Stand Up,


Blackthorn

⋆ 1er aout 2023 ; Jour de pleine lune. ( mood )

Il y a dans le regard de Cataleya une lueur morbide et un entêtement malsain à observer ce corps sans vie puisque, à la manière de la relation à sa mère, la sorcière parvenait encore à se convaincre que tout n'était pas finit. Qu'il y avait forcément un moyen d'injecter toute la douleur -toute la colère- qui nécrosait ses entrailles pour redresser cette dépouille qui effroyablement la fixait. Que la souffrance qui était la sienne, à cet instant précis de sa vie, était suffisamment forte pour relever les morts de Yard Chapel et les faire ramper jusqu'au domaine qui était légitimement devenu le sien. Jusqu'à la Maison. Ainsi prise dans les sombres filets de l'esprit, Cataleya Quarta Blackthorn n'entend pas ce doux sifflement qui plus tôt lui aurait arraché un sourire, ne sent pas ce parfum de sel qui doucement lui brûle la gorge, non. C'est tout juste si elle réalise ô combien elle tremble et ô combien elle avait pleuré. Tout juste si elle prend conscience que si sa maigre carcasse s'était courbée de la sorte, c'était parce que son châle de sang s'était imbibé et pesait à peine plus sur ses épaules déjà trop fatiguées.
« Cat' ?! » L'appel qui cueille son attention aurait du la faire sursauter mais ce n'est qu'au contact de sa main sur sa peau, sans doute trop précipité, que la rousse semble finalement s'éveiller de l'étrange cauchemar dans lequel elle était tombée. Alex est là, et ce simple constat relève de l'improbable tant il la fuyait les jours de pleine lune. Alex est là, il la relève, et si elle l'avait accueillit d'une blague de mauvais goût en cette nuit de doloris, c'est le plus silencieusement du monde qu'aujourd'hui elle l'observe. Plus surprise encore qu'il ne semble décontenancé. Pourtant, lorsque vient le moment de l'explication et que les mots se refusent à collaborer, c'est d'un mouvement lent que la Blackthorn vient doucement nicher contre lui. Un instant du moins, puisqu'elle était la première à s'indigner de toute démonstration physique et qu'elle peinait tant à reprendre son souffle qu'elle s'en agaçait.

Le parfum d'un brun pourtant l’apaise et, si elle souhaiterait de tout cœur lui souffler qu'il empestait le poisson et le cirage de mauvaise qualité, force est d'admettre que c'est toujours ces flagrances là qu'elle vient à chercher dans ses pires moment de doute. Ainsi, le visage plongé dans son t-shirt moche et le cœur alourdit, c'est une main maladroite qui s'abat sur le visage du duelliste, cherchant son chemin à tâtons jusqu'à ses lèvres et ce, pour lui intimer une forme de silence. Encore une minute Alex. Tais toi s'il te plaît. Juste le temps qu'elle se ressaisisse.
Sachant McCandless peu patient pourtant, c'est dans un soupire muet que Cataleya referme ses doigts sur le t-shirt du duelliste afin de le traîner jusqu'à la cuisine où bullent nerveusement des potions qu'elle sait brûlée, sans même avoir à poser un oeil sur l'étrange pellicule à leur surface. Ici, toute la zone est un chantier. Des ouvrages de médicomagie et traitant de lycanthropie s’amoncellent en des tours vacillantes, des pièges à mâchoire larges reposent sur le plan de travail, tout près d'une pomme à peine entamée, et des notes par centaines se perdent sur la table.
Incapable de mettre des mots simple sur une situation qui lui semblait excessivement compliquée, Cataleya relâche son emprise autour du grymm et se saisit d'une plume, balayant d'un mouvement dramatique ce qu'il y avait sur la table afin de s'y faire une place. Et au revers du protocole de garde de Keir, elle liste.

