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Luka.. Je suis ton père.
Lun 13 Déc 2021 - 1:48
Mardi 14 décembre
Le regard dans le dossier, il examinait avec attention tout ce que son collègue avait accepté de lui donner. Il faut dire qu'il avait un peu abusé de son statut de membre du conseil d'administration pour obtenir ce patient et avec raison. Il en avait suffisamment dit au psychomage concerné, qui ne voulait pas que son patient ne souffre d'encore plus de tourments, et il pouvait aisément le comprendre, mais Clarence n'était pas dupe. Il savait que c'était son seul moyen d'approcher son fils sans que ce dernier ne prenne ses jambes à son cou et ne quitte les lieux aussi vite qu'il y fut arrivé.
Un oeil sur l'heure pour se rendre compte qu'il allait commencer dans cinq minutes. Son coeur commençait doucement à accélérer et bien qu'il ne soit pas extrêmement démonstratif, il y avait quelques traces d'appréhension de cette rencontre, sa chemise, habituellement parfaitement taillée était décalée d'un centimètre vers la droite et un épi sortait fièrement vers l'arrière de son crâne, pas suffisamment visible pour être risible, mais suffisamment inacceptable pour que Clarence ne se décide à le couper purement et simplement quand il s'en rendra compte. Il est psychomage, il est là pour aider ses patients, pas pour leur donner à discuter sur lui.
Sortant du bureau dans lequel l'entretien allait se dérouler, il arriva dans la salle d'attente avec un carnet rouge en main. Son regard se posa alors immédiatement sur la seule personne qu'il devait voir aujourd'hui : @Luka Agreste.
- Monsieur Agreste, après vous. Le bureau en face de vous.
Fit il alors avec un sourire poli et se décala suffisamment pour le laisser passer. Il en profita pour fermer la porte de la salle d'attente, et le suivit dans le bureau, fermant la porte derrière lui une fois de plus. Une fois cela fait, il sortit sa baguette et formula à voix haute un sort d'insonorisation de la pièce, avant de s'installer dans son fauteuil, récupérant une plume et un pot d'encre au passage.
- Bonjour, je suis le psychomage Hastings, je remplace le votre pour aujourd'hui exceptionnellement. Avant toute chose, je tiens à vous informer qu'il ne m'a transmis que ce qu'il y avait dans votre dossier. Les discussions privées que vous avez eu avec lui et qui n'ont pas été retransmises sur papier, je n'en ai pas connaissance. Mais commençons. Un verre d'eau ? Thé ? café ? Jus ?
Fit il tout en le détaillant du coin de l'oeil, en écrivant rapidement quelques abréviations indéchiffrables. c'était une écriture qu'il avait perfectionné avec le temps et seul nathaniel était en capacité de la lire, avec l'entraînement. Comme quoi, chacun avait ses avantages sur l'autre.
- Comment se passe votre sobriété ? Avez vous eu envie de boire ou de consommer des produits illicites ? Comment vous êtes vous fait cette blessure que vous tentez de cacher à votre main ?
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Re: Luka.. Je suis ton père.
Lun 13 Déc 2021 - 22:35
Je suis dans cette salle d'attente que je commence à connaître par cœur, comme toutes les semaines depuis un mois à présent. C'était le deal, je pouvais sortir de Sainte Mangouste à condition que je me présente une fois par semaine à un rendez-vous avec mon psychomage de liaison, à l'hôpital d'Inverness. On avait écarté le syndrome de sevrage et le risque de nouvelle tentative "d'autolyse" comme ils disent dans leur jargon. Mais ce n'est pas pour autant que je n'avais plus de risque de rechute, selon eux, de mon état qualifié d'anxio-dépressif, bien qu'il ai été décidé de ne pas me prescrire de médicament ou de potion, vu le dernier usage que j'en avait fait. Et cela allait de paire avec le risque de retomber dans ma consommation de stupéfiants. Un deal passait non seulement avec les médicomages, mais également des agents que la brigade des stupéfiants magiques. Parce que si je ne consommais pas la fameuse tentacula, mon dossier de dealer pouvait tout à fait être transmis aux autorités moldues. Je ne sais pas à qui je devais l'arrangement qui avait évité cette transmission là, mais c'était une épée de Damoclès supplémentaire au dessus de ma tête pour me motiver à ne pas louper un rendez-vous.
En fait, je n'avais pas besoin de la menace de l'hospitalisation ou des autorités magiques ou moldues. Cela fait des années que je ne vais pas bien, et à cause d'un ego mal placé et d'une peur de l'inconnu, je n'avais jamais franchi la porte d'aucun professionnel capable de m'aider. Peut-être aussi que je ne voulais tout simplement pas admettre que j'avais besoin d'aide. Pourtant, être dans cette pièce, ce fauteuil confortable, en face d'une personne qui est là pour m'écouter sans me juger et me donner des clés pour que je me connaisse moi même et puisse être l'acteur de mon propre bonheur, ça me faisait le plus grand bien. Alors à présent, je n'avais plus cette honte que j'aurais pu avoir. J'étais malade et un médecin s'occupait de moi. Et bordel, j'en avais besoin, à ça me faisait le plus grand bien.
J'avais tellement de chose à dire aujourd'hui. Le coup de téléphone de ma mère, la veille, avait chamboulé tout ce en quoi je croyais, et j'avais besoin d'une oreille pour écouter, qui ne soit pas celle d'Alexander, car malgré tout l'amour que j'avais pour lui, je savais qu'il ne serait pas capable de comprendre. Malheureusement, le docteur Drew, que je voyais depuis un mois, m'avait prévenu que cette fois ci, il ne serait pas en capacité d'assurer notre rendez-vous hebdomadaire, mais que l'un de ses confrères assurerait le relais pour cette fois-ci. Cela me dérangeait un peu, car j'avais commencé à établir une relation de confiance avec lui, mais je n'avais pas de raison de ne pas faire confiance à son collègue si lui même l'en jugeait digne, non ?
Lorsque l'homme sort du bureau où j'ai l'habitude de me rendre, la première chose qui m'interpelle, c'est son visage. J'ai rarement vu une mâchoire aussi proéminente que la mienne. Ce gars là est comme moi, il a ce qu'on appel "une gueule". Un charisme issu d'un physique légèrement atypique, pas assez pour paraitre anormal, mais suffisamment pour marquer les esprits. Et du charisme, il n'en manque d'ailleurs pas, élégant quarantenaire typiquement anglais qu'il semble être. Je me sens impressionné par sa présence, et lorsque son regard se porte directement sur moi sans la moindre hésitation, alors que nous sommes plusieurs dans la salle d'attente et qu'il ne m'a jamais rencontré, je comprend pourquoi le docteur Drew lui fait confiance. Ce gars là inspire un respect immédiat, et respire le professionnalisme. Je me lève d'un bond et me dirige alors vers le bureau que je commence à bien connaître, et m'installe à ma place habituelle alors qu'il referme la porte derrière lui et se présente.
Euh ... Bonjour. Un jus de fruit ce sera parfait, merci. J'ai l'impression d'être un gamin en entretien avec le directeur de son école parce qu'il a fait une connerie et va se faire taper sur les doigts. Ok Luka, souffle, respire, ce mec est psychomage, il est là pour t'aider, pas pour t'engueuler. En tout cas, la moindre des choses, c'est qu'il ne tourne pas autour du pot, et qu'il est incroyablement perspicace, vu que ma main n'avait que très peu de temps quitté ma poche, où elle était cachée. Je suis bien entouré, j'ai des amis très compréhensifs et un petit ami formidable. Globalement, ça se passe bien. Même moi, je sais que ce que je suis en train de dire sonne faux. Non Luka, ça fait environ vingt-quatre heures que tout ne se passe pas bien du tout. Et je vois dans son regard que je sais qu'il sais que je lui mens, et qu'il attend plus de moi. Je n'en suis plus à un début de thérapie où on doit venir difficilement me tirer les vers du nez. Je baisse alors les yeux. Il y a juste hier ... C'était plus compliqué. J'ai ... appris des choses sur ma famille, et j'ai failli craquer. Mais je l'ai pas fait. J'étais incapable de tout gâcher comme ça. Je me suis juste ... défoulé sur un mur de taule ? J'avais besoin que ça sorte, le docteur Drew m'a conseillé d'évacuer les émotions trop fortes ... Du coup ... J'ai inconscient saisi ma main alors que je parlais, et mes doigts sont en train de caresser les petits croûtes qui se sont formées sur mes phalanges abimées. Ce n'est rien de très grave, un simple excès de rage qui m'a moi même surpris. Après des années à anesthésier tout ce que je pouvais ressentir à coup de drogue, dealer avec une émotion aussi forte et complexe m'avait paru insurmontable, et j'avais fait comme je pouvais.
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Re: Luka.. Je suis ton père.
Lun 13 Déc 2021 - 22:51
Mardi 14 décembre
A peine fut il assis qu'il entendit la réponse du jeune homme. Il déposa alors sa propre baguette sur le bureau, se levant pour aller verser un peu de jus de fruit dans un verre qu'il lui rapporta, le déposant de son côté du bureau, tout en l'écoutant. Il aurait pu utiliser la magie pour obtenir ce qu'il voulait, mais il n'était pas ce genre de sorcier. Il usait de la magie suffisamment dans la journée, pour se verser un verre, il pouvait user de ses jambes.
Les mots de son fils ne créèrent aucune réaction visible sur son visage, une neutralité totale, avant qu'il ne sente un stop dans ses mots. Son regard se porta alors immédiatement dans celui de son fils, alors qu'il semblait presque lire dans ses yeux, ce qu'il se retenait de faire depuis qu'il l'avait en face de lui. de toute manière, Luka ne le saurait jamais et ne le sentirai pas, mais Clarence ne voulait pas que cette première rencontre se passe comme ça. Il avait besoin d'autre chose, pour une fois.
- Utilisez le passé. Globalement ça se passait bien. Maintenant expliquez moi ce qui vous tracasse.
Il avait été doux dans sa manière de le dire et son sourire empathique le prouvait. La suite fut écrite. découvertes familliales. Ainsi, Cécile avait encore attendu deux bonnes semaines avant d'avertir son fils sur la réalité de sa vie. Il pouvait la comprendre, ce n'était pas facile, et avoir fait un pas en avant avant que Clarence ne décide de le faire était extrêmement courageux de sa part. C'était maintenant à lui de prendre le relais.
- L'évacuation est une très bonne chose, sinon vous allez juste imploser et réduire à néant les gros progrès que vous avez déjà fait. Vous avez fait avec ce que vous aviez à cet instant, tout le monde aura eu recours à la violence pour se décharger, ceux qui diront le contraire sont des menteurs. Le tout est de trouver une alternative pour éviter des blessures plus importantes à terme. Mais nous y reviendrons plus tard. Qu'avez vous appris qui vous a mis dans cet état ?
Cette fois ci, il avait posé la plume, joignant ses mains devant sa bouche, le dos bien collé au dossier de son siège, et son regard ne quittant pas Luka, qui avait sûrement du relever les yeux depuis.
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Re: Luka.. Je suis ton père.
