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Stir the eggnog, lift the toddy...
Sam 26 Déc 2020 - 17:19
31·12·2020. Une vitrine chimérique — repoussant moldus et malotrus — exigeait que les clients du célèbre « Nelligan’s ; buvette pour sorciers avertis » bravent d’abord leur propre reflet avant d'êtres conduits devant les tonneaux bavards de la réception, puis encore jusqu’à leur siège pour la durée de quelques heures. « Are we looking for booth or a stool tonight ? » Les petits et grands collets métalliques de la barrique de droite s’étaient resserrés après que Sebastian eut confirmé son désir d’être installé directement au bar, puis les rivets de celle de gauche avaient pris le relais en formant, sur la surface plane de leur sommet, un plan des espaces encore disponibles. « And are you coming alone or are we expecting company ? » Sous le coup de la question, le trentenaire avait simplement relevé la tête en posant sur l’assemblée un regard vaguement inquisitif. Ce balayage visuel s’étant avéré partiellement inconcluant, il avait ensuite posé l’index sur la pointe arrondie d’un ancrage représentant le premier d’un duo de tabourets libres tout au bout du bar ; les mêmes qu’au jour de son anniversaire, quelques années auparavant.
— It’s just me for now.
Le ton employé n’était pas spécialement déçu, le cuistot ayant bien délibérément fait le choix d’être entouré — à défaut d’être accompagné — pour ce passage vers la nouvelle année, qu’importe qu’il puisse s’agir d’inconnus ou d’âmes plus familières. Sans véritablement chercher à fuir la solitude, l’ainé Donovan espérait simplement qu’un heureux vacarme accapare le plus clair de ses pensées, un peu à la façon d’un service en cuisine, d’un brunch aux arômes algériennes ou d’un repas de famille bigarré, négligeant ainsi de faire place à quelques anxiétés latentes toutes liées à son statut d’orphelin. « Please, go ahead and seat yourself, our staff will be with you in a jiff ! » Ce faux-semblant de résilience — couplé bien sûr à la consommation de quelques onces de whiskey — s’avéraient minimalement suffisants pour affronter ce sentiment d’abandon qui disputait étrangement au malaise d’imposer sa présence là où elle n’était pas marqué par les liens du sang.
— I’ll have a glass of... Arrivé à son siège, l’Irlandais n’avait eut besoin que de lever un peu les yeux pour naviguer l’éventail des possibilités éthyliques s’offrant à lui. Your Dalmon 12 years please.
Pour cette raison, il aurait bien apprécié la compagnie de @Mercy Donovan à ses côtés, mais puisque la médicomage était retenue d’office à Sainte-Mangouste pour la nuit, conséquence d’avoir obtenue son congé le soir de Noël, le marmiton avait tout de même opté pour une autre invitation informelle, la seule qu’il puisse encore imaginer être dépourvue de tout jugements ou sentiment de pitié. Son patronus amphibien s’en était donc fait le porteur et bien que conscient que son appel puisse demeurer sans réponse, il lui semblait difficile de ne pas espérer le contraire.
Cela dit, à tout juste une heure du grand décompte, l’ambiance était à la fois légère et électrique et tandis que défilaient les Boozy Butterbeer Punch et autres Holly Jolly Firewhisky sur le grand comptoir de l’établissement, Sebastian appréciait encore de pouvoir profiter des arômes de miel et de fleurs de son breuvage en toute tranquillité.
At least for now.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Jeu 14 Jan 2021 - 22:38
(mood), (tenue) - Seule dans la petite allée donnant sur la porte du cochon à plumes, Zahia profita d'un brouhaha somme toute moins bruyant que celui qui résonnait dans l'enceinte du pub pour souffler un coup. Ses doigts glissèrent dans sa nuque alors qu'elle levait le nez vers le ciel en soupirant, essayant de décontracter la tension dans ses épaules. Yeux fermés, elle apprécia le vent froid lui mordre les joues, glisser sans l'atteindre sur ses jambes et se faufiler dans ses cheveux. Elle resta ainsi un long moment, ignorant résolument les bruits de la cuisine derrière elle.
Elle avait pourtant essayé d'échapper à la soirée de la nouvelle année en prétextant avoir du travail, ne pas avoir envie, être occupée, mais s'était finalement quand même retrouvé très entourée, foule allant d'une tante restée un peu plus longtemps et qui avait très envie de bavarder, d'une mère coordonnant cuisiniers et serveurs d'une main de maître, ou d'étrangers déjà bien éméchés venu passer la nouvelle année dans un endroit chaleureusement bondé. Et seule la plainte de sa mère sur son nouveau serveur incompétent eu raison de la professeure qui accepta de quitter le verre de whisky qu'elle sirotait, seule chez elle, pour venir perdre entre les tables et le bar. Le trait de liner noir avait été étiré un peu plus loin sur ses paupières, soulignant son regard qui ne laissait place à aucune remarque, aucun regard en coin, aucun sourire. Entièrement vêtue de noir, débardeur discrètement entrelacé et glissés dans le taille haute en cuir, Zahia détonnait avec les paillettes et les couleurs, avec les sourires et la légèreté de l'ambiance, mais s'en foutait. Son humeur était égale à sa couleur, et elle avait loin d'avoir les idées claires.
