FB/ Une épreuve qui paraît insurmontable @Joshua Yoon

Ils étaient deux, puis ça avait éclaté.
Il était seul, et on lui a tendu la main.
Ils étaient trois, inséparables.
Ils finirent à deux, le bel oiseau envolé.

L’histoire allait-elle se réécrire ? Cameron se l’était demandé plus d’une fois. Il avait été préparé avec toutes les précautions du monde par @Joeïa Yoon . Son cerveau malade avait enregistré l’information, savait qu’il y avait une date précise de départ. Qu’il en serait de même pour son retour, mais qu’il lui faudrait s’armer de patiente. Il savait qu’elle allait vivre son aile et lui souhaitait le meilleur. Il n’avait pas le cœur brisé. Ça, il en avait l’habitude. Il avait appris à le rafistoler, à le faire tenir contre vents et marées. Là, c’était pire que tout. En partant au bout du monde, elle emportait avec elle un bout de lui. Comment pourrait-il fonctionner avec l’âme morcelée ?

Les jours précédents sont départs avaient été désastreux. Il se sentait mourir à petit feu et avait une folle envie de se débattre. Contre elle, contre Jo, contre lui. C’était injustice mais viscérale. Il s’en voulait de les repousser, parfois même avec sauvagerie. Il avait crié comme un dément plus d’une fois, tapé fort du poing avant de laisser les larmes le submerger. Lui qui souffrait d’une sensibilité exacerbée ne parvenait plus à se contenir le moins du monde. Tout était ressentit plus fort et l’épuisement n’aidait pas. Comment pourrait-il tenir loin d’elle ? Et Josh ? Comment pourrait-il le soutenir, alors que lui-même ne cessait de s’écrouler ? Il s’y essayait pourtant, sans trop savoir ce qu’il faisait. Il était présent, tout au moins. Le teint terne, pâle à faire peur, mais bien là. Son âme sœur apaisait ses angoisses, l’enveloppait de ses bras pour mieux le couper du monde. Elle avait réussi à faire ressortir le Beau en lui, à rendre ses émotions plus dociles. Je t’aime lui avait-il soufflé avant de l’embrasser avec passion -désespoir, aussi. Il était épris d’elle follement. De Josh, aussi. C’était difficilement explicable. Lui-même n’y entendait pas grand-chose. Il se laissait simplement aller à ce sentiment. L’acceptait pleinement, au risque de passer pour un fou. Peut-être qu’il l’était, ce grand cœur d’artichaud ? Incapable de faire la différence entre l’amitié, l’amour standardisé. Était-ce si important au fond ?    

Le grand jour, Cameron n’avait pas pleuré. Ce n’était pourtant pas l’envie qui lui manquait. C’était juste… Coincé. Encore aujourd’hui, il s’en voulait. Il avait trouvé ça scandaleux de laisser partir une part de lui sans hurler à la face du monde combien ça le détruisait. Qu’avait-elle bien pu penser de lui ? Avait-elle imaginé qu’il avait déjà tiré un trait sur elle ? Non. Impossible. Il crèverait avec leurs deux prénoms au bout des lèvres. Rien ne pourrait changer ça. Main dans la main, Josh et lui avait regardé leur sœur s’éloigner et s’envoler au loin. Ils étaient seuls, à présent. Oh. En y repensant, le caméléon avait bien fini par verser une larme. Non. Un torrent. Il se souvenait encore de la délicatesse avec laquelle son meilleur ami l’avait recouvert de son gilet, non pas par honte, mais par nécessité. Les mèches ternes étaient devenues d’un gris sombre, comme ses prunelles qu’il ne cessait de frotter pour en chasser l’humidité. Même ces foutus taches de rousseur avaient décidés d’afficher au monde sa peine immense. Il avait sangloté un moment contre le buste du brun, ponctuant certaines respirations de baisers mouillés sur un t-shirt qu’il n’arrêtait pas de malmener. Il avait besoin de lui faire comprendre qu’il était, qu’il l’aimait plus que tout. Il allait être là pour lui, même s’il ne savait pas comment s’y prendre. Il chassa ses larmes, recueillit les siennes de la pulpe du doigt. Ca va aller. Il le fallait. Ils étaient ensemble.

Inséparables. C’était ce qu’ils étaient depuis toujours. C’était comme ça qu’ils se soigneraient. Cameron avait accueilli Joshua dans son appartement sans hésiter. Il l’aurait même supplié à genou, s’il avait osé le lui refuser. Son appartement était trop grand sans Joe. Il n’y avait plus cette vie qui aimait tant y mettre le bazar, qui remuait sous ses draps ou déplaçait ses crayons en dépit de ses crises de nerf. Il y avait encore des traces de son parfum, ci et là. Il ne voulait pas rester seul. N’y aurait surement pas survécu. Merci avait-il répété inlassablement à l’attention du sorcier, lorsqu’il s’était glissé dans le canapé de piètre qualité. Il avait refusé de le rejoindre dans son lit, sans trop comprendre pourquoi. Il y avait pourtant un bon matelas. Pas excellent, certes, mais c’était toujours mieux que de dormir sur le sofa. Il n’avait pas insisté, de crainte de le pousser à s’échapper à son tour.

