- Charlie KeirOldie ㄨ experimented wizard
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When it doesn't feel right, go left (ft. Lewis)
Sam 5 Oct 2024 - 23:19
14 septembre 2024
Une morsure de loup-garou n’est rien à côté de ce qu’il est en train de vivre.
C’est ce que se dit Charlie en se regardant dans le tout petit miroir au-dessus du lavabo, dans sa chambre universitaire. C’est la troisième fois qu’il applique de la crème autour de ses yeux, mais rien ne change. Les cernes sont toujours là, elles ne veulent pas partir. Ses doigts se crispent sur le lavabo et il les retire avant d’avoir eu le temps de le fissurer sous la pression. À moins d’une semaine de la pleine Lune, il aurait dû s’épargner une telle épreuve mais, bêtement, il n’a pas pu dire non. Il ne l’a pas voulu.
Depuis que Lewis lui a avoué l’aimer en juillet dernier, absolument rien n’a changé entre eux. Tout est revenu “à la normale”, comme avant. Des soirées Netflix, de la pizza, du bowling, des conversations, des câlins. Ils n’ont pas recouché ensemble, se sont à peine tenus la main en public et pour ce qui est de s’embrasser, c’est encore une toute autre histoire. Face au miroir, Charlie est obligé d’admettre qu’il ne sait pas où ils en sont. Lewis a verbalisé son envie d’être avec lui mais à part le rendez-vous de ce soir, rien n’indique qu’ils sortent ensemble. Il aurait pu avoir ce sentiment en avouant à Cataleya ce qu’ils ont fait mais, même là, il n’a pas senti de grand changement. Ce qui l’inquiète, c’est le manque de ressemblance avec l’image du couple qu’on lui sert depuis qu’il est tout petit.
Ce date est donc inespéré. Il sort de nulle part, après deux intenses semaines pour Lewis à la brigade anti-loup-garou. Anti-Loup-Garou. Charlie a du mal à déglutir en y pensant. L’intitulé seul suffit à créer une boule énorme dans sa gorge. Il ne comprend toujours pas ce que Lewis fout là-bas, d’autant plus que cette nouvelle affectation le rend indisponible comme jamais il ne l’a été auparavant. En réalité, cela fait plus d’une semaine et demi qu’ils ne se sont pas vu plus de trente minutes d'affilée. Charlie devrait être heureux d’avoir ce rendez-vous et il l’est, seulement… Qu’est-ce qu’on attend de lui pendant cette soirée ? A quoi Lewis s’attend-il ?
Sûrement pas à ces cernes hideuses. Il a envie de pleurer sous ces efforts vains, même si Keir sait pertinemment que cela n’est dû qu’à ses nerfs fragilisés par une pleine Lune trop proche. Humeur changeante, difficulté à se concentrer, angoisse et la sempiternelle peur de la douleur qu’il devra subir d’ici quatre petits jours… Le sorcier secoue la tête, ses boucles volant autour de son visage. Il passe de l’eau sur sa peau pâle, y étale de nouveau de la crème en essayant d’adoucir ses cernes - encore une fois, sans succès, puis soupire.
Il est moche. Voilà ce qu’il pense. Moche. Rien ne va. Il a fini par mettre de l’eau dans ses cheveux pour essayer de donner une forme, ou au moins un semblant de vie. Catastrophe. Sa peau est étrangement luisante à cause de la crème. Il a opté pour ses plus beaux habits - hors costume - mais la veste est trop grande, le pantalon désuet et le t-shirt mal assorti. Il regarde de nouveau le restaurant qu’ils ont choisi, là où vont tous les couples d’Inverness lorsqu’ils veulent passer un moment en amoureux. Beaucoup trop chic pour lui, il le sait. Il n’a rien dit. Regarde les prix. Manque de défaillir. Ses doigts pianotent rapidement sur l’écran pour ouvrir l’application de son compte en banque - sorcier et moldu. L’angoisse est de plus en plus présente dans son corps. Charlie souffle profondément. S’il fait ça, c’est pour faire plaisir à Lewis. C’est pour être en couple avec lui, puisque c’est ce qu’ils veulent non ? Il essuie ses mains sur son pantalon, glisse le téléphone dans sa poche et enfile des chaussures cirées qu’il a emprunté à son père - trop grandes pour ses pieds. Lui qui est déjà très maladroit, la chute est garantie avec des paquebots pareils !
Il lui faut plus de courage qu’il ne pensait pour aller jusqu’au restaurant. C’est devant l’enseigne qu’ils ont décidé de se rejoindre, comme dans les films. Charlie est nerveux. Il n’a jamais été aussi nerveux. Il a l’impression d’attendre un inconnu. Manque par deux fois de faire demi-tour, anxieux. Sur place, il a l’impression d’attendre une éternité et l’heure de la réservation commence peu à peu à filer sous son nez. Ils vont se faire refuser l’entrée si ça continue, que fait Lewis ? Pourquoi, pile aujourd’hui, a-t-il choisi d’être en retard ?
Et s’il décidait de ne pas venir ?
L’idée ne lui vient qu’à cet instant. Il a imaginé dix fois lui faire faux-bond en prétextant tout et n’importe quoi, mais jamais il n’a pensé que Barghest pourrait avoir la même envie. Il regarde les passants autour de lui, toujours plus nerveux que la seconde précédente, puis porte son téléphone à son oreille. Une seule sonnerie suffit.
« Lewis ? C’est Charlie. Je suis devant le restaurant, je t’attends. Tu arrives bientôt ? »
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- Lewis BarghestOldie ㄨ experimented wizard
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Re: When it doesn't feel right, go left (ft. Lewis)
Dim 13 Oct 2024 - 18:29
When it doesn't feel right, go left
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Le terme "préparation" n’avait jamais été aussi bien approprié. Lui qui se contentait habituellement d’une douche et d’un saut dans le premier jean trouvé avait passé un temps monstrueux dans la salle de bain. Il avait ainsi découvert que l’eau pouvait devenir froide si l’on en abusait et que la lumière sautait au bout d’une demi-heure. Son portable ne l’avait pas quitté et la conversation échangée avec Maximilien ne cessait de défiler sous ses yeux bruns. Lewis l’avait passablement harcelé jusqu’à la toute dernière minute pour vérifier que toutes les cases étaient correctement cochées. Il s’agissait là de son tout premier date avec Charlie et il souhaitait bien faire. Jamais pareils efforts n’avaient été fournis de sa part pour ce genre de chose. Ni pour Yule, comme se plaisait tant à le lui rappeler la harpie rousse, ni pour quoique ce soit. Là, c’était différent. Ça devait l’être pour fonctionner. Son meilleur ami tenta bien de lui faire la pub du « sois toi-même » mais ce dernier se reçu un stop non négociable. Il ne devait pas être lui-même puisqu’il était persuadé d’être le problème. Le peu de relations sentimentales -ou affectives- qu’il a pu avoir jusqu’alors ce sont toutes terminés de la même façon. Il se contentait du minimum syndical jusqu’à ce que la patience de l’autre s’use et qu’il décide de le libérer. Il ne voulait pas de ça pour eux.
Le chaos régna encore dans l’appartement lorsqu’il en claqua la porte avec force, jurant et pestant de façon si imagée que la voisine dût en rougir jusqu’au nombril. Pas le temps de s’attarder sur le possible malaise de Mrs Smith, il avait un emploi du temps de ministre à respecter. Ses chaussures lui faisaient un mal de chien à chaque marche passée et sa mâchoire ne s’en contracta que plus, lui donnant sans mal cet air d’être constamment irrité par la vie. Certains changeaient de trottoir en le voyant fendre l’air, son manteau long -un trench, lui avait enseigné le français, fouettant l’air comme le ferait la queue d’un chat en furie. Ses épaules montaient et redescendaient d’une drôle de façon. A croire que ça aurait pu l’élargir. Il était pourtant « parfaitement adapté à sa carrure sportive ». Il s’agissait en tout cas des mots de la vendeuse dont le sourire fondit comme neige au soleil lorsqu’il mentionna l’objectif derrière tous ces achats. « Elle a bien de la chance ». Là encore, il ne comprenait pas. Les réactions des uns et des autres l’importaient peu en temps normal mais la singularité du jour semblait le rendre plus alerte à ces derniers. Par deux fois déjà on avait tenu des propos du genre. Qu’avaient donc les gens à juger de la sorte sur ce qui pourrait, ou non, matcher ? Lui-même n’en savait rien. Il aimait Charlie, c’était tout ce qui comptait. Pour lui, il avait ainsi vidé sa bourse et acheté la tenue du parfait pingouin. Il étouffait sous le col et se pinçait la peau du cou pour s’abstenir d’en défaire un bouton.
L’heure précèdent leur rendez-vous, et toujours sur les précieux conseils extirpés par la menace, Barghest se rendit chez un barber installé dans la rue voisine. Il dit adieux au bun informe pour sentir ses cheveux se figer sous une colle forte. Sa barbe disparut également du paysage et de l’aftershave fut méticuleusement appliqué. Son pied ne cessait de taper contre le sol, l’agacement et le stress se mêlant à son sang. Il avait perdu une journée entière pour rien. Si. Pour être beau. Qu’est-ce qu’il en avait bien à foutre ! Ah oui. Pour Charlie. Pour être certain de lui plaire et qu’il ne change pas d’avis.
