Assise dans l’herbe, un peu à l’écart du brouhaha qui lui fait doucement tourner la tête, Cataleya conte sa journée d’une voix monocorde puisque le collier qui pend entre ses seins avorte chacun des éclats que comporte son récit. Le fossé entre ce ton sans âme et l’expressivité de son visage n’en est alors que plus grand puisque c’est pleinement pétillante qu’elle aborde les chapitres “malédiction de sang” et “dégénérescence des corps sous influence de magie noire” devant ce pauvre interlocuteur dont elle tresse inlassablement les crins. Crins, oui, puisqu’il s’agit là de “Fraise des bois”, superbe balais pour enfant de un mètre dix, joliment customisé à coup de feutre et étoile colorée puisque @Peter Drummond, dans sa bonté d’âme, lui avait soufflé que le secret pour ne pas tomber lors d’un match de quidditch était de faire de son balais un solide ami. Et, l’alcool aidant grandement, autant vous dire qu’elle s’était mise en tête d’appliquer ce conseil à la lettre quand, niché derrière l’épaule du rouge et or, @Wyatt Mora avait solennellement hoché la tête pour lui donner du crédit. D’un geste impérieux elle s’était alors saisit du balais qui l’avait jeté à terre et s’était mise en tête de l’apprivoiser à la manière d’un écureuil agressif. Autant pour satisfaire son trop grand égo que gonfler celui de @Miguel Pajares de fierté.

Flattant le bois d’une main, la lufkin se laisse pourtant détourner de sa divine mission lorsqu’elle croise le regard suspicieux de @Alexander McCandless -auquel elle subtilise habilement le verre-, avant que ses yeux au couleur du ciel ne se porte sur une brune dont elle ne reconnaît les traits que sous la dénominations de “Cavalière de @James Blackthorn “. Si le menton se redresse par pur orgueil, c’est mue d’une noblesse toute Blackthorn que la rousse pose finalement son cul  sur le balais lévitant à quatre-vingt centimètre du sol. D'une main trop blanche elle chasse les plis de sa robe et, sans même que les lèvres n'aient à bouger, plonge subitement les iris dans l'âme d'Apsara.

- " Tu veux que je lise dans les lignes de ta main ? " Ca tombe si étrangement, mais avec un tel aplomb, que la lufkin semble en tout point sérieuse. Ses doigts se tendent alors vers Apsara comme pour l'inviter a approcher et, jubilant presque sur son balais pour enfant, la voix désincarnée s'impose de nouveau sous la musique de la soirée. " Je suis super douée pour tracer les horoscopes amoureux ! " Une compétence qu'elle ne déclarait qu'une fois passé cinq shooter, et qui ne sonnait juste qu'entre des mains aussi ivre que les siennes soit-dit en passant.

23.09.2023, quelque part entre vingt-deux et vingt-trois heures

Apsara était ivre de bonheur. Les quelques verres descendus depuis le début de la soirée n’y étaient sans doute pas pour rien mais la présence de ses proches, découverts au compte-goutte, exacerbait le tout. Elle avait eu tout le loisir d’embêter @Dakota Davies , de sauter sur @Luan Nguyen et de retrouver les deux autres membres du bataillon d’exploration (@Alexander McCandless et @Ofelia Madrigal ). Elle avait aussi eu l’opportunité de découvrir de nouvelles têtes avec une personnalité aussi étincelantes que leur tenue. Mieux encore ! Elle avait découvert une facette qu’elle ne soupçonnait pas chez @James Blackthorn , ce qui lui donnait d’autant plus envie de mettre en morceau ce fichu masque derrière lequel il se cachait parfois. Oui, c’est l’hôpital qui se fout de la charité mais là, dans son état actuel, ce n’est même pas la peine de chercher à lui faire entendre raison.

Euphorique, la pokeby sautillait pour encourager l’équipe de ce dernier. Il faut dire que sa fidélité était toute gagnée puisque Dakota avait eu la mauvaise idée de se moquer d’elle. Comment ça, elle avait une force de mouche ? Sale gosse. Prise dans la fièvre de la compétition, elle en oublia presque que les montures des joueurs n’étaient autre que des balais pour enfant. Elle fut même tentée de rejoindre un groupe de parieurs, non loin, mais une chute pour la rappela à l’autre. Une rouquine venait de finir les fesses au sol. Dur… Dur… Au moins, elle s’était battue comme une teigne et ça, mesdames et messieurs, c’est beau. Peut-être qu’un jour, elle pourra s’y essayer à son tour.

Le match terminé, la thaïlandaise fut tentée de rejoindre son QG (le buffet) mais un sorcier dont elle oubliera le nom en fin de soirée l’interpella. De quoi lui avait-il parlé déjà ? Aucune idée. L’alcool commençait vraiment à lui monter à la tête mais bon, pour sa défense, les cocktails étaient vraiment fabuleux. Tant qu’elle tenait debout, tout allait bien.