C’est un cri terrible qui le sortit du sommeil, le poussa à sauter du lit sans même se laisser le temps d’émerger. Le corps vacilla un temps, les poings chassèrent rapidement la fatigue. Une heure du matin. Un cri, plus terrifiant encore, termina parfaitement de l’extirper des bras de Morphée. Il courra, ses pieds nus évitant avec une précision terrible le moindre obstacle. Chaque chose à sa place. C’était si ennuyeux. Joe aurait déjà cherché à déplacer ce meuble, ce qui lui aurait bousillé le petit doigt. Il lui aurait hurlé dessus. Ça lui manquait. Le métamorphomage apparut au côté de son ami, plus pâle encore qu’un fantôme. Casper. Il était blanc à faire peur. Sa chevelure décoiffée. Ses cils. Ses prunelles, à peine plus chaude. Il avait eu peur pour lui.

« Encore un cauchemar… » Le jeune homme inspira longuement avant de se laisser tomber à genou, son buste nu reposant sur le peu de place offerte sur le sofa. Le Blanc se réchauffa à peine, hésitant entre un blond cendré et l’argenté. Il avait le cœur qui battait encore à cent à l’heure mais, au moins, il était à ses côtés.

« Tu veux m’en parler ? Je suis là, Jo. » Il posa doucement sa main sur la sienne et la serra, lui assurant un soutien indéfectible.

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La frayeur exsudait encore par le moindre pore de sa peau. Un rien aurait suffi à le mettre dans pareil état, cela dit. Depuis le départ de Joe, le troisième membre de la team Rocket, plus rien ne fonctionnait correctement. Cameron avait l’impression d’être complètement détraqué. Ses nerfs étaient à fleur de peau et le moindre petit détail insignifiant lui paraissait tout de suite une montagne insurmontable. C’est qu’il lui manquait un bout de son âme. Il avait un trou béant, quelque part, et ça l’empêchait de tourner rond. Il tentait de garder ça pour lui, bien sûr. Jo souffrait déjà bien assez de l’absence de sa sœur. Il ne pouvait pas lui rajouter une contrariété supplémentaire. Il désirait même tout le contraire. S’il ne pouvait combler le vide, il comptait bien jouer des pieds et des mains pour l’en détourner. Ce n’était pas pour rien qu’il lui répétait chaque soir qu’il n’avait pas à aller dormir dans le canapé, ou qu’il lui répétait combien il tenait à lui. Matin. Midi. Soir. Des fois qu’il l’oubli.  
 
Le métamorphomage remua un peu, se contorsionna, jusqu’à décider qu’il serait finalement plus confortable le dos cambré et la joue négligemment appuyée contre le cuir du canapé. Sa main avait rejoint la sienne le plus naturellement du monde, ses doigts se crochetant aux siens. L’index caressa le dos de sa main légèrement, du bout de la pulpe. A l’instant même où son ami pris la parole, son regard se ficha dans le sien. Son attention, il l’avait. Indéfectible et toute entière. Un sourcil s’arqua en entendant le contenu du cauchemar mais il ne dit rien de peur de le couper dans son élan. Il ne dit rien de plus en se sentant être secoué. Sa poigne, par contre, se resserra d’autant plus.

Les prunelles se réchauffèrent doucement, quoiqu’un voile d’inquiétude en ternissait encore l’éclat. Un léger sourire étira les pointes de ses lippes, avant que celles-ci ne viennent se poser avec douceur sur l’une de ses phalanges

« Joe ne te tournera jamais le dos. Tu es sa moitié. »

Une autre phalange fut gratifiée de son attention.

« Il ne lui arrivera rien. Elle est plus forte que n’importe qui. Elle a été à bonne école. »

Une troisième phalange accueillit sa bouche, une seconde de plus que ses consœurs. L’image de Joeia étendue sur un brancard s’était imposée à son esprit, lui hérissant le poil. Non. Il ne devait pas y penser. Il préféra partir en quête d’un souvenir plus joyeux où la sorcière se montrait indomptable et fougueuse, comme lorsqu’elle se bagarrait avec Lewis.

« Je ne te tournerai jamais le dos Jo. C’est impensable. Je suis là. »

La bouche glissa sur le revers de la main, tout comme quelques mèches de sa chevelure cendrée. Elle se posa, plus longuement encore, sur la quatrième phalange.

