien fait mais ce n’était certainement pas ce qui saurait apaiser la summerbee.
« Il semblerait que nos pères soient frères. » L’utilisation d’un temps du présent lui semblait étrange, comme en décalage avec le discours qu’elle servait au monde : enfant orpheline. « Etaient… » Mais elle finit par soupirer, passant une main sur son visage avant de reprendre comme pour effacer les hésitations passées : « Well, tu l’apprendras surement d’une manière ou d’une autre, il semblerait aussi que mon père, père biologique, géniteur, elle se reprend quelques fois ne sachant pas réellement quel nom donner à un homme qui l’avait abandonnée et s’était servi d’autrui pour garder un oeil sur elle depuis le nouveau continent, ne soit pas aussi mort que je le pensais. » Quelques gorgées de vin ingérées pour faire passer la nouvelle, ils n’étaient pas nombreux ceux à qui elle avait fait cet aveu à haute voix et l’idée lui donnait toujours autant la nausée. Mais ce n’était finalement ps le sujet« Anyway, je le sais depuis quelques mois. » Et elle non plus n’avait pas voulu le croire lorsqu’Alice lui avait glissé l’information, toujours avec ce brin de malice qui lui était propre. Mais tout concordait, jusqu’à la réaction du principal intéressé lorsque lui même avait fait le lien, de la plus rude des manières. « Et visiblement, Lorcan l’ignorait. » Elle ne savait d’ailleurs toujours pas à quel point il était au courant du destin de sa famille paternelle. Des informations qu’elle avait obtenues, son père s’était éloigné des Villanueva peu avant la descente aux enfers ayant mené à leur fuite. Prévoyant, ou lâche, Adalia peinait encore à jauger cet oncle qu’elle aurait finalement peut-être plus l’occasion de connaitre que son propre père mais si son fils tenait de lui, elle n’était pas sûre de l’apprécier outre mesure.
Verre qui se termine et qui vient claquer contre le marbre de la table elle hausse vaguement les épaules, rattrapant en dernière seconde son kimono qui venait de glisser sur son épaule un peu amaigrie : « That’s not such a big deal tho, tous les sangs purs sont un peu cousins quand on y pense. » Finit-elle par souffler comme pour rassurer Luce sur la nouvelle.
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Re: missing pieces (luce)
Dim 29 Nov 2020 - 17:25
Quand tu penses que tu ne seras pas surprise à nouveau, le destin te joue un tour et tu apprends encore quelque chose qui te laisse coite.@Adalia Blackthorn
Non franchement, peut être que tu es encore la seule étonnée de ce genre de choses, peut être que tu es naïve, mais tu ne t’y attendais pas, tandis qu’Ada semble croire que tout est absolument normal. Ca veut dire quoi normal ? Quand on y pense il n’y a pas grand chose qui ait un sens dans ce monde de sang pur aux didactes désuets. Tu rêverais d’être une née moldue, qui n’a d’obligation que celle de suivre sa propre voix. Tu troquerais volontiers l’argent que tu as pour ne plus avoir toutes ses règles qui brise une quelconque créativité.
Lorcan ne t’a rien dit. Sans doute ne sait il pas non plus comment processer l’information. Une nouvelle cousine, d’un côté d’une famille qui tente de se noyer dans une autre. Tu te doutes bien que ce n’est pas pour rien que Agustin a pris le nom de sa femme. Que Adalia fasse partie de cette famille qui n’a définitivement pas l’air très orthodoxe, en plus des Blackthorn, qu’on a plus besoin de présenter… Ça n'a rien de très encourageant. Comme si elle avait besoin de ça en plus du reste. Mais ça veut dire aussi qu’elle a retrouvé un semblant de famille biologique. Pour toi c’est important, c’est une identité, autre que celle de l’adoption, celle qu’on lui a donné à la naissance. Villanueva, ce n’est pas n’importe quel nom, tout comme Blackthorn.
