Calliope ne peut s’empêcher de penser que cet été est étrange. Très étrange. Elle mène sa vie d’une main de fer, elle a réglé tout les problèmes qu’elle pouvait avoir eut récemment et pourtant… pourtant elle a cette impression désagréable qui ne la lache pas. Celle qui suggère insidieusement que vraiment, quelques chose ne va pas.

Voila quelques semaines qu’elle fréquente @William Fastenburry. Si on lui avait dit cela quelques semaines plus tôt sûrement n’y aurait elle jamais cru compte tenu du fait qu’elle avait toujours trouvé l’auror agaçant. Mais poussés l’un vers l’autre telles des marionnettes dont les fils étaient tirés par un certain @Matthew Johnson … Elle ne pouvait pas dire qu’elle se forçait. William avait des bons côtés. Il était intelligent, charmant, un situation interessante malgré quelques écarts dignes d’un traite à son sang. Pourtant, l’image de @Dimitri Majewski flottait à l’orée de son esprit sans que la Muller ne sache exactement pourquoi. Elle n’avait pourtant plus rien à craindre de lui depuis le serment inviolable prononcé il y a quelques semaines de ça.

Calliope Muller écrivait à Secunda lorsqu’un autre hibou que le sien vienne se percher sur le garde corps en fer forgé de son balcon. La Muller reconnu le hibou de son frère et son coeur de serra avant même qu’elle n’eut besoin d’ouvrir le parchemin écrit de la main de @Caël Muller . Elle reposa son verre de vin et repoussa sa propre correspondance. Un petit Liam été né.

Un Muller de sang mêlé. Le premier. Voila qui allait faire couler de l’encre. Calliope soupira et finalement récupéra son verre. Elle allait en avoir besoin parce que cette naissance venait encore tracasser son esprit. Parce que son désir d’enfant était plus fort chaque jour et que pourtant elle se l’interdisait parce que si elle donnait la vie alors ça serait à un être qui devrait, comme elle, vivre dans le secret de sa veritable ascendance. Elle ne voulait pas imposer ça à un enfant. Et elle ne pouvait s’empêcher de ce demander comment le petit Liam allait survivre dans ce monde où il ne serait pas tout à fait ce qu’on attendait de lui…

Quelques jours plus tard, du mardi qui suivit la naissance de ce petit être, Calliope prit sur elle d’accorder une visite à son frère et à sa belle soeur. Masquant sans difficultés ses sentiments ambivalents face à cet enfant, elle félicita @Niamh Walsh et Caël. Elle offrit aux jeunes parents plusieurs bons pour se faire livrer par quelques restaurants de la ville soigneusement choisis et au petit Liam une couverture brodée à son nom qui était magiquement conçue pour grandir au même rythme que l’enfant qui l’adoptait.

Elle ne prit pas l’enfant dans ses bras, profitant qu’il dorme profondément et qu’il s’agissait de ne pas déranger son sommeil. La vision de ce petit être qui agitait doucement sa tétine alors qu’il dormait suffisait à lui crever le coeur. Un café à peine et elle retrouvait son appartement vide et les doutes quant à son existence n’étaient que renforcés…

"Taratata... Je gère." Vantard ? Toi ? Tout le temps, et pourtant, ce n'était pas faux que de l'affirmer. Ta patronne pouvait se reposer le temps qu'il faudrait, exceptionnellement, tu serais celui qui garderait la tête sur les épaules et gérerait tout à la boutique la crèche. Heureusement, ça ne durerait pas un an, mais jusque là, au moins pour le dossier Citrons et Papillons, tu faisais preuve d'un zeste de bon sens et d'un professionnalisme probablement incroyable pour tout ceux qui te connaissait bien, voir très bien.

Alors tu l'affirmais, haut et fort, au moins assez pour que @Caël Muller l'entende, et s'il fallait pour que tout le service le comprenne, entre deux grimaces au petit bout d'homme qui avait enfin décidé de pointer le bout de son nez quelques jours plus tôt.

Et c'est alors que le Chaperon Rouge et le Grand Méchant Loup rentrèrent main dans la main chez Mère-Grand... Ton visage s'arrêta sur une grimace, interdite, alors que tu fixa la récente mère dans un sourire trahissant ton rôle dans la modification de la veilleuse que tu venais d'offrir. "Oui, j'ai peut-être un peu réécris le script des histoires. Mais, pour un enfant unique comme ce ptit bout 'chou, fallait bien un truc exceptionnel." Est-ce que tu avais honte de te servir de la frimousse de ce nouveau-né à de pareilles fins ? Pas le moins du monde. Et pourquoi tu aurais eu honte d'abord ? Réécrire les contes et d'autres classiques Moldu avait été un passe temps agréable ces dernieres semaines, alors que d'autres sujets de ta vie personnels s'avéraient être bien plus compliqués. Ca t'avait été incroyablement salvateur, bénéfique, te permettant de te concentrer sur ce que tu faisais parfois le mieux : le pitre. Et chacune de ces histoires, tu les avais testé directement avec la meilleure de toutes les clientèle : les bambins de la crèche.

Du reste, tu refusa de donner la moindre info concernant le travail à ta patronne, te contentant d'un tout se passe pour le mieux. Le tout était peut-être un chouïa exagéré pour la partie administrative de l'affaire, mais même là tu faisais des efforts pour ne pas faire trop d'erreurs. Et puis, pour les gros problèmes, il fallait avouer que tu avais encore dans tes connaissances quelques personnes ressources. C'était comme l'histoire avec la peinture sur soie où Tommy n'avait pas compris le mot "soie". Un sujet à éviter, pour le bien de tout le monde.

Finalement, tu rendis au couple la quiétude en les libérant de ta présence, après une énième fausse promesse que si le pire devait arrivé, tu préviendrais Niamh directement. Mais qu'était le pire au fond, quand cette bande de petits diables que tu gardais s'étaient déjà montrés parfois des plus inventifs pour te rendre chèvre...

le cadeau de Jolan: