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C'est l'amer qui fait apprécier le sucré...
Dim 14 Fév 2021 - 8:14
Sensible aux pulsations chétives du cadran de sa montre — reposant comme toujours sur la table de chevet à ses côtés — Sebastian avait ouvert les yeux sur un plafond couvert de trainées lumineuses et ce, en dépit de l’heure extrêmement hâtive. Dans un geste qu’il espérait délicat, le cuisinier avait d'abord replié le bras qu’il gardait allongé sous la nuque de @Zahia Saouli, essuyant aussitôt quelques grognements mécontents de la part de l’endormie, qui se dégagea de son flanc pour mieux lui tourner le dos. Il lui avait ensuite fallu l'exhalation d'un souffle plus profond pour achever de se relever complètement, le laissant à maudire intérieurement les dégâts causés par l’excès de mégalomanie d’Evan, deux jours plus tôt, ceux-ci l’obligeant à sacrifier un dimanche de repos — et une tendre compagnie — au profit d’un rattrapage culinaire impossible à ignorer.
Contournant le lit en entier, l’Irlandais espérait se pencher sur l’occupante restante afin de lui coller un baiser précipité sur le front, mais rapidement, la professeure avait érigé un pan complet de literie par-delà sa chevelure de jais, lui bloquant ainsi la route tout en exprimant — affectueusement ? — un désaccord évident pour le programme du jour, pourtant discuté la veille. Sans insister, le Donovan fila donc simplement à la salle d’eau pour une bonne douche, puis fut heureux d’en ressortir pour découvrir que l’aînée Saouli avait — sans doute temporairement — abandonné sa forteresse moelleuse et fait préparé une pleine cafetière d’or noir. Quelques mots affectueux furent donc échangés contre autant de gorgées brûlantes avant que le trentenaire ne s’engage formellement sur le chemin des cuisines, profitant du trajet pour réviser mentalement la liste des préparations à faire avant le service du midi.
Dans cette course contre la montre entièrement attribuable à son ancien compagnon de vol des Redcapes, le marmiton pouvait heureusement compter sur une paire de mains — voir de bras entiers — supplémentaire, la présence d’Elio lui étant garantie dès l’aube à chaque week-end. L’ancien médicomage pourrait ainsi superviser les équipes dédiés à la confection des produits de boulangerie hebdomadaires tandis que le chef lui-même se pencherait sur les listes de denrées à (re)commander, suivant que le tremblement des fondations du château avait hélas fait se renverser plusieurs contenants, cruchons, conserves et autres récipients d’ingrédients essentiels et désormais gâchés. La veille, Baz s’était surtout consacré à la question d’une reconversion pour tout ce chocolat initialement dédié aux friandises de St-Valentin, celui-ci s'étant figé en cours de tempérage après que l'ensemble des fours furent éteints pour prévenir l’éclosion d’un incendie.
Après un court passage à son bureau, le cuistot fit le choix d’un tablier rouge à nouer au cou puis à la taille, là où s'ajoutèrent bientôt un linge immaculé et un calepin replié. Comme de coutume, il invita l’aîné Cooper à le rejoindre près de l’âtre central afin de permettre aux deux hommes de partager ensemble un espresso bien court, le temps au moins de discuter de l’organisation de leur besogne pour les prochaines heures.
Peut-être était-ce en raison des flammes — dont l’éclat disputait encore à une pénombre toute relative — mais pour la première fois, les traits du jeune homme lui apparurent comme harassés, quelques sillons plus sombres creusant l’espace sous ses paupières.
— Mal dormi ? questionna instinctivement le cuisinier, guettant d’un oeil distrait le percolateur bleuté qui flottait devant eux. I mean, not that I want to meddle in things that don't concern me, but I've seen you in better shape.
Le ton s'était fait plus concerné que simplement accusateur, l’ancien lion ayant relevé un certain désordre dans la chevelure de son assistant, puis encore quelques rougeurs au coin de ses yeux ; restait à déterminer si la/les cause(s) de cette carence énergétique s’étaient d’abord avérées êtres positives ou bien strictement négatives.
- Elio CooperMODO - Dr. Mc Dreamy
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Re: C'est l'amer qui fait apprécier le sucré...