Il se sentait comme le roi des cons au pays des débiles. Les hommes et femmes qui le frôlaient de l’épaule n’avaient rien à voir avec lui. Ça puait le luxe à plein nez quand lui se roulait joyeusement dans la fange. Et s’il avait fait tout ça pour rien ? Forcément que ça lui traversait l’esprit. Les minutes s’égrenaient et il était toujours là à faire le pied-de-grue. Et si Charlie lui avait posé un lapin ?
Son téléphone sonna et il décrocha plus vite que son ombre.
« J’suis devant aussi. Là ! » Le brigadier leva haut la main et manqua de déchirer la chemise noire trop serrée. Pourquoi les fils paraissaient de pire qualité lorsqu’ils étaient plus cher ? Pour le plaisir de dépenser, sans doute. La langue claqua sous l’agacement mais il retint tout grognement. Il le fallait. Son regard tourna et il se mit à défaillir. A ce niveau-là, ce n’était plus de la bêtise. Comment avait-il fait pour ne pas le remarquer, lui qui a toujours su le trouver dans la foule. Quelque chose clochait : l’absence de pull doux au toucher peut-être ? Ou l’inconfort ? Si tel était le cas, ils étaient deux. Les zygomatiques se détendirent malgré tout en sa présence. Un sourire sincère remonta le coin de ses lèvres alors qu’il lui offrit sa main.
« Prêts ? »
Les prunelles chocolat tombèrent sur les lèvres minces une fois. Deux. Trois. Il mourrait d’envie de les embrasser mais se retenait. Il ne sentait pas Charlie à son aise et craignait d’en être la cause.
Le terme "préparation" n’avait jamais été aussi bien approprié. Lui qui se contentait habituellement d’une douche et d’un saut dans le premier jean trouvé avait passé un temps monstrueux dans la salle de bain. Il avait ainsi découvert que l’eau pouvait devenir froide si l’on en abusait et que la lumière sautait au bout d’une demi-heure. Son portable ne l’avait pas quitté et la conversation échangée avec Maximilien ne cessait de défiler sous ses yeux bruns. Lewis l’avait passablement harcelé jusqu’à la toute dernière minute pour vérifier que toutes les cases étaient correctement cochées. Il s’agissait là de son tout premier date avec Charlie et il souhaitait bien faire. Jamais pareils efforts n’avaient été fournis de sa part pour ce genre de chose. Ni pour Yule, comme se plaisait tant à le lui rappeler la harpie rousse, ni pour quoique ce soit. Là, c’était différent. Ça devait l’être pour fonctionner. Son meilleur ami tenta bien de lui faire la pub du « sois toi-même » mais ce dernier se reçu un stop non négociable. Il ne devait pas être lui-même puisqu’il était persuadé d’être le problème. Le peu de relations sentimentales -ou affectives- qu’il a pu avoir jusqu’alors ce sont toutes terminés de la même façon. Il se contentait du minimum syndical jusqu’à ce que la patience de l’autre s’use et qu’il décide de le libérer. Il ne voulait pas de ça pour eux.
Le chaos régna encore dans l’appartement lorsqu’il en claqua la porte avec force, jurant et pestant de façon si imagée que la voisine dût en rougir jusqu’au nombril. Pas le temps de s’attarder sur le possible malaise de Mrs Smith, il avait un emploi du temps de ministre à respecter. Ses chaussures lui faisaient un mal de chien à chaque marche passée et sa mâchoire ne s’en contracta que plus, lui donnant sans mal cet air d’être constamment irrité par la vie. Certains changeaient de trottoir en le voyant fendre l’air, son manteau long -un trench, lui avait enseigné le français, fouettant l’air comme le ferait la queue d’un chat en furie. Ses épaules montaient et redescendaient d’une drôle de façon. A croire que ça aurait pu l’élargir. Il était pourtant « parfaitement adapté à sa carrure sportive ». Il s’agissait en tout cas des mots de la vendeuse dont le sourire fondit comme neige au soleil lorsqu’il mentionna l’objectif derrière tous ces achats. « Elle a bien de la chance ». Là encore, il ne comprenait pas. Les réactions des uns et des autres l’importaient peu en temps normal mais la singularité du jour semblait le rendre plus alerte à ces derniers. Par deux fois déjà on avait tenu des propos du genre. Qu’avaient donc les gens à juger de la sorte sur ce qui pourrait, ou non, matcher ? Lui-même n’en savait rien. Il aimait Charlie, c’était tout ce qui comptait. Pour lui, il avait ainsi vidé sa bourse et acheté la tenue du parfait pingouin. Il étouffait sous le col et se pinçait la peau du cou pour s’abstenir d’en défaire un bouton.
L’heure précèdent leur rendez-vous, et toujours sur les précieux conseils extirpés par la menace, Barghest se rendit chez un barber installé dans la rue voisine. Il dit adieux au bun informe pour sentir ses cheveux se figer sous une colle forte. Sa barbe disparut également du paysage et de l’aftershave fut méticuleusement appliqué. Son pied ne cessait de taper contre le sol, l’agacement et le stress se mêlant à son sang. Il avait perdu une journée entière pour rien. Si. Pour être beau. Qu’est-ce qu’il en avait bien à foutre ! Ah oui. Pour Charlie. Pour être certain de lui plaire et qu’il ne change pas d’avis.
Il se sentait comme le roi des cons au pays des débiles. Les hommes et femmes qui le frôlaient de l’épaule n’avaient rien à voir avec lui. Ça puait le luxe à plein nez quand lui se roulait joyeusement dans la fange. Et s’il avait fait tout ça pour rien ? Forcément que ça lui traversait l’esprit. Les minutes s’égrenaient et il était toujours là à faire le pied-de-grue. Et si Charlie lui avait posé un lapin ?
Son téléphone sonna et il décrocha plus vite que son ombre.
« J’suis devant aussi. Là ! » Le brigadier leva haut la main et manqua de déchirer la chemise noire trop serrée. Pourquoi les fils paraissaient de pire qualité lorsqu’ils étaient plus cher ? Pour le plaisir de dépenser, sans doute. La langue claqua sous l’agacement mais il retint tout grognement. Il le fallait. Son regard tourna et il se mit à défaillir. A ce niveau-là, ce n’était plus de la bêtise. Comment avait-il fait pour ne pas le remarquer, lui qui a toujours su le trouver dans la foule. Quelque chose clochait : l’absence de pull doux au toucher peut-être ? Ou l’inconfort ? Si tel était le cas, ils étaient deux. Les zygomatiques se détendirent malgré tout en sa présence. Un sourire sincère remonta le coin de ses lèvres alors qu’il lui offrit sa main.
« Prêts ? »
Les prunelles chocolat tombèrent sur les lèvres minces une fois. Deux. Trois. Il mourrait d’envie de les embrasser mais se retenait. Il ne sentait pas Charlie à son aise et craignait d’en être la cause.
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Re: When it doesn't feel right, go left (ft. Lewis)
Dim 13 Oct 2024 - 20:45
Comment ça “devant aussi” ? Charlie regarde tout autour de lui, persuadé de n’avoir pas vu passer Lewis quand il repère une main levée par-dessus les têtes. A même pas deux mètres du carré de trottoir où il se trouve se tient Barghest avec une silhouette… improbable. A peine le reconnaît-il qu’il comprend pourquoi il lui est passé si facilement sous le nez sans attirer son attention. Charlie s’attendait à voir L E W I S, pas… son substitut. Il s’en veut immédiatement d’avoir eu cette pensée. Cherche à ne pas juger. Chacun est bien libre de porter ce qu’il souhaite, cela vaut autant pour lui que pour Barghest. Alors pourquoi ce dernier semble-t-il avoir troqué toute son essence pour une veste trop serrée ? Et surtout… où sont passés ses cheveux ??? Charlie se pince les lèvres avant de les ouvrir… et de les pincer à nouveau l’une contre l’autre. Il ne comprend pas. Ou peut-être que si. De la même façon qu’il a enfilé une veste trop grande et tartiné son visage, Lewis a sacrifié ses poils pour ce rendez-vous. Figurativement.
Heureusement qu’il reste sur lui ce sourire charismatique qui l’attrape plus que n’importe quoi d’autre et l’empêche de prendre ses jambes à son cou. C’est qu’il est beau, le brigadier, même s’il paraît différent. Les doigts se lient aux siens sans y réfléchir à deux fois mais la poigne n’est pas aussi affirmée qu’il le voudrait. Charlie se pose tant de questions que son incertitude se répercute jusque dans ses doigts de pied. S’il ne trébuche pas dans les cinq premières minutes, on pourra qualifier ce début de rendez-vous galant de succès.
« Prêt. »
Le mot est à peine murmuré, pas du tout pensé. Keir est mort de trouille, cherchant sous chaque table s’offrant à son regard un lieu sécuritaire où se dissimuler en cas de pépin. Mais c’est idiot, n’est-ce pas ? Pourquoi irait-il se planquer de Lewis ? Lorsqu’ils s’arrêtent à l’accueil du restaurant, une bouffée de chaleur l’envahit. Les billes chocolat parcourent l’immense salle, s’arrêtent sur les costumes, les jolies robes, les sourires effacés et les gestes maîtrisés. Pas de rire tonitruant, de “hihihi” indélicats ou de fourchette qui tombe par terre. On dirait une publicité pour un restaurant cinq étoiles. Peuvent-ils en avoir cinq ? Pourquoi se pose-t-il subitement la question ? Focus, Charlie !
