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Whiskey Tango [PV]
Mer 9 Déc 2020 - 20:53
Whiskey Tango
Adalia Blackthorn
The poison of sadness. The breaking of the heart. The echo of madness (Jack Savoretti)
vendredi 11 décembre 2020
Il était rare qu’Oscar choisisse de rester en retrait par rapport à son épouse. De par sa stature ou cette aura qu’il dégageait, le diplomate n’était jamais réellement en mesure de passer inaperçu, en supposant qu’il le souhaitait. Ce n’était d’ordinaire pas le cas. Il distribuait ses sourires à qui voulaient bien les recevoir, il serrait des mains, échangeait des politesses avec chaque personne qu’il croisait, que ces personnes soient appréciées, ou non. Il faisait, en sommes, toujours bonne figure, respectant son rang et son sang. Il devait toujours être à la hauteur de sa réputation, celle qu’il s’était construit avec le temps, mais celle également qui lui venait avec son patronyme. Un nom qui l’avait amené à une soirée de charité, quelques semaines à peine avant Noël. Une charité dont – il devait bien l’avouer – il n’avait pas grand-chose à faire. S’il avait pu faire un chèque et le passer à Dayana pour la soirée organisée par les Nymphes, il n’avait pas pu se soustraite à cette soirée mondaine là. C’était pourtant une noble cause, Credenscia avait cru bon de le lui rappeler une dizaine de fois, sur le chemin qui les avait amenés dans ce manoir de campagne. Il était question du patrimoine sorcier, de conservation de pierres anciennes et de connaissances magiques toutes aussi vieilles. Autant dire qu’il s’en souciait très certainement bien moins que de sa première couche culotte. Tout cela n’était qu’une excuse pour un évènement, pour des discussions, pour de nouvelles manigances. Oscar n’avait pas le cœur à tout cela. Il était fatigué, les dernières semaines au ministère avaient été délicates. Les moldus n’arrivaient toujours pas à se décider sur la façon correcte de quitter l’union européenne et tout cela lui donnait des cheveux blancs et lui compliquait la vie. Et puis, il avait bien d’autres choses en tête.
Il y avait des boucles brunes, un regard profond et des lèvres roses. Tout cela tournait dans son esprit, comme une musique inoubliable
« You could try a little bit more, Oscar. » soupira Credenscia, en se tournant vers son mari. Le diplomate soutint son regard sans ciller, un léger rictus étirant même ses lèvres. « Oh well, you were doing it so well, what more could I do ? » s’enquit-il, mêlant vérité et ironie. Il n’avait pas envie d’être là, et cela, il n’avait aucun regret à le dire ouvertement à la sorcière. « I might suggest something, though. To bid on the Grarek painting, it would fit marvelously in your villa. » conseilla-t-il, avant de saluer d’un large sourire un énième sorcier aux cheveux gris, l’attirant ainsi dans la conversation. « Your husband is right, Miss Hangbé. I fear that we might be your opponent in this bidding. » avoua le sorcier, sans une once de regret ou d’inquiétude. Un défi de choix pour Madame Hangbé et une conversation qui promettait de l’occuper un moment. L’occasion parfaite pour s’éclipser. « If you will excuse me for a moment. Dear. Sir. » salua-t-il, sourire aux lèvres, avant de s’éloigner de Credenscia et de son interlocuteur, ignorant avec grâce le regard noir que lui accorda son épouse. Il troqua son verre de champagne avec un fond de whisky. « Do you know where I could fine a quiet place ? » demanda-t-il au serveur qui lui indiqua poliment une lourde porte de bois. Le diplomate le remercia d’un signe bref de la tête, et s’éclipsa derrière les battants de bois. Il trouva alors un salon dont le vieux parquet était recouvert de tapis. Des fauteuils de cuirs étaient disposés autour d’un feu flamboyant. La décoration était chargée et ancienne, bien éloignée donc de ce qui se trouvait à la Tribe Tower. Ce n’était pas désagréable, cependant et Oscar, en s’installa dans un fauteuil près du feu, apprécia le silence de l’endroit, et la solitude qu’il y trouvait.
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Re: Whiskey Tango [PV]
Ven 11 Déc 2020 - 15:44
Un verre, deux verres, le troisième abandonné parce que l’heure est arrivée. Y’a sa mère qui apparait, le manoir qui a jamais semblé plus froid. Les prunelles grises de la sorcière fixent quelques instants la benjamine avant que le verdict ne tombe, sans appel, cruel. « You look like a whore Quarta, you could have found another dress. » Douche glacée, la nuque qui se tend, les lippes qui se fendent d’un sourire au gout du sang qui envahit sa trachée, bile assassine : « Isn’t that what I am tonight ? Maybe you have a better word, classier and smoother, but it doesn’t change a thing. » La claque qui tombe sur sa joue fardée, une douleur non prémédité. C’est les yeux qui papillonnent un instant, comme choquée de ce geste. Mais dont elle se rend compte Adalia, c’est qu’elle est moins offusquée d’avoir reçue une gifle, que d’en être encore étonnée. Ses propres doigts remplacent ceux de la mère, observent la marque dans le miroir, trace rougeâtre qui finit par disparaitre, celle sur sa peau du moins car l’égo la porte toujours. « Don’t ever talk to me like that. You turn exactly like your brother and it doesn’t look good on you. » Dents serrées, une larme éliminée, y’a l’espagnole qui soupire, mais pour autant l’humeur empire : « Which one, the one who left or the one you almost killed with your damn poison ? » L’absence le trépas, cette famille qui se délite. « Guess it’s not the one who raised us, you’re not fond of compliments. » Et ce même si son statut restait obscur. Y’a les pinces qui accroche son menton, les doigts comme autant de lames qui glissent sur sa peau : « Enough Quarta, you heard me, I won’t say it again. » Et le silence qui les accompagne jusqu’au manoir où se tenait la soirée.