Mais après quatre heures de service, les quelques rituels au goût d'un gin engloutis à la va-vite entre deux plats avec le cuisiner rendaient la fin de soirée bien plus agréable que de découvrir les regards étonnés de quelques uns de ses élèves s'étant aventuré jusqu'au pub, qu'elle se faisait le plaisir de taquiner. Elle avait même fini par accepter de s'asseoir un instant à une grande table (la plus bruyante), bloquée entre un oncle et un cousin qu'elle avait pris soin d'engueuler quand il avait refusé d'aider la maîtresse des lieux à installer les décorations.
Dounia avait fini par lui prendre le carnet des mains, levant un regard désapprobateur sur sa fille quand elle lui avait dit avec un sourire en coin « What ? Now I can't work anymore ? You don't know what you want, do you ? » La réponse néanmoins avait fait fondre son arrogance et son sourire, laissant place à des prunelles plus sombres, un cœur un peu plus fermé, une moue un peu plus désabusée « Don't you have a certain Irish someone to see ? » Exaspérée, Zahia avait levé les yeux aux ciels en soupirant « Seriously, mom. Drop it. » avant d'embrasser sa joue, doigts resserrées sur son épaule « And make the boys work ! Don't you dare miss midnight, you know how dad loves that thing with the countdown. »
Ainsi, elle se retrouvait dans l'allée, levait le nez, constatait les restes de neiges sur les toits et fit l'amer constatation qu'elle n'avait nul part ou aller, personne qui l'attendait. No back up plans, just like you wanted, you and a glass of whiskey. L'horloge dans la cuisine sonnait onze heures quand une lueur bleutée se faufila entre ses jambes, une voix qu'elle reconnaîtrait entre mille s'envolant dans l'air jusqu'à ses oreilles. « I’ll await the arrival of the New Year in front of a pint, in this bar we appreciate, you know which one. I thought perhaps you might like to join me? »
Comment décrire le simple effet de quelques tonalités sur le corps et le cœur ? Zahia avait baissé la tête d'un geste, puis plié les genoux pour s'accroupir juste à temps pour voir disparaître la petite salamandre dans un petit tas de neige. Le sourire était revenu sur ses lèvres sans qu'elle ne s'en rende compte et la chaleur des mots avait repoussé avec aisance le froid qui avait englouti sa bonne humeur. Pourtant, pourtant, un reste d'un goût amer (était-ce le gin?) s'écoulait dans ses veines, jusqu'à calmer son cœur, refuser d'y penser. Les boucles brunes et le regard chaleureux s'évaporèrent de devant ses yeux alors qu'elle retournait à l'intérieur en soupirant. Elle avait ignoré le dernier verre proposé, s'était couverte de son pull, puis sécurisée dans la cape chaude glissant jusqu'à ses mollets.
Incapable de prendre une décision, ses pas la menèrent pourtant jusqu'à la cheminée qui l'envoya directement dans les rues du chemin de traverse. Elle marcha, longtemps, et se laissa guidée par les mouvements de foules, par ses pensées. Se refusa à choisir une décision. La demi-heure s'était largement écoulée quand elle fini par relever le nez. A l'angle de la rue dans laquelle se trouvait brillait d'une lueur faible le blason du Nelligan's. Douce ironie que ses pas n'aient pas écouté ses pensées pour la jeter droit au cœur de l'antre de son geôlier. Après une longue inspiration, la Saouli poussa la porte et laissa sa cape à l'entrée, se laissant guidée par une demoiselle bien plus enjouée qu'elle ne l'était.
Mais tout s'arrêta quand elle posa les yeux sur ce dos si familier.
Les pensées, les doutes, la rancoeur, le passé.
Ses pas la guidèrent jusqu'à s'accouder sur le bar à ses côtés, assez près pour ignorer le tabouret, assez près pour frôler son bras, assez près pour être obligée de reculer un tout petit peu la tête pour ne pas se laisser happée. « That's not a pint, » lança t-elle comme tout bonjour en montrant son verre du menton. Sa main droite se releva pour attirer l'attention de la personne derrière le bar, « Two of whatever he took. » dit-elle avec un sourire avant de retourner la tête vers lui pour l'observer, lire ses traits un peu tirés, ses yeux un peu fatigués, son cœur un peu perturbé.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Ven 22 Jan 2021 - 19:06
Le liquide ambré se réchauffait au même rythme que l’ambiance, le tintement de multiple godets rivalisant toujours plus aux bruyants refrains qui couvraient la plupart des conversations éthyliques avoisinantes. Pourtant, le bourdonnement qui gagnait en force ne troublait guère l’Irlandais, dont le regard sobrement rompu fixait le fond d’un verre, le sien, s’égarant à l'occasion vers l’une ou l’autre des tablettes du bar, là où trônait plusieurs bouteilles aux étiquettes ostensiblement décoratives. Ses iris vagabondaient d’ailleurs sur les contours d’un flacon frappé d’une tête de cerf à douze bois — armoirie bien connue de la distillerie MacKenzie — lorsqu’une promiscuité un peu trop grande avec ce qu’il devinait être l’occupant du siège voisin lui rappela qu’il se trouvait dans un pub, là où les coudoiement fortuits se passaient généralement d’excuses. La norme n’allait toutefois pas empêcher Sebastian de se retourner bien vite, somme toute par réflexe, puis sans doute avec l’intention d’offrir une œillade clémente au nouvel arrivant, qu’importe qu’il puisse empiéter davantage que nécessaire sur l’espace de son siège.
