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les flots t'emmènent (elsbeth i)
Lun 11 Oct 2021 - 20:39
les flots t'emmènent,
(mood) ton retour n'est plus qu'un mirage
j'essaie de rester comme avant
quand tu n'étais pas là.
Sa présence sur les bancs estudiantins lui semble de plus en plus compromise, la faute au ventre gourmand du styx qui la réclame constamment. Il y a tout à faire, il y a toujours davantage, et ses propres recherches de future historienne curieusement mises à profit dans le nouvel appendice de la bête qui demande constance et minutie. Le confessionnal passionne la danseuse éclopée, concentre ses énergies et son attention. Mélange curieux d'empathie et de manipulation, qui lui donne accès aux secrets les plus intimes de ses client.es, et lui permet de recueillir de précieuses informations à utiliser en guise de monnaie ou de menaces. Elle se fait la main, la Belge, essais d’abord faits sur des âmes en détresse immédiates plus susceptibles de dire oui aux besoins de laboratoire-purgatoire du péché d’Orgueil. Les pensées troubles de @Charles Sweetlove, les souvenirs saphiques et douloureux d’ @Awa Blackthorn, la mémoire cruellement marquée d’une @Alice Hangbé méconnaissable dans son deuil. Chaque expérience l’alourdit de mémoire, l’enrichit de savoir, lui crible les ailes dorées de poids supplémentaires à porter – celui d’une souffrance qu’elle reconnait trop bien chez autrui, malade de douleur depuis des années habituée au poids de la colère et de la rancœur. Abonnée à la souffrance physique, inscrite dans la chair de ses jambes.
Décalée des peccadilles universitaires, de toutes ces intrigues qui lui paraissent soudainement tellement éloignées de sa réalité. Elle marche entre deux mondes, plus que jamais, car la ballerine aux pieds ardents veut appartenir aux deux, se raccrocher à ses rêves de grandeur gonflés par le styx, lier ses doigts aux promesses d’épistémè de la faculté d’histoire et du militantisme découvert par le biais de @June Reynolds. Et lorsque le poids de l’ensemble devient trop lourd, elle recherche ceux qui lui allègent l’âme, visite les yeux de @Miguel Pajares qui lui promet monts et vallées pour une partie de dards, comme d’habitude – et ça la fait sourire, curieusement, de ces égarements qui ne promettent rien et veulent tout. Il y a eu cette affiche, cette offre – cours de dessin anatomique. Participants et modèles recherchés. et par on ne sait quelle impulsion, elle a pris la direction de la salle, avec à peine dix minutes d’avance. L’air avenant, la muse improvisée s’est présentée à l’enseignante, s’offrant en guise de modèle – très peu d’entre eux avaient choisi cette voie, les bancs des dessinateurs étant largement plus fournis que les trois pauvres tabourets au milieu. Ses comparses et elle forment un tout hétéroclite, parfait pour les étudiants – l’uniformité corporelle n’appuie pas les savoirs anatomiques.
Elle n’est plus que chair et muscles, la danseuse, camouflée par de fins sous-vêtements qui n’étaient pas calculés pour la séance. Coton, dépareillés. Ça lui casse son air princier soigneusement entretenu, et l’organdi des soirées au Styx. Althea prend instinctivement la sixième position du ballet, réflexes du corps jamais tout à fait oubliés malgré les années passées à enterrer les passions de la danse profondément dans le linceul des ambitions déchues. Son maintien droit découpe les muscles fins sous son épiderme, et elle fixe un point derrière. Le cœur qui bat la chamade, le tatouage de phénix tranquillement installé sur sa cheville gauche.
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Re: les flots t'emmènent (elsbeth i)
Jeu 14 Oct 2021 - 16:25
(look) Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas dessiné. Ses doigts étaient blancs, propres de fusain, délaissés par le grain rugueux du papier à dessin. Elle avait continué à écrire, noirci des pages entières de ses poèmes en italien sur la quête de sens et les dangers du passé qu'on remue, même à griffonner des silhouettes imparfaites en marge de ses notes de cours. Gestes inaltérables, réflexe du corps qui exprimait par là ce que son visage refusait de montrer. Mais le dessin demandait trop de soi, trop de présence, et Dalia était absente d'elle depuis la découverte. Elle avait à peine dessiné Aphrodite, pourtant hantée par sa lumière, bercée par la mélodie de son regard et de ses lèvres. Aujourd'hui, en plus de tout ce qui l'écrasait, le manque de son art se faisait douloureusement sentir. Alors quand une affiche proposa de participer à une séance de dessin anatomique, l'Helvète sauta sur l'occasion comme une affamée à qui on proposait un repas chaud.