La réservation n’étant pas à son nom, il laisse Lewis gérer cette partie et ce n’est pas plus mal. Il n’aurait pas su aligner plus de deux phrases sans bafouiller ou se sentir jugé par l’employé d’accueil. Ce dernier, bien guindé mais souriant, les amène à une petite table discrète et il en faut peu pour que Charlie trébuche en voulant s’asseoir comme il faut. Il se rattrape de justesse à la table à la jolie nappe blanche qui se froisse sous ses doigts maladroits. Rapidement, il s’excuse auprès de l’agent ainsi que des clients autour d’eux. Une perle de sueur se fraie déjà un chemin dans sa nuque jusque dans son col de chemise. Cependant, afin de réaliser leur rêve de premier date réussit, il prend sur lui et se tient le plus droit possible sur sa chaise, se promettant d’y visser ses fesses jusqu’à la fin du repas. Tant pis pour les toilettes, il se retiendra !
« Tu… as coupé tes cheveux alors... ça te va bien ! »
Simple constatation maladroite. Charlie essaye de ne donner aucun ton spécifique à cette remarque pour ne pas culpabiliser Lewis alors que cette décision relève de son choix, celui de personne d’autre. Une coupe de cheveux n’est pas importante, se répète-t-il, d’autant plus qu’il l’a rencontré il y a six ans avec une coupe similaire et qu’à l’époque, il le trouvait déjà beau ; quoiqu’à la réflexion, il aurait préféré qu’il laisse ses mèches vivre sur son front plutôt que de les emprisonner à l’arrière de sa tête.
« C’est… sympa ici. Tu connaissais déjà ? »
Il aimerait bien un verre d’eau, là, tout de suite, maintenant, pour réussir à déglutir sans alerter toute la salle. D’ailleurs, ses mains glissent naturellement sur la table pour cacher leur misère, à savoir tics nerveux et autres sueurs, quand il ne les retient pas de gratter sa peau sous le tissu grattant de son pantalon.
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Heureusement qu’il reste sur lui ce sourire charismatique qui l’attrape plus que n’importe quoi d’autre et l’empêche de prendre ses jambes à son cou. C’est qu’il est beau, le brigadier, même s’il paraît différent. Les doigts se lient aux siens sans y réfléchir à deux fois mais la poigne n’est pas aussi affirmée qu’il le voudrait. Charlie se pose tant de questions que son incertitude se répercute jusque dans ses doigts de pied. S’il ne trébuche pas dans les cinq premières minutes, on pourra qualifier ce début de rendez-vous galant de succès.
« Prêt. »
Le mot est à peine murmuré, pas du tout pensé. Keir est mort de trouille, cherchant sous chaque table s’offrant à son regard un lieu sécuritaire où se dissimuler en cas de pépin. Mais c’est idiot, n’est-ce pas ? Pourquoi irait-il se planquer de Lewis ? Lorsqu’ils s’arrêtent à l’accueil du restaurant, une bouffée de chaleur l’envahit. Les billes chocolat parcourent l’immense salle, s’arrêtent sur les costumes, les jolies robes, les sourires effacés et les gestes maîtrisés. Pas de rire tonitruant, de “hihihi” indélicats ou de fourchette qui tombe par terre. On dirait une publicité pour un restaurant cinq étoiles. Peuvent-ils en avoir cinq ? Pourquoi se pose-t-il subitement la question ? Focus, Charlie !
La réservation n’étant pas à son nom, il laisse Lewis gérer cette partie et ce n’est pas plus mal. Il n’aurait pas su aligner plus de deux phrases sans bafouiller ou se sentir jugé par l’employé d’accueil. Ce dernier, bien guindé mais souriant, les amène à une petite table discrète et il en faut peu pour que Charlie trébuche en voulant s’asseoir comme il faut. Il se rattrape de justesse à la table à la jolie nappe blanche qui se froisse sous ses doigts maladroits. Rapidement, il s’excuse auprès de l’agent ainsi que des clients autour d’eux. Une perle de sueur se fraie déjà un chemin dans sa nuque jusque dans son col de chemise. Cependant, afin de réaliser leur rêve de premier date réussit, il prend sur lui et se tient le plus droit possible sur sa chaise, se promettant d’y visser ses fesses jusqu’à la fin du repas. Tant pis pour les toilettes, il se retiendra !
« Tu… as coupé tes cheveux alors... ça te va bien ! »
Simple constatation maladroite. Charlie essaye de ne donner aucun ton spécifique à cette remarque pour ne pas culpabiliser Lewis alors que cette décision relève de son choix, celui de personne d’autre. Une coupe de cheveux n’est pas importante, se répète-t-il, d’autant plus qu’il l’a rencontré il y a six ans avec une coupe similaire et qu’à l’époque, il le trouvait déjà beau ; quoiqu’à la réflexion, il aurait préféré qu’il laisse ses mèches vivre sur son front plutôt que de les emprisonner à l’arrière de sa tête.
« C’est… sympa ici. Tu connaissais déjà ? »
Il aimerait bien un verre d’eau, là, tout de suite, maintenant, pour réussir à déglutir sans alerter toute la salle. D’ailleurs, ses mains glissent naturellement sur la table pour cacher leur misère, à savoir tics nerveux et autres sueurs, quand il ne les retient pas de gratter sa peau sous le tissu grattant de son pantalon.
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Re: When it doesn't feel right, go left (ft. Lewis)
Ven 18 Oct 2024 - 18:24
When it doesn't feel right, go left
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Lewis n’était pas l’homme le plus enthousiaste du monde, exception faite pour le Quidditch. Son flegme lui collait au train la majeure partie du temps et l’inconfort d’une situation le survolait sans qu’il n’y prête une quelconque attention. Son sang souffrait peut-être d’ébullition face à l’injustice mais c’était une réaction épidermique, tout comme ça l’était de ses yeux se révulsant sous l’autorité supposé. Ça ne comptait pas, puisqu’il ne les cultivait pas sciemment. Le bon Dieu l’avait fait comme tel et en regardant la conception atypique de son schéma familial, ce n’était pas plus étonnant que ça. Être ainsi sidéré, par contre, ne lui ressemblait pas le moins du monde. Ses yeux bruns étaient écarquillés comme deux soucoupes et l’écran fendu de son téléphone, presque incrusté à son oreille. Il avait manqué Charlie alors que ce dernier se trouvait à cinq pas à peine de lui. Ça ne lui était jamais arrivé. Était-ce là un mauvais présage ? Il ne le voulait pas mais l’esprit fit machine arrière, lui crachant au visage ses échecs consécutifs. Perdre quelqu’un qu’il aimait des yeux était une nouveauté. Anodine, espérait-il. L’instinct reprit le contrôle en voyant le louveteau se rapprocher et le sourire jeta un drap sur ses doutes. On verra ça plus tard. Il était heureux de le retrouver, c’était tout ce qui comptait. La prise se resserra autour de ses doigts. Il les trouva bien mou mais se mit en marche, étouffant le pressentiment qui lui rongeait les entrailles.
Son œil accrocha l’armée de pingouins se faufilant comme des fantômes entre les tables. Ils allaient vite, à pas feutré. Aucun son ne réussissait à couvrir le bruit des couverts. Pas même celui des conversations polies. Il voulait faire demi-tour. Sa place n’était pas ici. Il avait déjà ressentie ça lors de cette saleté de Saint-Valentin. Là encore, il s’obligea à rester. Pour Charlie. Parce qu’il pensait sincèrement que c’était la meilleure décision à prendre. Luttant contre sa nature profonde, Barghest desserra sa mâchoire pour s’adresser au maitre d’hôtel. Une veine pulsait contre sa gorge, signe d’une contention exagérée. De quoi ? De tout. De sa nature, de sa verve, de ses gestes. Il claqua sans langue contre son palais pour s’empêcher de cracher le fond de sa pensée au chauve-non-assumé charger de les guider jusqu’à leur table. Quoi ? Il voulait leur photo ? Les articulations se serrèrent, autant pour ne pas lâcher la main qui lui donnait la force de rester que pour éviter d’écraser son poing contre un nez refait. Ou une table. Ou quoique ce soit qui lui rappelait au combien il était imparfait. Il en était fier pourtant ! Maintenant, il ne savait plus.
Sa main relâcha finalement la sienne. Sa paume était moite. Fais chier. Englué dans son malaise, il ne parvint pas à rattraper le bouclée dans sa chute. Il s’en veut et renâcle. S’en veut encore plus, puisqu’incapable de se tenir. Il le laissa s’asseoir en premier, puis fit de même. Ce n’était pas là par correction mais bien parce qu’au fond, il craignait une récidive. Rien. L’ancien Rouge s’installa à son tour et se mit à se tortiller sur sa chaise. Le jean trop ajuté lui remontait là où il ne fallait pas. A force de côtoyer [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] , il avait appris deux trois trucs de bienséance, comme le fait de ne pas se replacer le paquet en public. Il ne se retenait pas d’habitude. Là encore, c’était différent. Il jaugea les autres et se dit que c’était peut-être la raison de leurs mines trop sérieuses. Une forêt de balai dans le cul.
