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Sleep is such a luxury
Mar 30 Mar 2021 - 14:02
mercredi 17 mars
Armée de ma plume, je m’efforce de prendre des notes aussi complètes que possible sur le cours du Professeur Rosebury. L’enseignante en charge du cours de sciences politiques et magiques aborde aujourd’hui le thème de la pensée politique de Salazar Serpentard. Bien que ses cours manquent parfois de neutralité et d’impartialité, j’apprécie particulièrement la précision avec laquelle la directrice des Lufkins traite chacun des sujets qu’elle aborde. Pourtant, aussi passionnée que je puisse l’être, je peine grandement à suivre aujourd’hui. D’un geste, je me frotte les yeux pour tenter de chasser le poids qui alourdit mes paupières avant de raturer mon parchemin. Je viens de m’apercevoir que j’avais écrit deux fois la même chose, perdant un temps précieux pour maintenir le rythme de ma prise de notes.
Nous ne sommes que mercredi et pourtant la semaine me semble avoir déjà duré une éternité. Je n’ai pas eu un instant pour me reposer le week-end dernier et j’ai pris pas mal de retard sur mes cours. Rien que la nuit dernière, j’ai sacrifié plusieurs heures de sommeil pour achever dans les temps un devoir en cinq rouleaux de parchemins à rendre pour le cours d’Histoire de la magie – un essai sur l’évolution du druidisme en Grande-Bretagne de l’antiquité à nos jours.
Soudain, je prends conscience que cela fait plusieurs minutes que je tiens ma plume en suspens sans rien écrire et que j’ai complètement perdu le fil de cours. Je cligne des yeux et secoue la tête pour me reprendre et tenter de raccrocher les wagons. Je parviens à retrouver ma concentration quelques instants mais très vite la fatigue reprend le dessus. Bercée par la voix du Professeur Rosebury, je finis par fermer les yeux sans réellement en avoir conscience, m’assoupissant sur ma chaise.
- Margaret RoseburyThe Devil wears blue
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Re: Sleep is such a luxury
Lun 26 Avr 2021 - 2:12
Le silence est de mise pour ce cours sur la pensée politique de Salazar Serpentard. J’ai l’habitude de donner des cours en favorisant l’intervention des étudiants, j’aime le débat, la disputatio étant à mon sens la manière la plus originale pour apprendre quelque chose, mais pour aujourd’hui, j’ai favorisé un cours d’histoire des idées politiques, comme j’en fais fréquemment, sur de grandes personnalités qui ont marqué leur temps par leur pensée unique. Et aujourd’hui, au grand dam des plus progressistes de mes étudiants, j’ai choisi de donner un cours sur la pensée politique de Salazar Serpentard, l’esprit même de l’élitisme et de la méritocratie sorcière, des valeurs qui malheureusement se sont perdus au fil des siècles avec ces sorciers progressistes pour qui la pureté du sang n’est pas un idéal mais au contraire une tare. Certes, certaines unions incestueuses ont mené à des sorciers à la mentalité défaillante, mais il est possible de ménager à la fois la pureté du sang et la diversité des origines. Mais cela, les simples d’esprit ne le savent pas… Durant ce cours, seule ma voix rythme les minutes. Elle s’égrène passionnée, passant par l’enfance de l’homme que fut Salazar Serpentard, avant de revenir sur ses écrits sur la pureté du sang et sur l’élitisme sorcier. L’homme était persuadé que nous étions supérieurs aux moldus de par nos pouvoirs, et c’était un fait, nous leur étions supérieurs en capacités magiques, nous avions été leurs conseillers mais par peur de nos pouvoirs ils avaient fini par nous brimer ce qui avait conduit à l’édiction du Secret magique.