Lun 13 Déc 2021 - 23:49
Je suis surpris de le voir me servir ma boisson de ses propres mains. Il a pourtant typiquement le look d'un de ces sangs-purs qui ne saurait même pas lacer ses chaussures sans l'intervention de la magie. Visiblement, je juge un peu trop vite à l'apparence, Alexander en est d'ailleurs la preuve. C'est bête, mais le simple fait qu'il emploi la méthode "moldue" pour me servir à boire me le rend tout de suite plus sympathique, plus humain et plus accessible. Je me détend. Ok. Globalement, ça se passait bien. J'ai appris que le pouvoir des mots est important, est que l'utilisation d'un temps, dans l'auto persuasion, avait son importance. Et il a raison. Dans le présent, là, à l'instant T, non, ça ne se passe pas bien. Il faut que je l'accepte tout de suite. Alors je me corrige, sans plus de cérémonie, avant d'expliquer le pourquoi ma main est dans cet état. Ce qui, forcément, provoque une nouvelle question. Bien entendu, un bon psy n'allait pas me laisser à ce point rester en surface. Pour résumer, que ma vie est un mensonge, de A à Z.
Bien sur, je me doute que cette simple réponse ne va pas lui suffire. Alors j'anticipe la moindre question en développant mon propos. Il y a des choses que je pensais immuables. Gravées dans le marbre. Je suis un jeune homme franco-italien, fils de Lorenzo Agreste et Cécile Legall, deux moldus. Je suis le seul sorcier de ma famille, et depuis que je suis entré à l'institution Beauxbâtons, je subis du harcèlement parce que je n'ai ni un sang pur, ni même un sang mêlé. Et même avec une baguette, je n'ai jamais été un sorcier très doué. Alors on m'a souvent dis que j'étais une erreur, un faux sorcier, et que je n'avais pas ma place dans ce monde. J'y ai cru. Je me suis empêché de prendre des options qui pouvaient m'intéresser parce que je pensais que ce n'était pas fait pour moi, je me suis moi persuadé que ce n'était pas la peine que je tente de rejoindre une équipe de Quidditch, et j'ai fini par suivre un cursus d'histoire de la magie, certes passionnant, mais purement théorique, qui ne remet pas en question le potentiel faux sorcier à la puissance de mouche que j'ai toujours accepté d'être, puisque après tout, je n'étais qu'un sang de bourbe ... Je m'arrête un instant, volontairement provocateur dans mes derniers propos. À moi aussi de tester mon psy, afin de savoir jusqu'à quel point je peux lui faire confiance. Je me suis également forcé à aller voir mon père tous les étés pendant des années, alors qu'il me martelais que j'étais un monstre, une erreur de la nature, que les sorciers méritaient le bucher comme à l'époque de l'inquisition. Il m'a aussi fait comprendre que si jamais il me voyait en couple avec un autre homme, il me mettrai un coup de carabine, quand j'ai évoqué la potentialité d'être bisexuel. Je me suis aussi forcé pendant dans années à conserver un accent italien alors que je n'en ai pas parlé un mot depuis presque une décennie, pour ne pas renier mes origines, alors que dans mon quotidien, cet accent n'a aucun sens, pour ne pas renier mes origines. Accent qui est totalement imperceptible depuis que j'ai commencé de parler. À quoi bon me forcer à présent ?
Il se trouve qu'hier soir, ma mère a jugée pertinent de m'apprendre au téléphone que tout ce en quoi je croyais, toute l'identité sur laquelle je m'étais construit, tout ça n'était qu'un tissu de mensonge, et qu'elle n'avait pas trouvé une occasion en vingt ans pour me le dire. Que je ne suis pas le fils de Lorenzo Agreste, mais d'un illustre inconnu qui lui a fait un gamin et s'est présenté comme une fleur chez elle il y a quelques jours, après vingt-cinq ans sans prendre de mes nouvelles. Que je ne suis pas italien mais anglais, comme l'est mon géniteur surprise. Que cet homme est en fait un sorcier, et qu'en fait, elle même est une enfant adoptée, cracmoll de la famille Leroy. Que je n'ai rien d'un né moldu, mais que je suis en fait l'héritier de deux familles de sangs purs. En gros, que la personne que j'ai toujours cru être, Luka Agreste, n'existe pas. Je marque de nouveau une pause, mais plus pour moi, pour reprendre mon souffle. Je parle avec passion, et pour autant, sans emportement. Je m'étonne un peu moi même de rapporter les choses avec autant de recul. Celui que je vois dans le miroir c'est Luka Leroy je sais pas trop quoi, franco-anglais, sorcier de sang pur de son état. Et j'ai aucune idée de qui peut-être ce gars là. Mes traumas sont liés à l'homme qui m'a élevé et à mon statut de né moldu. La totalité des évènements de ma vie sont liés à ces deux caractéristiques de mon identité. Et aucune d'elles n'est vrai. C'est comme si les vingt-cinq premières années de ma vie étaient annulées, qu'on remettait tout à zéro, qu'en faite ça compte pas parce que tout ça c'était pas vrai. Sauf que moi je les ai vécu ses années là, j'en porte des cicatrices et je serai pas devant vous sans ça. Je me suis mutilé à cause de ce passé la. Je me suis drogué des années à cause de ce passé là. Je me suis empêché d'aimer à cause de ce passé là. Je me suis mis dans la merde financièrement et juridiquement à cause de ce passé là. J'ai essayé de me tuer à cause de ce passé là .... Alors hier soir j'étais en colère contre ma mère, parce qu'elle avait pas le droit de me mentir et de me cacher qui j'étais depuis tant d'années. Mais je crois que dans le fond j'étais surtout en colère contre moi même. Parce que me suis infligé des choses horribles en les justifiants avec mon identité. Et je me suis pris dans la gueule qu'en fait, toutes mes raisons étaient fausses, et que j'avais plus rien pour me justifier. Que tout ça c'était que des excuses pour pas affronter ma vie. Et que même si elle m'avait pas dit tout ça, je saurai pas plus qui je suis aujourd'hui, parce que je me suis perdu y'a des années. Même Luka Agreste, je sais pas qui c'était en fait. Ce gars là existait pas parce que je lui en donnait pas la possibilité.
Je me tais. Je suis arrivé au bout de mon flot de parole, de mon flot de pensées même, car finalement, mon raisonnement s'est tissé en même temps que j'étais en train de l'exprimer. Je me sens étrangement serein, là où la veille, la rage m'avait complétement débordé. Parce que je viens de me mettre face à une réalité que je n'avais pas encore accepté jusqu'alors. J'avais été le premier à me mentir sur qui j'étais, et cela depuis des années. Ma mère avait sans doute ses tords, mais j'étais le premier à blâmer, car j'avais pris tout ce que j'avais vécu comme autant d'excuses pour créer un rôle de toute pièce et l'incarner, tout ça pour fuir la recherche de qui était réellement Luka, peu importe son nom de famille ou la nature de son sang. Désolé, je vous ai piqué votre boulot là, non ? Je me passe la main derrière la nuque avec un sourire un peu gêné. On va dire que je viens de faire ma propre psychanalyse un peu tout seul. C'est surement bon signe néanmoins, ça veut dire que j'avance, non ?
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Re: Luka.. Je suis ton père.
Mar 14 Déc 2021 - 0:13
Mardi 14 décembre
Le silence. Ce silence patient pendant que Luka commence par se corriger, ce qu'il accueille d'un léger mouvement de tête. Puis viennent les révélations. Il écoute patiemment, notant au passage les informations, car même si lui les connaissait, il devait retranscrire pour son psychomage habituel ce qu'il s'était passé dans cette séance, pour qu'il puisse reprendre le travail derrière. Clarence n'allait pas faire de travail sur son fils, il avait déjà énormément résisté à l'envie de le faire sur Nathaniel, ce n'était pas à 45 ans qu'il allait s'y mettre.
Mais tout y passa, et le Hastings se surprit à serrer les poings doucement quand il entendit ce que son fils avait vécu toute sa vie, le harcèlement dû au sang, les propos du soi disant paternel, et les choses qu'il s'était infligé avec tout ça. C'était un sentiment horrible que cette culpabilité qui le prenait dans son estomac. cette culpabilité qui lui tordait l'intérieur et lui donnait la nausée, mais il se devait de tout écouter, toutes ces choses que Luka ne lui aurait très certainement jamais dit s'il s'était présenté en tant que géniteur immédiatement. Il comprenait maintenant les propos de Cécile. Luka était en pleine reconstruction et la possibilité qu'il l'écarte de sa vie était là. Clarence n'allait pas laisser cette menace se mettre en travers de son devoir de paternité. Il avait fait le choix de coucher avec une femme il y a 26 ans pour se convaincre d'être gay, il avait eu un enfant avec toutes les protections qu'il avait utilisé, maintenant qu'il savait, il ne pouvait qu'assumer.
Tout ce flot de pensées se passa en même temps que la fin de sa propre psychanalyse et finalement, le petit sourire gêné lui arracha à lui aussi un sourire. Il se pencha alors de nouveau légèrement en avant, la plume en main, alors qu'il mettait de nouveau un peu d'encre.
- Pour commencer, le terme sang-de-bourbe est proscrit dans mes séances. Le sang n'a aucune importance dans mon bureau, je soigne tout le monde de la même manière et mon but est de faire avancer mes patients pour qu'ils atteignent la meilleure version d'eux même, celle qui les rendra vraiment heureux de vivre leur vie. Et vu votre chemin de vie, si j'avais été votre psychomage, nous aurions fait un gros travail ensemble et j'aurai fait en sorte de vous faire vous élever si haut en vous même que vous n'auriez même pas cru ce stade possible.
Un temps d'arrêt, alors qu'il observe les réactions de Luka. une inspiration et il continue, non sans ressentir un certain stress à la suite des événements.
- Votre analyse de vous même nous a fait considérablement avancer dans le contenu de la séance que j'avais prévu et nous amène directement à une partie plus délicate, mais que vous semblez pouvoir appréhender, c'est ce que je voulais évaluer au départ.
Un nouvel arrêt. Cette fois ci, Clarence vint se trahir d'un léger mouvement de lèvres, trahissant cette maudite peur qui le tiraillait sans qu'il ne puisse rien faire pour le changer. Mais il devait faire ça, il était là pour ça après tout. Et il avait dit à Cécile qu'il allait tout assumer. Alors pourquoi était ce si difficile ?
- La manière dont vous vous êtes construit toutes ces années ont effectivement été basé sur des mensonges, plus ou moins conscient de la part de votre mère. Elle savait effectivement que votre père ne l'était pas mais ne sachant pas qui était le réel géniteur, elle a préféré rester dans le mensonge plutôt que d'être incapable de répondre à des questions qui l'auraient fait passer pour une femme différente à vos yeux, une fois un certain âge passé. En ce qui concerne sa propre adoption et son statut de cracmoll, elle ne le sait que depuis votre entrée à l'Université. Et c'est une révélation qui est certainement tout aussi difficile à gérer pour elle que pour vous.
Oui, Clarence commençait à donner des informations qu'il n'était pas censé avoir et Luka s'en rendait sûrement compte, vu le regard qu'il portait à Clarence et ce questionnement sur son regard.
