Ca fait tellement longtemps. Tellement longtemps que je n'ai pas pris le temps de prendre un moment pour mon amie. Ce n'est pas qu'elle n'occupe pas mes pensées, bien loin de là, mais le quotidien prend bien vite de l'ampleur et anéantit toutes mes chances de contrevenir à la routine qui s'est instaurée, les années passant, entre le travail et Faolán. Je ne me plains pas, j'aime mon fils de tout mon coeur et il me le rend au centuple, j'ai un travaille qui me passionne et je suis entourée. Mais je dois bien admettre que si les gens ne viennent pas à moi, comme Adri ou Ym, j'ai toutes les peines du monde à sortir du train-train habituel pour voir les autres.

Et j'ai beau tâcher de ne pas penser ainsi, je ne cesse de me répéter que je suis une piètre amie, en me rendant à ce rendez-vous si exceptionnel avec Ruby. Il faut dire ce qui est, avec les années, nous nous sommes perdues de vues. Pas seulement avec la naissance de Fao, d'ailleurs, déjà auparavant. Si je remonte le temps, je dois bien admettre que dès lors que j'ai commencé à fréquenter Gideon, le lien si fort qui nous unissait a semblé se flétrir. Je soupire, passe une main dans mes cheveux blonds, rajustant derrière mon oreille une mèche échappée de ma queue de cheval. J'entre à peine dans l'échoppe où nous nous sommes donné rendez-vous que mon amie m'a déjà repérée, et me sourit. Je m'approche, souriant à mon tour, acceptant avec bonheur l'accolade qu'elle me donne aussitôt près d'elle.

"Tu n'as pas changée, enfin si, tu deviens de plus en plus magnifique. Comment-vas-tu depuis la dernière fois ?"
- Je te retourne le compliment ma chérie. Comment vas-tu toi ? Tu sais, moi... C'est le quotidien, le travail, Fao...

Je ne suis pas certaine que les détails de ma vie de tous les jours soient particulièrement intéressants, je dois bien l'admettre. Je profite que la brune commande un chocolat pour demander à ce qu'on m'apporte un thé, bien vite à nouveau sous le feu du questionnement de mon amie.

"Dis-moi tous ce que j'ai manqué dans ta vie, je veux tous savoir."

Je souris et secoue légèrement la tête.

- Tu sais, mon quotidien n'a rien de bien passionnant... Enfin, j'aime mon travail, bien sûr, mais je n'ai pas de grand projet sublime en ce moment, et le reste du temps, et bien je m'occupe de Fao...

Je me suis toujours demandé si les gens demandaient des nouvelles de mon petit loup par politesse ou par réel intérêt. Je ne suis pas sûre que j'aurais été passionnée par les progrès d'un enfant auparavant, clairement pas autant, en tous les cas, que je peux l'être de ceux du mien.

- Je pourrai te détailler les dessins abstraits d'un enfant de trois ans et demi, et l'imagination dont il peut faire preuve comme il m'invente des histoires avec des morceaux de tout ce qu'il lit ou voit, mais je ne suis pas sûre que ça soit très passionnant pour une adulte...

Une adulte non-maman, toujours. Je souris pourtant. Je suis heureuse d'être là, face à elle, pour la première fois depuis bien longtemps, même si nous avons tenté de garder un minimum de contact au fil du temps.

- Mais toi, raconte-moi. Que deviens-tu ?

Je profite qu'on nous apporte nos boissons pour poser mes mains en coupe autour de ma tasse, savourant la chaleur sur mes paumes, et repose mon regard clair sur celui, sombre, de mon amie. Moi aussi, je veux tout savoir. Comme si ça pouvait combler les années passées.

Ca fait tellement longtemps. Tellement longtemps que je n'ai pas pris le temps de prendre un moment pour mon amie. Ce n'est pas qu'elle n'occupe pas mes pensées, bien loin de là, mais le quotidien prend bien vite de l'ampleur et anéantit toutes mes chances de contrevenir à la routine qui s'est instaurée, les années passant, entre le travail et Faolán. Je ne me plains pas, j'aime mon fils de tout mon coeur et il me le rend au centuple, j'ai un travaille qui me passionne et je suis entourée. Mais je dois bien admettre que si les gens ne viennent pas à moi, comme Adri ou Ym, j'ai toutes les peines du monde à sortir du train-train habituel pour voir les autres.

Et j'ai beau tâcher de ne pas penser ainsi, je ne cesse de me répéter que je suis une piètre amie, en me rendant à ce rendez-vous si exceptionnel avec Ruby. Il faut dire ce qui est, avec les années, nous nous sommes perdues de vues. Pas seulement avec la naissance de Fao, d'ailleurs, déjà auparavant. Si je remonte le temps, je dois bien admettre que dès lors que j'ai commencé à fréquenter Gideon, le lien si fort qui nous unissait a semblé se flétrir. Je soupire, passe une main dans mes cheveux blonds, rajustant derrière mon oreille une mèche échappée de ma queue de cheval. J'entre à peine dans l'échoppe où nous nous sommes donné rendez-vous que mon amie m'a déjà repérée, et me sourit. Je m'approche, souriant à mon tour, acceptant avec bonheur l'accolade qu'elle me donne aussitôt près d'elle.

"Tu n'as pas changée, enfin si, tu deviens de plus en plus magnifique. Comment-vas-tu depuis la dernière fois ?"
- Je te retourne le compliment ma chérie. Comment vas-tu toi ? Tu sais, moi... C'est le quotidien, le travail, Fao...

Je ne suis pas certaine que les détails de ma vie de tous les jours soient particulièrement intéressants, je dois bien l'admettre. Je profite que la brune commande un chocolat pour demander à ce qu'on m'apporte un thé, bien vite à nouveau sous le feu du questionnement de mon amie.

"Dis-moi tous ce que j'ai manqué dans ta vie, je veux tous savoir."

Je souris et secoue légèrement la tête.

- Tu sais, mon quotidien n'a rien de bien passionnant... Enfin, j'aime mon travail, bien sûr, mais je n'ai pas de grand projet sublime en ce moment, et le reste du temps, et bien je m'occupe de Fao...

Je me suis toujours demandé si les gens demandaient des nouvelles de mon petit loup par politesse ou par réel intérêt. Je ne suis pas sûre que j'aurais été passionnée par les progrès d'un enfant auparavant, clairement pas autant, en tous les cas, que je peux l'être de ceux du mien.

- Je pourrai te détailler les dessins abstraits d'un enfant de trois ans et demi, et l'imagination dont il peut faire preuve comme il m'invente des histoires avec des morceaux de tout ce qu'il lit ou voit, mais je ne suis pas sûre que ça soit très passionnant pour une adulte...

Une adulte non-maman, toujours. Je souris pourtant. Je suis heureuse d'être là, face à elle, pour la première fois depuis bien longtemps, même si nous avons tenté de garder un minimum de contact au fil du temps.

- Mais toi, raconte-moi. Que deviens-tu ?

Je profite qu'on nous apporte nos boissons pour poser mes mains en coupe autour de ma tasse, savourant la chaleur sur mes paumes, et repose mon regard clair sur celui, sombre, de mon amie. Moi aussi, je veux tout savoir. Comme si ça pouvait combler les années passées.