« Hein ? Ah. Ouai. T’aimes bien alors ? » Par reflexe, il se passa la main à l’arrière de la tête. Il avait fini par s’habituer à sentir ses cheveux filer entre ses doigts. Là, c’était le néant. Il avait même eu un peu froid dehors. L’avantage, c’était qu’il ne perdrait plus de temps à se coiffer. Ah ! Si. Merde. Paraitrait qu’il devrait se bomber la gueule de laque le matin pour espérer ressembler à autre chose qu’à Godefroy de Montmirail. La main s’abaissa et rencontra la table. Trop blanche. Trop remplis. Avait-on besoin d’autant de fourchettes ? Et ce truc-là, qu’est-ce que c’était ? Il était gonflé Barghest et espérait sincèrement qu’un feu prenne aux cuisines. Un taccos ou une bonne vieille pizza face à la rivière aurait été vachement plus sympa. Comme avant quoi. A cette pensée, il serra fort les dents.
« Non. Pas trop ma came à vrai dire. » Tiens. La revoilà. L’envie de fumer rampait sous sa peau si sournoisement qu’il ne la sentit pas venir. Il s’installa, pris le contrôle de ses doigts. Ces dernières se mirent à pincer un couteau rutilant. Ca faisait pourtant plusieurs semaines qu’il n’y touchait plus. « Un auror m’en a touché un mot un soir. Il y aurait demandé sa femme en mariage. » Il se mordit la langue si fort qu’il en grimaça. Sombre crétin ! « Enfin va pas croire que j’ai une bague ou quoi de cacher. C’est à peine si ma b-Du vin ! Et de l’eau. S’vous plait. » Il baissa les yeux. Peut-être qu’en se frappant suffisamment fort, il parviendrait à se faire un traumatisme crânien et rayer ce moment de sa mémoire. Ce n’était pas lui putain ! Son col l’étranglait -et pas comme il l’aimait. Son jean lui coupait l’estomac, aussi. Heureusement que les plats servis étaient tout riquiqui. Un tiers de salaire pour repartir mort de faim ? Excellente idée tiens. Voilà. Il était vraiment grincheux maintenant.
« Et… Hum. Comment ça va depuis la rentrée ? »
Il détestait faire la conversation et la limitait au strict minimum -sauf avec Charlie. Lui n’avait que rarement droit aux grognements. Cette fois-ci, c’était dur de lui parler. Rien de tout ceci n’était naturel. Le couteau -le mauvais évidemment- grinça contre l’assiette, ce qui lui hérissa le poil. Soirée de merde.
Lewis n’était pas l’homme le plus enthousiaste du monde, exception faite pour le Quidditch. Son flegme lui collait au train la majeure partie du temps et l’inconfort d’une situation le survolait sans qu’il n’y prête une quelconque attention. Son sang souffrait peut-être d’ébullition face à l’injustice mais c’était une réaction épidermique, tout comme ça l’était de ses yeux se révulsant sous l’autorité supposé. Ça ne comptait pas, puisqu’il ne les cultivait pas sciemment. Le bon Dieu l’avait fait comme tel et en regardant la conception atypique de son schéma familial, ce n’était pas plus étonnant que ça. Être ainsi sidéré, par contre, ne lui ressemblait pas le moins du monde. Ses yeux bruns étaient écarquillés comme deux soucoupes et l’écran fendu de son téléphone, presque incrusté à son oreille. Il avait manqué Charlie alors que ce dernier se trouvait à cinq pas à peine de lui. Ça ne lui était jamais arrivé. Était-ce là un mauvais présage ? Il ne le voulait pas mais l’esprit fit machine arrière, lui crachant au visage ses échecs consécutifs. Perdre quelqu’un qu’il aimait des yeux était une nouveauté. Anodine, espérait-il. L’instinct reprit le contrôle en voyant le louveteau se rapprocher et le sourire jeta un drap sur ses doutes. On verra ça plus tard. Il était heureux de le retrouver, c’était tout ce qui comptait. La prise se resserra autour de ses doigts. Il les trouva bien mou mais se mit en marche, étouffant le pressentiment qui lui rongeait les entrailles.
Son œil accrocha l’armée de pingouins se faufilant comme des fantômes entre les tables. Ils allaient vite, à pas feutré. Aucun son ne réussissait à couvrir le bruit des couverts. Pas même celui des conversations polies. Il voulait faire demi-tour. Sa place n’était pas ici. Il avait déjà ressentie ça lors de cette saleté de Saint-Valentin. Là encore, il s’obligea à rester. Pour Charlie. Parce qu’il pensait sincèrement que c’était la meilleure décision à prendre. Luttant contre sa nature profonde, Barghest desserra sa mâchoire pour s’adresser au maitre d’hôtel. Une veine pulsait contre sa gorge, signe d’une contention exagérée. De quoi ? De tout. De sa nature, de sa verve, de ses gestes. Il claqua sans langue contre son palais pour s’empêcher de cracher le fond de sa pensée au chauve-non-assumé charger de les guider jusqu’à leur table. Quoi ? Il voulait leur photo ? Les articulations se serrèrent, autant pour ne pas lâcher la main qui lui donnait la force de rester que pour éviter d’écraser son poing contre un nez refait. Ou une table. Ou quoique ce soit qui lui rappelait au combien il était imparfait. Il en était fier pourtant ! Maintenant, il ne savait plus.
Sa main relâcha finalement la sienne. Sa paume était moite. Fais chier. Englué dans son malaise, il ne parvint pas à rattraper le bouclée dans sa chute. Il s’en veut et renâcle. S’en veut encore plus, puisqu’incapable de se tenir. Il le laissa s’asseoir en premier, puis fit de même. Ce n’était pas là par correction mais bien parce qu’au fond, il craignait une récidive. Rien. L’ancien Rouge s’installa à son tour et se mit à se tortiller sur sa chaise. Le jean trop ajuté lui remontait là où il ne fallait pas. A force de côtoyer [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] , il avait appris deux trois trucs de bienséance, comme le fait de ne pas se replacer le paquet en public. Il ne se retenait pas d’habitude. Là encore, c’était différent. Il jaugea les autres et se dit que c’était peut-être la raison de leurs mines trop sérieuses. Une forêt de balai dans le cul.
« Hein ? Ah. Ouai. T’aimes bien alors ? » Par reflexe, il se passa la main à l’arrière de la tête. Il avait fini par s’habituer à sentir ses cheveux filer entre ses doigts. Là, c’était le néant. Il avait même eu un peu froid dehors. L’avantage, c’était qu’il ne perdrait plus de temps à se coiffer. Ah ! Si. Merde. Paraitrait qu’il devrait se bomber la gueule de laque le matin pour espérer ressembler à autre chose qu’à Godefroy de Montmirail. La main s’abaissa et rencontra la table. Trop blanche. Trop remplis. Avait-on besoin d’autant de fourchettes ? Et ce truc-là, qu’est-ce que c’était ? Il était gonflé Barghest et espérait sincèrement qu’un feu prenne aux cuisines. Un taccos ou une bonne vieille pizza face à la rivière aurait été vachement plus sympa. Comme avant quoi. A cette pensée, il serra fort les dents.
« Non. Pas trop ma came à vrai dire. » Tiens. La revoilà. L’envie de fumer rampait sous sa peau si sournoisement qu’il ne la sentit pas venir. Il s’installa, pris le contrôle de ses doigts. Ces dernières se mirent à pincer un couteau rutilant. Ca faisait pourtant plusieurs semaines qu’il n’y touchait plus. « Un auror m’en a touché un mot un soir. Il y aurait demandé sa femme en mariage. » Il se mordit la langue si fort qu’il en grimaça. Sombre crétin ! « Enfin va pas croire que j’ai une bague ou quoi de cacher. C’est à peine si ma b-Du vin ! Et de l’eau. S’vous plait. » Il baissa les yeux. Peut-être qu’en se frappant suffisamment fort, il parviendrait à se faire un traumatisme crânien et rayer ce moment de sa mémoire. Ce n’était pas lui putain ! Son col l’étranglait -et pas comme il l’aimait. Son jean lui coupait l’estomac, aussi. Heureusement que les plats servis étaient tout riquiqui. Un tiers de salaire pour repartir mort de faim ? Excellente idée tiens. Voilà. Il était vraiment grincheux maintenant.
« Et… Hum. Comment ça va depuis la rentrée ? »
Il détestait faire la conversation et la limitait au strict minimum -sauf avec Charlie. Lui n’avait que rarement droit aux grognements. Cette fois-ci, c’était dur de lui parler. Rien de tout ceci n’était naturel. Le couteau -le mauvais évidemment- grinça contre l’assiette, ce qui lui hérissa le poil. Soirée de merde.
- Charlie KeirOldie ㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 719
» miroir du riséd : jack wolfe
» crédits : nairobi (ava)
» multinick : maximus / wywy / arty / ofe
» âge : vingt-sept ans
» situation : en couple ♥
» nature du sang : sang-mêlé
» particularité : lycanthrope
» année d'études : 7ème année
» options obligatoires & facultatives : ~ options obligatoires : histoire de la magie, sciences politiques magiques, médias moldus et sorciers. ~ options facultatives : botanique, étude des runes.
» profession : podcaster criminel chez Radio Phénix ~ vendeur chez Lacorne & fils
» gallions sous la cape : 2387
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Re: When it doesn't feel right, go left (ft. Lewis)
Ven 18 Oct 2024 - 21:24
Charlie ne parvenait pas à déterminer si cette question appelait ou non une réponse. Dans le doute, il préféra ne pas laisser Lewis sur un silence qu’il pourrait trouver gênant, même si cette situation ne pouvait pas l’être plus. Il devait également montrer sa bonne volonté et faire de ce date une réussite.
