Sur la table du salon il y a divers coupon, divers magasine. Tu les regardes sans vraiment les regarder. Tu as encore du travail à faire, mais tu es face à ce choix cornélien. Blanc ou écru. A cet instant tu te détestes, tu te détestes de n’arriver à décider entre deux choix si basiques pour aller retourner à un rapport compliqué à écrire. Mais tu sais que ta mère va te demander ce que tu as choisi, et elle ne te lâchera pas avec ses hiboux à répétition tant que tu n’auras pas choisi. Les invitations sont parties la veille, et depuis elle te presse. Tu sais qu’elle meurt d’envie de venir mais elle ne reste en place que parce qu’elle ne veut pas vous déranger avec Lorcan. C’est une aubaine d’avoir emménagé ensemble pour de bon, elle respecte votre intimité, mais les hiboux qui tapent au carreaux avec divers paquets ne cessent d’affluer. Elle a toujours de nouvelles idées, de nouvelles propositions, et même si la réception à venir n’est qu’une fête de fiançailles, elle sait que ça sera peut être la seule à laquelle elle aura l’occasion de participer pour ses enfants et ça la rend quelque peu oppressante car trop enthousiaste. Tu attends aussi un mot de la part de Tiaré, mais tu sais qu’il sera bien plus modéré, avec plus de subtilité dans la plume que ta chère mère.

Et Lorcan il n’est pas là d’ailleurs. Tu ne lui en veux pas, toi aussi tu te soustrairais bien à la tâche de choisir les fleurs, et les nappes, ainsi que tous les autres menus détails… Sa mission pour toi, c’est de trouver la robe, tu sais qu’il sera dévoué à cette tâche. Aussi, tu voulais être seule pour arriver à tout faire dans une journée, quand il est là, tu as plus de mal à te concentrer, et pour cause il est la seule distraction valable pour laquelle tu veux bien tout abandonner. Mais pour combien de temps encore ? Ce ne sont que les prémices et il semble que le temps vole déjà, s’écoule comme un liquide qu’il ne t’es pas possible de retenir quoi que tu cherches à faire.

On tape à la porte. Ca te sors de ta rêverie, tu papillonnes des yeux un instant avant de t’étirer pour te délasser en prenant la direction de l’entrée. Qui est ce ? Tu n’en as pas la moindre idée. Juliet peut être ?
Ta longue jupe colorée s’enroule autour de tes mollets alors que légèrement tes pas te guident jusqu’à découvrir Pina sur le paillasson. Ton visage exprime la surprise de la voir là, et enfin se mue en sourire.

« Salut… »

C’était bien la dernière personne que tu attendais voir. Ce n’est pas la première fois qu’elle vient ici, mais d’habitude c’est sur invitation de Lorcan, et il n’est pas là.

« Je suis désolée Lorcan n’est pas là, mais entre ! »

Tu ouvres la porte et la laisse entrer à ta suite si du moins le coeur lui en dit. L’endroit derrière toi à subit quelques modifications après ton emménagement et le départ d’Ymkje, il est clair qu’il y a ta patte douce derrière les aménagement bien plus cosy mais tu as veillé à ne pas féminiser de trop l’endroit et de demander à Lorcan pour qu’il ne se sente chez lui.