La note sur laquelle était griffonnée quelques mots était torturée entre mes doigts stressés. Je l'avais lue, relue, rerelue. Incompréhensible. Incroyable. Aussi inattendue qu'inespérée. L'espoir était cruel. Mon esprit me hurlait de faire attention, de ne pas me laisser avoir par ce qui ressemblait à un pas vers moi. Non. Depuis notre rencontre dans les vestiaires, il m'avait soigneusement évité et pas une seule fois, nos regards s'étaient croisés. Tout était de ma faute, je n'aurais peut-être pas du l'embrasser? De toute façon, même quand j'essayais de trouver un sens à son comportement, je n'y arrivais jamais. Il était si différent. Si... insupportable. Pff. Perdu, ma première solution fut d'aller trouver ceux qui pourraient m'aider à y voir plus clair ou au moins qui pourraient me conseiller au mieux. Aveleen? Non, je ne me voyais pas parler de mes affaires de... coeur avec elle, et encore moins de l'idée d'aller à une fête improvisée dans le grenier. Ce n'était sûrement pas très autorisé par l'université. Ou alors toléré, à la limite. Bref, c'était évidemment à Luka et Alexander que je montrais l'invitation que j'avais reçue. Bon, ils trouvèrent ça bizarre que Thomas m'invite comme ça. Surtout à une fête des Wrights. Et plus encore une fête pour leur victoire au Quidditch contre les gris... Du coup, Luka se mit en tête de m'accompagner. Parce que faire la fête n'était pas vraiment dans mon ADN. Il y avait souvent trop de monde, trop de bruit, trop d'alcool, et je ne m'y sentais pas à ma place. Seulement là... Là, il s'agissait de prouver à ce petit con de d'Amboise que je n'avais pas peur. Allez, Cia. T'es pas un lâche. Alors je prendrais sur moi.... Une chemise et un jean sur le dos, mes pas se calèrent sur ceux de mon aîné tandis que nous nous rendions sur le lieu de tous les dangers. Nerveux et silencieux. Pas dans mon assiette. Le bruit nous parvint de loin, et je pris une profonde inspiration avant d'entrer dans la pièce. Mon regard inquiet balaya la foule des personnes présentes et mon rythme cardiaque s'accéléra alors que mes angoisses augmentaient. Des rires éclataient. La piste de danse pleine à craquer. L'odeur d'alcool était très forte, surtout que je n'avais pas l'habitude. Ne rien laisser paraître. "J'aurais pas du venir..." commençais-je à dire d'une petite voix à Luka, avant que mes prunelles claires ne tombent sur une silhouette très familière. En train de danser avec une fille en mode -très- collé-serré. Franchement, il le faisait exprès. A chaque fois, il trouvait un moyen pour m'agacer. Je me renfrognais, boudeur, piqué à vif par l'arrogance du Wright. A tous les coups, il m'avait invité uniquement pour m'embêter et me "prouver" qu'il ne serait jamais intéressé par moi. Pas question de lui faire plaisir en m'en allant maintenant. Sans attendre Luka, je me dirigeais d'un pas - presque - sûr vers le pseudo bar de la pièce, récupérant un verre d'un liquide suspect et d'un bleu fluo étrange. Et qui puait l'alcool fort. Mais peut-être fallait-il bien cela pour me donner du courage, non? Le courage de faire quoi au fait? Ne me posant pas plus longtemps la question, j'avalais presque cul sec le verre en grimaçant. Avant que Luka ait pu faire quoi que ce soit. Oh. Oh. C'était... bizarre. Je ne ressentis pas immédiatement les effets, j'avais juste l'impression d'être plus léger, d'être sur une autre planète. Je savais que je devrais pas boire. Que la potion que j'avais prise avant de venir ne devait pas être mélangée avec de l'alcool. Pourtant j'en avais plus rien à foutre. Tiens, et si j'allais danser? Oui, c'était logique. Soirée, alcool, danse. Voilà. Deux pas déterminés en avant, un pas en arrière et sans m'en rendre compte, mon dos rencontra le couple que j'avais fusillé du regard quelques minutes plus tôt. Je me retournais pour me retrouver face à face avec Thomas. "Oh désolé, j'savais pas que t'étais là..." que je dis avec un grand sourire enfantin. Et le pire, c'était que j'étais sincère. Et même pas moqueur. Et en fait... oh il est beau comme ça. Yeux brillants.

@Thomas d'Amboise

Quand Ciaran nous avez parlé de son crush sur d'Amboise, et raconté leur rencontre dans les vestiaires, à Alex et moi, nous avions eu deux réactions diamétralement opposées. D'un côté, l'éternel optimiste Gold était très heureux pour le jeune O'Donnell qu'il ait trouvé quelqu'un qui lui plaise et ne voyait sincèrement pas ce qui pourrait mal se passer. À mon avis, on avait déjà vu plus clairvoyant comme devin. J'étais plus mitigé à ce propos, ne serait-ce que par l'armée de red flags que j'avais pu relever uniquement dans le récit du dessinateur. Je n'avais jamais rencontré ce garçon, mais j'avais déjà l'impression de le connaître. Des mecs comme lui, je les connais bien, y'a encore pas si longtemps, j'en étais un. Alors j'étais plutôt mal placé pour déconseiller Cia de s'intéresser à lui. Parce que si un gars comme Alexander ne m'avait pas donné ma chance, je sais pas où j'en serai aujourd'hui, d'autant plus avec mon nouveau statut de sang et la richesse dont je venais d'hériter. Un de mes commentaires c'était finalement tenu à peu près à : Un joueur de Quidditch Cia. Sérieusement, il fallait que ce soit un joueur de Quidditch. Ces mecs là sont .... Brrrrrrrrr Merci de ne pas faire remarquer que mon meilleur ami et cousin en était un lui aussi, et que si tout ce passait bien, ce serait également mon cas l'année prochaine. Il est important de pratiquer régulièrement un peu de mauvaise foi pour ne pas perdre la main.