« Je vous aime, tu le sais n’est-ce pas ? Tu en doutes ? »

Ce serait là l’aveux le plus difficile qu’il ait jamais eu à entendre. Lui qui aimait au centuple ne pouvait concevoir qu’on puisse mettre sa dévotion en cause. Ou alors… Est-ce qu’il n’en faisait pas assez ? Qu’il ne le lui montrait pas suffisamment fort ? Est-ce qu’il était en train de le perdre ? Cette idée ne venait pas de nulle part. La bouche, petite aventure, s’était rendue jusqu’au pouce dans l’idée d’y accorder la même déférence mais elle s’arrêta. Et s’il s’y prenait mal ?

« Qu’est-ce que je peux faire pour te rassurer ? »

La main se mit à jouer maladroitement avec sa compagne, avant de l’attraper pour y nicher sa joue. Il était prêt à tout pour les Affreux Jo.

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« Je sais que tu nous aimes, c’est un fait, mais (…) » Ses épaules s’étaient affaissées dramatiquement, tandis qu’un intense soupir de soulagement se faufila entre ses lippes. Il avait cette peur irrationnelle de perdre tout ceux qui l’aimait qui le prenait aux trippes si facilement que s’en était même parfois douloureux. Il était trop sensible. Un rien l’affectait et éveillait cette insécurité, justifiant cette idée sournoise qu’il n’était pas comme il le fallait. Il était insuffisant, incomplet, mal-fichu. Il savait combien il était chanceux d’avoir les jumeaux dans sa vie mais une part de lui ne pouvait s’empêcher de se dire qu’un jour, peut-être, sa chance tournerait. Il se donnait alors à fond, sans hésitation, et se démenait pour leur prouver son amour. Corps et âme. Il était comme ça après tout. Quand il aimait, c’était sans demi-mesure. Ce qui vient avant un mais ne compte pas lui susurra une voix sifflante au creux de l’oreille. S’il le savait, pourquoi doutait-il ? L’évidence n’était peut-être qu’une illusion, finalement. Aïe. Il eut une crampe à l’estomac et dû faire un effort monstrueux pour refouler sa grimace. Il préféra plutôt cacher son visage derrière la main de ce frère de cœur et tendit l’oreille.

« Tu n’es pas stupide. Tu as juste eu peur. » Les prunelles sortirent un instant de leur cachette et se plissèrent doucement, malicieuses en tout point.

« Tu es peut-être trop malin. Ça doit être ça le problème. Heureux sont les imbéciles. » Il approcha sa main et tapota le front du brun de l’index plusieurs fois, avant d’être interrompu par un grondement féroce. La main resta figée dans l’air, alors que sa tête se tournait vers la source de ce bruit monstrueux. Le ventre.

« Ah ouai quand même ! Au moins, je peux y faire quelque chose. Jambon coquillettes ça te va ? » Après tout, Cameron n’était pas le meilleur cuisinier du monde. Préparer un plat satisfaisant en temps normal relevait déjà du miracle alors là, encore englué dans le sommeil, mieux valait qu’il ne s’y risque pas. Aucune chance qu’il ne rate son plat signature, par contre.      

« Je m’en occupe, ok ? Et je te ramène quelque chose de chaud à boire. Ça te fera du bien. » L’arc-en-ciel se redressa vivement en prenant appuis sur le bord du canapé et en profita pour déposer un baiser sur la chevelure brune, avant de lui voler une caresse légère sur sa joue. Rapide. Fugace. Du bout des doigts. Ses lèvres se retroussèrent et il lui sourit de toutes ses dents, avant de se relever complètement. Il jaugea un instant la couverture mais décida de la rabattre sur son corps, plutôt que d’en recouvrir le sien. La pudeur n’avait jamais été un problème pour lui, surtout pas avec les affreux Jo. Le froid, par contre… Il sentait le reflex pileux s’activer alors qu’il s’éloignait de lui mais fit comme si de rien était. La chaire de poules ? Connait pas.

La toison décoiffée avait pris la couleur des blés, montrant qu’il était enfin pleinement éveillé. Heureusement, puisqu’il s’apprêtait à passer aux fourneaux. Il sortit le matériel nécessaire tout en chantonnant dans son coin une mélodie dont il n’avait clairement retenue que le refrain. Ses cordes vocales étant encore engourdies par le sommeil ne laissaient sortir que des sons graves, mais qu’importe. Il était clairement dans sa bulle.

« Tu veux du gruyère avec ? » lui demanda-t-il, la tête déjà enfouie dans le frigo.

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Un rire franc, quoiqu’englué dans un restant de sommeil, rebondit contre les murs de la petite cuisine de l’appartement. Elle était si ridicule qu’elle pouvait totalement passer inaperçue. D’ailleurs, les deux plaques servaient de repose-tout, preuve qu’il ne cuisinait qu’en cas d’extrême nécessité. Un grand bol de lait et des céréales excessivement sucrées étaient bien suffisant pour son appétit de moineau, n’en déplaise à Joshua qui se démenait pour lui glisser dans son frigo quelques plats d’avance. L’air de rien.