« Bien sûr. Tout te va, de toute façon. »
Une brève expression naturelle passa sur son visage, fronçant son nez mutin et pinçant ses lèvres entre elles en un fin sourire. Malheureusement, elle s’échappa presque aussi vite qu’elle était arrivée là. Les expressions de Lewis n’étaient plus un mystère pour le louveteau. Depuis six ans qu’ils se connaissaient, il avait appris à définir chacun des plis de son visage par une observation attentive. Ainsi, il le sentait particulièrement tendu, ce qui ne l’aidait pas à être à l’aise lui-même. Il avait forcément dit ou fait une chose pour l’irriter, mais quoi ?
Charlie tenta maladroitement de le féliciter pour son choix de restaurant, ce qui tomba également à plat. Son regard glissa de ses lèvres à ses doigts et lui-même crispa les siens sous la table, sur le tissu de son pantalon. Sa tête s’enfonça légèrement entre ses épaules, dos courbé. Sourcils froncés, ceux-ci se haussèrent tandis que ses yeux devenaient deux billes bien rondes en écoutant le brigadier faire une annonce à laquelle il ne s’attendait pas.
Il sentit la panique envahir l’intégralité de son corps, de la sueur froide le long de son dos jusqu’à son cœur qui avait failli cesser de battre, et pas de la plus belle des façons. Ils commençaient seulement à sortir ensemble, il ne l’avait tout de même pas fait venir pour une demande en mariage… non ? Si ? Charlie cessa de respirer pendant quelques secondes, jusqu’à avoir la confirmation que le cauchemar n’aurait pas lieu : Lewis ne le demandera pas en mariage et, surtout, il ne se verra pas obligé de le rejeter. Aussi profonde fut son affection pour lui, il ne se sentait pas prêt à faire un tel plongeon dans l’inconnu. Pas avec des pleines lunes sur le dos, un dosage de Tue-Loup à adapter tous les mois et des études à mener à bien alors qu’il dormait à peine chaque nuit.
Résultat des courses, son stress l’empêcha de rire à ce qu’il aurait pu trouver drôle dans les propos de Lewis et qui, d’ordinaire, aurait provoqué son hilarité.
Quand il vit arriver les plats, Charlie manqua d’arrêter le serveur pour lui demander s’il ne s’était pas trompé de commande. Il y avait si peu de choses dans son assiette qu’il était persuadé d’une erreur. Il se ravisa et eut raison. En jetant un œil autour de lui, il constata que tout le monde profitait de ses mini-bouchées. Charlie et son appétit de moineau aurait dû se sentir soulagé de ne pas avoir à engloutir une énorme plâtrée de pâtes et d’en laisser les trois-quart dans son assiette, au risque d’attirer la honte sur leur duo… mais il n’ignorait pas totalement le coût d’un tel repas et se demanda, encore une fois, si cela en valait le coup.
Au moins, ce n’était pas trop mauvais. Il termina même son assiette - chose rare. Quatre bouchées suffirent. Le silence était si lourd qu’il n’avait d’autre choix que de manger ; redoutait de le faire, de peur qu’on l’entende mastiquer, déglutir, avaler. Quand il voulut boire de l’eau, il fit un petit bruit de succion et reposa aussitôt son verre, honteux d’avoir fait tant de bruit pour pas grand-chose. Il buvait comme un gamin de quatre ans…
Il ne sut ce qui était le plus désagréable. Le silence entre eux. Le grincement strident du couteau sur la porcelaine. La question posée par Lewis. Elle marquait son absence à ses côtés depuis de nombreuses semaines maintenant et il détestait cela.
« Mmmh, ça va. J’essaye d’être plus concentré en cours, cette année. »
Bien sûr, il ne parla pas des longues nuits à ne pas trouver le sommeil, à penser à lui - à eux ; les mêmes nuits passées à regarder des documentaires ou séries sur des tueurs de masse, à lire des livres de criminologie, à construire un mécanisme le long des murs de son appartement pour ne plus avoir à cuisiner de ses propres mains… Il a même passé une nuit entière, une fois, à suivre un chat dans la rue et s’est retrouvé à parcourir Inverness d’un bout à l’autre.
Il ne parla pas non plus des tensions vivant dans son corps depuis plusieurs jours, annonçant une pleine lune qu’il imaginait facilement douloureuse. Plus que quatre nuits avant de…
Mais sinon, non, rien d’exceptionnel à signaler.
On leur posa de nouveaux plats riquiqui devant eux. Charlie attendit que le serveur fusse parti pour se pencher sur son assiette, puis vers Lewis, l’air circonspect. Il chuchota.
« C’est quoi le truc blanc au milieu ? »
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« Bien sûr. Tout te va, de toute façon. »
Une brève expression naturelle passa sur son visage, fronçant son nez mutin et pinçant ses lèvres entre elles en un fin sourire. Malheureusement, elle s’échappa presque aussi vite qu’elle était arrivée là. Les expressions de Lewis n’étaient plus un mystère pour le louveteau. Depuis six ans qu’ils se connaissaient, il avait appris à définir chacun des plis de son visage par une observation attentive. Ainsi, il le sentait particulièrement tendu, ce qui ne l’aidait pas à être à l’aise lui-même. Il avait forcément dit ou fait une chose pour l’irriter, mais quoi ?
Charlie tenta maladroitement de le féliciter pour son choix de restaurant, ce qui tomba également à plat. Son regard glissa de ses lèvres à ses doigts et lui-même crispa les siens sous la table, sur le tissu de son pantalon. Sa tête s’enfonça légèrement entre ses épaules, dos courbé. Sourcils froncés, ceux-ci se haussèrent tandis que ses yeux devenaient deux billes bien rondes en écoutant le brigadier faire une annonce à laquelle il ne s’attendait pas.
Il sentit la panique envahir l’intégralité de son corps, de la sueur froide le long de son dos jusqu’à son cœur qui avait failli cesser de battre, et pas de la plus belle des façons. Ils commençaient seulement à sortir ensemble, il ne l’avait tout de même pas fait venir pour une demande en mariage… non ? Si ? Charlie cessa de respirer pendant quelques secondes, jusqu’à avoir la confirmation que le cauchemar n’aurait pas lieu : Lewis ne le demandera pas en mariage et, surtout, il ne se verra pas obligé de le rejeter. Aussi profonde fut son affection pour lui, il ne se sentait pas prêt à faire un tel plongeon dans l’inconnu. Pas avec des pleines lunes sur le dos, un dosage de Tue-Loup à adapter tous les mois et des études à mener à bien alors qu’il dormait à peine chaque nuit.
Résultat des courses, son stress l’empêcha de rire à ce qu’il aurait pu trouver drôle dans les propos de Lewis et qui, d’ordinaire, aurait provoqué son hilarité.
Quand il vit arriver les plats, Charlie manqua d’arrêter le serveur pour lui demander s’il ne s’était pas trompé de commande. Il y avait si peu de choses dans son assiette qu’il était persuadé d’une erreur. Il se ravisa et eut raison. En jetant un œil autour de lui, il constata que tout le monde profitait de ses mini-bouchées. Charlie et son appétit de moineau aurait dû se sentir soulagé de ne pas avoir à engloutir une énorme plâtrée de pâtes et d’en laisser les trois-quart dans son assiette, au risque d’attirer la honte sur leur duo… mais il n’ignorait pas totalement le coût d’un tel repas et se demanda, encore une fois, si cela en valait le coup.
Au moins, ce n’était pas trop mauvais. Il termina même son assiette - chose rare. Quatre bouchées suffirent. Le silence était si lourd qu’il n’avait d’autre choix que de manger ; redoutait de le faire, de peur qu’on l’entende mastiquer, déglutir, avaler. Quand il voulut boire de l’eau, il fit un petit bruit de succion et reposa aussitôt son verre, honteux d’avoir fait tant de bruit pour pas grand-chose. Il buvait comme un gamin de quatre ans…
Il ne sut ce qui était le plus désagréable. Le silence entre eux. Le grincement strident du couteau sur la porcelaine. La question posée par Lewis. Elle marquait son absence à ses côtés depuis de nombreuses semaines maintenant et il détestait cela.
« Mmmh, ça va. J’essaye d’être plus concentré en cours, cette année. »
Bien sûr, il ne parla pas des longues nuits à ne pas trouver le sommeil, à penser à lui - à eux ; les mêmes nuits passées à regarder des documentaires ou séries sur des tueurs de masse, à lire des livres de criminologie, à construire un mécanisme le long des murs de son appartement pour ne plus avoir à cuisiner de ses propres mains… Il a même passé une nuit entière, une fois, à suivre un chat dans la rue et s’est retrouvé à parcourir Inverness d’un bout à l’autre.
Il ne parla pas non plus des tensions vivant dans son corps depuis plusieurs jours, annonçant une pleine lune qu’il imaginait facilement douloureuse. Plus que quatre nuits avant de…
Mais sinon, non, rien d’exceptionnel à signaler.
On leur posa de nouveaux plats riquiqui devant eux. Charlie attendit que le serveur fusse parti pour se pencher sur son assiette, puis vers Lewis, l’air circonspect. Il chuchota.