Ven 19 Fév 2021 - 21:34
Cela faisait plusieurs nuits qu’Elio dormait mal, voir très mal. Mais la nuit dernière fut très rude. Cauchemar sur cauchemar, et quand il ne dormait pas, son esprit continuait à le tourmenter. Et pourquoi ? Parce que c’était le 14 février. Non, il n’avait pas une phobie de la St-Valentin. Il s’agissait du jour du décès de Célenne. Pourtant cela faisait deux ans maintenant. Pourquoi est ce que cela était encore si difficile ? Il était suivi psychomagiquement, cela ne servait-il à rien ? Pourquoi être en thérapie, si c’était pour continuer à souffrir ainsi ? Où était les effets bénéfiques ?
Son réveil sonna, mais il était déjà réveillé. Il s’était levé, machinalement, et s’était dirigé vers la salle de bain. Il se sentait vide. Comment est ce qu’il était arrivé à sortir du lit ? Certainement parce qu’une personne comptait sur lui. Il ne souhaitait pas décevoir @Sebastian Donovan , pour qui, il avait un grand respect. Cette activité professionnelle lui avait permis de remettre les pieds à Hung, d’avoir un point d’ancrage. Il savait que tous les week end, il retrouvait les cuisines de la faculté. Cela lui donnait de nouveau un repère. Même si cela paraissait insignifiant pour beaucoup, pour Elio c’était énorme.
Alors oui, il avait réussi à se tirer du lit, lui qui aurait sinon passé la journée entière sous sa couette.
Il resta un moment sous la douche, les pensées sombres. L’eau qui ruisselait sur son corps se mêla à ses larmes. Non il ne fallait pas qu’il flanche. Alors pour éviter de ressasser, il se prépara rapidement. Sans bruit il quitta l’appartement pour rejoindre l’obscurité extérieure. Le jour se levait à peine et il eut une pensée pour tous ceux qui allaient fêter la St Valentin. Au moins il n’avait plus de rancœur contre ces amoureux qui allaient vivre ce jour ensemble, alors que cette date lui avait enlevé sa fiancée.
Il marcha d’un bon pas vers la faculté. Ce n’était pas loin de son appartement et marcher dans le froid lui faisait du bien. Cela lui rafraîchissait ses yeux rougis par le manque de sommeil et les larmes.
Il arriva dans les cuisines par l’entrée de service. Le chef cuisto était déjà présent, comme à son habitude. A cette heure-ci c’était encore bien calme. Ils avaient ainsi le temps de boire un café avant l’activité foisonnante.
La mauvaise mine d’Elio ne passa pas inaperçue. L’aîné des Cooper allait feindre que tout allait bien, mais à quoi bon ? Jusqu’ici les deux hommes avaient une relation de confiance et de franchise, alors autant continuer sur cette voie.
-Really ? Do I look that bad ?
L’odeur du café réveilla ses papilles. Il était parti sans prendre son petit déjeuner, ce qui ne lui ressemblait pas.
-It’s just…
Il ne souhaitait pas non plus embêter son chef supérieur avec son histoire.
-I had a really bad night. I slept not so well…
Qu’allait-il penser de cette phrase ? Cela pouvait sous entendre beaucoup de choses. Il ne voulait pas passer pour un fêtard irresponsable.
La cafetière servie deux tasses de café. Elio prit la sienne et attendit un peu avant d’y tremper ses lèvres car il ne souhaitait pas se brûler.
Oh et puis zut, il avait le droit de savoir pourquoi son commis était dans un tel état.
-To be honest, my fiancee passed away two years ago. It was February 14th 2019.
Voilà il avait l’explication. Il ne savait comment il allait réagir. Est ce qu’il allait le renvoyer chez lui ? Il ne le souhaitait pas. Il lui fallait une activité pour ne pas sombrer.
Son réveil sonna, mais il était déjà réveillé. Il s’était levé, machinalement, et s’était dirigé vers la salle de bain. Il se sentait vide. Comment est ce qu’il était arrivé à sortir du lit ? Certainement parce qu’une personne comptait sur lui. Il ne souhaitait pas décevoir @Sebastian Donovan , pour qui, il avait un grand respect. Cette activité professionnelle lui avait permis de remettre les pieds à Hung, d’avoir un point d’ancrage. Il savait que tous les week end, il retrouvait les cuisines de la faculté. Cela lui donnait de nouveau un repère. Même si cela paraissait insignifiant pour beaucoup, pour Elio c’était énorme.
Alors oui, il avait réussi à se tirer du lit, lui qui aurait sinon passé la journée entière sous sa couette.