« Heureusement que tu aimes ça, mes talents ne font pas plus loin que ça. Surtout à cette heure-là. »

Son poing fermé vint frotter contre sa paupière et il dut lui tourner le dos pour bailler à s’en décrocher la mâchoire. L’adrénaline partie, la fatigue recommençait à affluer sous son derme. Sournoise. Machiavélique. Elle engourdissait petit à petit ses muscles et lui donnait l’impression de patauger plus que de marcher. Ou peut-être était-ce dû au froid ? Ses doigts fins agrippèrent le bas de son caleçon et tirèrent dessus, comme si le centimètre soudainement couvert allait changer grand-chose. La vaine stratégie ne l’empêcha pas de sortir une casserole émaillée et d’y faire couler de l’eau.

« Je suis déçu. Je pensais que c’était moi, ton pécher mignon. »

Cameron courba légèrement l’échine pour croiser le regard de son âme sœur et lui offrir une moue hautement dramatique, travaillée au fil des années. Un sourire ne tarda pas à y mettre un terme, lui donnant un air de diablotin dont il était plutôt fier. Il adorait taquiner Jo et ne se privait jamais de le faire. Ce dernier pouvait bien pester, il ne lui en voulait jamais longtemps. De toute façon, il savait comment se faire pardonner.

Une fois l’eau en ébullition, l’arc-en-ciel y versa les pâtes et attrapa une petite coccinelle-minuteur. Pas plus. Pas moins. L’indication donnée par le paquet devait être respectée, ou sinon tout serait gâché. Son plat serait immonde et sa méthode de consolation, inefficace. Il voulait prendre soin de lui alors il se devait d’être concentré. De A à Z ! C’était sans doute pour cette raison qu’il ne se retourna pas tout de suite en le sentant le rejoindre dans la cuisine. Il veillait au grain.

« Du gruyère ? » Le poisson rouge fit un tour complet dans son bocal. Un deuxième. Oh oui ! C’est vrai ça.. Cette discussion lui était tout bonnement sortie de la tête. « Evidemment ! Je vais en mettre une tonne tu vas voir. » Il trottina jusqu’au frigo et soupira en l’ouvrant. Déjà qu’il avait froid… Il grelotta de plus belle et en claqua la porte vivement une fois le précieux fromage récupéré. Le sacrifice en valait la chandelle, si ça permettait de chasser un peu de nuage des yeux du brun.

« Oui viens, quelle question ! » Comme s’il ne faisait pas déjà des pieds et des mains pour être collé à lui depuis le départ de Joe. S’ils dormaient ensemble, déjà, il pourrait peut-être agir sur ses cauchemars avant qu’il ne le terrorise autant. Il l’espérait, du moins. Il lui tendit la main et pencha doucement la tête sur le côté. « J’ai froid, moi. » Et lui, il avait un plaid. Et un corps. Et des bras. C’était parfait pour éviter de mourir congelé.    

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Un sourire de contentement se dessina tout en douceur sur son visage, pigmentant ses traits d’une délicate douce dorée. C’était si pâle, si diffus, que la lumière jaune qui l’éclairait avait vite fait de la neutraliser. Même sans manifestation hasardeuse de son don, quiconque présent dans la pièce pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Il était heureux, en témoigne les fossettes charmantes creusées dans ses joues ou son regard pétillant. Comment aurait-il pu en être autrement alors que les bras de son amour venaient de se refermer sur lui ? Ça lui tenait chaud au corps et au cœur. Il ne lui en fallait pas plus pour qu’il s’alanguisse contre lui et se casse sa nuque en arrière, de façon à observer son visage en détail. Il le connaissait sur le bout des doigts. Littéralement. Apprendre celui de @Joeïa Yoon avait été plus facile puisqu’elle cédait bien plus facilement à ses caprices. Lui s’était montré plus réservé, sans qu’il n’en comprenne la raison. Il était beau Jo.

« Hm ? Oh. Oui ! Mince. Je manque à tous mes devoirs. » Il rit de bon cœur et attrapa le paquet de pâte qu’il entreprit de verser, non sans tenir de sa main libre celle de son ami. Sait-on jamais qu’il s’éloigne…

« Trois minutes ? Ok. Easy. » Cameron attrapa la pauvre coccinelle et lui tourna les ailes. Aussitôt le minuteur se mit en route. Le « clic clic clic » produit par l’objet moldu le fascina tant et si bien qu’il lui fallut cligner plusieurs fois des yeux pour revenir à lui.    

« Je vais pas faim moi… » C’est que son estomac dormait encore, à cette heure-là. Il fit la moue et s’appuya plus encore contre le buste de Joshua. « Je sais ! Je vais y mettre des tonnes de ketchup ! Ça, ça ouvre toujours l’appétit. »

Le nez se releva légèrement et la bouche se posa à l’extrémité de sa mâchoire. Malicieux papillon. Petit mouvement en avant et le voici décollé de ce buste adoré, prêt à se mettre à la tâche. Il servit deux assiettes généreuses, n’omit aucunement le gruyère en quantité excessive ou le sauce tomate de son côté, et disposa le tout sur un plateau.