« That's not a pint, »
Le ton eut pour effet de le saisir, puis à la découverte de cette présence attendue, un large sourire acheva d’occulter l’expression générale — jusque-là strictement magnanime — du cuistot. Comme pour confirmer qu’il n’imaginait pas tout bonnement la professeure à ses côtés — la faute bien sûr à quelques vapeurs d’alcool et autres mauvaises réminiscences de sa condition — il profita du fait qu’elle hélait le barman pour laisser couler ses prunelles tout au long de cette silhouette qu’un pantalon de cuir ceinturé épousait à merveille. Le trentenaire eut d’ailleurs bien envie d’enserrer cette taille en annihilant l’interstice pourtant jugé trop restreint quelques instant auparavant, mais plutôt que cela, il imposa un pivot à son tabouret, de sorte à faire face à sa compagnie du moment et mieux partager avec elle le silence qui se substituait aux salutations suppressibles.
— Without good company to make up it's lack of robust flavors, a beer seemed a bit of a dull choice. Et sur les lèvres du chef, un sourire trahissant ce bonheur retrouvé, celui qui dépendait entièrement de ces très petites choses, de ces nuances qui permettent d’entamer une conversation comme si elle n’avait jamais été interrompue, ou alors rien que le temps d’un détour par la salle d’eau. As if they never left. As if they had always been there. Perhaps I’ll have one now. L’enthousiasme du marmiton fut finalement tempéré par l’arrivée des breuvages de la pie, qui se réservait certainement la consommation de chacun d’entre eux, une ambition témoignant potentiellement d’un agacement à noyer ? Baz n’était pas sans ignorer les penchants de la dame pour les liqueurs fortes, mais la perspective qu’il puisse s’agir d’une course plutôt que d’une dégustation l’alarmait un chouia, la faute à un taux d’alcoolémie qui jonglait déjà gaillardement avec les barrages d’une confiance velléitaire.
— I’m not stealing you away from anyone, am I ?
Si près du grand décompte, son palpitant nécessitait une autre forme de réassurance ; est-ce que Zahia avait bien fait le choix de venir le rejoindre lui, ou était-ce plutôt par besoin de fuir un autre désespoir que le changement de décor proposé s’était avéré salutaire ? Sans attendre — ni véritablement chercher — de réponse à cette question, les épaules de l’aîné Donovan s'étaient de nouveau tournées vers le comptoir, quoique de sorte à ce que son torse demeure légèrement incliné sur sa droite, forçant ainsi le contact au lainage crème du bras de la joueuse étoile.
{ Wonder whose arms will hold you good and tight
When it's exactly 12 o'clock, midnight. }
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Lun 1 Fév 2021 - 21:24
{ It's been a while how have you been
I've been well too thanks for askingLet's cut to the chase, we both know what we are feeling
Spark the flame and light the conversation }
Accoudée sur le comptoir, elle sent son regard. Le connaît, de toutes ses années partagées, tantôt sur le même chemin, bien souvent séparés. « Without good company to make up it's lack of robust flavors, a beer seemed a bit of a dull choice. » Son sourcil se relève et le sourire s'étire en coin alors qu'elle l'observe, saisit les nuances de son discours, laisse filer les vérités sur un silence, sur ce bonheur fragile de s'être retrouvés. L'alchimie semble vouloir la jeter droit dans ses bras, s'installer avec aisance sur ce genoux qu'il lui offre et elle s'imagine un instant, agir comme si elle avait vingt ans. « Perhaps I'll have one now. » Les deux verres glissent devant eux en échange de quelques gallions glissés du fond d'une poche de pantalon, moment opportun pour chasser ses pensées, ancrer son corps contre le comptoir, ne pas bouger. Les doigts de la pie se referment sur l'un d'eux pour le faire glisser avec nonchalance contre ceux du cuisinier, un instant savourant le contact électrique de leurs peaux en cherchant son regard, juste pour un moment, juste pour une seconde. C'était comme se débattre à chaque instant, comme se sentir tirailler entre le cœur et la tête, le goût amer du passé et la chaleur rassurante d'un potentiel présent.
