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What a beautiful wedding ♦ Ceasar.
Jeu 22 Juil 2010 - 22:03
- Love is our resistance so hold me, our lips must always be sealed.
- La lueur du soleil d’été régnait en maitre sur la région de Norwich et ses alentours depuis maintenant quelques jours. Ordinairement, le temps se montrait un peu moins clément : pour un petit quart d’heure de beau temps, on pouvait compter sur une heure et demie de pluie, en contrepartie. Certes, les Ecossais vivaient parfaitement bien avec cette instabilité climatique, allant jusqu’à considérer que vingt-deux degrés au soleil représentaient une canicule mémorable. Or, certaines personnes, comme les Australiens par exemple, pensaient tout simplement que seuls les fous pouvaient vivre dans ce pays qui s’apparentait pour un bon nombre d’entre eux au Pôle Nord. Mais là n’était pas la question. Aujourd’hui, il faisait magnifiquement beau en ce jour si important, si émouvant, tellement décisif pour deux êtres qui allaient se dire « oui » pour la vie dans cette petite abbaye perdue au cœur de la région écossaise. Et ils semblaient si heureux, surtout Bonnie qui changeait ou du moins elle sentait que la maturité, le calme, la patience prenaient possession de son co—
- « Un chignon ? Vous osez appeler cette chose un chignon ? C’est une plaisanterie, j’espère ! »
Et contre toute attente, la brosse à cheveu piqua un vol plané en direction de la coiffeuse qui évita de justesse le missile. Un peu plus et elle le prenait en pleine figure. Bon, visiblement, Bonnie ne semblait pas vraiment transformée en jeune femme responsable et parfaitement consciente de ses actes. Depuis le début de la journée, le moindre accro s’apparentait à une catastrophe monumentale que le général Arton devait une nouvelle fois affronter seule, la faute aux soldats refusant de combattre à ses côtés. Les sœurs Arton, la mère et la tante, se révélèrent impuissantes face aux crises de nerfs de la Grymm. Même son père incarnant la douceur par excellence n’y pouvait rien. La brune redoutait le passage devant l’autel depuis plusieurs jours, un passage qu’elle avait maintes fois critiqué lorsqu’elle errait de lits en lits sans le moindre regret. Avant, le mariage n’était qu’une chose faite pour ceux qui n’avaient pas d’ambition, ceux qui croyaient encore que le prince charmant arrivait en cheval blanc et non pas au volant d’une voiture de collection comme le pensait la jeune femme. Or, depuis qu’elle était amoureuse de Ceasar, elle s’était surprise à penser que le mariage pouvait s’apparenter à quelque chose d’agréable. D’ailleurs, les choses se concrétisaient enfin aujourd’hui. Mais seuls les proches des futurs mariés pouvaient assister à la cérémonie et la commémoration de leur union se ferait par la suite avec d’autres personnes moins importantes lors d’une fête donnée. Enfin, ne brûlons pas les étapes. Pour le moment, Bonnie était trop occupée à renvoyer la coiffeuse qui n’avait voulu qu’en faire à sa tête. Un chignon au lieu de ce qu’elle voulait, elle ! Mais quel sacrilège ! Elle méritait pleinement son renvoi. Oh et puis zut, le reste de la famille suivrait. En un geste bref et méprisant, la jeune femme se retrouvait seule, vêtue de sa robe blanche, face au miroir de la petite pièce. Elle jeta un bref coup d’œil en direction de la porte et voyant que l’agitation autour d’elle était retombée, elle sortit de son sac sa baguette et tenta tant bien que mal de réaliser LA coiffure qu’elle désirait plus que tout. Ainsi, un quart d’heure plus tard, les cheveux de l’Australienne rabattus sur le côté gauche de sa nuque se fondaient en une tresse épaisse, lâche et légèrement décoiffée. Et une tiare blanche réalisée par des gobelins trônait sur le haut de sa tête. Un sourire satisfait prit place sur le visage de la brune tandis qu’elle se découvrait pour la première fois, face à un miroir, entièrement parée. Mais étrangement, cette image lui fit soudainement peur. L’excitation et la nervosité du début faisaient place à une réelle angoisse qui lui donnait envie de toute arrêter et de repartir pour Norwich. Bonnie se sentait tellement ridicule, maquillée comme une voiture volée et trop compressée dans cette robe blanche. Même une décoration de Noel hideuse paraissait superbe à côté de la jeune femme. Une voix masculine retentit dans la pièce, lui demandant si elle était fin prête, l’assemblée n’attendant plus que la mariée fasse son apparition au bras de son père. Alors prenant son courage à deux mains, Bonnie prit une profonde respiration, attrapa son bouquet au vol et sortit de la salle, essayant de dissimuler cette boule naissante au fond de sa gorge. Sourire aux lèvres, James Arton déposa un bref baiser sur le crâne de sa fille et lui donna son bras que cette dernière prit sans rechigner. Ainsi, les hostilités commencèrent.