Ma voix englobait l’atmosphère studieuse de la classe, où les seuls sons s’échappant étaient le grattement des plumes sur le papier épais des parchemins et le bruit de mes hauts talons claquant sur le sol de pierre dure, tandis que je marchais tout en discourant sur la pensée conservatrice de ce grand sorcier, l’un des quatre fondateurs de Poudlard, même si je pouvais aussi pointer les défauts de sa pensée, il ne s’arrêtait qu’au sang et négligeait les capacités magiques comme pouvait le faire Rowena Serdaigle, une femme froide et sévère, mais érudite et savante, une véritable méritocrate avant l’heure. Mais je ne me satisfaisais pas de ma voix, j’observais les étudiants, lançant un regard noir accompagné d’une remarque acerbe pour ceux que je surprenais en train de dessiner plutôt que de prendre des notes, vérifiant que tous étaient studieux. Soudain, je m’approche d’une table où la jeune de Boisanger semble paralysée. Je l’observe plus attentivement et observe son allure : sa plume est immobile à quelques centimètres du parchemin mais ses yeux sont clos. Je m’arrête devant elle et je m’interromps, pour voir si elle réagit ou si c’est ma voix qui l’endort. Bien entendu, tous les étudiants se retournent, ne comprenant pas l’interruption du cours. Aucune réaction. Alors je ferme bruyamment le livre que je tenais pour réveiller la jeune femme. Elle ouvre les yeux avec stupeur.
Mlle de Boisanger, la nuit fut courte ?
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Re: Sleep is such a luxury
Jeu 13 Mai 2021 - 21:22
La voix du Professeur Rosebury n’est plus qu’un murmure lointain alors que le sommeil me gagne, une douce mélodie qui me berce doucement. Ma tête penche légèrement sans pour autant tout à fait basculer tandis que ma plume reste en suspens sur mon parchemin. Il me semble que je commence à rêver lorsque qu’un claquement soudain me réveille brusquement, me faisant sursauter sur ma chaise.
- Mlle de Boisanger, la nuit fut courte ?
Mon regard croise celui de l’enseignante et je le baisse aussitôt rouge de honte avant de bredouiller.
- Je suis désolée Professeur, ça ne se reproduira plus.
Mortifiée – le mot est faible – je reprends ma plume que j’ai lâchée en sursautant et m’empresse de reprendre mes notes où je les ai interrompues. Je m’en veux tellement de m’être laissée aller ainsi.
- Parce que vous croyez que cela aurait déjà dû se produire ? demande-t-elle en haussant un sourcil.
Je n’ai aucune excuse. Je pourrais bien sûr expliquer que ce n’est pas parce que je faisais la fête ou que je m’amusais d’une quelconque manière que je manque de sommeil, mais ce ne serait pas recevable. Après tout, savoir gérer son temps est une qualité importante et malgré tous mes efforts pour concilier mes études et le remboursement des dettes de mon père, je n’ai pas su le faire. Je ne sais pas quoi dire pour ma défense à part présenter à nouveau mes excuses. C’est presque les larmes aux yeux que je répète.
- Je suis vraiment désolée.
La directrice des Lufkins me regarde de haut et déclare finalement.
- Bien... vous viendrez me voir à la fin du cours, nous avons déjà perdu assez de temps. Essayez de suivre... cette fois.
- Oui professeur, dis-je en hochant la tête d’un air contrit.
Durant tout le reste du cours, je m’efforce d’être plus attentive que jamais. Au moins, la crainte de la sanction à venir a balayé toute trace de sommeil et je reste parfaitement éveillée cette fois. Lorsque finalement le Professeur Rosebury libère la classe, je me dirige vers son bureau alors que le reste des étudiants s’empresse de quitter la salle. Les mains sagement jointes devant moi, j’attends qu’elle prenne la parole la première sans chercher à argumenter plus que nécessaire. Je suis en faute et j’en suis bien consciente.
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Re: Sleep is such a luxury
Lun 17 Mai 2021 - 21:12
Ma remarque semble réveiller la jeune femme. Je n’aime pas que l’on s’endorme pendant mes cours. Si l’on a choisit mon cours en option ou si l’on a ce cours pour avoir choisi un cursus la plaçant comme matière obligatoire, j’attends une certaine attention. Un certain sérieux. Une certaine discipline. La jeune femme a la chance de son sexe, si cela avait été un étudiant, je me serais déjà montré bien moins tolérante… Néanmoins, je ne peux lui épargner le réveil en sursaut, j’ai une réputation à maintenir, même si tous savent que je suis plus gentille avec les femmes… Je me souviens encore de la jeune Sapphire McBee, qui n’avait eu qu’un avertissement alors que j’avais presque renvoyé le jeune homme qui s’était retrouvé entarté. De plus, je connais un peu la demoiselle, elle est sérieuse d’ordinaire, et assidue, rien d’étonnant vu qu’elle appartient aux lufkin, la maison dont je suis la directrice. Mon regard n’en est pas moins sévère, même lorsque je vois ses joues rougir violemment, comme si un taon venait de la piquer à vif. Ca ne se reproduire plus ? Heureusement, c’est tout de même la moindre des choses. J’enfonce le clou, suffisamment pour qu’elle n’oublie pas ce qui arrive quand on s’assoupit pendant une de mes leçons.