« Tu nous choisis un film ? Ce que tu veux. Je te rejoins tout de suite. »

Le caméléon s’exfiltra pour de bon du plaid et termina les derniers préparatifs, avant de tenir sa parole. Il posa le tout sur la table basse bancale et sauta sur le canapé. En un claquement de doigt, il s’était de nouveau faufilé sous le plaid et blottit contre le sorcier.

« Bon appétit ! »      
 

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Cameron rit de bon cœur avant d’hocher la tête vivement et de promettre à son ami de le préserver du ketchup. Il savait son pauvre estomac sensible et ne cherchait pas à l’embêter à ce sujet, à la différence de sa jumelle. Lui avait des compétences limitées en cuisine et préférait se faire servir par Jo tandis qu’elle s’évertuait à tenter des le nourrir avec ses expérimentations hasardeuses.

« Je te connais depuis toujours tu sais ? Ou presque. Pas de ketchup ou affreuse surprise, c’est promis. »

Sans attendre, le métamorphomage se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser au coin de sa mâchoire, à défaut de pouvoir atteindre sa joue. C’est que là, tout de suite, il doutait de pouvoir avoir la souplesse de l’exorciste. Il était bien trop tôt. Ou trop tard… Et ce n’était clairement pas un contexte l’invitant à pareille manœuvre. La malice brillant dans le fond de ses yeux ambrés, il profita du contact de sa peau douce sur ses lèvres avant de retourner à sa tâche.    

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, l’arc-en-ciel rejoignit son ami dans le salon. Il déposa une assiette dont on devinait à peine le contenu sous la couche gargantuesque de sauce tomate et une autre, tout de suite plus recommandée pour la santé. Tel un chat, il se glissa sous le plaid et s’empressa de se blottir contre le sorcier. Y’avait pas à dire, il était vachement mieux ici que tout seul dans son lit. Il ne comprenait pas pourquoi il faisait tant le difficile. Déjà, un lit, c’était vachement plus confortable qu’un canapé. Et puis dans ce lit, ben il y avait lui… Et lui, il pouvait faire plein de câlin pour éviter aux cauchemars de revenir. Ou les réduire. Non, vraiment, il ne comprenait pas. Là, il ne disait rien à l’idée de l’avoir contre lui. C’était la même chose pourtant, non ? A trop se creuser la tête, Cam commençait à sentir la migraine poindre. Arf. Noooon.

« Je l’ai jamais vu ! Ca me va » L’asticot se mit à gigoter pour se faire une place plus confortable encore et se glisser entre les bras du brun. Est-ce qu’il se dit un seul instant que ça rendrait la dégustation plus acrobatique ? Pas le moins du monde. Il voulait sentir sa peau sur la sienne et ça, c’était plus important que le reste.

« Si je veux bien ! » Répondit-il en ouvrant la bouche aussi grande que possible, tout en essayant de ne pas rire. « C’est pas mauvais, mais ça manque clairement de ketchup ton truc. » Là pour le coup, il se mit à glousser et se retourna tant et si bien qu’il finit allongé sur le ventre, son assiette tenant en équilibre précaire sur l’une des cuisses de Joshua. Il grignota comme ça quelques pâtes, tout en étant fasciné par le film. Il était même tellement pris dedans qu’il ne se rendit pas compte que son assiette était terminée et qu’il piquerait dans le vide. Enfin, si ! Il le vit et devint aussi rouge que la sauce au moment où le film se mit à faire des siennes.

« Miiiiiince… » Cameron repoussa l’assiette sur la table et se retourna sur le dos, la tête bien calée sur les jambes du sorcier. « Hmmm on peut mettre un autre film si tu veux ? Mais je risque de m’endormir devant après les dix premières minutes. Y’a mieux comme compagnie tu ne crois pas ? » Il ricana et tira le plaid le long de son ventre découvert. « On peut jouer à un jeu ? Un action ou vérité ? Ou autre chose ? Un jeu de plateau va nous prendre une éternité ! » Ca, et il savait déjà qu’il finirait par perdre la partie puisqu’il n’arrivait jamais à se concentrer bien longtemps.  
 

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Entre deux gloussements, Cameron réussit à ingurgiter une étonnante quantité de pates. C’était un comble pour une personne disant ne pas avoir faim une dizaine de minutes plus tôt. Le miracle du ketchup ! S’il le pouvait, il en ajouterait dans chacun de ses plats. Oh. Wait. C’était déjà ce qu’il faisait puisqu’au fond, son alimentation de base n’était composée que de riz blanc, coquillettes ou spaghettis. Son repas de prédilection ? L’assiette de Joshua. C’était souvent bien meilleur et surtout, c’était à lui. Ça avait tout de suite une autre saveur même si ça manquait de sauce, ce qu’il ne put s’empêcher de relever pour le taquiner.