Les premières notes de la marche nuptiale jouée par l’orgue retentirent tandis que la jeune femme accompagnée de son père faisait son entrée sous les yeux ébahis de l’assistance. Ou du moins, Bonnie l’espérait. Sa mère semblait ravie de voir sa fille évoluer tout le long de l’allée, elle qui avait vu toute cette histoire d’un très mauvais œil, à commencer par cette histoire d’enfant. Mais elle appréciait Ceasar, donc la question du bonheur de sa fille ne se posait pas. Sa tante, quant à elle, regardait d’un air admiratif sa création mais semblait lorgner dangereusement en direction des quatre jeunes hommes assis tout devant, bien que son riche mari fût présent à ses côtés. Et tandis que l’Australienne parvenait à la hauteur de son futur époux et du sorcier-marieur, Bonnie lui adressa un regard gêné, comme une petite fille honteuse mais ravie d’avoir fait une bêtise. Elle souriait bêtement, totalement émerveillée par Ceasar, sa tenue, sa prestance.
Bonnie Sydney Arton ne regretterait pas ce mariage. Définitivement.
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Re: What a beautiful wedding ♦ Ceasar.
Dim 25 Juil 2010 - 17:41
En train de faire les cent pas, deux jeunes hommes tournaient autour de Ceasar, l'air pensif. Deux autres étaient assis dans des fauteuils qui autrefois n'étaient que des chandeliers. Et au centre de cette ronde, se tenait Ceasar, fixant son reflet dans un miroir en ajustant son costume. Enfin, "costume", on aurait eu tort de croire qu'il était déguisé, quoique disent les quatre amis qui lui tenaient compagnie en cette petite salle contiguë au cœur de l'abbaye. Une abbaye, parfaitement, ils étaient dans une abbaye dans le Nord de l'Écosse, où pour une fois il faisait plutôt beau. Une chance, d'ailleurs, car aujourd'hui, Ceasar se mariait. Avec qui ? Comment ça, "avec qui" ? Vous osez ? Avec la plus délicate, la plus douce, la plus belle, la plus désirable et la plus aimable de toutes les femmes qu'il avait pu connaître un jour. Celle qu'il aimait tendrement, pour qui il aurait tout fait, qui était même enceinte de lui -par accident et involontairement, certes, mais ils avaient décidé de garder l'enfant. Bonnie Sydney Arton -future Madame Bougrov- était une charmante Australienne qui avait su toucher le cœur du Russo-Belge dans le premier tiers de l'année scolaire à Hungcalf. Et les quatre meilleurs amis du jeune homme n'avaient cessé de se lamenter jusqu'à ce qu'il leur ait annoncé successivement qu'elle était enceinte, qu'il était fou d'elle et qu'il allait l'épouser. Boris avait cessé de la trouver inintéressante à partir du moment où elle était enceinte ; Estienne respectait l'amour de son meilleur ami pour une demoiselle qu'ils n'avaient jamais vu encore ; Evgueni n'avait pas son mot à dire et Joas, qui était le seul des quatre à voir la jeune femme n'avait pu que se réjouir pour leur idylle et leur futur mariage. Ainsi, ils étaient là, plus ou moins tranquilles. Joas fumait un cigarillo sorcier au curry, il considérait que ça lui donnait une bonne haleine. Evgueni lisait un code pénal tout en faisant les cent pas autour de Ceasar. Boris avait les mains dans les poches et suivait Evgueni tout en tournant autour de Ceasar. Estienne venait de se relever de son fauteuil pour en changer l'aspect. Un calme religieux ou presque embaumait la pièce. Tout ça, jusqu'à ce que Boris ne botte le cul d'Evgueni qui avait ralenti son allure. Un juron russe retentit dans la pièce et résonna sur les murs de pierre, et bientôt les deux amis se battaient sous le regard consterné de Ceasar, intéressé d'Estienne et blasé de Joas. Basique, c'était basique. Lorsqu'Evgueni se releva, il était couvert de poussière, tout comme l'était Boris. Un coup de baguette plus tard, ils étaient propres comme des sous neufs, comme si jamais rien ne s'était passé. La bonne blague, dirons-nous. C'était ça, leur groupe d'amis. Toujours à se foutre sur la gueule pour une raison lambda. Et ils se supportaient encore, c'était ça qui était beau, franchement.