Les mondanités, les saluts, les mots et les regards, y’a rien qui fluctue d’un autre bal d’un autre soir. Les deux femmes ont passé le seuil, manteau déposé aux employés, la fausse chaleur de l’endroit l’étreint immédiatement, cheveux qui se hérissent légèrement sur sa nuque, même sentiment que lorsqu’elle est piégée. Mais elle feint ne rien ressentir, elle feint d’être toujours la même, princesse un peu discrète, enfant sage. Elle suit calmement Claudia, offrant quelques sourires quelques oeillades, rêvant déjà d’être autre part. Elle salue la maitresse de maison, quelque chose comme une grande tante, éloignée, par alliance, comme si ça avait une importance. Elle a le regard de Claudia, la prêtresse, certainement est-elle aussi malsaine. « Is that your younger one ? I thought she was blond. » Les pupilles qui se voilent un instant, le coeur qui manque un battement, elle tente de garder ses pensées enfermées, elle sait qu’elles ne sont pas à l’abris, même au fond de son esprit. « Eleanor was the blond one, Madam. I’m… » Avant qu’elle ne puisse terminer, se présenter, commencer à jouer, sa mère pose une main sur son épaule, serre acérée qui l’arrête dans son discours, voix arrachée, et reprend à sa place : « It’s Quarta, she’s my younger daughter indeed. » La femme reporte son attention sur l’espagnole, en silence la jauge, la déshabille du regard avant de lâcher d’un ton qui se voulait peut être maternel, mais qu’est-ce qu’elle en savait Adalia, elle avait jamais eu de mère. « You should smile more Quarta, mensprefer sweet girls. » Le sourire se fige un peu trop, le regard se fait froid et elle finit par s’excuser, quitte le cercle malsain de ces vieilles mégères pour se perdre quelques instants dans le manoir. Il lui semblait s’en rappeler, peut être y avait-elle déjà évolué. Mais les souvenirs étaient flous, les pensées fugaces.
Les minutes passent, elle est déjà lasse, la cause la dépasse, silencieusement elle se moque des rapaces. Mais elle a le sourire aux lèvres, la verbe facile, les coupes s’enchainent, quelques contacts bien sentis, elle frémit mais soutient leurs mains sur sa taille. Peut-être la sauvant pour la jeter à des lions plus féroces encore, Claudia se glisse dans le groupe pour y soustraire la brune. « Him. » La voix persiflante de la mère qui vrille à nouveau ses oreilles, le regard qui suit le sien, glacé, et se pose sur la silhouette de l’américain. « Why ? » Les sourcils qui se froncent légèrement, elle se tourne à moitié vers la Blackthorn, y’a son palpitant qui perd déjà la mesure d’un calme qu’elle s’impose. « I know him, it’s a friend’s brother. » Et la gorge qui s’assèche, les cordes vocales qui se serrent, rien que l’idée de le toucher, déjà elle en perd pieds. « Then it should be easier for you. » Y’a même pas la satisfaction de la voir couler qui glisse dans le regard de sa mère, seulement cette indifférente froideur, ce dédain de tout ce qu’elle pourrait ressentir. Elle joue même plus à se faire aimer Claudia, ça n’a plus d’importance car elle mène tout de même la danse.
La sirène se glisse entre les invités, une coupe de champagne au bout des doigts qui finit vite par rejoindre un plateau vide, les bulles qui heurtent ses synapses, toujours un peu trop, elle se perd dans les effluves douces de l’alcool. Cherche à calmer ses nerfs. Y’a une lueur qui s’est glissée dans son regard, celle qui fait qu’elle est pas tout à fait là, un moyen de s’éloigner, pour pas se noyer. Guettant les mouvements de sa proie, chasseuse en manque d’appétit elle finit par le rejoindre dans un salon annexe, calme et plus silencieux, un de ceux dans lequel les enfants se retrouvaient au milieu des festivités, un autre temps, une autre vie. « Do you mind if I join you ? » Elle demande doucement, comme pour ne pas heurter le sorcier, pointant d’un geste ample du bras, un sourire déjà las au coin des lèvres, le sofa qui lui fait face. Ironique quand on y pense, de prendre de telles distances. Assise sur le bord du canapé, elle défait la bride de ses escarpins, avant de s'appuyer sur l'accoudoir. « Do you enjoy this evening Señor ? » Un nouveau regard lancé vers le Hangbé, un sourcil qui se dresse derrière son verre. Ainsi habillée et maquillée, se parant de manières qui ne lui ressemblent guère, elle a l’air plus vieille Adalia, elle joue à être une autre, ce n’est pas l’innocence d’une gamine candide qui ferait tomber le diplomate, il n’était pas cet acabit là et elle le savait très bien. Alors, elle se jouait d’autres armes même si elle retenait déjà ses larmes.
@Oscar Hangbé
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Re: Whiskey Tango [PV]
Sam 12 Déc 2020 - 21:59
Whiskey Tango
Adalia Blackthorn
The poison of sadness. The breaking of the heart. The echo of madness (Jack Savoretti)
vendredi 11 décembre 2020
Il avait beaucoup de chose en tête, le sorcier. Beaucoup de problèmes, de questionnements et de frustrations. Sa femme présente ici, Jude en cure et Amelya qui lui annonçait rester au Brésil. La nouvelle avait été dure à assimiler, il ne pouvait que l’admettre. Il n’y avait rien de plus qu’il ne pouvait faire, cependant, et devait laisser la brésilienne faire ce qu’elle pensait être pour le mieux. Que serait-il capable de faire, lui, pour sa famille ? Pour ses frères et sa sœur ? Ses cousins et cousines ? Peut-être en ferait-il autant, peut-être ferait-il plus, il n’était jamais trop aisé de prédire ce qui pouvait arriver ou non, et lorsque, parfois, il s’essayait aux pronostiques, ces derniers ne s’avéraient jamais très positif. Il s’était donc éloigné de la foule, le diplomate, pour laisser ses pensées le tourmenter un peu plus dans le silence d’un petit salon. Installé dans un fauteuil surement plus vieux que lui, dont le confort était à l’égal de son visuel – ancien et traditionnel, loin de ce qu’il avait chez lui – l’homme s’était installé, le dos posé contre le dossier du meuble, profitant d’un calme bien relatif. Oui, il n’y avait guère que le crépitement d’un feu magique pour briser le silence qui régnait dans le petit salon. Son esprit, lui, était dans un tout autre état, passant des problèmes rencontrés à son travail à ce qu’il pouvait bien ressentir pour l’un ou l’autre de ses questionnements. Ces cailloux pointus, qu’il ne parvenait pas à sortir de sa chaussure. Le sorcier n’était pourtant pas du genre à s’inquiéter outre mesure. Il avait bien quelque capacité d’empathie lorsqu’il s’agissait de sa fratrie et avait un point faible lorsqu’il s’agissait de sa petite sœur, mais pour le reste, il ne pliait d’ordinaire pas. Il était un Hangbé, après tout. Il s’adaptait, sortait plus fort de chaque situation ou la vie pouvait bien le mettre.
