Wanna see my dragon ? ft. @Luan Nguyen | 30.11.22

Les températures écossaises ne sont vraiment pas compatibles avec son sang espagnol et ce, malgré son enfance passée à Bristol. Wyatt aime l’été, la chaleur, le soleil qui tape sur sa peau , pas le froid, le brouillard et le vent qui s’infiltre sous les vêtements. Il frissonne en accélérant le pas qui le mène dans l’un de ses anciens quartiers, là où se trouve toujours l’immeuble accueillant en son sein la colocation des licornes. De bons souvenirs vivent toujours entre ces murs et dans l’esprit du dragonologue qui, désormais, regrette un peu d’en être parti. Il aurait tout à fait pu reprendre sa place dans cette chambre mais l’idée d’y retourner après le fiasco de sa relation avec Erwin sonnait comme un échec. Il a eu besoin de changement, d’un air nouveau. Voilà pourquoi il est allé s’enfermer dans une colocation avec un couple. Quelle idée…

L’idée de revoir Rafaël lui plaît. C’est le seul de leur grande smala qui est resté, celui à qui on doit toute cette colocation à vrai dire. Toujours aussi charmant, toujours aussi nu au quotidien… un vrai plaisir pour l’œil. Possédant toujours les codes d’accès, il entre dans l’immeuble comme s’il y vivait encore. L’habitude se reflète dans chacun de ses gestes. La grande maison elle-même n’a pas vraiment changé. Toujours le bol de capotes dans l’entrée, les licornes un peu partout dans le salon et le confort de celui-ci. Un rapide tour au sous-sol lui confirme la présence de la salle cinéma, qui lui a beaucoup manqué il faut bien l’admettre. Un parfait cocon pour les soirs d’hiver. Revenu à la cuisine, il se remémore la soirée folle avec Keith, qui lui tire un sourire. Puis, il monte à l’étage. Au premier vivaient Léonie et Charles, notamment. Il passe alors au deuxième, là où se trouvent la chambre de Rafael et la sienne. Son ancienne chambre. En arrivant sur le palier, il entend une voix venir de cette dernière et avant même d’y être parvenu, il comprend que l’inévitable s’est produit : quelqu’un vit ici à sa place. C’est regrettable mais c’est ainsi. Cela force Wyatt à ouvrir les yeux sur la réalité. Erwin est parti, il est seul maintenant, même s’il reste toujours bien entouré. Il hésite à faire demi-tour, sauf que la curiosité l’incite à rencontrer son remplaçant.

Sa main à plat sur le battant de la porte, il la pousse en avant. Tout est similaire et différent à la fois. Un sourire passe sur ses lèvres en reconnaissant cette pièce où il a vécu plusieurs mois, il faut le noter. Son regard se pose sur l’asiatique qui s’y trouve et il opte pour un visage chaleureux afin de ne pas se faire mettre dehors à coup de pieds.

« Salut ! J’suis un pote de Raf, je vivais ici avant moi aussi. Wyatt ! » Son regard tombe sur le porte-clefs qu’il a entre ses mains. Personne d’autre ne se trouve dans la pièce. À qui parlait-il ? « Cool, un dragon ! » Son enthousiasme le propulse en avant jusqu’au jeune homme, bien loin de se soucier des barrières qu’il est susceptible de franchir.

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Le sourire aux lèvres, les yeux pétillants, c’est dans un élan enthousiaste qu’il s’approche de l’asiatique, sans même prendre le temps de se faire une quelconque remarque sur l’accent de sa voix ou le fait qu’il a clairement l’air de le déranger en pleine discussion. Le dragon l’intéresse, l’intéressera toujours probablement. Cela ne semble pas déplaire au jeune homme qui brandit l’animal de feu entre eux et Wyatt le regarde avec attention. Le reconnaît. Il n’y en a pas deux des comme lui, il faut dire. Un emblème de l’animation, LE premier dragon de son enfance. Mushu, bien sûr qu’il s’agit de Mushu ! Son regard pétille un peu plus et il retombe en enfance en l’espace de quelques secondes seulement. Il a bien envie de prendre la peluche mais ce serait s’approprier un objet qui ne lui appartient pas. Bien qu’il ait l’habitude de ne se gêner avec personne, étrangement lorsqu’il s’agit de dragons, Wyatt repère les limites.