Parce que vous croyez que cela aurait déjà dû se produire ?
J’hausse un sourcil désapprobateur. Je ne permets aucun faux pas, et même si c’est la première fois que je vois la jeune fille s’endormir pendant mon cours, c’est déjà la fois de trop. La jeune femme semble sur le point de pleurer. De quoi attendrir toute personne ayant un cœur … Mais qui a dit que j’avais un cœur ? Sérieusement ? Je ne l’ai jamais prétendu, et personne n’a jamais eu cette prétention. Je ne fais que peu de cas de ses excuses. Il fallait y penser avant…
Bien… vous viendrez me voir à la fin du cours, nous avons déjà perdu assez de temps. Essayez de suivre… cette fois.
Il n’y a rien de pire : remettre à plus tard une potentielle sanction, faire peser cette épée de Damoclès au dessus de la tête de mes étudiants. Levez la lame de la guillotine, sans qu’ils sachent si le lâcherai la lame sur leur nuque fragile ou si je les sauverai d’une mort certaine. Je reprends le contenu de ma leçon, reprenant à la page où je m’étais arrêté, parlant du concept de méritocratie et d’élitisme proche à Salazar Serpentard, des notions primordiales que le système actuel a malheureusement oublié. A l’époque, un élève qui se serait endormi pendant un des cours de Salazar aurait sûrement été accroché à la glu éternelle au plafond du cachot de Poudlard… La leçon se termine et la salle se vide de ses étudiants. Seule Mlle de Boisanger est encore présente. Elle est devant moi, comme une condamnée à mort attendant sa sanction. Je la fais mijoter quelques instants, faisait semblant d’être occupé à noter quelques petites choses dans mon carnet. Puis je prends enfin la parole.
Bien, Mlle de Boisanger… Vous êtes désolée, c’est très bien, mais j’aimerai savoir une chose… Avez-vous une raison valable pour vous être assoupie ? Car vous vous doutez que je ne peux pas passer dessus … nous sommes dans une université sélective et élitiste, même si la direction semble parfois l’oublier …
C’est le moment d’avoir une bonne défense face à l’accusation. Ou l’Inquisition.
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Re: Sleep is such a luxury
Mer 16 Juin 2021 - 19:13
Je mets un bref instant à répondre à la question du Professeur Rosebury. À vrai dire, je suis un peu surprise. Je m'attendais à ce qu'elle énonce simplement la sanction qu'elle me réservait sans plus de discussion et j'étais disposée à l'accepter. Mais au lieu de ça, elle m'interroge d'abord sur les circonstances de mon accès de paresse durant son cours. Je m'empresse alors de lui fournir une réponse, sans pour autant chercher à me trouver des excuses que je n'ai pas.
- J'ai mal géré mon temps et j'ai dû passer la nuit sur un devoir d'Histoire de la magie pour pouvoir le rendre dans les temps.
- Et vous pensez que cela doit me toucher de quelque manière que ce soit ? C'est une "excuse" ? demande-telle impassible.
Évidemment que ce n'est pas une excuse. Une explication tout au plus et qui ne justifie en rien mon comportement.
- Non, aucunement, dis-je en secouant la tête.
L'enseignante conserve son expression sévère alors qu'elle poursuit.
- Il s'agit du seul motif de votre fatigue ? Si vous n'êtes pas capable de suivre cette filière, d'autres plus simples peuvent vous tendre les bras...