- Mais tu as raison d'être en colère, ne pas connaître son géniteur est une faute de la part du géniteur en question et toutes les excuses du monde ne pourraient pas suffire pour excuser cette absence de 25 années. Je peux peut être combler certains blancs. Tu t'appelles Luka Leroy.. Hastings, fils de Cécile Leroy, professeure en Sociologie et Clarence Hastings, psychomage anglais.
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Mar 14 Déc 2021 - 13:23
C'est étrange de me rendre compte au fur et à mesure que je pose des mots sur ce que je ressens, du recul que j'ai pu prendre en une journée sur cette annonce qui m'a bouleversé. Une fois l'excès de rage passé, j'avais eu tout loisir de réfléchir à tout ce que cela pouvait impliquer pour moi, mais aussi tout ce que cela pouvait faire résonner. Et si ma réflexion n'avait pas été complétement poussée jusqu'alors, elle venait de l'être pendant que je parlais au psychomage devant moi. Il y a un côté profondément libérateur de pouvoir ainsi jeter le flot de ses pensées à un inconnu dont on ne doute pas de la bienveillance. La profondeur de mon auto analyse me surprend moi même. Visiblement, je suis beaucoup plus avancé que je ne le pensais, et je me connais mieux que je le prétends, qui que je sois.
Heureusement, mon sourire trouve un écho chez le psychomage anglais, et cela me rassure. Il pouvait paraitre froid au premier abord, mais il est en réalité tout à fait abordable, du moins, de mon point de vue. Je l'écoute donc m'expliquer que le statut de sang n'importe pas pour lui, ce qui n'est pas une grande surprise, c'est la base même de la médecine que de soigner toute personne sans distinction après tout. Est-ce que les médicomages font le serment d'Hippocrate ? Je n'en ai pas la moindre idée, mais je suppose qu'au final, moldu ou sorcier, cela ne fait pas grande différence, parce que dans le fond nous sommes tous des êtres humains. En revanche, je me questionne sur sa façon de me dire "si il avait travaillé avec moi". Ne le fait-il pas ? Ou est-ce une façon de me dire que cette séance avec lui sera un cas unique, du fait du remplacement du docteur Drew ? C'est possible, mais du coup, pas très sympa pour son confrère, de sous entendre que je n'aurai pas les mêmes résultats avec lui. Je ne perds pas mon flegme pour autant, alors qu'il enchaine en m'expliquant qu'il voulait tout d'abord m'évaluer avant d'entamer quelque chose de plus délicat, et que visiblement j'ai passé son test haut la main. Je suis de plus en plus perplexe. Va-t-il faire appel à une méthode un peu particulière qui nécessite un certain état mental ?
Je suis dans l'attente d'en savoir plus, et je remarque cette lèvre qui tremble légèrement. Des années de théâtre m'ont appris à faire attention aux micro expressions, et si je ne suis pas un mentaliste, je sais tout de même reconnaitre les principales. Il semble avoir eu peur de quelque chose. D'instinct, je me retourne, mais il n'y a rien derrière moi. Son regard est bien ancré sur moi. C'est moi qui l'effraie ? Mais, ça n'a aucun sens ... Pourtant ...
Il reprend la parole et cette fois, je le regarde avec des yeux ronds d'étonnement. Comment est-il capable de me parler de détails dont je n'ai rien évoqué ? Est-il légilimens ? Est-il dans ma tête, là, maintenant ? Et pourquoi prend il ces éléments pour prendre la défense de ma mère ? N'est-il pas censé rester neutre ? Je n'y comprends plus rien, et plus soudain, il lâche sa bombe.
Je reste un moment silencieux, m'attendant à tout instant à ce qu'il se mette à rigoler et me dise "ok ok, c'était une blague de mauvais goût, reprenons la séance." Mais il ne le fait pas. Ses yeux scrutent les miens, dans l'attente d'une réaction de ma part. Une réaction qui tarde, parce que en mon fort intérieur, c'est panique à bord. Ce gars, devant moi, à qui je viens de balancer mes pensées les plus intimes, serait mon géniteur ? Le mec qui a fait un gamin à ma mère puis s'est barré vingt-cinq ans avant de revenir la fleur au fusil ? Et il espère quoi au juste, que je vais lui sauter dans les bras, lui dire que je suis trop content d'avoir un nouveau papa ? Si ce que vous racontez est vrai, je n'aurai qu'une seule chose à vous dire. Mon ton précédemment passionné était devenu froid, témoin d'une colère sourde qui doucement retrouve sa place dans mes émotions. Allez vous faire foutre. Je me lève d'un bond, me dirigeant vers la porte comme pour quitter ce lieu. Je suis injuste, je le sais. Mais là, je suis incapable de faire preuve du même recul qu'avant. Parce que j'aime ma mère, et même si c'est difficile, je suis prêt à lui pardonner. Cet inconnu, là, n'est rien pour moi, et certainement pas un père.
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Mar 14 Déc 2021 - 13:34
Mardi 14 décembre
La réaction qu'il attend après avoir lâché bien plus vite que prévu tout ce qu'il avait à dire tardait à venir. En même temps Clarence restait tout à fait logique sur la situation. Il aurait très bien pu faire la séance, lui laisser continuer à parler de ses pensées et le rencontrer plus tard, mais la rencontre suivante aurait été sans aucun doute encore plus compliquée à gérer. cette fois ci, il savait qu'il avait quelques "armes" pour éviter une fuite de la part de Luka et une possibilité de donner quelques explications.
Alors quand celle ci vint, et qu'il lui dit d'aller se faire foutre, il se retint de répondre qu'il n'avait encore trouvé personne pour ça, que ça serait déplacé, et le regarda simplement se lever d'un bond pour se diriger vers la porte de sortie. Clarence éleva alors la voix pour être certain de se faire entendre.
- Si tu quittes cette pièce avant l'heure imposée par l'hôpital et les services des Aurors, alors je pense que tu sais à quoi tu t'exposes. je doute que tu veuilles finir en prison, ni même être interné de nouveau de force, alors même si tu refuses de me parler pendant l'heure qui vient, ce que je peux comprendre, ne fais pas la bêtise de gâcher le reste de ta vie, sur une décision hâtive.
Fit il alors presque trop tranquillement. Son regard ne quittait pas celui de son fils, alors qu'il se leva à son tour, pour aller se servir un café, il allait avoir besoin de boire quelque chose, pour tenir la suite de cette conversation, étant donné qu'il ne doutait absolument pas du choix de Luka. Il était suffisamment intelligent pour comprendre où était son intérêt ici.
- Cependant, si tu veux parler, tu peux me poser toutes les questions que tu veux, j'y répondrai. C'est aussi une des raisons pour lesquelles je suis ici.
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Re: Luka.. Je suis ton père.
Mar 14 Déc 2021 - 14:40
J'ai presque la main sur la poignée de la porte lorsque la voix de l'anglais s'élève de nouveau, assez forte pour que je l'entende de là où je suis. Bien sûr qu'il a raison. Si je pars maintenant, il sera obligé de faire un signalement aux autorités. Ce qui me renverra à la case hôpital, et mon dossier directement à la brigade des stup londonienne. Je pousse un profond soupire, baisse la main, pivote sur mes talons et revient m'asseoir.
Cette fois, je suis en colère. Parce que ce mec profite de ma situation pour m'obliger à le rencontrer. Il a probablement manipulé son collègue pour s'assurer d'avoir une heure avec moi. Je suis pris au piège avec lui, et tout ça ne ressemble qu'à une vaste embuscade. J'ai envie de l'insulter de tous les noms, mais rien d'assez violent ne me viens. Le café dans la tasse qu'il s'est servit commence à bouillonner violemment, comme tous les liquides contenant de l'eau dans cette pièce. Alex a raison. Je n'ai pas besoin de baguette pour ce genre de chose, vu le lien particulier que j'ai avec cet élément. Mais je ne contrôle rien pour autant, l'eau ne fait que répondre à mes émotions. Je regarde le liquide marroné commencer à déborder doucement de son contenant, tachant la chemise impeccable du sorcier. C'est fou, mais cela me tire un sourire satisfait. Un défaut dans cette apparence parfaite qu'il affiche au monde. Voilà que tout de suite, c'est beaucoup plus réaliste. Car cette élégance qui m'a marqué est un mensonge. Ce gars là a un fils qu'il a abandonné toute sa vie, et se crois assez grand seigneur de se pointer ensuite quand il le désir et d'exiger le titre de père.
Je suis là, face à lui, piégé pendant encore trois quarts d'heure avant de pouvoir enfin sortir d'ici. Au début, je garde résolument le silence. Le ton semble long, très long. Quand je me dis que dix minutes ont dû passer, je jette un œil à la grosse pendule qui indique qu'en réalité, c'est à peine trois. Alors je relève mon regard courroucé vers l'homme dont je comprend à présent la "gueule" que nous partageons. Puisque je dois rester là, autant qu'il s'explique. Pourquoi ? Pas de précision. Il peut répondre tout ce qu'il veut. Pourquoi il m'a abandonné. Pourquoi il est revenu dans ma vie. Pourquoi maintenant. Pourquoi il m'a tendu ce piège. Il a dit qu'il avait des réponses à m'apporter, alors libre à lui de le faire.
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Mar 14 Déc 2021 - 15:00
Mardi 14 décembre
Il se stoppa. Bien entendu qu'il se stoppa. Il n'était pas suffisamment dingue pour tout casser comme ça. Clarence n'était rien dans sa vie, et ça ne serait que 45 minutes à passer en sa compagnie avant de disparaître et de ne plus jamais le revoir. Cependant, le psychomage et accessoirement géniteur dudit Luka avait maintenant 45 minutes pour avoir la chance d'obtenir une deuxième rencontre. Il savait parfaitement qu'il ne pourrait obtenir plus, alors il allait jouer carte sur table, il savait que ça comptait pour Luka qu'on arrête de lui mentir.
Du coup, le café en main, qu'il sentit bouillir. Il reporta son regard sur son fils, qui était à l'origine du phénomène et n'eut pas le temps de lui dire d'arrêter ses enfantillages qu'il reçut le café chaud sur sa chemise blanche. Il ne vint même pas lui donner de munition. Il ne réagissait pas, ne fit même pas de mouvement pour tout nettoyer par magie. Si cela lui plaisait d'avoir tâché sa chemise, que grand bien lui fasse. Clarence avait géré bien pire. Et finalement, un mot sortit enfin de ses lèvres, après cinq minutes de silence, durant lesquelles Clarence buvait le reste de son café.
- Ta question est suffisamment vaste pour explorer un peu tout ce que tu aurais à me demander, mais je vais tenter de répondre point par point.
Il se tut alors, mettant en marche sa propre mémoire. Il était temps de donner ses explications, qui étaient, quoi qu'on en dise, bien plus en sa faveur qu'il ne se l'admettrait jamais.