« Mais ouai ! J’adore Mulan ! Mushu c’est vraiment le MEILLEUR personnage du film, je ne veux même pas entendre de débat sur le sujet ! » S’il ne prend pas l’objet de sa convoitise dans ses mains tel Gollum et l’anneau, l’Espagnol se permet tout de même de grimper sur son ancien lit pour se mettre en tailleur. Ses longues se replient l’une sur l’autre et il regarde autour de lui. Cette antre respire le dragon. Il ne sait si cela est dû à ses propres souvenirs de l’endroit ou à la marque de son nouvel habitant, mais il s’y sent toujours autant à l’aise et en sécurité. Il s’y reconnaît sans peine.

« J’adore les dragons, créatures les plus fascinantes qui existent ! Et je vois que toi aussi, c’est cool. » Deux fois cool en si peu de temps ? Il porte déjà ce garçon très haut dans son estime. En même temps, il ne faut pas grand-chose… La simple photo du Boutefeu Chinois sur l’écran de son ordinateur laisse présager le personnage fantastique que doit être… Wyatt se rend compte qu’il ne connaît pas son prénom. Bien évidemment, il n’est entré qu’il y a à peine deux minutes (si ce n’est moins) et n’a pas laissé le temps au pauvre habitant de se présenter. Comme toujours, il fait office de tornade partout où il passe. Mais cette fois, plutôt que de repartir en laissant derrière lui les débris dûs à son comportement, Wyatt choisit de rester.

« C’est quoi ton nom ? Et ça fait longtemps que t’as emménagé ici ? Raf ne m’a pas parlé de toi je crois ! Ou pas encore. » Mignon comme il est, c’est même étrange d’ailleurs ! Connaissant le charme naturel de son ami hispanique, il mettrait sa main à couper qu’il a fait quelques allusions à son nouveau colocataire pour “prendre la température”... Qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ?

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Il a donc un frère. Une information comme une autre que Wyatt voudrait bien retenir, même s’il y a peu de chances. Et puis, son cerveau n’en voit pas l’utilité pour le moment. Vu le peu de place qu’il y a là-dedans, le dragonologue préfère en garder pour des sujets plus importants. Comme les dragons, bien sûr. Et la nourriture. Et les jeux vidéo. Luan est tout de même chanceux d’avoir quelqu’un pour comprendre cet amour-là et l’accepter tel quel. Du moins, il se l’imagine. Ce porte-clef a très bien pu être offert histoire de le faire taire ! Après une brève observation des lieux, qui confère à l’asiatique un certain attrait, il lui fait connaître son amour des dragons. Qu’ils partagent, il l’a bien compris.

« Imagine alors dans une famille où on en parle pas ! » Sa mère n’est pas très dragon, d’autant plus en tant que moldue. Ce n’est pas son sujet de prédilection et elle n’a jamais compris cet intérêt de son fils pour ces créatures qui, pendant longtemps, relevaient du mysticisme pour elle. Elle a tenté de s’y intéresser en voyant que son jeune garçon se passionnait d’eux mais n’est jamais parvenue à le comprendre. Mais en fin de compte, le cherche-t-il seulement ? Elle l’accepte comme il est et c’est déjà bien suffisant.

Il s’excuse et au début, Wyatt ne saisit pas pourquoi. Avant de se rappeler qu’il a fait mention de son nom, jusque-là inconnu. Bien loin de s’en formaliser, il a un rapide sourire face à la réaction du garçon face à cette “bévue”. Tout s’est passé si vite en même temps ! Luan, voilà comment il s’appelle. Facile à retenir, au moins, et pas trop compliqué à prononcer, même pour une cervelle de moineau comme lui. Le jeune Luan, apparemment car il n’est qu’en première année et la sienne lui semble bien loin désormais. Mais où est donc passée sa jeunesse ? Wyatt sourit et prend un air faussement flatté en posant sa main sur sa joue.