Alors quand la question de l'invitation à la soirée était arrivée sur le tapis, étrangement, je n'avais pas été surpris de voir mon compagnon disparaître en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "bibliothèque". Je le sentais pas bien ce coup là. Mais je suis un éternel pessimiste, et j'avais pas le droit d'imposer ça à celui qui au fil des mois était devenu mon petit frère par procuration. Alors je ruminais dans mon absence de barbe sur le chemin du grenier, mais bien sur que je l'accompagnais, la question ne se posait pas. Moi, chaperon de soirée ... On aura tout vu franchement.

Le trajet dans le couloir se fait silencieusement. Cia est nerveux, je peux comprendre. Et je partage ce sentiment. C'est la première fois depuis Halloween que je participe à une soirée de la fac. Je sais que rien que par le fait de faire une apparition ici, de nombreux regards vont être portés sur moi. Il faut dire qu'entre mon overdose mélo dramatique, mon couple un peu trop médiatisé à mon goût par @Le Chineur ou encore les multiples rumeurs sur ma vrai famille, j'ai eu droit à quelques feux de projecteurs depuis septembre, moi qui jusque là m'étais appliqué à être le plus invisible possible. Du coup, j'avais décidé de jouer le jeu pour la soirée. Pantalon en toile noire, veste de costume noire avec de la dentelle, et un savant oubli de porter une chemise, le torse uniquement habillé d'un sautoir. Je faisais pas de la muscu depuis des mois pour le cacher, non mais ! À croire que mon petit déjeuner avec @Jefferson Gold avait eu plus d'influence sur moi que prévu. D'ailleurs, j'imagine que le jumeau de mon petit ami sera également présent à la soirée de victoire de son équipe, peut-être que ma Cristina Cordula perso aura son mot à me glisser sur ma tenue.

Mais je n'oublis pas le but premier de cette soirée, malgré mes préoccupations. Je suis avant tout là pour Ciaran. Alors une fois que nous avons franchi la porte et que je le vois blanchir, si c'est encore possible vu son teint d'irlandais, je l'attrape par les épaules et me met face à lui. Non non non, haut les cœurs, on n'est pas venu jusqu'ici pour rien ! Tu peux le faire ! J'y met toute l'énergie que je peux, tel un parfait coach de motivation. Peut-être même un peu trop, car je le vois soudain bifurquer vers la table qui sert de bar et attraper un verre au hasard. Bon sang, mais personne n'a jamais appris aux gamins innocents qu'il ne faut jamais boire dans un verre qu'on ne s'est pas servi soi même dans ce genre de soirée ? Non Cia repose çaaaaaa .... et c'est trop tard il l'a bu cul sec ! Ok, ça promet d'être sympa cette soirée, faut que je pense à filmer, c'est toujours sympa de revoir le lendemain à quel point on a eu un comportement honteux sous l'influence de .... je sais même pas ce qu'il y avait dans ce verre sans déconner.

Avant que je puisse faire quoi que ce soit, le jeune gris se retrouve sur la piste de danse, et bien évidement, mais EVIDEMENT, qu'il percute son crush. Ca se passe toujours comme ça les soirées, c'est écrit dans la convention de Genève. "En soirée une boisson étrange tu boiras, une discussion cringe tu auras." Si si, vous pouvez vérifier.

J'observe alors de loin, enfin pas trop loin non plus, pour pouvoir entendre ce qui se dit, ce qui me pousse à m'avancer à mon tour sur la piste de danse, remarquant certains visages se retournant vers moi, les mêmes qui murmuraient sur mon passage en novembre dernier. Je me rends compte que ma thérapie commence à vraiment porter ses fruits, car je n'en ai plus grand chose à faire.