- On va commencer avec "Pourquoi tu ne m'as jamais rencontré ?" Tout simplement, parce que je n'étais pas au courant de ton existence. j'ai rencontré ta mère alors que je passais une soirée au bar où elle travaillait, j'étais jeune, et ta mère a été ma première expérience sexuelle avec une femme et d'ailleurs.. elle a été la seule expérience que j'ai eu avec une femme. J'avais utilisé des préservatifs, tout avait été fait pour que je ne provoque pas des choses que je n'aurai pas assumé auprès de mes parents. Pensant à l'époque que ta mère était une moldue, mes parents m'auraient cloué au pilori, et ta mère ne serait certainement plus de ce monde non plus. Il s'est avéré que les 3% d'échec des préservatif lors de mon unique moment intime avec une femme ont voulu ta conception, tu es issu en quelques sortes d'un miracle.
Il se tut alors quelques instant, voyant qu'il ne provoquait aucune réaction chez son fils. En même temps, il voulait des réponses, alors évidemment, il allait continuer son petit discours. Il ne pouvait faire que ça.
- N'ayant jamais obtenu le nom de ta mère et elle n'ayant jamais obtenu le mien, elle n'a pu me retrouver une fois qu'elle s'est sue enceinte. Et n'ayant pas d'informations sur elle, je n'ai jamais pu savoir qu'elle avait eu un enfant, puis divorcé, puis que tu avais grandi et passé tout ce que tu m'as raconté auparavant. Maintenant, on va passer au "Pourquoi tu reviens que maintenant ?" Eh bien, je fus le premier psychomage à tomber sur ton dossier lors de ta TS, et en voyant ton visage, j'ai été frappé par la ressemblance entre nous, et c'est à ce moment que j'ai repris mes recherches pour retrouver ta mère, que j'ai rencontré le mois dernier, pour obtenir confirmation que tu étais bien mon enfant. A ce moment, je lui ai conseillé de te dire la vérité, qu'il était temps que tu l'entende, parce que si elle ne le faisait pas, je finirai par le faire parce que je voulais te rencontrer, mais qu'il était mieux que tu l'entendes de sa bouche que de la mienne.
Un nouveau stop. Il soupira un peu, terminant son café bien plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu, et termina son petit discours.
- Et finalement, pourquoi est ce que j'ai choisi ce moment, c'est parce que je savais pertinemment que si j'avais choisi un lieu ou tu aurais pu partir, je n'aurais jamais eu l'occasion de t'expliquer tout ça. Mon choix a été très vicieux et je suis le premier à le reconnaître, mais c'était ma seule chance de pouvoir discuter à coeur ouvert avec toi.
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Mar 14 Déc 2021 - 21:51
Puisque que je suis coincé là, avec lui, et que visiblement, il a fait ça dans le but précis de pouvoir répondre à toutes les questions que je pouvais avoir, et bien soit, faisons ça, posons des questions. J'aurais aimé pouvoir avoir le temps de digérer l'information de ma toute nouvelle ascendance. Je veux dire, vraiment le digérer, pas seulement la connaitre depuis à peine vingt-quatre heures, afin de choisir par moi même ensuite si je voulais rencontrer ou non cet homme. Mais ce dernier avait décidé de ne pas m'accorder ce temps de répits, et de me voler l'initiative de cette rencontre. Le tout en me tendant un piège mesquin afin que je n'ai d'autre choix que de rester et de l'écouter. Oui, j'étais passablement énervé, et la réaction des liquides du bureau en était la preuve. Je ne contrôlais absolument pas ce qu'il se passait là. Jusqu'au mois d'octobre, je n'avais même pas conscience de la réaction étrange que l'eau pouvait avoir en ma présence. J'étais donc bien loin de maitriser quoi que ce soit, d'autant plus que je n'avais plus de baguette à ma disposition pour tenter de canaliser ce flux magique. Néanmoins, voir cette tâche doucement envahir cette chemise immaculée, qui avait l'air d'avoir coûtée un certain prix, vu la matière, était plutôt satisfaisant. J'en retirai une sorte de plaisir sadique, comme si ça pouvait m'apporter le moindre bien. Puis je pose ma question. Elle en est si simple qu'elle devient incroyablement complexe. Elle attend bien des réponses différentes, et l'anglais semble décidé à me les donner, alors je l'écoute dans un silence quasi religieux. Silence que je laisse une nouvelle fois planer alors qu'il a fini. Du moins, l'espace de quelques minutes, histoire de pouvoir assimiler toutes ces nouvelles informations.
Donc ... Si je dois résumer ce que vous m'expliquez, je suis un accident qui défi toutes les probabilités. Vous n'aviez pas d'autre choix que de me tendre un piège pour me parler. Et vous m'avez découvert par un hasard qui défi encore plus les probabilités que ma naissance, puisque vous avez engrossé ma mère dans un tout autre pays que le Royaume Uni. Car soyons honnêtes deux minutes. Les chances pour que la seule fois où il couche avec une femme présumée moldue, avec une protection qui plus est, dans un bar au sud de l'Italie, et que vingt-cinq ans plus tard, il tombe sur le dossier d'un garçon sorcier, étudiant dans une université écossaise, qui vient de tenter de mettre fin à ses jours et qui se révèle être son fils ... Enfin, ça semble complètement fou. Du coup, j'ai une autre question. Ca vous arrive souvent de vous demander si un patient ne serait pas par hasard votre enfant dont vous ignoriez l'existence en lisant son dossier ? On sait jamais, si je dois m'attendre à avoir une fratrie nombreuse par dessus le marché ... Je suis probablement de très mauvaise foi, mais je n'ai pas su retenir cette réplique un peu piquante, parce que c'est quand même un peu fort de café le coup du "j'ai trouvé qu'on se ressemblait, alors je me suis demandé si par hasard t'étais pas mon enfant". Comme si dans le fond, il avait pu avoir un doute sur l'idée qu'il avait bien un descendant, car une personne lambda ne penserai pas à ça dans un premier temps, n'est-ce pas ?
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Mar 14 Déc 2021 - 22:57
Mardi 14 décembre
Il avait tenté d'être ,concis dans ce qu'il disait et il se rendait bien compte de la probabilité pour que tout ce qu'il vienne à raconter soit vrai. Mais même lui ne pouvait inventer une histoire pareille. Et ce 0.000001% de chance était arrivé. Luka était vraiment né d'un miracle et le fait que Clarence le retrouve, après un quart de siècle à ignorer son existence était finalement du au Destin qui avait décidé de donner un géniteur digne de ce nom à l'ancien camé en reconversion. Enfin, d'après ce qu'il avait entendu sur l'italien, il n'était pas difficile de faire mieux.
Le silence de son fils ne l'étonna guère, et même s'il mourrait d'envie de lui hurler de dire quelque chose, ce fut le Clarence neutre et stoïque qui revint en place, se contentant de regarder Luka, qui semblait assimiler les informations les unes après les autres et observant par la suite ses lèvres commencer à se mouvoir et la première salve d'information le fit légèrement soupirer.
- C'est bien ce que j'ai dis. Pour ta naissance, je laisserai ta mère t'expliquer si tu ne me crois pas, nous aurons la même version, et pour nos retrouvailles, je n'arrive pas à trouver une explication logique à cette volonté du Destin pour m'avoir mis sur ton chemin à cet instant précis.
Enfin si, il avait sa petite idée, mais ça faisait peut être un peu trop égocentrique de se dire qu'il était arrivé pile au moment où il avait décidé de changer et d'être un homme bien que son vrai père, qui n'était pas spécialement un salopard non plus, apparaissait pour pouvoir l'aider à conduire sur la bonne route. Et puis, il n'aimait pas cette image de lui, parce qu'il ne connaissait rien à la paternité et qu'il allait devoir tatonner comme tous ceux qui sont passés par là avant lui. Et quand vint la seconde question, il ne put s'empêcher de sourire en coin.
- Une chose est certaine, tu es bien l'enfant de ta mère.
Cécile, qui lui avait posé la même question, lui avait fait remarqué qu'il devrait prendre la raison de ce questionnement avec lui, et il vint d'ailleurs la sortir cette raison. Une photographie de lui même lorsqu'il avait vingt cinq ans, qu'il déposa sur le bureau en direction de Luka.
- Il s'agit de moi à ton âge. Voilà pourquoi j'ai douté. Puis je me suis dit que c'était impossible. Que je n'avais eu qu'une seule nuit, protégé, et que les probabilités étaient vraiment faibles voir inexistantes pour que mon enfant se retrouve en salle de repos dans un hôpital en Ecosse après 25 ans. Mais cette idée n'a pas quitté ma tête et j'ai décidé de vérifier.. et nous y voilà.
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Jeu 23 Déc 2021 - 4:45
Après un profond silence précédent ma question, la discussion s'était à présent engagée, et le sorcier psychomage semblait amusé de mon résumé de la situation, ainsi que du fait que visiblement, ma mère et moi faisions le même genre de réflexions. Et bien que voulez vous, les chiens ne font pas des chats, et jusqu'à preuve du contraire, cette femme m'avait élevé, il était donc normal que j'ai pris beaucoup d'elle.
Oh, il ne manque pas grand chose avant qu'on ne m'apprenne que finalement ce n'est pas le cas, au point où j'en suis ...Je réponds, profondément sarcastique, avant d'attraper la photo qu'il me tend, pas convaincu deux minutes, et que le trouble ne puisse se lire sur mon visage lorsque je lui accorde d'abord un regard furtif et désintéressé, avant de la détailler avec stupéfaction. Il n'a pas menti. Ce garçon que je vois me ressemble, peut-être pas trait pour trait, mais suffisamment pour qu'on puisse penser qu'il s'agit de mon frère, par exemple. Ou cas échéant, avec une vingtaine d'années de plus, mon père ... Je ne peux que me résoudre à l'évidence. L'homme qui se tient devant moi est très probablement mon réel géniteur.
Je vois ... Ok, je veux bien admettre que c'est troublant ... Mais enfin quand même ! Le destin ? Vous pensez sincèrement que ce fameux destin, si il existe, aurait une force pareil ? C'est quand même assez incroyable comme histoire, d'ici deux minutes vous allez me raconter qu'en fait je suis un enfant surprise parce que vous avez sauvé la fille d'une reine d'un royaume du Nord et lui avait permis d'épouser le hérisson auquel elle était promise ... Cherchez pas, vous aurez pas cette référence. Je vois mal ce gars lire de la fantaisie moldue polonaise, alors il notera probablement que je tiens des propos incohérents, ou que je fais référence à quelque chose de visiblement incompréhensible. J'ai l'habitude que mes références tombent à plat dans le milieu sorcier, et de ne pas saisir les leurs. Et peu importe la nature de mon sang, ça continuera comme ça. Mais en gros, je remets en question cette histoire de destin. Parce qu'on n'est pas dans une saga fantastique ici. C'est la vrai vie, et la destinée, tout ça ... En réalité ça me fait flipper.