« Not right now, mo chara. Slainte.* » L'irlandais roulait sur sa langue avec la force de l'habitude et la maladresse d'une langue qu'elle ne connaissait pas, usant des quelques mots qu'elle avait fini par apprendre à ses côtés, juste assez pour le charrier, juste assez pour l'insulter... and sometimes, just to feel a bit more like home. Son sourire illuminait un court instant son visage en dessinant de fines rides qu'accompagnait un regard en coin avant qu'elle ne porte le liquide à ses lèvres, appréciant la chaleur coulant le long de sa gorge jusqu'à se nicher dans son ventre (et détruire, doucement, le nœud qui la retenait). A ses côtés, elle oubliait la bienséance et ignora délibérément la partie ou elle était censée déguster, apprécier les rondeurs et les parfums qui se mélangeaient sur son palet, juste pour sentir le feu la réchauffer. « I'm not stealing you away from anyone, am I ? »
La question la prit un peu au dépourvu, assez pour qu'elle reste silencieuse un court moment. Le temps de glisser le bout de sa langue sur sa lèvre inférieure, le temps de les pincer ensuite l'une sur l'autre pour ravaler le (trop-pleins de) sarcasme et plutôt chercher la malice. « the Dalmore bottle waiting at home will forgive you... » commenta t-elle finalement en tournant la tête vers lui. « And if we take into account that my dear mother exploited me for four hours at the pub... I'm kinda glad you stole me » Le bruit montant crescendo dans le bar l'obligea à se pencher un peu plus vers son oreille pour terminer sa phrase « What about you ? Why are you alone ? », dernière question en cachant une autre bien plus personnelle where you waiting for me ?* mon ami. Santé.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Mar 23 Fév 2021 - 6:59
Ce contact du verre poli sous ses doigts avait contribué à rétablir l’esquisse d’un sourire détendu sur le visage du trentenaire, l’offrande en elle-même suffisant à réchauffer quelques émotions flottant à la surface de son humeur ; le contact — maladroit — de leur peau éveillait autant de souvenirs que de désirs et tandis que Zahia attaquait avec aplomb son premier verre, le trentenaire s’interrogeait sur le délais écoulé depuis leur dernière étreinte. À quand remontait donc ce dernier courant électrique, cette contiguïté communicative où chacun rechargeait les batteries que d’autres — circonstances, gens, contextes — épuiseraient plus tard ?
{ It's been a while since you and I woke up
We drift in and out, we're up and down on luck }
Peut-être était-ce en raison de ce sursis qu’il lui tardait tant de remiser 2020 au profit d’une nouvelle année, voir, de recommencements ? Entre temps, il avait accueilli l’enthousiasme tout Irlandais de la belle avec une risette, glissant rapidement le verre qu’il tenait — celui déjà à moitié entamé — devant elle ; le serveur ne serait pas de retour avant un moment, occupé à la préparation d’une bonne vingtaine de Very Merry Christmastini pour ce groupe bruyant qui s’échauffait près de l’entrée. Certes, ça n’avait pas le charme d’une libation plus fraîche, mais il craignait que de lui rendre le breuvage tout juste obtenu défère à un refus poli alors qu’il lui importait sur l’instant — et plus encore — de retenir la pie à ses côtés. Du reste, même les miettes d’une eau-de-vie en sa compagnie devait bien rivaliser au travail sous les ordres d’une Dounia toujours plus féroce les soirs de rassemblements festifs.
{I'm asking you to stay}
Il y avait également une sorte de réassurance qui accompagnait cette familiarité entre eux, un sentiment auquel il était impossible de renoncer pour peu que les barrières de leur sobriété cèdent à celles de leur rationalité et tandis que la professeure se perchait confortablement au sommet de son épaule — et dans l’espoir d’atteindre le creux de son oreille — le chef lui, se penchait un peu plus en direction de cette nuque couverte. « What about you ? Why are you alone ? » Quand bien même le ton était affable, la question inspira un tchip à la fois court et sec à Sebastian, qui releva aussitôt la tête, déjà à la recherche de deux prunelles nécessitant d’être sondées. Sans qu’il ne puisse l’expliquer — ébriété oblige — l’interpellation toute simple semblait servir de rappel à cette solitude toute relative qu’il n’avait pas choisi, mais également à cette éventualité où Zahia n'envisageait pas avoir été la seule présence attendue, désirée et espérée dans un tel contexte.
— I guess that would be because yours is the only invite I sent.
À la constatation que sa réponse s’était faite plus expéditive qu’il ne l'aurait souhaité, l’Irlandais eut une inspiration moyennement désemparée, se raccrochant bien vite d’un côté à son verre plein, puis de l’autre, au rebord du lainage qui couvrait tout juste l’abdomen de la première représentante du clan Saouli.
— What I meant to say is.... Comme au premier jour, l’aîné Donovan se sentait investi d’un privilège qu’il lui revenait désormais de ne pas gâcher, sans quoi, les soirées Londoniennes en mal d’invités de renoms ne manquaient certainement pas. It would have been a little awkward to be in the company of Evan or Dhan once we've reached a certain countdown. Tout en demeurant plongé dans le regard de la grande dame du Quidditch, toujours dans l'attente d’une absolution compréhensive — et peut-être d'une forme de consentement — le marmiton avait finalement fait honneur à la liqueur préalablement offerte.
Au même moment, un contenant cristallin chargé de multiples petits feux de Bengale était venu léviter tout juste sous leurs nez en les invitant à se saisir chacun d’un bâtonnet inerte.… 10 more minutes.
{ I'm asking you to wait }
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Sam 27 Fév 2021 - 10:44
(mood) Les yeux de la pie se perdent un instant sur ses traits, sur sa barbe mal rasée, les légères rides au coin de ses lèvres quand il sourit, puis glisse ensuite droit sur ce verre qui racle le comptoir. Et quand bien même le son est avalé par les basses de la musique qui se réveille, elle l'entend. Elle le sent dans son corps, se concentre sur les rien qui organisent leur tout, sur les détails pour ne pas fondre sous son regard, sous la proximité qu'elle à instauré, sur le jeu qui reprend exactement là ou ils l'avaient laissé.