« C’est quoi le truc blanc au milieu ? »
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- Lewis BarghestOldie ㄨ experimented wizard
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Re: When it doesn't feel right, go left (ft. Lewis)
Jeu 14 Nov 2024 - 13:38
When it doesn't feel right, go left
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Le compliment glissa sur lui sans parvenir à se faufiler jusqu’aux méninges. La nature taciturne avait tant repris le dessus qu’esquisser le moindre sourire semblait relever d’un effort incommensurable. Il était heureux de retrouver Charlie -devrait l’être. Tout, pourtant, lui donnait envie de prendre ses jambes à son cou. Il en venait presque à regretter le climat si particulier de ce pseudo-date de Saint-Valentin. Il y avait de la mièvrerie partout et tant d’anges cul-nu que ça avait frôlé l’indécence. Il ne s’y était pas senti à sa place un seul instant mais la présence des autres -exception faite de la femme thon- avait réussi à lui faire oublier un temps son inconfort. Ici, c’était loin d’être le cas. Il était hermétique à tout ce qui l’entourait, comme pour mieux éviter de se confronter à la réalité. Cet endroit, il ne l’aimait pas. Il n’appréciait pas plus l’image qu’il s’appliquait à maintenir. Rien d’étonnant à ce qu’il ait été incapable de maintenir le moindre simulacre de relation. Il n’était pas bon à ça.
Une coulée d’acide le fit contracter son abdomen. Était-ce là le glas de leur histoire ? Il n’en avait pas envie et rejetait en bloc cette idée. Une fâcheuse petite voix lui glissa pourtant que l’évidence était là. Lewis Barghest avait un cœur branché au cerveau. L’un ne pouvait fonctionner sans la stimulation de l’autre. Les efforts fournis pour paraitre à la hauteur épuisaient tant ses méninges que le cœur paraissait silencieux. Les battements diminuaient dans sa cage thoracique. Il le ressentait et c’était… Douloureux. L’angoisse agitait son sang mais le myocarde tout rabougri refusait de le pomper correctement. Il ne la sentait plus mais savait qu’elle était là : cette ride de contrariété, coincée entre ses deux yeux. Celle-là même qu’il oubliait d’invoquer lorsqu’il se trouvait en compagnie du louveteau. Normalement. Rien de ce qui se tramait ici ne l’était. Il voulait rentrer dans sa tanière et se rouler en boule jusqu’à ce que la honte l’emporte.
Lewis ne toucha pas à son verre. Il aurait eu peur de le salir ou pire encore, de le casser. Tout ici était immaculé et fragile. Lui était brouillon et rustre. Il n’avait rien à faire ici et les regards alentours le lui confirmaient. Sans doute n’arrangeait-il pas son affaire en feulant à l’approche des serveurs. Il faisait le dos rond et plantait sur eux un regard sombre. Les assiettes furent posées face à eux et déjà -ou encore- la langue claqua contre le palais. Y avait-il vraiment besoin d’autant de couverts ? Il se sentait stupide et sa fierté en était salement amochée. Les dents de la fourchette traversèrent la viande tendre et il se hâta de manger. Il voulait mettre fin à ce cauchemar le plus rapidement possible.
Il eut l’idée de questionner Charlie. Ça parut odieusement forcé. Il s’en voulu. La culpabilité se rajouta à ce nœud terrible formé dans son estomac. Il ne méritait pas ça. Méritait mieux, finalement. Barghest se sentait plus égoïste que jamais et, pour une fois, ça le dérangeait.
« Hm. C’est une bonne chose. » Miracle de noël avant l’heure, il avait réussi à articuler des mots et non des grognements. La conversation s’arrêta là. Il était à son summum. Un énième soupir força ses lèvres pincées lorsqu’on les servit de nouveau. Quand est-ce que cette comédie allait se finir ?
« Hein ? » Lewis et le standing. Il eut envie de s’en coller une. Il inspira à fond cette fois-ci et se pencha sur son plat à son tour.
« J’en ai pas la moindre idée… » Surprenamment, une lueur d’intérêt miroita dans les prunelles chocolat. Cuisinier amateur mais passionné, il vit là l’occasion d’élargir ses connaissances. Si ce qu’il proposait aux chauffe-plats ou Maximilien était plus rustique, il pouvait toujours s’inspirer des saveurs. Presque aussi méfiant que lorsqu’il se trouvait face à une rouquine débordant d’amour, Lewis prit le temps d’observer texture et couleur avant de se jeter à l’eau. « Chantilly d’asperge. Et ça manque de sel. » L’affreux client fit blanchir la face de ses voisins en assaisonnant son assiette. Il ne dit rien mais, déjà, une veine commençait à palpiter contre sa tempe. « Tu aimes ? » L'index passa entre sa pomme d'Adam et son col. Il étouffait.
Le compliment glissa sur lui sans parvenir à se faufiler jusqu’aux méninges. La nature taciturne avait tant repris le dessus qu’esquisser le moindre sourire semblait relever d’un effort incommensurable. Il était heureux de retrouver Charlie -devrait l’être. Tout, pourtant, lui donnait envie de prendre ses jambes à son cou. Il en venait presque à regretter le climat si particulier de ce pseudo-date de Saint-Valentin. Il y avait de la mièvrerie partout et tant d’anges cul-nu que ça avait frôlé l’indécence. Il ne s’y était pas senti à sa place un seul instant mais la présence des autres -exception faite de la femme thon- avait réussi à lui faire oublier un temps son inconfort. Ici, c’était loin d’être le cas. Il était hermétique à tout ce qui l’entourait, comme pour mieux éviter de se confronter à la réalité. Cet endroit, il ne l’aimait pas. Il n’appréciait pas plus l’image qu’il s’appliquait à maintenir. Rien d’étonnant à ce qu’il ait été incapable de maintenir le moindre simulacre de relation. Il n’était pas bon à ça.
Une coulée d’acide le fit contracter son abdomen. Était-ce là le glas de leur histoire ? Il n’en avait pas envie et rejetait en bloc cette idée. Une fâcheuse petite voix lui glissa pourtant que l’évidence était là. Lewis Barghest avait un cœur branché au cerveau. L’un ne pouvait fonctionner sans la stimulation de l’autre. Les efforts fournis pour paraitre à la hauteur épuisaient tant ses méninges que le cœur paraissait silencieux. Les battements diminuaient dans sa cage thoracique. Il le ressentait et c’était… Douloureux. L’angoisse agitait son sang mais le myocarde tout rabougri refusait de le pomper correctement. Il ne la sentait plus mais savait qu’elle était là : cette ride de contrariété, coincée entre ses deux yeux. Celle-là même qu’il oubliait d’invoquer lorsqu’il se trouvait en compagnie du louveteau. Normalement. Rien de ce qui se tramait ici ne l’était. Il voulait rentrer dans sa tanière et se rouler en boule jusqu’à ce que la honte l’emporte.
Lewis ne toucha pas à son verre. Il aurait eu peur de le salir ou pire encore, de le casser. Tout ici était immaculé et fragile. Lui était brouillon et rustre. Il n’avait rien à faire ici et les regards alentours le lui confirmaient. Sans doute n’arrangeait-il pas son affaire en feulant à l’approche des serveurs. Il faisait le dos rond et plantait sur eux un regard sombre. Les assiettes furent posées face à eux et déjà -ou encore- la langue claqua contre le palais. Y avait-il vraiment besoin d’autant de couverts ? Il se sentait stupide et sa fierté en était salement amochée. Les dents de la fourchette traversèrent la viande tendre et il se hâta de manger. Il voulait mettre fin à ce cauchemar le plus rapidement possible.
Il eut l’idée de questionner Charlie. Ça parut odieusement forcé. Il s’en voulu. La culpabilité se rajouta à ce nœud terrible formé dans son estomac. Il ne méritait pas ça. Méritait mieux, finalement. Barghest se sentait plus égoïste que jamais et, pour une fois, ça le dérangeait.
« Hm. C’est une bonne chose. » Miracle de noël avant l’heure, il avait réussi à articuler des mots et non des grognements. La conversation s’arrêta là. Il était à son summum. Un énième soupir força ses lèvres pincées lorsqu’on les servit de nouveau. Quand est-ce que cette comédie allait se finir ?
« Hein ? » Lewis et le standing. Il eut envie de s’en coller une. Il inspira à fond cette fois-ci et se pencha sur son plat à son tour.
« J’en ai pas la moindre idée… » Surprenamment, une lueur d’intérêt miroita dans les prunelles chocolat. Cuisinier amateur mais passionné, il vit là l’occasion d’élargir ses connaissances. Si ce qu’il proposait aux chauffe-plats ou Maximilien était plus rustique, il pouvait toujours s’inspirer des saveurs. Presque aussi méfiant que lorsqu’il se trouvait face à une rouquine débordant d’amour, Lewis prit le temps d’observer texture et couleur avant de se jeter à l’eau. « Chantilly d’asperge. Et ça manque de sel. » L’affreux client fit blanchir la face de ses voisins en assaisonnant son assiette. Il ne dit rien mais, déjà, une veine commençait à palpiter contre sa tempe. « Tu aimes ? » L'index passa entre sa pomme d'Adam et son col. Il étouffait.
- Charlie KeirOldie ㄨ experimented wizard
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» année d'études : 7ème année
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» profession : podcaster criminel chez Radio Phénix ~ vendeur chez Lacorne & fils
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Re: When it doesn't feel right, go left (ft. Lewis)
Jeu 14 Nov 2024 - 22:42
Lewis n’était pas un grand bavard. Cela, Charlie le savait. Et d’ordinaire, le silence du brigadier ne le gênait pas. Au contraire, il était communicatif. Mais celui qu’il lui imposa à cet instant n’avait rien de communicatif. Aucun mot, même silencieux, ne passa entre eux. Avec effroi, il réalisa que non seulement ils n’avaient rien à se dire, mais qu’en plus cela le dérangeait.
