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Mission no name (Alice)
Jeu 15 Juil 2021 - 21:27
Traquer les loup-garous non déclarés semblait assez simple sur le papier. Le plus souvent, le tout venant s'imaginait des scènes à base de courses poursuites dans la forêt, ou bien, à l'inverse, l'arrestation d'un pauvre père de famille tout à fait innocent en apparence. Selon les inclinations politiques des uns et des autres, la chose était très bien perçue ou bien franchement critiquée. Quoiqu'il en soit, il était rare que la fonction laisse indifférent. Mais dans les faits, les traques allaient souvent de pair avec des enquêtes, parfois très complexes, et qui pouvaient s'étaler sur plusieurs mois.
En ce moment les agents du bureau de capture travaillaient sur le cas assez épineux d'un réseau de trafic de drogue qui semblait viser spécialement les loup-garous. L'enquête avançait doucement : ce genre d'organisation pouvait cacher de nombreuses ramifications, comme ne concerner qu'une poignée de sorciers opportunistes. Il était encore trop tôt pour le dire, mais dans tous les cas, la prudence était de mise.
En outre, les agents du bureau de capture souhaitaient à tout prix éviter que les Aurors ne mettent le nez dans leurs affaires. C'était un coup à finir en gestion croisée. Hors, ce genre de cas de figure servait rarement la cause des chasseurs, qui se voyaient dépossédés des plus beaux morceaux de l'enquête, ou associés à un responsable issu de l'autre service. Il ne fallait pas chercher l'objet de la rivalité entre les deux services bien loin.
Thomas s'intéressait fort peu à ce type de dynamique. Cela dit, il aimait avoir la main sur ses affaires. Si ses collègues étaient prompts à faire de la rétention d'information (au moins le temps que les choses se fassent), au nom d'une rivalité plus ou moins fantasmée, cela lui allait. Le résultat était le même. Lui-même s'illustrait d'ailleurs régulièrement par ses talents d'écriture et l'habileté avec laquelle il parvenait à tout et ne rien dire dans ses rapports. Pour le reste, c'était affaire de réseau parallèle et d'astuce.
A ce titre, le dhampire avait de la ressource. Il revenait justement d'un court séjour dans les Highlands. Une connaissance de longue date, véritable maître des potions, avait accepté d'analyser un échantillon de drogue trouvé au cours d'une précédente mission. Thomas s'était appliqué à retranscrire tout le processus avec exactitude. Il ne restait désormais plus qu'à éplucher les résultats et conjecturer.
Pour se faire, il était accompagné d'Alice, qui travaillait sur l'enquête depuis le début. L'un des laboratoires du ministère leur servait de point de chute. Thomas avait réservé l'endroit, afin qu'on ne les dérange pas.
Un silence épais pesait sur les ustensiles cuivrés et les équipements de verre. Cependant, le sinistre des lieux contrastait à peine avec ses deux occupants. Comme à son habitude, le dhampire affichait une allure sobre et élégante. Il était entièrement vêtu de noir, à l'image du dallage couleur de jais qui courrait du sol au plafond. Pour une fois, ses éternelles lunettes de soleil pendaient, repliées, au col de son veston, ce qui permettait d'admirer l'aigue-marine si particulier de ses yeux au fond brillant.
Il était penché sur l'un des feuillets de parchemin et paraissait réfléchir. Des éléments de compréhension manquaient, mais il y avait probablement de quoi avancer un peu. Il suffisait d'assembler correctement les pièces du puzzle qui se trouvait sous leurs yeux, entre les résultats d'analyse, les photographies, les rapports de police, les témoignages et ainsi de suite.
« Café ?
Souffla-t-il sans desserrer les dents, ni lever les yeux. Le dhampire claqua des doigts et l'on entendit le cliquetis d'une cafetières commencer à s'agiter au fond de la pièce. Il était encore tôt, mais la journée promettait d'être longue.
En ce moment les agents du bureau de capture travaillaient sur le cas assez épineux d'un réseau de trafic de drogue qui semblait viser spécialement les loup-garous. L'enquête avançait doucement : ce genre d'organisation pouvait cacher de nombreuses ramifications, comme ne concerner qu'une poignée de sorciers opportunistes. Il était encore trop tôt pour le dire, mais dans tous les cas, la prudence était de mise.
En outre, les agents du bureau de capture souhaitaient à tout prix éviter que les Aurors ne mettent le nez dans leurs affaires. C'était un coup à finir en gestion croisée. Hors, ce genre de cas de figure servait rarement la cause des chasseurs, qui se voyaient dépossédés des plus beaux morceaux de l'enquête, ou associés à un responsable issu de l'autre service. Il ne fallait pas chercher l'objet de la rivalité entre les deux services bien loin.
Thomas s'intéressait fort peu à ce type de dynamique. Cela dit, il aimait avoir la main sur ses affaires. Si ses collègues étaient prompts à faire de la rétention d'information (au moins le temps que les choses se fassent), au nom d'une rivalité plus ou moins fantasmée, cela lui allait. Le résultat était le même. Lui-même s'illustrait d'ailleurs régulièrement par ses talents d'écriture et l'habileté avec laquelle il parvenait à tout et ne rien dire dans ses rapports. Pour le reste, c'était affaire de réseau parallèle et d'astuce.
