Enfin, la fin de journée arrivait, et surtout aussi la fin de semaine. Les cours s'enchaînaient, les examens aussi, ça commençait à devenir assez intense. De même au travail, les beaux jours étaient enfin là, forcément, ça attirait du monde pour boire un coup le weekend, si ça m'était possible, je ferais exactement la même chose. Alors, les deux cumulés, ça devenait de plus en plus compliqué de suivre la cadence. Les grandes vacances approchaient à grand pas, et je n'attendais plus que ça. D'ailleurs, ça me faisait penser que nous n'avions toujours pas prévu de faire quelque chose, avec  @Catalina Pajares . Obligé de passer du temps ensemble, rien que tous les deux. Je me rappelais de quelques messages que nous avions échangés, et notamment l'idée d'aller la rejoindre en Espagne. Cela faisait longtemps que je n'avais pas atterri dans ce pays, qui faisait pourtant partie de mes origines. Il fallait qu'on prenne le temps d'en discuter. Peut être ce soir ? Oui, maintenant, c'était devenu un peu un rituel de se voir quasiment tous les soirs, après les cours. Parfois, ce n'était pas possible, alors c'était l'occasion pour moi de passer quelques soirées avec mon frère. J'avoue que je l'ai un peu délaissé depuis que j'étais, enfin, en couple avec Cat'. Après, ça n'avait pas l'air de trop le déranger, il avait surtout l'air content pour moi.

Je marchais dans les couloirs, voulant retrouver Lina. J'avais une vague idée d'où elle pouvait se trouver. Finalement, je n'avais pas eu besoin de la chercher bien longtemps, je la vis, au loin, venir dans ma direction. En revanche, elle n'avait pas l'air de m'avoir calculé, elle était complètement ailleurs. Ça me fit sourire. Je m'arrêtai alors, et me rendis compte qu'elle continuait d'avancer, sans même me voir, au point de foncer carrément sur moi. Apparemment, je n'étais pas le seul à subir cette fin de semaine. Heureusement pour moi, je n'étais pas un simple inconnu pour elle, j'avais bien remarqué ce regard de tueur, avant qu'elle réalise enfin à qui elle avait affaire. Mon sourire s'élargit alors.

- Salut toi … Répondis-je en enroulant mes bras autour d'elle. Je vois que c'est compliqué pour toi aussi cette fin de semaine. Finis-je par dire en lui donnant ce baiser qu'elle réclamait.

Je m'éloignais d'elle, on n'allait pas rester dans le couloir indéfiniment, il était temps de partir de l'université. Je récupérai sa main qui se faufila dans la mienne, en profitant pour lui déposer un baiser sur le dos de celle-ci.

- Va pour un café, au même endroit je présume ?

Alors que nous prenions la direction, je sentis mon portable vibrer dans ma poche. Je le récupérai et vis un message d'Elio. C'était pour me prévenir qu'il était bien présent à l'appart ce soir, pour une fois, il avait l'air de terminer plus tôt que prévu. Il fallait avouer que c'était plutôt rare en ce moment, surtout depuis tout ce bordel avec les elfes, il ne s'arrêtait plus. Justement, il allait sûrement avoir besoin d'un peu de repos, et pas sur que ramener Lina chez nous serait une excellente idée. Il l'appréciait, je n'en doutais pas, mais je ne voulais pas le déranger non plus. Et, j'avoue, j'aurai aimé être un peu tranquille avec elle.

- C'est un message d'Elio, disais-je en lui montrant mon écran, il sera à l'appart tout à l'heure. Après le café, on pourrait aller chez toi ? Non ?

Au final, en lui posant la question, je me rendis compte que ça faisait très longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de venir chez elle. Depuis que nous étions ensemble, elle avait tendance à squatter chez moi, et, j'avoue, la question ne s'était jamais posée, jusqu'à maintenant. Tout naturellement, j'étais persuadé que ça n'allait pas du tout déranger…

Retrouver @Catalina Pajares à la fin d'une journée de cours, c'était un peu le bol d'air frais, surtout face à ces journées éreintantes. Oui, je n'étais qu'un simple étudiant, qui ne devrait pas se plaindre, il y avait sûrement d'autres personnes qui subissaient beaucoup, notamment à cause de leur boulot. Je pense notamment à ma mère, qui fait des journées de malade, et pourtant, elle devait encore s'occuper de son foyer en rentrant, gérer, un peu, ses enfants. Là dessus, heureusement que mon père était bien présent pour l'épauler, je ne saurais pas comment elle s'en serait sortie sinon. Donc, moi, étudiant, qui commençait tout juste à connaître la vie professionnelle, les weekends, oui, pour moi c'était fatiguant. Revoir Lina, me redonner un semblant d'énergie, c'était toujours très agréable.

Je ne pouvais pas m'empêcher de retenir un rire face à cette comparaison. Elle, un zombie ? Plutôt charmant. Si les zombies ressemblaient tous à ça, il ne serait pas vraiment effrayant. Si, elle c'était un zombie, me concernant, je devais déjà être bien décomposé, j'étais persuadé que la fatigue se lisait beaucoup sur mon visage que le sien. Quand je pense que j'allais devoir encore enchaîner le boulot ce weekend… J'avais l'impression de vieillir sur place.