Ce que je veux dire, c'est que j'ai lu assez de romans pour savoir que quand un personnage à la base médiocre découvre un lourd secret qui provoque en lui en grand changement, et qu'on invoque pour cette découverte l'influence du destin, ça veut dire que l'avenir de ce personnage est celui qu'on peut attendre du héro de l'histoire. Faire des choses grandioses, mémorables. Je suis littéralement en train de vivre le monomythe de Campbell dans ce cas. Sauf que j'ai rien d'un héro. Et mon syndrome de l'imposteur qui revient au galop. Je n'ai rien de particulier à apporter à ce monde. Rien de bien, en tout cas. Rien qui ne pourra l'impacter durablement. J'ai conscience de n'être qu'un grain de sable à l'échelle de l'univers. En quel nom j'aurai l'audace de penser que moi, petit être de rien du tout, je serai le héro d'une quelconque histoire ? Mais si tout ça était vrai ... Si c'était bien un coup du destin. Ce destin qui m'a mis sur la voie d'un garçon qui parvient à l'entrevoir, et qui a cessé de lui donner des clés sur mon chemin quand je suis arrivé au point qu'il désirait. Ce destin qui m'a fait naître, cette infime probabilité que j'avais d'exister. Après tout, @Retha O'Ryan a bien dit qu'elle voyait en moi un grand potentiel. Est-ce que tout ça est vrai ? Est-ce que j'ai vraiment un destin ? Est-ce qu'un petit gars perdu comme moi est amené à faire de grandes choses dans son avenir ? Après tout, je n'ai encore que vingt-cinq ans et toute ma vie devant moi. Une vie que j'ai choisi de considérablement bousculer, de projeter sur un chemin, qui, c'est vrai, pourrait amener à quelque chose de grand. Mais il y a quelques mois, je n'avais comme perspective d'avenir que de mourir d'une overdose, ce que j'avais réellement fait, en un sens. Alors il y a un sacré gap à franchir pour accepter un autre futur que celui-ci, plus brillant.
@Clarence Hastings
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Jeu 23 Déc 2021 - 10:27
Mardi 14 décembre
La situation évoluait petit à petit et Luka ne semblait plus déterminé à garder le silence, ce qui était un bon point pour le psychomage. L'honnêteté avait toujours été le meilleur des arguments, et personne ne pouvait rester de marbre face à la vérité, aussi dérangeante ou improbable qu'elle puisse être. Il le regardait alors détailler la photo qu'il lui avait donné avec une stupéfaction qui était lisible sur son visage à des kilomètres. Pas besoin d'être legilimens pour comprendre que c'est à ce moment que tout avait changé dans sa tête, que la discussion pouvait vraiment s'engager. Et lorsqu'il fit une référence moldue, Clarence le regarda, de nouveau avec un sourire.
- Désolé, je ne m'appelle pas Geralt de Riv. Quoi ? Ne prend pas cet air surpris. Si j'ai eu un moment intime avec ta mère alors que je pensais que c'était une moldue, c'est bien parce que je n'ai pas été éduqué comme la majorité des sangs-Pur que tu exècre. Pour travailler correctement je me suis servi des deux mondes, c'est d'ailleurs pour cela que je suis un des cinq psychomages les plus renommés au Monde. Le monde moldu et sorcier ne sont pas incompatible, ils sont complémentaires, il suffit juste de regarder par la bonne lucarne pour en comprendre toutes les subtilités. De ton côté tu possèdes une meilleure vision du monde moldu, et grâce à mon confrère tu commences à évoluer plus sereinement dans le monde magique.
Un silence, pour laisser à Luka le temps d'assimiler toutes les informations qu'il vient de lui donner, avant qu'il n'avance un peu plus dans son raisonnement, et que Clarence, malgré lui, ne puisse s'empêcher de réfléchir comme un psychomage. Il s'était juré de ne pas le faire sur son enfant, mais il voulait absolument lui donner des clés et l'aider, de toutes les manières possibles, au risque de ne plus être qu'un psychomage pour son enfant.
- Les héros n'existent pas Luka. Les romans sont fait pour divertir les foules. Mais ce qu'on peut retenir d'un héros c'est qu'il affronte les obstacles sur sa route pour arriver à un point d'arrivée plus heureux que son point de départ, non ? Et donc par conséquent, c'est ce que tu es en train de faire avec ta vie. Tu ne te voies peut être pas comme un héros, mais tu reste le personnage principal de ta vie. ce sont tes obstacles, tes difficultés, et si tu les surmontes, tu agis comme un héros, à échelle différente, mais comme tu l'as si bien dit, ta vie n'est pas un roman.
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Ven 24 Déc 2021 - 0:58
Ok, psychomage 1 - Luka 0. Je l'avais pas vu venir qu'il soit capable de comprendre ma référence, qui certes n'est pas obscure pour quelqu'un s'intéressant un peu à la culture moldue, car l'œuvre est tout de même assez célèbre, mais j'avais du mal à imaginer qu'un médicomage, sang-pur de surcroit, s'adonne à ce genre de lecture. Visiblement, j'avais encore de gros clichés à déconstruire pour arrêter de mettre tout le monde dans le même bateau. Parce que ce bateau là, j'en faisais parti à présent. Et tout comme on ne choisi pas sa couleur de peau ou son orientation sexuelle, on ne choisi pas la pureté de son sang. Il me faudra du temps pour réellement comprendre et accepter que ce n'est pas ça qui doit me définir. Mais pour le moment, je continue d'acuser le coup, et cache mal ma surprise, tant à sa connaissance de la fantaisie que face aux propos qu'il tient par la suite.
Si vous pouviez faire passer le message aux autres sangs-purs ... Parce que leur conservatisme frise le ridicule. Merde, on est presque en 2022, et les sorciers écrivent encore à la plume ou à la machine à écrire, on s'envois encore des lettres pour communiquer. Sans rire, ce serait pas plus simple pour tout le monde de passer enfin à un système informatique ? Non parce que c'est bien beau de dire qu'ils ne veulent pas de la technologie moldue, mais ils l'utilisent déjà... Sauf qu'ils sont bloqués un siècle en arrière. Il serait temps que le monde sorcier se modernise, non ? Si il commence à me lancer sur un sujet tel que ça ... On n'est pas sorti. La proximité de @June Reynolds et les différentes réunions de l'AECES commencent doucement à faire naître chez moi un côté militant que j'avais à peine soupçonné par le passé. Mais je me tais, me rendant compte que ce n'est probablement pas le moment de commencer à râler et refaire le monde. J'ignore jusqu'à quel point Clarence a pu lire mon dossier. Est-ce qu'il a conscience que ceci est rare et nouveau chez moi, et que dans le fond, l'exprimer en face de lui démontre une certaine aisance en sa compagnie ? Ce n'est pas face à Lorenzo Agreste que j'oserai discuter et défendre mes opinions politiques ... Ni m'exprimer à ce point sur mes peurs. C'est dommage, vu les rebondissements, je devrais songer à en écrire un, autobiographique ... Je ne peux empêcher une pointe de sarcasme. On ne me refera pas. Mais c'est surtout que je n'ai rien à rajouter à ce qu'il vient de dire. Il a raison, je le sais. Je suis, en quelque sorte, un héro. Celui de ma propre histoire. Le personnage principale de ma vie, comme il le dit si bien. Alors finalement, peut-être que c'est normal que je connaisse moi aussi cette fameuse quête initiatique. Quelque part, c'était probablement le lot de chaque être humain, avec des obstacles plus ou moins importants selon les chemins de vie.
Clarence ... Il est beaucoup trop tôt pour que je l'appel papa. Père serait beaucoup trop cérémonieux. Géniteur, incroyablement mal poli. Mr Hastings, trop impersonnel au vu de notre lien. Non, l'appeler par son prénom était encore la meilleure solution, pour le moment. Est-ce que je peux vous ... te poser une question ? J'attends son assentiment, et je me lance. Y'a un pourquoi qui reste sans réponse ... Pourquoi avoir fait toute cette démarche ? Quand tu m'as vu, pourquoi tu as voulu savoir la vérité ? Pourquoi tu as été rencontrer ma mère, et pourquoi tu m'as tendu ce piège ? Pourquoi est-ce que tu veux être mon père ? Parce qu'après tout, nous n'étions que deux inconnus jusqu'à présent. Et je n'avais rien d'incroyable qui pousse quelqu'un à retourner ciel et terre pour devenir officiellement mon paternel. Je comprenais mieux la logistique autour de ma naissance et de cette révélation, mais je n'en comprenais pas le sens profond. Pourquoi est-ce qu'il avait décidé de ne pas faire comme si de rien n'était, pourquoi il avait décidé d'hériter d'un fils ?
@Clarence Hastings
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Ven 24 Déc 2021 - 10:48
Mardi 14 décembre
Le regard de Clarence exprimait un certain amusement à voir la surprise que son fils n'arrivait pas à cacher quant à sa répartie et sa connaissance du monde moldu. On pourrait attendre d'un sang pur comme lui qu'il n'y prête aucune attention, mais il n'était pas vraiment le sang pur parfait. Entre son orientation sexuelle, son attirance pour une seule personne, son refus de se marier, son refus de rentrer dans les cases de la société sorcière et l'abandon de ses parents, autant dire qu'il était bien loin de cet archétype horrible et archaïque. Ainsi à la réponse de son fils, il vint à rire. Un rire franc, et réel, pas celui du psychomage. Il se rendait bien compte que Luka commençait à être vraiment lui même à ses côtés, et ses répliques lui rappelaient quelqu'un..
- Il est plus simple d'user de magie sur des objets anciens que sur la technologie. Avoir le contrôle avec ce qu'on possède de plus que les autres. Voilà pourquoi la société ne change pas. Mais tu prêches un converti. Le conservatisme des Sang-Pur est une plaie. Malheureusement ma génération est ancrée dedans, la tienne à encore une chance d'en sortir.
Fit il avec un sourire bienveillant et presque compatissant alors que cette fois ci, Luka vient l'appeler par son prénom. Le sourire disparait peu à peu et il vient écouter cette demande. La question est sérieuse et Clarence savait que tôt ou tard ils y viendraient. Alors, pour la première fois, il quitta son masque de psychomage et se leva de sa place, tournant le dos à Luka, pour regarder par la fenêtre, soupirant légèrement.
- J'ai toujours pensé que je finirai ma vie seul. Et si j'ai réussi à me faire à cette idée, elle me rendait incroyablement amer. Je ne vis littéralement que pour mon travail, étant donné que je n'ai que ça, et un ami. Alors quand je t'ai vu la première fois.. j'ai senti mon coeur se réchauffer pour la première fois depuis plus de 20 ans.
Il se tut alors quelques instants et se tourna pour faire de nouveau face à son fils et le regarder, pour que ce dernier puisse y chercher une trace de mensonge et n'en trouve pas une seule, parce que c'était la vérité pure ce qu'il était en train de dire.
- J'ai toujours voulu avoir une descendance, pour ne pas reproduire les même erreurs que mes aînés. Mais l'adoption chez les sang-pur est mal vue, encore plus quand le sang-pur est seul. J'ai courbé l'échine, une fois de plus. Alors quand le Destin m'a mis sur ta route, je n'y ai pas cru. Mais une fois que tout a été réel, j'ai été déterminé à vouloir devenir ton père, parce que je veux pouvoir t'apporter tout ce qu'on m'a refusé, je veux pouvoir être a tes côtés et te soutenir dans tes combats à venir, pour voir tes joies et te soutenir dans tes souffrances. te protéger comme un père le ferait et même si je ne pourrai combler ces 25 années d'absence, je ferai absolument tout pour que toutes celles qui pourrait nous rester en commun en valent la peine.