Le diplomate aurait largement préféré passez la soirée sur son sofa de sa penthouse, un fond de bourbon américain à la main, sans personne pour venir troubler sa réflexion. Il aurait peut-être proposé à Ekwensu une partie d’échec, ou quelque chose pour lui occuper l’esprit, lui permettre de prendre un certain recul sur les évènements, retrouver ce sang froid et ce contrôle qui lui allait si bien au teint. Il allait sans dire, évidement, que si sa femme était restée au Nigéria, l’esprit de l’animagus aurait déjà pu gagner en tranquillité. Mais voilà, il fallait s’assurer que l’image de leur mariage était encore intacte. Oscar ne savait pas réellement ce en quoi croyait son épouse et il espérait qu’elle n’avait pas la naïveté de penser que de participer en couple à un évènement de charité allait rassurer leurs pairs sang-purs sur le bonheur de leur union. Oscar suspectait une intrusion du côté Tagbo dans leur vie de famille. Très certainement que les parents et grands-parents de sa moitié, ceux-là même qui avaient négocié avec Pearl et Malcom, avaient poussé la trentenaire à, elle aussi, en faire davantage. Parce que c’était bien l’Américain qui se rendait le plus au Nigéria, mais il n’y allait pas pour voir celle a qui il avait eut le malheur de dire oui, mais plutôt pour voir son fils, cette source de joie intarissable qu’il avait la chance d’avoir dans sa vie. Un soupir s’échappa des lèvres du diplomate. Il n’allait pas pouvoir se cacher ici bien longtemps, bientôt son épouse viendrait le tirer de sa cachette pour le faire participer aux enchères, ou discuter avec l’un ou l’autre des convives. Il comptait bien profiter de ces quelques minutes de solitudes qui, loin d’être agréable, lui permettait tout de même de garder pour lui sa mauvaise humeur. Il était bon comédien, le diplomate, sorcier formaté depuis sa plus tendre enfance pour sourire et faire plaisir, mais il avait, comme tout le monde, ses limites. Des limites dont il se rapprochait dangereusement et qu’il allait devoir repousser, ou gérer d’une autre manière.
Le bruit léger d’un grincement le tira de ses pensées et son regard se leva doucement, quittant le vide devant lui pour se poser sur la silhouette élancée d’une jeune femme. Il observa un instant la jeune s’avancer, sa démarche déterminée. Elle s’était approchée et d’un regard, Oscar se demandait ce qu’elle faisait là. Voulait-elle s’éloigner, elle aussi, du monde qui les entourait, les étouffait, presque ? Oscar reconnu rapidement la jeune Blackthorn, il ne savait pas réellement dans quel ordre elle se au sein de la cellule familiale mais savait de source sur qu’elle n’était pas la plus vieille représente de sa fratrie, elle devait même être plus jeune qu’Alice. Il n’en mettrait pas à sa main à couper, cela dit et se contenta de répondre à la question de la jeune femme d’un geste de tête. Il n’était pas chez lui, elle pouvait bien s’installer ou elle en avait l’envie. Il aurait préféré rester seul, cela dit, mais ne pouvait décemment pas passer sa frustration sur une jeune femme inconnue à ses problèmes. Il avait ses occupations illégales pour laisser s’échapper la colère et la contrariété. Il retint un soupire, et vida son verre d’une longue gorgée, tandis que la jeune femme libérait ses pieds d’une lanière contraignante. Il lissa sa cravate et reposer son regard sombre sur le visage maquillé de la jeune femme, alors que celle-ci lui demandais si la soirée lui plaisait. Ses lèvres s’étirèrent dans un petit rictus et il tourna son verre de whisky, faisant monter les aromes du breuvage à son nez de connaisseur. « For conveniance, I should probably say yes.. » commença-t-il, pensif, ses prunelles passèrent du visage de la sorcière à la danse agréable de l’ambre liquide qu’il faisait tourner. Il n’était pas bon de dire la vérité dans leur monde, pourtant, cela serait insulté la jeune femme que d’essayer de masquer son mécontentement. Un mauvais sentiment qui, par le seul fait de s’être isolé quelques minutes, n’était plus dissimulable. « I’m actually quite bored by all this. » avoua-t-il, bien plus rapidement qu’il n’était poli de le faire, mais leurs hôtes n’étaient pas là et Oscar ne pouvait plus vraiment le cacher. « What about you, Miss Blackthorn ? » s’enquit-il, retournant la question à celle qui lui avait poser. « Are you running from someone or just looking for some peace before the bidding ? » questionna-t-il finalement, reposant ses prunelles brillantes sur le visage de la jeune femme, guettant une quelconque réaction de sa part, cherchant un indice sur ce qui avait poussé la jeune femme à s’isoler.
Tenue, une cravate en plus !
Made by Neon Demon
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Re: Whiskey Tango [PV]
Lun 14 Déc 2020 - 23:29
C’est l’espagnole qui se glisse dans la bulle créée par le Hangbé, qui s’y introduit sans gêne et sans même laisser une réelle possibilité au sorcier de refuser. Elle s’installe, délasse ses jambes, escarpins rapidement abandonnées, jambes repliées sous elle elle veille à ne pas froisser sa robe, la remonte légèrement pour qu’elle ne traine pas non plus, se met à son avantage sans en avoir l’air, le dos droit, poitrine mise en valeur par les découpes du tissu. Elle fait mine de rien, elle se joue de tout, y’a rien qui est laissé au hasard, pas même les quelques mots qu’elle lui glisse comme première approche. Elle voit bien son air las, elle voit bien qu’il s’éloigne de la foule, y’a jamais rien d’innocent à ça. Et, il semble même pas chercher à prétendre, ni à mentir, il sait ce que ça veut dire lui aussi, de se trouver dans cette pièce alors que les autres invités rient et se pavanent de l’autre côté. « No need to be convenient here, i’ll keep your secret safe, it’s a promise. » Léger clin d’oeil à l’intention du diplomate et un rire un peu trop aigu pour sonner juste. Elle se dégoute déjà de minauder autant. Elle voudrait s’échapper de son propre corps, être loin et pas être spectatrice silencieuse de sa propre déchéance. Un instant de silence elle écoute la doléance du sorcier. Elle ne pouvait que comprendre, elle avait certainement pas passé autant de temps que lui dans de tels évènements et elle s’en voyait déjà fort lasse. Pour autant, elle continue son bavardage, elle se fend d’attentions qu’elle n’a pas réellement, de questions don’t elle n’a cure, elle sait comment ça marche dans ce monde, elle sait que les apparences sont toujours préservées. « I saw your wife, it’s delightful seing her in Great Britain, is she staying for good ? » J’ai vu votre femme et pourtant je me tiens là face à vous, à attendre quelque chose pour vous faire tomber, pour vous pousser à la tromper. Pathétique, immoral, les mots manquaient à l’espagnole pour juger ce qu’elle était entrain de faire.