J'observe en silence, et je comprend que j'ai raison. Ce mec se la joue, il fait son dragueur, le mec assuré et le connard de service, celui qu'en n'a rien à foutre. Merde, j'étais vraiment comme ça ? Comment ça se fait que personne ne m'ai jamais foutu de claque sans rire. Mais si y'a bien une chose dont je suis certain, c'est qu'un écorché vif sait en reconnaitre un autre. Y'a un truc qui va pas dans son regard. Une façon de regarder l'autre avec une très légère méfiance, un truc imperceptible si t'as pas un jour dû faire le travail de repérer ça sur toi même. Je sais pas ce qu'il cache, ce qu'il cherche à compenser en jouant son rôle, et c'est peut-être égoïste de ma part mais je m'en fout. Je ne suis pas psy, pas comme mon père, et je suis pas là pour régler ses problèmes, j'ai assez des miens. En revanche, il est hors de question que je le laisse faire du mal à Cia. Je me rends alors compte qu'il m'interpelle. Je m'approche, il me tend la main. Je la regarde, avant de le dévisager ostensiblement de haut en bas, du regard le plus hautain que je peux avoir en stock, et mes bras restent résolument le long de mon corps. Luka Leroy Hastings. J'ignore pourquoi j'ai eu besoin d'énoncer mes deux noms de famille, alors même qu'aucun des deux n'est officiellement le mien pour le moment. Est-ce que je veux l'impressionner, me donner une certaine aura d'importance à ses yeux en confirmant implicitement que je fais parti de deux grandes familles de sang-purs française et anglaise ? Je crois que j'ai le sujet de discussion de ma prochaine séance chez le psy. Entre ça et le cours de runes, mon patronyme commence réellement à devenir une de mes préoccupations constantes. J'ai pas pu m'empêcher d'entendre ce que tu disais à Ciaran. Tu sais, on vient pas fêter la défaite de notre équipe, mais la victoire de la votre. T'as pas du remarquer vu que y'a visiblement actuellement plus d'irrigation sanguine dans le bas que le haut de ton corps, mais quasiment toute la fac s'est déplacée pour fêter votre première victoire de la saison. Faut dire que vu vos performances cette années, c'est clairement un événement. Si tu veux mon avis, j'ai eu l'impression que nos joueurs ont eu un peu pitié de vous aujourd'hui, regarde les au bar, ils ont pas l'air particulièrement malheureux d'avoir perdu ... Je montre ces derniers d'un mouvement de menton, car ils sont effectivement en train de participer à ce qui semble être un jeu à boire. Je me promets au même instant que même si je fais parti de l'équipe, je ne me laisserai plus entrainer dans ce genre de traquenard pour ne pas recroiser mes vieux démons. Il parait que la rechute fait partie du processus de guérison, mais franchement ça ne me tente pas du tout, maintenant que je parviens à remonter la pente. Oh, je ne dis pas que cette victoire n'est pas méritée, simplement que cette année n'est clairement pas la meilleure des Wright sur le terrain, ça vient peut-être du niveau de leurs nouvelles recrues. Mon regard se fixe dans le sien, alors que mon ton lui s'est montré le plus affable possible, et que j'affiche un sourire d'une hypocrisie sans nom. Quoi, tu es un joueur de première année dans l'équipe ? Oh, pardon, j'en savais rien du tout, tu sais, on voit terriblement mal les visages depuis les tribunes.

Les encouragements de Luka me donnèrent l'élan dont j'avais besoin. Il avait raison. Franchement, pas question de perdre la face et de laisser le Wrigth croire qu'il avait gagné. Malgré toutes mes appréhensions, je devais me faire violence, avancer dans la foule, essayer de m'intégrer dans un monde qui m'était complètement étranger. Un artiste parmi des fêtards. Ma petite voix intérieure me hurlait de m'enfuir et d'aller rejoindre Alex à la bibliothèque, mais mon esprit rebelle et déterminé me poussait à ne pas abandonner. A se battre malgré les difficultés. Mon psychomage m'aidait beaucoup à me reconstruire, ou au moins, à effacer les erreurs de ses prédécesseurs pour m'être vraiment utile. J'avais tellement perdu confiance en les autres et en moi-même qu'effectivement, c'était dur d'aller de l'avant. Heureusement j'étais bien entouré maintenant. Dans une pulsion qui me surpris, je me retrouvais face au bar, ma main s'emparant d'un verre au hasard. Et... le cri de Luka arriva trop tard. Le liquide bleu fluo avait disparu du verre pour finir au fond de mon estomac. Une drôle de sensation m'envahit d'un coup, mais je n'avais pas vraiment l'impression d'être différent. Juste plus léger. Ou un truc du genre. Une fois sur la piste de danse, hypnotisé par la musique, j'en oubliais de regarder vraiment autour de moi et... PAF évidemment, il fallait que je rentre en collision avec THE couple que je voulais éviter. Pourtant, quand je vis le regard de Thomas, ce n'était plus de la colère ou de la jalousie que je ressentais, surtout une espèce de joie bizarre. Mes prunelles brillantes ne se lassaient plus de l'observer. Le cerveau embrouillé. J'haussais un sourcil perplexe en entendant la question de la fille. Qu'est-ce qu'elle venait faire dans l'histoire celle-là? Et pourquoi elle était aux bras de MON Thomas, déjà? Je cillais. "Euh... Ouais, première année." que je me contentais de lui répondre, mon attention entièrement focalisée sur l'objet de mon crush. La seule question qui me venait en tête, c'était "je peux t'appeler Tommy aussi?" mais quelque chose m'empêcha de la poser, ou plutôt quelqu'un. Le Wrigth attaqua directement sur le sujet du Quiddtich, et si cette partie, fallait l'avouer, ne me faisait ni chaud, ni froid, lorsqu'il évoqua Luka, je me mis à rougir joyeusement en fronçant les sourcils. "Alors déjà... Je voulais dire... Enfin, Luka c'est pas mon copain. Enfin si, c'est mon pote, genre un vrai copain, un frère en fait. Et donc, c'est pas mon copain. Mon petit-copain je veux dire. Enfin t'as compris quoi." Je croisais les bras, une étrange chaleur commençant doucement à envahir mon corps. Mon cerveau en ébullition. Finalement, le joueur de Quiddtich envoya la fille chercher à boire, une grimace se dessinant sur mon visage alors qu'encore une fois, il faisait exprès de faire des remarques dans le but de me mettre mal à l'aise... Il en faisait des tonnes. Un macho de première, qui se croyait être le plus grand dragueur du monde parce qu'il arrivait à faire rougir une fille. Et merde, il pouvait arrêter de la mater, là? Putain ce mec me dégoûtait. Et pourtant... Pourtant. C'était injuste. Alors que je m'apprêtais à lui répondre sur mes "activités", Luka fit son entrée à nos côtés. Figure apaisante et solide. Je le laissais se présenter, sans toutefois accepter la main tendue. Un sourire s'afficha sur mes lèvres, parce que je savais comment pouvait être mon presque frère quand il voulait. Là, clairement, il s'était mis en mode "judging you" et "je te fais ravaler ton arrogance". Écoutant avec fascination la répartie de mon aîné, j'avais la bouche à moitié ouverte. J'aurais tellement aimé avoir autant d'assurance. Cela paraissait tellement facile avec lui. Sa dernière phrase, probablement destiné à mettre KO son adversaire, me réveilla d'un coup. Si je le laissais faire tout le travail, à quoi bon. Bouge tes fesses, Cia, dis quelque chose. Une grande inspiration. Un regard déterminé. La chaleur qui a pris possession de mon corps embrouillait tous mes sens. J'avais tellement envie de le prendre dans mes bras sérieux. "Je... Je voulais te parler... De la dernière fois. Voilà." que je commençais avec courage, même si je n'avais aucune notion du bon moment ou du bon endroit. Mon esprit me disait go pour parler et voilà, c'était parti. Sauf que bon, on était en pleine soirée Wright. Pas trop un endroit pour parler. Et puis soudain, quelque chose attira mon regard sur sa joue et sans réfléchir, je m'approchais d'un coup de lui, ma main se levant pour effleurer sa joue. "T'as du rouge, là!" que je lui dis avec fascination, sans aucune conscience d'espace personnel ou de limite à franchir. Sûrement du rouge à lèvres, mais je ne pouvais pas le laisser dans cet état, non? Est-ce que je me rendais compte que y'avait plein de monde autour de nous? Pas du tout, et j'avais maintenant plus rien à foutre.