« Oh, cesse donc de me flatter Luan ! Voilà un moment que j’ai fini l’université. » Au moins un an, ce qui est déjà trop. Wyatt aimait beaucoup ce temps-là. Il s’y sentait insouciant, un peu bêta et prêt à tout. Aujourd’hui encore, il est prêt à tout mais ce n’est plus la même chose. Il sent continuellement le poids des responsabilités d’adulte sur ses épaules et c’est loin d’être agréable. Il sait aussi qu’il fait beaucoup plus jeune que son âge. On lui donne souvent vingt-trois, vingt-cinq ans maximum. La question du jeune homme, donc, est loin d’être incompréhensible.

« Ancien Ethelred à Hungcalf ! Ahlala, ça me manque. Tu vas voir, ce seront les meilleures années de ta vie ! Profite en bien surtout, c’est important. Oh my god, je parle comme un papi là non ? Huuun fais-moi taire ou je vais prendre dix ans ! » Il prend un coussin à côté de lui et jette son visage contre sa surface quelques secondes de façon trèèèèès dramatique. Très excessive. Très Wyatt.

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Luan ne semble rien comprendre à ce qu’il dit et ce n’est pas une nouveauté pour Wyatt. Il a appris depuis des années à gérer ce type de situation. L’incompréhension de ses semblables ne le pèse plus autant qu’avant, il en rit même. Pour l’Asiatique, cependant, le sentiment est un peu différent. Sans même savoir pourquoi, il l’identifie comme l’un des siens. Un compère aussi étrange que lui, dans son monde, qui n’obtient que rarement le soutien dont il aurait besoin pour être pleinement heureux. Un être qui a longtemps fait face aux moqueries et qui les vit encore, actuellement. Luan est spécial, il en mettrait sa main à couper, mais le fait qu’ils soient tous deux des êtres “à part” ne les rendait pas forcément compatibles. Ils peuvent ne pas se comprendre et ce n’est pas grave. Wyatt abaisse le coussin dont il s’est emparé pour se cacher le visage et sourit au jeune homme. Ce silence est déjà bien trop long et il est ravi que le garçon ait parlé. Son appartenance à la maison des Gris ne l’étonne absolument pas et cela se lit sur son visage. Ce n’est que du bon sens.

« C’est ça ! La meilleure Maison, si tu veux mon avis. C’est là que sont les êtres les plus exceptionnels et uniques. On dit que les Gris sont un mélange de toutes les autres maisons. Des êtres à part qu’il est impossible de classer. J’ai toujours été très fier d’être un Ethelred et sans vouloir te forcer à quoique ce soit ou te mettre la pression, tu peux l’être aussi. Faut pas avoir peur. » Ils sont connus pour être des excentriques, des “marginaux”. Mais en fin de compte, ce sont eux qui rendent Hungcalf particulier. C’est le cas avec toutes les autres Maisons : il en manque une seule et l’équilibre se rompt.

« Nous avons beaucoup de choses en commun, c’est drôle. Tu es un peu comme un jeune moi. Le Moi du passé. Wow, ça foutrait presque la chair de poule ! Bon, je n’ai pas de frère par contre. Quel cursus as-tu choisi ? » Des questions, des mots, encore d’autres questions… c’est Wyatt tout craché, il ne s’arrête jamais. Pas tant qu’on ne l’oblige pas à le faire. Luan n’en semble pas dérangé, se plaît-il à croire. Mais il est peut-être trop timide pour faire une remarque. Il est si jeune ! Le dragonologue le regarde avec beaucoup de sympathie. Il se souvient de ses premières années, essentiellement de découvertes. Que ce soit de lui-même ou des autres, cela importait peu. Les premières fêtes étudiantes, les bêtises dans les couloirs, les examens qu’on pense toujours trop dire, même quand on a révisé à fond avant… Tout cela lui manque, bien sûr. Mais maintenant, il a les dragons dans sa vie et Wyatt ne peut pas dire que cela l’attriste, au contraire. Tous ces efforts ont fini par payer. Qui l’aurait crû ? Pas lui.