Admettre mes erreurs et assumer les conséquences de mes actions est une chose. Me dévaloriser en est une autre et c'est un pas que je ne compte pas franchir. Je connais mon niveau et mes capacités. Si je disposais d'un retourneur de temps pour avoir un peu plus de 24h dans une journée, je suis convaincue que je n'aurais aucun mal à suivre le cursus que j'ai choisi.
- Ce n'est pas un problème de difficulté, je sais que j'ai le niveau pour cette filière.
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Re: Sleep is such a luxury
Ven 13 Aoû 2021 - 16:07
On me prête souvent une tolérance plus grande à l’égard des demoiselles que des messieurs. Mais il faut le dire, les hommes sont déjà bien trop souvent favorisés parce qu’ils seraient le sexe fort, les sportifs, ceux qui naturellement sont plus puissants et à qui l’on excuse bien trop de choses, là où les jeunes femmes souvent sont rendus invisibles par leurs camarades de sexe masculin. Alors oui, je l’assume, je favorise les jeunes femmes, j’en ai été une moi-même et même si j’aurai pu les laisser se débrouiller comme j’avais dû le faire à mon époque, je préférais leur donner les armes nécessaires pour montrer qu’elles étaient aussi compétentes qu’un autre. Alors oui, parfois je fais preuve de compassion et presque de gentillesse, sûrement quand je suis fatiguée ou que je manque de sucre, rien d’étonnant me direz-vous. Je ne me montre pour autant pas plus douce, simplement plus à l’écoute, mes mots sont tout aussi durs qu’avec un autre étudiant. Mais cette jeune femme présente une fragilité qui m’émeut plus que je ne veux bien l’avouer. Je la titille et je fais mouche, elle retrouve son énergie.
Alors, si ce n’est pas un problème de difficulté, d’où vient ce problème ? Tous les étudiants normalement constitués sont capables de suivre tous leurs cours et de rendre leurs devoirs à temps. Pas vous ? A moins que vous ayez autre chose de mieux à faire de vos soirées ? Un petit ami peut-être ?
Oui j’ai presque craché ces derniers mots. La compagnie masculine est une distraction, elle devrait être secondaire. C’est ce que je m’évertue de faire depuis des années maintenant et cela me réussit particulièrement bien n’est-ce pas ?
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Re: Sleep is such a luxury
Lun 13 Sep 2021 - 20:13
Depuis le début de cet entretien, je tente de justifier mon attitude en répondant aux questions du professeur Rosebury tout en évitant soigneusement de rentrer dans les détails de ma situation.
Si la mort de mon père n'est pas un secret pour les familles de sang-pur avec lesquelles la mienne pouvait être en relation, je ne l'ai pas non plus criée sur les toits. De ce fait, peu sont ceux à l'université qui savent que je me suis retrouvée orpheline à l'automne. Quand à la situation financière catastrophique dans laquelle cet événement m'a plongée, ils sont encore moins nombreux à être au courant et c'est très bien ainsi. Je ne suis pas prête à m'abaisser à demander la charité et si de toute évidence je n'ai pas su faire face à cette situation tout en poursuivant mes études, c'est un échec que je suis prête à assumer bien que l'idée de devoir abandonner mes études pour des questions d'argent me déchire le cœur.
Cependant, lorsque mon enseignante évoque la possibilité que je puisse avoir négligé mes études pour me consacrer à des futilités, je suis obligée de me défendre. Je n'exclue pas l'éventualité d'avoir un petit-ami un jour, mais certainement pas au détriment de mon avenir. Je m'empresse donc vivement de la détromper.
- Non, bien sûr que non ! Je...
Je marque une légère hésitation avant de me résigner à expliquer plus précisément ma situation, consciente que le professeur Rosebury ne me laissera pas partir sans une justification valable.
- Je cumule plusieurs emplois en parallèle de mes cours afin de rembourser les dettes de mon père.