Tu es muette pendant un long moment, te contentant de porter ton verre à tes lèvres de temps en temps. Quand elle essaie de te rassurer, tu ne peux qu’avoir un air teinté d’une ironie non feinte. Comme si toi aussi tu pouvais devenir amère. Le fait qu’il n’y ait plus rien qui choque Ada, ça aussi ça ne joue pas en sa faveur. Comment peut-on être aussi blasée de tout ? « If you say so. » Tu ne crois pas avoir tant de lien avec les autres sang pur toi. Il faut dire que ta mère étant australienne, tu sais déjà que de ce côté là, tu n’as pas de parenté avec les familles anglaises, ou européennes. Du côté de ton père cependant… « Ca ne me rassure pas pour autant. Les Villanueva ne sont pas des enfants de coeur. » Sans doute qu’elle va te dire que ça ne sert à rien de t’inquiéter. « Tu n’as donc pas encore eu de contact avec eux ? Ils savent que tu existes ? » Hors de son géniteur bien entendu.
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Re: missing pieces (luce)
Dim 29 Nov 2020 - 18:12
A la remarque de la De Gray elle ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel : non les Villanueva ne sont pas des enfants de coeur, oui elle le sait et qu’est-ce qu’elle peut bien y faire ? C’est son sang à défaut d’être sa famille. Elle ne parvient toujours pas à choisir son camp, ne parvient toujours pas à décider si elle veut les connaitre ou si elle préfère faire comme si elle n’avait rien appris. Les premiers mois, elle avait enchainé les recherches à leur sujet, elle avait fouillé dans le passé jusqu’à se retrouver dans une situation bien trop dangereuse pour son propre bien. Depuis, si sa curiosité était toujours la peine, elle avait réfréner ses envies de vérité, parce qu’elle était morte de peur à l’idée de se trouver à nouveau face à ces assaillants qui connaissaient son véritable patronyme. Paniquée à l’idée de n’avoir personne pour la protéger cette fois et de ne pas parvenir à s’en sortir indemne. « Rien d’officiel cependant. » Répond-elle en haussant vaguement les épaules comme pour éluder d’un geste les affaires qui fleurissaient autour de ce nom. Elle savait pourtant, que si la réputation n’en restait qu’à l’étape de rumeur, c’était parce qu’ils avaient jadis infiltré toutes les strates de la société madrilène. Parce que le nom inquiétait, parce qu’ils faisaient peur, parce qu’ils étaient aussi puissants que cruels avec ceux qui n’étaient pas loyaux : de quelle loyauté peuvent-ils se parer alors qu’ils ont laissé un des leurs en arrière ?
Les circonstances de la séparation familiale ne tardent pas à arriver sur le tapis et Adalia vide une nouvelle fois son verre d’une traite : « Ce sont eux qui sont supposés être morts, pas moi. » Le ton est malgré elle un peu sec, le rappel de l’abandon dans leur fuite la rend amère. Pendant longtemps elle avait pensé que ça lui avait évité un destin tragique, et puis finalement, certains s’en étaient sortis : et jamais ils ne l’avaient contactée. « Oui ils savent, enfin, je ne saurais te dire combien sont encore en vie. Ma mère est décédé en novembre dernier, ils l’ont enterrée à Madrid. Je crois que j’ai des frères et soeur mais Ev… » Elle se reprend, elle veut pas parler du brésilien car sa gorge se serre rien qu’à l’évocation de ce dernier, les souvenirs sont trop nombreux, trop vivaces, trop douloureux alors elle préfère nier son existence, nier son implication dans toute cette histoire. « On m’a dit qu’ils avaient vraiment péri dans le naufrage, eux. » Elle se demandait ce qu’il en aurait été autrement, les aurait-elle rencontré à l’université ? Seraient-ils resté au Brésil ? Pourquoi y restaient-ils encore tous d’ailleurs ? Vingt ans, c’était bien long et suffisant pour se faire oublier, bien que les attaquants de Madrid semblaient savoir que tous n’étaient pas morts. Elle peinait à trouver des réponses à ses interrogations et si elle les avaient enfermées pendant des mois, cachées derrière les problèmes de son nom officiel, de sa véritable famille, des Blackthorn, elle venait de rouvrir la boite de Pandore. « Et non je n’ai pas cherché à prendre contact avec eux, ils m’ont abandonnée non ? Ça va faire vingt ans et ils ont jamais cherché à me contacter. » Sans intermédiaire du moins mais une fois encore, ça ramenait le sujet à un brésilien qui leur était toutes deux bien trop connu.