Il resta un moment sous la douche, les pensées sombres. L’eau qui ruisselait sur son corps se mêla à ses larmes. Non il ne fallait pas qu’il flanche. Alors pour éviter de ressasser, il se prépara rapidement. Sans bruit il quitta l’appartement pour rejoindre l’obscurité extérieure. Le jour se levait à peine et il eut une pensée pour tous ceux qui allaient fêter la St Valentin. Au moins il n’avait plus de rancœur contre ces amoureux qui allaient vivre ce jour ensemble, alors que cette date lui avait enlevé sa fiancée.
Il marcha d’un bon pas vers la faculté. Ce n’était pas loin de son appartement et marcher dans le froid lui faisait du bien. Cela lui rafraîchissait ses yeux rougis par le manque de sommeil et les larmes.
Il arriva dans les cuisines par l’entrée de service. Le chef cuisto était déjà présent, comme à son habitude. A cette heure-ci c’était encore bien calme. Ils avaient ainsi le temps de boire un café avant l’activité foisonnante.
La mauvaise mine d’Elio ne passa pas inaperçue. L’aîné des Cooper allait feindre que tout allait bien, mais à quoi bon ? Jusqu’ici les deux hommes avaient une relation de confiance et de franchise, alors autant continuer sur cette voie.
-Really ? Do I look that bad ?
L’odeur du café réveilla ses papilles. Il était parti sans prendre son petit déjeuner, ce qui ne lui ressemblait pas.
-It’s just…
Il ne souhaitait pas non plus embêter son chef supérieur avec son histoire.
-I had a really bad night. I slept not so well…
Qu’allait-il penser de cette phrase ? Cela pouvait sous entendre beaucoup de choses. Il ne voulait pas passer pour un fêtard irresponsable.
La cafetière servie deux tasses de café. Elio prit la sienne et attendit un peu avant d’y tremper ses lèvres car il ne souhaitait pas se brûler.
Oh et puis zut, il avait le droit de savoir pourquoi son commis était dans un tel état.
-To be honest, my fiancee passed away two years ago. It was February 14th 2019.
Voilà il avait l’explication. Il ne savait comment il allait réagir. Est ce qu’il allait le renvoyer chez lui ? Il ne le souhaitait pas. Il lui fallait une activité pour ne pas sombrer.
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Re: C'est l'amer qui fait apprécier le sucré...
Sam 20 Mar 2021 - 18:35
- Really ? Do I look that bad ?
Sebastian avait confirmé — en haussant sobrement les sourcils — que l’écart au maintien et à l’énergie de l’aîné Cooper était effectivement notable ; pas assez pour douter qu’il puisse tenir et manier quelconque ustensiles tranchants, mais encore assez pour qu’une sympathie toute élémentaire requiert qu’on s’en informe. Ainsi, avant qu’Elio ne puisse ouvrir la bouche pour s’engager sur la voie d’une explication, une illustre paire d'oreilles s’éleva sur l’horizon du comptoir de marbre en extirpant deux tasses de porcelaine d'une blancheur immaculée.
- I had a really bad night. I slept not so well…
Puisque la relation des deux hommes n’en était pas exactement au stade des confidences extra-professionnelles, le chef n’entendait pas creuser trop profondément la question à savoir laquelle d’une compagnie délicieuse ou d’un très mauvais voisinage était imputable pour cette carence aux heures tranquilles. Cela dit, tandis que Polby s’appliquait à remplir efficacement les tasses de ses supérieurs hiérarchiques, l’Irlandais contemplait l’idée d’offrir à son diligent commis une matinée de congé aux frais de l’institution ; son engagement depuis l’automne méritait bien cela.
- To be honest, my fiancee passed away two years ago. It was February 14th 2019.
La paume du cuistot venait tout juste d’entrer en contact avec la paroi chauffée de son breuvage matinal lorsque le médicomage reconverti se livra à cette confidence aussi sensible qu’inattendue, le laissant interdit un court instant. Ne se sentant pas tout à fait prêt à soutenir le regard du sorcier endeuillé, le trentenaire avait d’abord cherché un appui à la surface de travail qui les séparait, puis il s’était momentanément tourné vers Polby, dont les longues esgourdes s’étaient rabattues à l’unisson.