@Luka Agreste & @Thomas d'Amboise

L'éloquence de Ciaran me sidère. Dans le mauvais sens du terme, bien entendu. À croire qu'il le fait exprès. Moi qui pensais qu'il été difficile de trouver plus candide et maladroit qu'Alexander, visiblement, je me trompais. Même si Ciaran avait l'excuse de n'avoir qu'à peine la majorité, ce que ne pouvais pas prétendre mon cher et tendre petit ami ... C'est fou comme à force de côtoyer ces deux là, j'allais finir par me considérer comme un vieil aigri désenchanté. Mais sérieusement, on avait vu plus crédible pour simplement nier le fait que lui et moi étions en couple, surtout que ce n'était effectivement pas le cas. Quoi que, prétendre l'inverse aurai pu être une stratégie pour que le Wright se découvre une jalousie. Quoi que, à la réflexion, ce n'était probablement pas une bonne idée, la jalousie de ceux de cette maison, j'y avais déjà eu droit avec Peter, et ce n'était clairement pas une expérience que je voulais revivre.

J'avais donc coupé court à la noyade de mon ami en prenant part à la conversation, et for god sake Cia remonte ta mâchoire, j'essai de te donner de la crédibilité là ! Bon sang, je crois que j'aurai dû le briefer avant de venir, y'a rien qui va. Jeune homme, vous aurez le droit à des cours quand on rentrera. Enfin, quand il aura décuvé son shooter, bien entendu. Quant à l'objet de tous ses désirs, sa réponse tombe tellement à plat que je soulève un sourcil perplexe. Sérieux gars, c'est tout ce que tu as, une blague douteuse sur une enseigne de bricolage française que la plupart de tes potes ici ne vont pas connaître ? On dirait bien qu'on a à faire à un comique ... Dis moi, ça vient d'où ce besoin de faire semblant d'avoir confiance en toi en essayant de ridiculiser les autres ? Tu t'es pas encore rendu compte que le seul à avoir l'air idiot c'est toi, en plus de te donner une image méprisable auprès des autres ? I wake up and chose violence, parait-il. Mais je ne suis pas ici pour moi, alors lorsque le O'Donnell parle, je le laisse faire, même si il y va avec la délicatesse d'un pachyderme bourré. Seconde leçon, le tact. Ah non pardon, seconde leçon, ne pas toucher de façon totalement random les gens. Cia, non mais non ! J'essai de l'arrêter, mais c'est trop tard, E.T. téléphone rouge à lèvre visiblement. À deux doigts du face palm, je remarque l'expression changer dans les yeux de Thomas avant que celui ci ne réagisse d'une façon particulièrement violente. Mon sang ne fait qu'un tour, et en une fraction de secondes, je me suis placé entre mes deux cadets, comme pour protéger Cia de mon corps, surplombant le joueur de Quidditch d'une bonne dizaine de centimètre. C'est quoi ton problème d'Amboise ? Qu'est-ce qu'il y a, ta virilité est à ce point fragile que de te trouver proche d'un gars qui assume qui il est ça t'angoisse ? T'inquiète pas, c'est pas contagieux, tu vas pas devenir un mec bien uniquement parce qu'il te touche. Sans rire, à part te taper une nana différente par soir et menacer des gars, t'as des activités dans la vie pour éviter de penser au fait que t'es qu'une pauvre merde ? Cette fois, mon ton n'a pas été doucereux, mais bel est bien acéré, et conscient que ce que la petite scène vient de porter en attention sur notre groupe, j'ai parlé distinctement et assez fort pour me faire entendre des curieux, voir en interpeller d'autres. Merci une bonne quinzaine d'années de théâtres pour savoir ainsi instinctivement me mettre en scène. Ce que je fais là n'a aucune bienveillance. Mon but est d'humilier le jeune homme devant ses pairs, de lui faire mal. Je pourrais me rassurer en me disant que c'est pour lui créer un électrochoc, comme j'aurai voulu qu'on le fasse avec moi bien plus tout pour me rendre compte que je déconnais à fond de balles, mais je suis plutôt bien placé pour savoir que ce n'est pas une méthode efficace. Je crois que je suis en train de passer mes nerfs contre moi même sur ce garçon sur lequel je me projette un peu trop sans même réellement le connaitre. Ce n'était peut-être vraiment pas une bonne idée d'être venu jusqu'ici.

