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Tout ce qui se ressemble n'est pas identique. - ft Eden Sykes
Ven 23 Avr 2021 - 5:38
Tout ce qui se ressemble n'est pas identique.
@Eden Sykes / Emmanuel Bonnamy / Avril 2021
@Eden Sykes / Emmanuel Bonnamy / Avril 2021
Depuis sont arrivé en Angleterre, les jours s’écoulaient lentement, se ressemblaient. Les premiers temps, il semblait à Emmanuel qu’il était engourdis. Les sensations, les odeurs, les émotions, le goût… Tout était réduit. Son cerveau semblait tout minimiser pour supporter la douleur physique, mais aussi mentale. Comme un moyen de défense qu’il n’avait même pas conscience d’utiliser au départ. Pendant deux ans, ses sourires étaient faux, mais parfois il arrivait à se convaincre lui-même qu’il vivait des émotions correctement, que tout allait bien malgré la bague qui pesait si lourd contre sa poitrine, lui rappelant pourquoi son cerveau avait déraillé. Mais celui-ci n’avait pas fini dans le ravin, se trouvant un chemin détourné. Long, ennuyant, sinueux, peu pratique. En résumé, on ne pouvait pas dire qu’il avait vécu pleinement ces deux premières années. Et c’est rendu à la moitié de sa troisième année qu’il réalisait que rien ne fonctionnait, qu’il devait faire quelque chose. Emmanuel commença un peu plus à se concentrer à suivre des façons d’aller mieux, mais il refusait toujours de vivre un long silence, seul, sans rien faire. Car c’était encore trop dure d’être en face à face de lui-même. Même que parfois, Manu ne jetait pas un seul regard en direction de son reflet.
Mais ces efforts semblaient donner quelque chose. Une petite pousse fragile, ne donnant rien encore, mais un peu d’espoir pour ceux qui s’y connaissait. Il ne s’effaçait plus autant, acceptant même de s’ouvrir à certaines personnes. Il n’avait plus de ‘’meilleur’’ ami depuis longtemps. On aurait pu dire que son cousin était son confident, mais comment confier à une personne ce qu’on n’osait s’avouer nous-même? Mais il restait toujours des gens pour poser le regard sur lui, pour s’adresser à lui. La majorité ne remarquerait jamais que la façade de l’ancien bénévole humanitaire n’était pas totalement vraie. Car même s’il était honnête, ne rien dire n’était pas mentir, n’est-ce pas? Et un mensonge qu’on avait pas conscience n’en était pas vraiment un non plus, hein?
Il y avait des journées un peu plus dures que d’autres. Comme aujourd’hui. Le soleil perçait à peine d’une lueur le ciel alors qu’il se réveillait en sueur. Sachant que Maximilien avait un sommeil très léger, ce fut un parcours du combattant de se lever pour aller prendre une douche qui dura tout juste quatre minutes. De toute façon, le sorcier comptait aller courir, donc la douche serait de nouveau de mise à coup sûr. Malgré qu’il fasse frais, il enfila des joggings trois quarts et un débardeur. Attrapant une bande sportive qui servait à maintenir son cellulaire, le brun glissa ses écouteurs sans fils à ses oreilles et s'échappa de l’appartement après avoir vérifié que son coloc dormait toujours. Mission réussie. Il n’était donc que quatre heure et demie du matin quand il put profiter de l'air frais du matin pour courir. Il aimait particulièrement courir proche de l’eau ou encore dans la forêt, mais depuis qu’il avait emménagé en ville de façon stable, il ne pouvait plus aussi facilement se le permettre. Faut dire qu’avoir un horaire bien fixe changeait énormément la donne.