— I’m very sorry. Baz était bien conscient qu’il n’y avait — et qu’il n’y aurait — sans doute jamais de mots qui suffisent à radier les stigmates de tels souvenirs ; tout au mieux pouvait-on provisoirement les adoucir ? I didn’t know about the date. ajouta-t-il d’un ton qu’il souhaitait à la fois honnête et empathique, regrettant d’avoir involontairement alimenté le spectre de sentiments difficiles de si bon matin.
{ And of all people, he should have known better. }
Délaissant son café, le Donovan inspira profondément, laissant par conséquent un silence soupesé s’immiscer dans leur échange.
— Well, it's okay if you rather keep busy, I would get that. Sans pouvoir dire que les fins détails lui étaient connus, son interlocuteur savait au moins que l’expérience du deuil lui était familière, ainsi l’obligation d’expliciter quelques mécanismes d’adaptation était bien superflu. But I would also understand very well if you prefer to be elsewhere today.
Par respect pour l’inconnu, la mention d’un paysage familier, voir celle d’un simple cimetière de campagne avait été escamoté de la proposition ; une torréfaction de qualité allait devoir suffir. Une retenue semblable n’existant point chez le petit serviteur officiant en second aux cuisines, ce dernier grimpa aussitôt de toute sa hauteur sur la surface de travail, repoussant crème et sucre au passage jusqu'à se glisser, bien droit, sous le pif d’Elio.
— Polby peut même emmener le maître Cooper s’il le souhaite. Le maître n’a qu’à dire à Polby où est-ce qu’il souhaite aller ! lança alors le guilleret sous-chef, le percolateur vide toujours tenu bien fermement entre ses deux petites mains, guettant la réaction du sorcier à qui il venait d’offrir ses services, mais aussi celle du maître qu’il avait choisi bien des années auparavant.
- Elio CooperMODO - Dr. Mc Dreamy
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Re: C'est l'amer qui fait apprécier le sucré...
Mar 23 Mar 2021 - 20:44
Il avait bien conscience d’avoir jeté un froid en avouant la funeste date d’anniversaire. Mais Elio souhaitait être franc avec son supérieur, comme cela avait été le cas jusqu’ici. Il n’attendait pas grand-chose de sa part, juste le fait de prendre en compte qu’il ne serait pas à cent pour cent aujourd’hui. @Sebastian Donovan à sa façon exprima ses doléances. Évidemment qu’il ne savait pas pour cette date, comment aurait-il su ? C’était certainement le genre de phrase que l’on disait dans cette situation lorsque l’on ne savait pas quoi dire. Et Elio ne lui en voulait pas du tout pour ça.
L’homme qui se tenait face au commis de cuisine, réagit alors avec compassion et compréhension. Il avait bien fait de jouer la franchise avec lui. Cela confortait l’opinion qu’il avait de son supérieur, à savoir un homme bon.
Mais est ce qu’Elio souhaitait être ailleurs ? Il n’avait pas vraiment envie de rester dans son appartement. Même s’il aimait plus que tout son frère, cette date lui rappelait aussi tout ce qu’il lui avait fait subir et il ne souhaitait pas être un poids une fois de plus pour son cadet. Il avait le droit à sa journée, et ne plus jouer le rôle de la béquille.
Il ne se voyait pas non plus chez son cousin, et encore moins chez ses parents. En gros, il ne voulait pas se sentir comme un fardeau en ce jour, pour qui que ce soit. Il ne souhaitait pas être « pris en charge », juste continuer à avancer, maintenir ses repères. Et le travail en était un précieux.
L’ancien étudiant fut surpris par la face de Polby devant son visage. Il eut un léger mouvement de recul et sa tasse de café tomba au sol. Il eut une grimace de douleur lorsque le liquide chaud atteignit sa main. Sans attendre, il se dirigea vers l’évier et mit sa main sous l’eau. Il se doutait que le chef cuisto devait avoir un onguent contre les brûlures mais il n’allait pas attendre que la brûlure gagne du terrain avant d’en avoir.
-I’m sorry…
Voyant la tête déconfite du petit elfe, il se tourna vers lui.
-It’s not your fault Polby. I appreciate your offer. But, Sebastian needs you. You’re essential here, affirma-t-il pour flatter le sous chef et le rassurer.
Il ne se voyait pas partir avec Polby et laisser Sebastian se débrouiller, même s’il avait le reste de l’équipe. Cela faisait tout de même deux membres en moins dans la brigade ! C’était vraiment gentil de sa part, et il savait que cela venait du coeur. Mais cela semblait impossible pour le commis de cuisine.