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Exceptionnel est peut-être un grand mot mais c’est celui qu’il choisit d’utiliser. Considéré par certains comme le “débarras” de l’université, il veut accorder à cette Maison le mérite qui lui revient. Il ne connaît pas un seul Ethelred qui ne soit pas exceptionnel par son originalité. Cela ne veut pas dire qu’ils sont mieux que les autres, simplement que leur caractère unique est à prendre en considération. Bien sûr, Luan ne sait pas comment Wyatt pense, donc cela peut lui paraître exagéré. Il ne sait pas encore ce que c’est que de passer dix années de sa vie sous la bannière des Gris. Il apprendra. À son arrivée à Hungcalf, le Mora a tout de suite compris pourquoi il était chez les Ethelred. Cela coulait de source. Ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde. Parfois, on a l’impression d’avoir été envoyé au mauvais endroit, parmi les mauvaises personnes… Cette sensation de solitude doit être atroce. Wyatt est bien heureux de ne pas avoir eu à la vivre.

« Ooooh blessures de dragons, c’est assez cool ! Blessures en général ? Ou tu veux te spécialiser entre le feu ou les attaques plus frontales ? » Un coup de patte d’un dragon, on le sent passer. Ce n’est jamais arrivé à Wyatt, mais il veut bien le croire sans avoir à le voir. C’est étrange de voir un p’tit gars timide comme Luan se lancer dans une aussi grande entreprise. C’est un sujet vaste, il aura de quoi faire. Cela prouve son caractère unique.

« Si jamais tu as besoin d’interviewer des dragonologues, je serais ravi de te donner un coup de main ! Il y en a de très bons dans la réserve où je travaille. » Avec un petit pot-de-vin, ils accepteront forcément de parler de leur quotidien. Peut-on même parler de pot-de-vin ? Contrepartie, disons. D’ici à ce qu’il commence sa thèse, Wyatt lui-même sera peut-être devenu l’un deux et alors, il racontera avec plaisir à Luan ce qu’il sait des blessures et maladies causées par ces fantastiques créatures.

« Vingt-neuf ans, eh oui ! J’étais en magizoologie mais pour être honnête, je ne venais presque que pour le cours de dragonologie. Le reste m’ennuyait un peu, même si la botanique est très utile dans ce métier. Faut savoir faire des compromis pour avoir ce qu’on veut, apparemment ! Mais bon, j’t’apprends rien hein. En tout cas, tu as choisi un endroit très cool où vivre. Raf est super sympa, tu verras. » Et super nu. Et super beau. Mais ça, c’est autre chose.

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Wyatt relève le menton et affiche un air fier. Il prend les propos de Luan comme un compliment, comment pourrait-il en être autrement ? Il ne veut pas vieillir. Son caractère parfois (souvent) immature le pousse à vouloir rester éternellement jeune et si la métamorphomagie a ses limites, elle reste utile pour un tel objectif. Non seulement l’asiatique accepte son aide mais en plus, il lui fait des compliments. Que demander de plus ? Il l’apprécie déjà. En même temps, ce n’est pas très difficile avec Wyatt. Il suffit de ne pas s’en prendre à sa famille, à ses préférences ou à son genre et il est le gars le plus amical de la Terre ! À ses yeux, Luan paraît être un sucre. Un p’tit bonbon, tout timide et doux, au goût unique. Wyatt adore ce qui sort de l’ordinaire. Il sent bien que Luan est authentique, qu’il ne cherche pas à se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Ce type de personnalité devrait plaire à Rafael et est compatible avec cette colocation. Il le sait bien puisqu’il y a vécu de longs mois durant. La plupart de ceux qui y vivent jouent franc-jeu jusque dans leur façon d’être. Rafael ne s’empêche pas d’être nu, tout comme Wyatt avant ça, pour ne pas choquer les autres. Il fait ce qui lui plaît dans le respect de son entourage, dans son coin. Ou ailleurs. Il n’a d’ailleurs aucun doute sur le fait que ce dernier s’est montré amical avec Luan et il a un petit rire au sujet des licornes.

« Promis, on s’y fait. » Il s’attendait plus à ce qu’il fasse mention du bol de capotes dans l’entrée, qui laisse tout de suite connaître le genre de colocation qu’est cet appartement gigantesque : fun, sans prise de tête et ouvert d’esprit (pas que l’esprit). C’est Luan le premier qui mentionne la particularité naturiste de Rafael et Wyatt s’empresse de rebondir dessus.