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Re: Sleep is such a luxury
Ven 24 Sep 2021 - 0:23
On me reproche souvent ma trop grande froideur et ma totale insensibilité aux problèmes d’autrui. C’est faux. Je ne suis pas insensible. Je m’en contrefiche tout simplement. C’est un manque total d’intérêt de ma part, je ne m’attends pas à ce que les autres s’apitoient sur mon sort, alors pourquoi donc aurais-je l’idée de m’apitoyer sur le sort d’autrui ? Chacun a des moments difficiles dans la vie et la seule chose que je peux conseiller c’est d’être suffisamment fort pour surmonter ces difficultés. Peut-être ai-je tort, peut-être est-ce mon caractère que d’enfouir les difficultés sous le tapis puis de brûler ce dernier, mais je me suis construite ainsi. Je ne me suis pas laissée abattre dans ma jeunesse, lorsque je fus victime de viol. J’ai gardé la tête haute. Alors oui, peut-être que j’aurai dû savoir que cette jeune étudiante avait perdu son père, peut-être même que les services de l’administration nous avaient fait parvenir une note à ce sujet, mais je ne l’avais pas lu, la plupart du temps l’administration ne fait qu’acter la politique laxiste du président de l’université. Je traite donc cette jeune femme devant moi comme n’importe quelle étudiante. Avec dureté. Mais je ne m’attendais pas à cette réponse, et je dois bien avouer je marque une pause après cette réponse. Je pourrais très bien sonder l’esprit de la jeune femme. Mais quel intérêt. Je devine assez bien les choses : éponger les dettes de son père c’est soit parce que celui-ci est décédé, en prison ou parce qu’il est incapable de s’occuper seul de lui.
Bien Mademoiselle, je ne suis pas ici pour vous enfoncer. Malgré ce que l’on peut dire de moi, je m’inquiète du changement d’attitude de mes étudiants, surtout lorsqu’ils comptent parmi les Lufkin. Alors dites-moi, pourquoi donc devez-vous éponger les dettes de votre père ? Vous êtes une jeune femme sérieuse, vous savez bien que sans retourneur de temps vous ne pouvez pas continuer ce rythme très longtemps…
J’ai besoin que la vérité sorte clairement, sinon je ne pourrais pas être objective. Au fond de moi, même si je ne l’avouerai pas, j’avais envie d’aider cette demoiselle.
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Re: Sleep is such a luxury
Lun 4 Oct 2021 - 16:28
S'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est bien de susciter la pitié. C'est bien pour ça que je m'efforce du mieux possible de cacher ma situation. Je ne veux surtout pas m'apitoyer sur mon sort et encore moins que quelqu'un d'autre le fasse. Mais là je n'ai plus le choix et je suis bien obligée de répondre clairement aux questions du professeur Rosebury. C'est donc à contrecœur que je lui donne de plus amples explications.
- J'en suis bien consciente professeur. Mais il s'agit de l'héritage que mon père m'a laissé et je n'ai pas d'autre choix.
J'hésite brièvement avant d'ajouter, décidant d'être tout à fait transparente avec mon enseignante.
- Je suis navrée de l'impact que cette situation a sur mes résultats. Malheureusement, je ne serai pas en mesure de payer mes frais d'inscription pour l'année prochaine.
Madame Rosebury affiche une moue intriguée et loin d'exprimer de la pitié, elle semble même un peu impressionnée.
- La vie est une succession de choix. Vous devez penser sur le long terme Mademoiselle. Vous avez des capacités certaines, il faut les exploiter. Ne pouvez-vous pas remettre ce paiement des dettes à la fin de vos études ? N'avez-vous pas une marraine ou une tante chez qui vivre pour pouvoir continuer vos études ? Vous savez que notre université propose des bourses, je peux déjà appuyer votre dossier si nécessaire.
Je soupire légèrement en secouant la tête.
- Je n'ai pas d'autre famille et j'ai déjà envisagé toutes les options qui s'offraient à moi. Une bourse d'étude pourrait couvrir mes frais de scolarité mais pas le reste. Mon père était endetté depuis trop longtemps pour que je puisse obtenir un tel délai et je refuse de demander la charité. Ma réputation et mon nom sont tout ce qu'il me reste, je ne peux pas les entacher.