Pour autant la conversation reste polie, posée, loin de l’agitation qui s’étend dans tout le reste du manoir. Elle se plait à laisser tomber le sourire de façade pour une fois, remplacé par d’autres jeux certes mais ses pommettes étaient moins douloureuses, moins crispées pour faire apparaitre ses dents. « I’m scared I’m not allowed to get any peace here. » Un léger soupir elle jette un coup d’oeil à la porte toujours close, venant presque à souhaiter qu’ils soient dérangés, n’importe qui pour l’empêcher de se noyer un peu plus dans le rôle. « You know, I think Lady White is an old aunt, or a distant cousin, anyway, her and my mother are looking after me at any minute of this evening. » Cela n’avait rien de nouveau, rien de faux non plus. Un joyau brut entre leurs griffes acérées, un appât à jeter aux prédateurs les plus réactifs. Un objet, rien de plus, des chairs à manipuler, à toucher, à blesser parfois, un sourire à montrer, un rire à faire résonner pour gonfler l’égo, une poupée qui sait tout faire sauf dire non, qui doit tout faire mais surtout se taire. « Trying to pair me with some boring old man, for a life or even just for tonight. » Elle laisse échapper la vérité sous couvert de plainte lasse, elle se joue menteuse avec bien plus d’agilité qu’elle ne le pensait. En se parant d’un argument qui ne laissait place à aucun doute quant à sa véracité, elle tissait sa toile avec moins de difficultés. Haussant légèrement les épaules, arrangeant par le même temps les bretelles sur sa robe sur le bas de ses épaules pour ne pas les laisser glisser un peu trop bas sur ses bras elle reprend d’une voix égale : « So maybe I run away from them, hiding here for my own safety, and maybe theirs. » Un léger rire qui s’échappe des lèvres maquillées de la jeune femme, elle se rêve parfois à ne plus plier l’échine devant elle. Cette mère qui ne lui souhaite rien d’autre que la peine éternelle. Qui ne l’aime que pour l’utiliser encore plus, qui ne lui offre du repos que pour la briser encore plus fort la fois suivante. Elle se rêve de lui arracher sa couronne, de l’écraser avec son propre trône renversé. Alors que ses pensées se font encore plus pressantes sous son crâne, elle sent la violence pulser dans toutes les parcelles de sa peau parfois un peu trop marquée par les coups de son ainée, elle sait qu’elle est entrain de vriller, elle sent son myocarde qui s’emballe, l’idée est presque jouissive.
Mais elle cherche à se maitriser, à contrôler ces envies sanglantes qui ne lui ressemblent que peu, du moins le croit elle encore. Passant une main dans ses cheveux, laissant sa queue de cheval reposer sur son épaule nue elle finit par reprendre d’une voix presque douce, voilée par l’enfance innocence à laquelle elle cherchait désespérément à se raccrocher pour ne pas sombrer. « My siblings and I used to play in this room when we were child. » Tous ensemble, et puis un de moins, les jeux n’ont plus été réellement des jeux après ça, Awa et Mikhail trop adultes, Kiran et Elliott qui jouaient aux grands, Adalia jetée dans la fosse aux serpents avant même ses formes complètement trouvées. « I guess the official words will be that I was just looking for a little remembrance of childhood. » Mensonge qui pourtant encore une fois prenait sa source dans du vrai, c’était plus facile, c’était plus aisé, elle se détestait toujours autant, mais chaque mots ne lui faisaient plus l’effet de la ciguë avalée. « I’m sorry, I’m talkative tonight, it must be the champagne. » En témoigne une nouvelle coupe vidée en quelques gorgées, abandonnée sur la table basse devant elle, certainement pas la dernière. Soudain prise d’un vertige, elle bascule la tête en arrière durant quelques instant, fermant les yeux pour ne pas se laisser emporter par l’océan déchainé de ses pensées avant de se redresser, feignant un sourire innocent à l’intention du Hangbé pour repartir sur une discussion plus banale, soufflant le chaud et le froid sur leur échange, se montrant pour se cacher ensuite, pas paraître trop affairée ni trop inaccessible, un juste équilibre, un fil sur lequel elle peinait à rester : « Have you been here before? The house is magnificent, full of nooks and crannies and hidden rooms. » Peut-être que cela saurait attiser la curiosité du sorcier, peut-être que cela ne ferait qu'excuser quelques paroles supplémentaires, la sirène tentait de s'accrocher à tout ce qui lui offrait pour poser ses pions suivants, elle n'avait jamais été la meilleure aux échecs mais elle comptait bien jouer hors des règles.