Ceasar était toujours à regarder son reflet dans le miroir, pas franchement convaincu de son apparence, pas sûr même que son apparence ferait honneur à sa future femme. Ses amis, à présent tous assis, l'observaient avec un sourire goguenard, comme s'ils s'étaient mis d'accord. Bientôt, Evgueni sortit sa baguette, la pointa sur Ceasar et annonça tout en lançant un sortilège informulé :
Sur ces derniers mots, ils quittèrent la salle où Ceasar s'était vêtu. Ceasar changea de nouveau la tenue qu'on lui avait imposé (Joas était quand même allé loin dans les idioties de ses amis) et il retrouva le costard qu'il portait au début de la scène. Il ajusta ses manches et se trouva vraiment bien mieux dans cette tenue que celles que lui avaient fait porter ses amis. Oui, il ferait honneur à Bonnie. Enfin, si Joas n'avait pas oublié les alliances -si c'était le cas, il le tuerait, oui tout bonnement.
Il n'avait pas de montre, avisa le fauteuil laissé en plan par Estienne et le changea en horloge le temps de prendre connaissance de l'heure. Il n'y avait pas à dire, la Magie, c'était très utile. Puis, il quitta la pièce et pénétra dans la chapelle de l'Abbaye. C'était une de ces abbayes oubliées, à moitié en ruine, équipée d'un système de repousse-moldus les jours de fête, où des sorciers se mariaient tranquillement, en petit comité. Il avança donc vers le cœur de la chapelle tout en saluant certains membres de sa famille. Oh, il n'y avait pas beaucoup de monde. De son côté, ils étaient, quoi, à peine une dizaine. Ses quatre meilleurs amis étaient installés devant, tout devant. En passant, il salua la mère de sa future femme, serra la main de son propre père… Et bientôt il arriva à l'autel, où il serra aussi la main du sorcier marieur (un ami de sa famille, Leonid Tsukheldorf). Et maintenant, l'attente commençait. Il tourna la tête vers ses amis, qui lui souriaient tous comme des demeurés (parfaitement), demanda par gestes rapides à Joas s'il avait bien les alliances. Joas fit signe que oui, tâta sa poche et puis un air de doute soudain… Pour se fendre d'un sourire moqueur en sortant la boîte qui les contenait. Salaud d'O'Mackney, il le pendrait par les pieds une fois le mariage terminé.