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Re: Sleep is such a luxury
Ven 22 Oct 2021 - 0:26
Qui aurait pensé qu’une remontrance pour s’être endormie en cours aurait amené à une conversation aussi personnelle ? je n’en ai pas l’habitude, car d’ordinaire je me contrefiche de la situation personnelle de mes étudiants, mais là il s’agit d’une jeune femme qui suscite mon intérêt, je la sais intelligente et avec des ressources, alors c’est différent. On a beau me dépeindre comme une horrible mégère, ce genre de femme incapable d’avoir un cœur (et en même temps, ai-je prétendu en avoir seulement un ?) et pourtant il peut m’arriver de parfois ressembler à une humaine, comme aujourd’hui. Je ne sais pas quitter mon ton intransigeant, et mon timbre de voix est incapable de se montrer chaleureux. Mais il faut faire avec, pas le choix. Je veux connaître la vérité, et je l’obtiendrai, d’une façon ou d’une autre. Je parviens toujours à mes fins. On aurait pu en finir là, l’héritage que son père lui a laissé, ce qui veut donc dire que cet imbécile est mort. Les hommes sont définitivement une denrée bien inutile, ils ne servent qu’à créer des ennuis, que ce soit par leur incapacité chronique à contrôler leurs pulsions animales, à cet égard les chats ont bien plus d’humanité et de self control que les hommes, soit par la déception constante qu’ils provoquent dans leur entourage. Mais la suite m’interpelle.
Moue intriguée, je connais les traditions et respecte le devoir d'honneur dans les familles. Je suis même un peu impressionnée (c'est rare).
La vie est une succession de choix. Vous devez penser sur le long terme Mademoiselle. Vous avez des capacités certaines, il faut les exploiter. Ne pouvez-vous pas remettre ce paiement des dettes à la fin de vos études ? N'avez-vous pas une marraine ou une tante chez qui vivre pour pouvoir continuer vos études ? Vous savez que notre université propose des bourses, je peux déjà appuyer votre dossier si nécessaire.
L’honneur. La dignité. La réputation. Ce sont des valeurs qui me parlent. Mon cerveau en ce moment est en train de réfléchir à toute allure. Evangeline est une jeune femme au fort potentiel, c’est indéniable. Ne plus l’avoir l’année prochaine en cours serait un vrai gâchis. J’aurai aisément pu l’aider pour avoir une bourse, j’ai toujours ma place dans le comité d’attribution des bourses, mais elle m’affirme que cela ne sera pas suffisant. C’est donc à ce point-là. Plus tard, je me demanderais si ces mots sont sortis réellement avec naturel ou si je donnais l’impression s’exprimait à ma place.
Et que diriez-vous de m’avoir comme tutrice ? Je n’ai jamais fait cela auparavant, mais vous pourriez très bien devenir ma pupille. Je sais reconnaître le talent, et quand il est chez une femme, il ne faut pas le gâcher. C’est une idée saugrenue, mais envisagez-la. Je possède un grand manoir, où vous pourriez poser vos valises, vous épargnant de nombreux frais.
D’où me venaient ces mots ? Je l’ignorerais pendant longtemps. Serait-ce la frustration de n’avoir pu renouer un lien fort avec ce fils que j’avais abandonné à la naissance ? Ce besoin presque primaire de ne pas quitter ce monde sans avoir laissé un héritage culturel à la prochaine génération ? Après tout, cette petite était jeune, bien faite de corps et d’esprit. Je pourrais sûrement lui donner une bonne éducation et en faire une jeune femme respectable et respectée. La faire entrer dans le grand monde. J’en avais la capacité. Les moyens. Mais ne nous affolez pas, je ne suis pas en passe devenir Marraine la bonne fée, les robes bouffantes bleu canard wc et la gentillesse guimauve, ce n’est pas pour moi. Ma proposition restait en suspens, le temps semblait s’être arrêté.
Vous seriez sous ma protection.
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Re: Sleep is such a luxury
Sam 30 Oct 2021 - 20:40
- Et que diriez-vous de m’avoir comme tutrice ? Je n’ai jamais fait cela auparavant, mais vous pourriez très bien devenir ma pupille. Je sais reconnaître le talent, et quand il est chez une femme, il ne faut pas le gâcher. C’est une idée saugrenue, mais envisagez-la. Je possède un grand manoir, où vous pourriez poser vos valises, vous épargnant de nombreux frais.