« Tu veux que je lise dans les lignes de ta main ? »


Tiens. La rouquine de tout à l’heure. Si sa première intention fut de lui demander si ses fesses se portaient bien, elle ravala très vite sa question. Non, elle n’avait pas tournée sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Manquerait plus ça, avec 3g dans le sang. Elle avait plutôt été piquée par la curiosité.


« Je suis super douée pour tracer les horoscopes amoureux ! »


Touchée. La sorcière avait toute son attention. Elle n’avait pas spécialement d’apriori sur la voyance. Il était même plutôt commun de faire appel à ce genre de don par chez elle, mais là tout de suite elle était plutôt sceptique. Que pouvait-elle bien trouver dans la rubrique "amour " ? C’est pas tellement le sujet qui parle à Apsara (merci pour le trauma, mamounette Chankimha).


« Hm okey. Fais voir ce dont tu es capable. »


La troisième année se rapprocha du balai et lui tendit la main, paume vers le ciel. Ses prunelles sombres se mirent à pétiller, non pas à cause de la boisson mais plutôt de l’excitation. Finalement, c’était plutôt elle la sale gosse.

Si Cataleya avait révisé son avis sur la voyance, ce n’était que pour renouer avec son aîné puisqu’en dépit des rêves qui lui rongeait l’âme, il lui arrivait de prétexter un ressenti pour adoucir les odieux sursaut de sa cadette. La main se posait alors tendrement sur les poignets qu’elle venait à pincer jusqu’au sang -maladivement- avant de glisser dans la sienne pour y tracer un avenir plus doux. Tromper un peu ses peurs en lui assurant que tout irait pour le mieux. Si elle s’en était toujours défendu en gonflant la poitrine, terrible petite dragonne, crachant qu’elle n’était plus une enfant à protéger puisque c’était en tout point conquérante qu’elle régnait aujourd’hui sur son monde, force était d’admettre que ce contact répudié l’avait profondément rassuré durant l’été. Lorsque de manière désastreusement gênante elle avait croisé son sourire en Espagne, quand tout pourtant en elle hurlait “Kiran, ce n’est pas ce que tu crois”. Il en avait ri quand elle s’en était vexé, profondément maladroite devant des années d’opposition d’idéaux mis à mal, puisqu’aujourd’hui tout les rapprochait. Miguel était parvenu à chasser les fantômes qu’elle traînait, et c’était un peu coupable que la Blackthorn portrait de nouveau ses lèvres sur celle d’un sang-mêlé.
Plongeant profondément la main dans son sac pour chasser les souvenirs d’aout au profit d’une cigarette moldu, celle-ci s’embrase entre les lèvres de l’épine noire avant qu’elle n’en recrache la fumée vers les étoiles. De sa main libre, elle cueille doucement celle d’Apsara et penche sa poitrine au-dessus d’elle pour observer le cheminement que trahit son épiderme aviné.

“C’est le calme plat, mon petit colibri.” La Blackthorn s’enferme dans une moue un peu boudeuse mais le pouce vient doucement lisser la ligne du coeur comme pour relancer les dés, croiser sous les astres une antique force capable de percer à jour les enchevêtrement du destin. La chiromancie n'a jamais été sa grande passion mais qui sait, peut être qu'avec un verre de plus elle saurait être inspirée ?

“C’est pourtant pas faute de potentiel… C’est quoi qui te bloque ? Le coeur joue les durs ou c'est les masques sont trop lourd à port- Oh.” Un éclat passe sous l’océan de son regard, si vif qu’il peine à être rattrapé. Les doigts repoussent un instant la cigarette, la tenant bien à l'écart de la Pokeby pour ne pas l'enfumer. “J’entrevois un… Mmh. Jolie brune, yeux de jais, salsa endiablée... ”

La cigarette pointe au loin @Ofelia Madrigal, comme pour lancer les pronostiques. Le pari n'est pas difficile, sa colocataire possède un charme fou.

C’est qu’elle est charmante, la rouquine. Elle dégageait un petit quelque chose de magnétique, tant dans sa façon de bouger que de s’exprimer. Y’a des personnes qui ont le don de vous attirer, de vous charmer, sans raison apparente. C’est une des multiples injustices de la vie. Apsara était bien loin de posséder un tel don. Elle était trop brouillonne, trop indisciplinée, pour parvenir à captiver l’attention des quidams. Elle ne restait pas en place, ne faisait pas de manière. Elle était de ces électrons qui entre dans votre vie à toute vitesse, pour s’en extirper sans que vous ne parveniez à les attraper. Elle flâne, ci et là et ne se pose que lorsqu’elle les responsabilités la coincent au sol.


« C’est le calme plat, mon petit colibri. »


La pokeby fit la moue, pas étonnée pour un sou. Le résultat était logique et elle l’acceptait, telle une fatalité. C’était un moindre mal. Elle avait bien trop peur des conséquences néfastes qui pourraient advenir si jamais elle se laissait aller à roucouler et pire encore, à s’amouracher. Cœur brisé et vie en danger ? Non. Très peu pour elle. Ce n’était bon que dans les films, ça.