tenue
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Re: Whiskey Tango [PV]
Ven 25 Déc 2020 - 23:39
Whiskey Tango
Adalia Blackthorn
The poison of sadness. The breaking of the heart. The echo of madness (Jack Savoretti)
vendredi 11 décembre 2020
Oscar ne s’était pas isolé du gratin auquel il se mêlait d’ordinaire si facilement, pour discuter avec la première sang-pure venue, fut-elle une Blackthorn, l’une des familles britanniques les plus puissantes du Royaume-Uni. Il se laissait aller, cependant, à la discussion. Ne mâchant pas ses mots, ne niant pas la vérité. Non, il ne s’amusait pas. Loin de là, même. Il y avait l’ennuie, le sentiment de perdre son temps, celui d’avoir d’autres choses à faire, oh bien plus intéressantes qu’une vente aux enchères et une soirée caritative. Mais il y avait certaines fois ou le « non » n’était pas une option, et ou le désir de l’un devenait l’obligation de l’autre. Il n’aurait pourtant pas vu son épouse dans ce genre de soirée-là. Elle y était à son aise, effectivement, y évoluait avec autant de grâce que n’importe quel sang-pur élevé dans la plus haute tradition mondaine, mais ce n’était pas son style. Du moins, c’était ce qu’avait pensé Oscar jusque maintenant, mais peut-être en savait-il encore moins sur son épouse qu’il ne le pensait ? C’était une possibilité, puisqu’il n’y mettait pas beaucoup d’effort, n’en ayant ni l’envie, ni l’énergie. Pourtant, il était là, dans un manoir de la campagne Anglaise, prêt à dépenser de l’argent pour une cause qui ne lui importait pas. Et tout cela par ce que Credenscia se sentait d’humeur généreuse. La belle affaire… Alors non, le sorcier n’avait pas prévu une discussion ici, fut-elle en si charmante compagnie. Il fallait dire qu’il était plutôt grognon, aujourd’hui. Il ne manqua pas de sourire, cependant, retrouvant peu à peu le rôle qu’il se devait de tenir, celui d’un Hangbé accessible, souriant et intéressant. Parce qu’elle avait beau lui assurer que rien ne sortirait de cette pièce, la confiance du sorcier en la discrétion de ses pairs sang-purs était très légère, voire inexistante. Lui-même ne manquait pas un bon ragot, alors pourquoi les autres se priveraient-ils ? Il ne fallait pas être devin pour savoir tout cela, ni un maître de la manipulation. Tous ceux qui avaient, de près ou de loin, côtoyé ce monde si particulier pouvaient facilement s’en rendre compte. Pour ceux qui ne s’en rendaient pas compte ou qui préféraient rester dans leur monde, Oscar les considérait comme des abrutis finis.
La jeune femme en face de lui n’entrait visiblement pas dans cette catégorie, du moins l’espérait-il, pour elle, comme pour lui. Elle avait bien un comportement un peu étrange, surement était-ce l’alcool, peut-être était-ce autre chose. Elle riait, un peu trop, lui fit un clin d’œil pour appuyer sa promesse et ne se gênait pas pour se mettre à son aise dans ce vieux canapé, clone de celui d’Oscar. Il ne put retenir un sourire, le Hangbé, un peu crispé, lorsque la jeune Blackthorn intégra sa femme dans la conversation. Delightful n’était probablement pas le mot qu’il aurait employé, mais enfin il ne pouvait pas nier que son épouse était capable de mettre un certain nombre d’âme dans sa poche. « She’s quite the woman, indeed. » concéda-t-il, avant de mouiller ses lèvres d’une gorgée de bourbon. « I don’t think so. She is very attached to her country and her job. And, let’s be honest, she would die if she had to definately stay in London with me, the weather is not really what she is used too. » répondit-il, sur le ton de la plaisanterie. Une malice légèrement tendue : ce n’était évidement pas les raisons qui retenaient Credenscia au Nigéria, mais bien l’absence de vraie relation qu’il y avait entre le couple Hangbé. La seule conséquence de cette distance était celle qui éloignait le diplomate de son fils, mais là encore, il était difficile pour le moment d’y faire quoique ce soit. Il quitta les reflets ambrés de sa boisson pour poser son regard sur le doux visage de son interlocutrice, observant ses traits, cachés derrière un maquillage important. Il s’en tint à son visage, l’examinant avec un air curieux, tâchant de découvrir ce qui se cachait derrière se sourire tendu et ses battements de cils.
Un sourire qui ne dura pas longtemps, puisqu’il s’estompa, laissant finalement la place au sérieux, à la réalité des choses. Oscar l’écouta avec attention, s’imaginant bien les choses. Des aînés trop présents, insistants, désireux de tout contrôler dans la vie d’une femme prometteuse. Oscar ne pouvait nier qu’il comprenait tout cela. D’une certaine manière c’était ce qui caractérisait la vie de beaucoup de jeunes de leur milieu. Il haussa un sourcil à l’une des phrases de la sorcière, répondant du tac au tac. « Pairing you with an old man ? They woudn’t dare... » dit-il, prêchant surement le faux pour savoir le vrai, profitant peut-être de cette discussion pour en savoir plus. Après tout, si les informations ne manquaient pas, les Blackthorn restaient une famille mystérieuse et qui serait bientôt alliée aux Hangbé, tout opportunité était bonne à saisir. « I hope I’m not the old man, tonight. » lança-t-il enfin, sur le ton de la plaisanterie, choisissant la légèreté plutôt que le sérieux, espérant que celui de la jeune femme n’était pas une réalité de son quotidien. Elle avait l’air sérieuse, un peu tendue, mais Oscar ne pouvait pas réellement dire si tout cela était vrai, si elle exagérait ou pas. « Well, it is quite hard to get free from your family, so taking some time away cannot be a bad idea, even if it does not last more than an hour. » tempéra-t-il. Oscar lui était près à tout pour sa famille, et ne mettrait jamais leur sécurité en cause, pas volontairement, en tout cas. Il savait pertinemment que ce n’était pas le cas de tout le monde, mais ne pouvait s’imaginer à quel point la situation familiale de la jeune femme devant lui était différente de la sienne. Oh non, il ne pouvait pas s’imaginer la scène qui se jouait dans l’esprit de la jeune femme, cette couronne qui se brise, ce règne qui s’achève. Il ne pouvait voir que ces prunelles bleues et cette lueur un peu vacillante qui y brillait, une lueur un peu plus sauvage. Mais cela ne dura pas très longtemps, quelques secondes, tout au plus.