- Non, si peu… vraiment… J'avoue, je n'étais pas vraiment convaincant, je ne m'étais pas du mien non plus… Je m'approchai alors de son oreille pour lui glisser: Tu seras toujours parfaite pour moi Je reculai alors, profitant de cette proximité pour lui fournir ce premier baiser.

Un café avant de partir ? Ok, très bien, ça m'allait parfaitement comme programme. De toute manière, on avait tout le temps, nous n'étions pas pressés. Direction le salon de thé où nous avions l'habitude d'y aller. Ouai, on avait déjà nos routines, et, ce n'était pas pour me déplaire, bien au contraire. Passer du temps avec Lina, qu'importe ce qu'on pouvait faire, ça me convenait. Voilà un SMS qui chamboula un peu cette routine justement. Elio qui prévenait de sa présence à l'appart. À croire qu'il avait parfaitement compris notre programme. C'était probablement un message caché, en mode "Tu peux venir avec Lina, mais je te préviens, je suis là". Et ça, je l'avais bien compris. Pour cette raison que, pour une fois, l'idée d'aller chez Lina m'était venue. J'avais vraiment envie d'être que tous les deux, et, ça faisait surtout longtemps que je n'avais pas été à son appart, et surtout croisé Nieve. Lina n'avait pas l'air de comprendre, persuadé que c'était mon frère qui je souhaitais pas revoir l'espagnole. Je soufflais, elle avait toujours tendance à exagérer.

- Non, bien sûr que non, ce n'est pas la question. C'est juste que, je pense, qu'il a besoin d'être tranquille, si nous, on est fatigués, lui, ça doit être un niveau au dessus encore. Disais-je en ricanant. Et puis, j'aimerai qu'on soit tranquille nous aussi. Finis-je par dire avec un sourire au coin.

Est-ce que j'avais une idée derrière la tête, oui, clairement. Ok, c'était sympa de venir chez moi, même quand Elio était présent, et même si nos chambres étaient insonorisées, je préférais me savoir seul quand nous nous faisions plaisir avec Lina. Elle allait bien finir par me dire qu'elle était d'accord, non ? Pourquoi elle refuserait ? Il n'y avait aucune raison…

- Oh et, ça fait longtemps que je n'ai pas vu Nieve, ça sera l'occasion ! Si, je t'assure, elle me manque un peu… Juste un peu, ne t'emballe pas non plus ! Donc on fait ça? Direction ton appart après ?

Est-ce que je faisais du forcing, et qu'en plus, j'utilisais son chat comme excuse ? Oui, c'était exactement ça. Non, impossible pour qu'elle vienne à dire non…

Depuis que j'avais reçu ce message d'Elio, oui, je voulais être tranquille avec @Catalina Pajares, c'était plutôt normal, non ? Je ne voulais pas déranger mon frère, c'était aussi chez lui, et si je ramenais toujours du monde, et qu'il souhaitait avoir un moment pour lui, je n'allais pas toujours lui imposer la présence d'une tierce personne. Oui, Elio appréciait l'espagnole, il me l'avait déjà signalé que ça ne le dérangeait pas plus que ça. Mais, c'était aussi et surtout par principe. Et puis, c'était vraiment à ce moment que je me rendis compte que nous squattons toujours mon appartement, et non le sien. Ça faisait longtemps que je n'étais pas allé chez elle. Je me demandais même si ce n'était pas quand nous avions essayé de renouer un lien, d'amitié seulement, quand elle était encore avec Ymkje. En y repensant, j'avais l'impression que c'était une autre vie, une autre époque. Heureusement pour nous, nous avions évolués, et dans le bon sens. Alors oui, même si dans les derniers moments, tout n'était pas très joyeux, son appartement me manquait un peu, nous avons eu aussi d'excellents souvenirs dans celui-ci, notamment la fois où j'avais décidé de lui prendre une petite douche, un peu à l'improviste.

Il y eu déjà une première esquive, sur le moment, je ne m'en rendais pas vraiment compte que ça en était réellement une. C'était tout à fait le genre de Lina de s'inquiéter et de savoir si mon frère voulait la voir ou non. J'essayais de lui expliquer que ce n'était pas vraiment le sujet, et je savais très bien, qu'au fond, elle le savait aussi. Je voulais changer un peu nos habitudes, et pour une fois, aller chez elle. Deuxième esquive, et ce n'était toujours pas le sujet, enfin, pas totalement. Oui, ma chambre était insonorisée, et elle ne l'avait sûrement pas oublié.

- Si, bien sûr… Enfin, on va pas squatter que ma chambre, non ? On ne va pas faire totalement nos associables ? Chez toi, on peut se balader comme on a envie, et comme on a envie, car personne ! Genre, t'as une petite soif, même pas besoin de te rhabiller ! Disais-je avec un sourire malicieux.