A ce titre, le dhampire avait de la ressource. Il revenait justement d'un court séjour dans les Highlands. Une connaissance de longue date, véritable maître des potions, avait accepté d'analyser un échantillon de drogue trouvé au cours d'une précédente mission. Thomas s'était appliqué à retranscrire tout le processus avec exactitude. Il ne restait désormais plus qu'à éplucher les résultats et conjecturer.
Pour se faire, il était accompagné d'Alice, qui travaillait sur l'enquête depuis le début. L'un des laboratoires du ministère leur servait de point de chute. Thomas avait réservé l'endroit, afin qu'on ne les dérange pas.
Un silence épais pesait sur les ustensiles cuivrés et les équipements de verre. Cependant, le sinistre des lieux contrastait à peine avec ses deux occupants. Comme à son habitude, le dhampire affichait une allure sobre et élégante. Il était entièrement vêtu de noir, à l'image du dallage couleur de jais qui courrait du sol au plafond. Pour une fois, ses éternelles lunettes de soleil pendaient, repliées, au col de son veston, ce qui permettait d'admirer l'aigue-marine si particulier de ses yeux au fond brillant.
Il était penché sur l'un des feuillets de parchemin et paraissait réfléchir. Des éléments de compréhension manquaient, mais il y avait probablement de quoi avancer un peu. Il suffisait d'assembler correctement les pièces du puzzle qui se trouvait sous leurs yeux, entre les résultats d'analyse, les photographies, les rapports de police, les témoignages et ainsi de suite.
« Café ?
Souffla-t-il sans desserrer les dents, ni lever les yeux. Le dhampire claqua des doigts et l'on entendit le cliquetis d'une cafetières commencer à s'agiter au fond de la pièce. Il était encore tôt, mais la journée promettait d'être longue.
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Re: Mission no name (Alice)
Mer 28 Juil 2021 - 13:48
Mission no name
Londres ✧fin juin 2021
Le bruit des talons hauts résonnait dans les couloirs déserts, dans un écho qui percutait les murs sans jamais trouver une oreille dans laquelle agoniser. Après une demi douzaine d’aller-retour entre la salle d’étude et la réserve, Alice revenait, enfin, avec le document qui les intéressait vraiment : une liste de noms de patients, avec numéro de sécurité sociale et dernières adresses en date. Une petite mine d’informations et de données personnelles que le secretaire du labo avait largement rechigné à lui donner, tergiversant un long moment en se triturant les mains avant de se laisser convaincre, amadouer, embobiner par la juriste qui y était allée à grand renfort de battements de cils, de soupirs misérables et de sous entendus inquiets sur ce que son boss pourrait bien penser d’elle si elle ne lui fournissait pas du nouveau avant la fin de la matinée. Les types comme ça, planqués derrière leur bureau tout la journée, avaient tout le temps de se rêver sauveur d’une demoiselle en détresse .Si il savait. Elle lui avait quasiment arraché le dossier des mains, avant de le laisser pantelant dans sa solitude, sans un regard en arrière. Facile, c’était presque trop facile, à croire que la majorité des membres de la gent masculine n’avait pas l’habitude de socialiser avec l’autre sexe en dehors du contexte pré coïtal, s’en était presque désolant.
Le nez dans les papiers, elle ne le releva qu’en passant la porte, interpelé par son binôme du jour.
- Bien sur, serré et ans sucre si possible. J’imagine qu’il n’y a pas plus de grains à moudre dans le placard que dans tes fiches bristol ?
A l’instar de son side-kick habituel,@Asher Moore , Alice était intraitable sur la qualité de son café : héritage des deux continents berceaux de son éducation, il n’y avait bien que les productions africaines et sud américaines qui trouvaient véritablement grâce à ses yeux, si possible dans une cafetière italienne de bonne facture. Tout ce qu’il n’y avait pas dans cette annexe un peu glauque du ministère. Elle offrit un petit sourire à Thomas, avant de le rejoindre de l’autre coté de la table, et de lui tendre les nouvelles pièces du dossier. Contrairement aux langues-de-plomb, leur brigade n’avait pas un accès illimité à la totalement des informations disponibles dans les étages. Ils étaient obligés d’enquêter seuls, comme des grands, et suffisamment discrètement pour passer sous le radar de la justice magique qui aurait pu les relever du dossier. Heureusement pour eux, à ce stade, il n’y avait rien d’assez croustillant pour attirer l’attention des aurors.
