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Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Jeu 3 Aoû 2023 - 18:38
Orphée aux Enfers
12 août 2023, 19h
Billie Shakespeare était aussi excitée que pouvait l'être une passionnée de théâtre et de poésie en se préparant pour aller assister à une représentation de Orphée aux Enfers sur le loch Ness. Quand elle avait appris deux mois plus tôt que sa troupe préférée, By the Pricking of My Thumbs, ou BPMT comme on l'appelait, allait débarquer à Inverness avec une nouvelle création lors d'une tournée écossaise pendant l'été, elle avait failli manquer d'air. Maintenant que l'attente n'était plus que de quelques heures, Bee se sentait plus énergique que jamais même si elle n'avait que peu dormi, son esprit se projetant déjà dans la soirée du lendemain.
Le fait qu'Ofelia allait être à ses côtés pour cet événement jouait aussi sans doute sur le niveau de fébrilité de la Shakespeare. Non qu'elle ressentît une quelconque nervosité (tout coulait si naturellement entre elles d'eux que Billie n'avait pas eu d'épisodes de papillons dans le ventre depuis qu'elles se fréquentaient plus régulièrement), mais chaque sortie avec Ofelia lui semblait une grande occasion. Billie voulait que sa compagne passe de bons moments, qu'elle engrange des souvenirs agréables, comme un pas de côté du quotidien.
Pour cette soirée, Billie avait essayé plusieurs de ses robes sans trouver quelque chose qui convenait à son envie du jour. Elle s'était donc rabattue sur un complet, assorti d'un chapeau haut de forme qu'elle avait emprunté à son ami @Jeremiah Shenton. En se regardant dans le miroir avant de quitter sa chambre de l'université, elle s'était demandée si le noeud papillon était de trop, inquiète soudain que sa tenue déconcertât Ofelia, puis elle avait câliné la tête de Polonius, sagement endormi dans sa cage, et avait pressé le pas en direction du lac.
Billie y avait donné rendez-vous à Ofelia une bonne heure avant le début du spectacle, car elle voulait faire profiter à son amie d'un délicieux coucher de soleil au-dessus des Highlands. C'était un spectacle aussi beau que le visage de la sombre Mexicaine quand les couleurs l'envahissaient graduellement sous le coup du plaisir. Billie aimait la regarder tandis qu'elle caressait son corps si chaud. Elle aimait être la source des sensations. Les occasions de partager sa couche n'avaient pas été nombreuses, elles se comptaient même sur les doigts d'une main, mais Billie les chérissait d'autant plus. Comme elle chérissait leurs échanges épistolaires. C'était ce qui lui avait permis de tenir le coup pendant toutes les vacances d'été.
Coincée au cottage familial, à Stratford-upon-Avon, entre sa mère qui se tenait occupée dans son atelier de tisserande et dont Billie sentait le regard triste de n'avoir toujours pas de petits-enfants à gâter, et son père, toujours en rémission, mais en bien meilleure forme qu'au printemps à le voir penché tous les jours sur son jardin, l'héritière des Shakespeare avait passé le temps le nez dans ses livres et parchemins pour éviter les conversations qui fâchent. Elle s'était sentie malheureuse comme les pierres de ne pas être la fille que ses parents vieillissants auraient voulu qu'elle soit. Elle les adorait, mais ne souhaitait pas d'enfant tandis qu'elle poursuivait ses études, et comme son père, en plus, refusait toute mention de son homosexualité, elle n'avait jamais l'impression d'être elle-même. Mais à Ofelia, elle préférait écrire sur la beauté des fleurs, sur la délicatesse de l'odeur de la terre mouillée après la nuit et sur ses découvertes littéraires. Pas un mot sur sa famille.
Ce fut donc avec un large sourire qu'elle accueillit Ofelia. Elle l'enlaça aussitôt, tout heureuse de retrouver sa compagnie après plusieurs semaines de relation à distance. Elle espérait qu'Ofelia avait pu profiter des bras d'Elio ou, qui sait, de Juliet pendant cette période.
« Douce Ofelia! Je suis si heureuse que tu aies accepté mon invitation pour ce soir » dit-elle en ne cessant pas de souriant, mais en la relâchant. « Je suis bien marrie d'avoir été loin d'Inverness tout l'été, loin du château, loin de toi et de mes amis fantômes, mais ça me donne l'occasion de profiter de nos retrouvailles. »
Codage par Libella sur Graphiorum
@Ofelia Madrigal @Elio Cooper @Juliet Blackthorn
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Ven 4 Aoû 2023 - 17:28
Orphée aux Enfers ft. @Billie Shakespeare | 12.08.23Il faisait encore clair lorsqu’Ofelia arriva sur les bords du lac. D’un côté, le staff mettait en place les différentes barques et terminait de les ensorceler pour s’assurer que la soirée se passe sans encombre. De l’autre, une petite foule s’agglutinait et discutait, bercée par le doux vent chaud d’été. La Mexicaine caressa la petite laine noire posée sur ses épaules et qui lui apportait un chaleureux confort. Les températures estivales d’Inverness restaient exagérément inférieures à celles de son pays natal, et elle avait encore un peu de mal à s’y acclimater.
Depuis quelques semaines déjà, la jeune femme avait l’esprit léger et reposé. Les études ayant pris fin et son passage en deuxième année ayant été confirmé, elle pouvait se détendre et faire tout ce qui lui plaisait : partir en promenade seule ou accompagnée, aller dans des bars pour passer une bonne soirée, rencontrer de nouvelles personnes… ou voir ses amis, ceux qu’elle s’était fait le long de cette année assez dingue. Elle ne pensait pas en avoir autant en si peu de temps, elle qui espérait faire profil bas. Ofelia était fière d’avoir su garder le secret de sa célébrité si longtemps et se dit qu’il n’y avait pas de raison pour que ça ne continue pas ainsi ; même si une toute petite part d’elle était frustrée de ne pas obtenir la reconnaissance que ce statut lui confiait d’ordinaire. Après tout, elle ne montait sur les planches que pour satisfaire ce besoin pressant de visibilité et la complexité de son caractère faisait qu’elle la cherchait toujours, même en se cachant des autres. Contradictoire ? Elle l’était.
Ofelia sursauta en entendant la voix de Billie si proche d’elle, si bien qu’elle se demanda comment elle ne l’avait pas vu arriver. Voilà des semaines qu’elles ne s’étaient parlées de vive voix, touchées ou appréciées du regard, et la Mexicaine n’attendit pas pour la prendre dans ses bras dans un câlin presque possessif. Sa présence lui avait considérablement manqué malgré leur relation épistolaire. Pour une personne comme Ofelia, aucune lettre ne saurait remplacer le contact physique, elle le sentait bien avec sa propre famille. D’ailleurs, elle avait profité de l’absence de Billie pour rendre visite à la sienne, sans souhait d’y rester tout l’été cependant. Elle craignait que de retourner vivre chez ses parents rendrait son retour à l’université en septembre plus compliqué. Elle se plaisait au Manoir, elle avait tout ce dont elle avait besoin. D’autant plus maintenant que l’une de ses personnalités favorites était revenue.
« En aurais-tu douté par hasard ? » répliqua-t-elle dans un sourire mutin, avant d’apprécier du regard la tenue de la Shakespeare. Élégante et singulière, comme d’habitude. Cette constance chez Billie la rassurait. « Tu as bien raison ! J’espère que tu as passé un bel été auprès de ta famille ? » Les lettres en elles-mêmes ne suffisaient pas à combler des trous entiers dans le calendrier. Bien sûr, elle n’attendait pas de la Lufkin qu’elle rentre dans les détails de sa vie personnelle, et surtout familiale. Ne restait que le bonheur de pouvoir poser les yeux sur son visage.
« Je n’ai jamais assisté à de représentation sur un lac, comment ça va se passer exactement ? »
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Sam 19 Aoû 2023 - 7:05
Orphée aux Enfers
Le ciel s'assombrissait tandis que le soleil descendait vers les montages, et la lumière prenait une teinte d'or qui accentuait, s'il était possible, la beauté d'Ofelia. Comme ce visage lui avait manqué avec son petit menton pointu, ses yeux comme deux pierres volcaniques et sa bouche si généreuse, se dit la Shakespeare en observant sa compagne, incapable pendant un moment de prononcer un mot de plus. Il lui semblait que l'enchantement de la soirée avait déjà commencé, et deux désirs contraires se disputaient dans son coeur : ravir la belle et l'amener dans un nid douillet pour parcourir le moindre relief de sa peau dorée, ou l'envelopper dans une spirale infinie de mots qui bercerait Ofelia jusqu'aux rivages et les emporterait toutes deux sur le loch.
Fidèle à sa nature, Billie trancha la poire en deux : glissant ses doigts entre ceux de la Mexicaine pour l'attirer et la retenir contre elle, puis retrouvant l'usage de sa langue pour se joindre à la conversation.
«La pluie n'a pas cessé de tomber de l'été, arrosant le jardin de mon père et jouant une mélodie triste sur notre chaumière. Je n'ai même pas eu à tirer les rideaux pour faire naître une nuit artificielle dans ma chambre les journées où je désirais lire à la chandelle. Ce fut délicieux, mais les ciels écossais m'ont autant manqué que ton parfum. Oh comme je me suis languis de toi!»
Et Bee se pencha pour inspirer à foison cette odeur enivrante que sa mémoire avait peu à peu fait disparaître au fil des semaines. Il semblait soudain aberrant aux narines de Bille qu'elle ait pu oublier ce parfum-là, un mélange d'épice et de cuir, d'orage et de matin d'automne.
«Nous avons la barque 13», dit-elle en pointant l'embarcation de sa main libre. «Quand le passeur là-bas agitera sa cloche, nous monterons à bord et les barques glisseront sur les eaux. Il suffira de se laisser porter.» Elle apprécia du regard que sa compagne ait pensé à apporter de quoi se couvrir. Il n'allait pas faire chaud sur l'eau tout à l'heure, une fois le soleil couché.