J'avais encore une carte en jeu, son chat. Ouai, c'était peut-être petit de la part, mais au final, je ne mentais pas, cette boule de poil me manquait presque aussi. Pendant longtemps, j'avais du mal avec les chats, et maintenant que j'avais trouvé un félin que j'arrivais à supporter, et presque que j'appréciais, j'aurai bien aimé la revoir. Troisième esquive, ok, ça commençait pas à faire un peu beaucoup ? Pourquoi elle voulait à tout prix venir chez moi ? Voilà qu'elle me faisait les yeux doux en plus, elle avait quelques bons arguments, mais, c'était mal me connaître, je pouvais vraiment être très têtu.

- Alors, déjà, de 1, disais-je en montrant mon index, si ce n'est qu'une question de bouffe, tu sais très bien qu'on peut commander, ensuite, de deux, deuxième doigt qui se lève, parce que moi mon appart, on ne le voit pas suffisamment ?! On squatte toujours chez moi! Et enfin, de trois, troisième doigt qui se lève, alors, c'est vrai, mais t'sais quoi? Je ne peux même pas comparer avec le tien… Donc, pour ça, il faut que je le teste pour savoir si, ce que tu dis est juste ! Attention fais gaffe !

De justesse, j'avais rattrapé Lina, évitant une chute au sol. Elle s'était bien raccrochée à mon tee-shirt aussi. Son rire était communicatif, comme toujours, alors nous voilà à se marrer ensemble.

- Je crois qu'il est vraiment temps de se poser un peu, tu ne tiens même plus sur tes jambes ! Finis-je par dire, toujours en rigolant.

Eh oui, elle avait de la chance, nous approchions enfin du salon de thé. Nous voilà à l'intérieur, les commandes déjà passées, nous attendions tranquillement que nos boissons arrivent. Assis face à face, je repensais à la conversation, et, finalement, ce n'était pas vraiment réglé, bah oui, pas sûr qu'elle avait compris que ça risquait d'être compliqué de squatter chez moi ce soir.

- Mais du coup, on va chez toi après ? Depuis tout à l'heure, j'ai presque l'impression que tu ne veux pas qu'on soit chez toi ! Qu'est-ce qui y'a, tu caches quelqu'un, genre ton amant ? Et tu ne veux pas me l'avouer ? C'est ça ? Avoue! Finis-je par dire en ricanant.

Je disais des conneries, ça m'arrivait, assez souvent mais pour une fois, je n'étais pas tout à fait loin de la vérité…

Je levai les yeux au ciel quand j'entendis la question de @Catalina Pajares. Pourquoi elle exagérait tout comme ça ? Enfin, ça ne m'étonnait pas trop, quand elle était bornée, comme c'était le cas, elle avait cette tendance à vouloir toujours interpréter mes propos, et à chaque fois, elle avait tout faux. Enfin, en partie du moins. C'était d'ailleurs pour l'une de ses raisons que j'avais compris qu'il fallait vraiment que je m'exprime correctement et que je communique beaucoup plus avec elle. Si elle venait à mal interpréter, ça pouvait partir en vrille assez vite, et finalement, pour un énième quiproquo ou malentendu. Nous avions déjà bien assez souffert de ce genre de chose, je ne voulais pas que ça se reproduise. Limite, j'aurai pu faire un "face palm" tellement c'était ridicule, mais, je m'étais abstenu.

- Mais non, pas du tout ! Enfin… Pas tout à fait… Je voulais juste expliquer que, chez toi, on pouvait faire ce qu'on souhaitait, car personne d'autres à part nous. Après… Ça ne me déplairait pas de te voir te balader nu, si c'était vraiment la question… Finis-je par dire avec un air malicieux.

Je ne comprenais pas cette obstination à vouloir à tout prix aller chez moi, pourtant, j'avais de très bons arguments, j'en étais persuadé. Chacun de ses soit disant arguments, j'arrivais à les contrer, et lui expliquer par A+B qu'au final, ça serait beaucoup plus intéressant d'aller squatter son appart. Je sentais que ça commençait sérieusement à l'agacer, car, j'étais persuadé qu'elle savait que j'avais raison. En plus, en essayant de m'attendrir, la voilà à trébucher et manquer de s'étaler par terre. Maintenant, ça attaque ? Sur mon sport préféré en plus, celui où je souhaiterais devenir joueur professionnel. Ah bah bravo. Je fis une tête de mi choqué, mi tête de chien battue. Elle avait osé critiquer le Quidditch.

- Alors là, c'est très bas Miss Pajares ! Je te ferais participer aux entraînements de notre coach, Saouli, tu ne ferais même pas la moitié j'suis sur !

Ouai, j'aimerai bien la voir participer à l'un de ces entraînements. Elle serait absente pendant deux jours après, pour pouvoir récupérer et le temps que les courbatures disparaissent.

Oui, je n'avais pas pu m'empêcher de relancer le sujet, pour moi, il n'était pas totalement clos. Alors, j'essayais de comprendre pourquoi elle voulait à tout prix venir chez moi, là où y'a Elio. Mais c'était peut être ça, elle voulait surtout voir mon frère ? Non, j'avais eu une autre idée, qui était tout aussi débile, j'en conviens, et je savais pertinemment qu'elle ne cachait aucun amant… Enfin, je l'espérais très fortement. Voilà qu'elle commence à me frapper. Manquait plus que ça. Sur le bras en plus, je rappelle que je suis batteur, et forcément, lors d'entraînement ou match, c'est ce que j'utilisais le plus.