- Pas grand-chose de plus, quelques dépôts de plainte pour des sorciers errants dans un état d’intoxication avancé, que j’ai filtré pour ne retenir que les dates s’approchant des pleine lune. Tous n’ont pas subi d’analyse toxico, mais on a quand même trois ou quatre bilans, et je ne pense pas que qui que ce soit ait pris le temps de les recouper et de les comparer pour le moment, puisqu’il n’y pas vraiment eu de plainte liée…
Elle écarta les feuilles et passa un coup de surligneur rapide sur les noms qui les intéressaient. Elle aimait bien travailler avec Thomas, au même titre que les différents membres de la brigade, avec qui elle avait développé une affinité différente pour chacun. Le Dhampire et elle se rejoignaient sur de nombreux points, et notamment une capacité de concentration dans l’effort intellectuel qui dénotait de la fougue et de la réactivité de leurs camarades. Non que les Malkov ou Asher soient moins malins, mais ils avaient l’esprit plus pratique et pragmatique, là où l’intellectuel qu’était Thomas pouvait s’enfoncer dans la théorie sans perdre patience, jusqu’à trouver la solution à une situation complexe. C’était exactement ce qu’ils étaient en train de faire présentement : Avant de lâcher la meute en intervention, ils avaient besoin de comprendre. Comprendre, pour mieux trouver, pour mieux agir, ensuite.
- Garret ne nous avait pas réservé la salle, passé dix heures. Tu penses que c’est un oubli de sa part ou un défi personnel ?
Le bruit des talons hauts résonnait dans les couloirs déserts, dans un écho qui percutait les murs sans jamais trouver une oreille dans laquelle agoniser. Après une demi douzaine d’aller-retour entre la salle d’étude et la réserve, Alice revenait, enfin, avec le document qui les intéressait vraiment : une liste de noms de patients, avec numéro de sécurité sociale et dernières adresses en date. Une petite mine d’informations et de données personnelles que le secretaire du labo avait largement rechigné à lui donner, tergiversant un long moment en se triturant les mains avant de se laisser convaincre, amadouer, embobiner par la juriste qui y était allée à grand renfort de battements de cils, de soupirs misérables et de sous entendus inquiets sur ce que son boss pourrait bien penser d’elle si elle ne lui fournissait pas du nouveau avant la fin de la matinée. Les types comme ça, planqués derrière leur bureau tout la journée, avaient tout le temps de se rêver sauveur d’une demoiselle en détresse .Si il savait. Elle lui avait quasiment arraché le dossier des mains, avant de le laisser pantelant dans sa solitude, sans un regard en arrière. Facile, c’était presque trop facile, à croire que la majorité des membres de la gent masculine n’avait pas l’habitude de socialiser avec l’autre sexe en dehors du contexte pré coïtal, s’en était presque désolant.
Le nez dans les papiers, elle ne le releva qu’en passant la porte, interpelé par son binôme du jour.
- Bien sur, serré et ans sucre si possible. J’imagine qu’il n’y a pas plus de grains à moudre dans le placard que dans tes fiches bristol ?
A l’instar de son side-kick habituel,@Asher Moore , Alice était intraitable sur la qualité de son café : héritage des deux continents berceaux de son éducation, il n’y avait bien que les productions africaines et sud américaines qui trouvaient véritablement grâce à ses yeux, si possible dans une cafetière italienne de bonne facture. Tout ce qu’il n’y avait pas dans cette annexe un peu glauque du ministère. Elle offrit un petit sourire à Thomas, avant de le rejoindre de l’autre coté de la table, et de lui tendre les nouvelles pièces du dossier. Contrairement aux langues-de-plomb, leur brigade n’avait pas un accès illimité à la totalement des informations disponibles dans les étages. Ils étaient obligés d’enquêter seuls, comme des grands, et suffisamment discrètement pour passer sous le radar de la justice magique qui aurait pu les relever du dossier. Heureusement pour eux, à ce stade, il n’y avait rien d’assez croustillant pour attirer l’attention des aurors.
- Pas grand-chose de plus, quelques dépôts de plainte pour des sorciers errants dans un état d’intoxication avancé, que j’ai filtré pour ne retenir que les dates s’approchant des pleine lune. Tous n’ont pas subi d’analyse toxico, mais on a quand même trois ou quatre bilans, et je ne pense pas que qui que ce soit ait pris le temps de les recouper et de les comparer pour le moment, puisqu’il n’y pas vraiment eu de plainte liée…
Elle écarta les feuilles et passa un coup de surligneur rapide sur les noms qui les intéressaient. Elle aimait bien travailler avec Thomas, au même titre que les différents membres de la brigade, avec qui elle avait développé une affinité différente pour chacun. Le Dhampire et elle se rejoignaient sur de nombreux points, et notamment une capacité de concentration dans l’effort intellectuel qui dénotait de la fougue et de la réactivité de leurs camarades. Non que les Malkov ou Asher soient moins malins, mais ils avaient l’esprit plus pratique et pragmatique, là où l’intellectuel qu’était Thomas pouvait s’enfoncer dans la théorie sans perdre patience, jusqu’à trouver la solution à une situation complexe. C’était exactement ce qu’ils étaient en train de faire présentement : Avant de lâcher la meute en intervention, ils avaient besoin de comprendre. Comprendre, pour mieux trouver, pour mieux agir, ensuite.
- Garret ne nous avait pas réservé la salle, passé dix heures. Tu penses que c’est un oubli de sa part ou un défi personnel ?
️ nightgaunt