Elle s'installa dans la salle face aux tabourets disposés en l'attente de volontaires, et ouvrit son carnet à dessin. Elle parcourut les dernières pages, vestiges de sa passion oubliée, avec un regard mélancolique teinté de sévérité. Le carnet sur les genoux, elle aiguisa ses crayons et repoussa de son visage quelques mèches de cheveux échappées de sa coiffure. Son regard d'opale balayait la salle sans s'attarder sur qui que ce soit : elle n'attendait rien ni personne. Elle était venue là pour se reconnecter à elle-même le temps d'un échappatoire - et pour ne pas perdre la main.
Finalement, Dalia perçut malgré elle le visage d'une des modèles. Elle reconnut @Althea d'Arenberg. Un peu surprise de la voir là, elle ne manifesta aucune émotion particulière et évita son regard pour ne pas la déconcentrer ou l'embarrasser. Si elle avait été de meilleure humeur, elle aurait fait un commentaire intérieur moqueur ou salace à l'intention de Hunter, mais rien ne lui traversa l'esprit, trop fatigué pour plaisanter. Par contre, sa curiosité était piquée : elle détailla la silhouette de la Belge. Elle aimait bien son choix de sous-vêtements, qui contrastait avec l'ambiance solennelle de la salle. Le tatouage à la cheville lui plut moins, même s'il apportait une touche de couleur sur la peau diaphane.
Crayon en main, elle le fit glisser naturellement sur le papier, suivant les lignes corporelles d'Althea. Le jeu des proportions revint très facilement sous les doigts de Dalia, qui n'avait certainement pas oublié comment dessiner un corps féminin, son sujet de prédilection. Elle décochait régulièrement des regards à la sorcière, neutres, professionnels, perçants. Rapidement, elle délaissa son croquis pour s'attarder sur un portrait du visage, dans un coin de la feuille. Althea avait probablement l'impression de n'être là que pour un modèle anatomique, aussi ne forçait-elle aucune expression figée. Son visage était naturel, bien que concentré. Peut-être pensif. L'Helvète se plaisait à essayer de retracer l'éclat de son regard et les lignes imperceptibles de ses traits.
Elle s'installa dans la salle face aux tabourets disposés en l'attente de volontaires, et ouvrit son carnet à dessin. Elle parcourut les dernières pages, vestiges de sa passion oubliée, avec un regard mélancolique teinté de sévérité. Le carnet sur les genoux, elle aiguisa ses crayons et repoussa de son visage quelques mèches de cheveux échappées de sa coiffure. Son regard d'opale balayait la salle sans s'attarder sur qui que ce soit : elle n'attendait rien ni personne. Elle était venue là pour se reconnecter à elle-même le temps d'un échappatoire - et pour ne pas perdre la main.
Finalement, Dalia perçut malgré elle le visage d'une des modèles. Elle reconnut @Althea d'Arenberg. Un peu surprise de la voir là, elle ne manifesta aucune émotion particulière et évita son regard pour ne pas la déconcentrer ou l'embarrasser. Si elle avait été de meilleure humeur, elle aurait fait un commentaire intérieur moqueur ou salace à l'intention de Hunter, mais rien ne lui traversa l'esprit, trop fatigué pour plaisanter. Par contre, sa curiosité était piquée : elle détailla la silhouette de la Belge. Elle aimait bien son choix de sous-vêtements, qui contrastait avec l'ambiance solennelle de la salle. Le tatouage à la cheville lui plut moins, même s'il apportait une touche de couleur sur la peau diaphane.
Crayon en main, elle le fit glisser naturellement sur le papier, suivant les lignes corporelles d'Althea. Le jeu des proportions revint très facilement sous les doigts de Dalia, qui n'avait certainement pas oublié comment dessiner un corps féminin, son sujet de prédilection. Elle décochait régulièrement des regards à la sorcière, neutres, professionnels, perçants. Rapidement, elle délaissa son croquis pour s'attarder sur un portrait du visage, dans un coin de la feuille. Althea avait probablement l'impression de n'être là que pour un modèle anatomique, aussi ne forçait-elle aucune expression figée. Son visage était naturel, bien que concentré. Peut-être pensif. L'Helvète se plaisait à essayer de retracer l'éclat de son regard et les lignes imperceptibles de ses traits.
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Re: les flots t'emmènent (elsbeth i)
Sam 16 Oct 2021 - 11:37
(cw - image corporelle)les flots t'emmènent,
(mood) ton retour n'est plus qu'un mirage
j'essaie de rester comme avant
quand tu n'étais pas là.