« C’est pourtant pas faute de potentiel… »


Vraiment ? La thaïlandaise arqua un sourcil, moyennement convaincue. Il n’y avait qu’à la comparer aux autres sorcières pour voir le gap qui les séparaient. Elles étaient pétillantes, ténébreuses, douces, flamboyantes… Elle n’aurait pas pu trouver meilleure comparaison que le colibri. Ce n’était qu’une petite créature éprise de liberté, trop occupée à vivre à 100 à l’heure pour se laisser admirer. Elle entrouvrit les lèvres mais s’abstint de tout commentaire, Rouquine poursuivant son expertise.


« C’est quoi qui te bloque ? Le coeur joue les durs ou c'est les masques sont trop lourd »


Attends une minute. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Son cœur fit un retourné acrobatique dans sa poitrine, la dégrisant bien malgré elle. De quels masques parlaient-elle ? Est-ce qu’elle était au courant pour sa famille ? Non. Impossible. Le seul à en avoir jamais fait mention était @James Blackthorn et il ne l’avait jamais évoqué franchement. Personne d’autre n’était censé être au courant. Est-ce que sa vie changerait si une parfaite inconnue connaissait ses origines ? Non. Sûrement pas. Pour autant, elle n’aimait pas ça. Elle s’apprêta à la détromper mais encore une fois, la jolie rousse lui coupa l’herbe sous le pied.


« Oh. J’entrevois un… Mmh. Jolie brune, yeux de jais, salsa endiablée... »


Aussitôt, la jeune femme se rapprocha et pencha son nez au-dessus de sa main. Comme si elle pouvait y lire quoique ce soit, tiens ! Interloquée, elle décrocha de sa paume pour suivre la direction indiquée par la cigarette rougeoyante.


« Ofe ? Non. Impossible. On est juste de très bonnes amies toutes les deux. Tu m’as collée une de ses frayeurs ! »


Un soupire de soulagement s’échappa de ses lèvres malgré elle. Faut dire qu’elle était rassurée que la prédiction annonce la jolie brune. L’amour, c’est vaste. L’amitié pouvait bien en faire partie, non ? Comment ça, elle se raccrochait aux branches ?


« T’es tombée sur un cas, je crois. Je ne sais pas ce que peux te raconter ma main, mais ça doit être une feuille blanche. Je suis pas douée pour la romance. »


Et ça ne risquait pas de bouger si elle continuait à éviter « la chose » jusqu’à ce qu’un mariage arrangé lui tombe sur le nez. Allez savoir pourquoi, elle se mit à scruter la foule. James était aux abonnés absents et les autres virevoltaient sur la piste de danse. Autant profiter de cet interlude mystique quelques secondes de plus.

« Tu arriverais à savoir d'autres choses en lisant mes lignes ? »

C'est qu'elle restait très curieuse malgré tout.

“Tu m’as collée une de ses frayeurs ! “ Le rire de la Blackthorn se fait doux, mais c’est à la manière d’un chat qu’elle observe Apsara du haut de sa branche. Ne semblant pas même ciller tant son bleu regard se refuse à se détourner du sien. L’espace d’un instant, ses longs cheveux roux s'enroulent sous les doigts du vent comme animés d’une volonté propre mais retombent en douce ondulation lorsque la sorcière pose pied à terre. Sa main libre rabat le balais au sol avant que les talons aiguilles ne se décident à l’enjamber pour tourner autour de la pokeby, marquant un cercle parfait autour d’une toute jeune femme qui ravie son entière curiositée. Un cas, donc. Le sourire s’étire sous les canines de l’animagus sans animosité, quoique l’oeil gagne en profonde malice sous les étoiles de septembre.

-“Je crois, au contraire, qu’elle a bien plus à raconter que ce que tu penses. ” Souffle finalement le collier, puisque les cordes vocales s'écorchent et se déchirent sur leur maléfice. Si aucune grimage ne vient tordre les muscles de Cataleya Blackthorn, force est pourtant d’admettre que déjà la frustration pèse sur son noble port de tête et la stoppe derrière l’épaule d’Apsara. Machinalement, le menton de la lufkin se pose dessus et le dialogue reprend sans gêne aucune.  “Une feuille vierge est tout aussi riche d’enseignement qu’un brouillon noircit par les annotations. Elle marque les hésitations, la peur, parfois même la déception ou le manque d’intérêt. Ça ne fait pas de toi un cas désespéré ; seulement quelqu’un qui doit gagner en confiance.”