La marche nuptiale se fit finalement entendre et Ceasar se tourna vers le bout de l'allée d'où devait arriver sa tendre et chère, son amante adorée, la mère de sa fille, sa future femme, soit Bonnie. Elle apparut au bras de son père, dans une robe blanche presque éblouissante, tenant un bouquet qui colorait l'ensemble. Un sourire heureux et comblé vint se poser sur les lèvres du Russo-Belge tandis qu'il dévorait chastement des yeux sa belle. La robe était composée en plus du tissu blanc virginal habituel d'un voile de dentelle brodée qui fit tendrement sourire Ceasar alors qu'une certaine lueur passait dans ses yeux un bref instant. L'attente ne fut plus tellement longue car le père de Bonnie arrivait enfin à l'autel où il laissait sa fille en compagnie de son futur mari et du sorcier marieur. Le regard de Ceasar croisa celui de Bonnie. Alors qu'il était admiratif, amoureux, ému, elle était gênée mais ravie. Il l'aurait embrassée, là, sur le champ, s'il n'y avait pas eu de convenances à respecter pendant un mariage -même sorcier. Sa main vint serrer celle de sa future épouse alors qu'ils se tournaient vers le sorcier-marieur. Son pouce caressait doucement la paume de sa douce, tandis que le sorcier-marieur commençait à parler :
Leonid commençait déjà son numéro, ça allait donner. Une légère pression sur la main de sa future femme, histoire de lui faire savoir qu'il avait hâte de pouvoir l'appeler Madame Bougrov et que tout se passerait bien. Un coup d'œil encore sur la demoiselle, elle semblait irradier, rayonner, éblouissante dans sa robe de mariée. Merlin, cette femme était la femme de sa vie…
Ceasar était toujours à regarder son reflet dans le miroir, pas franchement convaincu de son apparence, pas sûr même que son apparence ferait honneur à sa future femme. Ses amis, à présent tous assis, l'observaient avec un sourire goguenard, comme s'ils s'étaient mis d'accord. Bientôt, Evgueni sortit sa baguette, la pointa sur Ceasar et annonça tout en lançant un sortilège informulé :
- « Il me semble, mon cher, qu'une armure vous irait cent fois mieux.
- Toi, je vais vraiment te tuer un jour., annonça Ceasar en se retrouvant avec une armure pas peu lourde sur le dos.
- Oh, je pense qu'il n'a rien compris aux mariages. Une armure habille bien trop, il suffit simplement de savoir doser., se permit de corriger Estienne, baguette en main pointée sur Ceasar dont l'armure prit une autre tournure.
- Mais laissez-le donc en paix, vous ne voyez pas qu'il règne sur son cœur une sérénité vacillante ?, et tout en disant cela Boris s'était amusé à changer la tenue donnée par Estienne en une toge romaine de sénateur.
- Voulez-vous bien cesser de changer ma tenue ?
- Tout ceci manque vraiment d'excentricité., ricana enfin Joas en changeant la toge en une tenue peu discrète
- Suffit ! Vous vous êtes bien amusés ?
- Tellement, mon cher. Allons prendre nos places, messieurs, il faut que nous soyons placés de sorte à pouvoir lorgner sur le cul de la future Madame Bougrov.
- À ce propos, aurait-elle une sœur ?
- Si elle en a un, elle est loin d'être de nos âges…
- Les femmes mûres et expérimentées ne me gênent pas.
- Moi non plus.
- Bien, mon cher, mariez-vous bien, nous vous soutenons. On sera derrière toi et ta femme, va. »
Sur ces derniers mots, ils quittèrent la salle où Ceasar s'était vêtu. Ceasar changea de nouveau la tenue qu'on lui avait imposé (Joas était quand même allé loin dans les idioties de ses amis) et il retrouva le costard qu'il portait au début de la scène. Il ajusta ses manches et se trouva vraiment bien mieux dans cette tenue que celles que lui avaient fait porter ses amis. Oui, il ferait honneur à Bonnie. Enfin, si Joas n'avait pas oublié les alliances -si c'était le cas, il le tuerait, oui tout bonnement.
Il n'avait pas de montre, avisa le fauteuil laissé en plan par Estienne et le changea en horloge le temps de prendre connaissance de l'heure. Il n'y avait pas à dire, la Magie, c'était très utile. Puis, il quitta la pièce et pénétra dans la chapelle de l'Abbaye. C'était une de ces abbayes oubliées, à moitié en ruine, équipée d'un système de repousse-moldus les jours de fête, où des sorciers se mariaient tranquillement, en petit comité. Il avança donc vers le cœur de la chapelle tout en saluant certains membres de sa famille. Oh, il n'y avait pas beaucoup de monde. De son côté, ils étaient, quoi, à peine une dizaine. Ses quatre meilleurs amis étaient installés devant, tout devant. En passant, il salua la mère de sa future femme, serra la main de son propre père… Et bientôt il arriva à l'autel, où il serra aussi la main du sorcier marieur (un ami de sa famille, Leonid Tsukheldorf). Et maintenant, l'attente commençait. Il tourna la tête vers ses amis, qui lui souriaient tous comme des demeurés (parfaitement), demanda par gestes rapides à Joas s'il avait bien les alliances. Joas fit signe que oui, tâta sa poche et puis un air de doute soudain… Pour se fendre d'un sourire moqueur en sortant la boîte qui les contenait. Salaud d'O'Mackney, il le pendrait par les pieds une fois le mariage terminé.