D'ailleurs celui-là descendait de plus en plus vite, semblait-il, si bien que le ciel commençait à se colorer de rose et de fuschia, au grand plaisir de la Shakespeare, que le spectacle ne lassait pas, même après sept ans passés à Inverness.
«Chaque barque est pourvue d'une lanterne. Toutes ces lumières créeront un magnifique ballet sur le lac noir. Je suis ravie que tu sois ici pour voir ce spectacle avec moi.» Billie attrapa l'autre main d'Ofelia pour se mettre face à elle, sourire aux lèvres, malgré une certaine note de tristesse dans ses yeux clairs. Pourquoi son père refusait-il de voir tout l'amour que deux femmes pouvaient se porter? Comment Billie n'aurait-elle pas pu tomber immédiatement amoureuse d'Ofelia en la voyant?
«Veux-tu que je te raconte la triste histoire d'Orphée et d'Eurydice ou préfères-tu la découvrir par le théâtre?»
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@Ofelia Madrigal
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Dim 27 Aoû 2023 - 17:26
Orphée aux Enfers ft. @Billie Shakespeare | 12.08.23Ofelia répondit à ce doux compliment par un doux sourire teinté de reconnaissance. Elle partageait avec la Shakespeare ce manque qui l’avait assailli durant ses vacances loin d’Inverness et ne se rendait réellement compte de son existence qu’à cet instant précis, alors que sa main serrait chaudement celle de la belle jeune femme. Elle porta son regard sur les barques attendant patiemment d’être remplies mais ne pouvait distinguer les chiffres sur leur coque, ce qui ne l’inquiétait pas plus que ça. Sa hâte de vivre cette expérience était telle que son cœur s’emballait déjà sous sa poitrine. L’appréhension à son comble, elle trouvait pourtant du réconfort et un certain calme contre la peau de Billie. “Se laisser porter”, voilà une chose qu’elle devrait pouvoir réussir sans trop de difficulté même si, de toute évidence, Ofelia aimait garder le contrôle sur sa vie. La sorcière qui l’accompagnait n’en ressentait peut-être pas autant le besoin.
« Et je suis ravie d’être là. » Les couleurs, les sons, les odeurs… tout était parfait. Pas une ombre au tableau, hormis celles créées par les feuillages des arbres bordant la plage à quelques mètres d’elles. La foule s'agglutina en de petites masses de personnes, le brouhaha se faisait chaque minute plus intense et elles y participaient dans leur coin, à leur manière. Ofelia quitta l’horizon pour regarder Billie d’un air tendre et patient. Sa compréhension du personnage, loin d’être complète, ne l’empêchait pas de l’apprécier à sa juste valeur. Très différente d’Elio ou encore de Juliet, elle possédait cette petite étincelle qui marquait son caractère unique à ses yeux, tout comme les deux autres sorciers possédaient la leur. Ils n’auraient pas d’intérêt pour elle si tel n’était pas le cas. Après une courte réflexion pendant laquelle elle tapota son menton de son index libre, la Mexicaine finit par tourner sa tête de droite à gauche.
« Laisse-moi la surprise. Si j’ai besoin d’éclaircissements, on en discutera plus en profondeur après la représentation, qu’en penses-tu ? » Voilà un aspect de cette soirée qu’elle attendait également avec impatience. Plus que le théâtre en lui-même ou le fait d’être sur l’eau, elle se languissait du moment où elles se retrouveraient seules pour échanger pendant de longues minutes, voire des heures, sur ce qu’elles venaient de vivre par le biais de tous leurs sens. Ofelia, faible connaisseuse en théâtre, ne manquera pas de questions pour l’experte qui lui faisait face.
« A-t-on le droit d’emporter notre boisson chaude ? » demanda-t-elle en sortant brièvement de son sac un thermos enchanté où se prélassait un thé aussi noir que son châle. Elle sentait déjà le froid piquer sa peau et ne doutait pas avoir besoin d’un remontant pour pouvoir profiter au mieux de la représentation, l’esprit clair et le corps chaud.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Jeu 7 Sep 2023 - 5:01
Orphée aux Enfers
« Quelle merveilleuse idée! », s'exclama Billie, ravie, en découvrant le thermos apporté par sa compagne. Une boisson chaude à déguster en enserrant Ofelia dans ses bras au milieu des eaux noires du loch, avec la sombre poésie de By the Pricking of My Thumbs dans les yeux et les oreilles, qu'aurait-elle pu demander de mieux? Cette soirée s'annonçait merveilleuse à tous les points de vue.
Ses doigts glissèrent de la main droite d'Ofelia pour aller se placer autour de sa taille tandis que, se collant à elle, Bee inclina la tête pour déposer un baiser papillon sur sa tempe. Ses lèvres effleurèrent à peine la peau cuivrée qui contrastait tant avec la blancheur de la sienne, mais elle se sentit électrisée par ce simple contact, son corps parcouru par une envie irrépressible de rester attaché à cette nouvelle essence qui complétait si bien la sienne.
« What is night, if Ofelia be not seen? What is joy if Ofelia be not by? » fit la Shakespeare en inspirant à pleins poumons l'odeur de sa compagne et celle de la nuit d'été qui s'installait. La lumière baissait à toute vitesse et les lumières des barques devenaient les seules sources d'éclairage des environs si ce n'était celle des lampadaires de la route un peu plus loin. Le sortilège qui masquait l'assemblée aux yeux des moldus faisait toutefois comme un voile autour des participants, les coupant un peu de cet éclairage.
Billie donna une petite impulsion à Ofelia pour l'inviter à la suivre vers leur barque. Toute petite, elle n'accueillerait qu'elles deux, serrées sur un banc de bois coussiné par le même sortilège qui rendait les balais volants à peu près confortables. Billie mit le pied dans l'embarcation la première, tendant ensuite la main à son amie pour assurer son équilibre et son embarquement en douceur.
L'excitation la gagnait, et ça se voyait dans les étoiles qui brillaient dans ses yeux bleus aussi bien que dans la fébrilité de ses gestes. Oh comme elle espérait qu'Ofelia aurait le même coup de foudre qu'elle pour ce théâtre événementiel! Elle avait envie de pouvoir discuter des heures avec la Mexicaine en citant tous les meilleurs moments de la soirée! C'était presque trop d'émotion pour Bee qui sentait ses lèvres figées sur un sourire qui ne faiblissait pas tandis que le passeur agitait à nouveau sa cloche pour les derniers retardataires.
Dans quelques instants, les barques glisseraient silencieusement sur l'eau et le spectacle commencerait. Billie n'avait aucune idée de la direction que prendrait l'expérience, BPMT ayant l'habitude d'aller là où on ne les attendait pas, mais elle se doutait bien que des figures sombres surgiraient du loch, les acteurs eux-mêmes drapés dans des costumes évocateurs. Elle espérait un Orphée plus grand que nature, une marionnette géante peut-être, et une Eurydice éthérée, élusive. Elle espérait une musique étrange et inquiétante, des lumières comme des âmes perdues, et des vers qui joueraient de ses émotions comme l'archet des cordes d'un violon. Un peu comme les regards et les mots d'Ofelia.
Ses doigts glissèrent de la main droite d'Ofelia pour aller se placer autour de sa taille tandis que, se collant à elle, Bee inclina la tête pour déposer un baiser papillon sur sa tempe. Ses lèvres effleurèrent à peine la peau cuivrée qui contrastait tant avec la blancheur de la sienne, mais elle se sentit électrisée par ce simple contact, son corps parcouru par une envie irrépressible de rester attaché à cette nouvelle essence qui complétait si bien la sienne.
« What is night, if Ofelia be not seen? What is joy if Ofelia be not by? » fit la Shakespeare en inspirant à pleins poumons l'odeur de sa compagne et celle de la nuit d'été qui s'installait. La lumière baissait à toute vitesse et les lumières des barques devenaient les seules sources d'éclairage des environs si ce n'était celle des lampadaires de la route un peu plus loin. Le sortilège qui masquait l'assemblée aux yeux des moldus faisait toutefois comme un voile autour des participants, les coupant un peu de cet éclairage.
Billie donna une petite impulsion à Ofelia pour l'inviter à la suivre vers leur barque. Toute petite, elle n'accueillerait qu'elles deux, serrées sur un banc de bois coussiné par le même sortilège qui rendait les balais volants à peu près confortables. Billie mit le pied dans l'embarcation la première, tendant ensuite la main à son amie pour assurer son équilibre et son embarquement en douceur.
L'excitation la gagnait, et ça se voyait dans les étoiles qui brillaient dans ses yeux bleus aussi bien que dans la fébrilité de ses gestes. Oh comme elle espérait qu'Ofelia aurait le même coup de foudre qu'elle pour ce théâtre événementiel! Elle avait envie de pouvoir discuter des heures avec la Mexicaine en citant tous les meilleurs moments de la soirée! C'était presque trop d'émotion pour Bee qui sentait ses lèvres figées sur un sourire qui ne faiblissait pas tandis que le passeur agitait à nouveau sa cloche pour les derniers retardataires.
Dans quelques instants, les barques glisseraient silencieusement sur l'eau et le spectacle commencerait. Billie n'avait aucune idée de la direction que prendrait l'expérience, BPMT ayant l'habitude d'aller là où on ne les attendait pas, mais elle se doutait bien que des figures sombres surgiraient du loch, les acteurs eux-mêmes drapés dans des costumes évocateurs. Elle espérait un Orphée plus grand que nature, une marionnette géante peut-être, et une Eurydice éthérée, élusive. Elle espérait une musique étrange et inquiétante, des lumières comme des âmes perdues, et des vers qui joueraient de ses émotions comme l'archet des cordes d'un violon. Un peu comme les regards et les mots d'Ofelia.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Sam 9 Sep 2023 - 15:37
Orphée aux Enfers ft. @Billie Shakespeare | 12.08.23Le pouvoir poétique de Billie ne cessait d’alimenter son admiration et sa curiosité. Ofelia semblait toujours surprise de l’entendre déclamer ces vers avec tant d’aisance, comme si la conversation s’y prêtait toujours. Un autre aurait eu l’air idiot ou décalé, quand Billie réalisait cet exercice sans le moindre effort visible. Comme si citer Shakespeare au quotidien ne relevait pas de l’improbable. Elle avait pris l’habitude de s’en imprégner sans chercher à en faire de même. C’était la marque de fabrique de Billie, non la sienne. Elle était plus à l’aise avec d’autres formes de démonstration d’affection et, ce faisant, plaqua un baiser sur la joue pâle de la sorcière.