Et de cette lueur, il n’y restait que de la nostalgie, miroir des souvenirs que la jeune femme exprimait maintenant. Oscar ne perdit pas le fil de la conversation, et continua d’écouter avec attention les mots de la jeune femme, se contentant de faire tourner son poignet et donc ce verre de bourbon qu’il avait emporté avec lui. La nostalgie imprégnait les mots de la brune, et Oscar pouvait la comprendre. Grandir était difficile et les souvenirs d’enfance – lorsque celle-ci était heureuse – procuraient un certain bien être à qui s’en souvenait. Il en avait de nombreux, le sorcier. Avec sa fratrie, avec ses cousins. « It would be a nice excuse, let’s be honest. Far better than the first one » avoua-t-il, soutenant le regard de la jeune femme, souriant à ses excuses, ses remarques. Il ne savait pas vraiment ou allait le mener cette conversation, mais il devait avouer que ce n’était pas nécessairement la plus désagréable de la soirée. « Champagne ? And here I am, thinking that I was a man we dared to confide in. » confia-t-il, faussement déçu, amusé, plus qu’il ne l’aurait espéré. Certains osaient se confier, sa sœur notamment ou sa cousine. Pour le reste il était vrai qu’il n’était pas le genre de personne – étant donné son patronyme, son rang ou son tempérament – qui incitait les confessions. Enfin, cela pouvait tout de même arriver, preuve en était. Il poussa un petit soupire, tout en s’installant plus confortablement encore contre son dossier. « I never had this chance before, I confess. It’s a beautiful house, I must admit it. A bit similar to where I grew up ! » expliqua-t-il, laissant son regarder se porter sur la pièce dans laquelle ils étaient. Leur manoir de la Nouvelle-Orléans était également une belle bâtisse, bien que la décoration soit plus moderne. « Although I’m way passed the age of hide and seek, is there an hidden place far away for the ballroom ? » s’enquit-il, curieux, espérant pouvoir définitivement pouvoir passer à côté des enchères, n’ayant absolument aucun doute sur les capacités de son épouse à dépenser leur argent, et celui du Hangbé plus que le sien. « You see, as much as I enjoy seeing my wife, she will come and look for me way to soon. If there is a hidden room, we both might be able to escape our terrible fate. » suggéra-t-il, jouant bien plus qu’il n’était permis de le faire. Mais n’était-ce pas elle qui avait lancé la perche ? Lui n’y voyait qu’une opportunité, celle de conserver un semblant de tranquillité plus longtemps encore, de retarder un maximum le moment ou il devrait retrouver le monde cruel qui était le leur et cette femme qui, aujourd’hui, ne trouvait pas grâce à ses yeux. Alors il osait demander, quémander sa tranquillité. Si cela signifiait rester en compagnie de Miss Blackthorn, pourquoi pas. Après tout, n’allaient-ils pas être de la même famille, bientôt ? More or less.
Tenue, une cravate en plus !
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Re: Whiskey Tango [PV]
Ven 1 Jan 2021 - 21:13
Sirène aux intentions presque amères, la Villanueva déchue s’en tient pour autant à ce rôle qui lui est obligé. Celui là même qu’elle a accepté, sans vraiment d’autre choix, lorsque les parents Blackthorn ont fait d’elle l’une de leur héritière, la sortant de l’orphelinat, l’arrachant a l’angoisse des dortoirs et la puanteur de l’abandon et du deuil qui suintaient des pores de tous les enfants qui évoluaient dans le même état qu’elle. Elle n’était qu’une enfant, presque trop jeune pour s’en souvenir, pourtant, cette odeur, c’était la même qui la paniquait lorsque l’un des membres de sa fratrie s’éloignait un peu trop, lui offrait une attention moins brillante, moins brûlante. Elle préférait se cogner à leur feu, dévastateur, plutôt que de subir leur silence, leur dédain mortifère. Et face à ça, ce desamour de l’oubli et de la solitude, y’avait Adalia qui se faisait première ambassadrice de ce qu’elle abhorrait. Jamais envers les siens, ou presque, mais le reste du monde se trouvait frappé par cette attitude pour le moins dédaigneuse et immuable de la jeune femme. Ce n’était pas dans ses habitudes de faire la conversation comme cela, pas en privé, protégée des regards du monde par les murs épais du salon, pas face à un homme qu’elle ne connaissait guère, rien de plus que le grand frère d’une chère amie. Ce n’était pas elle, de minauder à moitié, de glisser du vrai, du faux, de faire mine de se confier, elle était secrète, Hécate voilée qui préférait de loin l’ombre réconfortante de sa pudeur à l’extase un peu trop visible de la lumière.
Elle parle, de tout de rien, surtout de tout. Elle lui avoue tout, au détour de quelques sourires charmeurs, au détour de quelques gestes appliqués veillant à se mettre en valeur sous ses prunelles. Elle dit tout, mais cela passera aisément pour du théâtre, pour du faux, tant mieux, sa conscience est soulagée et lui ne semble pas se douter qu’elle tisse sa toile. « You’re more charming than them if it can reassure you, and way younger. » Un rire qui s’échappe des lèvres de l’espagnole, les entrailles qui se tordent, la vérité touchée du doigt, bien douloureuse à ses oreilles. Oui il était plus charmant et plus jeune, mais il entrait tout de même dans cette catégorie d’homme que Claudia considérait comme importants. Ceux à qui elle jetait ses filles en dote contre quelques informations ou quelques faveurs. Et la raison pour laquelle elle le trouvait bien plus agréable que les autres était sans doute le fait qu’il ne soit tout bonnement pas intéressé parce qu’elle avait à lui offrir lorsque d’autres se ruaient sur elle à peine s’est elle approchée, paluches ridées qui se font un plaisir de glisser sur sa robe et puis sur sa peau, se moquant des traumatismes et des états d’âme de la ballerine.