En soi, en les autres, en la vie. Le regard de la Blackthorn se perd un peu dans le vide mais se raccroche finalement aux parfums que portent avec eux les longs cheveux noirs de son interlocutrice. Elle voudrait bien éclater de rire et lui souffler qu’en vérité, elle ne savait absolument pas lire dans les mains et était en roue libre depuis une bonne minute, mais se plie volontiers au jeu.
En équilibre sur ses talons aiguilles en dépit de l’alcool qui la tient, la ballerine aux yeux bleu se détache de sa cadette pour reprendre une bouffée de nicotine, comme pour ponctuer sa réflexion. L’esprit tente de faire des liens entre eux, mais l’éthylène ne l’aide pas vraiment à se concentrer.

-“Je peux également te dire que tu es venu accompagné d’un blond au regard de glace. ” Les volutes de fumée se perde au-dessus d’elles, mais les doigts viennent subitement à claquer dans le vide, comme pour marquer un temps de réflexion. Feindre l’absence de nom quand le parfum de James lui était pourtant connu par coeur.

-“@James Blackthorn ? Des perles autour du cou et un humour un peu moisi. T’aurai clairement eu une meilleure compagnie si tu avais misé sur @Alexander McCandless , mais mon petit doigt me dit qu’il t’abordera dans la soirée. Il abordait toutes les filles de la soirée.

Les perles bleues ne semblent pas vouloir la quitter, coulant sur elle sans qu’elle ne s’en retrouve gênée. C’est qu’il lui en fallait plus pour perdre ses moyens. Elle était observée sous les moindres coutures depuis sa naissance et reconnaissaient les intentions néfastes en moins de temps de deux. Là, ça n’avait rien d’agressif ou de désagréable. Elle la jaugeait par contre, ça c’était certain. N’était-ce pas normal après tout ? Elles ne se connaissaient ni d’Eve ni d’Adam. Pourtant, lorsqu’elle saute de son perchoir pour venir lui tourner autour, cette logique est mise à mal. Petite souris prise entre les griffes d’un chat malicieux, elle ne broncha pas et guetta la moindre de ses actions. Si l’éclat dans son regard lui intimait de se méfier, elle se laissait volontiers séduire par son sourire.


« Je crois, au contraire, qu’elle a bien plus à raconter que ce que tu penses. »


La voix métallique venait d’écorcher l’image lisse de la sorcière flamboyante. Si la forme perd en beauté, le fond n’en reste pas moins intéressant. Mille et une questions se bousculait dans sa tête mais elle eut la sagesse, pour une fois, de les garder pour elle. Peut-être aurait-elle l’occasion de les lui poser une prochaine fois ? Seul le destin pourrait juger si une nouvelle rencontre était opportune. La brune sentit quelques cheveux lui tirer avant qu’une tête ne vienne se nicher sur son épaule. Si son contact la surprend, il n’en est pas désagréable. Du revers de la main, elle attrape se longue chevelure noire et la glisse au-dessus de l’épaule opposée.


« Une feuille vierge est tout aussi riche d’enseignement qu’un brouillon noircit par les annotations. Elle marque les hésitations, la peur, parfois même la déception ou le manque d’intérêt. Ça ne fait pas de toi un cas désespéré ; seulement quelqu’un qui doit gagner en confiance. »


De nouveau, son sourcil s’arque et elle ne peut retenir un gloussement. Elle ? Manquer de confiance ? Peut-être. Pourtant elle n’avait pas l’impression de douter d’elle. Des autres, en revanche… Et encore, elle se disait parfois qu’elle accordait sa confiance trop fort, trop vite. Elle avait pris son envol mais se refusait de flirter avec le sol, bien trop conscience de la chute désastreuse qui pourrait en résulter.


« C’est beau, la confiance. En gagner plus, oui, mais pour perdre combien par la suite ? »


La fumée de cigarette les entoure, comme une bulle dont la moindre information serait incapable de s’échapper. En parlant d’info’, d’ailleurs. La sorcière profita de l’éloignement de la rouquine pour se tourner et lui faire face. Avait-elle vraiment découvert tout ça dans le creux de sa main ?  


« James ? Oui. C’est mon cavalier pour la soirée. Tu le connais, je suppose ? Tu ne citerais pas son humour pour le moins unique sinon. Rien à voir avec Alex, je te l’accorde. Il est d’une nature plus… Charmante ? Moins subtile ? Enfin. Si ce dernier doit vraiment venir m’aborder, j’irai me planquer. Je ne me fais pas de soucis pour lui, il trouvera vite quelqu’un d’autre à aller voir. »


Elle chassa d’un revers de la main cette possibilité, comme si ça pouvait en effacer toute probabilité. Alex et elle, ça n’avait rien d’une romance. S’il la draguait, c’était surtout pour voir ce qu’elle était capable de supporter avant de lui mettre un coup bien placé. Des fois, elle se demandait comment Ofe pouvait les supporter.


« Alex à éviter donc. Tu vois d’autres personnes à éviter pour préserver ma tranquillité ? »


Sait-on jamais.