La marche nuptiale se fit finalement entendre et Ceasar se tourna vers le bout de l'allée d'où devait arriver sa tendre et chère, son amante adorée, la mère de sa fille, sa future femme, soit Bonnie. Elle apparut au bras de son père, dans une robe blanche presque éblouissante, tenant un bouquet qui colorait l'ensemble. Un sourire heureux et comblé vint se poser sur les lèvres du Russo-Belge tandis qu'il dévorait chastement des yeux sa belle. La robe était composée en plus du tissu blanc virginal habituel d'un voile de dentelle brodée qui fit tendrement sourire Ceasar alors qu'une certaine lueur passait dans ses yeux un bref instant. L'attente ne fut plus tellement longue car le père de Bonnie arrivait enfin à l'autel où il laissait sa fille en compagnie de son futur mari et du sorcier marieur. Le regard de Ceasar croisa celui de Bonnie. Alors qu'il était admiratif, amoureux, ému, elle était gênée mais ravie. Il l'aurait embrassée, là, sur le champ, s'il n'y avait pas eu de convenances à respecter pendant un mariage -même sorcier. Sa main vint serrer celle de sa future épouse alors qu'ils se tournaient vers le sorcier-marieur. Son pouce caressait doucement la paume de sa douce, tandis que le sorcier-marieur commençait à parler :
- « Mesdames, messieurs, nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer l'union de deux êtres qui s'aiment tendrement. Je ne dirais pas les sacrements Moldus, je ne les connais pas… Quelqu'un les connaît-il, par contre ? »
Leonid commençait déjà son numéro, ça allait donner. Une légère pression sur la main de sa future femme, histoire de lui faire savoir qu'il avait hâte de pouvoir l'appeler Madame Bougrov et que tout se passerait bien. Un coup d'œil encore sur la demoiselle, elle semblait irradier, rayonner, éblouissante dans sa robe de mariée. Merlin, cette femme était la femme de sa vie…
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Re: What a beautiful wedding ♦ Ceasar.
Mer 28 Juil 2010 - 12:07
- Bonnie n’avait jamais pensé qu’un mariage aussi intime lui procurerait autant de frissons et d’émotion. Pendant longtemps, la jeune femme n’avait cessé de s’imaginer une cérémonie avant tout basée sur les apparences, histoire de faire pâlir d’envie tous les convives issus, pour la grande majorité, d’un milieu sorcier très aisé. Une parure de diamants arborant fièrement son cou, un sourire hypocrite figé sur son visage, une robe hors de prix réalisée sur mesure par les meilleurs créateurs sorciers et Bonnie aurait atteint un bonheur suprême, un bonheur superficiel. L’amour aurait été inexistant, et sa vie n’aurait finalement rimé à rien quand elle y repensait. Aujourd’hui, tous ces plans d’avenir se retrouvaient anéantis par d’autres tellement plus réjouissants. Dans peu de temps, Bonnie porterait le nom de Bougrov et mettrait au monde une ravissante petite fille répondant au doux nom de Sienna. D’ailleurs, pour l’occasion, elle avait déjà acheté tout ce qui serait nécessaire à leur enfant. Son placard dissimulait des vêtements en grande quantité, des biberons, une poussette et un berceau pour le moment taille réduite, et bien d’autres objets qu’il serait fastueux de décrire. Mais pour l’instant, là n’était pas la question de leur enfant. Ce jour était dédié à l’union de Bonnie Sydney Arton et de Ceasar Petrovitch Bougrov qui partageaient un amour sincère et indestructible face à certains obstacles douloureux qu’ils avaient néanmoins réussi à franchir. Etlà, devant l’autel, l’Australienne réalisait à quel point elle l’aimait. Même son amour pour Marie n’avait été qu’un détail insignifiant qu’on ne pouvait comparer avec celui qu’elle portait pour Ceasar.