« C’est sa marque de fabrique oui. Avec les massages. J’vais pas te mentir, quand je vivais ici, je passais beaucoup de mon temps à poil aussi. C’est… comment dire ça… c’est la “Nature”. Ce n’est pas pour tout le monde, t’as le droit d’être mal à l’aise. Raf comprendra. Mais ça aussi, à force, on s’y fait. Puis faut avouer qu’il est vraiment pas mal à regarder… enfin, c’est mon opinion. » Wyatt ne cache pas ses préférences mais il ne sait encore rien de Luan de ce côté-là. Bien sûr, il se pose la question, ce qui ne l’empêche pas d’être brutalement honnête. Il ne voit pas pourquoi il prendrait mal ses propos quand il ne fait qu’affirmer ses goûts comme n’importe quel hétéro le ferait à sa place.

« En tout cas, j’espère que tu te plairas ici. Et si tu veux venir voir des dragons, je bosse à la réserve des MacLeòid, sur l’île de Skye. Un mot de toi et je trouve un moyen de te faire entrer avec quelques visiteurs pour admirer ces belles créatures. Le plus simple, c’est qu’on s’échange nos numéros ? T’as un smartphone ? » Ou c’est trop moldu pour lui, peut-être ?

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Pas l’habitude, ça, il le comprend. Le problème s’est posé avec Charles et Léonie notamment, leurs anciens colocataires. Se retrouver à vivre avec des personnes pas du tout pudiques quand on l’est soi-même demande une organisation et une discussion au préalable. Wyatt s’en est rendu compte en venant vivre dans le même appartement que Peter. S’il n’y avait que lui, la question ne se poserait sans doute pas mais même ça, il en doute. Maintenant que le sorcier est en couple, la dynamique de leur relation amicale est bien différente, moins… complice, sur certaines choses. Même s’il ne dit rien sur le moment, il voit bien les regards de Maximilien de temps à autre et bien qu’il n’y soit pas habitué, parvient à lire l’inquiétude dans ses iris noisette. Même s’il est évident qu’il ne compte pas le remplacer, la limite se trouble dans son comportement avec Peter et depuis qu’il s’en est rendu compte, Wyatt fait un peu plus attention. On lui a demandé, déjà, de ne plus se promener nu dans les parties communes. Il n’a jamais compris quel était le problème puisque lui-même, ça ne le dérangerait pas de voir le couple dans son plus simple appareil. Mais par esprit de cohésion, il s’exécute. Dans la colocation des Licornes, c’est tout l’inverse au final. Les habillés s’adaptent aux nus.

Comprenant fort bien que les dragons sont source d’émerveillement pour Luan, il lui propose tout naturellement de lui en faire venir voir des vrais. Pas de toutes les espèces malheureusement mais la réserve a un beau lot de dragons à son effectif et certains œufs ne sont pas encore éclos. Techniquement, il n’a pas l’autorisation de faire entrer n’importe qui sur son lieu de travail et ce, pour préserver les animaux qui y vivent mais Luan ne lui semble pas être un danger et de toute façon, il se chargera de le surveiller. Et attentivement, s’il-vous-plaît !

« Vrai de vrai ! » Son enthousiasme renforce son impression d’avoir bien fait et lui octroie un peu plus d’énergie - comme s’il en avait besoin ! De ce fait, il lui semble logique pour eux d’échanger leurs numéros de téléphone afin qu’il puisse le tenir au courant et Luan accepte sans même paraître y réfléchir plus d’une seconde. C’est un téléphone à coque de dragon qui se trouve dans sa main et Wyatt sourit. Ce n’est pas souvent qu’il lui est donné de tomber sur un tel fan, comme lui !

« Voilà » dit-il après avoir enregistré son numéro dans son téléphone et vice-versa. « Je t’enverrai un message quand un créneau se libérera ! » Wyatt quitte le lit, range son téléphone dans sa poche et se tourne vers l’asiatique, toujours avec le sourire. « Bon, je ne vais pas t’embêter plus longtemps hein ! En tout cas, ça m’a fait plaisir de te rencontrer Luan. N’hésite pas à m’envoyer un message quand tu voudras parler dragons bien sûr. » Ses mots s’accompagnent d’un clin d’œil en direction du jeune sorcier.