Celle-ci les conduisit jusqu’à leur barque, entourée de tant d’autres qui commençaient à se remplir au fil des minutes. L’appréhension la gagnait. Jamais auparavant la Mexicaine n’avait assisté à telle représentation et, malgré la parfaite description de la Shakespeare, impossible d’être complètement rassurée puisqu’elle ne parvenait pas à peindre distinctement la scène dans sa tête. Aidée de cette dernière, elle grimpa dans la barque qui chancela à peine sous son poids et s’installa tout contre Billie - l’avantage de leur étroitesse de conception.
À côté d’elle, elle percevait l’animation qui s’emparait de la jeune femme. Contagieuse, le stress laissa rapidement sa place à la même excitation et Ofelia se languissait du départ des barques sur l’eau. Elle toucha celle-ci du bout des doigts et sa température la brusqua quelque peu.
« J’ai hâte que ça commence, j’espère qu’ils ne prendront pas de retard ! » Son impatience se dévoilait dans ce genre de moment. Elle se pencha en avant et légèrement sur le côté pour repérer les agissements des organisateurs de la soirée et, bientôt, l’un d’eux leva sa baguette. À l’instant même, un soubresaut de la barque surprit la chanteuse et sa main s’agrippa au bras de Billie. Les hauteurs, l’adrénaline et le danger ne lui faisaient pas peur mais comme tout un chacun, elle pouvait se faire surprendre et le mouvement de la barque sur l’eau était une première pour elle. Plutôt que de récupérer sa main, elle la laissa là car il faisait nul doute qu’elle allait passer le reste de la soirée tout contre la Shakespeare.
« C’est impressionnant » souffla-t-elle en regardant le ballet des barques se dérouler sous ses yeux, illuminant l’eau sombre et froide. Une lumière qui n’allait pas tarder à s’évanouir dans l’obscurité.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Jeu 14 Sep 2023 - 4:52
Orphée aux Enfers
Scène 1 | Scène 2 | Scène 3 | Scène 4 |Scène 5
La soirée n'aurait pas pu être mieux choisie pour cette grande expérience théâtrale : le ciel dégagé de tout nuage laissait les étoiles se refléter sur les eaux noires du loch où les barques traçaient des ondes au fil de leur avancée vers les Enfers.
Au moment où une frêle embarcation surgit de l'encre noire du lac, Billie poussa un soupir plein de ferveur et de désir, comme une Juliette perchée sur son balcon et repensant au mystérieux garçon qu'elle venait de rencontrer et qui faisait monter en elle une étrange fièvre. À bord de cette barque aux flancs peints en rouge, une silhouette encagoulée se tenait aussi droite qu'humainement possible. La tension l'habitait autant qu'elle accélérait les battements de coeur de la Shakespeare dont les doigts s'entremêlèrent à ceux de sa compagne.
Le tintement d'une cloche, long et bas, résonna solitaire d'une rive à l'autre du lac. C'était le glas qui sonnait pour Orphée. Le pouce droit de Billie se mouvait en petits cercles sur le dos de la main d'Ofelia, comme mû par une volonté propre à chaque coup de glas. Des voix s'élevèrent ensuite, faibles d'abord puis de plus en plus fortes, prévenant des dangers l'inconscient mortel qui avait choisi de braver la Mort pour aller sauver son aimée de l'outre monde. Les voix des morts semblaient provenir de partout et nulle part à la fois, et Billie tournait vainement la tête pour tenter de repérer les choristes.
Et puis soudain ils furent là, tout autour des barques, flottant comme des esprits sans attache. Chacun tenait devant lui une petite lumière, multipliant le nombre d'étoiles brillant sur le loch. Billie eut l'impression qu'ils étaient des milliers, mais il devait s'agir d'un sortilège d'éclairage. Les figures spectrales prirent la parole à l'unisson, martelant leur avertissement : ils entraient dans le domaine des morts, les lois des vivants ne s'appliquaient plus, ils ne pourraient pas revenir en arrière.
Avec n'importe qui d'autre qu'Ofelia, Billie aurait craint que le spectacle soit trop effrayant, mais elle sentait qu'Ofelia, à ses côtés, appréciait tout autant qu'elle l'ambiance sinistre... peut-être moins la brise froide qui les enveloppait. La Lufkin se rapprocha encore de sa camarade et passa son bras gauche autour de sa taille pour augmenter la superficie de contact.
Les fantômes avaient disparu dans la nuit tandis que les barques glissaient silencieusement à la suite d'Orphée en direction d'une île (une autre illusion sans doute, se dit Billie qui savait que le loch ne comptait aucune île). Orphée, dans sa cape blanche, se dressa soudain, faisant tanguer son embarcation. Billie retint son souffle lorsqu'il prit la parole. Sa voix était rêche des nombreux sanglots que l'amoureux avait étouffés, ses mots transpercés de la douleur causée par l'absence de son être cher. Il convoquait Hadès, le dieu des Morts, le suppliant de lui rendre son épouse Eurydice. Sa diatribe était si poignante que des larmes débordèrent des yeux de Billie. Cette catabase n'aurait aucun sens si Hadès ne cédait pas aux prières du héros grec.
Quelques scènes plus tard, les larmes de Billie avaient séché, mais la sorcière serrait les mains d'Ofelia plus fort que jamais tandis que l'ombre d'un énorme chien à trois têtes menaçait Orphée et sa progression dans les Enfers. Loin de se décourager, le fils de Calliope avait sorti sa lyre pour mieux endormir Cerbère avec une mélodie qui, sur le loch, semblait marier le souffle du vent dans les conifères, les hurlements des loups et les murmures des âmes en peine.
Trois quarts d'heure après que leur barque avait quitté la berge, Billie serrait désormais une tasse chaude entre ses mains, se délectant à petites gorgées du thé chaud apporté par Ofelia. Orphée enserrait quant à lui sa douce Eurydice dans une embrassade désespérée, la femme à la peau plus blanche que la cape de son époux ne réagissant à aucune parole, aucune caresse de son amoureux. Les vers qu'il déclama les yeux rivés aux yeux vides de son aimée émurent Billie qui tourna la tête vers Ofelia, leurs regards se croisant spontanément. D'une même impulsion, elles se penchèrent l'une vers l'autre et s'embrassèrent longuement, doucement, mais portées par l'urgence d'une vie qui filait à toute vitesse.
Orphée suppliait Eurydice de le suivre. Billie retrouvait le goût du thé sur les lèvres charnues d'Ofelia, qu'elle mordilla avec tendresse.
Orphée entraînait Eurydice vers sa barque. Billie glissait sa main sous les vêtements d'Ofelia pour aller se poser sur son ventre doux et chaud.
Orphée guidait une Eurydice de marbre pour l'installer dans la barque. Celle où se trouvaient Billie et Ofelia se remettait en mouvement, Billie poussant un soupir quand Ofelia posa un baiser sur son lobe d'oreille.
Orphée était assis à l'avant de sa barque, dos à Eurydice. Les morts répétèrent la règle : il ne devait pas se retourner, ou Eurydice disparaîtrait à jamais. Sa barque fendit le public, tandis que les morts entonnaient un chant. À la grande surprise de Billie et d'Ofelia, elles-mêmes et les autres membres du public se mirent à chanter également, poussés par un puissant enchantement. Leurs voix s'élevèrent de plus en plus fortes, et Eurydice brisa son silence, suppliant son époux de se retourner. Ses suppliques devinrent pressantes devant le stoïque Orphée qui lui refusait toujours un regard. Eurydice s'effondra bruyamment en pleurs. Billie sentit son coeur se briser en même temps que sa voix, et le silence tomba aussitôt qu'Orphée se retourna pour vérifier que sa femme était toujours à bord.
Aussitôt qu'il posa les yeux sur l'âme d'Eurydice, celle-ci s'évapora dans la nuit, et un long hurlement de douleur s'échappa de la gorge d'Orphée. Les barques du public continuèrent à glisser sur l'eau en direction de la berge, celle d'Orphée s'était arrêtée. Le héros grec au coeur fracassé sanglota bientôt seul au milieu du loch, sa silhouette se faisant de plus en plus petite, tache blanche singulière dans un paysage de ténèbres.
Quand leur barque accosta en douceur et que les conversations, enthousiastes ou perplexes, éclataient ici et là parmi le public, Billie demeura un court moment immobile elle aussi. Ses joues étaient striées de larmes, mais elle souriait si largement que les commissures de ses lèvres rejoignaient ses grandes oreilles.
La soirée n'aurait pas pu être mieux choisie pour cette grande expérience théâtrale : le ciel dégagé de tout nuage laissait les étoiles se refléter sur les eaux noires du loch où les barques traçaient des ondes au fil de leur avancée vers les Enfers.
Au moment où une frêle embarcation surgit de l'encre noire du lac, Billie poussa un soupir plein de ferveur et de désir, comme une Juliette perchée sur son balcon et repensant au mystérieux garçon qu'elle venait de rencontrer et qui faisait monter en elle une étrange fièvre. À bord de cette barque aux flancs peints en rouge, une silhouette encagoulée se tenait aussi droite qu'humainement possible. La tension l'habitait autant qu'elle accélérait les battements de coeur de la Shakespeare dont les doigts s'entremêlèrent à ceux de sa compagne.
