TW : Troubles mentaux, suicide.

Au fond de toi gît un sentiment pénible, tu étais incapable de poser le doigt sur ce qui te poussait à craindre l’avenir. N’étais-tu pas pourtant d’un naturel optimiste ? Ton regard se portait sur le décor enneigé qui couvrait le jardin de ta maisonnette. Au travers de ta fenêtre se dessinaient les contours de ton faciès, deux doigts glissent sur la fine pellicule de peau sous ton œil, cisaillée par une petite cicatrice qui se démarquait de sa teinte plus claire. Les souvenirs douloureux ressurgissaient quant à l’origine de cette marque qui te rappelait les airs truculents que pouvaient arborer la personne que tu chéris le plus en ce monde. Cette douleur n’était en rien négative, elle portait en elle un éclat qui te rappelait ton devoir envers cette personne ; celui de l’extirper de la fange dans lequel son esprit s’embourbait. En toi ne recelait aucune rancœur pour cet individu dont la hideur de ses actions n’était causée que par un facteur qui était extérieur à son identité.

Petit bourgeon avait désormais éclos, adulte désormais et après sept années passées à Poudlard chez les aiglons, il était enfin temps pour toi d’expérimenter la vie. Tu l’avais passée à t’occuper de ta famille mais ton besoin d’indépendance te dévorait. Etais-tu destinée à finir consumée par tes étincelles promises à devenir brasier ? Un soupir t’échappa, remarquant que tu te perdais encore dans un cheminement de pensées complexe qui n’allait que flétrir ton humeur. Ton regard émerillonné fut attiré par un mouvement dans le fond cérulescent du ciel. Un hibou que tu reconnaissais sans mal se dirigeait vers ta fenêtre que tu dépêchas d’ouvrir. D’un mouvement souple, la lettre envoyée par ta sœur se retrouvait entre tes mains, le regard parcourant les mots devenant couteaux au fil de la lecture. La lettre s’échoue contre le sol et toi, tu étais déjà partie, téléphonais désormais en main pour appeler ta mère, lui crier d’aller voir ta sœur, lui hurler à plein poumons de ne pas la laisser faire ce qui lui traversait par la tête.

Ta grande sœur avait posé la définition de ton monde et pourtant vous perceviez celui-ci différemment. Lors d’une journée hivernale similaire à celle-ci, le diagnostic tombe : schizophrénie. Le mot était posé sur le fossé qui vous séparait. Tu étais le premier témoin de ses pertes de réalité traduites dans une violence inouïe où trouvera naissance ta cicatrice. Jamais une seule fois n’as-tu ressenti de l’aversion pour elle, seule régnait en maître la peur, l’effroi de la voir perdue à jamais dans son monde constitué d’hallucinations. Les mots crus fusaient mais tu voyais derrière ses yeux qu’elle te prenait pour autre, qu’elle était bien plus effrayée que tu ne l’étais.

Cette sorgue-là avait porté l’affliction suffisante pour basculer ta perception du monde. Drapée de noir, tu te retrouves face à celle à qui tu avais promis l’éternité.


01 - ta cicatrice avait été causée par ta grande soeur lorsque vous étiez enfants. perdant pieds avec la réalité, c'est avec un couteau qu'elle te transperça la paupière. heureusement, ton oeil n'avait pas été touché et ta vue est restée intact. la peur causée avait été bien plus douloureuse que la douleur en elle-même. face à ton miroir, tu souris désormais à la vue de cette petite cicatrice qui te rappelle à jamais l'existence de ta soeur. 02 - grâce à des cours en ligne, tu essayes d'affiner ton français bien que ce ne soit pas ta langue maternelle. cette langue avait suscité ton intérêt en plongeant dans le monde de la littérature et tu savais les français incontournables dans le domaine. tu es aujourd'hui capable de tenir une conversation avec un français même si de nombreuses locutions te sont inconnues et qu'il te reste encore du chemin pour bien parler cette langue. c'est avec un adorable que tu parles cette langue même si tu avais débuté tes cours avant tout dans l'optique de lire des classiques. 03 - on pourrait penser que ton dossier scolaire est parfait sans aucune souillure mais tu te rappelles de ta première punition durant ta quatrième année à poudlard après t'être bagarrée avec ta rivale elle aussi de ta maison. tu as écopé d'une semaine à nettoyer les toilettes publiques, de quoi te dissuader de recommencer. 04 - la mort de ta soeur a créé un gouffre entre ta mère et toi. le traumatisme de perdre un enfant était bien plus fort que votre lien, tu savais qu'elle refusait d'accepter la réalité bien que cela fait trois ans maintenant qu'elle n'est plus. c'était son mécanisme de défense, s'éloigner de son deuxième enfant pour ne pas subir le même choc émotionnel si cette dernière venait aussi à disparaître. tu ne gardes que de fragiles contacts avec elle mais tu n'arrives pas à lui en vouloir. 05 - aussi longtemps que tu t'en souviennes, tu as toujours voulu intégrer cette université qui possède cette prestance internationale qui t'a tout de suite charmée. sachant qu'y obtenir un diplôme serait prestigieux pour toi, tu t'es enfermée dans une bulle au cours de tes études à poudlard pour espérer un jour intégrer hungcalf, cet optimal tu devais l'obtenir. frôlant le burnout, tu sacrifiais même tes heures de sommeil pour réviser ces diverses options que tu avais prises. facultatives mais c'est ce qu'ils aimaient bien faire croire aux élèves, tu savais que ne pas prendre ces options pouvaient te coûter ta place. 06 - ta lettre de motivation pour intégrer hungcalf ressemblait presque à une thèse, pas si étonnant que cela venant d'une serdaigle. tu avais demandé l'assistance d'un de tes professeurs préférés à l'époque enseignant l'histoire de la magie pour passer en revu ta lettre. cette dernière ressemblait bien trop à un devoir, il te l'avait d'ailleurs fait remarquer qu'aucune émotion n'y transparaissait. au coucher de soleil et alors que les élèves quittaient la bibliothèque, tu avais méticuleusement choisi cette place baignée par les rayons qui allaient bientôt déménager pour réchauffer d'autres parties du globe. cette feuille vierge en face de laquelle tu t'es retrouvée si souvent dans le cadre d'examens te rendait soudainement inquiète. après quelques inspirations, tu t'es enfin penchée sur cette dernière pour poser ta vulnérabilité sur quelques mots. ta lettre de motivation est devenue une ode à ta soeur. 07 - aujourd'hui, tu t'épanouis au sein de l'université et dans les études, tu trouves même le temps de t'impliquer dans des activités extra-scolaires pour aider les étudiants, jouant parfois les politiciennes avant l'heure, partageant des idées similaires à celles de wand.