« En gagner plus, oui, mais pour perdre combien par la suite ? » C'est l'jeu ma pauvre Lucette, aimerait souffler Quarta ; personne ne pouvait savoir à l'avance où et quand il s'écraserait, mais il serait bien dommage de rester figé en haut de sa branche sans jamais oser sauter. Passer sa vie encagée n'avait rien de bien palpitant, et mieux que personne Cataleya le savait. Le doute formulé par la brune fait pourtant écho aux peurs intrinsèque de la rousse qui n'en dit mot puisque parler confiance, quand on s’appelait Blackthorn, c'était tout de même sacrément hypocrite. Néanmoins la lufkin avait doucement réapprit à bâtir son monde sous les ailes de quelques uns, et jamais elle n'avait eut autant conscience qu'aujourd'hui que c'était là, avec la communication, deux clefs essentielles pour trouver un peu de stabilité. Machinalement ses grands yeux bleus se mettent alors en quête d'un Miguel qu'elle ne trouve pas -comme s'il illustrait le mieux cette notion de confiance-, mais l'attention est de toute manière ramené à Apsara par l’évocation de James. Le connaître était un grand mot puisque depuis un an elle éprouvait l'effroyable sensation d'avoir vécu dans le mensonge. De vivre en décalage, sans que l'un et l'autre ne se voient vraiment  là ou tout autrefois semblait pourtant couler de source. D'une vision idéale, il était devenue allégorie de Lâcheté, et contempler cette effroyable déchéance dans sa propre estime horrifiait la lufkin. Comment pouvait-elle mépriser un homme pour lequel elle avait essuyé les doloris de son père ? Pourrait-elle autant juger @Miguel Pajares si un jour il viendrait lui aussi à la trahir ? Cette simple hypothèse arrache un frisson à la rousse qui se refuse à perdre l'estime qu'elle éprouvait pour l'espagnol. L'admiration qu'elle lui vouait était bien trop belle pour s'effriter.

- « C'est mon ex. » souffle alors la rousse, sans que les lèvres ne se meuvent ou s'essaye à murmurer. La trachée brûlent encore bien trop pour que la médicomage ne s'essaye à la mobiliser. « James, pas Alex je veux dire.  »

L'espace d'un instant, le sourire s'étire avec tant d’aplomb qu'il se fait évident que la blague pèse sur ses lèvres. Ca la démange de hausser nonchalamment les épaules, poser dans le vent l'hypothèse d'une idylle avec le grymm et en rire à grand éclat. Hélas, c'est étonnamment sage qu'elle ravale au final ses commentaires sur le sourire désarmant de l'écossais puisque, enfin, ses yeux bleus accroche ceux de Miguel tenu plus loin. S'il parait un peu fermé, Cataleya se veut pleinement solaire pour lui arracher un sursaut des zygomatiques à distance.

- « Je pourrais te répondre que, si tu comptais préserver ta tranquillité, venir à une fête organisé par Peter est la pire de toute les idées mais... Meh. J'étais censé bosser mes thèses : on a eu la même mauvaise idée. Fuit donc @Wyatt Mora comme la peste : il a un sourire d'ange mais c'est l'un des pires.

Apsara écarquilla ses yeux sombres, ses longs cils noirs se fondant dans les quelques mèches qui composaient sa frange. Ça pour une surprise, s’en était une !


« Ton ex ? » répéta la thaïlandaise, comme si ça pouvait lui apporter plus de réponse.


Elle ne savait pas ce qui était le plus improbable : que James ait eu une relation amoureuse ou que l’ex en question vienne lui lire les lignes de la main. Le sorcier avait un physique plaisant, c’est vrai et sous la couche de glace battait un cœur qu’elle ne doutait pas être capable de passion. Comment était-il, lorsqu’il aimait quelqu’un ? Est-ce qu’il parvenait à se dévoiler complètement ou est-ce qu’il se cachait d’autant plus ? Est-ce qu’il avait eu peur de vivre ce genre d’expérience ou est-ce qu’il l’avait vécu en toute inconscience ? Si l’information lui restait en tête à la fin de la soirée, nul doute qu’elle ira le harceler en bonne et due forme. Encore fallait-il qu’il soit en état de lui répondre. Le truc qui la faisait tiquer, dans cette histoire, c’était la possibilité même d’une idylle. S’il y avait eu droit, peut-être que ce n’était pas si grave si elle s’ouvrait à cette opportunité à son tour ? Non. Impossible. Elle n’avait pas les mêmes libertés que ses frères ainés et ça lui avait été suffisamment martelé pour qu’elle l’intègre comme la plus stricte des vérités.


« Je comprends mieux pourquoi tu m’as dit qu’il n’était pas la meilleure des compagnies. Désolée. Je ne pensais pas que mes lignes allaient réveiller ce genre de souvenirs. »    


Non. Vraiment pas. Quelle était le pourcentage de chance (ou malchance) pour qu’elle tombe sur l’ancienne petite amie de son cavalier ? Heureusement que ce n’était que James. Elle ne tenait pas à recevoir des foudres d’une furie pour le simple prétexte d’être proche de lui. Ils ne sont et ne seront jamais plus que ça, des amis. Y’avait pas tellement d’autres options envisageables.