- Aïe ! Disais-je en me frottant le bras. Si, ça fait mal, ne me regarde pas comme ça. Toi tu as peut-être des courbatures aux jambes, et bien moi, c'est les bras. Donc si tu pouvais éviter de taper dessus, ça m'arrangerait… Bon, ravie d'apprendre que tu n'en as pas… Finis-je par dire en prenant une gorgée de café.

Nous voilà dehors à nouveau, avec nos boissons respectives. Elle insistait, une nouvelle fois, et en plus, elle faisait encore une mine attendrissante. Là, j'avoue, je ne comprenais pas, plus. Pourquoi elle ne voulait pas qu'on aille chez elle, c'était quoi le problème ? Depuis le début, elle esquivait à moitié la chose, sortait des arguments plutôt bidon, et même jusqu'au bout, elle me suppliait presque d'accepter sa requête.

- Mais pourquoi ? Pourquoi tu veux absolument qu'on aille chez moi ? Ricanais-je. Je le prenais sur le ton de la rigolade, mais j'avoue, qu'au fond, ça commençait un peu à m'agacer. Ton appartement est aussi proche que le mien en plus, Myrddin c'est juste à côté. C'est quoi le problème du coup ? Je te demande juste, pour une fois, d'aller chez toi, juste une fois ? S'il te plaît… Oui, je fis la même tête qu'elle quelques secondes plus tôt. Aller, on y va ?

Je pris sa main dans la mienne et commençai à marcher avec elle. Je prenais alors la direction, qui, me semblait être la bonne, de son appartement. Je ne voyais pas pourquoi il y avait tout un débat sur ce sujet. Peut-être que j'insistais un peu trop aussi de mon côté, mais, c'était normal de vouloir aller chez elle, pour changer aussi, non ?  

Oui, peut-être que j'étais trop insistant, mais, pour une fois, je voulais vraiment aller chez elle. C'était rare que je tienne tête autant, d'habitude, je lâchais prise beaucoup plus vite, ce qui convenait parfaitement à @Catalina Pajares certainement. En même temps, dès qu'elle faisait sa tête de boudeuse, difficile pour moi de résister. C'était un peu son arme secrète à présent, et je trouvais qu'elle avait tendance à un peu trop l'utiliser, maintenant qu'elle avait compris. Mais non, pas cette fois-ci. J'allais tenir tête. Et c'était ce que je faisais, en contrant ses arguments. En même temps, je trouvais ça presque louche qu'elle esquivait autant et qu'elle voulait vraiment rester sur l'idée de base, venir chez moi. Pour moi, il n'y avait plus de débat à avoir, et, main dans la main, je commençais déjà à l'emmener vers son appartement, enfin, ça, c'est ce que je croyais.

Je m'arrêtai net en entendant ces mots. Comment ça elle n'habitait plus à Myrddin ? Je me retournais pour l'observer. C'était quoi cette tête de tueuse là ?! J'avais l'impression d'avoir fait une connerie, alors que clairement, c'était plus à moi de me poser de sérieuse question. D'ailleurs, ça devait sûrement se lire sur mon visage que je ne comprenais absolument pas ce qu'elle me racontait. Alors, j'attendais, des explications. Il devait certainement en avoir. Pourquoi je ne le sentais pas, pourquoi elle prenait cet air, pourquoi elle mettait autant de temps pour cracher le morceau ? Une coloc ? Ok… Pourquoi pas. Mais je n'aimais pas vraiment cette fin de phrase. Elle tournait encore autour du pot, mon regard devenait de plus en plus sombre, je me refermais sur moi même. Quand elle lâcha enfin l'information, et pas n'importe laquelle.

Je retirai ma main de la sienne pour venir croiser les bras. Elle vivait avec Leonardo ? Ce type chelou, ce libraire qui n'en avait pas l'air ? C'était une blague, une très mauvaise blague… J'avais la mâchoire serrée, pendant quelques secondes, je n'avais rien dit, pas répondu, sûrement le temps que j'assimile cette putain d'information. La colère commençait sérieusement à monter en moi, et je savais que, dès que j'allais ouvrir ma gueule, ça n'allait pas faire plaisir.

- Tu me fais marcher là ? C'est une blague ? Tu vis avec ce type ? Tu vis réellement avec ce gars ?

Ok, là j'avais besoin de me déplacer, faire quelque chose, je ne sais pas quoi… J'avais encore ma boisson dans ma main, avec l'autre, je la passais dans mes cheveux, comme si ça allait essayer de me détendre. Plein de questions fusaient dans mon esprit… Mais je réalisais, enfin, pourquoi elle ne voulait pas, pourquoi depuis que nous étions ensemble, jamais elle n'avait proposé de squatter chez elle, évitant à tout prix que je débarque dans son appart, enfin "leur" appart. Ça me dégoûtait.