Et les cauchemars remontent à la surface, les souvenirs déchirants des premières fois, où, encore une enfant, elle avait dû faire semblant de les aimer, d’aimer ce qu’ils lui faisaient, de sourire, de rire, de jouir ? La nausée qui la prend et comme pour enfermer ces démons malsains un peu plus loin elle invoque les souvenirs doux de l’enfance, talisman pour la protéger, préserver ce qui pouvait encore l’être malgré les ruines de sa sanité. Elle se détend en parlant d’eux et il lui semble qu’Oscar aussi. Elle voit bien au fond de ses iris, ceux là même qu’elle croise quelque fois à dessein qu’il ne sait pas comment se placer face à ce semblant de vérité sorti de ses lèvres maquillées. Dit elle vrai ? Exagère t’elle ? Joue t’elle ? Les mensonges sont si communs qu’ils prennent le pas sous toute vérité un peu trop difficile à entendre, et au final, elle ne sait lui en vouloir. Quel parent digne de ce nom ferait-il subir cela à son enfant ? « I’m sorry, but I’m affraid Champagne is better to make me talk than any man. » Le champagne ou cette once de manipulation, bien cachée sous une fausse innocence. La cadette des Blackthorn était habituellement assez discrète pour que les détails de sa psyché soient inconnus de la majorité des mondains sorciers de Grande Bretagne, ainsi, son manège ne paraîtrait pas aussi à contre sens de son esprit torturé aux yeux du Hangbé, qu’il ne l’était aux siens. Alors elle jouait, elle se faisait gamine un peu trop charmante, un peu trop charmeuse, elle leur offre à tous deux un échappatoire, oublie qu’elle se jette dans la gueule du loup. « I think there are a few actually. » Les chemins menant à toutes ces salles cachées ne lui revenaient pas si facilement; certains bien lointain dans des souvenirs, d’autres tout simplement jamais atteints, mais elle n’avait aucun mal à se remémorer le chemin jusqu’à une salle particulièrement agréable qui saurait, pour sûr, satisfaire le diplomate en quête de tranquillité. « I'll be glad to save you from this, but careful, you might owe me one. » Petite moue mutine, elle ne s’attarde pour autant pas, bien trop consciente que ce rôle lui était douloureux. « If you mind join me, I could show you. »
La vipère déguisée en reine sourit légèrement, inclinaisons de son visage maîtrisées à l’extrême, avant de se lever du canapé tout en arrangeant le tissu de sa robe sur ses hanches. Chaussures remises, chaînes au pieds, luxure décadente elle fait mine de rien, et d’un pas lent, laissant l’occasion à Oscar de s’approcher, elle fait le tour des fauteuils où ils étaient installés pour rejoindre une bibliothèque, débordante d’ouvrages classiques. « If I reminder well... » Se demande-t’elle, faisant glisser ses doigts sur la tranche de quelques livres avant de s’arrêter sur l’un d’entre eux et de le pousser de quelques centimètres : « I think the house was owned by muggles few centuries ago, their tricks are almost charming. » Presque. Si le dédain n’était pas réel, si elle ne détestait pas autant l’idée de ces gens qui vivaient en parallèle. La princesse préfère son monde, la princesse préfère son château même si elle y est enfermée. Quelques secondes de silence, un nouveau livre, cette fois retiré, posé sur le guéridon à côté d’elle et une ouverture qui apparaît entre deux colonnes de vieux grimoires. Derrière la porte cachée, un escalier de pierre, ce dernier ne semble pas avoir été emprunté depuis bien longtemps, pour autant l’ambiance qui y règne n’est pas bien inquiétante, Adalia sait que ce qui se trouve en haut est charmant. « Here it is ! » Éclat presque joyeux dans la voix de la sorcière, l’impression étrange de retomber quelques instants en enfance, lorsque tout était aussi simple qu’une partie de cache-cache, avant que le masque de reprenne sa place. Se tournant légèrement vers Oscar elle demande doucement : « Shall we Sir ? » Un sourcil qui se lève, une légère arrogance provocatrice au coin des yeux océan alors qu’elle reprend, voix sourde : « Unless you prefer the company of your lovely wife » Et elle sait qu’il viendra, pas pour elle, elle est loin d’être naïve, mais il viendra et c’est ce qui importe. Car plus de temps elle passera avec lui, plus elle aura l’occasion de le faire glisser dans ses filets, et si l’échec la frappe, le temps où ils auront tous deux étaient invisibles aux yeux incisifs de sa mère suffirait à lui faire croire qu’elle avait rempli sa mission.
tenue
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Re: Whiskey Tango [PV]
Mar 19 Jan 2021 - 11:04
Whiskey Tango
Adalia Blackthorn
The poison of sadness. The breaking of the heart. The echo of madness (J. Savoretti)
vendredi 11 décembre 2020
Il était plus charmant qu’eux ? Oscar retint un sourire, avant de laisser une gorgée de son délicieux whisky lui brûler le gosier. More charming, avait-elle dit. Younger, avait-elle ajoutée, comme un aveux d’une réalité désagréable, oppressante, irritante. Oscar n’était pas mauvais lorsqu’il s’agissait de lire les autres, mais il devait avouer que la brune devant lui, avait une aura mystérieuse qui n’aidait pas le diplomate à voir ce qui se cachait derrière son regard si bleu. Le diplomate le sentait, il y avait de la vérité dans les mots de la sorcière, le tout était de savoir jusqu’où elle allait. Est-ce que sa famille se servait réellement d’elle comme elle l’entendait ? Jouait-elle ? Jouer sur ce sujet était quelque peu délicat, et risqué, si elle attendait quoi que ce soit de l’américain. Il y avait quelque chose qui ne collait pas derrière l’apparence assurée de la brune, comme une lueur manquante dans le fond de ses yeux, comme un bug dans la matrice ? Mais Oscar ne dit rien, laissant la conversation prendre son cours, répondant aux questions de la sorcière, l’observant discrètement, cherchant davantage d’indice sur ce petit truc qui lui semblait éteint. Il se faisait peut-être des idées pour rien ? Peut-être devenait-il trop parano ? Et pourtant, il n’était pas le premier à prétendre, à se glisser dans un moule qu’il abhorrait autant qu’il en avait besoin, qu’il redoutait autant qu’il l’espérait. Il était le fruit d’une éducation pointilleuse, destiné à de grandes choses. Il était un Hangbé, le deuxième né, le père du premier héritier. Il avait souvent menti, lui aussi. Avec de grands sourires, exposants des faits qui n’existaient pas. Il avait parfois avoué, distribuant des bribes de vérités pour retourner une situation délicate en sa faveur. Les enfants de ce monde de Sang-purs, pétri de traditions et d’attentes, avaient tous cette lueur défaillante dans le regard, ce comportement un peu décalé, cette impression qu’il y avait toujours quelques choses d’étrange, comme un piège, un petit côté parano, une question permanente qui induisait le doute et la réserve.