Stand Up,


Blackthorn

⋆ 1er aout 2023 ; Jour de pleine lune. ( mood )
Tw ; Sang, mention de meurtre & scène morbide

Entourant nerveusement la pleine lune du bout de sa plume, et tout ce que cette seule notion impliquait, Cataleya s’efforce au calme. S’échine à retrouver une inspiration profonde puisque l’esprit, lui, est encore plus agité. Sa calligraphie scolaire tremble sous ses doigts ensanglantés mais le regard se détourne du parchemin, harponné par la voix d’un navigateur sur lequel elle voudrait décharger ses frustrations puisque, déjà, celles-ci s’accumulent dans sa gorge. Cataleya était incapable de lui décrire la scène, incapable de crier que sa mère avait emporté sa preuve comme s’il s’agissait là d’une évidence, et tout bonnement incapable de traduire la terreur qui s’insinuait cruellement dans ses veines. Bordel Alex, sa mère était rentrée chez elle ! Elle avait outrepassé chacune des défenses du manoir comme s’il s’agissait là d’une brise d’été, sans même sourciller Avait-elle seulement douté en posant le pied sur les premières dalles, pourtant parfaitement piégée ? Si le corps se raidit significativement lorsque McCandless la débarrasse de son châle, que les bras se croise si fort sur sa robe déchirée qu’elle en plongerait presque les griffes dans la chaire, c’est disciplinée que la Blackthorn ferme les yeux et tente de s'apaiser. Réfléchit putain, Quarta !.

( Ecoute moi bien Cat’.) Sursautant franchement, la main se pose à peine sur celle qui doucement lui relève le menton. Elle voudrait la faire sauter, juste pour pouvoir extérioriser sa panique dans un chaos insensé mais cathartique. Renverser la table puisqu’elle ne pouvait pas crier, s’auto-flageller pour sa bêtise, et conclure qu’elle noierait tout ceci dans son bain puisqu’elle empestait le sang et qu’elle se sentait désastreusement sale et poisseuse. Elle voudrait siffler horreur et immondice, juste pour le mettre en fuite, lui qui toujours accourait. Qui sait quel cruel sort les cueillerait si la porte s’ouvrait sur un père rendu fou par les soudaines insurrections de sa fille ? Elle voudrait, mais le ton en face est trop posé pour qu’il ne fasse pas son chemin sur les brumes de l’esprit de Cataleya. Trop clair pour qu’elle ne perçoive pas l’impérieuse nécessité d’écouter, ou la soudaine ressemblance avec @Arthur Batthyány sur l’instant. (Tu n’es pas en danger).

Cliniquement Alex décompose la panique. Les phrases sont courtes, l’air assuré, et prise dans le bleu de ses yeux, Cataleya s’efforce de réapprendre à nager. Ravaler la peur puisque, définitivement, elle obscurcissait son jugement. A croire qu’elle avait retenu des choses du dernier cadavre exposé dans l’enceinte du Yard Manor, et que la gifle de Claudia trouvait à cet instant précis une étrange résonance avec celle donnée par Arthur quelques mois plus tôt. Que voulait-elle faire de Nifty ? La question fait mal, mais pas autant que les réponses qu'offre l'esprit d'une sorcière baignée dans la magie noire et dont les capes noires lissait méticuleusement son sens moral. Un corps, même mort, c'était toujours utile. Un corps, même mort, pouvait effroyablement se redresser si l'âme du sorcier acceptait le prix à payer pour pareille hérésie... Si nulle magie ne pouvait insuffler la vie hormis peut être la maternité, d'obscure force pouvait la singer, s'insinuer dans les muscles pour leur donner un sursaut morbide. Reprendre possession d'une voix et en donner une autre à cette enchanteresse désormais privé de la sienne.  