Avant les cœurs brisés, avant les au revoir amer et l'idée qu'une autre puisse se délecter de son irlandais. Avant les larmes piquantes sur ses joues et son regard triste quand ils se croisaient. ((dix minutes)) Tension monte et s'installe divinement quand il se recule directement, sa voix, seul son important dans le brouhaha ambiant, qui pique légèrement « I guess that would be because yours is the only invite I sent. » Les regards se cherchent et se perdent, dans les non-dits évidents.
Ils savent tous deux exactement ce qu'ils font. Le sourire léger de la pie dévore ses lèvres qu'elle cache sous une gorgée d'ambre qui coule sur son palet (réchauffe sa gorge, attaque son bas ventre comme il y dépose les sentiments ravivés à la base de leur relation : désir, souffle chaud, décalé). « What I meant so say is... It would have been a little akward to be in the company of Evan or Dhan once we've reached a certain countdown. »
Les yeux de Zahia s'éclairent d'une malice qu'il connaît bien, joutes habituelles sous les demi-vérité. Elle répond pourtant sur le même ton, incapable de briser le lien puissant de ses prunelles volant jusqu'aux siennes. « Oh- So it wouldn't be akward having me, your friend, for that occasion ? » Et si ses paroles installait une distance ironique, elle brûlait, il le savait. Sans quitter son interlocuteur du regard, l'algérienne avait levé les doigts pour s'emparer d'un petit bâton, laissant retomber sa main sur le comptoir, ses doigts le faisant rouler d'un bout à l'autre de ses phalanges avec lenteur.
Les basses glissaient dans ses oreilles, s’immisçaient dans son cœur qui battait plus fort, coulaient dans ses veines avec l'envie d'aller danser. Elle se souvenait de leurs rencontres au fil des années, se surprit à se demander si ils avaient seulement un jour arrêter. Arrêter d'être connectés, arrêter de se chercher dans les foules, arrêter de s'attirer. Un bombardement de couleur et de cri de victoires la fit sursauter, cassant (at last) le contact de leurs regards, obligeant Zahia à tourner la tête vers cette immense table qui avait lancé les festivités. Son sourire se fit plus large et plus enfantin alors qu'elle observait l'immense dragon voler sous le plafond bas du bar et forcer son passage entre eux, les obligeant à reculer, crachant des myriades de petites étincelles colorées.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Ven 19 Mar 2021 - 6:52
Un peu comme on posait un pied au sol pour éviter de céder aux vertiges d’un plafond tournoyant, le chef avait fait le choix de s’ancrer au regard de Zahia, laissant ainsi un état d’ébriété — de plus en plus prononcé — effacer les dernières traces de cet autre décor aussi mouvant qu'accessoire ; derrière eux, le plancher du bar évacuait graduellement ses tables, les métamorphosant une à une en dizaine de petits feux follets et autres panneaux lévitants.
Immobile, Sebastian serrait les lèvres, voyait s’agiter différents visages, mais se gardait tout de même consciencieusement d’ouvrir la bouche ; quand on contient un souffle court, qu’on laisse filer les secondes entre questions et puis réponses, qu’on sacrifie un sourire expansif à une concentration tout visuelle, alors c’est que les paroles n’ont plus vraiment d’importance. À distance — et à portée — de pupilles, les deux compères se retrouvaient au croisement de leurs pensées respectives, de celles qui portaient leurs aveux contraires, cousus à la fois d’indépendance traumatique et d’attachement inévitable.
« Oh- So it wouldn't be awkward having me, your friend, for that occasion ? »
La cinglante réplique eut le mérite d’arracher à l’Irlandais un éclat de rire complice, puis encore quelque chose qui s’apparentait à une grimace délictueuse ; décidément, les mots ne le serviraient plus. Abandonnant toute prise sur le chandail de la belle, le marmiton s’empara à son tour d’un petit bâtonnet, un dispositif qui n’avait rien de bien magique, mais qui l’avait néanmoins longtemps fasciné dans sa jeunesse, avant que la magie ne lui soit relevé, bien avant qu’il n'apprenne qu’il lui serait donné un jour de pouvoir la façonner. Puis l’ivresse — adjointe à quelques relents éthyliquement nostalgiques — le conduit momentanément à la réalisation que, tout comme la flamme émise par le feu de Bengale, certaines choses étaient condamnées à connaître une fin et que peut-être, cette fatalité n’en rendait pas le spectacle moins appréciable ? Pour toute réponse à cette énigme spéculative, une réjouissante pétarade se présenta au duo sous la forme d’un dragonesque enchantement, celui-ci forçant immédiatement son passage entre les corps — les leurs, puis ceux de leur voisinage immédiat — en y creusant un long interstice lumineux, provoquant du même fait l’ignition d’une poignée de ces petites tiges festives préalablement distribuées. Ainsi, puisque aucun souffle ne pouvait en freiner l’incandescente ardeur, il ne restait plus qu’à profiter des éclats pyrotechnique, à céder à la fascination, à replonger dans cet émerveillement qui tendait la main… ou peut-être une aile.