- Et je peux savoir depuis combien de temps vous vivez ensemble ? Hein ? Et juste pour être sûr, tu comptais me le dire quand au juste ? Si je n'avais pas insisté comme j'ai fait, on serait allé chez moi, et donc je serais encore dans l'ignorance ? C'était quoi le but ? Que je ne sois jamais au courant ? C'est ça ?

Mes bras s'agitaient dans tous les sens, pointant de temps en temps mon doigt dans sa direction, d'un air accusateur. Non, je ne m'attendais pas du tout à ce genre d'annonce, comment j'aurais pu savoir ? Jamais apparemment, enfin, c'était sûrement ce qu'aurait souhaité Lina.

Cette nouvelle m'était tombée dessus, comme un coup de massue. J'hallucinai complet. Tout devenait limpide maintenant, du moins en partie. Depuis le début, jamais elle n'avait proposé de venir chez elle, jamais. Toujours chez moi, ou autre part, à récupérer ce café, où aller à telle soirée, notamment à la Blue House. Pendant tout ce temps, elle n'avait rien dit, cachant la vérité. Alors oui, je n'aimais pas ce type, et apparemment, elle était au courant. Mais est-ce que c'était vraiment la principale raison ? Pourquoi elle n'avait pas osé me le dire plus tôt ? J'imaginais tout et n'importe quoi, mais une qui me revenait et qui restait en tête maintenant, est-ce qu'il s'était passé quelque chose entre eux ? Avant qu'on soit ensemble, ou pire, pendant qu'on était enfin en couple ? Je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il représentait pour elle. Pour moi ? C'était juste un vieux type chelou, qui pouvait presque profiter d'elle. La seule fois où je l'avais rencontré, ça m'avait suffit. Pour moi, il avait un problème, il n'était pas clair. Je pensais que je n'allais plus avoir affaire avec lui, et bien apparemment non, il était toujours bien présent, beaucoup trop.

- Ah ? Donc c'est ça ton excuse ? Donc quoi ? Plus tu allais traîner ce moment, mieux ça serait ? C'est ce que tu croyais ? Mais oui, quelle bonne idée ! Jusqu'au jour où j'aurai décidé de débarquer chez toi, enfin, ton ancien chez toi, et me rendre compte qu'en fait, bah personne ?

Ouai, je perdais complètement le contrôle. Jamais je ne lui avais vraiment parlé de la sorte. Elle m'avait déjà vu en colère, mais c'était avant qu'on soit ensemble. C'était encore le moment où nous n'arrivions pas à communiquer. Est-ce que c'était repartie pour un tour ? Ça ne m'avait pas vraiment manqué… Pourquoi elle vivait avec ce type, sérieusement… Ça pouvait être n'importe qui d'autre, mais il fallait que ça soit lui.

Voilà qu'elle m'accusait maintenant. Donc maintenant c'était de ma faute ? Je ricanais, mais non, c'était loin d'être drôle. Elle n'était pas capable de se dire qu'elle était responsable ? Responsable de m'avoir mentie, ou du moins, de m'avoir omis de dire la vérité. Non, il fallait que je sois LE responsable. J'aurai dû m'en douter qu'elle allait être au courant, s'ils vivaient ensemble, ils devaient s'en raconter des choses, limite bien de se foutre de ma gueule.

- T'es sérieuse la ? T'es en train de me dire que c'est MA faute ? Mais putain Lina, tu t'attendais à quoi au juste ? Tu me balances à la gueule tes sentiments, comme quoi tu m'aimes, et après ? Et après tu décides de te casser avec ce gars là ! Tu croyais quoi ? Que j'allais rester tranquillement dans mon coin ?

Elle essayait de changer de sujet ? C'était maintenant qu'elle voulait savoir qui avait bien pu me donner des informations sur ce type.

- Qu'est-ce que ça peut faire ? J'ai été le voir, superbe rencontre d'ailleurs, enfin, je n'ai sûrement pas besoin de te le raconter, puisqu'il t'a déjà tout balancé. Vous avez dû bien vous marrez en fait…

Putain, ce qu'elle pouvait être agaçante quand elle le voulait. Elle ne pigeait rien, jamais rien. Il fallait que je lui fasse un dessin pour qu'elle comprenne ? Ça bouillonnait en moi, et ça ne risquait pas de se calmer. Forcément, quand il y avait deux fortes têtes qui commençaient à s'embrouiller…

- Mais oui, c'est ça, t'as tout compris, comme toujours en fait ! Le premier mec qui passe ? Donc le gars, tu le connaissais à peine ?

Ce qui devait arriver, arriva. À force de gesticuler un peu dans tous les sens, avec une boisson dans les mains, voilà que je venais de renverser du café sur moi. Super. Je ne pouvais pas rêver mieux.

- Putain, fait chier ! C'était un peu la goutte de trop, littéralement parlant. J'envoyai alors valser le gobelet que j'avais encore en main, de toute manière, je n'avais plus vraiment envie de boire ce café. Alors que j'essayais d'effacer la trace, avec la serviette fournie avec la boisson, je continuai: Tu n'as pas répondu à ma question. Depuis combien de temps vous vivez ensemble ? Depuis combien de temps tu m'envoies balader avec tes fausses excuses ?