Et aujourd’hui, son horaire changeait un peu. Il avait une rencontre avec une femme. Dit ainsi on pourrait penser quelque chose d’autre qu’il en était, mais il n’en était rien. Cette femme se prénommant Eden était une autre de ces personnes responsables et ‘’utiles’’ à Hungcalf. Une personne ressource, comme aimait bien appeler ainsi les groupes de soutien. Bon, il ne parlait jamais vraiment là bas et avait rapidement abandonné ce truc moldu pour essayer d’aller mieux. Se confier, déjà, et en plus devant plusieurs, non merci. Mais il ne pouvait pas ignorer tout le monde. Eden lui avait envoyé un message pour qu’ils puissent se rencontrer aujourd’hui. Il détestait être en retard, donc il se souvenait très bien de l’heure, mais pour le moment seulement la sensation de son corps travaillant lors de son jogging, voire même parfois de sa course, le préoccupait.
Alors que ça faisait déjà un moment qu’il courait, Emmanuel commençait à croiser plus de personnes à l’extérieur. La ville se réveillait petit à petit. Et cela signifiait qu’il allait sans doute devoir rentrer, même s’il n’en avait aucunement envie. Pourtant, devant lui, une silhouette commençait à se distinguer plus loin. Alors qu’elle se rapprochait, le français à l’accent parfaitement anglais ralentissait, instinctivement. Après que les quelques mètres les séparant furent réduit, il cru reconnaître la femme qui faisait elle aussi son sport. Comme par hasard. Emmanuel se permit alors un signe de la main pour attirer l’attention de cette dernière, retirant ses écouteurs d’un mouvement habitué tout en s’arrêtant, laissant celle-ci s’approcher et ralentir. Du moins si elle avait bien vu son geste et ne comptait pas l’ignorer sans plus de cérémonies. Sa respiration était plus rapide, mais il parvenait malgré tout à s’exprimer sans trop de difficulté. Malheureusement, ce qui sortit de ses lèvres, n’allait pas du tout avec ce qu’on connaissait de lui. Dans ses oreilles jouait depuis bientôt deux heures de la musique albanaise, aimant souvent retrouver un peu de ses voyages. Sa voix n’avait alors pas l’accent régional qu’on lui connaissait. Il avait un accent albanais, beaucoup moins marqué que lorsqu’il y séjournait, mais sa manie de mentalement reproduire les sons et les accents qu’il entendait pouvait donner quelques moments cocasses lorsqu’il parlait en premier.
- Tung, Zonja Sykes!
Il n’aurait normalement pas déranger une personne qui voudrait sans aucun doute continuer son sport comme lui sans se faire importuner, mais puisqu’ils devaient techniquement se voir dans à peine quelques heures, il aurait été dommage d’avoir un malaise si Emmanuel l’aurait ignoré et aurait passé son chemin alors que, elle, elle aurait prit le temps de se saluer. À la limite, elle le saluerait sans doute (ou l’ignorait) avant de continuer son chemin, sans plus de cérémonies. Emmanuel aurait été respectueux. Il était heureusement de meilleure humeur désormais que les tensions de son sommeil désastreux s’étaient évacuer dans la course
Mais ces efforts semblaient donner quelque chose. Une petite pousse fragile, ne donnant rien encore, mais un peu d’espoir pour ceux qui s’y connaissait. Il ne s’effaçait plus autant, acceptant même de s’ouvrir à certaines personnes. Il n’avait plus de ‘’meilleur’’ ami depuis longtemps. On aurait pu dire que son cousin était son confident, mais comment confier à une personne ce qu’on n’osait s’avouer nous-même? Mais il restait toujours des gens pour poser le regard sur lui, pour s’adresser à lui. La majorité ne remarquerait jamais que la façade de l’ancien bénévole humanitaire n’était pas totalement vraie. Car même s’il était honnête, ne rien dire n’était pas mentir, n’est-ce pas? Et un mensonge qu’on avait pas conscience n’en était pas vraiment un non plus, hein?
Il y avait des journées un peu plus dures que d’autres. Comme aujourd’hui. Le soleil perçait à peine d’une lueur le ciel alors qu’il se réveillait en sueur. Sachant que Maximilien avait un sommeil très léger, ce fut un parcours du combattant de se lever pour aller prendre une douche qui dura tout juste quatre minutes. De toute façon, le sorcier comptait aller courir, donc la douche serait de nouveau de mise à coup sûr. Malgré qu’il fasse frais, il enfila des joggings trois quarts et un débardeur. Attrapant une bande sportive qui servait à maintenir son cellulaire, le brun glissa ses écouteurs sans fils à ses oreilles et s'échappa de l’appartement après avoir vérifié que son coloc dormait toujours. Mission réussie. Il n’était donc que quatre heure et demie du matin quand il put profiter de l'air frais du matin pour courir. Il aimait particulièrement courir proche de l’eau ou encore dans la forêt, mais depuis qu’il avait emménagé en ville de façon stable, il ne pouvait plus aussi facilement se le permettre. Faut dire qu’avoir un horaire bien fixe changeait énormément la donne.
Et aujourd’hui, son horaire changeait un peu. Il avait une rencontre avec une femme. Dit ainsi on pourrait penser quelque chose d’autre qu’il en était, mais il n’en était rien. Cette femme se prénommant Eden était une autre de ces personnes responsables et ‘’utiles’’ à Hungcalf. Une personne ressource, comme aimait bien appeler ainsi les groupes de soutien. Bon, il ne parlait jamais vraiment là bas et avait rapidement abandonné ce truc moldu pour essayer d’aller mieux. Se confier, déjà, et en plus devant plusieurs, non merci. Mais il ne pouvait pas ignorer tout le monde. Eden lui avait envoyé un message pour qu’ils puissent se rencontrer aujourd’hui. Il détestait être en retard, donc il se souvenait très bien de l’heure, mais pour le moment seulement la sensation de son corps travaillant lors de son jogging, voire même parfois de sa course, le préoccupait.
Alors que ça faisait déjà un moment qu’il courait, Emmanuel commençait à croiser plus de personnes à l’extérieur. La ville se réveillait petit à petit. Et cela signifiait qu’il allait sans doute devoir rentrer, même s’il n’en avait aucunement envie. Pourtant, devant lui, une silhouette commençait à se distinguer plus loin. Alors qu’elle se rapprochait, le français à l’accent parfaitement anglais ralentissait, instinctivement. Après que les quelques mètres les séparant furent réduit, il cru reconnaître la femme qui faisait elle aussi son sport. Comme par hasard. Emmanuel se permit alors un signe de la main pour attirer l’attention de cette dernière, retirant ses écouteurs d’un mouvement habitué tout en s’arrêtant, laissant celle-ci s’approcher et ralentir. Du moins si elle avait bien vu son geste et ne comptait pas l’ignorer sans plus de cérémonies. Sa respiration était plus rapide, mais il parvenait malgré tout à s’exprimer sans trop de difficulté. Malheureusement, ce qui sortit de ses lèvres, n’allait pas du tout avec ce qu’on connaissait de lui. Dans ses oreilles jouait depuis bientôt deux heures de la musique albanaise, aimant souvent retrouver un peu de ses voyages. Sa voix n’avait alors pas l’accent régional qu’on lui connaissait. Il avait un accent albanais, beaucoup moins marqué que lorsqu’il y séjournait, mais sa manie de mentalement reproduire les sons et les accents qu’il entendait pouvait donner quelques moments cocasses lorsqu’il parlait en premier.
- Tung, Zonja Sykes!
Il n’aurait normalement pas déranger une personne qui voudrait sans aucun doute continuer son sport comme lui sans se faire importuner, mais puisqu’ils devaient techniquement se voir dans à peine quelques heures, il aurait été dommage d’avoir un malaise si Emmanuel l’aurait ignoré et aurait passé son chemin alors que, elle, elle aurait prit le temps de se saluer. À la limite, elle le saluerait sans doute (ou l’ignorait) avant de continuer son chemin, sans plus de cérémonies. Emmanuel aurait été respectueux. Il était heureusement de meilleure humeur désormais que les tensions de son sommeil désastreux s’étaient évacuer dans la course
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