Malaise du corps. Une maladie de ballerine, parait-il. L’habitude de se fixer dans un miroir plein pied plusieurs heures par jour, traquer la moindre imperfection du mouvement avec les velléités d’une chasseresse en pleine traque, vouloir éliminer tout ce qui ne touche pas à l’idéal, écraser l’ordinaire sous ses pointes aux pieds sanguinolents. La douleur dans cette beauté – à quel prix? À celui des membres qui se comptent par grammes, le besoin de tout fuseler parce que n’en déplaise aux mouvements de body positivity, les grandes compagnies de danse classique n’ont que faire de la diversité corporelle et d’une saine image de soi. Alors ça s’écorche le corps du bout des yeux, les ballerines, les prunelles en guise de lame qui voit tout ce qui devrait être changé – pour toujours devenir plus aérienne. La princesse déshéritée a gagné le gros lot génétique en la matière, mais toujours demeure ce malaise des membres, qu’on peut cacher sous des caresses.
Ici, elle est exposée, sans artifices. Nul costume, aucune musique dont il faudrait suivre les notes, aucun rôle à jouer, que celui d’une sorcière née-moldue à l’avenir sacrifié pour en devenir un autre, méconnaissable. Elle sent les regards parcourir la surface de son corps, cherche presque à provoquer les yeux des capteurs de son image, d’abord, les mettre au défi de ne laisser qu’une once de jugement transparaître dans leurs propres prunelles, avec la colère et l’orgueil toujours à la lisière de ses propres iris. Rien ne vient. Rien, car les étudiant.es n’ont que faire de ses jambes, de son ventre ou de la véritable proportionnalité de ses membres longilignes. Sous leur attention-bistouri, elle se découpe, se décompose, se dénature, presque.
L’expression de son visage change. Décalé, l’angle du menton d’ordinaire relevé haut – car l’Orgueil lui colle à la peau. Lady pride. Doucement, ses traits prennent une expression tranquille, presque pensive. Elle se demande ce qu’ils voient, avec leurs regards de médicomages. Se demande combien d’entre eux épouseraient les pratiques de leurs compatriotes plus vieux, qui ne savent pas comment traiter sa maladie. Les médicomages demeurent inutiles, et les médecins moldus doutent toujours de sa véracité. Entre les deux, une sournoise méfiance face aux spécialistes des sciences de la santé, et une foi construite en échafaud pour les mal-aimés, les rescapés, ceux qui ne posent pas autant de questions et n’émettent pas autant de jugement. Althea observe une dessinatrice aux cheveux couleur d’ambre, se demande si, une fois graduée, elle ne sera pas comme tous les autres, à murmurer le mot entre leurs dents lorsqu’ils croient être hors de portée d’écoute. Another junkie.
mais docteur, lorsqu’on a mal,
lorsqu’on a mal jusqu’à la moelle,
lorsqu’on a mal à s’en arracher l’âme à fleur de peau,
nous blâmeriez-vous, docteur, de chercher répit à nos maux?
- InvitéInvité
Re: les flots t'emmènent (elsbeth i)
Dim 24 Oct 2021 - 11:27
(look)
Che cosa stai pensando ?
Quels doutes se cachent derrière tes iris ?
Où t'emmène le souffle qui échappe de tes lèvres ?
Dalia aimait dessiner face à une modèle. D'ordinaire, elle dessinait de mémoire des moments d'observation volés ou des souvenirs chéris. Peu de gens prenaient le temps de poser devant elle. Pourtant c'était l'occasion d'étudier avidement l'air, le regard, la respiration, la posture. De deviner les pensées qui agitaient ou apaisaient l'esprit. Elle aimait ces instants silencieux de confidence tacite et de confiance. Livrer son corps à une dessinatrice, c'était livrer son âme. Bien entendu, l'échange aurait été encore plus intime si elles ne s'étaient trouvées que toutes les deux, mais il aurait été assez étrange qu'Althea décide de poser uniquement pour les beaux yeux de Dalia. Après tout, elles se connaissaient peu, indirectement, liées par Hunter qui était désormais absent.
Tu changes d'expression.
Superbia.
Un éclat intéressant.
La noblesse d'Althea transparaissait alors même qu'elle était dévêtue dans une pièce remplie de spectateurs. Héritage de sa vie de danseuse ? Piquée par la curiosité, Dalia cessa de griffonner un instant pour l'observer par-dessus son chevalet. Amusée par cet orgueil naturel, elle esquissa une couronne sur la tête de son croquis anatomique.
Finalement, la sorcière reprit un air pensif, plus détendu. Dalia s'absorba dans son art et continua de dessiner avec précision le visage d'Althea, avant de revenir sur l'objet de sa présence ici : le corps humain. Studieuse, elle reprit le dessin de la silhouette avec application et ne vit pas le temps passer.