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Re: missing pieces (luce)
Mer 9 Déc 2020 - 22:40
Tu écoutes Ada, tu ne l'interromps pas. Tu ne saurais pas quoi dire de toute façon. Ce sont révélations sur révélations. Tu n’as pas tous les tenants et les aboutissants. Toi même tu en sais très peu sur les Villanueva, c’est que effectivement ils sont censés avoir tous disparus, c’est ce que dit la rumeur. Qu’en est il de la vérité ? Sans doute rien d’assez simple pour deviner ou pour se mêler des affaires. Ca fait froid dans le dos. Pourquoi le sort est-il obligé de s'acharner sur la pauvre Blackthorn qui en a déjà soupé avec sa famille adoptive, mais qui se retrouve avec une famille biologique du même acabit, voire pire ? On dit souvent que la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit, mais c’est faux. Tu en a la preuve vivante sous tes yeux. Elle boit encore et toujours. Tu ne vas pas lui dire d’arrêter. Tu n’en penses pas moins voilà tout. C’est confus dans ton esprit, tu ne sais réellement que penser de tout cela.
Elle répond à une question que tu n’as pas posée encore mais qui vient naturellement après tout ça. Ils savent qu’elle existe, et l’inverse est aussi vrai maintenant. Ils n’ont pas cherché à avoir de ses nouvelles, et elle fait de même. Tu es dubitative. Effectivement ils l’ont abandonnée… Pourquoi d’un seul coup tu veux te faire l’avocat du diable et te dire que ce ne doit pas être aussi simple ? Sans doute parce que tu sais que rien n’est jamais aussi simple que ça le semble au premier abord. Pas besoin d’avoir grandi dans votre monde pour le savoir. N’importe qui sur cette planète pourrait en attester. En même temps n’est ce pas dangereux de chercher à les contacter. C’est pas comme si elle pouvait aller se présenter au père de Lorcan et aller dire “bonjour je suis votre nièce”. Non impossible.
« Comment as- tu as eu toutes ces informations ? » Elle aurait même des frères et des sœurs de sang ? Ce n’est quand même pas une information anodine. Tu as du mal à comprendre comment elle peut t’annoncer ça d’une voix si neutre. Rien ne semble jamais la toucher, pourtant tu sais que c’est faux. Tu l’as vu, tu as vu ce trop plein d'émotions qui ne demandait qu’une chose : sortir, s’exprimer. Autant tu ne lui demanderas pas comment elle a pris la nouvelle. Tu ne veux pas te confronter à un nouveau “ça va” en levant les yeux au ciel parce que tu auras eu la stupidité de poser la question. Tu es trop tendre pour Ada, trop niaise aussi, ça fait longtemps que tu l’as compris. Mais elle ne pourra t’enlever le droit de t’inquiéter pour elle, jamais. Avec elle il faut être factuelle, logique et froide, ce que tu n’es pas toujours quand on sort du domaine de tes études. Tes doigts pianotent sur le verre alors que tu réfléchis. T’as les informations, mais ton cerveau ne les as pas encore assimilées.
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Re: missing pieces (luce)
Lun 14 Déc 2020 - 16:10
Elle est silencieuse Luce, perdue dans ce trop plein d’informations qu’Adalia ne lui avait jamais avoué jusque’à présent. Même pas qu’elle les lui regrettait réellement, juste que la situation ne s’y était jamais prêtée. Mais maintenant, ce n’aurait été qu’une question d’instants avant que Lorcan lui apprenne pour elle et au moins là, elle avait le contrôle de ce qui se savait, ou de ce qui était éludé. Et finalement, y’a la question qui s’échappe entre ses lèvres alors que ses ongles pianotent toujours sur le bord de son verre. Un léger haussement d’épaules de la part de l’espagnole qui étire sa nuque doucement comme pour faire disparaitre quelques raideurs liées à sa position avant de répondre calmement :
« J’ai fait mes recherches, c’est fou ce qu’on peut trouver dans de vieux articles de journaux, ou en tirant les bonnes ficelles du ministère. » Elle avait eu la chance de se trouver face aux bonnes personnes surtout, Nathaniel le premier, son cousin, qui avait su lui donner accès aux rapports de l’enquête. Amelya par la suite pour la guider au travers des archives de l’école et à travers ses propres souvenirs de sa famille. « Même si évidemment la version officielle semble bien loin de la vérité. » C’était peu de le dire et Adalia peinait toujours à comprendre comment les résultats de l’enquête avaient pu tomber aussi loin des fins avérés. A croire que quelqu’un avait voulu les faire disparaitre, même des radars, même des souvenirs. Etait-ce une nouvelle manipulation des Villanueva eux-mêmes dans le but de se faire oublier ? Adalia peinait à en douter : ça collait bien trop avec tout le reste. Elle aurait pu se contenter de dire ça, mais arrive un moment où elle ne peut plus éluder qu'un certain sorcier a eu sa part dans l'histoire : « C’est Evandro qui m’a apprit qu’ils étaient en vie. » Le patronyme du brésilien n’est plus prononcé avec aucune douceur, les syllabes presque crachées entre ses dents, la honte de s’être laissée tromper de la sorte par les intentions de celui qu’elle avait pensé être un véritable ami, de celui qu’elle aurait aimé pouvoir considérer comme plus. Pour autant, elle ne s’attarde pas sur son ressenti, pas sur ce feu glacial qui prend à nouveau place dans sa poitrine rien qu’en pensant à lui et qui détruit tout sur son passage, détestable, inaltérable. « Mon père lui avait apparemment demandé de me surveiller, de me protéger. » Un rire qui s’échappe de ses lèvres, un rire qui a rien de doux, rien d’affable, un ramassis de ressentiment et de colère qui gonfle à nouveau dans sa poitrine. « Aussi lâche l’un que l’autre, c’est pathétique. » Elle grogne à moitié, le nez à nouveau plongé dans son verre, l’alcool qui à défaut de véritablement calmer les battements arythmiques de son myocarde permettait d’en supporter un peu mieux la douleur.
« Anyway, they’re still dead for me. » Qu’elle finit par lâcher en posant son verre, vide, sur la table. Elle cherche aussi à s’en persuader elle-même, bien que la froideur de son ton semble faire office de sûreté. Elle veut pas avoir affaire à eux, cette famille maudite, cette famille déchue : ils étaient les rois à Madrid, réduits à la fuite, réduits à se cacher, elle veut pas être associée aux perdants Adalia, elle les ressent pas comme sa famille, elle se sent pas redevable. Pour autant, elle en crève de les rencontrer, elle en crève de comprendre pourquoi ils l’ont laissée, elle en crève de se glisser dans leur quotidien, de voir si elle s’y plairait. Les questions se font toujours aussi nombreuses et à chaque fois qu’elle tente de les étouffer, elles ne reviennent qu’un peu plus pressantes.
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Re: missing pieces (luce)
Dim 20 Déc 2020 - 14:53
Tu veux savoir comment elle a fait pour savoir tout ça. Si tu avais des recherches de ce genre à faire, pour ta part, tu ne serais pas où aller chercher. Sans doute que la Blackthorn a plus de ressources que toi, sans nul doute même. Mais la question se pose d'elle-même sans que réellement tu y réfléchisse. Elle t'apprend tout un tas d'informations. Sans doute la plus étrange de toute est le fait qu'Evandro soit impliqué dans cette histoire. Pourquoi lui ? Tu ne connais pas le passif qu'il y a entre Evandro et Adalia. Vous avez rarement évoqué ce prénom depuis que vous vous êtes croisées au cimetière. Sans doute parce que c'est un terrain glissant pour l'une comme pour l'autre. Elle a des sentiments envers lui, aujourd'hui tu n'en doutes plus, elle en a eu pour sûr, là elle ne pourrait nier l'évidence. Il lui a fait du mal, il est fiancé à une autre, à toi en réalité… Tu te doutes pourtant qu'il n'y a pas que ça. Bien sûr tu connais ta meilleure amie, tu sais qu'elle tient à ses traditions sang pure bien plus que toi d'ailleurs… A ta place, jamais au grand jamais, elle ne vivrait une histoire d'amour avec un autre que son fiancé. Pas la peine d'avoir à nouveau un débat sur la chose. Mais voilà. Aujourd'hui, tu as des éléments nouveaux, tu peux envisager les choses différemment. Cependant, il y a encore un tas de questions qui restent sans réponse. Tu n'es pas sûre qu'Ada soit disposée à parler d'evandro. Tu n'as jamais essayé, mais tu la connais quoi qu'elle en dise, peu importe quel visage elle a décidé de te montrer, ou à qu'elle point elle fait semblant, elle n'est pas insensible. Elle a l'air agacée au moins, ce qui est déjà mieux que la façade sans émotions qu'elle offre parfois.