Le tintement d'une cloche, long et bas, résonna solitaire d'une rive à l'autre du lac. C'était le glas qui sonnait pour Orphée. Le pouce droit de Billie se mouvait en petits cercles sur le dos de la main d'Ofelia, comme mû par une volonté propre à chaque coup de glas. Des voix s'élevèrent ensuite, faibles d'abord puis de plus en plus fortes, prévenant des dangers l'inconscient mortel qui avait choisi de braver la Mort pour aller sauver son aimée de l'outre monde. Les voix des morts semblaient provenir de partout et nulle part à la fois, et Billie tournait vainement la tête pour tenter de repérer les choristes.
Et puis soudain ils furent là, tout autour des barques, flottant comme des esprits sans attache. Chacun tenait devant lui une petite lumière, multipliant le nombre d'étoiles brillant sur le loch. Billie eut l'impression qu'ils étaient des milliers, mais il devait s'agir d'un sortilège d'éclairage. Les figures spectrales prirent la parole à l'unisson, martelant leur avertissement : ils entraient dans le domaine des morts, les lois des vivants ne s'appliquaient plus, ils ne pourraient pas revenir en arrière.
Avec n'importe qui d'autre qu'Ofelia, Billie aurait craint que le spectacle soit trop effrayant, mais elle sentait qu'Ofelia, à ses côtés, appréciait tout autant qu'elle l'ambiance sinistre... peut-être moins la brise froide qui les enveloppait. La Lufkin se rapprocha encore de sa camarade et passa son bras gauche autour de sa taille pour augmenter la superficie de contact.
Les fantômes avaient disparu dans la nuit tandis que les barques glissaient silencieusement à la suite d'Orphée en direction d'une île (une autre illusion sans doute, se dit Billie qui savait que le loch ne comptait aucune île). Orphée, dans sa cape blanche, se dressa soudain, faisant tanguer son embarcation. Billie retint son souffle lorsqu'il prit la parole. Sa voix était rêche des nombreux sanglots que l'amoureux avait étouffés, ses mots transpercés de la douleur causée par l'absence de son être cher. Il convoquait Hadès, le dieu des Morts, le suppliant de lui rendre son épouse Eurydice. Sa diatribe était si poignante que des larmes débordèrent des yeux de Billie. Cette catabase n'aurait aucun sens si Hadès ne cédait pas aux prières du héros grec.
Quelques scènes plus tard, les larmes de Billie avaient séché, mais la sorcière serrait les mains d'Ofelia plus fort que jamais tandis que l'ombre d'un énorme chien à trois têtes menaçait Orphée et sa progression dans les Enfers. Loin de se décourager, le fils de Calliope avait sorti sa lyre pour mieux endormir Cerbère avec une mélodie qui, sur le loch, semblait marier le souffle du vent dans les conifères, les hurlements des loups et les murmures des âmes en peine.
Trois quarts d'heure après que leur barque avait quitté la berge, Billie serrait désormais une tasse chaude entre ses mains, se délectant à petites gorgées du thé chaud apporté par Ofelia. Orphée enserrait quant à lui sa douce Eurydice dans une embrassade désespérée, la femme à la peau plus blanche que la cape de son époux ne réagissant à aucune parole, aucune caresse de son amoureux. Les vers qu'il déclama les yeux rivés aux yeux vides de son aimée émurent Billie qui tourna la tête vers Ofelia, leurs regards se croisant spontanément. D'une même impulsion, elles se penchèrent l'une vers l'autre et s'embrassèrent longuement, doucement, mais portées par l'urgence d'une vie qui filait à toute vitesse.
Orphée suppliait Eurydice de le suivre. Billie retrouvait le goût du thé sur les lèvres charnues d'Ofelia, qu'elle mordilla avec tendresse.
Orphée entraînait Eurydice vers sa barque. Billie glissait sa main sous les vêtements d'Ofelia pour aller se poser sur son ventre doux et chaud.
Orphée guidait une Eurydice de marbre pour l'installer dans la barque. Celle où se trouvaient Billie et Ofelia se remettait en mouvement, Billie poussant un soupir quand Ofelia posa un baiser sur son lobe d'oreille.
Orphée était assis à l'avant de sa barque, dos à Eurydice. Les morts répétèrent la règle : il ne devait pas se retourner, ou Eurydice disparaîtrait à jamais. Sa barque fendit le public, tandis que les morts entonnaient un chant. À la grande surprise de Billie et d'Ofelia, elles-mêmes et les autres membres du public se mirent à chanter également, poussés par un puissant enchantement. Leurs voix s'élevèrent de plus en plus fortes, et Eurydice brisa son silence, suppliant son époux de se retourner. Ses suppliques devinrent pressantes devant le stoïque Orphée qui lui refusait toujours un regard. Eurydice s'effondra bruyamment en pleurs. Billie sentit son coeur se briser en même temps que sa voix, et le silence tomba aussitôt qu'Orphée se retourna pour vérifier que sa femme était toujours à bord.
Aussitôt qu'il posa les yeux sur l'âme d'Eurydice, celle-ci s'évapora dans la nuit, et un long hurlement de douleur s'échappa de la gorge d'Orphée. Les barques du public continuèrent à glisser sur l'eau en direction de la berge, celle d'Orphée s'était arrêtée. Le héros grec au coeur fracassé sanglota bientôt seul au milieu du loch, sa silhouette se faisant de plus en plus petite, tache blanche singulière dans un paysage de ténèbres.
Quand leur barque accosta en douceur et que les conversations, enthousiastes ou perplexes, éclataient ici et là parmi le public, Billie demeura un court moment immobile elle aussi. Ses joues étaient striées de larmes, mais elle souriait si largement que les commissures de ses lèvres rejoignaient ses grandes oreilles.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Dim 24 Sep 2023 - 22:17
Orphée aux Enfers ft. @Billie Shakespeare | 12.08.23
N’ayant jamais assisté à une telle mise en scène, Ofelia n’avait pas d’attente particulière et là était son avantage. Elle ne pouvait que découvrir, sans appréhension. Certes, la déception restait dans la liste des conséquences possibles mais elle ne s’en inquiétait pas pour le moment. Car l’ambiance qui engloutissait le Loch la faisait frémir de bonheur. Sombre, inquiétante, profondément saisissante… tout ce qu’elle aimait quand elle visionnait un film ou écoutait une musique portrayant cette atmosphère particulière. Des voix aux costumes, elle devait bien admettre que le tout s’harmonisait parfaitement avec le sujet de la pièce de théâtre, mais restait-il encore à découvrir le jeu des acteurs et la cohésion de l’ensemble.
Ofelia n’était émotionnellement pas prête pour la prestation qu’elle s’apprêtait à voir. Billie avait pourtant décrit l’expérience avec justesse mais sa sensibilité prit rapidement le dessus face au portrait d’Orphée flottant devant ses yeux. Le pauvre misérable commettait l’irréparable, soulignant la faiblesse et cette fameuse “erreur humaine” qui caractérisaient chacun d’entre eux. Elle ne connaissait l’histoire qu’en grande surface, n’ayant jamais pris le temps de se pencher sur la mythologie - moldue, à ses yeux - et en découvrait ainsi toute la richesse. Plusieurs fois, elle manqua d’applaudir la performance des comédiens mais se rappela que cela ne ferait que perturber le spectacle ainsi que leur jeu.
Billie la tira de sa contemplation et si elle trouva ça regrettable au début, ne voulant en manquer aucune miette, elle céda elle aussi à la tentation des lèvres de la jeune femme. Suffisamment longtemps pour que, quand elles se stoppèrent, l’histoire ait avancé de plusieurs minutes. Où le temps s’était-il caché ? Le hurlement proféré par Orphée résonna dans les entrailles d’Ofelia qui sentit son cœur se serrer, jusqu’à lui faire mal. Elle ne connaissait pas cette sensation mais sa retranscription paraissait si réaliste qu’elle avait l’impression de savoir. De la ressentir jusqu’au plus profond de son être. Son regard humide suivait les sanglots d’Orphée jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Plus rien d’autre que leur barque cognant contre la berge, bousculant leur cocon chaleureux. La Mexicaine tourna la tête pour observer le visage de sa partenaire et son sourire teinté de larmes provoqua le sien. Son émotion était belle à voir et elle essuya succinctement son visage du plat de son pouce.
« Il faut y aller » souffla-t-elle en se redressant, serrant fortement son plaid autour d’elle car la brise lui semblait désormais plus froide et saisissante, refroidissant ses petits os. Une fois à terre, elle aida Billie à retrouver la terre ferme puis passa un bras sous le sien pour la tenir contre elle. Elles suivirent la procession quittant ou s’installant sur la plage. Son instinct la conduisit vers l’un des points de chaleur installés pour l’occasion et elle cala ses mains devant le feu pour les raviver et leur redonner un peu de couleur.
« C’était incroyable. Poignant. Je… J’ai du mal à trouver d’autres mots. »
Ofelia n’était émotionnellement pas prête pour la prestation qu’elle s’apprêtait à voir. Billie avait pourtant décrit l’expérience avec justesse mais sa sensibilité prit rapidement le dessus face au portrait d’Orphée flottant devant ses yeux. Le pauvre misérable commettait l’irréparable, soulignant la faiblesse et cette fameuse “erreur humaine” qui caractérisaient chacun d’entre eux. Elle ne connaissait l’histoire qu’en grande surface, n’ayant jamais pris le temps de se pencher sur la mythologie - moldue, à ses yeux - et en découvrait ainsi toute la richesse. Plusieurs fois, elle manqua d’applaudir la performance des comédiens mais se rappela que cela ne ferait que perturber le spectacle ainsi que leur jeu.
Billie la tira de sa contemplation et si elle trouva ça regrettable au début, ne voulant en manquer aucune miette, elle céda elle aussi à la tentation des lèvres de la jeune femme. Suffisamment longtemps pour que, quand elles se stoppèrent, l’histoire ait avancé de plusieurs minutes. Où le temps s’était-il caché ? Le hurlement proféré par Orphée résonna dans les entrailles d’Ofelia qui sentit son cœur se serrer, jusqu’à lui faire mal. Elle ne connaissait pas cette sensation mais sa retranscription paraissait si réaliste qu’elle avait l’impression de savoir. De la ressentir jusqu’au plus profond de son être. Son regard humide suivait les sanglots d’Orphée jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Plus rien d’autre que leur barque cognant contre la berge, bousculant leur cocon chaleureux. La Mexicaine tourna la tête pour observer le visage de sa partenaire et son sourire teinté de larmes provoqua le sien. Son émotion était belle à voir et elle essuya succinctement son visage du plat de son pouce.