Le regard se détourne pour qu'Alex ne remarque pas que là, nichée sous les mers agités de son regard, bien des monstres nageait près des pupilles de sa Mélinoé. Si cette dernière sait que c'est la colère qui parle, et le dénie d'une mort qu'elle refuse de prendre le temps d'ancrer, force est d'admettre que la simple idée d'avoir pu jouer aux nécromanciennes la glace toute entière. Aussi, c'est le plus doucement du monde que les doigts qu'elle posait sur la main du grymm viennent à peser, la défaire de son menton pour libérer la sorcière. Si le sourire se veut rassurant, l'a prise d'inspiration engageante, rarement Cataleya Quarta Blackthorn n'a autant joué les spectre qu'en trouvant place derrière sa table.
L'éther au bout des doigts elle se saisit de son carnet de note, d'un vulgaire crayon a papier puisque plume et encre l'encombrait, et désigne du sticker citrouille qui trouvait place au plus loin de la mine la porte imposante et scellée de la cave. Le bois est épais, la chaine qui traine lourdement au sol de facture gobeline, et une série de rune proto-germaniques s'illuminent en une charmante traînée d'or lorsque, enfin, la reine de ces lieux daignent claquer par deux fois des doigts. Si elle ne sait définitivement pas quoi faire du corps, il est évident qu'il ne peut pas rester là. Si Cataleya pouvait essuyer le côté glauque d'avoir une dépouille vous fixant sordidement à l'heure du thé -rappelons qu'elle dormait régulièrement au chevet du fantôme de sa soeur-, force était d'admettre que l'odeur de la mort et du sang exciterait nécessairement son hôte de la soirée.

Il fallait faire le ménage, vite, bien, trouver de quoi faire croire à Charlie que tout était normal et sous parfait contrôle, ne serait-ce que pour éviter de le faire paniquer d'avantage au moment de sa transformation. Il fallait que Cat prennent une douche et s'habille décemment puisque sa bretelle à deux doigts de lâcher laissait entrevoir la naissance de sa poitrine. Et surtout, il fallait survivre à cette foutue journée. D'une main altière elle tend à Alex un mot, le plus joliment du monde griffonné sur son carnet :

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Blackthorn

⋆ 1er aout 2023 ; Jour de pleine lune. ( mood )
Tw ; Sang, mention de meurtre & scène morbide

« Tu veux en faire quoi ? L’empailler [...] ? » Si Cataleya avait pu ne serait-ce que murmurer, sans doute se serait-elle muré dans le plus grand des silences puisque, il est vrai, l'idée avait fugacement traversé son l'esprit sans qu'elle n'ose s'y arrêter. Elle n'acceptait pas la Mort et parvenait toujours à se convaincre que tout était encore réparable. Qu'un jour, oui, elle serait en mesure de la contrer et que, de fait, la préservation des corps était essentiel. Pouvait-elle se résoudre à enterrer cette figure qui si longtemps l'avait rassuré quand cela signifiant nécessairement faire un deuil dont elle était incapable, elle même qu'elle demeurait hanté par celui de sa sœur ? Alors, ainsi tenue sur les première marche menant à la cave, le regard solidement accroché à l'âme de McCandless, celle qui fut Blackthorn demeure un peu stupide puisque non suivit. Qu'est-ce qu-. Alex s'insurgeait déjà de son plan mais le sien ne la convainquais pas non plus puisque le jour avançait, excitait les loups, là où Nifty, réfrigéré, en morceau ou brûlé, demeurerait aussi mort dans deux, quinze, vingt-heure. Il ne s'indignerait pas plus de son sort Alexander ! Sifflerait-elle si elle le pouvait, réalisant tout de même que ce n'était plus Nifty qui était en danger mais bien elle. Eux, maintenant que l'auror en devenir tenait la dépouille entre ses bras.
Elle voudrait éclater d'un rire jaune mais le maléfice auquel elle est soumise l'étrangle d'une main terrible, tordant ses traits dans la plus grande disgrâce afin de la courber. La réduire au plus grand des silence. D'un geste brusque la rousse frappe de son talon la marche, autant pour témoigner de son opposition que se décharger d'une frustration qui la mènerait tôt ou tard aux larmes. C'était stupide ! Tout ça était stupide ! Tu voulais vraiment enterrer un cadavre ou le brûler en plein jour Alex ? La terre se retournait sous les enquête, la combustion mettrait des heures, et si le Yard Manor avait un voisinage plutôt tranquille ni lui, ni elle, n'étaient à l'abri de petits vieux trop curieux. La présence de Claudia Blackthorn en ses lieux avaient certainement déjà dû éveiller la plus grande des curiosité tant elle était inhabituelle.