Les vapeurs d'alcool, la musique, la foule, tout ici créait un environnement dangereux pour moi. Dangereusement tentant. Parce que j'avais aucun des codes pour comprendre comment ça fonctionnait, une soirée comme ça. Parce que de nature, je n'étais pas habitué à ce genre de chaos festif. Non, mon univers, c'était la nature, le calme, l'imagination, l'art. Après être tombé - pas littéralement, malheureusement - sur Thomas, suivit une conversation presque lunaire. Je m'emmêlais dans mes mots, je disais des conneries, je rougissais pour rien. Vraiment, ce mec me mettait dans tous mes états, et je ne comprenais pas pourquoi. Une moue ennuyée sur le visage, j'ouvrais la bouche d'un air surpris alors que le joueur de Quidditch m'apprenait ce qu'il y avait dans le verre que j'avais osé engloutir quelques secondes plus tôt. Oh shit. Ah bah pas étonnant que mon cerveau soit en train de mourir. Possible que ce soit la première fois que j'boive un truc aussi fort. Mes pensées embrouillées, je naviguais dans des eaux troubles jusqu'à ce que mon sauveur, sous la forme de mon presque frère Luka vienne à ma rescousse. Sa répartie me fascinait. Le gars, il savait parler et il ne se laissait pas faire. Ah si seulement j'étais aussi fort que lui. L'alcool ne m'aidait pas. Enfin, si, parce que j'avais plus rien à foutre de ce qu'on pouvait penser, je n'avais plus de filtre, ni de barrières. Je fis une moue alors que Luka attaquait Thomas en retour, fallait dire qu'il l'avait cherché... Mais quand même... c'était pas si grave de se faire ridiculiser par lui. Surtout si je captais son attention. Juste un peu. M'enfin, encouragé par la présence de mon aîné, j'osais enfin prendre la parole, dire ce pour quoi j'étais venu. Sauf qu'apparemment, le Wright en avait pas grand chose à faire de tout ça. Fallait dire que c'était pas trop le bon moment ou le bon endroit, non? Mon teint devint livide quelques secondes alors qu'il me répondait brutalement, avec une froideur qui m'attaquait les entrailles. Pourtant... cet était ne dura pas longtemps. Car mon esprit fut attiré par une marque rouge sur sa joue, et qu'il était beaucoup plus tentant de m'approcher que de rester sur ses paroles négatives. Les mots de Luka me parvinrent de trèèèès loin, alors que je franchissais la ligne rouge. Ok. Il était si mignon de près. Pourquoi je pourrais pas m'approcher, hein? Sa réaction, violente, me réveilla d'un seul coup. Mauvais rêve. Le coup qu'il avait mis à mon bras, pour l'éloigner, était beaucoup trop fort. Pourquoi tant de colère? Qu'est-ce que j'avais fait de mal? Tandis que je me massais le poignet, mon regard s'embua légèrement et je lui servis un regard noir alors qu'il m'attaquait ouvertement. Méchanceté gratuite. Il voulait me faire mal et il y arrivait. Presque instantanément, Luka s'était placé entre nous, figure protectrice. J'avais envie de me cacher. J'avais envie de pleurer. Mais c'était trop facile. "Luka, laisse tomber..." que je dis dans un souffle, en posant ma main sur son bras. Seulement, doucement, la tristesse se mua en colère. M'apprêtant à partir et à entraîner mon aîné avec moi, l'air condescendant et arrogant du joueur de Quidditch me frappa de nouveau. Assez de me faire prendre pour un con. Assez qu'il me prenne pour une victime consentante. Mon rythme cardiaque accéléra et je serrai le poing avant de me stopper dans mon élan. Alors, mu par une pulsion presque animale, je fis marche arrière. En un quart de seconde, j'étais devant lui et avec l'élan, je le poussais de toutes mes forces pour qu'il finisse le cul à terre, arrosé par son propre verre. La colère se lisait facilement dans mes prunelles claires. Jamais je n'avais été violent, enfin, en dehors de mes crises d'angoisse qui pouvaient parfois me mettre carrément sur les nerfs. Dans un souffle, je lui crachais quelques mots: "Et ça, c'est pour tous ceux que tu prends plaisir à humilier..." C'était pas grand chose. Un petit geste instinctif. Et je savais qu'il y aurait des représailles, mais je ne regrettais rien. Il l'avait mérité. Mais bordel, qu'est-ce que ça faisait mal d'être en conflit avec celui qu'on désirait? Pourquoi fallait-il que ce soit lui?