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Ven 24 Déc 2021 - 19:12
Plus la discussion avance, et plus j'accepte ce qu'il peut me dire. Lorsque ma mère m'a parlé de lui, je pensais que ce type ne serait qu'un sombre connard de plus, voulant s'imposer dans le rôle de père après un quart de siècle d'absence, pour je ne sais quelle raison perverse et narcissique. Je pensais que j'allais le détester, ne jamais vouloir croiser sa route, et être en colère envers lui de penser avoir le droit de détruire ma vie et ce que je construisais de cette façon. Mais je me trompais. J'avais en face de moi un homme dans lequel, à plusieurs égards, je parvenais à me reconnaître. Non seulement physiquement, mais même mentalement. Peut-être était-ce cette tâche de café qui avait fragilisé son image si lisse et parfaite, mais j'entrevoyais de plus en plus les craquelures dans cette carapace qu'il semblait s'être forgé. Son rire, un vrai rire, pas quelque chose polie et entendu, en fut la première pièce. J'étais surpris d'entendre un tel discours dans la bouche d'un sang-pur de son âge.
Et puisqu'il était là pour répondre à mes questions, et bien, j'en posais. Mais au fur et à mesure que je m'autorisais à être plus sincère avec lui dans ma façon d'être, alors que ses explications me faisaient du bien, me rassurant sur bien des points, comblant des trous, des lacunes dans ma propre vie, je devenais aussi plus personnel. Tant et si bien que je pu constater de mes propres yeux le moment exact où il abandonna réellement son armure, se mettant à nu face à moi. Lorsqu'il se tourna vers moi, lorsque nos regards se rencontrèrent, mon coeur se serra, alors que ses propos firent monter des larmes qui roulèrent en silence sur ma joue, car ses mots et la pudeur avec laquelle il me les donnait trouva tant d'écho en moi que je ne pouvais contenir l'émotion. Tant de fois, j'avais rêvé d'entendre ces mots là, sans jamais y avoir droit. Un moment de plus, je restais silencieux, passant le revers de ma main sur mes joues humides, cherchant comment répondre à cela.
On dirait le discours du parfait père de famille, et ça pourrait mettre des étoiles dans les yeux de n'importe quel enfant. Mais après ce que j'ai pu connaître comme figure paternelle, et la façon dont lui donner autant d'importance dans ma vie alors qu'il ne le méritait pas m'a détruit, j'ai peur de te croire. Je ne demande que ça. D'avoir vraiment un père. Mais je ne suis pas prêt à prendre le risque d'endurer autant de souffrance de nouveau. Pas pour le moment, alors que je ne te connais que depuis trente minutes. Je suis désolé, mais il me faudra du temps avant de pouvoir te considérer comme mon père. Je m'en voulais presque de ne pas être capable de me lever et de venir l'étreindre en l'appelant papa. Mais si j'avais appris quelque chose avec tout ce que je venais de traverser, c'est que je devais d'abord me protéger, pour ne plus subir les comportements abusifs de personnes qui useraient de mon affection pour eux afin de me blesser. Bien sûr, je ne le pensais pas ici pour cela, mais chat échaudé crain l'eau froide, et j'avais besoin de temps pour lui laisser gagner ma confiance. Chacun de nous, d'une certaine façon, devrait apprivoiser l'autre, avant que vraiment, je ne puisse me considérer comme son fils, autrement que d'une façon biologique. D'ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi il pensait à ce point ne jamais avoir d'enfant. Était-il stérile ? Et soudain, l'évidence me frappa. Quelque chose qui expliquait tout ce qu'il m'avait dit avant, qui été sous entendu au fond.
Tu es gay, n'est-ce pas ? C'est pour ça que tu n'as couché qu'une seule fois avec une femme dans ta vie, que tu es seul et que tu ne pensais jamais avoir de descendance. Et c'est pour ça que tu es contre le conservatisme des sangs-purs, il t'empêche d'être qui tu es vraiment. Pas banal, pour un psy, de se ferme ainsi percer à jour par son propre enfant, non ? Mais maintenant que j'étais venu à cette conclusion, je ne pouvais pas ne pas le voir. On lui avait fait subir exactement la même chose qu'à moi, on lui avait appris à renier qui il était, et à le cacher à la face du monde, comme s'il s'agissait d'une tare honteuse, monstrueuse. Nous avions exactement les mêmes cicatrices.
@Clarence Hastings
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Ven 24 Déc 2021 - 20:30
Mardi 14 décembre
S'il pensait que les premières minutes après la découverte de leur lien serait le plus difficile, il n'avait à aucun moment imaginé cet instant. Celui où il voyait les larmes couler silencieusement sur les joues de son fils, alors que lui même se mettait à nu. Il ne pleurait pas. Il faut dire qu'il avait cessé de pleurer il y a bien longtemps. On pourrait le prendre pour un sans coeur, mais c'était bien cet organe qui était en train de se serrer dans sa poitrine à la vision qu'il avait devant lui.
Il resta d'ailleurs silencieux pendant la réponse de Luka, et un léger sourire compatissant ainsi qu'un petit hochement de tête vint accompagner les mots de son fils. Bien sur qu'il comprenait. à aucun moment il n'avait eu la prétention de pouvoir se faire appeler papa en une heure de temps, il savait juste que son honnêteté serait la clé de tout ça. Et cette honnêteté l'avait conduit à se faire découvrir. Luka était la première personne, avec Cécile Leroy, à savoir qu'il était gay. Ainsi, son sourire vint s'agrandir un peu plus, mais le regard triste de Clarence resta sur son visage.
- Je suis bien heureux que tu ne décides pas de m'appeler papa immédiatement, je dois avouer que je n'aurai pas su comment réagir. En venant ici, dans ce bureau, je m'étais donné un seul objectif avec toi : pouvoir te revoir une seconde fois. J'y vais étape par étape, et j'aurai bien l'occasion de montrer que je peux être le père que tu n'as jamais eu, celui que je n'ai jamais eu non plus. Je veux être meilleur que ce que j'ai pu avoir. Que ce que tu as pu avoir, mais tout vient à point à qui sait attendre. Alors ne t'excuses pas, tu as exactement la réaction que j'espérais de tout mon coeur que tu aurais, celle de le vouloir, mais d'avoir peur. Tout ce que je souhaitais à la fin de cette heure soit que tu ne me rejettes pas.
Il s'était ouvert à lui, maintenant il ne pouvait que faire autrement que de continuer. Son regard passa alors à la fenêtre une nouvelle fois avant qu'il ne revienne s'asseoir. Ils avaient encore une demie heure ensemble obligatoire, alors autant combler ce temps.
- Concernant mes préférences sexuelles, je dirai que c'est légèrement plus compliqué, mais oui, globalement tu perçois une partie du problème me concernant. Mais parlons de toi plutôt. J'ai appris que tu n'avais plus de baguette magique. J'en ai parlé avec ta mère et elle m'a dit ne pas pouvoir t'en offrir une nouvelle, ce que moi je peux faire. Notamment parce que tu ne peux pas continuer tes études sans baguette, et que c'est le moins que je puisse faire pour tes études.
Un silence et il sortit le dossier de son fils, avant de relire quelques informations dont il n'était plus certain, avant de sourire un peu et de reporter son attention sur lui.
- Tu vas passer Noël chez ton petit-ami ? Les Gold c'est ça ? Une famille assez spéciale.
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Sam 25 Déc 2021 - 3:08
C'est difficile pour moi de me mettre à sa place. Jamais je ne me suis imaginé père, et pour le moment, ce n'est pas quelque chose qui m'a traversé l'esprit. Peut-être parce que je n'ai que cette représentation du père abusif qu'au fond de moi j'aurais trop peur de reproduire si je devais avoir un enfant un jour. Je me refuse d'infliger à qui que ce soit la souffrance que j'ai pu vivre, et les abysses dans lesquels elle m'a plongé. Alors j'imagine encore moins ce que ça peut être d'avoir toujours voulu un enfant tout en sachant que c'était impossible, et d'un jour découvrir son existence, et qu'on a été privé de sa place durant ses vingt cinq premières années. C'est un temps que, quoi qu'il fasse, il ne rattrapera jamais. Pour lui, pas de premier mot, de premier pas, de premier Noël, de premier anniversaire. Il ne verrait jamais un mignon bambin devenir un enfant turbulant puis un adolescent taciturne. Quelque part, il avait été privé de tous ces moments qui apprennent à un homme à devenir père. Mais je savais que si c'est vraiment ce qu'il voulait, le jour viendrai où cela ne sonnerait bizarre ni pour lui ni pour moi que je l'appel papa.
Néanmoins, je réagi quand il commence à me parler de m'acheter une baguette. Parce que j'ai vu ce schéma dans trop de familles, moldues ou sorcières, peu importe la nature du sang. L'argent achète bien des choses, mais pas l'amour d'un enfant. Sur ce point, je veux être très clair. Je ne dirais pas non à l'argent. Parce que j'en ai réellement besoin si je veux pouvoir continuer mes études, ne pas vivre à la rue et faire ma thèse. Mais tous les cadeaux luxueux et les gallions du monde n'achèterons pas mon affection. Je ne prétends pas que c'est ce que tu veux faire, je veux simplement te mettre en garde que ce ne sera jamais un levier que tu pourras tirer avec moi. J'ai vécu suffisamment dans la merde pour savoir apprécier l'argent à sa juste valeur. Mon ton est tout à fait calme et cordial, mais ferme. Il devrait commencer à comprendre que j'ai mon petit caractère, moi aussi. Et cela s'affirme d'autant plus quand je le vois revenir à mon dossier avant de me parler. Ah non, tu n'es pas mon psy, et si tu veux prétendre être mon père, il va falloir jouer à la loyal.
Clarence. S'il te plaît. Lâche ce dossier. Si tu veux apprendre à me connaître, c'est à moi que tu dois demander ce que tu veux savoir, pas à ce qu'un autre médecin a pu noter de moi. C'est comme ça que les gens font connaissance dans la vraie vie. On n'a pas un carnet avec l'histoire des autres sagement consignée dedans. Je me tais un instant, prenant le temps de la réflexion, avant de lui proposer quelque chose. Je te propose un truc. Je réponds à toute tes questions, mais en échange après chaque réponse, tu me dis quelque chose sur toi. Je pourrais jamais créer de lien avec toi si tu fuis à chaque fois que j'essaie de mieux te connaître. Parce qu'il est soit très vague et mystérieux, soit il élude mes questions. Et ce n'est clairement pas de cette façon qu'on va apprendre à mieux se connaître. J'ai besoin de sincérité, pas de mystères supplémentaires, vu tous les secrets de famille que je viens de me prendre dans la figure. Je commence du coup. Oui, sa famille m'a invité pour les fêtes, et je stress un peu, parce qu'ils sont tous déjà intimidants séparément, alors ensemble... Et puis la sœur d'Alex sort avec mon meilleur ami moldu, Theo, et elle a décidé de profiter du réveillon pour lui révéler l'existence de la magie... Mais y'a pas de raison que ça se passe mal ! À toi, raconte moi quelque chose sur toi.