Le visage se secoue dans une négation obstinée et, lorsqu'il daigne enfin se stopper, c'est pour offrir au navigateur un nez plissé par la frustration. Elle voudrait hurler. Elle avait, viscéralement, besoin de rugir, mais ses peur et insurrection intestine se livrait bataille dans un effroyable mutisme. Ok. tu voulais empêcher ta binôme d'un jour verser dans une magie si noire qu'elle en réveillerait les morts Moros ? D'accord ! Mais il était hors de question que vous tombiez tout les deux, pas toi. Surtout pas toi.
D'une noblesse froide, Cataleya remonte les escaliers pour rattraper le justicier. La poigne qu'elle referme sur son haut est ferme, le regard inflexible, et si elle sait qu'elle n'a tout bonnement pas la force pour le traîner jusqu'à son laboratoire, force est d'admettre que l'impulsion qu'elle donne a rarement été aussi autoritaire qu'à cet instant précis. Bon, le fait est qu'elle ne peut pas librement communiquer à une main et qu'il lui faut le lâcher et brutalement abattre son carnet sur le bras d'Alex pour réussit à griffonner ses mots. S'il ne voulait pas laisser de trace il n'y avait pas mille solution ; Soit elle arrivait à convaincre @Jolan Wauters de nicher chez elle ce soir, et elle profitait de sa lycanthropie pour jeter le corps entre ses crocs, soit elle dissolvait les chaires, soit ... Elle trouvait un autre carnivore affamés.
Et soyons honnête, elle avait bien une triade de végétaux -joyaux de son jardin- qu'elle nourrissait à la viande une fois par semaine, dont tous connaissait l'existence, et qui n'entraînerait aucune suspicions s'il voyait parfaite miss Blackthorn les approcher avec un sceau remplit de morceau de viande.

Collé à Alexander, le visage penché sur le côté pour avoir une vue imprenable sur cette zone ombragée du jardin, Cataleya observe les larges souches qui bullent à l'ombre de son hamamélis au travers de la fenêtre que le Grymm dissimule. Si elle ne parvient pas à sourire lorsqu'elle lève ses grands yeux bleu vers lui puisque cette décision -comme toute- lui coute effroyablement, le carnet à étoile qu'elle remonte pousse doucement la mâchoire du grymm pour l'inviter à observer les plantes à son tour. Sans doute ne comprend t'il pas tout de suite l'idée qui se tisse follement dans l'esprit de sa comparasse, mais l'énorme tentacule épineux qui percent brusquement l'ombre l'aidera sans doute puisque, impitoyable, il s'abat sur un gnome et le précipite dans la cavité béante de ce premier snargalouff. Bien plus gros que la moyenne. Et a y regarder de plus près, on devinait aisément que cet effroyable amas de bois pourrissant sous les mousses et champignons n'étaient pas un odieux tas de déchet vert, non,  mais bel et bien les trois merveilles qu'elle bichonnait depuis ses dix-huit ans et qu'elle avait déménagé si difficilement du manoir familial.
C'était peut être le moyen le plus efficace de faire disparaitre un corps sans éveiller les soupçons, au final ; Il fallait simplement qu'elle mette une cape pour masquer ses vêtements ensanglanté et en quelques minutes, tout serait terminé.