Le sourire de Zahia s’était habillé de fines saillies plus enfantines — qu’on devinait miroirs sur le visage de Sebastian — et l'étincelant silence demeurait, laissant à l’esprit embrumé du cuistot la maigre certitude que d’entre toutes les compagnies possibles, l’Algérienne était bien plus qu’une béquille à la dipsomanie ; elle était un phare et en dépit de son rejet des étiquettes engageantes { [...] your friend [...] } il refuserait toujours de se plier à la perspective d’une finalité entre eux.
D’un trait, il avala donc ce qui restait de whisky dans son verre, puis il le redéposa — aussi bruyamment que négligemment — sur le comptoir de bois vernis. De sa main libérée, il subtilisa ensuite le feu d’artifice miniature qui dansait encore entre les doigts de la professeur de vol afin d’en replanter l’extrémité inerte tout au fond du récipient vide, le tout en prenant bien soin d’y adjoindre son propre dispositif à moitié entamé.
— C’mon. souffla t-il en glissant sa paume dans celle de la joueuse étoile, l’entrainant déjà vers ce plancher de danse improvisé que plusieurs paires de chaussures malmenaient gaillardement.
Non, les mots ne le serviraient pas — du moins plus ce soir — et il savait que ceux de la pie seraient éternellement plus tranchants et adroits que les siens de toute façon ; plus que sa relative sobriété, son caractère guerrier lui garantissait les honneurs d’hypothétiques joutes verbales, always, alors il s’en remettrait à un autre langage ; celui des corps. Après quelques bousculades obligées sur fond de rythmes alanguis et entraînants, un habile volte-face du chef insuffla juste assez d’élan au mouvement de Zahia pour que leurs bustes se pressent l’un contre l’autre, dans un équilibre bienvenu puisque la transition vers la station verticale s’était avéré un peu plus complexe que prévu pour le Donovan. Toutefois, avec une main fermement appuyée au creux du dos de sa partenaire — là où l’épiderme rencontrait le cuir — et un bras posé autour de ses épaules couvertes, l’Irlandais était prêt à adopter les mouvements bigarrés d’un public qui l’était tout autant, au moins pour quelques secondes encore, le temps que cette traversée de l’autre côté de calendrier soit effectué en parfaite contiguïté à cette autre âme affectionnée ; and it will be better tomorrow.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Sam 5 Juin 2021 - 10:55
► La lueur enfantine illuminant son visage était rare. Zahia n'était plus une enfant depuis si longtemps. Les temps où elle se laissait aller à l'amusement étaient précieux, elle qui ne s'autorisait jamais totalement à se laisser aller. Et le sourire de Sebastian, qui observait encore le dragon circuler, était tout aussi précieux à observer. Lui aussi, avait été un adulte avant d'avoir eu le droit de profiter de son enfance. Ils avaient grandi vite, aînés responsables d'une fratrie, trouvant en l'autre une âme qui comprenait d'autant plus le besoin de parfois, s'oublier. Dans sa vie d'adulte, presque tous les moments où elle s'était autorisée à mettre de côté ses responsabilités s'étaient terminés dans les bras de l'irlandais. Les danses volés dans les bar bondés, loin sur les terres latines, la complicité le temps d'un café, ignorant le brouhaha dans les cuisines de l'auberge ou encore les joutes taquines et appréciées sur le terrain de quidditch, qui lui faisait oublier, pour un instant, les responsabilités. Il avait été là, dans ses souvenirs, présence discrète et ô combien précieuse, depuis tant d'années.
Dans ces moments, elle oubliait qu'elle avait presque quarante ans. Dans ces moments, seuls comptaient les vibrations rassurantes d'un éclat de rire et les étoiles dansant dans les regards des âmes-enfants. Dans ces moments, rien n'était plus doux qu'un contact. Rien de rien, à priori, si ce n'était les dizaines d'années qui s'étaient ancrées dans leurs cœurs, rien si ce n'est l'électricité chatouillant l’entièreté de leurs corps quand enfin leurs peaux se rencontrent à nouveau, se cherchent, se trouvent, s'emmêlent quand il glisse ses doigts sur sa paume, vole le feu d'artifice, impose à la pie un frisson, already craving his touch.
Avant qu'elle ne quitte entièrement son siège, Zahia s'était assurée de vider son verre, l'abandonnant près de celui du cuisinier, tout en mettant un tout petit peu plus de force sur les doigts de Sebastian, pour ne pas le laisser aller sans elle. Elle s'était laissée tirée en souriant, se laissait envahir par ses sentiments, n'était pas surprise de la facilité avec laquelle il s'étaient retrouvés (jamais réellement quittés).
Sa longue chevelure vola derrière elle alors qu'elle éclatait de rire en sentant avec force le poids de Sebastian contre elle, reconnaissant parfaitement l'effet désinhibiteur de l'alcool couler dans ses veines, éclairer ses yeux, lui donner le courage d’exécuter les gestes qu'ils s'étaient longtemps refusés. Elle avait inspiré, longuement, avait retenu son souffle en sentant ses doigts sur le centimètre de peau dans son dos, se laissait aller à reconnaître les effluves de son parfum perdu dans les notes plus amer de la chaleur des corps, avait glissés ses deux mains d'abord le long de ses côtes avant d'aller se loger dans son dos, y sentir ses muscles, s'accrocher au tissu. Elle avait fait en sorte qu'ils tiennent debout, avait instaurée un balancier léger, mais qu'importait de danser quand elle était enfin enfermée dans la cage de ses bras, de son plein gré. Zahia avait relevé la tête, enivrée de sentir son souffle si près du siens, ses lèvres à une distance si courte qu'elle pourrait le manger.