@Luka Agreste & @Thomas d'Amboise

L'échange déjà tendu aurait suffit en lui même pour attirer l'attention d'une partie des fêtards qui se trouvaient autour de nous, mais c'est la violence du mouvement que le Wright effectue qui fini d'emmener les regards sur notre petit groupe. Mon sang ne fait alors qu'un tour et c'est d'instinct que je me place d'une façon à protéger Ciaran et menacer Thomas. Mon temps est bien plus acerbe, et je choisis mes mots avec soin car je sais comment ridiculiser quelqu'un. Cela a fait parti de mon passe temps favoris pendant bien des années, alors que je n'avais que la parole pour me défendre contre mes harceleurs. Et sa réponse ... Elle me laisse perplexe. Genre, il croit vraiment que ça, ça peut m'atteindre ? Ma parole, est-ce que quelqu'un peut lui faire passer une IRM pour vérifier qu'il a un cerveau ? Parce que je crois qu'on tient là un spécimen unique pour la science.

Ok, si j'avais le moindre doute maintenant c'est une certitude. T'as même pas deux neurones capables de se connecter dans le vide entre tes deux oreilles. Sérieux mec, tu penses m'atteindre en m'attaquant sur des choses que tous les gens qui ont lu le Chineur savent et dont je me cache pas ? Ouais, j'ai fait une tentative de suicide. Et que tu oses me dire ce genre de chose en publique, devant tout le monde, c'est pas ma réputation que ça va atteindre, mais la tienne. Tu sais pourquoi tu passes ? Un mec haineux qui n'a pas la moindre empathie. C'est pas comme ça que tu vas te faire des potes et devenir populaire mon gars, les gens comme toi on les évites. Et moi j'assume d'aimer un garçon et d'être bisexuel, et toi, tu peux en dire autant ou t'as trop peur de l'avis des gens qui n'en ont rien à foutre de toi ? En fait, tu me ferais presque pitié, parce que t'essai de jouer le rôle de quelqu'un que tu n'es probablement pas, du moins je te le souhaite, et tout ce que ça fait, c'est te rendre pathétique.

Sérieusement, je sais pas ce qu'il essai de prouver, ni à qui, mais il est juste ridicule, et si je ne suis pas une personne très populaire, je sais que mon ... accident a tout de même marqué l'esprit des étudiants, et que ne serait-ce que par une solidarité hypocrite ou par une bien pensance de façade, ce genre de réflexion ne va lui apporter que du mépris. Il n'a jamais entendu parler de la cancel culture ou quoi ? Effectivement, ça semble peine perdu et Cia à raison, ça ne sert à rien d'en rajouter. Sauf que le Cia bourré ne reste pas raisonnable très longtemps, et agis trop vite pour que j'ai le temps de l'empêcher de faire quoi que ce soit. C'était pas la meilleure idée du monde, mais bien joué ... Je dois reconnaitre que même si c'était pas très malin, le voir sur son postérieur, le contenu de son verre l'ayant largement arrosé, et cela accueilli par quelques rires dans l'assemblée, c'est assez satisfaisant. Ce coup-ci, j'imagine qu'on peut y aller, et je commence à me diriger vers la sortie, quand un "Eh !" m'interpelle. Je me retourne d'un bloc, et il s'en manque de très peu pour que je déguste une plâtrée aux cinq doigts. Cela s'est joué à un sort lancé à la seconde prêt, et son lanceur arrive à mes côtés sans que je comprennes ce qu'il se passe. Alex ? Qu'est-ce que tu fout ici ? Mais j'ai la réponse avant même qu'il n'ouvre la bouche quand à sa suite se précipite un homme d'âge mur que je ne connais pas, mais qui fais je suppose parti du corps enseignant. Ah bah nickel, je viens de me faire balancer par mon propre petit ami, nickel.

Bien entendu qu'on se fait passer sortir. Bien entendu qu'il évacue les lieux. Bien entendu qu'il nous passe un savon. Et bien entendu que ça se fini sur une retenue. Je m'empêche de faire savoir que dans mon cas, c'est totalement injuste, je n'ai fait preuve d'aucune violence. Bon, ok, mes mots ont probablement étaient très durs, mais c'est pas interdit par le règlement de dire ses quatre vérités à un petit con. Néanmoins, je garde le silence, parce que j'ai bien l'impression que tout ce que je pourrais dire sera retenu contre moi, et j'ai assez de problèmes à gérer comme ça. Alors je garde le silence, comme les autres, lorsqu'il nous invite à retourner dans nos dortoirs respectifs. J'emboite le pas à mes deux camarades de chambré, avant de m'arrêter et de me retourner.