Stand Up,


Blackthorn

⋆ 1er aout 2023 ; Jour de pleine lune. ( mood )
Tw ; Sang, mention de meurtre & scène morbide

Le compliment, aussi séduisant soit-il ainsi glissé par McCandless, trouve sa conclusion immédiate dans un un abattement de cahier sur l’avant-bras du grymm puisque Miss Sac-à-puce n’acceptait cet adjectif qu’issue des lèvres de @Miguel . Elle était une femme promise, Moros ! Le sourire point pourtant faiblement, réminiscence de vieilles habitudes prises l’un contre l’autre. En d’autres conditions sans doute, certainement même, lui aurait-elle glissé à l’oreille qu’elle savait qu’il aimait ça, engageant de fait un échange aux allures de ping-pong qui ravirait autant la verbe de l’un que de l’autre. En d'autres conditions sans doute finirait-elle par éclater de rire, tenter de le renverser par pur sursaut d’orgueil et finirait aussitôt coincé entre ses mains puisque les réflexes de la filière Force de l’ordre étaient infiniment plus aiguisés que ses maigres tentatives de contre ou de fuite. En temps normal, oui, ce bref instant de flottement se serait fait promesse de complicité mais veillé par ce jour funèbre le regard de celle qui fut le joyaux de Claudia se baisse. Irrépressiblement. Elle est de toute manière privée de sa voix et de sa répartie ; désastreusement faible ainsi collé à McCandless. Et ça l’enrage Cat, de se sentir aussi démunie, de savoir son coeur si faible qu’il est incapable de renvoyer aux enfers les prémisses des larmes. Putain !

Si elle renvoie d’une main dédaigneuse les perles de sels qui débordent timidement de l’océan de son regard, c’est faussement assurée qu’elle hoche la tête lorsque tonne la voix d’Alex au-dessus d’elle. Elle ne pourrait de toute manière pas lancer le moindre recurvit, elle en était convaincue sans même s’y essayer ; autant se charger de ses plantes, quoique l’oeil se refuse obstinément à regarder Nifty depuis qu’Alex l’a emmailloté dans son châle ensanglanté. Avait-il seulement conscience de la portée de ce geste, même postum ? Espérait-il rendre un semblant de liberté à cet être depuis toujours asservit, comme il espérait parfois l’arracher elle du joug de ses parents ? Le sourire pourrait se faire narquois si le cœur ne brûlait pas autant. Si elle n’avait pas autant conscience que le sort de Nifty pourrait être un jour le sien; Asservie depuis ses quatres ans, couchée sous les ordres, qui pouvait lui promettre qu’elle avait plus de valeur qu’un elfe de maison et qu’elle échapperait de fait à une mort aussi cruelle ? A un enterrement aussi avilissant…?

« Ah moins que tu ais besoin de moi pour ça. »
Machinalement la tête se secoue. Usée et emprunt de lassitude. A croire que c’était sa propre vie qui défilait au gré des secondes. Une brève inspiration a pourtant raison des démons qui tentent inlassablement de la couler et, à l’instant même où la voix d’Alex raisonne, le menton se redresse fièrement. Qu’est-ce qu-. Il la connaît sur le bout des doigts et c’est bien là le problème, parce qu’elle aussi. Le regard vacille un peu mais le pas s’éloigne pour se saisir d’une cape qu’elle jette sur son maigre corps pour en taire les faiblesses. « [...] parce que sinon, je viens. » Quand cesseras-tu de vouloir la protéger Alex ? Avais-tu seulement conscience que c’était là peine perdue et que tôt où tard, tout ce que tu retirerais de cette expérience serait l’odieuse culpabilité d’avoir échoué dans une tâche herculéenne ? Impossible à relever ? Elle était voué à s’effondrer Alex, et tu ne pouvais prendre la responsabilité de cette tragédie. Laisse la couler.

D’une main excessivement blanche, elle griffonne quelques mots, plie sa feuille et la tend aux lèvres du duelliste puisque ses mains sont occupées à supporter cette pauvre dépouille qu’elle finit par ramener sur elle, la faisant disparaître sous les pans sombres d’un châle que désastreusement elle aimait. Elle ne pouvait pas voir ce visage. Elle ne voulait plus voir ce visage car, tôt ou tard, elle en vomirait sa culpabilité. Le sourire se veut pourtant confiant mais, sentant le grymm capable de la suivre, c’est d’un air faussement malicieux qu’elle fait claquer ses lèvres lune contre l’autre -Comme à chaque fois qu’elle met son rouge à lèvre- pour lui rappeler qu’il à de la lecture. Sur cette consigne pas même formulée, Miss Blackthorn affronte l'extérieur d'un air faussement assuré, laissant au navigateur le loisir de lire sa scolaire calligraphie.

