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Grammaire mathématique (Ruslan)
Dim 27 Fév 2022 - 14:43
Les bras chargés de livres, le sac remplit d’autres volumes, Mahaut pousse avec difficulté la porte qui mène au bureau de Ruslan, avec le vif espoir de trouver l’enseignant dedans et qu’il ne soit pas en vadrouille ailleurs. Les traits tirés de celle qui a veillé tard et peu dormi, elle découvre avec amertume qu’effectivement, Ruslan est absent. Un soupire las lui passe les lippes tandis qu’elle fait péniblement demi tour et se met en directement de la salle de classe d’arithmancie, qui par chance, ne se trouve pas si loin. La porte est entrouvert et elle s’approche pour glisser la tête. « Monsieur ? Je peux vous déranger un moment ? » elle demande poliment. Mahaut aime bien ce prof. Déjà, parce que cette matière cryptique fait partie de ses préférées et qu’elle y excelle la plupart du temps, ou en tout cas, elle se donne les moyens d’avoir de brillants résultats le plus souvent aux prix de peu de sommeil et de beaucoup de travail – rien en arithmancie ne vient avec facilité. Mais s’il y a bien quelque chose que Mahaut ne craint pas, c’est l’effort et le travail, c’est même, à ce stade, une philosophie de vie et du quotidien. Mais ça ne tient pas qu’à ça, Ruslan est avenant, gentil et à l’écoute. Quelqu’un de bien, comme on dit. Souvent, Mahaut se demande comment quelqu’un comme lui a pu mener une telle vie, si rude et éprouvante et solitaire. Plus que quiconque pamis ses élèves, Mahaut entrevoit quel genre vie il a pu mener – le genre qu’elle prépare. Elle n’a jamais vraiment osé l’interroger sur sa vie passée par pudeur et réserve. S’ils sont proches, ils entretiennent néanmoins une relation prof-élève, et ce serait particulièrement déplacé et intrusif.
« Désolée de vous déranger, j’aurais besoin d’un coup de pouce… je galère sur plusieurs lignes de grammaire mathématique, impossible de la décortiquer avec ce que je connais déjà. Vous avez quelques instants à m’accorder ? »
« Désolée de vous déranger, j’aurais besoin d’un coup de pouce… je galère sur plusieurs lignes de grammaire mathématique, impossible de la décortiquer avec ce que je connais déjà. Vous avez quelques instants à m’accorder ? »
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Re: Grammaire mathématique (Ruslan)
Dim 27 Fév 2022 - 17:55
Tu as pris la mauvaise habitude de promener tes livres et tes projets entre ton bureau, ta chambre et la salle de classe habituelle, éparpillant tes affaires au point où tu n’es plus toujours vraiment sûr d’où elles peuvent bien se trouver. Toi qui as toujours été attentif au bon ordre et au rangement de ce qui te sert – Timur aimait répéter qu’un sac bien rangé était à l’image de l’esprit de son propriétaire – tu t’es laissé aller au capharnaüm. Préférant le déni à une remise en question difficile, tu te contentes de te dire que c’est un problème qui se résoudra de lui-même à une fin de semestre ou dans un mouvement de motivation spontané. Aussi passes-tu parfois tes heures de permanence dans ta classe ou à mi-chemin entre ta chambre et ton bureau et tes heures de travail personnel se finissent souvent entre les bancs.