Hé, D'Amboise ! Je vais te donner un conseil. Va voir un psy. C'est pas une insulte, je suis sérieux. Je sais pas ce que c'est ton problème, mais je sais que t'en a un. Ca a sauvé ma vie de faire une thérapie, avec un peu de chance, ça te permettra de faire quelque chose de la tienne. Il en fera ce qu'il voudra, mais j'ai au moins l'esprit tranquille sur ce point. Dans le fond, je ne lui souhaite pas vraiment de mal, mais je refuse qu'il fasse du mal à mon petit frère de cœur. Sérieux Ciaran, tu mérites mille fois mieux. J'ignore si le joueur de Quidditch m'a attendu, mais je pense totalement ces mots.

La violence attirait toujours les curieux. Dès qu'il y avait du bordel quelque part, tu pouvais être sûr que pleins de regards avides de sang allaient se braquer sur la scène. C'était clairement malsain. Me massant le poignet d'un geste presque inconscient - même si oui, il me faisait vraiment mal pour le coup - j'observais Luka qui prenait à coeur de me défendre et de rembarrer Thomas à coup de remarques bien blessantes et humiliantes. J'avais jamais voulu tout ça. Je voulais juste lui parler à la base. Je voulais juste le voir et pourquoi pas comprendre pourquoi il me faisait autant d'effet. Mais tout était parti en couilles et je ne savais plus comment réagir. Mon cerveau avait du mal à fonctionner correctement. D'un côté, je n'avais qu'une envie, m'enfuir pour rejoindre mes carnets de dessins et mes livres et d'un autre côté, je voulais lui faire comprendre à quel point il était mauvais avec moi... Tous les regards posés sur nous me stressaient. Des images lointaines, enfouies depuis longtemps, me revenaient en flash. Des images de journalistes curieux qui voulaient parler à ce garçon miraculé, qui avait échappé à la mort dans un accident de voiture volante - qui fut mortelle pour tous les autres membres de la famille. Je me stoppais, mon regard dans le vague un moment, avant de poser une main sur le bras de Luka pour l'encourager à partir. Parce que ça n'en valait pas la peine. Et que je n'avais pas envie de faire une crise d'angoisse, là maintenant. Je croisais le regard de Thomas. Il cachait mal sa colère. Mes pas m'éloignèrent un peu. Un peu. Avant que je ne me stoppe. Non, j'en avais marre d'être une victime. Marre de me laisser faire. Alors, dans un geste à la fois désespéré et plein de colère, je retournais vers le joueur de Quidditch pour le repousser avec force, juste pour qu'il tombe sur les fesses. Juste pour qu'il se retrouve trempé par son verre qu'il venait de renverser. Si quelques rires se firent entendre, je ne riais pas. Je ne souriais même pas. Parce que ça me faisait pas plaisir. Je lui jetais quelques mots à la figure avant de me retourner et de voir Luka qui m'offrait des mots d'encouragements. Mais non. C'était pas bien joué. C'était nul. Parce que ce n'était pas moi. Mais mes émotions s'amusaient à me rendre dingue, tout comme l'alcool dans mon sang. J'avais envie de pleurer. Un cri derrière nous nous interpella et on se retourna en même temps, pour voir Thomas se diriger vers Luka avec un poing rageur. Incapable de réagir, mon rythme cardiaque s'accéléra et je fermais les yeux. Je les rouvris rapidement en entendant une voix connue à nos côtés, qui venait tout juste de nous éviter le début d'une bagarre.... Je cillais en apercevant @Alexander Gold . "Alex?!" Ma bouche s'ouvrit pour renchérir sur la question de Luka quand un professeur entra dans la pièce. De mieux en mieux. C'était la merde.

Mon teint devint livide, évidemment, tandis que l'enseignant mettait tout le monde dehors. Je restais à côté de Luka et Alex, mon regard accroché aux lames du parquet. Qu'est-ce que c'était sale sérieux. Je me sentais mal, vraiment mal, mais la colère et la frustration étaient bien présentes au creux de mon estomac. Je n'arrivais pas à redescendre pour le moment et je m'interdisais de répondre au professeur, de peur de paraître trop insolent ou rebelle. Parce que là, maintenant, j'avais juste envie d'en découdre avec la terre entière. Merde, quoi, on ne peut plus se battre tranquille, par ici? Bien entendu, la sanction tomba et c'était une retenue qui nous attendait tous les trois le lendemain. Oh génial. En plus de ça, ma soeur serait sûrement mise au courant de l'incident dans les heures qui allaient suivre. DONC j'allais me taper un autre savon par elle. J'étais aux anges. Une fois que le prof nous congédia, je suivais mes deux grands-frères de coeur, le regard vague et noir. Luka lança quelques mots à Thomas, mais je ne relevais pas la tête. Silencieux. J'haussais les épaules à la remarque de Luka. "Ouais, j'suis stupide, je sais. J'suis désolé, c'est d'ma faute tout ça, j'aurais pas du vous embarquer là-dedans..." que je répondais avec une voix défaitiste, les larmes aux yeux. J'y pouvais rien, moi, s'il me plaisait, mais mes deux amis n'auraient pas du en faire les frais. Et je me sentais de plus en plus mal. Heureusement, le dortoir des ethelred était tout proche, et je me précipitais à l'intérieur jusqu'aux toilettes de la chambre. Mon corps avait atteint ses limites. Entre l'alcool et le stress, j'avais perdu. Je passais presque toute la nuit aux toilettes, tentant avec peine de digérer ce qu'il s'était passé... Malgré tout, j'étais rassuré de savoir que Luka et Alex n'étaient pas loin...