-I feel able to cook, dit il cette fois ci en direction de son supérieur.
Il n’avait que ça auquel se raccrocher. Cuisiner allait lui permettre de se focaliser sur autre chose que sur sa peine, du moins c’est ce qu’il espérait.
L’homme qui se tenait face au commis de cuisine, réagit alors avec compassion et compréhension. Il avait bien fait de jouer la franchise avec lui. Cela confortait l’opinion qu’il avait de son supérieur, à savoir un homme bon.
Mais est ce qu’Elio souhaitait être ailleurs ? Il n’avait pas vraiment envie de rester dans son appartement. Même s’il aimait plus que tout son frère, cette date lui rappelait aussi tout ce qu’il lui avait fait subir et il ne souhaitait pas être un poids une fois de plus pour son cadet. Il avait le droit à sa journée, et ne plus jouer le rôle de la béquille.
Il ne se voyait pas non plus chez son cousin, et encore moins chez ses parents. En gros, il ne voulait pas se sentir comme un fardeau en ce jour, pour qui que ce soit. Il ne souhaitait pas être « pris en charge », juste continuer à avancer, maintenir ses repères. Et le travail en était un précieux.
L’ancien étudiant fut surpris par la face de Polby devant son visage. Il eut un léger mouvement de recul et sa tasse de café tomba au sol. Il eut une grimace de douleur lorsque le liquide chaud atteignit sa main. Sans attendre, il se dirigea vers l’évier et mit sa main sous l’eau. Il se doutait que le chef cuisto devait avoir un onguent contre les brûlures mais il n’allait pas attendre que la brûlure gagne du terrain avant d’en avoir.
-I’m sorry…
Voyant la tête déconfite du petit elfe, il se tourna vers lui.
-It’s not your fault Polby. I appreciate your offer. But, Sebastian needs you. You’re essential here, affirma-t-il pour flatter le sous chef et le rassurer.
Il ne se voyait pas partir avec Polby et laisser Sebastian se débrouiller, même s’il avait le reste de l’équipe. Cela faisait tout de même deux membres en moins dans la brigade ! C’était vraiment gentil de sa part, et il savait que cela venait du coeur. Mais cela semblait impossible pour le commis de cuisine.
-I feel able to cook, dit il cette fois ci en direction de son supérieur.
Il n’avait que ça auquel se raccrocher. Cuisiner allait lui permettre de se focaliser sur autre chose que sur sa peine, du moins c’est ce qu’il espérait.
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Re: C'est l'amer qui fait apprécier le sucré...
Dim 6 Juin 2021 - 8:36
L’impact sourd de la tasse d’Elio avait arraché un court hoquet coupable au sous-chef format réduit, le laissant à bondir aussitôt au sol pour mieux s’élancer oreilles et âmes dans le nettoyage des éclats de porcelaines.
— Polby ne voulait pas distraire le maître Cooper, Polby est désolé, Polby va tout de suite préparer une nouvelle tasse au maître !
De son côté, l’ancien médicomage avait eut tôt fait de se diriger vers un évier où il pourrait rincer ses pauvres abattis échaudés, laissant donc Sebastian à sa quête d’un onguent préparé par les bons soins de @Mercy Donovan, une recette personnalisée dont il connaissait l’efficacité pour en avoir usé auprès d’elfes plus maladroits que la moyenne, un défaut relativement adorable tant qu’il n’était question que de liquides renversés.
D’un pas modéré, le chef était donc revenu vers l’ilôt de travail — où l’attendait toujours sa propre tasse d’or noir — pour déposer la petite boîte de fer bien en évidence devant lui. Vu le parcours estudiantin d’Elio, il y avait bien peu de chance que celui-ci confonde les contours circulaires du récipient avec quelconque autre contenant alimentaire et dès lors, le trentenaire n’avait pas cru bon de détailler davantage l’offrande médicamenteuse. Pour tout dire, le responsable des cuisines souhaitait à tout prix éviter d’infantiliser indirectement son unique commis humanoïde, au moins autant que de lui imposer des directives de façon dictatoriale, et bien que cette approche encourage nombre d’apprentissages autonome, elle échouait certainement à approfondir la relation des deux hommes.
- I feel able to cook.