Mais un regard derrière lui suffisait à lui indiquer qu'elle le ferait (les feraient) patienter encore un peu. Quelques minutes. Cinq minutes. Un rien et une éternité si elle écoutait le feu vibrant dans ses tripes et la soif de leurs regards qui se cherchent, les sourires qui s'étirent sans gêne, avec la douce impression d'être de retour à la maison.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Lun 12 Juil 2021 - 17:47
{ 10 ► }
Tout en se dérobant doucement à son regard — et au poids d’envies que celui-ci ne dissimulait même plus — la professeur s’était nichée un peu plus confortablement contre le torse du cuisinier, qui n’avait eu d’autre choix que de relever un peu le menton afin d’agrandir l’interstice qu'offrait un cou sans doute aussi mal rasé que ne l’étaient ses joues. Il avait fermé les yeux un moment avant de prendre appui à son tour contre le front de la belle, parce que l’équilibre l’exigeait, mais davantage parce que le décompte fraîchement entamé menaçait de lui arracher rapidement cette somptuosité familière qui lui avait déjà cruellement manqué et qu’il ne savait pas — ou n’osait pas — réclamer autrement.
9 seconds won't do.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Lun 12 Juil 2021 - 18:10
{ 09 }
L'étau délicieux de ses bras s'était refermé avec force contre elle, avec un tel naturel que rien n'aurait pu se passer autrement. Elle l'avait copié, avait accroché ses doigts sur son pull (à défaut de sa peau), elle avait fermé les yeux, s'était délectée du contre poids, du balancier léger, des basses forçant sa cage thoracique à s'étirer encore un peu plus fort que les pulsations du feu des âmes-cœurs retrouvés. Nichée dans son cou, elle se noyait dans son parfum, leur refusait à tout deux la tentation du toucher électrique de ses lèvres sur sa peau, soufflant de son désir toutes leurs peurs les plus amers.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Lun 12 Juil 2021 - 19:05
{ 8 ► }
Plus les secondes s’écoulaient et plus une urgence fugace, voir, une jalousie arbitraire gagnait le coeur du chef ; la foule bousculait tout, rythme, atmosphère et corps, les obligeant à céder au mouvement général, à abandonner le rempart tranquille de leur intimité retrouvée. Au-dessus de leur tête, nombre de sortilèges éclataient à l’unisson, dévoilant tantôt un nouveau chiffre, tantôt de simples pétarades multicolores destinées à galvaniser sorciers et autres créatures rassemblés pour le passage à la prochaine année. Puisque les prunelles du Donovan s’étaient ouvertes en premier sur ce plafond baigné d’un nouvel éclairage, il avait aussitôt glissé un index adroit tout au long de la mâchoire de la pie, pour mieux retrouver ce souffle passionnément spasmodique, le temps au moins d’écouler une question qui se devait d’appartenir à 2020.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Lun 12 Juil 2021 - 19:36
{ 07 ► }
Les coups de cœur contre sa cage thoracique l'enivre, sa peau frissonne, la tension l'aveugle plus que les myriades de couleurs. Quel délice, quel supplice, de l'avoir là, si près, et s'obliger à ne pas y toucher. Sa peau prend feu là ou l'index coule, les corps s'attirent encore plus près, s'écrasent, expirent. Et le voilà de retour, cet ancrage familier de son regard dans le sien, de leurs yeux qui se crient les mots qu'ils n'ont pas besoin de prononcer. (you're mine) Elle sourit, galvanisée par les caresses, son regard brûle et ses mains glissent le long de ses hanches, remontent sur son torse, s'accrochent sans douceur au coton pour mieux l'attirer encore plus près, continue son chemin jusqu'à son cou, sa nuque, s'attache à ses cheveux courts. Elle refuse de s'en écarter, refuse de le laisser filer, nez contre nez et lèvres à deux doigts d'êtres touchées.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Lun 12 Juil 2021 - 20:01
{ 6 ► }
Difficile de ne pas se laisser gagner par le lot de frissons qui dansaient sur son échine — ramollie déjà par quelques excès éthyliques — alors que la pulpe des doigts de Zahia se frayait un chemin jusqu’à sa nuque, jusqu'à venir s’y suspendre en s’accrochant à sa physionomie toute entière. Offrant inconsciemment un contrepoids à ce mouvement vertical, les paumes du trentenaire étaient descendues sur les hanches de la joueuse, puis l’une d’elle s’était glissée à la commissure de ce pantalon de cuir — presque trop parfaitement soudé aux formes qu’il épousait — avant que sa jumelle ne l’imite à son tour. Avec effort, il avait évité de synchroniser son souffle à celui de l’Algérienne, résistant à cet appel de la façon la plus physique possible, soit en expirant longuement chaque fois qu’un millimètre de distance était retranché de l’interstice les séparant.
— So, Saouli...
