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Noirs desseins [Caliban Muller]
Lun 25 Oct 2021 - 9:31
De là où je me trouve, j’entends distinctement la porte s’ouvrir, ou plutôt le vent s’engouffrer dans la boutique en même temps que la porte ne s’ouvre. Le temps à l’extérieur est affreux, les arbres ont perdu de leur superbe, répandant leur feuillage sur le sol, rendant le pavé glissant, la pluie n’arrangeant rien, et le vent se fait froid et humide. Le temps parfait pour choper la crève. Jimmy n’est pas là, nous avons dû aménager son emploi du temps depuis que le jeune homme a repris les cours. J’envisage même d’embaucher un deuxième étudiant, après tout, j’ai besoin d’employés, je ne peux pas tout faire seul. J’abandonne quelques instants la mise en rayon des derniers flacons en cristal que je viens de recevoir, un nouveau fournisseur dont les fournitures sont d’une incroyable qualité. J’adresse rapidement un bonjour poli au nouveau client qui vient d’entrer dans la boutique, et pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais je me montre méfiant quand je le vois. L’homme est grand, mais je ne vois pas son visage, il est dissimulé par une capuche. Etrange, je sais bien qu’il fait mauvais mais tout de même, il aurait pu se découvrir en entrant. L’homme semble ne pas vouloir être reconnaissable, ou en tout cas c’est ce que son allure laisse paraître. Il porte un long manteau noir, en laine épaisse mais déferlante, un manteau de luxe à première vue, et porte un sweat à capuche en dessous, capuche sous laquelle il dissimule son visage. Je dis cela, car je ne sais toujours pas à quoi il ressemble. Mais je n’ai pas peur dans ma propre boutique alors je m’approche, de sorte à voir à qui j’ai affaire.
Monsieur ? Je peux vous aider ?
Oui, je reste commercial. Mais je reste méfiant, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer, je suis resté méfiant depuis ce qu’il s’est passé au ministère il y a quelques mois. Je ne suis pas un moldu, mais mes parents l’étaient, alors sait-on jamais… J’espérais bien ne pas être en face d’un sorcier avec de mauvaises intentions. J’attendais qu’il me réponde. Les secondes s’écoulaient, interminables.
Re: Noirs desseins [Caliban Muller]
Lun 25 Oct 2021 - 17:31
Tu ne souhaites pas être vu. Tu sais que tes traits sont reconnaissables, suffisamment pour t’attirer des ennuis si l’on connaissait tes objectifs. Tu as toujours été discret, secret, et peu bavard, peu sociable même au final, c’est la froideur de l’Asie qui t’a donné cette éducation, et ton entrée au ministère de la magie comme langue-de-plomb a renforcé ce trait de ta personnalité. Tu es une ombre, discrète, invisible, mais menaçante dans les nuits les plus froides et les rues les plus mal fréquentées. Et aujourd’hui ne fera pas exception. Tu te glisses dans la rue brumeuse, la pluie ayant inondé la chaussée la nuit, le matin a été cueilli par une brume épaisse et particulièrement humide. Le vent, glacial, t’accompagne, comme si la mort voulait te tenir compagnie. Tu fends la brume lactée, dans ton long manteau noir, le visage dissimulé par une capuche de même couleur. Seules quelques boucles dépassent, comme si tu ne pouvais définitivement pas échapper à ta condition d’être humain palpable. Tu t’es déjà rendu dans cette boutique, bien qu’elle soit tenue par une saleté de sang-de-bourbe. On dit que l’on peut y trouver de nombreux artefacts, et cela t’intéresse. Tes travaux au ministère ont fait de toi un spécialiste des artefacts à l’histoire plus sombre que les desseins de nombreux sorciers maléfiques. Mais tu souhaites agrandir ta collection personnelle, celle-ci ayant commencé il y a bientôt dix années. Tu te souviens encore avec émotion de ton premier achat chez barjow et beurk, cette boule de cristal tenue par une main momifiée, constellée de tâches brunes. Le vendeur en avait voulu un prix assez haut, mais tu avais su négocier. Non par manque d’argent, mais pour ne pas passer pour un pigeon.