Je craignais la réponse, j'avais l'impression que ça faisait trop longtemps. Ça me rendait fou, j'ai toujours été honnête avec elle, même lui parler de la fois où Grace m'avait embrassé, je n'avais pas attendu, et elle ? Elle n'osait pas m'en parler à cause de ma réaction ?

- Tu sais, autant me le dire tout de suite, il s'est passé un truc entre vous ? Il te plaît ? C'est pour cette raison que tu ne voulais pas m'en parler ?

Même si j'avais posé la question, je n'étais pas prêt à entendre la réponse. Je ne voulais pas revivre ça à nouveau, pas avec elle, pas avec Lina. Putain, mais j'avais la poisse ou quoi ?  

- Oh bah bravo disais-je en applaudissant. En même temps, ce n'était pas très difficile, évidemment que je réagis de la sorte !

Ouai, j'étais arrivé à un point de non retour. Je sentais que ce que je risquais de dire ou faire, j'allais certainement le regretter, en partie du moins. Non parce que bon, il était normal que je réagisse comme ça, non ? J'étais peut-être dans l'extrême, mais de me rendre compte que @Catalina Pajares avait décidé de me cacher cette vérité, et surtout, n'avait sûrement pas l'intention de me le dévoiler, ça me rendait fou. Je commençais à avoir cette vieille boule au ventre, elle ne m'avait pas manqué celle-là. Même si j'étais du genre plus posé que l'espagnole, j'avais quand même en partie, ce sang chaud, et ça m'arrivait d'être impulsif, et là, je ne contrôlais plus rien du tout. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvé dans cet état, et généralement, c'était plus avec mon père que ça arrivait. Jamais j'aurai pensé l'être avec Lina. Oui, je lui faisais confiance. Alors, je m'emballais sûrement un peu trop, imaginant certaines scènes dans ma tête, les deux ensembles, dans le même appartement, parlant sur ma gueule.

J'écoutais d'une oreille ce que me racontait Lina. Oui, au fond, ces mots me rassuraient un peu. J'espère bien qu'elle n'était pas du genre moqueuse et qu'elle avait subi autant que moi durant cette période, si ce n'est même plus, étant donné qu'elle avait vécu une réelle rupture avec Ymkje. Mais non, je ne voulais presque rien entendre, borné, c'était le cas de le dire. J'avais retenue que la fin.

- Oh bah écoute, je pense que ça ne l'aurait pas dérangé de me foutre son poing dans ma gueule. Il n'a pas vraiment hésité pour me menacer, une chance qu'on s'est vu dans cette putain de librairie. D'ailleurs, il est vraiment libraire ce gars ? Non en fait, ne cherche pas à me répondre…

Ouai, ça gueule m'avait toujours un peu interloqué. Mais bon, à croire qu'il kiffait vraiment les livres, pourquoi pas. On pouvait être surpris.
Lina, inconsciente ? Peut-être au fond oui. Même si elle le connaissait, comme elle avait l'air de dire, vivre avec ce type ? Surtout, au bout de combien de temps avaient-ils décidé de vivre ensemble ? Auparavant, je n'avais jamais vu ce type, et du jour au lendemain, super pote, au point de vivre sous le même toit ? J'avais donc loupé autant pendant que nous étions en froid ?
Au moins, ce gars ne m'avait pas totalement menti. C'était bien le frère d'une ancienne amie de Lina, malheureusement décédé, si j'avais bien tout suivi. À moins qu'ils s'étaient mis d'accord sur une version ? Non, si je commençais à penser comme ça, ça n'allait pas le faire. Ça serait trop gros, non ? Surtout imaginer sur une personne morte, non, mauvaise idée.

- Donc, encore de ma faute apparemment ?!

J'en avais marre d'être soit disant le responsable de toute cette connerie. Ok, peut-être que ce n'était pas ma meilleure des idées d'aller le rencontrer moi-même, de le faire chier à son boulot, mais je n'avais pas eu le choix. Ça m'obsédait, et je n'avais trouvé que cette solution pour arrêter d'y penser, en tout cas, moins.

Voilà que le café avait décidé de laisser une trace. Ce n'était clairement pas ma journée. Je n'avais qu'une envie maintenant, rentrer chez moi, seul. Mais je n'avais pas eu toutes les réponses, je voulais savoir depuis quand, depuis quand ils vivaient ensemble. Je levai mon regard pour aller dans celui de Lina et m'arrêtai net dans le nettoyage de cette tâche.

- Février ?! Depuis février ? T'es sérieuse ? On est en mai putain, en MAI !

Non, elle n'arrangeait pas vraiment son cas. Pendant tout ce temps, elle n'avait rien osé me dire. Alors oui, je l'aurai mal pris cette nouvelle, dans tous les cas, mais j'étais persuadé que si elle m'en avait parlé dès le début, je n'aurais pas réagi autant. J'aurai fait un peu la gueule, mais nous aurions pris le temps de discuter, calmement. Là, non. C'était limite du foutage de gueule.