L’affirmation avait bien sûr arraché un sourire tranquille à l’Irlandais, qui s’était autorisé une bonne goulée caféiné avant de frotter ses deux paumes l’une contre l’autre, annonçant d’une certaine façon la reprise imminente des travaux. Mais d’abord, puis espérant ainsi rectifier un tir jusque-là un peu mal ajusté, Baz avait contribué à l'échange de façon un peu plus personnelle et dirigé.
— In all honesty, following the loss of my parents, I think the kitchen was the only place where I felt like I could finally control and catalyse all the chaos and unfocused energy that I was constantly experiencing. So, I get it.
Après avoir initialement reporté son attention sur deux listes d’ingrédients ainsi que sur le planning gastronomique du jour, le Donovan avait prit un peu de recul, juste assez pour lui permettre d’atteindre le premier tiroir de rangement de sa station, d’où il extirpa un étui cylindrique au cuir patiné.
— Okay then, how about we do something other than baking today?
D’un geste habile, il en dénoua le long cordon central et, dans un même élan, laissa la trousse se dérouler entièrement en révélant au public attentif son précieux contenu ; un arsenal complet de couteaux professionnels.
— You go ahead, pick one.
Le cuistot avait étendu un bras en direction des outils qui portaient tous ses initiales, guettant d’un œil sagace le choix de l’assistant endeuillé.
- Feeling lucky ?:
- Si tu le souhaite, je te propose de confier la suite aux bons soins du destin ! C'est-à-dire, laisser un dé de magie déterminer quel est le couteau qui atterrira dans la main d’Elio en se basant sur la liste de résultat possibles énoncés ci-dessous :
( Bien sûr, tu peux décider de choisir toi-même, ou de présenter qu’il s’agit du choix tout à fait conscient d’Elio et t’en remettre quand même au dé, c’est tout libre à toi, tu peux même ignorer complètement cet encadré !)
1 — Couteau d’office (La base, l’indispensable, sa lame courte et épaisse permettant une grande précision. On l’utilise souvent pour émincer, couper, éplucher et tourner un légume ou un fruit)
2 — Couteau de cuisine ou “de chef” (L’autre indispensable de la cuisine. Universel, il est idéal pour couper les fruits, légumes, que la viande, la volaille, le pâté. Il convient aux consistances dures ou molles ainsi que pour hacher des herbes.)
3 — Couteau éminceur (Ce grand couteau à la longue lame arrondie permet d”avoir un geste vif et rapide. On peut l’utiliser sur les grosses pièces de viande, mais aussi pour hacher celles-ci. Il est très polyvalent.)
4 — Couteau Santoku (Couteau utilisé à l’origine par les chefs japonais, il est polyvalent et on l’utilise pour les légumes, la viande, mais aussi les poissons crus à chair dense. Les alvéoles de la lame empêchent les aliments d’adhérer à la lame pendant la coupe.)
5 — Couteau à dents (Si c’est le couteau à pain par excellence, il serait dommage de le cantonner à un usage sachant qu’il permet aussi, par exemple, d’éplucher parfaitement un ananas!)
6 — Couteau à lame souple ( Couteau qui sert tant pour le jambon que le poisson cru ou fumé. Il permet de trancher finement et d’un seul geste afin d’éviter un effet de scie qui abimerait les chairs.)
- Elio CooperMODO - Dr. Mc Dreamy
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Re: C'est l'amer qui fait apprécier le sucré...
Mar 15 Juin 2021 - 12:12
La main sous l’eau fraîche, Elio tenta de rassurer Polby. Connaissant l’elfe de maison, il savait qu’il allait se sentir coupable. D’ailleurs les excuses du petit être en était la preuve. Il le vit nettoyer les débris d’un claquement de doigt et alla remplir une nouvelle tasse de café.
Pendant ce temps, Sebastian déposa une petite boîte sur l’îlot central. Aucun doute ce qu’il contenait.
-Thank’s, dit il en ouvrant la petite boîte.
Il prit le temps de regarder la texture de l’onguent. Non pas qu’il n’avait pas confiance envers son chef cuisto, mais réflexe d’ancien étudiant en médicomagie. Il n’y avait pas d’odeur particulière et c’était bon signe.
Il en prit alors un peu et l’étala sur la partie douloureuse de sa main, tout en précisant à Seb qu’il se sentait apte à cuisiner. Il ne voyait vraiment pas ce qu’il pourrait faire d’autre.
Malgré la peine qui était présente en lui, il ne voulait pas se laisser abattre.