Et la conclusion, brutale, fatale. Morts. Oui c'est plus facile de se dire ça sans doute. Ça évite de se demander pourquoi ils ne sont jamais venus, pourquoi ils l'ont laissé en cadeau aux Blackthorn, pourquoi ils n'ont pas voulu lui offrir une famille. Enfin tu n'es pas sûre qu'on puisse considérer les uns ou les autres comme tels. Ada est cernée par des gens qui ne pratiquent que les jeux de pouvoir.
« Pourquoi Evandro ? » La question est légitime. C'est peut être pas ce qu'elle a envie d'entendre. Tu es curieuse bien sûr, parce qu'elle est ta meilleure amie, lui ton fiancé, tu n'as jamais compris qu'elle était la nature réelle du lien qui les unis tous les deux. Est ce donc cela ? Ada était-elle au courant ou l’a -t-elle appris à ses dépends ? Ce n’est pas le genre de chose qu’on annonce comme ça à la légère non ? Est-ce dans un élan romanesque qu'ils seraient tombés sous le charme l’un de l’autre alors que la mission première du brésilien était juste de la surveiller ? Faut sans doute que tu arrêtes de lire les romans à l’eau de rose… Autre question: en veut on a la vie de la Blackthorn pour être née Villanueva ? « Y a t’il un lien entre les Villanueva et les Delgado ? » Tu ne saurais dire lequel, elle en sait sans doute plus long que toi sur le sujet. « Ada… Qu’est ce qui s’est passé avec lui ? » Ton ton est doux, tu voudrais qu’elle te dise la vérité.
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Re: missing pieces (luce)
Lun 4 Jan 2021 - 10:29
Les aveux se faisaient nombreux, comme rattrapant de longs mois, voire années, de non dits, de secrets, de mensonges par omission. C’était la famille, l’existence, leur survie, c’était le lien avec Lorcan, le sang qui les lie à défaut d’une entente à minima cordiale. C’était Evandro, la place centrale du brésilien dans les maux de l’espagnole, c’était tout ce qu’elle avait caché à Luce pour ne pas l’inquiéter, pour ne pas se montrer faible, pour ne pas ajouter à ses maux suite à l’annonce de ces fiançailles. Pour autant, les questions s’enchainaient et Adalia se voyait dépourvue de possibilité de se refuser à répondre, ce n’était pas faute de rester vague dans ses explications, après tout, elle ne connaissait pas toute la vérité, elle non plus. « Qu’est-ce que j’en sais, je ne suis pas allée poser la question à mon géniteur. » Inconsciemment, ou du moins, silencieusement, elle comprenait un peu le choix de son père cependant. Elle se souvenait des matinées passées sous un plaid dans la salle commune des Lufkin à parcourir tous deux les pages de livres en sirotant du café brésilien. Elle se souvient des rires, des étreintes réconfortantes. Elle se souvient qu’ils se ressemblent plus que de raison, qu’ils se comprennent aussi même si l’année passée semblait leur donner tord. Elle a le coeur qui se serre, l’humeur qui vacille à se plonger dans des souvenirs enterrés « J’imagine que oui, ma famille, les Villanueva je veux dire, sont réfugiés au Brésil, il y a peut être des liens avec les Delgado, la Señora Delgado les connait aussi, elle a su m’en apprendre sur eux, ils doivent être amis, ou bien alliés, je ne sais pas à quel point on peut parler d’amitié avec des traitres. » Les mots restaient durs, parce que la colère ne descendait jamais vraiment. Tant que les questions resteraient sans réponse, il y avait peu de chance pour qu’elle ressente d’autres sentiments pour ceux qui partagent son sang.