Ta tête soutenue par une main, tes doigts pianotent nerveusement sur la page du livre que tu compulses – que tu fixes avec un air contrarié serait plus juste – et tes pieds tressautent nerveusement dans un réflexe musculaire qui aurait le don d’énerver toute personne à côté de toi mais dont tu n’as qu’une conscience très vague. Un sursaut, les muscles qui se raidissent, ta main qui glisse à la recherche de ta baguette, ton réflexe s’arrête à mi-chemin et tu offres un sourire à Mahaut qui se glisse dans la salle. « Oui, oui. Qu’y a-t-il ? » Tu cherches machinalement du regard quelque chose pour garder la page – un plomb, trop épais pour réellement permettre la fermeture du livre – et placé entre les pages que tu refermes. Tu pousses le tout dans un coin de ton bureau encombré, tes sourcils tricotent et tu entreprends de faire du ménage. Le bordel s’accumule si vite quand on n’y prête pas attention. « Avec plaisir, expliquez-moi ce qui vous arrête. » Lâches-tu les mains pleines, d’un ton un peu absent – contrairement au sourire que tu offres à Mahaut pour t’excuser du temps que tu mets à lui faire de la place. Les Bonnamy sont des étudiants studieux, son frère t’avait demandé formellement si tu avais du temps à lui accorder et il était censé venir le jour prochain. « Mh, vous allez bien ? Vous préférez peut-être que nous allions dans mon bureau pour avoir du calme ? J’y ait également une théière. »
Ta tête soutenue par une main, tes doigts pianotent nerveusement sur la page du livre que tu compulses – que tu fixes avec un air contrarié serait plus juste – et tes pieds tressautent nerveusement dans un réflexe musculaire qui aurait le don d’énerver toute personne à côté de toi mais dont tu n’as qu’une conscience très vague. Un sursaut, les muscles qui se raidissent, ta main qui glisse à la recherche de ta baguette, ton réflexe s’arrête à mi-chemin et tu offres un sourire à Mahaut qui se glisse dans la salle. « Oui, oui. Qu’y a-t-il ? » Tu cherches machinalement du regard quelque chose pour garder la page – un plomb, trop épais pour réellement permettre la fermeture du livre – et placé entre les pages que tu refermes. Tu pousses le tout dans un coin de ton bureau encombré, tes sourcils tricotent et tu entreprends de faire du ménage. Le bordel s’accumule si vite quand on n’y prête pas attention. « Avec plaisir, expliquez-moi ce qui vous arrête. » Lâches-tu les mains pleines, d’un ton un peu absent – contrairement au sourire que tu offres à Mahaut pour t’excuser du temps que tu mets à lui faire de la place. Les Bonnamy sont des étudiants studieux, son frère t’avait demandé formellement si tu avais du temps à lui accorder et il était censé venir le jour prochain. « Mh, vous allez bien ? Vous préférez peut-être que nous allions dans mon bureau pour avoir du calme ? J’y ait également une théière. »
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Re: Grammaire mathématique (Ruslan)
Sam 5 Mar 2022 - 12:27
Ruslan l’invite à expliquer son problème, puis à aller à son bureau (d’où elle revient) pour prendre un thé tout en parlant de son blocage. Elle grommelle de façon intelligible dans son esprit et mais répond néanmoins. « Oui, ce serait peut être mieux, surtout si on en a pour un moment, c’est vraiment une combinaison que je n’ai vu nulle part. » Elle le suit poliment dans le petit office qu’elle connait déjà partiellement pour avoir été auparavant dans des situations de la sorte : un véritable blocage qu’elle seule ne parvenait pas à renverser. Lorsqu’elle venait demander de l’aide ainsi, c’est que Mahaut se trouvait véritablement dans une impasse – son ego disproportionné savait tout de même admettre que parfois, il fallait demander de l’aide pour passer à l’étape suivante.
Avec l’aise de la petite habitude , elle dépose ses affaires dans un coin, étale le parchemin où son écriture petite et régulière remplit une bonne partie de l’espace entre démonstrations et théories. Puis elle ouvre plusieurs livres. « Voilà. C’est ici. » elle pointe en calant un petit papier pour signaler l’endroit. « Je n’ai jamais vu un tel enchainement et je n’arrive pas à trouver la clef, ni contourner le blocage. Je suis allée voir du côté des runes, mais rien. Je suis allée voir du côté de ce qu’il se fait ailleurs, rien dans l’arithmancie scandinave, rien globalement en Europe. Après, j’ai pensé que ça venait de Perse, mais rien qui ne permet d’en être sûre non plus. Et plus j’y pense, plus je pense que c’est un mélange de plusieurs grammaires, mais impossible de trouver quoi que ce soit pour le décoder. Peut être que vous y verrez quelque chose que je n’ai pas encore vu ? »