Alors oui, j'imaginais le pire. Essayant de comprendre la vraie raison de son mutisme. Pour moi, l'excuse de base n'était pas suffisante, il devait y avoir autre chose. Comme une liaison ? Quoi ? Tout était possible, non ? Encore une fois, ces paroles m'aidaient un peu. Je commençais à être perdu, complet. Mon esprit partait dans tous les sens et aucun moyen de le stabiliser pour réfléchir correctement. En revanche, je n'avais pas très bien apprécié la manière dont elle faisait référence à Elsje. Oui, il n'y avait pas vraiment de doute sur l'identité de la "pouffiasse blonde".

- Déjà, t'arrête de parler d'Elsje de cette manière, c'est clair ? Et non, bien sûr que non, enfin… J'espère ! J'en sais rien moi ! Si tu es capable de me cacher ça pendant tout ce temps, pourquoi pas autre chose ? Pourquoi pas une liaison ? J'en sais rien…

Ok, l'imaginer dans les bras d'un autre, ça m'avait mis un coup, j'en avais presque la nausée rien que d'y penser. Je l'aimais, tellement, mais de voir qu'elle n'osait même pas me parler, me parler de ça. J'étais sur le point de craquer, ma gorge commençait à se nouer, mais je ne voulais pas perdre totalement la face. Pas maintenant.

- Le problème, c'est que j'ai l'impression que tu ne me fais pas encore totalement confiance. Tu n'oses même pas me parler. Quand Grace m'a embrassée, je n'ai pas hésité une seconde, UNE seconde pour t'en parler. Parce que je savais que c'était ce qu'il fallait faire, même si je craignais ta réaction, même si je devais sacrifier une amitié pour toi. Et toi ? Toi, tu préfères ne rien dire, et attendre que je le découvre par moi même, ou bien, dans ce cas précis, presque te forcer à m'en parler. Tu dis que tu avais peur de savoir comment je réagisse, donc là solution, ne rien dire ? Ce n'est pas une excuse valable pour moi.

Je ne pouvais plus rester ici, j'en avais trop entendu, ou pas assez, mais tout ce qu'elle risquait de me raconter, ça allait encore plus me blesser, et j'en avais marre, marre de ressentir ça. Je pensais qu'on avait passé ce stade, qu'on pouvait tout se dire, mais apparemment, j'avais eu tort.   

Je sais que je pouvais certainement dire des conneries, et voyant la tête de @Catalina Pajares, il n'y avait quasiment pas de doute là dessus. Après, l'état dans lequel j'étais, je débitais tout ce qui me venait en tête en vraiment y réfléchir en amont. Alors oui, parfois ça pouvait paraître stupide, pourtant, avant que je le sorte, je n'en avais pas l'impression. Pour moi, ce gars, ce soit disant libraire, il ne fallait pas lui faire confiance. Pourquoi ? Et bien il était là le problème, je n'avais aucune raison valable. Aucune raison de me justifier concrètement. Juste, j'avais un vieux pressentiment sur ce type, et ça s'arrêtait là. Après oui, il m'avait menacé quand j'avais été le rencontrer, mais comme le disait si bien Lina, je n'étais pas venu pour lui faire un câlin. Alors oui, dans mon fort intérieur, ce qu'elle disait était juste, mais je n'arrivais pas à supporter qu'elle prenait sa défense comme si c'était devenu son meilleur pote. Ça l'était peut-être ? Voir plus ? Elle me faisait bien marrer, aller lui demander directement ?

- Te demander à toi ? Disais-je en ricanant. Mais bien sûr, et évidemment, tu m'aurais gentiment répondu ? N'est-ce pas ? Tu avais été très clair Lina, tu ne voulais clairement plus me voir, alors, tu devrais être contente, j'ai respecté ça. Alors ouai, autant le voir lui ! Et désolé, mais c'est mon affaire si ça un lien avec toi ! Disais-je en la pointant du doigt.

Elle va falloir qu'elle s'habitue. Alors oui, pendant cette période, nous n'étions pas vraiment en couple, mais les sentiments étaient déjà là, et tout ce qui pouvait toujours l'espagnole, ça me concernait aussi, juste un peu. Maintenant que nous étions en couple - enfin, ça donnait pas l'impression maintenant, mais c'était le cas - c'était d'autant plus le cas. Évidemment, mon but n'est pas de contrôler sa vie et de lui dicter ce qu'elle devait faire, juste, avoir un avis, et être au courant aussi…

- Oh vraiment ? C'est toi qui dit ça ? C'est moi qui comprend tout de travers ? C'te blague.

Ouai, là, elle abusait, clairement. Elle était tout aussi doué que moi pour tout comprendre de travers. C'était presque notre spécialité finalement. Soit, nous n'étions pas doué pour communiquer, et donc, jamais clair ce qu'on racontait, soit, on ne captait vraiment rien.