«  Je vais m'en sortir, arrête de t’inquiéter. Ce soir, cependant, j'aurai besoin de toi plus que jamais. On aura besoin de toi plus que jamais. Reste s'il te plaît. Je t'en voudrai si t'es pas là pour me veiller.

Ps : il n'y a aucune chance pour que tu prennes ta douche avec moi une fois le ménage fini. Oublie de suite cette idée. »

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Blackthorn

⋆ 1er aout 2023 ; Jour de pleine lune. ( mood )
Tw ; Sang, mention de meurtre & scène morbide

Le port de tête est noble, le geste suspendu dans le temps. Quelque part sans doute, Quarta renoue avec cette ineffable délicatesse que seule la danse classique et les heures de soumission du corps, de torsion sous le joug froid et cruel de la Beauté, conférait. La main se fait gracile lorsqu'elle emporte ce corps mais l'allure pourtant est morte, comme lorsqu'elle hantait les tours du manoir Blackthorn à la recherche de sa petite soeur. Alors, tenue immobile devant des tentacules qui brutaux s'abat à ses pieds, la Blackthorn affrontent sans un mot ce chaos d'épine. Embrasse la faim gargantuesque de ses enfants végétaux, puisque c'est là la meilleure des sépulture semble t'il.
Une cérémonie aurait été de bon ton, même pour un elfe, mais c'est la mort dans l'âme que Cataleya se résout finalement a lâcher cet être qui n'en est plus un, éteignant pour quelques minutes son cerveau comme pour supporter cette vision d'horreur qui se grave doucement sous l'océan de son regard. Le craquement est effroyable, mais pas autant que le calme qui étrangle la lufkin puisque ce n'est pas la première fois qu'elle rend à la gueule de mère Nature un corps trop tôt arraché à la vie. Elle aimerait se complaire en autoflagellation pourtant, Cataleya, mais pour la première fois de sa vie son esprit est incapable de macérer la moindre réflexion. Elle se sent automate ; incapable d'avoir une prise concrète sur sa vie ou ses mouvement. Une nouvelle fois cassée, tout bonnement.

Le premier sanglot éclate, puis vient le second, et intuitivement le corps se baisse pour disparaître derrière ce labyrinthe végétal dans lequel fleurit poétiquement ses roses, là, sur les restes donné aux snargaloufs. Quelque part sans doute se promet-elle que Nifty n'est pas totalement parti puisque, là encore, les roses s'inspirerons de sa mort pour égayer le Yard manor, mais Cataleya n'y crois pas. N'y crois plus puisque cette terre qui était la sienne venait d'être brutalement souillée, violée par la main parentale. Elle qui avait cru être au delà de ça, même lorsque les doloris l'avait frappé, elle qui s'était promise qu'ici toujours elle serait en sécurité baisse doucement ses larmes : elle n'était pas au dessus de tout ça, petit joyaux répudié. L'inspiration se veut contrôlé mais le charme ne dure pas. Tout au plus ralentit-il un peu les cris silencieux que s'acharne à pousser la sorcière. Tout au plus envoie t-il au loin la brutale nécessité de rentrer à la maison. Pas ici, pas dans ce trou à rat, mais bien à l'abri entre les froides pierres du manoir  familial. Les mains s'acharnent à chasser les larmes, le coeur se veut fort, mais rarement Cataleya ne s'était sentit aussi effrayé qu'à cet instant précis. A peine vivante, ainsi coupée de sa mère. Dans un ultime reflex, les mains courent à ses poches pour tenter d'en saisir un portable oublié dans le salon, mais le geste se fige lorsqu'enfin la rousse réalise que @Miguel Pajares était parti en vacance. Un mois. Elle allait pourrir un mois loin de ses bras sécurisant, sursautant au moindre bruit et obsédée par les formes étranges que projetterait son esprit inquiet à la tombée de la nuit. Une fois encore, le coeur éclate mais les muscles étirent leur triste carcasse. A rester ainsi prostrée c'est elle que les snargaloufs boufferait.  