« Y’a bien que toi pour me dire que je ne changerais jamais. » Et ça, c’était franchement rassurant. Naïf, il aurait très certainement cru le premier sorcier à lui dire une chose pareille mais venant de lui, c’était autrement réconfortant. Ce frère de cœur l’avait vu grandir et souffrir mille peines à cause de sa malédiction. Il connaissait aussi sa plus grande crainte : celle de finir morcelé, comme ça avait pu être le cas pour sa mère. Qu’importe ses métamorphoses, il restait lui à ses yeux. Aussi lui sourit-il de toutes ses dents avant d’accorder son attention au film.

Harry Potter. Ce film était génial ! Il l’absorbait tout entier, le mettait en haleine. Il était tellement concentré sur les images défilant dans la boite colorée qu’il ne s’aperçût qu’au tout dernier moment que sa fourchette ne piquait plus que le vide. La honte ! La fatigue y était peut-être aussi pour quelque chose. Il se débarrassa de son assiette et se retourna, calant ainsi l’arrière de sa tête sur la cuisse de son ami agacé. Lui se fit une raison assez rapide et préféra plutôt s’étirer de tout son long comme un chat, avant de laisser retomber ses bras mollement le long du canapé. Une seconde, pas plus, puisque la fraicheur de la nuit ne tarda pas à mordre son épiderme. Il tira son plaid jusqu’à mi-torse et leva la main juste assez pour commencer à jouer avec les cheveux du brun. L’inactivité et Cam, ça faisait deux.

« Laisse. Ce truc s’éteint tout seul normalement. Puis je suis super bien calé là, moi. » dit-il en lui offrant une tête de chien battu. Se faisant, il savait que Jo n’oserait pas bouger d’un iota. Il le connaissait si bien depuis le temps… « Ok ! Vérité pour moi s’il-te-plait. »

Choix risqué puisque même avec la meilleure volonté du monde, il ne saurait tricher. Il était foncièrement nul pour mentir et, quand bien même, ses pigments auraient tôt fait de révéler la supercherie.

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Cameron ricanait sous le plaid en voyant son meilleur ami pester contre le téléviseur. Comme quoi, les moldus ne faisaient pas que des bonnes choses. Ils pouvaient créer des œuvres d’art splendide comme brûler d’honnêtes sorcières. Méfiance, donc ! Qui sait ce qu’ils pourraient faire à un métamorphomage pacifique et un poil déjanté comme lui ? Il n’osait pas y penser et préféra s’occuper l’esprit à tout autre chose, comme se faire une mission de redonner lui redonner le sourire. Sans mal, il dédramatisa la situation et proposa de finir la soirée sur un jeu. Sans doute se décrocherait-il la mâchoire une fois ou deux mais rien ne pourrait l’empêcher de faire une bonne partie. Qui plus est lorsqu’il s’agissait d’une action ou vérité ! Le trio avait beau se connaitre depuis la nuit des temps, il restait toujours des choses à découvrir. L’amour n’était jamais gagné mais se conquérait à chaque instant, qu’il s’agisse d’amitié ou de lien plus profond encore. L’avantage avec lui, c’était qu’il se donnait à cent pour cent sans différence.    

Le torse nu bien au chaud sous le tissu le plus doux du monde, la tête appuyée contre la cuisse ferme de son ami, l’Arc-en-ciel ne comptait pas bouger d’un millimètre de là. Tant pis pour Joshua. Il savait ce qu’il encourait à le laisser se blottir comme ça. Il s’accrochait toujours comme une sangsue et n’hésitait jamais à mouiller ses yeux taillés en amande pour émouvoir son auditoire. Aucune pitié. Sa demande égoïste assouvie, il tendit le bras et fit courir ses doigts le long de la nuque pour mieux les enfoncer dans sa chevelure brune.

« Tu ne peux pas m’énerver Jo. Jamais. » Vrai. Peu de choses pouvaient réellement l’énerver mais jamais au grand jamais il ne s’imaginait pouvoir ressentir ça envers son ami. Une pointe d’agacement de temps en temps lorsqu’il déplaçait ses affaires au lieu de les remettre à la place exacte ? Oui. C’était même assez commun. Lui en vouloir ? Impensable. Sa paume glissa de l’arrière de sa tête pour venir se poser sur sa joue, le pouce caressant distraitement la mâchoire anguleuse. La couleur des blés se ternit quelque peu et trouva de bon ton de prendre des nuances rousses peu discrètes, signe de son inquiétude. « Est-ce que je t’ai donné cette impression ? Si c’est le cas, je tiens à m’en excuser. Je ne pourrais jamais m’énerver après toi pour une chose que tu ne peux pas contrôler. » Ce serait l’hôpital qui se fiche de la charité. « Ça te bouffe et j’aimerai t’en soulager, bien au contraire. Je n’aime pas te savoir mal. »

La main continua ses quelques caresses, espérant ainsi apporter une forme de réconfort au sorcier. Une petite moue moqueuse pointa alors le bout de son nez, avant qu’il ne vienne tapoter son front de son index et de son majeur. « Et puis je ne suis pas tout le monde. Je suis un membre de la Sainte Trinité ! Ne l’oublies pas chaton.»