Lorsque l'enseignante annonça la fin de la séance, Dalia se sentit raide et embrumée, comme sortie d'un long somme. Elle s'étira lentement la nuque et fit tourner doucement ses poignets endoloris. La reprise avait un délicieux goût de douleur. Tandis qu'elle rangeait ses affaires, elle se demanda si elle irait saluer Althea. Après tout elle venait de la scruter pendant une heure dans les moindres détails.
Che cosa stai pensando ?
Quels doutes se cachent derrière tes iris ?
Où t'emmène le souffle qui échappe de tes lèvres ?
Dalia aimait dessiner face à une modèle. D'ordinaire, elle dessinait de mémoire des moments d'observation volés ou des souvenirs chéris. Peu de gens prenaient le temps de poser devant elle. Pourtant c'était l'occasion d'étudier avidement l'air, le regard, la respiration, la posture. De deviner les pensées qui agitaient ou apaisaient l'esprit. Elle aimait ces instants silencieux de confidence tacite et de confiance. Livrer son corps à une dessinatrice, c'était livrer son âme. Bien entendu, l'échange aurait été encore plus intime si elles ne s'étaient trouvées que toutes les deux, mais il aurait été assez étrange qu'Althea décide de poser uniquement pour les beaux yeux de Dalia. Après tout, elles se connaissaient peu, indirectement, liées par Hunter qui était désormais absent.
Tu changes d'expression.
Superbia.
Un éclat intéressant.
La noblesse d'Althea transparaissait alors même qu'elle était dévêtue dans une pièce remplie de spectateurs. Héritage de sa vie de danseuse ? Piquée par la curiosité, Dalia cessa de griffonner un instant pour l'observer par-dessus son chevalet. Amusée par cet orgueil naturel, elle esquissa une couronne sur la tête de son croquis anatomique.
Finalement, la sorcière reprit un air pensif, plus détendu. Dalia s'absorba dans son art et continua de dessiner avec précision le visage d'Althea, avant de revenir sur l'objet de sa présence ici : le corps humain. Studieuse, elle reprit le dessin de la silhouette avec application et ne vit pas le temps passer.
Lorsque l'enseignante annonça la fin de la séance, Dalia se sentit raide et embrumée, comme sortie d'un long somme. Elle s'étira lentement la nuque et fit tourner doucement ses poignets endoloris. La reprise avait un délicieux goût de douleur. Tandis qu'elle rangeait ses affaires, elle se demanda si elle irait saluer Althea. Après tout elle venait de la scruter pendant une heure dans les moindres détails.
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Re: les flots t'emmènent (elsbeth i)
Dim 24 Oct 2021 - 15:15
les flots t'emmènent,
(mood) ton retour n'est plus qu'un mirage
j'essaie de rester comme avant
quand tu n'étais pas là.
(tenue) C’est un talent particulier, de remarquer un auditoire sans le regarder soi-même. Ça s’apprend dans l’interstice entre les regards. Il faut les deviner sans les suivre, les voir dans ce qu’ils ont d’approximatifs sans les laisser se préciser, comme un jeu du chat et de la souris où le perdant doit admettre sa curiosité. Jeu d’intérêts à avouer – car dans la curiosité, on sème une parcelle de soi, une admission de ce qui nous fait vibrer. La danseuse se tient droite, mais le maintien de sa tête se fait plus doux, et elle observe autant qu’on la regarde – ou plus encore, car elle ne s’intéresse pas aux corps de ceux qui capturent son image. La ballerine éclopée a peu d’expérience de pose face à des artistes, si on exclut les moments volés en la compagnie du regretté Dorian Jakobsen, quelques années auparavant. On lui dirait peut-être qu’elle ne maîtrise pas une des règles les plus élémentaires : faire comme si ceux qui l’observent n’existent pas.
mais si je maîtrise l’art, et que je le bâcle –
dira-t-on que c’est un acte manqué, professeur?
La princesse exhérédée observe tranquillement les dessinateurs – elle n’en qualifierait aucun d’artiste, ils n’en ont pas le regard. Leurs yeux sont dénués de passion, cliniques. Ils découpent ses membres du bout des prunelles, sans en apprécier les formes, la douceur, l’expression qu’elle a au fond des traits. Une seule, peut-être. Les yeux couleur d’un ciel polaire, regard arctique brûlant. Jusqu’à la fin de l’heure, la capricieuse fuit et cherche son regard à la fois, l’observe de tout son saoul lorsque ses yeux s’occupent à son chevalet, détaille sa mine concentrée. all hail the Ballarini family. et sa mystérieuse cadette, à la fois orageuse et pleine de principes, remplie des codes des milieux aristocratiques dans lesquels elle a été élevée.