D'une main blanche elle pousse la porte, mais le regard s'entrechoque à celui d'Alex, tout aussi inquiet que pouvait l'être le sien. Ils ont l'air de deux fous, un peu effarés. Le duelliste rebondit plus habilement que la médicomage puisqu'elle n'a pas le temps d' acquiescer que celui-ci déjà disparait alors, remontant ses ondulations en une brève queue de cheval, Cataleya s'autorise un détour. Lave consciencieusement ses mains avant d'échouer sur le banc où roule McCandless. « Pour la douche [...] » La tête s'abat brutalement sur les cuisses du grymm et le corps se contorsionne étrangement pour se coucher au mieux sur le banc de fer blanc les supporte. Elle voudrait le faire taire et en désespoir de cause, donne un coup de pied au métal pour le faire sonner. Traduire les grondements que pousse déjà son esprit. La moue pourtant se forme, et lentement elle se tourne pour affronter l'air malicieux du grymm, l'observer en contre-plongé et se perdre sur ses traits. La main se tend pour effleurer sa joue, la poker mécaniquement faute de savoir quoi faire de ses doigts, mais retombe mollement dans le vide. Aïe. Les phalanges se sont cognés au métal, mais les sourcils pas même ne se froncent.

Tu empestes le sang Alex, mais moins qu'elle. Comment pouvais-tu feindre un tel calme lorsque tout semblait s'effondrer derrière ses grands yeux bleus à elle ? Alors, faute de savoir dompter les tempêtes qui s'éveille de nouveau dans son esprit, le regard de Cataleya accroche longuement celui de l'écossais. Se perd sur les eaux plus calmes de ses céruléennes iris. Appréhendait-il la soirée ? Sans doute. Assurément, en fait. C'était bien l'un des rares sujets qui le mettait en fuite, lui qui était d'un naturel si hardie. La main subtilise la cigarette à peine a t'elle être le temps d'être allumée et d'une main impérieuse elle cherche son carnet et son crayon. Ok, ça, ça va rapidement la faire chier. Le corps se retourne, cigarette bien loin d'Alex autant pour éviter de le brûler que l'empêcher de la récupérer et, d'une main maladroite, la rousse récupère ce moyen d'expression tombé à taire. Elle n'a plus la posture d'une fille convenable, poitrine sur les genoux du grymm et mains tendu au loin dans l'herbe pour récupérer son précieux objet. Elle a même plus l'air d'un poisson agonisant que d'une fée, ou d'une brute puisqu'elle abat finalement l'objet sur le banc dans un claquement sec. Une braise tombe sur sa feuille, mais du bout de son crayon Cataleya la chasse.


Dans un sourire en coin elle daigne enfin tendre la cigarette à Alex, libérant ainsi ses bras pour les croiser sur les genoux du duelliste et reprendre une posture confortable. Si je crayon griffonne encore un peu et se perd en une succession d'étoile dans la marche, l'expression qui passe soudainement sur le visage de la Blackthorn tient de la malice véritable et déjà le crayons s'agite de nouveau.

Stand Up,


Blackthorn

⋆ 1er aout 2023 ; Jour de pleine lune. ( mood )

Elle glousserait presque si elle le pouvait, non pas devant une proposition qui ferait rougir plus d’un coeur mais bel et bien devant tout le ridicule que celle-ci soulevait. C’était le genre de phrase bateau qui lui arrachait habituellement un roulement de regard ou un sourire railleur, plus encore lorsqu’elle réalisait que ce maigre hameçon devait suffire à appâter plus d’une sirène dans les filets de l’écossais. Pourtant, si l’imaginaire est fertile et l’esquisse de la scène honteusement claire, c’est la répartie qu’éveille les mots de l’écossais, plus que désir véritable. Non pas qu’elle n’ait jamais laissé traîner ses grands yeux clairs sur son dos nu ou envisagé ses lèvres lorsque le coeur s’égarait, non, mais passer de nouveau après une Blackthorn refroidissait sans mal la fièvre que ce charmant sourire venait parfois à insuffler.