Ses yeux admiraient silencieusement son futur mari tandis qu’elle sentait une main rassurante prendre possession de la sienne. Leurs doigts se cherchaient pour finalement se mêler parfaitement les uns aux autres, chacun retrouvant sa place habituelle. Doucement, le pouce de Ceasar vint glisser au creux de la paume de la jeune femme à présent rassurée. Dès lors, elle comprenait parfaitement que Ceasar aurait peut-être voulu la sentir d’avantage proche de lui en cet instant mais qu’ils ne pouvaient pas pour le moment, cérémonie oblige. Alors la Grymm laissa sa main abandonnée dans celle de son futur mari, prête à affronter le sorcier-marieur qui commençait enfin son discours.
- « Mesdames, messieurs, nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer l'union de deux êtres qui s'aiment tendrement. Je ne dirais pas les sacrements Moldus, je ne les connais pas… Quelqu'un les connaît-il, par contre ? »
Une pression contre sa fine main brune se fit sentir alors que Bonnie se mit à observer leurs mains liées avant de poser son regard bienveillant et souriant sur son futur mari qui pensait certainement la même chose qu’elle. Bonnie souhaitait entendre Ceasar l’appeler « Madame Bougrov » ou encore la présenter à son entourage comme étant « sa femme », « son épouse » marquant bel et bien son appartenance ; l’Australienne était sa propriété et personne d’autre ne pourrait la lui dérober. Alors comprenez qu'elle eut envie de l'embrasser passionnément en présence de la petite assemblée. Seulement, pour le moment, l'heure n'était pas au baiser mais à toutes les formalités d'un mariage sorcier-moldu réalisé en fonction des règles de l'art.
Les paroles de Leonid firent sourire la jeune femme amusée par tant de décontraction pendant une cérémonie qu'elle redoutait comme n'importe quelle mariée. La nervosité du début laissait place à une sérénité et un ravissement qui surprenait Bonnie elle-même. Ainsi, le mariage n'avait pas l'air d'être une torture, un supplice comme lui avait décrit sa tante plusieurs semaines auparavant. Néanmoins, l'Australienne ne put s'empêcher de grimacer légèrement lorsque le terme « moldue » parvint jusqu'à ses oreilles. Enfin, heureusement que ses parents ne comprendraient rien sinon, sa mère aurait fait tout un scandale comme quoi employer un tel mot relevait presque de la discrimination. Et sa tante aurait tenté de sauver les meubles, comme à son habitude. Mais contre toute attente, Bonnie se ravisa de prononcer quoi que ce soit, sauf pour tenter de guider Leonid. Après tout, peut être qu'il plaisantait, non ?
- « Si je puis me permettre, vous êtes censés faire un petit discours sur les droits et les devoirs des époux face à leur avenir, la religion. Enfin, on peut se passer de la partie religieuse, ça n'est pas réellement important à nos yeux...Sauf si mon futur mari m'a caché une passion dévorante pour Dieu. »
La jeune femme jeta un coup d'œil à Ceasar, son sourire aux lèvres toujours présent. Seule une minorité pouvait réellement comprendre de quoi relevaient les paroles de Bonnie, référence discrète à leurs éternelles petites coucheries qui constituaient aussi bien pour l'une que pour l'autre leur réputation. Un petit rire sonore se fit entendre dans l'abbaye tandis que le sorcier-marieur, sourire narquois, tentait de reprendre le dessus.
- « La partie religieuse m'ennuie tout autant que vous alors on passera directement à des choses plus concrètes, et puis, reprenant son sérieux, il ajouta, les époux se doivent respect, confiance et entraide en cas de problème. Vous vous engagez également à élever vos enfants ensemble à les chérir jusqu'à ce que mort vous sépare. »
L'éternel sourire de Bonnie s'effaçait à mesure que le sorcier-marieur prononçait son discours, laissant place à nouveau à cet horrible sentiment de nervosité et d'angoisse qui la rongeait de l'intérieur. Parce que si elle suivait bien l'ordre des évènements, cela signifiait certainement que la prochaine étape serait celle des alliances, ou du "oui" ?
Chaque chose en son temps, Bonnie.
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