Lorsque sonne la fin de l’heure, Althea n’a qu’une envie : se pencher par-dessus l’épaule d’Elsbeth, découvrir ce qu’elle a vu. Affamée de sa propre image, péché d’Orgueil qui ne se satisfait jamais tout à fait du regard des autres, elle est curieuse de son œuvre, mais ensuite, d’elle. Pourquoi éviter le travail, si elle était venue ici dans ce but? Pourquoi s’être détournée du croquis anatomique? Elle devrait se rhabiller, mais si l’artiste file, entretemps? Peine perdue – et elle ne lui adressera pas la parole hors de ce contexte, elles ne sont pas assez proches, comment, alors, savoir? Les mouvements de l’artiste sont lents, pourtant. Le modèle évite l’impulsion de se diriger vers elle en sous-vêtements, instinct de préservation double de la dignité et des convenances, masque social porté à l’université. Alors elle se rhabille plus rapidement qu’elle ne le ferait normalement, ne prenant pas le temps de vérifier que sa tenue tombe correctement avant de se diriger vers l’Helvète. « Salut », fait-elle sobrement, en français, s’approchant d’elle. D’ordinaire, elle est habile, avec les gens – si elle le souhaite. Chez Elsbeth, pourtant, il y a cet air de mystère combiné à une aura d’opposition qui lui souffle que les platitudes polies ne trouveront que bien peu d’écho. Pourtant, c’est dans ces platitudes qu’on trouve de quoi tendre des appâts … Enhardie par l’expérience, elle se lance. « J’espère que ce n’est pas déplacé, mais … tu me montrerais ton dessin? »
- InvitéInvité
Re: les flots t'emmènent (elsbeth i)
Lun 22 Nov 2021 - 16:25
(look) L'atmosphère onirique retombait comme un nuage de poussière soulevé par une bourrasque. La réalité revenait par lambeaux tandis que les corps inspirants se revêtaient d'une apparence ordinaire et que les dessinatrices se relevaient. Dalia se sentit obligée de suivre le mouvement et elle se leva, renfermant son carnet à dessin. Salut, fit Althea en l'approchant. L'Helvète garda la main posée sur ses crayons, interrompue dans son rangement. Elle étudiait l'arrivée de la Belge avec une légère méfiance. Était-ce une bonne idée d'établir un contact après ce qui venait de se passer ? Salut Althea, répondit-elle en français à son tour.
A la dérobée, elle glissa ses crayons dans son sac, avant de faire de même avec son carnet. Le geste parut un déclic chez la sorcière qui était venue l'aborder. J’espère que ce n’est pas déplacé, mais … tu me montrerais ton dessin ? Légèrement amusée par l'idée qu'elle se trouve déplacée alors que c'était Dalia qui venait de subtiliser une partie de son âme dans son croquis, voleuse sans scrupules, la ténébreuse ne sourit pas pour autant. Il n'est pas terminé, énonça-t-elle en toute vérité. Elle n'avait rien contre partager son art avec ses modèles, mais elle n'aimait pas montrer quelque chose d'incomplet, surtout si elle souhaitait que le résultat plaise.
Pourquoi tu es venue poser ? demanda Dalia sans détour, sincèrement curieuse de trouver Althea parmi les autres modèles. Elle ne cillait pas sous l'apparence intrusive de sa question, considérant son interlocutrice suffisamment solide pour s'expliquer comme une adulte. Néanmoins, elle consentit à montrer patte blanche. Je te le montrerai une autre fois, si tu veux, quand je l'aurai fini. Offrande à la Muse.
A la dérobée, elle glissa ses crayons dans son sac, avant de faire de même avec son carnet. Le geste parut un déclic chez la sorcière qui était venue l'aborder. J’espère que ce n’est pas déplacé, mais … tu me montrerais ton dessin ? Légèrement amusée par l'idée qu'elle se trouve déplacée alors que c'était Dalia qui venait de subtiliser une partie de son âme dans son croquis, voleuse sans scrupules, la ténébreuse ne sourit pas pour autant. Il n'est pas terminé, énonça-t-elle en toute vérité. Elle n'avait rien contre partager son art avec ses modèles, mais elle n'aimait pas montrer quelque chose d'incomplet, surtout si elle souhaitait que le résultat plaise.
Pourquoi tu es venue poser ? demanda Dalia sans détour, sincèrement curieuse de trouver Althea parmi les autres modèles. Elle ne cillait pas sous l'apparence intrusive de sa question, considérant son interlocutrice suffisamment solide pour s'expliquer comme une adulte. Néanmoins, elle consentit à montrer patte blanche. Je te le montrerai une autre fois, si tu veux, quand je l'aurai fini. Offrande à la Muse.