« Je ne comptais pas spécialement venir, à vrai dire. Je ne connaissais pas grand monde ou alors vaguement. » en dehors de James, bien sûr, mais elle eut la décence de ne pas le mentionner. « Je regretterai mes heures de sommeil en moins demain. Là, tout de suite, je compte juste en profiter. Ça fait du bien de relâcher la pression. »

Et de la boire. D’ailleurs, elle commençait à avoir soif.


« Wyatt ? Très bien. Je suis curieuse maintenant.»


Ses yeux en amandes parcoururent la foule, s’arrêtant de temps à autre devant des scènes osées ou incroyablement ridicule. Un instant, elle crut reconnaitre la tête de @Nathan Tremblay mais la silhouette disparut au loin. Il n’avait quand même pas osé mettre les pieds ici ? Décidemment, il lui fallait un verre de plus. Ça en devenait vital ! Pas grogner, Chankimha.

L’excuse tombe étrangement entre les deux femmes, et si c’était radieuse que Cataleya contemplait la merveille qui tirait plus loin la gueule, l’expression vient à se radoucir lorsque le regard retourne à la pokeby. L’index se dresse entre elles comme pour lui intimer de ne pas s’enfoncer davantage dans son regret puisque les plaies se sont depuis longtemps refermées. Elle et James, ça ne faisait plus mal ; ce n’était qu’une énième source de frustration dans la vie millimétré de Cataleya Quarta Blackthorn, hantant parfois sa réflexion, blessant parfois l’égo, mais ne pesant plus aussi lourdement sur son coeur autrefois éprit. Ce n’était pourtant pas faute de l’avoir aimé le plus sincèrement du monde, de s’être accrochée toute griffe dehors à leur idylle et au spectre d’un mariage d’amour quand tout dans leur vie leur imposait des choix qui n'étaient pas les leurs. Ils avaient cru au destin puisque tout s’alignait parfaitement sur leur route, mais les étoiles étaient parfois capricieuses et leur avaient pris chacun la main pour les mener sur des routes divergentes. Un peu trop éloignées. Depuis le temps, la fille de Claudia s’était résignée. Elle avait comprit, puis accepté, qu’ils se feraient bien plus de mal que de bien à trop s’accrocher. Elle s’y était essayé en décembre dernier et avait préféré fuir le manoir en pleine nuit, là où ni les intimidations quotidiennes de son père, les verrous que posait sa mère sur la porte de sa chambre chaque nuit, ou même les tortures et traumatismes n’étaient jamais parvenu à l’en dégager. Elle s’était pourtant juré d’essayer puisque depuis son adoption, jamais elle n’avait rechignée devant la violence et la contrainte physique, toujours elle était parvenue à endurer -et le plus brillamment du monde- tout ce qu’on avait cherché à lui imposer. C’est qu’elle avait les canines acérées et la morsure facile, petite Cat, mais le coeur remplit de bonne volonté…
Hélas la confiance avait explosé, et malgré ses suppliques James n’avait pas prit le temps de la laisser cicatriser. Chaque pas osé vers elle l’avait fait reculer, avait aiguisé sa méfiance, et plus que jamais elle contemplait aujourd’hui chacun de ses gestes comme un animal effarouché.

“ Ils ne sont pas laids, ces souvenirs.” Ose t’elle pourtant, comme pour ne pas entacher l’image qu’Apsara pouvait avoir du blond. “Juste un peu datés.”

Les âcres volutes de sa fumée s’entremêlent étrangement sous les étoiles, et si la Blackthorn s’essaye à y trouver un sens, c’est d’un geste gracile qu’elle désigne un espagnol au rire éclatant lorsque la pokeby réitère le nom de @Wyatt Mora.

- "Dragonologue canon, il serait l’homme de ma vie s’il n’était pas gay de chez gay… C’est pas faute de lui avoir mit mes seins sous le nez un paquet de fois, mais il reste éternellement incorruptible… " Si la moue se fait un peu capricieuse, c’est avec grand intérêt qu’elle le suit s’épanouir parmis les convives, avant que le regard ne s’écarquille soudainement. Le réflexe veut qu’elle tape par trois fois le bras d’Apsara pour marquer la subite réminiscence qui est la sienne. "Je lui ai promis d’arriver à le foutre dans le lit de Max et Peter ce soir ! "

Parce qu’elle était une amie de qua-li-té, déjà, et qu’elle éprouvait un plaisir singulier à faire perdre tout ses moyens à Maximilien dès lors qu’elle buvait un peu. Rappelons qu’elle était parvenu à glisser ses collants dans la poche du français lors du nouvel an, en espérant le voir s’étouffer sur son cocktail en imaginant son dulciné avec. Un agent du chaos, cette Blackthorn.