Mais tout cela ne se montrait pas. Il fallait faire comme si de rien n’était, comme si tout était normal. Il fallait sourire, juste assez, répondre aux questions, en poser des nouvelles. Il fallait alimenter la conversation et tout cela même lorsque les convenances avaient été chassées d’un sourire ou d’un signe de la tête. Faire confiance. Voilà une drôle d’idée, une idée qui ne viendrait jamais à l’esprit du diplomate, lui qui ne faisait pas confiance à grand monde, qui prétendait simplement. Un menteur, voilà tout ce qu’il était. Pourtant, pourtant, il lui en avait dit des choses ce soir, sur l’ennuie qui s’était emparé de son esprit, sur l’évidente fatigue qu’il ressentait. Il aurait peut-être dû lui laisser le petit salon et quitter cette rapide solitude pour retrouver son épouse et la vie mondaine qu’ils entendaient à travers les portes de bois. Il avait eu le sentiment, cependant, que rester là, à discuter avec la jeune Blackthorn serait beaucoup moins fatiguant que de subir les œillades appuyées de Credenscia. Il n’avait pas eu tout à fait tort, il devait l’avouer. Si quelques choses lui semblaient étrange, la conversation n’était pas désagréable. Elle l’emmenait dans ses souvenirs nostalgiques de moments passés en famille. Tout cela était comme une distraction, avec un arrière-goût sur son palais, mais rien de comparable avec l’amertume des regards que Credenscia lui lançait. La Blackthorn lui offrait une diversion. Alors il s’y abandonna, jouant au jeu de la brune, lui demandant si elle ne connaissait pas l’une de ses cachettes, de celles qui pourraient lui faire gagner encore un peu plus de temps, encore un peu plus de paix.
« And you’re totally right, Champagne or whisky, whatever is it you like, it is all better than man. » avoua-t-il, avec honnêteté, trop peut-être. Car l’annonce pouvait paraitre étrange, mystérieuse, dangereuse. Oscar était un homme respectueux et courtois, intègre, même. La plupart du temps du moins. Oui, il charmait, il jouait, il manipulait un peu, parfois, mais il ne forçait jamais, respectait et ne faisait pas plus que ce qu’on lui renvoyait. Parce qu’il avait une mère, il avait une sœur, des cousines. Des femmes qui l’entouraient et qui ne méritaient pas un homme de bas étage, un imbécile, un impertinent. Oh, Oscar avait bien des défauts, il le savait, il se connaissait assez pour connaître les recoins les plus sombres de son esprit, mais il n’y cédait jamais. Il connaissait les hommes, cependant, pour en avoir fréquenté lui-même, pour évoluer dans leur monde mondain aux cravates toutes plus lisses les unes que les autres, aux sourires charmeurs mais aux regards pervers. Alors ce conseil, ce sous-entendu qu’il partagea à la jeune femme était vrai, à elle de le retenir ou non, même si elle semblait déjà partie sur la bonne voie. Et puis, il demanda une échappatoire, une autre, plus viable, plus résistante que cette porte de bois grinçante. Et la Blackthorn lui répondit à l’affirmative, il y avait bien là de quoi s’isoler, mais lui en vaudrait une. Tiens donc. « That’s a fair game » répondit-il, avant de vider le fond de son verre, ne jetant qu’un regard furtif à la demoiselle qui quittait son assise et réajusta sa robe. Elle était belle, délicate et charmante.. mais Oscar n’était pas intéressé. Trop jeune, trop complaisante... Elle n’avait pas l’impertinence d’une certaine joueuse de Quidditch. Il n’y avait qu’un intérêt, tout innocent. Une curiosité de savoir ce qu’elle faisait là, ou ce qu’elle ne faisait pas. Alors il termina son verre, lissa sa cravate et se leva à son tour, curieux de voir ce que cette vieille maison leur réservait, curieux de voir ce qui se cachait derrière la confiance de cette jeune sorcière, ce qui la poussait elle, à s’éloigner de ce monde mondain, de la foule, pour s’éloigner avec lui, seule, dans les passages secrets de l’ancienne bâtisse. Oscar savait qu’elle n’avait pas à avoir peur de lui, qu’il était droit dans ses chaussures. Il savait que, s’il pouvait impressionner il n’en restait pas moins lui-même, un homme de principe (parfois discutables, il fallait l’avouer). Un homme bien différent de ses pairs sang-purs.
Il fit le tour des fauteuils et petites tables qui habillaient la pièce et s’approcha de la sorcière, tout en observant son doigt se promener sur la tranche de livres anciens et poussiéreux, visiblement pas sorti de leur étagère depuis longtemps. Un petit rire s’échappa des lèvres du diplomate. Les moldus étaient charmant, au moins. « They are doing their best », tempéra-t-il, une pointe d’ironie dans la voix. Il n’était pas un fan des moldus, lui non plus. Il en était même loin. Et pourtant, il les côtoyait tous les jours. Il négociait avec eux. Il avait embrassé leur technologie et, au fur et à mesure de sa carrière, s’était imprégné de quelques une de leurs habitudes. Il n’en restait pas moins certain de ses opinions et notamment celle qui faisait des moldus des êtres inférieurs à ses yeux. Et puis il y avait cette frustration, de rester cacher, de rester dans l’obscurité d’un monde qui avait bien plus à offrir à la communauté magique. Enfin, il n’allait pas partager ses pensées là avec la sorcière, il en avait déjà trop dit. Elle en avait déjà assez vu. Sa lassitude, sa fatigue. Tout ce qu’il gardait pour lui d’ordinaire. Il ne s’était simplement pas attendu à avoir de la compagnie. Ou tout du moins, pas celle-ci. « After you, Miss Blackthorn » souffla-t-il, jetant un petit coup d’œil à l’escalier de pierre qui montait en colimaçon dans l’épais mur du manoir. « It looks like this house was a very nice playground », commenta-t-il, un regard légèrement brillant. « Are you close to your sinblings, Miss Blackthorn ? » demanda-t-il alors, curieux, innocent. Elle en avait parlé avant, alors il n’avait pas l’impression de dépasser quelques limites que ce soit. Et puis, s’il pouvait en apprendre un peu sur les Blackthorn, qui était-il pour refuser une telle opportunité. « Or were you only close were you were younger? Not that you seem to be very old, that is. » Elle devait avoir quoi ? La vingtaine ? Le quart de siècle, tout au plus ? Surement qu’Ekwensu avait un dossier là-dessus, surement qu’Oscar allait devoir y jeter un coup d’œil. En attendant de pouvoir fouiller dans la paperasse de son aîné, il pouvait toujours tenter d’en savoir plus par lui-même, comme un grand garçon. « And so, what is the secret place ? A dungeon ? A library ? » se renseigna-t-il, alors qu’ils montaient tout deux les marches de pierres. « I hope that’s not a trap.. » souffla-t-il, faussement inquiet, la plaisanterie aux bords des yeux.
Tenue, une cravate en plus !
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