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Re: Luka.. Je suis ton père.
Sam 25 Déc 2021 - 5:26
Mardi 14 décembre
Clarence avait lancé un sujet qui s'avérait être sensible pour Luka, et il le comprenait. Quand on avait vécu sans le moindre argent, se retrouver du jour au lendemain avec l'inverse extrême était déroutant. Alors le psychomage, mais avant tout le père se hâta de répondre à son fils.
- Entendu. Je ne cherche pas à acheter le moindre amour. Pour le coup je fais mon devoir Luka. Ta baguette doit être remplacée. Mais tu viens de parler de tes études et de ne pas vivre à la rue ? Tu me diras de combien tu as besoin tous les mois pour pouvoir continuer. Je ne te laisserai pas continuer à dealer, même si je semble avoir compris que ton petit-ami à pris le même parti que moi.
Puis, bien rapidement pour continuer à discuter, il avait pris son dossier pour relire quelques informations, mais la remarque de son fils le pris de court. Il le regarda alors du coin de l'oeil, presque en grommelant quelque chose, mais referma le dit dossier, en le posant suffisamment loin de lui pour montrer qu'il avait compris. Il hocha alors la tête à l'affirmative, pour montrer son accord quant à sa demande. Parler de lui, voilà une chose qu'il n'avait jamais fait, et qu'il n'avait jamais eu besoin de faire avec nathaniel. Pour lui aussi ça allait être une épreuve, mais il fallait bien passer par là pour créer quelque chose avec son enfant.
- Ils sont tous très gentils. je comprend le côté intimidant. J'ai eu les trois en entretien. A chaque fois, c'est le Ministère qui a fait appel à moi pour voir s'ils pouvaient travailler pour le Ministère. Ils avaient un peu plus de doutes pour la fille, Chelsea, qu'ils pensaient folle. Après trois bonnes heures d'entretien avec elle, j'ai ôté tout doute sur sa folie, elle est bien atteinte, mais pas encore folle, et elle est tombée amoureuse d'un moldu ? Ton meilleur ami ? Mais.. comment ? Vous allez vraiment lui révéler le secret magique ? J'espère que les parents sont au courant et qu'ils sont d'accord, parce qu'on énerve pas la branche Gold. Tu savais qu'ils sont issus d'une famille de loups-garous sang-purs ? C'est la famille la plus ancienne de loups garous qu'on connaisse.
Ce qui pouvait aussi expliquer le côté intimidant que ressentait son fils en leur présence. Clarence aurait donné cher pour pouvoir voir ça, mais nul doute qu'il finirait par en apprendre un peu plus le temps voulu. Ce n'était pas le moment pour être impatient. Une étape à la fois, comme il aimait se le répéter.
- Bien, je suis effectivement homosexuel comme tu l'as remarqué. Mes parents, tes grands parents sont au courant et nous avons passé un pacte lors de mes trente ans. Je fais ce que je veux de ma vie privée. J'ai le droit de ne pas me marier pour faire perdurer la lignée Hastings, mais en aucun cas je ne peux me présenter au bras d'un homme en société. Donc, ayant accepté cette clause, je suis plutôt seul. A toi. Tu as des passions ? Des choses qui te permettent de sortir de ton quotidien ou que tu apprécies tout particulièrement ?
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Re: Luka.. Je suis ton père.
Ven 14 Jan 2022 - 12:53
Nous y voilà. L'argent. Le nerf de la guerre. La chose autour duquel le monde entier tourne. L'indicible vanité de ceux qui en ont à ne plus savoir qu'en faire, la discrétion pudique de ceux qui parviennent à nager entre deux rives, et la susceptibilité mordante de ceux qui savent trop bien ce que c'est d'en manquer. Si la différence d'univers était tangible entre Alexander et moi, le voyant était trop candide pour réellement se rendre compte du pouvoir de sa fortune, et je ne pouvais pas lui en vouloir de sans cesse me proposer de me payer ce qui pour moi relevait d'un caprice. En revanche, cet homme en face de moi savait la puissance que sa richesse lui proférait. Et je refusais de lui laisser utiliser cet argument pour avoir un ascendant sur moi, préférant être clair. Il prétendit pourtant ne pas vouloir m'acheter. Je ne demande qu'à le croire, mais voilà qu'une exigence prend place dans son discours, même si sa forme est douce. "Je vais payer ton loyer car il s'agit d'un devoir que je n'ai pas rempli." Oui, je ne vais pas le contredire, il doit vingt-cinq années de pension alimentaire à ma mère. En revanche "je vais payer ton loyer afin que tu n'ais plus besoin de dealer" avait dans sa bouche résolument bourgeoise un sous ton de "j'exige que tu ne deals plus en échange de l'argent que je vais te donner." Peut-être comprenais-je mal ses propos, je les déformais avec mon propre prisme de prolétaire et mon jugement sur les gens de son rang, ou peut-être était-ce réellement ce sous-entendu presque inconscient que j'avais pu relever, bien que je sois persuadé que le psychomage ne pensait pas à mal. Pour autant, je me devais, une nouvelle fois, de mettre les choses aux clairs avant de m'engager plus en avant dans une relation familiale avec cet homme, qui demeurait encore et avant tout un inconnu, pour le moment.
Ce que je vais dire va peut-être sembler rude, mais que je continue de dealer ou non, ce n'est pas tes affaires. La seule personne ayant voix à ce chapitre, c'est ma mère. Tu es peut-être mon géniteur, mais tu es très loin d'être mon père, et tu n'es donc personne pour exiger que je fasse ou non quelque chose. Si j'arrête de dealer, c'est parce que moi, je le décide. Pour personne d'autre. Peu m'importe l'avis là dessus des Leroy ou des Hastings. J'ai vécu toute ma vie sans vous, et si on m'oblige à changer quoi que ce soit pour intégrer l'une ou l'autre des familles, ça continuera ainsi. Je suis prêt à faire certains efforts, à apprendre des arbres généalogiques compliqués, des coutumes ridicules au nom de traditions familiales, et je peux même ressortir mes cours de bonnes manières à la française du collège si mon attitude n'est pas assez aristocratique pour le milieu duquel viens mon sang et que je me trompe de fourchette à table. Mais je commence à peine à comprendre qui je suis vraiment, alors je ne laisserai personne tenter d'interférer et de me changer en me disant ce que je peux faire ou non. Je ne suis plus un dealer car ce n'est plus en accord avec qui je suis aujourd'hui. Mais je l'ai été, et je ne vais pas renier cette partie de mon passé pour lisser mon histoire, même contre un loyer, une baguette de premier choix ou un putain de château, est-ce bien clair ?
Comme auparavant, mon ton était resté bien calme, mais sans équivoque, ne laissant place à aucune négociation. J'aimais me persuader que j'avais grandi sans cette famille, je n'en avais donc pas besoin. Après tout, c'est lui qui avait décidé de partir à ma recherche et de faire ma rencontre, pas l'inverse. C'est donc lui qui voulait me faire intégrer les siens, et en tant que décisionnaire, à moi de poser mes conditions. Comme je le fis ensuite, exigeant qu'il laisse tomber son dossier dans lequel un autre homme avait couché des informations choisies subjectivement dans un contexte professionnel. Je n'étais pas son patient, j'étais son fils, et si il voulait que je devienne effectivement le second, il n'avait pas à m'étudier comme il le ferait avec le premier. Et la discussion qui se met alors en place me semble soudain beaucoup plus naturelle, moins fabriquée. Je souris à son évocation de la sœur Gold, qui, il est vrai, m'a laissé de sacrées impressions.
Si Chelsea était folle, Alexander le serai tout autant. Je crois qu'on peut les considérer comme spéciaux, mais certainement pas fous. Et je savais un peu pour le côté loup garous, il l'a rapidement évoqué, mais je n'étais pas au courant de ce prestige. Il semble qu'autour de moi, il n'y a à présent que des grands noms ... Et j'espère que Théo le prendra bien. J'ai déjà essayé de lui dire, quand j'étais encore à Beauxbâtons, mais il était beaucoup trop cartésien à l'époque. J'espère qu'elle va un peu le ménager ...
Il s'agit pour moi d'une réelle inquiétude. J'ignore tout de ce qu'elle a prévu comme annonce, mais ce que je sais, c'est qu'il existe un réel risque que je le perde ce jour là, qu'il prenne peur et la fuite du même temps, et je ne pourrais même pas lui en tenir rigueur, car c'est un sacré traumatisme que d'apprendre que tout ce qu'on a toujours considéré comme des racontars de vieilles folles sur les ports Quimpérois étaient en fait la pure réalité, et qu'un monde caché coexistait depuis toujours avec le sien. Mais c'est alors à moi d'en apprendre plus sur Clarence Hastings, et il semble accepter de tomber le masque non sans conserver une certaine pudeur quand il m'avoue cette fois clairement aimer les hommes. C'est bien la première fois que je parviens totalement à m'identifier dans son discours, lorsqu'il m'apprend qu'il a maintenu cela caché à l'exigence de ses parents. Finalement, Lorenzo Agreste n'est pas pire qu'un sorcier de sang pur anglais, j'ai de l'expérience dans ce domaine, je devrais pouvoir m'y faire. En revanche, un détail dans ses mots me fait faire une déduction.
Donc, si je comprend bien, je serai le seul héritier de la famille Hastings le jour où tu m'auras officiellement reconnu ? Super, moi qui ai toujours rêvé d'être l'un de ces princes héritiers aux destins tragiques des romans de dark fantasy.
L'ironie perce dans ma voix. À l'instar d'Ulysse lors de son odyssée, j'aspirais à être Personne, comme ça avait toujours été le cas. Mais il semble que ce destin tranquille, à présent, se refuse à moi. Je suis désormais l'un de ceux qu'on pourrait portrayer dans une adaptation de Gossip Girl chez les sorciers. Le pire, c'est que mon histoire dramatique de détonerait pas à côté de celles de la jeunesse dorée magique. Mais c'est à moi, maintenant, de répondre à sa question.
Je suppose que tu t'en doutes, je lis énormément, sur l'histoire du monde moldu et l'histoire du monde magique, puisque j'aspire à devenir historien. Mais aussi beaucoup de fictions fantastiques. Fantasy, science fiction ... Peu importe, tant que ça m'emmène dans un univers bien différent du notre. Je fais parti d'une association étudiante aussi, pour la défense de l'égalité de droits des sorciers peu importe leur statut de sang, et plus globalement de toutes les créatures magiques.
Une information qui sous entend très clairement le mouvement politique auquel j'appartiens, si tant est que ce n'était déjà pas assez évident avant cette explication. J'hésite un instant, et je poursuis.
Et ... depuis ma tentative de suicide, j'ai remplacé tous les toxiques par le sport. Je m'entraine au Quidditch. J'aimerai intégrer l'équipe universitaire en septembre prochain.