« Ils ne sont pas laids, ces souvenirs. Juste un peu datés. »


Ses épaules se détendent en douceur, dès lors que ses mots lui parviennent au creux de l’oreille. Petit à petit, la tension disparaissait pour ne laisser que quelques traces résiduelles. C’est qu’elle avait un petit cœur tout mou, la thaïlandaise. Elle ne souhaitait faire de mal à personne et s’évertuait même à coller un sourire ou deux sur des visages inconnus. L’idée d’assombrir ce ciel azuré ne lui plaisait pas le moins du monde, même si une petite voix intérieure lui souffrait que ça n’aurait pas été de sa faute. Le blâme revient aux méthodes pédagogiques douteuses de sa famille qui n’hésitent pas à jouer sur les cordes sensibles et inscrire dans ses gènes une profonde culpabilité : être née, être une fille, être une tête-brûlée. Malgré son éloignement et son hypothétique prise de confiance en elle, l’emprise ne s’est jamais desserrée. Ou si. Le nœud coulant semble s’être suffisamment détendue autour de sa gorge pour lui permettre de respirer… Jusqu’au prochain coup de laisse, évidemment.


« C’est toujours ça. C’est important, les souvenirs. »


Comme si tu pouvais juger, Chankimha. Elle n’a jamais été capable de s’ouvrir à la romance, ni même d’oser franchir un quelconque pas femme ou homme confondus. Elle s’était toujours débinée et débrouillée pour balayer ses regrets sous le tapis. Enfin, en élargissant le thème, garder des souvenirs ne pouvait pas être si mauvais. Ça réchauffait le cœur ou servait de leçon, la plupart du temps.

Son sourire retrouvé, elle accrocha le regard de la rouquine et détaille le fameux Wyatt. Il avait tout pour lui, elle ne pouvait pas la contredire à ce sujet. Au moins, elle était prévenue. Déjà qu’elle ne pouvait pas se permettre de tomber sous son charme, là, elle venait d’obtenir une raison supplémentaire.

Les tapes sur le bras la firent rire doucement tant elles étaient spontanées. Elle lui accorda toute son attention -du moins plus encore que ces derniers instants. Elle appréciait le tempérament de la rousse et rentra sans une hésitation dans le jeu.


« T’as un plan pour ça je suppose ? Ou tu comptes y aller au talent ? »


La brune partageait sans mal cette soif de malice et n’hésita pas un instant à encourager le plan machiavélique.


« Au fait, moi c’est Apsara. »


By the way.

L’importance des souvenirs… Cataleya opine devant, consciente que les siens avaient trop longtemps étés trompés par l’amnésie traumatique ou les perfidie de sa mère. Les oubliettes, elle les collectionnait à la pelle et s’était longuement cru folle, comme extérieur à son propre corps. Passagère clandestins à bord de son propre bateau. Elle opine, oui, mais n’a pourtant de cesse que balayer sous le tapis les plus douloureux. A croire que tant qu’elle ne posait plus les yeux dessus, jamais ils ne sauraient réapparaitre.

“ T’as un plan pour ça je suppose ? ” Le sourire de Cataleya s’étire avec perfidie mais cherche à s’étrangler sur une nouvelle bouffée de nicotine. En vain, elle conserve cet odieux air de lutin de Cornouaille sur le point de faire une bêtise. Évidemment qu’elle avait un plan, même s’il avait fallu le réviser un paquet de fois au gré de la soirée. Elle avait même envisagé apprendre à Wyatt à danser en cuissarde autour d’une chaise ou le couvrir de bolduc pour le faire passer pour un cadeau de crémaillère, mais s’était ravisé quand l’esprit avait prit une bouffé d’oxygène hors de sa marée alcoolisée. Petite sirène, elle aurait bien chanté un entêtant air pour endormir la méfiance de Summerbee ; offrir une prise au charme naturel de Wyatt qui, mieux que personne, savait séduire l’esprit jusqu’aux plus grandes déraisons hélas, privé de sa voix et incapable de sa faire aussi charmante que le Mora il avait fallut faire basique. La lufkin s’était rabattu sur l’alcool.

“ Je lui ai proposé de boire un shot à chaque fois qu’on raterait une quille et, tu l’apprendras… Max est nul au bowling.” Le souci était que, loin d’être mauvaise, elle aussi en avait raté plus d’une et s’était collée au tripe un affreux sentiment de nausée. La moue se forme à cette réminiscence, mais pas peu fière d’avoir su la ravaler, c’est orgueilleuse que la Blackthorn relève le menton. Quelque part sans doute, le regard s’affute songeur sur le métamorphomage, l’imaginant sans mal perché sur des talons à sournoisement s’effeuiller. “ Je reste convaincue qu’il aurait toute ses chances avec une chaise et une danse sexy… Merlin ! J'aurais du devenir directrice artistique pour un cabaret en fait !” Elle le pense le plus sincèrement du monde, et avec une désarmante spontanéité qui la couvrirait sans doute de honte le lendemain matin si elle réussissait à rentrer sans se péter une cheville, puisque déjà la main cherchait à renouer avec le balais pour enfant et y remonter.