« Propose-le à Victoria, elle s’étouffera de gêne à peine le glisserais-tu à son oreille »

Couche-t-elle sur le papier, une possessivité mal placée au bout de son crayon. L’image de sa cousine, pourtant, balbutiant rouge pivoine devant un Alexander un poil entreprenant avait de quoi lui tirer un sourire en coin. Il fallait avouer que Cataleya Blackthorn vouait un amour inconsidéré pour ce genre de chaos quotidien et se plaisait généralement à poser un regard emplit de jugement, et un peu dédaigneux il était vrai, sur les conquêtes du grymm. Pourtant @Victoria Blackthorn était un sujet à part. Peut être parce que la rousse devinait sans mal l’affection que vouait sa cousine à son partenaire, l’attrait de ce dernier pour elle depuis des années, et s’en retrouvait de fait effroyablement mise mal à l’aise.

Le regard qu’elle s’apprête à lever vers Alexander se clos au contact de sa main sur ses cheveux et, le plus intuitivement du monde, le corps s’étire discrètement avant de se lover sur ses genoux à la manière d’un chat. L’inspiration se veut profonde en dépit d’un cœur aux portes de l’implosion mais la régularité du geste appliqué sur son crâne l'apaise plus qu’elle n’aime se l’avouer. Petit moment d’accalmie dans l’horreur battante de ce premier août. Hélas, comme toutes les éclaircies celle-ci ne dure pas et les tensions qui finissent par courir sur les doigts de Moros éveille chez Mélinoé une raideur jumelle, à peine perceptible. Appréhendait-il la soirée ? La grâce des étoiles au bout des doigts et mue d’une douceur ineffable, Cataleya ramena la main du grymm à ses lèvres pour la sertir d’un doux baiser, vestige rare de ces moments passé avec sa soeur et @Juliet lorsque tout encore était beau. Lorsqu’elle s’acharnait encore à les rassurer, puisque la douceur n’était pas encore voeux de faiblesse.
« Allez vas-y. Va donc prendre ta douche »

“Encore un peu…” pourrait-elle presque souffler, gardant précieusement cette main comme le ferait une enfant. L’étreinte se desserre pourtant aux derniers mots du grymm, non pas de gène mais bien parce qu’ils ont su éveiller un rire aussitôt sanctionné par le maléfice qui étranglait la lufkin. L’espace d’un instant elle grimace, redresse maladroitement la poitrine en prenant appui sur les cuisses du duelliste, mais la main s’empresse de se porter à ses lèvres pour taire au mieux la toux qui lui irrite la trachée. Bon sang… Si l’expression est emprunt d’un subtile mélange de dégout et d’amertume Cataleya se trouve surtout un peu stupide, là, dissimulant presque cette faiblesse derrière le rideau d’ondulation rousses qui s’érigeait entre elle et Alex.

Là encore, l’instant ne dure pas. Cataleya se coule hors du banc et rentre sans se retourner, se saisissant au passage d’un portable qui semble aussitôt lui brûler les doigts puisque son image avait été, en quelques seconde à peine, profondément perverti par le jugement de Claudia. Comment sa si précieuse fille avait-elle pu renoncer si aisément à ses principes pour adopter cette infâme chose ? Le nez se plisse de dégoût et le geste est à la répulsion puisque, comme brusquement piquée, les mains rejettent le pauvre objet qui s’écrase contre le parquet dans un bruit sourd. Elle devrait confiner tout ce qui avait une engeance moldu. Les monter à l’étage occupé par Ofélia et les bannir des salles communes pour ne plus jamais poser les yeux dessus. Ne plus jamais entendre son doux cocon être qualifié d’infâme trou à rat.