Aujourd’hui, ta passion pour les arts obscurs t’enjoigne à chercher de nouveaux objets. Les rumeurs de Londres font courir le bruit que ce walsh pourrait avoir certains réseaux avec les états-unis, pour obtenir des artefacts intéressants, bien qu’interdits. Mais qui donc irait fouiller le domicile d’un membre respecté comme toi. Personne n’oserait. Par crainte ou par peur, et ils sont raison. A peine entré dans la boutique, pompeuse, tu es abordé par un homme d’une quarantaine d’années, que tu devines être le fameux walsh. Son sang impur empeste les lieux. Tu es néanmoins satisfait d’être le seul autre être vivant dans la boutique. Les discussions pourront être plus simples. Tu gardes le visage à moitié caché, mais pourtant tu lui réponds. Par obligation, même s’il te vient parfois cette envie de faire taire les sang-de-bourbe qui osent s’adresser à toi. Par n’importe quel moyen. N’importe. Lequel. On m’a dit que vous étiez en possession d’artefacts suffisamment rares pour être dignes d’intérêt… alors je viens, pour faire affaire.
Gloire à Satan.
Le Mal est un visage respectable ; il n'est pas borgne ou balafré. Il est avenant et même rassurant. Il n'a pas besoin de se grimer selon sa fonction, car n'importe qui est capable d'endosser sa vilenie.
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Re: Noirs desseins [Caliban Muller]
Mer 10 Nov 2021 - 16:59
Plusieurs secondes s’écoulent avant que l’inconnu ne décide de me répondre. Je ne suis pas un homme superstitieux, mais je me méfie des clients un peu louches, et malheureusement pour cet homme, il ne m’inspire pas confiance. J’ai toujours ma baguette à portée de main bien sûr, mais je ne me fais pas d’illusion, je ne suis pas un duelliste forcené et n’ai pas la rapidité suffisante pour me défendre. Mais je possède d’autres avantages, des amulettes ou des grigris qui permettent d’atténuer ou dévier les sorts pour me laisser le temps de me protéger. Bien entendu, si le ministère savait que je possédais certains de ces objets très rares, ils me seraient sûrement confisqués, la magie noire ne devant pas être étrangère à leur conception. Mais le ministère n’est actuellement pas en capacité de me protéger, sinon ils auraient posté des aurors et des tireurs d’élite dans les rues d’Inverness pour surveiller les allées et venues suspectes – ce qui n’aurait pas arrangé mes affaires – or ce n’était pas le cas. Et je ne voulais pas finir à la une du journal comme victime potentielle de ce sorcier fou à lier qui sévissait actuellement. Je restais méfiant et sur la défensive, surtout que l’inconnu ne semblait pas décidé à révéler son visage, je ne pouvais donc pas l’identifier. Gênant si nous venions à devoir faire affaire lui et moi.
Car c’est ce qu’il semble vouloir : faire affaire. Et pour des biens apparemment rares, il serait à la recherche d’artefacts, la question étant « quel type d’artefact ». Je possède bien entendu des artefacts classiques, dont la possession est parfaitement légale, et d’autres moins légales, tout ce qui touche à la magie noire et aux produits réglementés, comme les armoires à disparaître par exemple, ou les retourneurs de temps. Des produits que j’ai bien du mal à trouver, mais pour les rares clients suffisamment riches, je peux faire un effort. C’est ce qui me permet de me faire un nom après tout, je note le nom de chacun de mes clients dans un petit carnet bien précieux, de quoi les faire chanter si un jour je me retrouve en mauvaise position, ce qui n’est pas prêt d’arriver.
En effet, le Royaume du Riséd possède tout ce que vous pouvez rechercher dans le monde sorcier. Alors dites-moi, quel est votre plus profond désir cher monsieur …
Une question simple, mais dont la réponse donnerait une orientation certaine à la suite de la discussion. S’il cherchait des articles interdits à la vente, il me suffirait de fermer la boutique pour m’entretenir avec lui de façon plus discrète. Heureusement pour lui, je n’avais pas d’autres clients, sinon j’aurais dû le faire patienter. La discrétion a un prix, plus précieux que l’or, le temps. Et le silence, qui lui peut s’acheter.