Avec l’aise de la petite habitude , elle dépose ses affaires dans un coin, étale le parchemin où son écriture petite et régulière remplit une bonne partie de l’espace entre démonstrations et théories. Puis elle ouvre plusieurs livres. « Voilà. C’est ici. » elle pointe en calant un petit papier pour signaler l’endroit. « Je n’ai jamais vu un tel enchainement et je n’arrive pas à trouver la clef, ni contourner le blocage. Je suis allée voir du côté des runes, mais rien. Je suis allée voir du côté de ce qu’il se fait ailleurs, rien dans l’arithmancie scandinave, rien globalement en Europe. Après, j’ai pensé que ça venait de Perse, mais rien qui ne permet d’en être sûre non plus. Et plus j’y pense, plus je pense que c’est un mélange de plusieurs grammaires, mais impossible de trouver quoi que ce soit pour le décoder. Peut être que vous y verrez quelque chose que je n’ai pas encore vu ? »
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Re: Grammaire mathématique (Ruslan)
Mer 9 Mar 2022 - 17:58
Tu lui proposes de l’aider à porter mais elle préfère porter le poids de ses études toute seule. T’emportes avec toi des affaires, un peu prises au hasard, que tu ramèneras probablement de la même manière une autre fois. Tu lui indiques un coin du bureau où déposer ses affaires et tu commences à préparer le thé en meumonant paisiblement un air dont tu ne connais ni le début, ni la fin, ni les paroles. Tu écoutes en dodelinant du chef ses remarques, jetant un coup d’œil distrait vers ce qu’elle te montre, opinant doucement. Tu opères un léger mouvement de balancier tandis que le thé infuse et tu attends qu’il soit à ton goût pour revenir vers elle. « Vous prenez du sucre ? » Tu demandes distraitement, t’éloignant sans attendre la réponse alors que la tasse de la jeune fille tient à présent en équilibre précaire entre deux expériences et un lourd document dont la couverture ne permet pas d’identifier le nom. Ta propre tasse dans une main, habituée à la chaleur, tu parcours les étagères autour de toi. « Je crois, je crois… » Distraitement, sans y faire attention, tu prends une gorgée de thé, puis tu repars à la recherche de ce que tu cherches. Tu restes un instant pétrifié, à te voir on pourrait se dire que tu es en pleine réflexion, c’est un peu le cas mais tu ne sais plus ce que tu cherches. Tu reviens vers le bureau, lance un coup d’œil vers le papier et opine, une nouvelle gorgée de thé, un truc fort de chez toi, que ta mère t’envoie parce que même si les îles britanniques sont réputées pour ça, le vrai chai c’est celui sur lequel tu t’es brûlé la langue et les lèvres. Et tu repars pour revenir avec un volume avec un sous-titre doré en sanskrit. « Il y a eu beaucoup d’évolutions des chiffres et leur signification. » Tu ouvres d’une main le volume que tu tournes vers elle pour lui présenter un tableau alignant les chiffres arabes de type oriental, l’évolution de ceux en sanskrit pré et post zéro et tout un tas d’autres représentations picturales des chiffres dans l’histoire. « Mmmh ? »
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Re: Grammaire mathématique (Ruslan)
Dim 13 Mar 2022 - 15:03
« Non, pas de sucre, merci. » elle refuse poliment. Elle boit quelques gorgées de ce thé qu’elle a appris à apprécier à force de travailler avec Anarbayev. Trop chaud, trop amer, trop différent ce qu’elle a connu jusqu’ici. Mais trop polie les premières fois pour dire qu’elle n’aimait pas, et finalement, le temps et l’habitude faisant leur office, elle apprécie maintenant ce goût étrange. Elle l’associe à une ambiance studieuse. Elle observe l’enseignant fixer ses livres, marmonner dans son coin, attraper un ouvrage et le déposer devant elle. Mahaut se penche en avant pour observer la page et dépose son propre livre à côté pour comparer. « Moui… y’a peut-être un schéma, mais j’ai du mal à identifier le code malgré tout. » Elle recopie rapidement la phrase sur son parchemin et en souligne une portion. « Cette partie-là, je pense que votre livre pourrait m’aider à avancer, mais la suite. Surtout celle-ci (elle l’encadre), qui ne fait pas de sens. » Une moue mécontente et contrariée sur le visage, elle se laisse aller en arrière et lâche un soupire. « Je savais que m’attaquer à ce segment c’était ambitieux, mais je ne pensais pas à ce point, hm. Et dire que ce n’est qu’un tout petit bout de l’immense codage qui protège la tombe. » Mahaut relève les yeux vers l’enseignant. « Hm, excusez-moi, je crois que je suis un peu fatiguée. » comme de justifier qu’elle se plaigne de la complexité de l’exercice.
« Vous avez déjà été bloqué comme ça au cours de votre carrière ? » elle demande finalement, laissant temporairement l’idée de d’avancer.
« Vous avez déjà été bloqué comme ça au cours de votre carrière ? » elle demande finalement, laissant temporairement l’idée de d’avancer.
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