« Il faut y aller » souffla-t-elle en se redressant, serrant fortement son plaid autour d’elle car la brise lui semblait désormais plus froide et saisissante, refroidissant ses petits os. Une fois à terre, elle aida Billie à retrouver la terre ferme puis passa un bras sous le sien pour la tenir contre elle. Elles suivirent la procession quittant ou s’installant sur la plage. Son instinct la conduisit vers l’un des points de chaleur installés pour l’occasion et elle cala ses mains devant le feu pour les raviver et leur redonner un peu de couleur.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Ven 6 Oct 2023 - 4:00
Orphée aux Enfers
Les yeux encore délicieusement hantés par tout ce qu'ils venaient de voir, Billie se laissa envahir par un long frisson tandis que la fraîcheur de la nuit la ramenait à la réalité en même temps que la voix de sa compagne. Elle accepta la main tendue par Ofelia pour la guider sur la terre ferme, et apprécia la stabilité que lui offrit le bras qui se glissa sous le sien. Elle se colla contre le corps de la Mexicaine, ravie de partager un peu de chaleur humaine après cette aventure chez les morts.
Ce furent toutefois les mots d'Ofelia qui la réchauffèrent le mieux. Billie sentit son sourire s'étirer encore davantage, si la chose était possible. « Je suis absolument ravie de savoir que tu as aimé le spectacle, douce Ofelia. Je n'ai jamais douté qu'il serait à ton goût. Quel amour puissant! Quelle poignante tragédie! Et tous ces choeurs m'ont volé le souffle aussi sûrement qu'un lethifold. étouffe sa proie dans son sommeil. » Sa main glissa le long du bras de la jeune femme pour aller attraper la sienne, puis l'élever jusqu'à ses lèvres. Elle y posa un baiser puis afficha un air surpris.
« Mais ta peau est aussi froide que celle d'une morte! Allons quelque part nous réchauffer. » Aussitôt ses sourcils s'inclinèrent vers le haut de son nez tandis qu'elle réfléchissait à un café ou à un autre endroit agréable encore ouvert à cette heure tardive, mais seuls les bars devaient encore faire le plein de clients, et sa chambre sur le campus n'était pas particulièrement agréable pour y faire autre chose que lire un livre ou étudier sur le petit bureau. Ofelia habitait beaucoup plus près, mais Bee ne souhaitait pas s'inviter bien que la possibilité d'aller se blottir entre les murs du manoir qui jouxtait le cimetière l'ait enchantée chaque fois que l'occasion s'était présentée. Elle enviait sa camarade de vivre dans un tel environnement, bien plus inspirant que le campus, et regretta une fois de plus que le cottage des Shakespeare ne soit plus le nid douillet de son enfance.
« Voudrais-tu aller manger quelque part? » fit la Lufkin en ouvrant sagement une porte.
Ce furent toutefois les mots d'Ofelia qui la réchauffèrent le mieux. Billie sentit son sourire s'étirer encore davantage, si la chose était possible. « Je suis absolument ravie de savoir que tu as aimé le spectacle, douce Ofelia. Je n'ai jamais douté qu'il serait à ton goût. Quel amour puissant! Quelle poignante tragédie! Et tous ces choeurs m'ont volé le souffle aussi sûrement qu'un lethifold. étouffe sa proie dans son sommeil. » Sa main glissa le long du bras de la jeune femme pour aller attraper la sienne, puis l'élever jusqu'à ses lèvres. Elle y posa un baiser puis afficha un air surpris.
« Mais ta peau est aussi froide que celle d'une morte! Allons quelque part nous réchauffer. » Aussitôt ses sourcils s'inclinèrent vers le haut de son nez tandis qu'elle réfléchissait à un café ou à un autre endroit agréable encore ouvert à cette heure tardive, mais seuls les bars devaient encore faire le plein de clients, et sa chambre sur le campus n'était pas particulièrement agréable pour y faire autre chose que lire un livre ou étudier sur le petit bureau. Ofelia habitait beaucoup plus près, mais Bee ne souhaitait pas s'inviter bien que la possibilité d'aller se blottir entre les murs du manoir qui jouxtait le cimetière l'ait enchantée chaque fois que l'occasion s'était présentée. Elle enviait sa camarade de vivre dans un tel environnement, bien plus inspirant que le campus, et regretta une fois de plus que le cottage des Shakespeare ne soit plus le nid douillet de son enfance.
« Voudrais-tu aller manger quelque part? » fit la Lufkin en ouvrant sagement une porte.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Mer 11 Oct 2023 - 16:03
Orphée aux Enfers ft. @Billie Shakespeare | 12.08.23
Amour puissant… cela traduisait bien ce qu’elle venait de voir. Les images passaient encore devant ses yeux, invisibles pour les autres mais bien réelles pour elle. Elle en rêvera sûrement cette nuit, à n’en pas douter. Ofelia jugea l’initiative réussie. Elle avait passé un bon moment, avait découvert un art et repartait satisfaite de son expérience, bien que frigorifiée. Un léger désagrément avec lequel elle composait actuellement. Comme d’habitude, Billie savait mieux faire usage qu’elle des mots et ce n’était pas la première fois qu’elle lui laissait la parole. Elle était l’une des rares personnes avec laquelle elle ne ressentait pas le besoin de combler les silences.
« Avec grand plaisir, avant que je ne me transforme en glaçon ! » Elle se laissa volontairement guider à travers les rues de la petite ville, observant sa magie de nuit. Son ambiance n’avait rien à voir avec l’Inverness du Jour et elle préférait ce tableau, bien plus en accord avec ses goûts personnels. Malgré la fatigue apparente, Ofelia ne perdit jamais son rythme de marche. Elles arrivèrent face à une porte que Billie passa en lui proposant un dîner que la Mexicaine ne saurait refuser. Les émotions avaient ouvert son appétit d’ogresse.
« Oh oui, plutôt deux fois qu’une. Tout m’ira, ne t’en fais pas. » La taverne dans laquelle elles élurent domicile pour les prochaines minutes était bondée, chaleureuse et un peu moite. Des effluves de bière, de viande cuite et de friture flottaient dans l’air, lui donnant l’eau à la bouche. Les deux jeunes femmes se faufilèrent parmi les habitués pour se trouver une table “intime”, si tel pouvait réellement être le cas. Les chaises n’avaient que peu d’espace entre elles et chaque fois que quelqu’un reculait sans faire attention, il heurtait forcément un voisin. L’agitation, à grand renfort de rires, de disputes et de débats, était aussi chaleureuse que la température. Quelques picotements agitèrent ses doigts qui, peu à peu, reprirent leur fonctionnement originel. La chaleur revenait dans ses paumes jusqu’au bout de ses oreilles et de son nez.
« Ce s’ra quoi pour les p’tites dames ? » demanda le tavernier, qui passait entre les tables tel un maître de cérémonie, saluant tout le monde par son prénom, son métier ou même parfois, son apparence générale. Elles étaient “les p’tites dames”.
« Fish&chips pour moi. Et une bière. » Ofelia n’avait même pas regardé la carte. Elle ne le souhaitait pas. Elle voulait du gras pour redonner un peu de baume à son cœur après cette soirée forte en émotions.
« Avec grand plaisir, avant que je ne me transforme en glaçon ! » Elle se laissa volontairement guider à travers les rues de la petite ville, observant sa magie de nuit. Son ambiance n’avait rien à voir avec l’Inverness du Jour et elle préférait ce tableau, bien plus en accord avec ses goûts personnels. Malgré la fatigue apparente, Ofelia ne perdit jamais son rythme de marche. Elles arrivèrent face à une porte que Billie passa en lui proposant un dîner que la Mexicaine ne saurait refuser. Les émotions avaient ouvert son appétit d’ogresse.
« Oh oui, plutôt deux fois qu’une. Tout m’ira, ne t’en fais pas. » La taverne dans laquelle elles élurent domicile pour les prochaines minutes était bondée, chaleureuse et un peu moite. Des effluves de bière, de viande cuite et de friture flottaient dans l’air, lui donnant l’eau à la bouche. Les deux jeunes femmes se faufilèrent parmi les habitués pour se trouver une table “intime”, si tel pouvait réellement être le cas. Les chaises n’avaient que peu d’espace entre elles et chaque fois que quelqu’un reculait sans faire attention, il heurtait forcément un voisin. L’agitation, à grand renfort de rires, de disputes et de débats, était aussi chaleureuse que la température. Quelques picotements agitèrent ses doigts qui, peu à peu, reprirent leur fonctionnement originel. La chaleur revenait dans ses paumes jusqu’au bout de ses oreilles et de son nez.
« Ce s’ra quoi pour les p’tites dames ? » demanda le tavernier, qui passait entre les tables tel un maître de cérémonie, saluant tout le monde par son prénom, son métier ou même parfois, son apparence générale. Elles étaient “les p’tites dames”.
« Fish&chips pour moi. Et une bière. » Ofelia n’avait même pas regardé la carte. Elle ne le souhaitait pas. Elle voulait du gras pour redonner un peu de baume à son cœur après cette soirée forte en émotions.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Ven 20 Oct 2023 - 2:48
Retrouver la chaleur, le bruit, la lumière, la foule, les odeurs, après cet étrange voyage qu'elles avaient toutes deux fait sur les eaux sombres et froides du loch Ness déstabilisa Billie pendant un instant. Si bien qu'elle demeura figée dans le cadre de porte de la taverne après avoir laissé passer Ofelia devant elle.