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Le lendemain, 17h15, devant la salle de Médicomagie

Pas question d'être en retard. J'avais pris de l'avance pour être sûr de ne pas me tromper de chemin pour me rendre devant la salle de cours. Cette pièce m'était complètement étrangère, je n'avais aucun cours ici. La nuit et la journée avaient permis à mon organisme de se remettre. Et si physiquement je me sentais beaucoup mieux, psychologiquement, j'étais en pleine détresse. La honte. De m'être donné en public, d'avoir fait le jeu de la violence, de me retrouver en retenue. La peine. De m'être mis à dos celui qui me rendait dingue depuis des mois. La peur. D'avoir perdu la confiance des adultes de l'université et surtout celle de ma sœur. Penaud, mes pas m'avaient guidé à bon port et je m'étais assis sur une chaise juste à côté de l'entrée de la salle. Mon regard capta une silhouette qui s'avançait vers moi, et mon estomac se contracta. @Thomas d'Amboise. Je ne le regardais pas, préférant vérifier l'heure sur mon portable, ma jambe tremblant légèrement de stress. Il ne manquait plus que Luka. Et j'espérais qu'il serait vite là, parce que j'avais pas très envie de rester seul à seul avec lui...

@Thomas d'Amboise @Luka Agreste @Leksander Ó Fearghail

Je n'entends pas le gromelement du jeune trou du cul, et de toute façon, je n'aurais probablement pas réagis. Connard a été mon petit surnom affectueux pendant tellement d'années qu'il va lui en falloir bien plus à cet imbécile si il compte m'atteindre un jour. Et je doute qu'il en soit capable, parce qu'en venir directement à la violence physique, c'est juste la preuve qu'on a un cerveau qui peine à connecter les deux neurones qui se sont retrouvées là par hasard. Mais à peine je fais un petit commentaire à Ciaran que Alex fini enfin par parler, et lorsque je l'entends, mon sang ne fait qu'un tour.

Tu te permets de juger alors que si t'avais pas eu une vision, tu serais rester au milieu de tes livres au lieu d'aider Ciaran ? Tu crois franchement que j'avais envie d'être dans une fête étudiante vu ce qu'il s'est passé la dernière fois ? Et pourtant, moi j'ai pris sur moi pour l'aider. Et maintenant tu te permets de me faire la moral ? Si t'es pas content, t'avais qu'à venir dès le début. Tu t'es pris pour qui Alex ? T'es mon mec, pas mon père, et j'ai pas de compte à te rendre. Si le voyant est chafouin, moi je suis tout à fait énervé à présent. Sérieusement, il ne manque pas de culot, à critiquer la façon dont j'ai essayé de rattraper les choses et de défendre notre petit frère de cœur alors que lui était bien confortablement planqué dans sa bibliothèque, entre deux piles de livres. La personne qui était sortie de sa zone de confort, c'était clairement moi. Il savait pertinemment que j'avais peur de la foule, que j'étais pas à l'aise dans les soirées, pas à l'aise en société tout cours, que chaque odeur de clope et d'alcool, pour ne citer que ça, était autant de tentation pour moi alors que j'arrivais à un moment charnière de mon sevrage, et que la dernière fois que j'avais foutu les pieds dans une soirée de la fac, j'étais littéralement mort. Alors rien que pour ça, il aurait mieux fait de la fermer. Je fulmine sur le chemin, et d'un coup, je me fige et plante mon pied dans le sol. J'en ai assez pour ce soir, je rentre chez moi. Seul. Et je fais un demi tour sans attendre leur réaction, partant dans la direction opposée à la leur, afin de rejoindre la sortie de l'école, et de finir ma route à pied jusqu'à mon appartement en ville, dans l'idée de me calmer peut-être un peu.

Le lendemain, la journée me semble durer une éternité, non seulement parce que j'ai très peu dormi et accuse la fatigue, mais aussi parce que je n'ai aucune hâte d'être au moment de la retenue. Difficilement, l'heure fatidique fini pourtant par arriver, et lorsque j'arrive dans le couloir, je vois que les deux premières années sont déjà là, installés l'un à côté de l'autre. Y'a visiblement pas de violence entre eux, c'est déjà ça. Je salue Cia d'un signe de main, ignore ostensiblement QI d'huitre, et m'adosse au mur, quelques mètres plus loin, en attendant l'arrivé de notre bourreau ... euh, de @Leksander Ó Fearghail je veux dire.