Et le chef cuisto le comprenait. Lui aussi avait perdu des proches : ses parents. Elio l’ignorait. Et de toute façon comment l’aurait il su ? Il connaissait à peine l’Irlandais, et encore moins sa sœur. Enfin si un peu plus intimement, mais la dernière fois qu’ils s’étaient vu, ils n’avaient pas vraiment discuté…
Il était désolé pour lui, pour eux. D’autant plus qu’à la façon de le dire, il lui semblait comprendre qu’ils étaient décédés en même temps ?
Les mots ne servaient pas à grand-chose en cet instant. Ils se comprenaient, et c’était tout ce qui importait.
Le chef ouvrit un étui en cuir, révélant sa panoplie de couteaux professionnels. Elio les observa attentivement. Il y avait quelques mois, il aurait été incapable de les reconnaître. Aujourd’hui, grâce à Seb, il connaissait l’utilité de chacun.
Elio allait se retourner pour attraper son tablier, mais il stoppa son geste, lorsque Sebastian lui proposa de choisir un couteau. Un instant abasourdi par la proposition du chef, son regard faisait des aller retour entre l’homme et ses couteaux.
Avait il bien compris ? Il lui proposait d’utiliser l’un de SES couteaux ?
Il ne s’y connaissait pas encore très bien en cuisine, mais d’après lui les chef cuisto ne partageaient pas leur matériel avec les commis de cuisine.
Ce n’était que des couteaux, mais Elio fut touché par la marque de respect que lui démontrait l’Irlandais.
-Well...
Elio orienta sa main vers l'éminceur, mais il entendit un "hum hum !" à côté de lui. Polby l'encouragea alors de prendre celui qui était juste à côté. Elio hésita un instant car on l'appelait le couteau du "chef", et que ce n'était clairement pas sa place. Mais en même temps ce n'étaient que des couteaux n'est ce pas. Et si le chef lui même le lui proposait c'est qu'il était d'accord avec le choix d'Elio, et peu importait lequel.
Il prit alors en main le manche et croisa le regard de Seb.
-So...Where do we start ?
Un deuxième "Hum hum ! " se fit entendre et Polby poussa légèrement la tasse de café vers le commis de cuisine.
Il lui sourit en retour tout en le remerciant et pu déguster enfin le précieux breuvage.
Pendant ce temps, Sebastian déposa une petite boîte sur l’îlot central. Aucun doute ce qu’il contenait.
-Thank’s, dit il en ouvrant la petite boîte.
Il prit le temps de regarder la texture de l’onguent. Non pas qu’il n’avait pas confiance envers son chef cuisto, mais réflexe d’ancien étudiant en médicomagie. Il n’y avait pas d’odeur particulière et c’était bon signe.
Il en prit alors un peu et l’étala sur la partie douloureuse de sa main, tout en précisant à Seb qu’il se sentait apte à cuisiner. Il ne voyait vraiment pas ce qu’il pourrait faire d’autre.
Malgré la peine qui était présente en lui, il ne voulait pas se laisser abattre.
Et le chef cuisto le comprenait. Lui aussi avait perdu des proches : ses parents. Elio l’ignorait. Et de toute façon comment l’aurait il su ? Il connaissait à peine l’Irlandais, et encore moins sa sœur. Enfin si un peu plus intimement, mais la dernière fois qu’ils s’étaient vu, ils n’avaient pas vraiment discuté…
Il était désolé pour lui, pour eux. D’autant plus qu’à la façon de le dire, il lui semblait comprendre qu’ils étaient décédés en même temps ?
Les mots ne servaient pas à grand-chose en cet instant. Ils se comprenaient, et c’était tout ce qui importait.
Le chef ouvrit un étui en cuir, révélant sa panoplie de couteaux professionnels. Elio les observa attentivement. Il y avait quelques mois, il aurait été incapable de les reconnaître. Aujourd’hui, grâce à Seb, il connaissait l’utilité de chacun.
Elio allait se retourner pour attraper son tablier, mais il stoppa son geste, lorsque Sebastian lui proposa de choisir un couteau. Un instant abasourdi par la proposition du chef, son regard faisait des aller retour entre l’homme et ses couteaux.
Avait il bien compris ? Il lui proposait d’utiliser l’un de SES couteaux ?
Il ne s’y connaissait pas encore très bien en cuisine, mais d’après lui les chef cuisto ne partageaient pas leur matériel avec les commis de cuisine.