“ Je suis ravie et enchantée, Apsara ! ” répond t’elle aussitôt, avant de désigner le bout de bois tordu contre lequel elle trouve un solide appui. “ Lui c’est fraise des bois.”

La thaïlandaise gloussa en entendant le plan machiavélique de la jolie rousse. Elle imaginait tout à fait deux petites cornes prendre place en guise de couronne.


« J’espère que tu atteindras ton but. Pauvre Max… Si seulement il savait dans quoi il s’embarquait ! »


Ses yeux en amande suivirent le regard de la Blackthorn et elle accrocha sans mal sa cible. Wyatt était un très bel homme, il fallait être aveugle ou menteur pathologique pour le nier. Le couple de la soirée était-il suffisamment libre d’esprit pour ajouter un comparse à leur ébat ? C’était une question à laquelle elle n’avait pas de réponse. Seule la suite de la soirée lui permettrait d’établir une hypothèse.

Suffisamment alcoolisée pour bondir sur la perche tendue, Apsara se mit à sourire et virevolta sur elle-même, avant de rejeter ses cheveux sur son épaule.


« Si jamais tu as besoin d'une danseuse pour ton cabaret, je suis toute à toi. »


Doux rêve. Terrible folie. Dans une autre vie, ce projet aurait sans doute pu être sérieusement envisagé. Si elle n’avait pas été l’un des nombreux pions du clan Chankimha, elle aurait été libre de faire ce qu’elle voulait et se serait jetée corps et âme dans sa passion, au lieu de suivre un cursus qui ne faisait pas sens pour elle. Pourquoi le suivait-elle d’ailleurs ? Pour gagner en valeur ajoutée ? Oui. Certainement. Le vilain petit canard qu’elle était avait encore quelques années avant de rejoindre le marché des fiançailles. Lorsque ça arriverait, elle n’aurait d’autres choix que de briller et la réussite de ses études réputées n’étaient pas négligeables.
Ce constat, trop triste pour une soirée aussi festive, lui donna l’irrépressible envie de se jeter sur un énième verre et de trouver refuge sur la piste de danse.


« Heureuse d’avoir fait ta rencontre, jolie rousse. Fraise des bois, ce fut un plaisir ! Le devoir m’appelle. Je vous laisse. »


Spontanément, la brune prit ses deux comparses dans bras -oui, un balai peut être défini comme tel, et pris la poudre de cheminette. Est-ce qu’elle tanguait ? Non, mais ça ne saurait tarder.

[Fin pour moi]

La compassion à l’égard de @Maximilien Leroy arrache un large sourire à la Blackthorn qui, certainement trop consciente de tout ce par quoi elle l’avait déjà fait passer, chasse la pseudo-culpabilité qui aurait pu l’atteindre. En vérité elle s’y était fortement attachée au cours de l’année, quand bien même leurs rencontres ne s'étaient jamais faites douce et emprunt de quiétude. Elle l’avait haï, elle l’avait jalousé, elle l’avait repoussé tout croc dehors et remuait aujourd’hui la queue lorsqu’elle le devinait dans les parages. Étrange relation que voilà. Hélas, trop aviné pour proprement y réfléchir, c'est entêté que la rousse se voit nourrir un tout nouveau projet pour lui ; Elle était quasis certaine qu'elle pouvait obtenir de lui des cours particulier de vol si elle lui tendait une poignée de biscuit subtilisé à la table. De quoi regonfler son trop grand égo après la ridicule chute qui l'avait jeté fesses à terre.

Petite danseuse à l’équilibre vacillant, Apsara tire la Blackthorn de ses songes d’un radieux sourire et obtient d’elle un vif claquement de doigt. Index pointé sur la pokeby. “Deal”. Si Cataleya se souvenait de cette discussion, si elles se recroisaient, et qu’elles plaquaient toute deux la médicomagie pour la danse… Alors peut être envisagerait-elle d’ouvrir un cabaret ! Elle trouverait bien un nom accrocheur d'ici là !

- Profite de ta soirée Apsara ! Oh ! Dernier mot de la devineresse que je suis ; "Nulle pierre ne peut être polie sans friction, nul homme ne peut parfaire son expérience sans épreuves." Ce n'était pas d'elle mais de Confucius, et si la lufkin était pleinement honnête avec elle-même sans doute se rendrait-elle compte que cette citation bien précise avait été porté à sa connaissance par un vulgaire fortune cookie. Meh. Ca ferait tout de même l'affaire.

La révérence gracile, Cataleya se hisse finalement sur son balais en quête de l'hôte de la soirée. Nimbée d'une expression de toute puissance puisque, à un mètre cinquante du sol, le monde lui semblait déjà bien moins impressionnant.