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Re: les flots t'emmènent (elsbeth i)
Sam 27 Nov 2021 - 13:37
les flots t'emmènent,
(mood) ton retour n'est plus qu'un mirage
j'essaie de rester comme avant
quand tu n'étais pas là.
(tenue) L’esprit enhardi par les sensations d’avoir posé s’accrochant toujours à elle, la capricieuse réclame poliment une vue sur l’œuvre de l’artiste. Échec. « Il n'est pas terminé. » Face au rabrouement de la ténébreuse, Althea souffle un léger « pas de souci », prête à plier bagages et tourner les talons – elles ne se connaissent pas assez pour que la wallonne insiste, surtout pas lorsqu’on sait à quel point les Ballarini sont attachés aux bonnes manières de leur rang. Ne souhaitant pas déplaire à l’italophone, Althea accepte de plier, met une main sur son sac pour accepter de s’en aller. « Pourquoi tu es venue poser ? »
La question surprend la danseuse, qui n’y a pas elle-même véritablement réfléchi. Une impulsion, comme souvent – et une sensation assez secrète pour interdire le partage si librement offert. « Je ne sais pas. Décision impulsive, je crois », se contente de dire la danseuse éclopée en guise de réponse. « Je te le montrerai une autre fois, si tu veux, quand je l'aurai fini. » L’échange la laisse incertaine – elle a davantage l’habitude de piloter des conversations avec les hommes, la jeune femme, et c’est qu’ils sont plus faciles à mener du bout des lèvres. Les mystères qui se dégagent des prunelles orageuses de la Ballarini l’attirent autant qu’elles la rendent perplexe. Incertaine de comment la prendre, elle choisit pourtant d’accepter l’offrande. « Oui, j’aimerais. » et ses yeux de pluie s’attachent aux siens, glacés comme une nuit polaire, mais dans lesquels elle croit détecter au moins une once de curiosité.
« Tes yeux étaient les seuls qui ne ressemblaient pas à des scalpels », remarque Althea, avant de balayer la pièce presque vidée de ses étudiant.es du regard. Le silence lourd de concentration a fait place à quelques bruissements de rangement de matériel, et des conversations à voix basse, comme si ceux qui s’attardent ont conscience de ne pas vouloir être les premiers à rompre l’ambiance fragile de la pièce. Enfin, elle regarde à nouveau la pokeby. « Je pense … que j’avais besoin d’être vue, aujourd’hui. et tu es la seule à m'avoir regardée. » Peut-être est-ce terriblement naïf de sa part, de s’imaginer que des étudiant.es en médicomagie fassent autre chose que de voir les morceaux du corps avant d’y voir l’humaine entière – peut-être son calcul avait-il été terriblement faux, après tout. Est-ce seulement leur faute, aux dessinateurs-scientifiques, de ne pas avoir tenu compte de son expression fragile et fière à la fois? Est-ce son fardeau, à l’Helvète, de ne pas tout à fait être entrée dans le moule des attentes qu’on avait d’elle en ce contexte, alors?
- InvitéInvité
Re: les flots t'emmènent (elsbeth i)
Mer 8 Déc 2021 - 18:23
(look) Les chemins se séparaient après s'être effleurés. Althea marmonna un "pas de souci" et s'apprêtait à tourner les talons, toutefois une question brûlait les lèvres de l'Helvète, qui la posa sans détours. Pourquoi tu es venue poser ? Le français leur permettait une certaine intimité au milieu des modèles et des étudiantes qui rangeaient leurs affaires. Les prunelles opalines de Dalia cherchaient celles de la Belge, cherchant à retrouver la lueur de vérité qu'elle avait tenté de capturer dans son dessin. Je ne sais pas. Décision impulsive, je crois, répondit la Wright. L'artiste n'y crut pas une seconde. Même les décisions impulsives avaient une raison, aussi farfelue ou honteuse fût-elle. Le soudain mystère d'Althea amusa Dalia, puisqu'elle venait de la voir quasiment nue -pas seulement physiquement- au travers de ses coups de crayons.
Elle admira son esprit rebelle l'espace d'un instant, connaissant très bien l'orgueil qui dissimulait la vulnérabilité, avant de considérer la jeune femme et de lui tendre une perche, pour lui montrer qu'elle n'avait pas essayé d'esquiver sa demande. Je te le montrerai une autre fois, si tu veux, quand je l'aurai fini. Quelque part, elle avait envie qu'Althea se découvre sous son regard à elle. Elle aimait offrir aux femmes leur portrait lorsqu'elle avait pris plaisir à le dessiner. Comme un cadeau désintéressé. Quelques secondes s'écoulèrent pendant lesquelles Althea étudia la proposition. Dalia ne laissa rien transparaître sur son visage, ni envie ni amitié. Elle ne lui facilitait pas la tâche - en avait-elle besoin ?