J'ignore pourquoi j'avais hésité avant de lui en parler. Peut-être parce que j'ai un peu honte. Je suis un littéraire, un érudit, le cliché même de ce genre de poète torturé dont l'esprit est coincé dans une époque victorienne fantasmée que je n'ai pas connu. Le sport, et surtout dans un niveau universitaire, ça semble en total dissonance avec le reste. Je me sens assez peu légitime à nourrir cette ambition de championnat, et pourtant chaque matin je donne de ma personne sur le stade d'Hungcalf afin d'avoir le niveau qu'on exigera de moi aux sélections. Je crois que dans le fond, j'ai envie de prouver qu'érudition et excellence sportive ne sont pas incompatibles. Peut-être qu'en fait, même avant d'apprendre la réalité sur mon ascendance, j'avais déjà fait le premier pas sur le chemin m'emmenant à ne plus être l'un de ces Personne.
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Re: Luka.. Je suis ton père.
Dim 23 Jan 2022 - 11:19
Mardi 14 décembre
Il ne prononça pas le moindre mot quand son enfant recommença à poser des conditions, dans le calme le plus total. Clarence ne cessait de le fixer, mais ne répondit pas. Il comprenait bien qu'il puisse penser que le plus âgé allait se servir de son argent pour le faire venir à lui. Mais Clarence n'avait jamais été comme ça, il se servait de son argent de temps à autre et encore, ses parents étaient bien plus dépensiers que lui. Concernant ses problèmes de drogue cela ressemblait plus à une crise identitaire qu'autre chose, cela ne l'atteignit pas plus que ça, parce que sur ce terrain, sa mère et lui même avaient le même point de vue, et comme elle était loin, Clarence avait juste à parler avec elle pour que le sujet arrive, si ce n'était pas nécessaire, il ne le ferait pas, mais pour le moment, rien n'était sûr, surtout en début de sevrage.
- Je ne sais pas chez qui tu comptes faire toutes ces choses, peut être du côté Leroy, mais pas chez moi. La seule chose que je demande en société est d'éviter de dire que j'aime les hommes, quant à toi, tu fais ce que tu veux, mais saches tout de même que chaque mot à des conséquences, surtout en fonction des personnes à qui on parle. Sur le reste, je te laisse maître de ce que tu souhaites, tant que cela t'apportes du bonheur, je n'irai pas contre ta volonté.
Un silence, alors que le dossier de son fils, qui n'était pas son patient comme il venait de lui rappeler, venait se poser délicatement sur le bureau de son confrère. La discussion dériva sur les Gold, la famille de son petit ami, et l'ironie de Luka le fit sourire discrètement, même s'il ne tenta pas de le cacher outre mesure. Transparence on avait dit, jusqu'au bout donc.
- Les Moldus les plus cartésiens sont en général ceux qui s'adaptent le mieux contrairement à ce qu'on pourrait penser. Une fois que le choc est passé, la tentative de compréhension et d'adaptation au monde sorcier est plus forte et devient comme une nouvelle passion, la découverte d'un nouveau monde. Après il ne pourra pas te reprocher de lui avoir menti si tu lui avais déjà dit. Je ne connais pas Alexander, je ne pourrai émettre la moindre remarque sur lui, mais j'imagine que si tu es avec lui, c'est qu'il doit être spécial pour toi. Comme j'ai dis plus tôt, le principal soit que tu sois heureux.
Un instant de silence durant lequel il vint boire une gorgée de son café, et enchaîna rapidement.
- Et oui, tu seras le seul héritier. Tes grands-parents seront ravis de savoir qu'il y aura quand même une branche supplémentaire sur leur arbre un jour peut être, ils avaient déjà fait leur deuil, ça ne peut donc être qu'une bonne nouvelle pour eux.
Et après avoir parlé de lui, il écouta son fils lui donner ses hobbies, comme la défense aux créatures magiques. Lui même venait à défendre les gens de temps en temps, mais c'était vraiment du cas par cas, le parti WAND ne lui allait pas vraiment, il était un CURSE bien prononcé, et espérait vraiment que le parti de Johnson ne passerait pas au pouvoir, sinon cela annoncerait des années bien sombres, et si le parti de Rhode passait.. une anarchie sans précédent et des crises à n'en plus finir. Il faut toujours nuancer, on ne pouvait pas créer une vie sociale parfaite. Enfin, le sujet n'était pas là, il remarqua surtout l'hésitation à parler du Quidditch, ce que releva alors le père. ça ne tombait bien entendu pas dans l'oreille d'un sourd et son sourire bienveillant accompagna son hochement de tête.
- C'est une très belle motivation, je te soutiens pleinement dans cette envie. Les Ethelred ont une bonne équipe en plus, ils auront la chance de pouvoir t'avoir et gagner la coupe.
Il regarda alors sa montre quelques instants, avant de reporter son attention sur Luka.
- Ton heure obligatoire est passée, merci d'avoir échangé avec moi. Tu peux partir quand bon te semble maintenant. Mais avant que tu ne partes, j'aimerai t'inviter à venir manger un midi chez moi, pour faire plus ample connaissance, si tu le désires.
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Lun 24 Jan 2022 - 20:04
Je parle. Beaucoup. J'y met beaucoup d'émotions. Trop sans doute. Je m'emporte un peu. Je crois que quelque part, j'ai envie de le provoquer. De lui faire comprendre que je ne serai pas docile. Une part de moi a assez d'ego pour vouloir lui signifier qu'il va devoir me mériter, que je ne suis pas à considérer comme acquis ou facilement acquérable, et que si je ne refuserai pas son argent, que je considères comme un dû suite à des années d'absence, cela ne lui donnera ni autorité sur moi, ni plus d'affection de ma part. En réalité, j'ignore encore tout de ce qui pourrait transformer cet homme, un presque inconnu, de géniteur à père à mes yeux. Il faut admettre que ma représentation du père est de toute façon brisée depuis longtemps, et que le pilier de ma famille, si ce n'est de ma vie entière, a toujours été et restera ma mère. Mon comportement est probablement profondément immature. Je n'ai jamais prétendu ne pas l'être, et je pense que dans la création d'un lien paternel, c'est même tout à fait normal que je régresse ainsi, testant les limites d'une figure parentale.
Néanmoins, si un part de moi recherchait peut-être une certaine forme de conflit en se montrant à ce point impertinent, la réponse de mon aîné ne donne pas d'eau à mon moulin. Je serais même assez triste de la demande qu'il me fait, du moins à son égard, et de l'avertissement qu'il me donne. Je suis bisexuel. J'ai mis des années à l'accepter, et j'ai encore du mal à l'assumer en publique. Je respecterai le fait que tu ne veuilles pas parler de toi car ça te concernes toi. Mais dans mon cas, si on me demande, je ne nierai pas être en couple avec un autre homme, et si je dois apparaître à ses côtés, je ne me cacherai pas. La dernière fois que j'ai eu honte de l'aimer, j'ai failli en mourir, c'est une erreur que je ne reproduirai plus. Je prends note de ce qu'il me dit. Mais je sais qu'il s'agit du fruit de sa propre expérience, et que la mienne est bien différente. Il a fait ses erreurs, et j'en fait ironiquement parti, il en a tiré des leçons, et j'ai fait de même avec les miennes. Je lui dévoile par ailleurs un peu plus ma vie. Mon couple, mes amitiés. Quand à Clarence, il me confirme ce que j'avais compris à demi mot. Je suis le seul descendant de sa lignée. Le seul héritier d'un nom qui été amené à s'éteindre. Comme un être providentiel, je viens perpétuer un héritage biologique au moins centenaire. Moi, un sorcier de sang pur, héritier principal d'une grande famille. Un jeune homme qui n'aura plus jamais à se soucier de l'argent, tant je suppose que le coffre à Gringott qui porte le patronyme paternel doit être outrageusement plein de pièces aux reflets dorés. C'est fou comme cette image rentre en contradiction avec celle du prolétaire fauché et un brin anarchique que j'avais de moi même. Je suis devenu ma propre némésis, et c'est tout de même perturbant.
Alors je reste un instant en silence. Un instant que se prolonge sans doute tant qu'il fini par être interrompu par l'annonce que mon temps est écoulé. Je peux maintenant sortir de là sans qu'on me force à retourner en hospitalisation ou qu'on me menace de poursuites judiciaires. Je me lève alors, sans mot dire, conscient pourtant que l'homme attend une réponse à l'invitation qu'il vient de lancer. Je sais qu'il s'agit d'une main tendu. Mais j'ignore encore si je veux la saisir alors que je me dirige vers la porte. C'est finalement la main sur la poignée que je m'arrête, et me retourne pour lui faire face. La période des fêtes sera chargée, mais envoies moi un hibou en janvier avec toutes les informations, et je viendrai. À bientôt Clarence. Et sur ceux, j'actionne la clenche sous ma main afin de quitter la pièce, et si j'affichais une apparence calme, mon esprit en ébullition menaçait franchement de me faire imploser d'une minute à l'autre.[Terminé pour Luka]
- InvitéInvité
Re: Luka.. Je suis ton père.
Mer 16 Fév 2022 - 17:41
Mardi 14 décembre
Bisexuel donc. Clarence hocha doucement la tête en apprenant l'information, ce qui ne le surprenait guère. Ainsi, attiré par les deux sexes, il pourrait même à l'avenir ravir ses grands parents paternels, qui estimeront donc qu'il y a toujours la possibilité de créer de nouvelles branches pour les hastings. Enfin, ceci est un sujet qu'il ne fallait pas trop dévoiler, ou même aborder alors que le jeune homme en face de lui émet encore des réserves sur sa volonté à faire partie de telle ou telle famille, ce que le psychomage peut comprendre.
Une fois l'heure passée, il annonce à Luka qu'il peut sortir, mais qu'avant, il voulait l'inviter à venir manger chez lui. Il en profiterai pour inviter la mère de son enfant, pour pouvoir la revoir elle aussi, tandis qu'ils avaient déjà un peu échangés avant sa rencontre avec son enfant. Il le regarda alors se lever, sans un mot, et l'espace d'un instant, il crut bien que c'était terminé, que cette heure serait l'unique, et son coeur se serra, alors que finalement, il le regarda se tourner vers lui pour lui annoncer qu'en Janvier cela serait possible. Un léger soupir de soulagement passa ses lèvres, qu'il vint contenir au possible, alors qu'il hocha simplement la tête dans sa direction, comme pour annoncer qu'il avait compris.
- Bonne journée Luka.
Et la porte se referma sur ça, alors que la première chose qu'il fit fut de prononcer un sort pour virer la tâche de café sur sa chemise, pour éviter de devoir s'en racheter une.THE END
- (fiche) Eurydice Storm • Ah pardon, je suis méchante quand je suis crevée.
- es-tu vierge ? Non, je suis sagittaire. Tu te fous de ma gueule ? Bon ok, je suis lion ~ (laurana)
- es-tu vierge ? Non, je suis sagittaire. Tu te fous de ma gueule ? Bon ok, je suis lion ~ (poppy)
- Come see the other half - Luka
- AJ Knight ♦ Ah pardon, je suis méchante quand je suis crevée.
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