La question suivante lui arrache un soupir, elle secoue légèrement la tête, léger tournis avant de relever le regard vers la blonde : « Il ne s’est rien passé avec lui Luce. » Un mélange de douceur et d’amertume, le ton qui oscille entre la froideur glaciale et une tendresse qu’elle veut user en présence de la summerbee. « Nous étions amis depuis des années, j’ai appris que tout ça n’était basé que sur un mensonge, sur cette promesse malsaine offerte à mon paternel, nous avons coupé les ponts. » Léger haussement d’épaules, comme si cela n’avait aucune Elle tait les soubresauts, les retours en arrière, les retrouvailles temporaires, l’Espagne, la douceur retrouvée, l’angoisse lorsqu’il ne revenait pas, elle, faible sous sa robe l’hôpital condamnée à attendre qu’on lui offre des informations qui ne venaient jamais. Elle ignore la nuit passée entre ses bras, là où les cauchemars n’avaient aucune prise et les adieux du matin, avant qu’il ne soit éveillé, la promesse à elle même de ne pas interférer dans les fiançailles avec la De Gray. Elle tait le mariage de son frère, l’alcool, les doutes, la douleur de la solitude. Elle tait les mots qui ont tout fait basculer, cette lueur au fond de son regard qu’elle avait cru comprendre comme une réciprocité mais qui n’était visiblement qu’une construction de son esprit malade, rien qu’une de plus. Elle se fend de leur distance comme d’un affre définitif. Comme de quelque chose qui ne la fait plus souffrir. Il appartient au passé, tente t’elle de faire croire mais elle détourne les yeux pour ne pas laisser apparaitre la tristesse contrite au fond de ses iris. « C’est tout ce qu’il en est. And it's fair enough in my opinion. »
@Lucrece De Gray
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Re: missing pieces (luce)
Mar 12 Jan 2021 - 18:22
Tu ne te rends sans doute pas encore compte de tout ce que tu viens d’apprendre sur Ada. Ce soir, quand tu seras seule et que tu pourras poser tout à plat, tu auras le temps de cogiter sur tout ça. Mais pour l’heure, il reste encore au moins à point que tu veux éclaircir, que tu veux comprendre. C’est comment Evandro est lié à tout ça. Peut être parce que tu le connais, tu te rappelles, bien entendu, de ce qu’il s’est passé au mariage de Lys… Alors tu as du mal à croire qu’il ne s’est rien passé. Tu ne veux pas la braquer, pourtant l’envie d’insister est là. Tu peux comprendre cependant que si il était lié à tout ça, au courant de tout depuis le début, qu’elle puisse lui en vouloir… Oui, comme toi tu en as voulu à Ada de ne t’avoir jamais rien dit sur sa vie, ses sentiments, sa famille. La trahison ça fait mal, peu importe de qui elle vient. C’est une blessure qui met du temps à guérir. Pourtant tu ne veux pas croire qu’il n’y a que ça. T’as envie de lui demander ce qu’il s’est passé au mariage tout de même, est ce qu’elle était déjà au courant de tout ? Est ce que c’était un moment de faiblesse qui allait à l’encontre de cette colère qu’elle pouvait éprouver contre lui ?
Elle apporte une conclusion, comme si le sujet était clot définitivement et que vous pouviez passer à autre chose sans jamais y revenir. « Ada… T’as le droit d’être heureuse. » C’est une affirmation comme une autre. Tu sais qu’à tout moment tu pourrais te prendre une réponse acerbe, réponse à tes espoirs fondés sur des idéaux, des rêves qu’elle pourrait dire. Effectivement parfois tu passes pour une grande naïve, souvent même. Tu veux croire que cette histoire de fiançaille n’est que passagère, qu’il y aura une solution à un moment ou un autre. « Pourquoi tu ne m’as jamais rien dit de tout ça ? » Ca fait des années qu’elle connaît Evandro, bien avant toutes ses histoires de mariage, t’imagine bien que des occasions de lui parler de lui, de ses sentiments … Elle en a eu des milliers. Tu ne veux pas revenir sur ses années-là, c’est trop tard, ça ne fait que remuer le couteau dans la plaie. Mais de filles à filles, ce genre de confidences qu’on fait… Que tu as faites, seule bien souvent, jusqu’à arrêter de les faire, notamment avec Lorcan. Mais toi jamais tu ne l’aurais jugé, t’aurais compris. Tu revis un peu de la déception de l’été malgré tout, tous les mots que vous avez échangés ne sont pas effacés.
@Adalia Blackthorn
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