Oui, j’aimerais, prononça finalement la Wright. Elle marqua une pause, les yeux fichés dans ceux de l'Helvète. Tes yeux étaient les seuls qui ne ressemblaient pas à des scalpels, ajouta-t-elle. La surprise désarma Dalia, qui entrouvrit les lèvres. Le compliment lui plut, même si la franchise d'Althea la déconcerta. Elle trouvait le lieu trop banal, trop froid, trop grand, pour accueillir une telle confidence. Pourtant la rouge ne s'arrêta pas là et continua. Je pense… que j’avais besoin d’être vue, aujourd'hui. et tu es la seule à m'avoir regardée. La voilà. La raison de sa venue ici. Dalia se félicita de l'avoir soupçonnée et de l'avoir obtenue finalement. Elle trouvait toutefois l'honnêteté d'Althea déstabilisante. Damn. TMI. Are you flirting with me or are you just naturally awkward ?
Néanmoins elle prit la chose comme si c'était une conversation banale et réagit avec une légère indifférence teintée de (fausse) modestie. C'est comme ça que je dessine. Léger haussement d'épaules. A son tour elle observa les dernières personnes qui quittaient les lieux. Je ne sais pas comment tu as fait pour poser dans ces circonstances, je n'aurais jamais osé m'offrir à tant de regards anonymes à la fois. Des regards impersonnels. Dalia se fit la réflexion qu'avec sa place centrale au Styx, Althea devait avoir l'habitude, mais elle n'osa pas le mentionner. Dans un cadre plus restreint c'est moins impressionnant, ajouta l'Helvète pour préciser sa pensée. Elle aimait penser qu'elle tissait un lien avec chaque femme qu'elle dessinait, même les inconnues qui la hantaient au détour d'un regard échangé. D'ailleurs, elle préférait dessiner dans des lieux familiers qu'ici, dans la salle de médicomagie.
D'un mouvement, elle replaça la bandoulière de son sac sur son épaule. En tout cas, j'ai aimé te dessiner. C'était intéressant de te voir pour la première fois. Elle avait voulu le préciser, par retour de franchise, et pour éventuellement glisser la possibilité d'une prochaine fois - trouver une nouvelle modèle pourrait relancer son inspiration. Tous les modèles ne sont pas aussi... touchants. Enfin, c'est pas le bon mot. Parlants. Elle ne savait pas si elle s'exprimait correctement, bien que le français lui fût presque aussi naturel que l'italien. Pourtant ni embarras ni hésitation ne transparaissaient sur son visage de poupée glacée.
Elle admira son esprit rebelle l'espace d'un instant, connaissant très bien l'orgueil qui dissimulait la vulnérabilité, avant de considérer la jeune femme et de lui tendre une perche, pour lui montrer qu'elle n'avait pas essayé d'esquiver sa demande. Je te le montrerai une autre fois, si tu veux, quand je l'aurai fini. Quelque part, elle avait envie qu'Althea se découvre sous son regard à elle. Elle aimait offrir aux femmes leur portrait lorsqu'elle avait pris plaisir à le dessiner. Comme un cadeau désintéressé. Quelques secondes s'écoulèrent pendant lesquelles Althea étudia la proposition. Dalia ne laissa rien transparaître sur son visage, ni envie ni amitié. Elle ne lui facilitait pas la tâche - en avait-elle besoin ?
Oui, j’aimerais, prononça finalement la Wright. Elle marqua une pause, les yeux fichés dans ceux de l'Helvète. Tes yeux étaient les seuls qui ne ressemblaient pas à des scalpels, ajouta-t-elle. La surprise désarma Dalia, qui entrouvrit les lèvres. Le compliment lui plut, même si la franchise d'Althea la déconcerta. Elle trouvait le lieu trop banal, trop froid, trop grand, pour accueillir une telle confidence. Pourtant la rouge ne s'arrêta pas là et continua. Je pense… que j’avais besoin d’être vue, aujourd'hui. et tu es la seule à m'avoir regardée. La voilà. La raison de sa venue ici. Dalia se félicita de l'avoir soupçonnée et de l'avoir obtenue finalement. Elle trouvait toutefois l'honnêteté d'Althea déstabilisante. Damn. TMI. Are you flirting with me or are you just naturally awkward ?