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Lun 12 Juil 2021 - 20:16
{ 05 ► }
Les doigts de Sebastian traçait une route de feu sur le corps de la Saouli alors qu'elle s'accrochait à ses prunelles, voyant la malice se peindre dans son regard avant qu'il n'ouvre la bouche. Ses doigts jouaient avec la naissance de ses cheveux alors qu'il soufflait « So, Saouli... » L'idée même d'une conversation à cet instant bloqua la respiration de la pie, relevant un sourcil alors qu'elle reculait d'un demi-centimètre (not too far) pour mieux l'observer, pour mieux lui répondre « Don't fuck this up, Donovan... », la malice de son regard calmant le tranchant de ses mots, alors qu'elle se refusait à imaginer rater le moment si enivrant de leur énième premier baiser. (because everytime she came back, they felt love and lust all over again).
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Lun 12 Juil 2021 - 20:43
{ 4 ► }
Le faux recul avait été — du moins initialement — accueilli comme d’un répit à cette tension que même le pire des couteaux mal affûté serait pourtant parvenu à découper. « Don't fuck this up, Donovan... » L’oscillation légère dans l’expression de Zahia ne se reflétant pas tout à fait dans la dureté de sa menace, le chef n’avait eu d’autre choix que de céder à la légèreté d’un rire franc ; bon Dieu qu’il aimait cette authenticité féroce chez-elle, cette énergie avec laquelle elle parvenait à céder et à résister à la fragilité tout à la fois. Avec un sourire bien peu mystérieux — et surtout muet — le cuistot s’était alors saisi du visage de la belle en roulant doucement un pouce rugueux au long de sa joue collante, puis il s’était penché de nouveau sur une oreille maintenant libéré d’une longue mèche de cheveux ébène ; il imposait ainsi un écran rassurant entre eux, le tapage des feux d’artifices et le cahut combiné des cris disparates de la foule.
He would not spoil anything ; neither the moment, nor the following.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Mar 13 Juil 2021 - 17:02
{ 03 ► }
Le rire du cuisinier résonnait dans son crâne, chauffait son bas ventre, soufflait un air apaisé et heureux sur le visage de la pie, qui crochetait ses doigts sur la base de sa nuque, refusant, malgré son initial recul, qu'il ne la quitte plus que de raison. Et quel supplice, que de sentir ses mains glisser sur sa peau et son souffle dévier vers sa joue, s'immiscer en elle en faisant frissonner son oreille. Le brouhaha environnant n'était rien comparé à la délicieuse attente brouillant son corps, d'entendre sa voix et de sentir ses lèvres, de le retrouver comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Inconsciemment, Zahia s'était collée un peu plus à lui et avait penché la tête sur le côté, s'offrant entièrement à l'Irlandais.
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Mer 14 Juil 2021 - 8:47
{ 2 seconds to spare... ► }
Cédant à cet appel tant magnétique que corporel, puis comme pour suivre les effluves de santal qui l’y conduisait, le visage du cuisinier s’était rapproché encore un peu, ou était-ce plutôt l’épiderme chaud et basané de Zahia qui était venu se coller complètement à sa joue râpeuse? Le contact électrique coûtait à Sebastian ce que les relents d’une longue soirée de consommation lui autorisaient encore ; des miettes de concentration. Le désir rongeait quant à lui des syllabes pourtant déjà toutes alignées, une fraction de seconde plus tôt...
— ... ready to kiss this year good bye ?
La pointe du nez couverte d’éphélides de l’Irlandais s'était glissée tout au haut des pommettes coupantes de la belle pour finalement s'arrêter au croisement de leurs prunelles ; plus qu'une seconde au compteur.
{ Are you coming with me ? }
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Re: Stir the eggnog, lift the toddy...
Sam 16 Oct 2021 - 12:56
( right on time )
« ready to kiss this year good bye ? » Les souvenirs s'affolèrent dans l'écrin de son crâne, galvanisant la douleur des derniers mois dans des pointes acérées sur son cœur. Elle avait tant souffert, que l'idée de tout laisser derrière elle lui paraissait plus qu'une nécessité. Là, contre lui, là dans ses bras, elle sentait tourner le vent dans leurs cœurs. Là, en ouvrant les yeux, prunelles accrochées aux siennes, elle fut surprise de se dire « I hope it was the last one without you. »
En toute réponse, son sourire éclaira le visage d'habitude si strict, de douceur. Apaisée par l'idée même d'un avenir meilleur, bercée par le brouhaha joyeux du pub et la dernière seconde qui s'écoule entre eux, Zahia laisse ses doigts glisser sur cette peau qui lui à tant manquer, et relève juste ce qu'il faut le nez pour pouvoir l'embrasser.
Le feu dans sa poitrine s'étire jusque dans son ventre alors que ses doigts glissent sur les joues mal rasées de son cuisinier. Là, entre la foule, les secondes s'étirent et les lèvres se retrouvent, les baisers s'éternisent, les souffles inspirent et expirent, apaisés de s'être retrouvés. Une, deux, trois ou dix secondes s'envolent et la pie refuse d'ouvrir les yeux, de faire face au monde qui continue de tourner autour d'eux. Front contre front, elle souffle simplement « May this year be the one where we can finally be together. »
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