Ses lèvres s’étirèrent de plus belle, laissant apparaitre une rangée de dents blanches.

« A ton tour ! Action ou vérité ? »  

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Cameron multipliait les douces attentions à l’égard du brun. Il détestait savoir ses proches dans ce genre d’état et faisait de son mieux pour dissiper les nuages. Ce n’était pas toujours évident et il en était terriblement frustré, mais il essayait. Encore et toujours. Il donnait de l’amour sans se soucier du quand dira-t-on.

« Je fais ce que je peux Jo. Je n’aime pas te voir aussi mal. T’es bien plus beau lorsque tu souris. »

Une pointe d’humour fit chanter sa voix, sans pour autant rendre la phrase ridicule. C’était qu’il le pensait de tout cœur, l’arc-en-ciel. Sourire illuminait les traits du visage et le sien était en tout point sublime, n’en déplaise au principal concerné.

« Tu sais bien que je serais toujours là pour toi, n’est-ce pas ? »

Il ferait tout son possible pour, en tout cas, et espérait que son ami le savait. Ça n’empêcha pas quelques mèches de roussir sous l’inquiétude. C’était tout lui ça, d’avoir peur de perdre ceux qu’il aimait. C’était sans doute pour ça aussi qu’il se donnait tout entier, sans jamais émettre de réserve. Il avait trop peur d’être insuffisant.

Le jeu continua malgré tout, tout comme les tendres caresses qu’il s’autorisait à faire le long de sa nuque.

« Vérité ? Hmmm… Laisse-moi réfléchir ! »

Il fit mine de, bien que la question fût déjà toute trouvée. Les doigts de sa main libre tapotèrent sa cuisse pour marquer un roulement de tambour et…

« Est-ce que tu m’aimes ? »

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FB/ Une épreuve qui paraît insurmontable @Joshua Yoon

Cameron était ravi d’entendre ces quelques mots prononcés par son ami de toujours. Son âme sœur. Le troisième côté du triangle. Joshua était indispensable au bon fonctionnement des deux autres, c’était indéniable. Ensemble, ils étaient un tout. Depuis toujours et à jamais. C’était écrit ainsi et nul être n’avait jamais pu altérer cet état de fait. Il restait inquiet bien sûr, l’éternelle angoisse grignotant peu à peu l’assurance. Rien n’était jamais immuable et même si les sentiments étaient on ne peut plus sincères entre eux, plus vrais que nature, la vie restait suffisamment bouleversante. Joe les avait quittés pour s’épanouir à l’autre bout du monde. C’était bien la preuve qu’un rien pouvait les malmener. Naturellement, il noua ses doigts fins à ceux du jumeau et s’y accrocha sans attendre. Tout irait bien.

Le jeu put reprendre. Feignant le questionnement, le métamorphomage laissa quelques longues secondes s’écouler avant de jeter en pâture le sujet tant attendu. L’amour. Vaste sujet. Il en avait une perception toute singulière et se confrontait continuellement à l’incompréhension des autres. Loin d’être obtus, il prenait toutes les précautions pour entendre le raisonnement des uns et des autres, pour trouver l’amour le plus normal. C’était ce dont il rêvait le plus, après tout. Lui, l’être constamment à côté de la plaque. Rien à faire pourtant. Il avait beau offrir son cœur à la démesure, donner sans jamais rien attendre, ça ne coïncidait jamais vraiment. @Joeïa Yoon était celle qui le comprenait mieux que quiconque à ce jour. C’était un réconfort -une source de frustration, aussi. Aimer un seul être était une limite qu’il était en incapacité de suivre à la lettre, ne parvenant ni à forcer son amour, ni à le retenir. Cupidon devait s’arracher ailes et cheveux avec lui. C’était une certitude.

« Parce que l’amour n’a rien d’une évidence ! » Si ça l’était, il n’aurait pas d’envie. Pas de folie. Ce ne serait que platitude abjecte. Le plus appréciable était l’aventure, n’est-ce pas ? Ses mots le touchèrent. Evidemment. Créature trop sensible pour un monde trop dur, il se laissait volontiers cajoler par cette attention. L’une des personnes…Il ne se révolta pas. Ne fronça pas les sourcils un seul instant. Son cœur trouvait en cette affirmation une vérité délicieuse qui résonnait parfaitement en lui. Amoureux de l’amour, il ne pouvait que confirmer ses dires. « Je t’aime aussi Jo. Je serais bien incapable de le mesurer. C’est… Comme ça. Je ne me vois pas ressentir autre chose quand je te regarde. »

L’arc-en-ciel inspira longuement avant de se redresser et de remuer, afin de mieux se caler. Les mains posées sur ses genoux, puisque trop penaud pour oser les utiliser, il se contenta de lever son nez pour venir à la rencontre du sien. Timidement, il approcha ses lèvres pour venir les déposer avec douceur contre les siennes. Les taches brunes décorant son visage se teintèrent lentement de rose, tout comme sa chevelure. Ses yeux aussi, quoiqu’il ait choisi de les dissimuler en posant son front contre son épaule.