À une table, une dizaine de joyeux lurons fêtaient l'un des leurs en chantant bruyamment avec un accent écossais à couper au couteau. Même après toutes ces années passées dans les Highlands, Billie éprouvait encore quelques difficultés à déchiffrer l'accent du premier coup, mais cette chanson-là était reconnaissable en dépit des beuglements.
« High in the misty Highlands,
Out by the purple islands,
Brave are the hearts that beat
Beneath Scottish skies.
Wild are the winds to meet you,
Staunch are the friends that greet you,
Kind as the love that shines
From fair maidens' eyes. »
Billie retrouva son équilibre intérieure en tournant les yeux vers sa fair maiden of the night. Elle ne savait toujours pas si ce qu'elle y voyait briller était de l'amour, mais l'affection et la tendresse étaient bien réels. Pour l'heure, c'était surtout la chaleur qui donnait des couleurs aux joues de la Mexicaine.
Elles trouvèrent, assez difficilement, une table qui semblait libre, et se glissèrent sur les bancs de bois, Billie le dos à la fenêtre, Ofelia face à elle. Elles n'eurent que le temps de souffler avant qu'un homme au nez presque aussi gros que la panse vienne s'enquérir de leur commande. Ofelia ne parut pas prise au dépourvu, les mots jaillirent d'une traite, faisant rire Billie. Un fish and chips semblait alléchant, mais elle était encore tant remuée par le spectacle qu'elles venaient de voir qu'elle ne pensait pas pouvoir avaler un plat complet.
« Ce seront juste les frites pour moi s'il vous plait. Et du vin blanc, je vous prie, mon bon monsieur. » Ce qui, apparemment, fit rire le bon monsieur en question, qui gueula les commandes en direction des cuisines tout en s'enfonçant dans la foule.
« Quelle contraste avec notre voyage au pays des morts, n'est-ce pas? » Les yeux de Billie brillaient encore quand elle posa ses deux mains déjà bien chaudes sur les mains encore un peu froides de sa compagne. « Oh quelle soirée merveilleuse, j'en suis tout ébaubie, si tu savais! J'en ai pour des nuits et des nuits à rêver de cet incroyable spectacle. » Ses doigts caressaient distraitement le dos des mains d'Ofelia.
« Quel amour Orphée a dû porter à son Eurydice pour oser braver la Mort ainsi et vouloir la priver d'une âme! Il aurait pu se réjouir qu'elle ne revienne pas hanter les vivants. Tant d'âmes errantes sont si... vides parmi nous. » Son regard parut triste un moment, mais elle ajouta aussitôt. « Tu crois que tu refuserais de partir le temps venu? »
À une table, une dizaine de joyeux lurons fêtaient l'un des leurs en chantant bruyamment avec un accent écossais à couper au couteau. Même après toutes ces années passées dans les Highlands, Billie éprouvait encore quelques difficultés à déchiffrer l'accent du premier coup, mais cette chanson-là était reconnaissable en dépit des beuglements.
« High in the misty Highlands,
Out by the purple islands,
Brave are the hearts that beat
Beneath Scottish skies.
Wild are the winds to meet you,
Staunch are the friends that greet you,
Kind as the love that shines
From fair maidens' eyes. »
Billie retrouva son équilibre intérieure en tournant les yeux vers sa fair maiden of the night. Elle ne savait toujours pas si ce qu'elle y voyait briller était de l'amour, mais l'affection et la tendresse étaient bien réels. Pour l'heure, c'était surtout la chaleur qui donnait des couleurs aux joues de la Mexicaine.
Elles trouvèrent, assez difficilement, une table qui semblait libre, et se glissèrent sur les bancs de bois, Billie le dos à la fenêtre, Ofelia face à elle. Elles n'eurent que le temps de souffler avant qu'un homme au nez presque aussi gros que la panse vienne s'enquérir de leur commande. Ofelia ne parut pas prise au dépourvu, les mots jaillirent d'une traite, faisant rire Billie. Un fish and chips semblait alléchant, mais elle était encore tant remuée par le spectacle qu'elles venaient de voir qu'elle ne pensait pas pouvoir avaler un plat complet.
« Ce seront juste les frites pour moi s'il vous plait. Et du vin blanc, je vous prie, mon bon monsieur. » Ce qui, apparemment, fit rire le bon monsieur en question, qui gueula les commandes en direction des cuisines tout en s'enfonçant dans la foule.
« Quelle contraste avec notre voyage au pays des morts, n'est-ce pas? » Les yeux de Billie brillaient encore quand elle posa ses deux mains déjà bien chaudes sur les mains encore un peu froides de sa compagne. « Oh quelle soirée merveilleuse, j'en suis tout ébaubie, si tu savais! J'en ai pour des nuits et des nuits à rêver de cet incroyable spectacle. » Ses doigts caressaient distraitement le dos des mains d'Ofelia.
« Quel amour Orphée a dû porter à son Eurydice pour oser braver la Mort ainsi et vouloir la priver d'une âme! Il aurait pu se réjouir qu'elle ne revienne pas hanter les vivants. Tant d'âmes errantes sont si... vides parmi nous. » Son regard parut triste un moment, mais elle ajouta aussitôt. « Tu crois que tu refuserais de partir le temps venu? »
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Dim 22 Oct 2023 - 16:42
Orphée aux Enfers ft. @Billie Shakespeare | 12.08.23
La chanson n’était qu’un amoncellement de syllabes sans queue ni tête aux oreilles d’Ofelia, dont l’arrivée était trop récente pour qu’elle comprenne réellement les variations de cette langue difficile qu’était l’écossais. Chaque mot lui écorchait le lobe et elle n’y retrouvait pas la belle mélodie créée par sa langue natale. Ce n’était qu’un tas de lettres brutes et brutales collées les unes aux autres qui donnaient parfois l’impression que tout était crié ou marmonné entre les lèvres, sans intention que l’interlocuteur les comprenne. Elle s’y était pourtant faite depuis septembre, consciente qu’ici, elle était l’étrangère supposée s’adapter au dialecte local sans broncher. Cela ne rendait pas sa compréhension plus facile, bien au contraire. À part les étudiants, beaucoup dans Inverness ne faisaient pas l’effort de ralentir leurs phrases pour aider son assimilation. Ofelia s’était déjà retrouvée à acheter au marché un objet dont elle ne voulait pas simplement parce qu’elle en avait eu assez de faire répéter la vieille femme, elle aussi agacée. Le bibelot séjournait dans un coin de sa chambre sans qu’elle ne sache quoi en faire.
Et en parlant de mot qu’elle ne comprenait pas… La jeune femme fronça légèrement les sourcils en écoutant Billie. Ébaubie ? Elle chercha dans son vocabulaire personnel la signification de ces trois syllabes regroupées, en vain. Elle tenta alors de lui en créer une elle-même en ne se fiant qu’au contexte de la discussion mais, encore une fois, ce ne fut pas un franc succès. Ce n’était pas la première fois que le langage soutenu de la Shakespeare lui échappait et comme à l’ordinaire, elle n’en fit pas toute une montagne. Cela devait probablement s’approcher du mot “émoustiller” non ? Elle était toute émoustillée par la représentation, ce qui semblait juste.
« Deux salles, deux ambiances » admit-elle dans un sourire en se remémorant le moment passé sur le lac, presque hors du temps. Elle savait qu’au fur et à mesure que le souvenir s'évanouirait dans sa mémoire, elle aurait du mal à le trouver vraiment réel. Comme si elle l’avait rêvé et non pas vécu, tant le surréalisme du moment était fort.
La profondeur des paroles de Billie la laissèrent pantois. La Mort. Elle y pensait souvent, pas toujours de façon dramatique ou suicidaire. Juste… la pensée était là. Il ne servait à rien de le nier. « Tout dépend de la vie que j’ai vécu et de ma satisfaction ? Il paraît que certaines personnes dans leur plus vieil âge attendent la Mort et l’acceptent comme une délivrance. Ceux-là doivent avoir vécu une vie qu’ils estiment pleine, sans aucun regret. Alors j’imagine que, pour eux, il n’y a pas de refus possible. Même s’ils ont encore de la famille présente pour eux, ils doivent… je ne sais pas. Peut-être qu’on “sait” quand le moment est venu, tu vois ? Qu’on a une horloge interne, un instinct qui nous l’indique. » Elle se frotta le menton de sa main libre, pensive. « J’avoue que je suis curieuse de savoir ce qui se trouve de l’autre côté. »
Et en parlant de mot qu’elle ne comprenait pas… La jeune femme fronça légèrement les sourcils en écoutant Billie. Ébaubie ? Elle chercha dans son vocabulaire personnel la signification de ces trois syllabes regroupées, en vain. Elle tenta alors de lui en créer une elle-même en ne se fiant qu’au contexte de la discussion mais, encore une fois, ce ne fut pas un franc succès. Ce n’était pas la première fois que le langage soutenu de la Shakespeare lui échappait et comme à l’ordinaire, elle n’en fit pas toute une montagne. Cela devait probablement s’approcher du mot “émoustiller” non ? Elle était toute émoustillée par la représentation, ce qui semblait juste.
« Deux salles, deux ambiances » admit-elle dans un sourire en se remémorant le moment passé sur le lac, presque hors du temps. Elle savait qu’au fur et à mesure que le souvenir s'évanouirait dans sa mémoire, elle aurait du mal à le trouver vraiment réel. Comme si elle l’avait rêvé et non pas vécu, tant le surréalisme du moment était fort.