J'avais vite abandonné l'idée d'essayer de nettoyer cette tache, je savais très bien que ça ne servait plus à rien, c'était juste dans l'idée d'occuper mes mains et éviter de la regarder, durant quelques instants. Parce que oui, même si j'étais très en colère, cette situation me faisait énormément de mal, et voir Lina dans le même état que moi, ça n'arrangeait rien. Mais, ce qui me fit arrêter, c'est de me rendre compte depuis combien de temps elle avait osé rien me dire, depuis combien de temps ils vivaient ensemble. Elle ne pouvait pas s'empêcher de parler d'Elsje. J'avais cette impression qu'elle en parlait dès qu'on s'énervait.

- Ouai, j'la défend, comme toi tu n'hésites pas à défendre ce type !

Je savais très bien que c'était difficilement comparable, mais je n'avais pas pu m'empêcher de lui faire la remarque, que oui, elle le défendait aussi… Ce qui me plaisait moyennement. Je ne savais plus trop quoi penser, mon esprit était embrouillé par toute cette colère, et je n'avais pas pu m'empêcher d'imaginer le pire. Évidemment, je ne le souhaitais pas, mais de savoir qu'ils vivaient sous le même toit, ouai, j'avais fait un raccourci. Comment ça "moi" ? Est-ce qu'elle faisait référence à Elsje, ce qui n'était pas impossible, ou carrément à moi ? Elle me croyait capable de faire ça ? C'était à se demander, parce que vu la suite, elle me rabachait encore cette partie où j'avais eu cette période volage.

- Putain mais Lina, tu vas me le ressortir combien de fois ça ? Hein ? T'aime bien me le rappeler et me le renvoyer en plein gueule à chaque fois ou quoi ? Tu veux que je te réexplique la raison ? Parce qu'apparemment ce n'est toujours pas clair ! J'étais convaincu que c'était mort ! Si j'avais compris qu'il y avait vraiment une chance, jamais j'aurai fait ça ! Et j'étais pas capable de comprendre ça ? Parce que c'est vrai que tu as été parfaitement clair dans tes propos ! Excuse-moi ! Ouai, c'était complètement ironique.

Est ce que j'insinuais que c'était quasiment la faute de Lina si j'avais été voir ailleurs ? Peut être oui. Encore une fois, c'était toujours ce putain de problème de communication. Jamais à vouloir dire les choses concrètement, laissant l'autre interpréter comme il le voulait. Sauf qu'on savait parfaitement qu'on était nul dans ce domaine. Je vis la première larme couler, j'étais déjà à deux doigts de craquer, elle n'allait pas m'aider si elle s'y mettait. Voilà, on en arrivait à se disputer, au point de la voir pleurer à nouveau. Pourquoi est-ce qu'elle ne m'en avait pas parlé plus tôt ?! Oui, le fait qu'elle me dise du but en blanc qu'il ne se passera rien avec lui, j'avais envie d'y croire, et j'y croyais, un peu. Mais la pilule avait du mal à passer, d'apprendre qu'elle préférait ne rien me dire, me le cacher. Ce n'était pas ce qu'il fallait faire à son partenaire. Normalement, on devrait tout se dire, sans craindre l'autre. Par contre, c'était un peu la goutte d'eau, sa dernière phrase.

- Je t'ai lâché ?! MOI ? Tu te fous de moi ? C'est toi qui a décidé de t'éloigner, toi qui a décidé de prendre tes distances, toi qui ne voulait plus me parler ! Alors ouai, très heureux de voir qu'apparemment, lui il était là pour toi… À partir du moment où tu m'as dit tes sentiments, je ne t'ai pas lâché ! Alors arrête de mettre tout le monde dans le même panier !

Voilà, elle préférait se casser, ne voulant pas continuer cet "affrontement". Il fallait avouer que ça devenait de plus en plus difficile pour moi de supporter ses propos. Alors oui, j'ai pensé un instant à cette éventualité, que peut-être, elle me trompait. Je la voyais s'éloigner, dans ma tête, c'était le bordel. J'hésitais entre la retenir, et la laisser partir… D'un côté, je voulais la rassurer, et lui faire comprendre que je la croyais… Mais d'un autre côté, j'étais trop en colère, jaloux aussi de voir que finalement, elle allait retourner chez elle, en sa compagnie.

- Super, bah va y, t'façon, il sera toujours là pour toi apparemment ce gars ! Disais-je en criant presque puisqu'elle commençait déjà à être loin de moi.

Ça bouillonnait en moi, savoir qu'elle allait le retrouver, ça me faisait encore plus rager. Pourtant, je ne cherchais pas à la récupérer, l'empêcher d'aller chez elle et donc de revoir ce type. Non, je fis moi aussi demi tour et partie à l'opposé. Je marchais vivement dans un premier temps, et finalement me décidai à transplaner. Plus vite j'étais chez moi, mieux c'était. C'est une fois devant la porte d'entrée de mon appart que la première larme décida de faire surface, et coula le long de ma joue. Je rentrai brusquement dans l'appart, ne prêtant pas attention à mon frère et me dirigeai dans ma chambre sans lui adresser un mot. Première vraie dispute avec Lina depuis que nous étions ensemble. Je ne pensais pas que ça allait arriver aussi vite. Ça faisait quoi, un mois qu'on était en couple ? Tu parles d'une fin de semaine…  J'aurai préféré que ça se passe autrement...