Se concentrer sur son plat fut le seul moyen qu’il trouva de penser à autre chose et il fit bien, car rien ne fut plus étonnant pour lui que de voir cette étrange masse blanche flotter dans son assiette. On aurait dit de la bave d’escargot montée en mousse ! Au moins cela eut-il le don d’apporter cette lueur qu’il connaissait bien dans le regard sombre du brigadier. Pas suffisamment longtemps, ceci dit.
Chantilly d’asperge ? Quelle était encore cette diablerie ? Charlie tenta d’imaginer la transformation d’une asperge en chantilly mais n’y parvint pas. Cuisine ou magie ? Il n’aurait su le dire. De la pointe de sa fourchette, il en prit un morceau - si on pouvait l’appeler ainsi - et le porta à sa bouche. Sa langue s’activa sur son palais et le long de sa mâchoire. Il eut beau y mettre toute sa bonne volonté, il ne comprit pas l’intérêt d’une telle dégustation vu qu’on ne sentait tout bonnement rien…
En voyant Lewis assaisonner son plat, il se demanda s’il devait en faire de même. La question, si elle ne le prit pas au dépourvu, l’interrogea. Il ne pouvait pas dire la vérité et lui affirmer qu’il trouvait ça insipide. Qu’il ne comprenait pas qu’on paye autant pour si peu. Que venir ici était une mauvaise idée. Lewis faisait tant d'efforts pour ce rendez-vous…
« Oui, très ! C’est… super bon. »
À ces mots, il avala toute la mousse - un simple coup de fourchette suffit, et grima son visage d’un sourire peu sincère. Pour son propre malheur, Charlie ne savait pas mentir. Surtout quand il tentait de le faire en toute conscience. Le mensonge suintait sur son visage en d’énormes gouttes glissant jusqu’au creux de sa nuque et il lui devint impossible de regarder le sorcier en face.
La nouvelle assiette vide devant lui ne fit pas long feu. Elle repartit presque aussi vite qu’elle était arrivée et d’autres se succédèrent après elle. Toutes aussi petites, toutes aussi vides, toutes disposant d’un goût imprononçable. Charlie se surprit même à attendre le dessert avec impatience pour le simple plaisir de manger quelque chose de réellement consistant mais même là, il fut déçu. N’en montra rien alors qu’il dégustait une nouvelle consistance trop liquide à son goût, à la teinte blanche qui, fort heureusement, s’était vue parsemée d’un peu de rouge. La framboise fut fraîche en bouche, mais à part elle… Et, contre toute attente, il eut encore faim après cela.
Lui. Encore faim. À vrai dire, il imagina une bonne pizza au chorizo et en eut l’eau à la bouche. Mal à l’aise, gigotant sur sa chaise alors que le repas s’enchaînait sans qu’ils n’allongent plus de quelques phrases n’évoquant ni le climat, ni les études, ni le travail, il finit par regarder l’heure à sa montre. S’en voulut aussitôt. Lewis l’avait vu faire, il devait croire qu’il s’ennuyait et… C’était un peu le cas. Sauf que pas une seconde il ne pensa à mettre cela sur le compte du brigadier. Il se blâma lui-même de ne pas savoir être plus distrayant ou intéressant.
« J’suis un peu fatigué, on y va ? » tenta-t-il, alors qu’un écho remontait jusqu’à son oreille.
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Se concentrer sur son plat fut le seul moyen qu’il trouva de penser à autre chose et il fit bien, car rien ne fut plus étonnant pour lui que de voir cette étrange masse blanche flotter dans son assiette. On aurait dit de la bave d’escargot montée en mousse ! Au moins cela eut-il le don d’apporter cette lueur qu’il connaissait bien dans le regard sombre du brigadier. Pas suffisamment longtemps, ceci dit.
Chantilly d’asperge ? Quelle était encore cette diablerie ? Charlie tenta d’imaginer la transformation d’une asperge en chantilly mais n’y parvint pas. Cuisine ou magie ? Il n’aurait su le dire. De la pointe de sa fourchette, il en prit un morceau - si on pouvait l’appeler ainsi - et le porta à sa bouche. Sa langue s’activa sur son palais et le long de sa mâchoire. Il eut beau y mettre toute sa bonne volonté, il ne comprit pas l’intérêt d’une telle dégustation vu qu’on ne sentait tout bonnement rien…
En voyant Lewis assaisonner son plat, il se demanda s’il devait en faire de même. La question, si elle ne le prit pas au dépourvu, l’interrogea. Il ne pouvait pas dire la vérité et lui affirmer qu’il trouvait ça insipide. Qu’il ne comprenait pas qu’on paye autant pour si peu. Que venir ici était une mauvaise idée. Lewis faisait tant d'efforts pour ce rendez-vous…
« Oui, très ! C’est… super bon. »
À ces mots, il avala toute la mousse - un simple coup de fourchette suffit, et grima son visage d’un sourire peu sincère. Pour son propre malheur, Charlie ne savait pas mentir. Surtout quand il tentait de le faire en toute conscience. Le mensonge suintait sur son visage en d’énormes gouttes glissant jusqu’au creux de sa nuque et il lui devint impossible de regarder le sorcier en face.
La nouvelle assiette vide devant lui ne fit pas long feu. Elle repartit presque aussi vite qu’elle était arrivée et d’autres se succédèrent après elle. Toutes aussi petites, toutes aussi vides, toutes disposant d’un goût imprononçable. Charlie se surprit même à attendre le dessert avec impatience pour le simple plaisir de manger quelque chose de réellement consistant mais même là, il fut déçu. N’en montra rien alors qu’il dégustait une nouvelle consistance trop liquide à son goût, à la teinte blanche qui, fort heureusement, s’était vue parsemée d’un peu de rouge. La framboise fut fraîche en bouche, mais à part elle… Et, contre toute attente, il eut encore faim après cela.
Lui. Encore faim. À vrai dire, il imagina une bonne pizza au chorizo et en eut l’eau à la bouche. Mal à l’aise, gigotant sur sa chaise alors que le repas s’enchaînait sans qu’ils n’allongent plus de quelques phrases n’évoquant ni le climat, ni les études, ni le travail, il finit par regarder l’heure à sa montre. S’en voulut aussitôt. Lewis l’avait vu faire, il devait croire qu’il s’ennuyait et… C’était un peu le cas. Sauf que pas une seconde il ne pensa à mettre cela sur le compte du brigadier. Il se blâma lui-même de ne pas savoir être plus distrayant ou intéressant.
« J’suis un peu fatigué, on y va ? » tenta-t-il, alors qu’un écho remontait jusqu’à son oreille.
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- Lewis BarghestOldie ㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 617
» miroir du riséd : Diego Barrueco
» crédits : pint
» multinick : Apsa la dancin'queen & Cam l'Arc-en-ciel & Ae la Princesse
» âge : 28 (13/02/1996)
» situation : En couple
» nature du sang : sang-mêlé
» options obligatoires & facultatives :
» profession : L'Unité de capture des LG (équipe d'intervention)
» gallions sous la cape : 438
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: When it doesn't feel right, go left (ft. Lewis)
Ven 22 Nov 2024 - 14:26
When it doesn't feel right, go left
Il n’y avait aucun besoin d’épiloguer. Lewis ne se sentait pas à sa place. Il avait beau se comprimer pour rentrer dans une case qu’il imaginait être la plus adaptée pour eux, rien n’y faisait. Tout ce qu’il entreprenait sonnait faux et son visage, affreusement expressif, dépeignait sans mal son inconfort. La nourriture était fade, sans intérêt. A l’image des clients dont la discussion factuelle couvrait à peine le bruit de couverts rutilants. Etaient-ils mieux ? Certainement pas. Peu amoureux des grandes envolées lyriques, il avait toujours apprécié les silences. Il y avait dans ceux-ci plus d’intérêts à son sens. On pouvait apprendre énormément en étudiant la posture et la gestuelle des autres. Là, pourtant, il se forçait à le meubler. A croire qu’il avait peur, au fond, de comprendre pourquoi les épaules de son aimé paraissaient si tendu sous cette veste trop large. L’échec était pressenti et pourtant il avait cru pouvoir être à la hauteur. Ce n’était pas pour lui. Ce cinéma grotesque ne lui ressemblait pas et il se demandait pourquoi il ne parvenait à changer, malgré tout l’amour qu’il lui portait. Le couteau grinça au fond d’une énième assiette trop vide. Finalement, n’était-ce pas l’Amour qui n’était pas pour lui ? Quelle idée de fournir des sentiments trop grands à un homme à la capacité relationnelle réduite !
Le reste du repas se fit dans un silence horrible, rappelant le dramatisme dévolu aux minutes de silence. Celle-ci, évidemment, fut interminable. Il ne parvenait à se fermer à cet environnement qui ne serait jamais le sien et grondait chaque fois un peu plus lorsqu’on venait échanger leurs assiettes. L’être communiquant avait disparu. Ne restait qu’une coquille grincheuse qui s’empressait de gober des aliments sans goûts et informes pour éviter de s’éterniser. Lewis s’en voulait. Ce premier rendez-était un fiasco et il s’en voulait terriblement pour ça. Il avait voulu offrir le meilleur pour le louveteau et l’évidence lui fit un mal de chien : il ne pouvait le lui offrir. Qu’importe sa volonté. Qu’importe ses efforts. Pathétique.