La profondeur des paroles de Billie la laissèrent pantois. La Mort. Elle y pensait souvent, pas toujours de façon dramatique ou suicidaire. Juste… la pensée était là. Il ne servait à rien de le nier. « Tout dépend de la vie que j’ai vécu et de ma satisfaction ? Il paraît que certaines personnes dans leur plus vieil âge attendent la Mort et l’acceptent comme une délivrance. Ceux-là doivent avoir vécu une vie qu’ils estiment pleine, sans aucun regret. Alors j’imagine que, pour eux, il n’y a pas de refus possible. Même s’ils ont encore de la famille présente pour eux, ils doivent… je ne sais pas. Peut-être qu’on “sait” quand le moment est venu, tu vois ? Qu’on a une horloge interne, un instinct qui nous l’indique. » Elle se frotta le menton de sa main libre, pensive. « J’avoue que je suis curieuse de savoir ce qui se trouve de l’autre côté. »
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Jeu 9 Nov 2023 - 4:51
Ignorant qu'elle avait face à elle une des plus belles voix d'Inverness et probablement de l'Écosse, Billie tapait distraitement du pied en marquant le tempo aussi d'un léger balancement du menton. Bien qu'elle n'ait pas une once de sang écossais dans les veines, il lui semblait que la mélodie chantée avec tant d'énergie par les joyeux lurons coulait directement des montagnes des Highlands jusque dans cette taverne chaleureuse. Elle hocha la tête aux sages paroles de sa compagne. Oui, la Mort pouvait être une compagne de tous les instants pour certaines personnes.
« Ce que tu dis me rappelle le conte des trois frères. Est-ce que vous connaissez cette histoire au Mexique? » Comme Ofelia lui répondait par la négative, Billie se sentit aussitôt honorée de pouvoir lui raconter cette histoire avec laquelle presque tous les sorciers d'Angleterre grandissaient. « Beedle le barde raconte que trois frères ont échappé à la mort en construisant magiquement un pont pour traverser une rivière. La Mort se sentant flouée leur tendit un piège en leur faisant croire qu'elle souhaitait les récompenser pour leur ingéniosité et leur intelligence. Le premier lui réclama une baguette plus forte que toutes les autres et qui lui assurerait la victoire à tous les coups. Le second, voulant humilier la Mort, lui demanda un objet pour ramener les morts parmi les vivants. Quelque chose que notre cher Orphée aurait sans doute souhaité lui aussi... Le troisième frère, plus malin, demanda un objet qui empêcherait la Mort de le suivre...
Le premier frère chercha aussitôt querelle à un puissant sorcier, qu'il tua en duel. Il se rendit ensuite dans une taverne où, guidé par son immense orgueil, il se vanta d'avoir obtenu la plus puissante des baguettes de la Mort elle-même. Pendant la nuit, un voleur se glissa dans sa chambre, lui trancha la gorge et déroba la baguette. Ainsi la Mort mit-elle la main sur l'aîné.
Le deuxième frère rentra chez lui, dans sa grande maison qu'il trouva soudain vide. Il pensa à une belle jeune fille qu'il voulait épouser dans sa jeunesse, mais que la Mort avait prise dans la fleur de l'âge. Il utilisa la pierre de résurrection pour ramener la fille parmi les vivants, mais elle était froide et comme coupée du monde. Rendu fou de tristesse par cette indifférence, le sorcier se pendit. Et la Mort collecta l'âme du cadet.
Mais Elle eut beau chercher le troisième frère pendant des années, jamais elle ne put le trouver. Du moins jusqu'au jour où l'homme retira la cape qui lui permettait de se cacher de la Mort et en fit don à son fils. Alors, le benjamin des trois frères accueillit la Mort comme une amie et l'accompagna par delà le voile. »
Pendant le récit, les plats étaient apparus sur la table, déposés là par le tavernier assurément, mais Billie n'en avait pas même eu conscience. Elle aimait tant cette histoire où la Mort jouait son rôle avec tant de dignité et de vivacité d'esprit. Les hommes scellaient leur propre sort. Billie n'avait jamais compris le premier frère, mais elle pouvait comprendre la fascination du second, et très certainement, elle se plaisait à s'imaginer dans le rôle du troisième, que la Mort elle-même avait accepté comme son égal.
Bee attrapa une frite dans son assiette, qu'elle mordilla distraitement du bout des dents. Elle observait Ofelia en souriant. Quelque chose changeait en elle. Elle n'était déjà plus le visage à la fois étranger et familier dont elle était tombée amoureuse à la Saint-Valentin, mais un paysage qu'elle explorait à chacune de leurs rencontres.
« J'aime quand tes joues rosissent ainsi. Elles sont des soeurs sentinelles qui se moquent des nuits glaciales. »
@Ofelia Madrigal
« Ce que tu dis me rappelle le conte des trois frères. Est-ce que vous connaissez cette histoire au Mexique? » Comme Ofelia lui répondait par la négative, Billie se sentit aussitôt honorée de pouvoir lui raconter cette histoire avec laquelle presque tous les sorciers d'Angleterre grandissaient. « Beedle le barde raconte que trois frères ont échappé à la mort en construisant magiquement un pont pour traverser une rivière. La Mort se sentant flouée leur tendit un piège en leur faisant croire qu'elle souhaitait les récompenser pour leur ingéniosité et leur intelligence. Le premier lui réclama une baguette plus forte que toutes les autres et qui lui assurerait la victoire à tous les coups. Le second, voulant humilier la Mort, lui demanda un objet pour ramener les morts parmi les vivants. Quelque chose que notre cher Orphée aurait sans doute souhaité lui aussi... Le troisième frère, plus malin, demanda un objet qui empêcherait la Mort de le suivre...
Le premier frère chercha aussitôt querelle à un puissant sorcier, qu'il tua en duel. Il se rendit ensuite dans une taverne où, guidé par son immense orgueil, il se vanta d'avoir obtenu la plus puissante des baguettes de la Mort elle-même. Pendant la nuit, un voleur se glissa dans sa chambre, lui trancha la gorge et déroba la baguette. Ainsi la Mort mit-elle la main sur l'aîné.
Le deuxième frère rentra chez lui, dans sa grande maison qu'il trouva soudain vide. Il pensa à une belle jeune fille qu'il voulait épouser dans sa jeunesse, mais que la Mort avait prise dans la fleur de l'âge. Il utilisa la pierre de résurrection pour ramener la fille parmi les vivants, mais elle était froide et comme coupée du monde. Rendu fou de tristesse par cette indifférence, le sorcier se pendit. Et la Mort collecta l'âme du cadet.
Mais Elle eut beau chercher le troisième frère pendant des années, jamais elle ne put le trouver. Du moins jusqu'au jour où l'homme retira la cape qui lui permettait de se cacher de la Mort et en fit don à son fils. Alors, le benjamin des trois frères accueillit la Mort comme une amie et l'accompagna par delà le voile. »
Pendant le récit, les plats étaient apparus sur la table, déposés là par le tavernier assurément, mais Billie n'en avait pas même eu conscience. Elle aimait tant cette histoire où la Mort jouait son rôle avec tant de dignité et de vivacité d'esprit. Les hommes scellaient leur propre sort. Billie n'avait jamais compris le premier frère, mais elle pouvait comprendre la fascination du second, et très certainement, elle se plaisait à s'imaginer dans le rôle du troisième, que la Mort elle-même avait accepté comme son égal.
Bee attrapa une frite dans son assiette, qu'elle mordilla distraitement du bout des dents. Elle observait Ofelia en souriant. Quelque chose changeait en elle. Elle n'était déjà plus le visage à la fois étranger et familier dont elle était tombée amoureuse à la Saint-Valentin, mais un paysage qu'elle explorait à chacune de leurs rencontres.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Mer 22 Nov 2023 - 17:08
Orphée aux Enfers ft. @Billie Shakespeare | 12.08.23
Ofelia ne connaissait pas ce conte mais elle fut ravie d’entendre Billie le lui raconter. Elle avait un don inné pour les histoires orales, on ne pouvait que l’écouter en grande admiration. La Mexicaine ne saurait dire ce qu’elle retirait exactement de cette histoire mais elle l’aimait beaucoup. Qui aurait-elle été, parmi ces trois frères ? Impossible de le savoir avec certitude mais elle ne se pensait pas si maligne que ça. Probablement le frère numéro deux, celui à la pierre. Si sa grand-mère venait à mourir, comme il était prévu pour tout le monde, elle ressentirait forcément le besoin de la ramener près d’elle. L’amour n’avait pas besoin d’être romantique pour être désiré.
Ofelia grignota quelques frites à son tour et se rendit compte qu’elle avait grand faim. Elle eut un petit sourire gêné au commentaire de Billie et mourrait d’envie de lui demander une chose. « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. Qui parle comme toi. Je t’imagine à quatre ans, t’exprimant déjà avec cette touche… poétique. Tu ne te sens pas seule, parfois ? » Elle n’avait croisé personne d’autre à Hungcalf s’exprimant de la même façon que Billie. Peut-être qu’en fréquentant des intermittents du spectacle, ce serait le cas ? Mais même dans son monde artistique, on discutait avec plus de… ou moins de… elle ne saurait le dire. “Mordernité” ? C’était légèrement insultant et pas forcément vrai. Elle n’était pas sûre de toujours comprendre les mots de Billie et cela l’amusait plus que ça ne la dérangeait.
« Excuse-moi si la question te paraît étrange ou un peu gênante. On a tous ce petit… détail qui nous rend unique et j’aime bien le tien. » En espérant que ses mots ne froissent pas sa sensibilité… Elle le comprendrait, ceci dit. Ofelia aimait entendre qu’elle était unique mais parfois, le mood ne permettait pas de rendre ce commentaire positif. Dans ses moments les plus sombres, elle se mettait même à penser qu’elle aurait préféré être comme tout le monde ou invisible, pour qu’on ne voit pas ses failles et ses excentricités. Puis, elle se rappelait qu’elle avait voulu cette lumière, elle la désirait tant ! Si bien qu’elle ne pouvait pas s’en plaindre maintenant qu’elle était sur elle.
Ofelia grignota quelques frites à son tour et se rendit compte qu’elle avait grand faim. Elle eut un petit sourire gêné au commentaire de Billie et mourrait d’envie de lui demander une chose. « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. Qui parle comme toi. Je t’imagine à quatre ans, t’exprimant déjà avec cette touche… poétique. Tu ne te sens pas seule, parfois ? » Elle n’avait croisé personne d’autre à Hungcalf s’exprimant de la même façon que Billie. Peut-être qu’en fréquentant des intermittents du spectacle, ce serait le cas ? Mais même dans son monde artistique, on discutait avec plus de… ou moins de… elle ne saurait le dire. “Mordernité” ? C’était légèrement insultant et pas forcément vrai. Elle n’était pas sûre de toujours comprendre les mots de Billie et cela l’amusait plus que ça ne la dérangeait.