Re: Noirs desseins [Caliban Muller]
Ven 10 Déc 2021 - 10:19
Tu ne sais pas si tu peux faire confiance à cet homme. Non, tu es sûr que tu ne peux pas lui faire confiance, personne n’est digne de confiance sur cette terre, même ta famille ne t’inspire pas une confiance nécessaire pour dévoiler tes plus noirs secrets. Tous sont corruptibles, tu le sais, car toi-même tu trahirais sûrement l’un d’entre eux si l’on t’offrait quelque chose de suffisamment intéressant en échange. Non, tu n’auras donc pas confiance dans cet homme, malgré son air sérieux et avenant, malgré la discrétion qui semble l’entourer, malgré les rumeurs qui circulent à son sujet dans les couloirs les plus sombres du ministère. On dit de lui qu’il a su faire fortune par un bon mariage, avec une famille fortunée aux états-unis, qu’il est revenu en écosse pour y établir son poids dans le tissu économique de la communauté sorcière. De bien piètres objectifs, la grandeur n’est pas dans l’or, mais c’est sûrement parce que tu n’en manques pas que tu penses cela. Ainsi donc cet homme prétend pouvoir me trouver tout ce que je peux rechercher. Tu es curieux, peut-il vraiment tout trouver ? Certains artefacts sont bien rares, tu penses bien entendu à ces objets mythiques ayant appartenu à de grands sorciers et dont la possession te ferait bien plaisir. Mais les légendes disent aussi que ces objets n’existent plus, s’ils ont un jour existé.
Tu te déplaces de quelques pas dans la boutique. Tu te décides enfin à retirer cette capuche qui te cache le visage. Si vous faites affaire, tu préfères qu’il sache devant qui il se tient. Certes, tu n’as pas encore la renommée de ton père. Mais ton nom commence déjà à faire des émules, suffisamment en tout cas pour que l’on ne te cherche pas de noises.
Mon plus profond désir … Vous ne pourriez le combler. Non, je viens ici à la recherche de quelque chose de moins difficile à trouver. Je cherche un objet ancien, ayant appartenu à un grand sorcier. Le crâne-narguilé de Gellert Grindelwald. Avez-vous connaissance de son existence ?
Tu désires cet objet plus que tout, il pourrait t’éclairer de façon prodigieuse sur la marche à suivre pour poursuivre de plus noirs desseins. Ton désir le plus fou. Briser la malédiction de celle qui a ravi ton cœur.
Gloire à Satan.
Le Mal est un visage respectable ; il n'est pas borgne ou balafré. Il est avenant et même rassurant. Il n'a pas besoin de se grimer selon sa fonction, car n'importe qui est capable d'endosser sa vilenie.
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Re: Noirs desseins [Caliban Muller]
Mar 14 Déc 2021 - 14:52
Tout s’achète dit-on dans le milieu. Les objets rares. L’or. Les artefacts. La vie. Les secrets. Et je vends quasiment toutes ces choses, sauf la vie bien entendu, ça je n’y touche pas, je tiens quand même à ne pas trop verser dans l’illégalité, surtout avec des voisins aussi encombrants qui squattent désormais ma cave. Mais pour le reste, je n’ai pas de limite. Et jusqu’à aujourd’hui, aucune recherche ne m’a encore montré de résistance. Parfois, il me suffisait de contacter certains amis bien placés. D’autres fois, je devais aller moi-même à la source, laissant les clés de la boutique à mon employé. Je me demandais bien quelle pouvait être la demande de ce jeune homme, qui se décide enfin à retirer cette capuche qui cachait une partie de son visage. Je ne le connais que de nom, et de réputation, il travaille au Ministère d’après ce que j’en sais, un Muller, de la même famille que mon futur beau-frère apparemment. J’avais déjà entendu parler de lui mais j’étais bien incapable de me souvenir d’où. Mais la richesse de sa famille n’était plus à démontrer, alors il serait un excellent client. Venons-en maintenant à l’objet de sa demande. Et je dois avouer que je suis asse décontenancé. Oui, je connais cet objet, mais c’est un véritable artefact. Certains disent même qu’il aurait été détruit en 1945 lors de la bataille entre Grindelwald et Dumbledore. Je réfléchis.
Ce que vous me demandez là tient presque de la légende… Je ne l’ai jamais vu à titre personnel, ou en tout cas j’ai déjà dû en voir un jour une copie mais rien de plus. Les rumeurs le disent détruit. Mais je peux très bien chercher parmi mes contacts si quelqu’un a vent de cet objet… Bien entendu, une telle recherche nécessitera des coûts particulièrement importants.
Sans assurance de trouver le dit objet en question. Bien entendu, je ne demande pas à mon client pourquoi il est à la recherche d’un tel objet, ce ne sont pas mes affaires. Et je ne compte pas me montrer curieux.
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