Je reste sans voix en entendant la proposition du professeur Rosebury. Il me faut quelques instants pour bien comprendre tout ce que ces paroles impliquent. Elle ne l'a pas explicitement mentionné mais je devine que son aide ne se limiterait pas à me loger. Les économies que je pourrais faire en n'habitant plus sur le campus seraient bien trop négligeables pour réellement faire une différence.
Je ne prétends pas connaître réellement madame Rosebury mais je ne pense pas me tromper non plus en avançant qu'il ne s'agit absolument pas de charité de sa part. Je ne crois pas qu'elle soit du genre à en faire preuve et je pense également qu'elle a compris que je ne pourrais l'accepter.
- Vous seriez sous ma protection, ajoute-t-elle en me faisant revenir à la réalité.
Me rappelant soudain que je suis supposée lui apporter une réponse, je m'efforce de rassembler mes esprits et finis par demander.
- Qu'est-ce que cela impliquerait exactement ?
Aussi inespérée soit-elle, accepter son offre n'est pas une décision à prendre à la légère. Je tiens à avoir tous les éléments avant de m'avancer à donner une réponse définitive.
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Re: Sleep is such a luxury
Mer 8 Déc 2021 - 9:31
Je me surprenais moi-même. Je n’étais pas pour ainsi ce genre de femme avec le cœur sur la main, j’avais bien plus un verre de Chardonnay qu’autre chose entre mes doigts fins, et pourtant, cette jeune femme me touchait, peut-être parce qu’elle était une femme justement, et qu’à ce titre j’estimais que chaque soupçon de diamant se devait d’être mis en valeur, et je sentais chez elle un courage et une détermination intéressante. Et puis, à défaut d’avoir pu élever un enfant et d’avoir des rapports de proximité avec Cygnus, peut-être pourrais-je m’essayer à la maternité autrement. Je savais au fond de moi que je pourrai faire d’Evangeline une jeune sorcière de la haute société, une jeune femme prête à dévorer le monde mais avec le regard que je lui donnerai sur celui-ci. Je me trompais peut-être, mais j’en avais une intime conviction. Comme si finalement ma grande demeure se trouvait désespérément vide ces dernières années, n’étant fréquenté que par mon elfe de maison et moi-même, et par les âmes froides et sans saveur des sorciers haut placés qui venait à mes dîners par courtoisie et par goût de la politique. Il était peut-être temps d’insuffler une nouvelle flamme dans la cheminée de mon manoir, qui sait ? En tout cas, je pourrais peut-être enfin accomplir mon œuvre : former une élite pour demain. C’était bien cela au fond le but que je m’étais donné en enseignant : permettre aux meilleurs de diriger notre communauté comme elle se devait d’être dirigée, mais le message avait beau être clair, les étudiants y étaient étrangement réfractaires. Non, Evangeline présentait bien plus de potentialité, surtout si elle vivait chez moi. Je pourrais la formater à mon aise. Et accessoirement l’aider financièrement, un tel talent ne doit pas se gâcher.
Sa voix se fait fébrile. Un moineau, voilà ce à quoi elle me fait penser. Un moineau et je lui propose de la prendre sous mon aile.
Et bien, nous pourrons rediscuter des conditions précises mais ce que je vous propose c’est de vous loger et d’être votre tutrice. Vous vivrez ainsi chez moi, vous seriez logée, nourrie et blanchie – mon elfe de maison est très efficace. Je vous apporterai en plus de cela une éducation supplémentaire pour vous élever dans la société, vous faire les bons contacts, vous apprendre à entretenir la conversation avec certains sorciers de première envergure, et devenir vous-même une sorcière respectée. Le logement et l’éducation aristocratique que toute bonne sorcière doit recevoir. Bien entendu, un règlement s’appliquera chez moi. Pas de garçon dans votre chambre. Pas de soirées après minuit. Et un travail acharné.
Oui, les conditions seraient les couleuvres les plus difficiles à avaler… Mais rien d’étonnant venant de ma part. Il allait falloir que je songe à installer des dispositifs anti-garçons aux alentours de ma demeure. Après tout, Evangeline est une belle jeune femme.
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