Ce n’était que des couteaux, mais Elio fut touché par la marque de respect que lui démontrait l’Irlandais.
-Well...
Elio orienta sa main vers l'éminceur, mais il entendit un "hum hum !" à côté de lui. Polby l'encouragea alors de prendre celui qui était juste à côté. Elio hésita un instant car on l'appelait le couteau du "chef", et que ce n'était clairement pas sa place. Mais en même temps ce n'étaient que des couteaux n'est ce pas. Et si le chef lui même le lui proposait c'est qu'il était d'accord avec le choix d'Elio, et peu importait lequel.
Il prit alors en main le manche et croisa le regard de Seb.
-So...Where do we start ?
Un deuxième "Hum hum ! " se fit entendre et Polby poussa légèrement la tasse de café vers le commis de cuisine.
Il lui sourit en retour tout en le remerciant et pu déguster enfin le précieux breuvage.
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Inventaire Sorcier
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Re: C'est l'amer qui fait apprécier le sucré...
Mar 15 Juin 2021 - 12:12
Le membre 'Elio Cooper' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
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- InvitéInvité
Re: C'est l'amer qui fait apprécier le sucré...
Lun 2 Aoû 2021 - 6:22
Sebastian n’avait pas été en mesure de réprimer un sourire franc à la vue des prunelles d’Elio, transformées en montagne russe sitôt l’étui déroulé ; elle étaient remontées tranquillement depuis la table jusqu’au regard du chef, puis avaient rapidement chutées pour redescendre sur les couteaux avant de finalement reprendre leur élan pour s’élever à nouveau à hauteur de confirmation visuelle. Dans ce contexte — celui d’un jour associé avant tout à un deuil douloureux — le spectacle de cet émerveillement spontané avait quelque chose d'émouvant — au moins un peu — non pas parce que l’aîné Donovan s’imaginait avoir fait preuve d’une confiance ou d’une générosité particulière en offrant ainsi de partager son matériel, mais plutôt parce qu’il était satisfaisant de voir s’illuminer un peu la physionomie du Cooper.
Bienveillant pour deux, Polby avait étendu à l’ex-étudiant en médicomagie le soutien naturel qu’il avait autrefois offert à Baz — soit à ses débuts derrière les fours du Cochon à plumes — en lui indiquant d’une petite toux le couteau qu’il convenait de sélectionner ; a chef’s knife. Cette proposition peu subtile de l’elfe se justifiait au moins autant par sa maîtrise du menu hebdomadaire que par sa volonté de collaborer à son exécution, aussi se mérita t-il une oeillade complice de la part du marmiton en charge lorsque le commis du week-end sélectionna l’ustensile proposé.
— So...Where do we start ?
Avant toute chose, puisque lui-même se retrouverait dès lors à gérer la pâte laminée — en devenir — qui devait être transformée en autant de viennoiseries par Elio au cours de l’avant-midi, l’Irlandais s’autorisa une longue goulée de café chaud. Les enseignements pâtissiers de Maxine commençaient à dater, mais le chef n’en était plus à quelques défis de mémoire près.
— Well, since you picked a tool that's good for chopping, slicing, and dicing... À son tour, Baz avait sélectionné le couteau Santoku, simplement de quoi entailler les boules de détrempe à faire lever pendant quelques heures. That's exactly what we're gonna have you do.
De la pointe de son propre instrument, Sebastian indiqua une table de travail à quelques mètres derrière le Cooper. Sur celle-ci avait été déversé deux caissons complets de patates douces, qu'une demi douzaine de créatures aux oreilles tombantes s’affairent déjà à pelés proprement, en plus de quantités équivalentes de poivrons rouges et d’oignons espagnol jaunâtres.
— All of it should be diced. Say, about a centimeter and a half each ? indiqua t-il tout en utilisant pouce et index pour simuler la dimension attendue. I’ll meet you two back as soon as it’s done.
Enthousiasme, le sous-chef officiel profita du fait que la consigne le plaçait en compagnie de l’ancien Poufsouffle pour lui apporter aussitôt son tablier.
— Polby va aider le maître Cooper avec la recette du petit-déjeuner et lui préparer les plaques de cuisson ! Est-ce que le maître Cooper connaît déjà la chakchouka ? Et aussi les haricots au lard ? interrogea le mini marmiton avec un regard brillant.
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