« J’suis un peu fatigué, on y va ? » L’écho le saisit étrangement et le poussa, enfin, à redresser la nuque. Au moins s’accordaient-ils sur une chose après tout ceci. La commissure de ses lèvres eut grand à se retrousser et après une drôle de secousse, son air patibulaire revint. Il ne parvenait pas à se défaire de cet arrière-gout d’échec. D’un signe de la main, il interpela l’un des garçons de service et demanda la note. Elle fut salée, évidemment. C’était peut-être pour ça que les plats manquaient cruellement d’assaisonnement. Il régla l’entièreté de la somme et ne demanda pas son reste. Sa veste trop ajustée retrouva sa place sur ses épaules et il s’empressa de rejoindre la sortie. En cours de route, il offrit sa main à Charlie.
Une fois échappé de l’enfer, il put enfin souffler tout son saoul. Le son produit rappela celui du râle agonique, mais il n’en eut cure. Il en profita même pour faire sauter le bouton qui lui comprimait la gorge. Ca, c’était désagréable.
« J’te raccompagne ? » Il avait bien dit qu’il était fatigué. Eux, l’avaient dit. Cette soirée l’avait vidé de ses batteries.
Le reste du repas se fit dans un silence horrible, rappelant le dramatisme dévolu aux minutes de silence. Celle-ci, évidemment, fut interminable. Il ne parvenait à se fermer à cet environnement qui ne serait jamais le sien et grondait chaque fois un peu plus lorsqu’on venait échanger leurs assiettes. L’être communiquant avait disparu. Ne restait qu’une coquille grincheuse qui s’empressait de gober des aliments sans goûts et informes pour éviter de s’éterniser. Lewis s’en voulait. Ce premier rendez-était un fiasco et il s’en voulait terriblement pour ça. Il avait voulu offrir le meilleur pour le louveteau et l’évidence lui fit un mal de chien : il ne pouvait le lui offrir. Qu’importe sa volonté. Qu’importe ses efforts. Pathétique.
« J’suis un peu fatigué, on y va ? » L’écho le saisit étrangement et le poussa, enfin, à redresser la nuque. Au moins s’accordaient-ils sur une chose après tout ceci. La commissure de ses lèvres eut grand à se retrousser et après une drôle de secousse, son air patibulaire revint. Il ne parvenait pas à se défaire de cet arrière-gout d’échec. D’un signe de la main, il interpela l’un des garçons de service et demanda la note. Elle fut salée, évidemment. C’était peut-être pour ça que les plats manquaient cruellement d’assaisonnement. Il régla l’entièreté de la somme et ne demanda pas son reste. Sa veste trop ajustée retrouva sa place sur ses épaules et il s’empressa de rejoindre la sortie. En cours de route, il offrit sa main à Charlie.
Une fois échappé de l’enfer, il put enfin souffler tout son saoul. Le son produit rappela celui du râle agonique, mais il n’en eut cure. Il en profita même pour faire sauter le bouton qui lui comprimait la gorge. Ca, c’était désagréable.
« J’te raccompagne ? » Il avait bien dit qu’il était fatigué. Eux, l’avaient dit. Cette soirée l’avait vidé de ses batteries.
- Charlie KeirOldie ㄨ experimented wizard
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» miroir du riséd : jack wolfe
» crédits : nairobi (ava)
» multinick : maximus / wywy / arty / ofe
» âge : vingt-sept ans
» situation : en couple ♥
» nature du sang : sang-mêlé
» particularité : lycanthrope
» année d'études : 7ème année
» options obligatoires & facultatives : ~ options obligatoires : histoire de la magie, sciences politiques magiques, médias moldus et sorciers. ~ options facultatives : botanique, étude des runes.
» profession : podcaster criminel chez Radio Phénix ~ vendeur chez Lacorne & fils
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Re: When it doesn't feel right, go left (ft. Lewis)
Sam 23 Nov 2024 - 17:07
Charlie ne sut comment prendre la chose. Lewis, fatigué ? Non pas que le concept fusse improbable mais il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait annoncé l’être pour quitter un endroit. Ou quelqu’un. Charlie serra ses poings sur son pantalon, le froissant au passage puis opina du chef. Puisqu’ils le voulaient tous les deux, autant abréger leurs souffrances.
Il tenta de jeter un œil au montant de ce minuscule repas dont il ne repartait pas satisfait mais ne parvint qu’à apercevoir une succession de chiffres flous. Cela suffit à augmenter son angoisse. L’idée d’être un poids financier le rebutait. Décidément, il était la pire personne à emmener en rendez-vous galant… Et il paria qu’à cette heure-ci, Lewis s’en était rendu compte, lui aussi.
Dans son costume trop grand, il trottina derrière le brigadier jusqu’à ce que sa main rencontre la sienne. N’y croyant pas, il s’empressa de la prendre. Il craignait que Lewis ne change d’avis et qu’il la lui refuse après ce désastre alors il la serra suffisamment pour que cela n’arrive pas. Une fois dehors, il inspira profondément l’air mais, contrairement à son date, ne l’expira pas dramatiquement. Plus que tout, il se demandait ce que Lewis pensait, ce qu’il éprouvait et s’en voulait de ne pas pouvoir le deviner comme il le faisait d’ordinaire. Un mur se dressait entre eux que même sa bonne volonté ne parvenait pas à franchir.
« D’accord. »
Il pointa du doigt la direction, comme si Lewis ne la connaissait pas déjà ! - et se mit en marche. Coincé dans sa tête, Charlie cherchait quelque chose à dire et plus il se mettait la pression pour le faire, moins ses lèvres formaient de mot. La peur de tout faire de travers le paralysa tant qu’ils coururent une bonne centaine de mètres avant qu’il ne parvienne enfin à communiquer.
« C’est la Super Lune le 18. » Ce n’était sûrement pas une bonne idée de parler de ça pendant un rendez-vous amoureux mais il fallait se rendre à l’évidence : cette soirée était déjà une catastrophe. Un peu de plus ou de moins… « Ce sera un peu compliqué les prochains jours. Je vais sûrement les passer avec Andrew à peaufiner… hum… tout ça. Tu seras de sortie ? »
Il redoutait la réponse tout en la connaissant déjà. Lewis se montrait bien trop enthousiaste à faire partie de cette brigade et il lui arrivait parfois de se dire qu’il n’avait pas dû bien le regarder pour ne pas comprendre que se faire mordre était une malédiction au quotidien. Sinon, pourquoi irait-il jouer aux apprentis chasseurs au cœur de la forêt lors des pleines lunes ? Il ne relancera pas ce débat entre eux au risque de finir ce date sur une note encore plus négative qu’elle ne l’est déjà actuellement.
Les lignes de l’université se dessinent bientôt devant eux, agissant comme une menace car leur arrivée à ses portes marquera la fin de cette soirée, et la perte de l’opportunité de renverser la vapeur. De faire de cette nuit un moment inoubliable dans le bon sens du mot.
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Il tenta de jeter un œil au montant de ce minuscule repas dont il ne repartait pas satisfait mais ne parvint qu’à apercevoir une succession de chiffres flous. Cela suffit à augmenter son angoisse. L’idée d’être un poids financier le rebutait. Décidément, il était la pire personne à emmener en rendez-vous galant… Et il paria qu’à cette heure-ci, Lewis s’en était rendu compte, lui aussi.
Dans son costume trop grand, il trottina derrière le brigadier jusqu’à ce que sa main rencontre la sienne. N’y croyant pas, il s’empressa de la prendre. Il craignait que Lewis ne change d’avis et qu’il la lui refuse après ce désastre alors il la serra suffisamment pour que cela n’arrive pas. Une fois dehors, il inspira profondément l’air mais, contrairement à son date, ne l’expira pas dramatiquement. Plus que tout, il se demandait ce que Lewis pensait, ce qu’il éprouvait et s’en voulait de ne pas pouvoir le deviner comme il le faisait d’ordinaire. Un mur se dressait entre eux que même sa bonne volonté ne parvenait pas à franchir.
« D’accord. »
Il pointa du doigt la direction, comme si Lewis ne la connaissait pas déjà ! - et se mit en marche. Coincé dans sa tête, Charlie cherchait quelque chose à dire et plus il se mettait la pression pour le faire, moins ses lèvres formaient de mot. La peur de tout faire de travers le paralysa tant qu’ils coururent une bonne centaine de mètres avant qu’il ne parvienne enfin à communiquer.
« C’est la Super Lune le 18. » Ce n’était sûrement pas une bonne idée de parler de ça pendant un rendez-vous amoureux mais il fallait se rendre à l’évidence : cette soirée était déjà une catastrophe. Un peu de plus ou de moins… « Ce sera un peu compliqué les prochains jours. Je vais sûrement les passer avec Andrew à peaufiner… hum… tout ça. Tu seras de sortie ? »
Il redoutait la réponse tout en la connaissant déjà. Lewis se montrait bien trop enthousiaste à faire partie de cette brigade et il lui arrivait parfois de se dire qu’il n’avait pas dû bien le regarder pour ne pas comprendre que se faire mordre était une malédiction au quotidien. Sinon, pourquoi irait-il jouer aux apprentis chasseurs au cœur de la forêt lors des pleines lunes ? Il ne relancera pas ce débat entre eux au risque de finir ce date sur une note encore plus négative qu’elle ne l’est déjà actuellement.
Les lignes de l’université se dessinent bientôt devant eux, agissant comme une menace car leur arrivée à ses portes marquera la fin de cette soirée, et la perte de l’opportunité de renverser la vapeur. De faire de cette nuit un moment inoubliable dans le bon sens du mot.
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