Néanmoins elle prit la chose comme si c'était une conversation banale et réagit avec une légère indifférence teintée de (fausse) modestie. C'est comme ça que je dessine. Léger haussement d'épaules. A son tour elle observa les dernières personnes qui quittaient les lieux. Je ne sais pas comment tu as fait pour poser dans ces circonstances, je n'aurais jamais osé m'offrir à tant de regards anonymes à la fois. Des regards impersonnels. Dalia se fit la réflexion qu'avec sa place centrale au Styx, Althea devait avoir l'habitude, mais elle n'osa pas le mentionner. Dans un cadre plus restreint c'est moins impressionnant, ajouta l'Helvète pour préciser sa pensée. Elle aimait penser qu'elle tissait un lien avec chaque femme qu'elle dessinait, même les inconnues qui la hantaient au détour d'un regard échangé. D'ailleurs, elle préférait dessiner dans des lieux familiers qu'ici, dans la salle de médicomagie.
D'un mouvement, elle replaça la bandoulière de son sac sur son épaule. En tout cas, j'ai aimé te dessiner. C'était intéressant de te voir pour la première fois. Elle avait voulu le préciser, par retour de franchise, et pour éventuellement glisser la possibilité d'une prochaine fois - trouver une nouvelle modèle pourrait relancer son inspiration. Tous les modèles ne sont pas aussi... touchants. Enfin, c'est pas le bon mot. Parlants. Elle ne savait pas si elle s'exprimait correctement, bien que le français lui fût presque aussi naturel que l'italien. Pourtant ni embarras ni hésitation ne transparaissaient sur son visage de poupée glacée.
- InvitéInvité
Re: les flots t'emmènent (elsbeth i)
Dim 19 Déc 2021 - 15:27
les flots t'emmènent,
(mood) ton retour n'est plus qu'un mirage
j'essaie de rester comme avant
quand tu n'étais pas là.
(tenue) L’atmosphère est presque figée. Presque, hormis quelques bruissements produits par des étudiant.es en plein rangement de matériel et les bribes de conversations surtout chuchotées. Enhardie par l’expérience, la wallonne se laisse tenter par l’envie de contact qu’elle éprouve pour l’Helvète, et les mystères cachés dans ses yeux polaires. Ses prunelles à elle ont la profondeur de la pluie, coulent sans demander la permission, sans écorcher – glissent en douceur. Elle ressent une proximité étrange avec elle, qui n’attend que la fin de l’instant pour être rompue. L’espace provoque son orgueil, sa fierté – face à la grandeur des lieux, elle a envie de se montrer plus haute, se jucher sur une paire d’escarpins et défier l’univers du regard. Alors elle se contente d’une confession, découvre l’hameçon que les secrets peuvent être – même lorsqu’ils déconcertent.
« C'est comme ça que je dessine. » et dans la nonchalance de la dessinatrice, Althea entend le message – you’re not special. l’attrait n’a rien eu à voir avec elle, né du regard que l’artiste porte sur ses sujets. « Je ne sais pas comment tu as fait pour poser dans ces circonstances, je n'aurais jamais osé m'offrir à tant de regards anonymes à la fois. Dans un cadre plus restreint c'est moins impressionnant. » au tour de la Belge de hausser les épaules, adressant un regard énigmatique à la sorcière. « J’ai de l’entrainement, avec les regards anonymes. » Danseuse depuis l’enfance, elle a connu les scènes plus rapidement que le vélo, l’alphabet ou les autres marqueurs de la croissance des êtres – et les regards d’une foule ne l’ont jamais intimidée, au contraire. Anonymes, ils n’ont aucun pouvoir, si ce n’est de la galvaniser du haut de ses pointes. N’avaient aucun pouvoir. C’est le regard des individus qu’elle craint, le péché d’Orgueil.
Un mouvement de départ, pour briser l’instant. « En tout cas, j'ai aimé te dessiner. C'était intéressant de te voir pour la première fois. Tous les modèles ne sont pas aussi... touchants. Enfin, c'est pas le bon mot. Parlants. » et la ballerine exhérédée sourit avec franchise, son regard cherchant celui de l’artiste. Elle n’a jamais particulièrement recherché le contact avec la Ballarini, lui attribuant jadis des défauts qui n’étaient alors que des projections de ses propres angoisses. Mais elle est plus apaisée que la danseuse née-moldue qui craignait le rejet, à l’époque. Alors la sorcière choisit d’y entendre une invitation – et d’y répondre. Une lueur de malice gagne son regard, tentatrice. « Si un cadre restreint de dessin te tente, viens me visiter? », fait-elle, tirant une carte gravée d’une rune donnant un accès unique au styx. Un bel endroit où les riches gens de bonne famille peuvent croire à un grain de rébellion, mais l’Helvète est-elle seulement attirée par ce genre de paillettes?
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