« Je ne te laisserai jamais tomber Jo. »
 

Codage par Libella sur Graphiorum

FB/ Une épreuve qui paraît insurmontable @Joshua Yoon

Sentir les lèvres se poser avec tant de douceur contre les siennes le ravit au plus haut point. Sa mine heureuse ne parvenait à se départir d’un large sourire et un rire, quoique timide, ne tarda pas à se faire entendre. Sentiment d’allégresse. Il est comme sur un nuage Cameron et se sent bien loin des préoccupations de son plus ancien ami.  

« Pourquoi est-ce que tu t’excuses ? J’ai adoré et… Enfin, c’est moi qui ai commencé. Dois-je me faire pardonner aussi ? Parce que je ne me sens pas coupable le moins du monde. »

L’index et le pouce formèrent un rond presque parfait, dont l’éclat vint s’abattre contre le nez délicat. Nez qu’il prit plaisir à frotter du sien avec amusement, avant de se reculer de deux ou trois centimètres tout au plus. Il était heureux l’arc-en-ciel, et sa joie dégoulinait jusqu’à la pointe de ses cheveux. Blond comme les blés, il avait déjà oublié la vague de doutes qui avait manqué de le submergé plus tôt. Troubles de l’attention ou volonté de s’accrocher au Beau ? Il n’en savait rien et ces notions le dépassaient bien trop pour qu’il s’y attarde.

« Je suis amoureux de toi Joshua. »

Et ce n’était que la plus pure vérité. Tendre. Délicieuse. De celles qui caressaient la langue avant d’être jetée à la face du monde.

« Comme j’aime @Joeïa Yoon . Vous comptez tout autant pour moi. »

Et c’était bien là, son plus grand malheur. Il aimait trop grand, trop large. Ca ne collait pas avec la définition classique de l’amour. Celle qui dicte au cœur de n’aimer qu’une personne, d’une seule et unique façon. Lui, il était fou de d’amour ou ne l’était pas. D’une personne ou de plusieurs, dévorant des yeux et du cœur ce qui en faisait des êtres uniques en tout point. Est-ce que Jo pourrait le comprendre et l’accepter, comme sa sœur l’avait fait avant lui ? Parce qu'il était bien incapable de changer sa nature. Il avait essayé plus d'une fois après avoir lu le dégout sur le visage d'@Alexander McCandless , sans que ça ne mène à quelque chose.
 

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FB/ Une épreuve qui paraît insurmontable @Joshua Yoon

Paumé suprême parmi les âmes les plus égarées, Cameron peinait à traduire en mot les sentiments que le submergeaient tout entier. Joeïa et son jumeau étaient plus que des amis pour lui. Le lien qui les unissait tous les trois étaient indescriptibles. Les plus malins de ses connaissances avaient un mal fou à comprendre ce qui les rendaient si soudés l’un envers l’autre alors lui, c’était bien le dernier à pouvoir le dire. L’Amour avec un A majuscule répondra-t-il. C’était différent de celui que l’on ressent envers un membre de sa famille. Différent aussi de celui que l’on ressent avec son plus proche ami. C’était beau, pur et dévastateur. Oh oui il les aimait tous les deux et sans commune mesure. Il aimerait tant réussir à l’inscrire dans la tête de Joshua…

Puisqu’aucune langue au monde ne réussirait à expliquer ce qu’il ressentait pour lui, il fit appel à ses gestes : les mains s’aventuraient, les lèvres découvraient. Il laissait l’Amour le guider et transpirer par chacun de ses pores. Il était prêt à l’aimer tout entier et priait pour que cela suffise à chasser au loin les nuages qui persistaient dans ses yeux sombres. Peut-être devrait-il essayer de coucher ses sentiments sur une feuille ? Ou de les faire sonner à travers les cordes de sa basse ? Plus tard. Là, entre ses bras, il était bien décidé à le prouver par le corps, le cœur et l’âme ce soir.
Les soupirs couvrirent un temps la tristesse et le manque, et les deux âmes esseulées purent profiter d’un repos apaisant -sans rêve ou cauchemars d’aucune sorte. Cameron se sentait bien dans les bras de Jo. Ca avait ce petit quelque chose de rassurant qu’il ne retrouvait nulle part ailleurs. Ou si, dans les bras de Joeïa. Voilà qu’elle lui remarquait. Ce sera difficile de l’attendre. Il en avait conscience.

Cette nuit sera qualifiée de dérapage par l’un. D’escapade heureuse pour l’autre. Incapable d’aimer en diapason, ils le feraient à distance. A leur manière. Ils s’aimeraient, c’était tout ce qui comptait.

Fin pour moi  
   

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