« Excuse-moi si la question te paraît étrange ou un peu gênante. On a tous ce petit… détail qui nous rend unique et j’aime bien le tien. » En espérant que ses mots ne froissent pas sa sensibilité… Elle le comprendrait, ceci dit. Ofelia aimait entendre qu’elle était unique mais parfois, le mood ne permettait pas de rendre ce commentaire positif. Dans ses moments les plus sombres, elle se mettait même à penser qu’elle aurait préféré être comme tout le monde ou invisible, pour qu’on ne voit pas ses failles et ses excentricités. Puis, elle se rappelait qu’elle avait voulu cette lumière, elle la désirait tant ! Si bien qu’elle ne pouvait pas s’en plaindre maintenant qu’elle était sur elle.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Sam 16 Déc 2023 - 2:01
« Seule? » Il y avait une note de surprise et d'interrogation dans la voix de Billie lorsqu'elle répéta le mot prononcé par sa vis-à-vis, comme si cette pensée nouvelle la plongeait dans une nouvelle réflexion. Billie Shakespeare se sentait-elle seule parfois? Petite Bee s'était parfois sentie seule, en effet, lorsque regardant les familles vivant autour du cottage familial, toutes des personnes d'un certain âge dont les enfants avaient quitté le nid depuis longtemps, elle n'avait trouvé aucun ami avec qui partager ses jeux. Elle s'était sentie seule aussi en découvrant dans ses livres le plaisir de compter sur des frères ou des soeurs avec qui s'amuser et se chamailler à l'occasion. Seule, aussi, elle avait pu se sentir en traversant le lac dans sa petite barque voguant en direction de Poudlard, ou dans sa salle commune, en relevant le nez de ses livres pour constater que ses camarades plaisantaient ensemble.
Mais dans cette solitude, Billie avait trouvé le plaisir de la spectatrice, attentive et curieuse, ouverte à la myriade d'histoires qui se jouaient sous ses yeux. Celle de la petite chenille qui dévorait une feuille dans le jardin de son père, celle des aiguilles de sa mère, travaillant dans le cottage, celle de la jeune fantôme qui pleurait dans les toilettes des filles, celle d'Emma qui avait rompu avec Octavius parce qu'il avait embrassé Celia en cours de métamorphose, celle de @Juliet Blackthorn qui portait le poids de son nom de famille et des traditions, et puis celle d'Ofelia que le hasard avait mené à sa table lors de la Saint-Valentin. Dans sa solitude, Billie trouvait toujours une foule de sources d'intérêt.
Billie reposa dans l'assiette la frite qu'elle avait à peine grignotée, elle était froide à présent, mais la Lufkin arborait son doux sourire habituel. Il ne lui semblait qu'aucune citation de son ancêtre ne convenait à la situation, aussi utilisa-t-elle ses propres mots pour exprimer ses émotions, chose qu'elle faisait rarement, car elle ne se sentait pas à la hauteur du Grand Barde anglais. « Si la solitude m'a parfois accompagnée, jamais elle ne fut un poids. Certaines personnes ne trouvent pas chez moi ce qu'ils recherchent chez leurs amis, mais d'autres personnes intéressantes savent me trouver. » En souriant toujours, Bee prit une seconde frite, bien chaude celle-là, et l'enfourna d'une traite. « Elles sont presque aussi délicieuses que toi. »
Soudainement, Billie avait envie d'embrasser les joues d'Ofelia pendant qu'elles étaient encore rouge, mais elle se retint, ne sachant pas si sa compagne appréciait les démonstrations publiques, elle alla plutôt coller sa jambe contre les siennes sous la table. « Ma colocataire n'est pas encore rentrée de Londres, que dirais-tu de terminer cette merveilleuse soirée sur le campus? Ou préfèrerais-tu continuer d'écouter cet impromptu musical? » ajouta-t-elle avec un air qui disait que les deux options... la réjouiraient tout autant.
Mais dans cette solitude, Billie avait trouvé le plaisir de la spectatrice, attentive et curieuse, ouverte à la myriade d'histoires qui se jouaient sous ses yeux. Celle de la petite chenille qui dévorait une feuille dans le jardin de son père, celle des aiguilles de sa mère, travaillant dans le cottage, celle de la jeune fantôme qui pleurait dans les toilettes des filles, celle d'Emma qui avait rompu avec Octavius parce qu'il avait embrassé Celia en cours de métamorphose, celle de @Juliet Blackthorn qui portait le poids de son nom de famille et des traditions, et puis celle d'Ofelia que le hasard avait mené à sa table lors de la Saint-Valentin. Dans sa solitude, Billie trouvait toujours une foule de sources d'intérêt.
Billie reposa dans l'assiette la frite qu'elle avait à peine grignotée, elle était froide à présent, mais la Lufkin arborait son doux sourire habituel. Il ne lui semblait qu'aucune citation de son ancêtre ne convenait à la situation, aussi utilisa-t-elle ses propres mots pour exprimer ses émotions, chose qu'elle faisait rarement, car elle ne se sentait pas à la hauteur du Grand Barde anglais. « Si la solitude m'a parfois accompagnée, jamais elle ne fut un poids. Certaines personnes ne trouvent pas chez moi ce qu'ils recherchent chez leurs amis, mais d'autres personnes intéressantes savent me trouver. » En souriant toujours, Bee prit une seconde frite, bien chaude celle-là, et l'enfourna d'une traite. « Elles sont presque aussi délicieuses que toi. »
Soudainement, Billie avait envie d'embrasser les joues d'Ofelia pendant qu'elles étaient encore rouge, mais elle se retint, ne sachant pas si sa compagne appréciait les démonstrations publiques, elle alla plutôt coller sa jambe contre les siennes sous la table. « Ma colocataire n'est pas encore rentrée de Londres, que dirais-tu de terminer cette merveilleuse soirée sur le campus? Ou préfèrerais-tu continuer d'écouter cet impromptu musical? » ajouta-t-elle avec un air qui disait que les deux options... la réjouiraient tout autant.
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Re: Orphée aux Enfers - There and Back Again (terminé)
Ven 12 Jan 2024 - 11:20
Orphée aux Enfers ft. @Billie Shakespeare | 12.08.23
Elle ne pouvait en vouloir à Billie d’être surprise, ou de trouver sa question dérangeante, voire intrusive. Ofelia cherchait à ne pas juger mais difficile d’y parvenir totalement lorsqu’on est un simple être humain. Fallait dire que sa famille - surtout sa grand-mère - était friande de gossip, de telenovelas et sujette aux rumeurs. Elle en avait fait les frais. Non, elle ne jugeait pas Billie pour ses choix puisque c’étaient eux qui la rendaient si exceptionnelle à ses yeux. Juste… elle se demandait ce qui avait amené la jeune femme sur cette piste. Son point de vue, sa perspective, ses sentiments, ses impressions… Elle voulait tout savoir et en même temps, préserver le mystère.
Ofelia eut un petit sourire, contente de cette réponse de laquelle elle n’aurait dû rien attendre de toute façon. Elle correspondait à l’idée qu’elle se faisait de Billie et n’aurait pas pu mieux répondre que cela. La sorcière prit une frite à son tour et lui tira la langue suite à son compliment, qu’elle aurait pu cent fois lui retourner mais n’en fit rien. Car aussi grande gueule pouvait-elle être, Ofelia restait une personne émotionnellement réservée et les répercussions de sa profession pouvaient l’atteindre jusqu’ici, si elle ne faisait pas attention.
« On peut rentrer, oui. La musique et les conversations commencent à me donner mal à la tête ! » Elle ne souhaitait surtout pas gâcher cette belle programmation de soirée avec une fin désastreuse dans un bar, bien qu’elle le trouvait fort sympathique et sûrement agréable dans d’autres circonstances. Ofelia reprit quelques frites en se levant, qu’elle enfourna rapidement dans sa bouche et se leva de table en prenant soin d’enfermer la main de Billie dans la sienne. Leurs consommations payées, le froid d’Inverness les cueillit à la sortie et elle frissonna, habituée à des températures plus clémentes avec son petit corps d’hispanique. D’instinct, elle se colla davantage contre la Shakespeare et ne souffrit pas de se tenir ainsi contre elle jusqu’au campus, où elle savait qu’elles passeraient une bonne fin de soirée.
Ofelia eut un petit sourire, contente de cette réponse de laquelle elle n’aurait dû rien attendre de toute façon. Elle correspondait à l’idée qu’elle se faisait de Billie et n’aurait pas pu mieux répondre que cela. La sorcière prit une frite à son tour et lui tira la langue suite à son compliment, qu’elle aurait pu cent fois lui retourner mais n’en fit rien. Car aussi grande gueule pouvait-elle être, Ofelia restait une personne émotionnellement réservée et les répercussions de sa profession pouvaient l’atteindre jusqu’ici, si elle ne faisait pas attention.
« On peut rentrer, oui. La musique et les conversations commencent à me donner mal à la tête ! » Elle ne souhaitait surtout pas gâcher cette belle programmation de soirée avec une fin désastreuse dans un bar, bien qu’elle le trouvait fort sympathique et sûrement agréable dans d’autres circonstances. Ofelia reprit quelques frites en se levant, qu’elle enfourna rapidement dans sa bouche et se leva de table en prenant soin d’enfermer la main de Billie dans la sienne. Leurs consommations payées, le froid d’Inverness les cueillit à la sortie et elle frissonna, habituée à des températures plus clémentes avec son petit corps d’hispanique. D’instinct, elle se colla davantage contre la Shakespeare et ne souffrit pas de se tenir ainsi contre elle jusqu’au campus, où elle savait qu’elles passeraient une bonne fin de soirée.
- TERMINÉ -
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