- InvitéInvité
Emotional landscapes; Joséphine.
Lun 13 Déc 2010 - 0:19
all that no-one sees
you see
what's inside of me
every nerve that hurts you heal
deep inside of me
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you see
what's inside of me
every nerve that hurts you heal
deep inside of me
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- On était jeunes, on était cons, on croyait que notre amour durerait toujours. Avec le recul, je réalise que nous étions stupides. Stupides de croire qu’on allait s’en sortir indemne. J’avais trompé Sarah avec Nell et elle m’avait pardonnée. Mais il y a des choses dans la vie qui nous brisent à un point où nous sommes incapables de regarder l’autre en face. Elle était partie après la mort du bébé et, je lui en voulais. Je lui en ai voulu d’avoir abandonné. De nous avoir abandonné comme ça. D’avoir perdu espoir. Après de nombreuses séances chez le psychologue, j’avais finalement été capable de lui pardonner, de faire mon deuil du bébé mort dans les bras de sa mère. Je n’ai jamais été capable de lui pardonner, à elle. Depuis longtemps, je ne m’étais sentis aussi bien qu’à cet instant. Libéré de son emprise. J’étais devant le miroir, fier, fier de ce que j’étais devenu. J’avais retrouvé une amie disparue depuis longtemps, une amie dont j’avais besoin en ce moment. J’allais fêter ses vingt ans à celle qui, par quoi tout débuta. Par contre, je n’étais plus au bras de ma tendre Sarah, cette année beaucoup de chose avait changés, moi le premier. Pourtant, celle qui m’accompagnait en cette soirée d’hiver lui ressemblait tant. On m’avait avertit, on m’avait dit de faire attention, que fréquenter Joséphine m’entrainerait sur une pente glissante. Je ne les avais pas écoutés, ayant l’impression d’avoir le contrôle sur ma vie, à nouveau. Pourtant, lorsque j’ouvris les yeux, le soleil percutant mes paupières, le mal de tête qui tambourinait dans mon cerveau me rappela à la réalité; le contrôle se perd rapidement. Je passe une main sur mon visage, cache le soleil de mes yeux douloureux. Je souffle, je chercher d’une main fatigué mon paquet de clope. J’attrape mon jean, trouve le paquet et le briquet. Black out. C’était naturel que, lors de l’anniversaire de Nell, on s’éclate la gueule. Et le peu de souvenir que j’avais de ma soirée prouvait, qu’encore une fois, la soirée avait été bien réussie. Je sens la couverture bouger, son corps se coller contre moi. Et là, je paralyse. J’ai de bref souvenirs de comment on s’était rendu à l’appartement. J’ai de vagues souvenirs que Joséphine était complètement saoule et que moi aussi, j’étais assez déchiré. Je me glissai lentement à l’extérieur du lit, la présence des sous-vêtements sur mon corps laissait toujours planer ce doute, celui qui allait couvrir cette mâtiné de malaise. Je regardai l’heure, environ onze heures. Je ne me sentais même pas coupable d’avoir manqué mon cours de potion ce matin. Dans la cuisine, j’allume ma clope songeant à peut-être réveiller Joséphine, mais bon, je me sentais assez mal comme ça sans avoir à subir la surprise de la belle. Je m’affale sur le canapé après avoir partit la cafetière. Je masse mon front de ma main libre. Des bribes de souvenirs remontent à la surface.
« On devrait peut-être rentrer? » À ce moment de la soirée, j’avais perdu toute sobriété, j’avais dansé, j’avais bu plus que je ne m’en croyais capable. Je tenais Joséphine par la taille, elle qui, semblait aussi déchirée que moi. Les paris avaient été ouverts durant la soirée, les gens pariaient sur le fait que, si oui ou non, Joséphine et moi allions finir au lit. Je m’étais débattu pour dire que, ce n’était pas une histoire de sexe, qu’on était des amis, que j’avais du respect pour elle. « On reste encore un peu. » J’avais perdu ce sens de la raison, cette petite voix qui vous dit de faire attention, que la falaise n’est plus très loin et que toi, t’arrive à pleine vitesse.
Je n’arrive pas à remettre tout en place, je n’arrive pas à savoir si Joséphine et moi avions couché ensemble et je doutais bien que la belle française ne le saurait pas non plus, vu l’état dans lequel elle était la nuit dernière. C’est avec toute la difficulté du monde que je me levai et me servit une tasse de café. Alors que, je sentis sa présence derrière moi. Je portai ma tasse à mes lèvres. Lorsque j’étais nerveux, je parlais. Je parlais sans m’arrêter et souvent, je disais n’importe quoi. « Y’a du café si tu veux… Tu peux prendre une douche aussi, il a des serviettes propres… Si t’as faim, le réfrigérateur est plein… » Je fronçai les sourcils, sentant que, je m’enfonçai dans un malaise encore plus grand qu’il l’était vraiment. Debout, en boxer dans la cuisine, j’avais l’air d’un con. Je tirai sur ma cigarette, remerciant le ciel d’avoir de quoi me mettre sur les lèvres, question de me taire un peu. Ce n’était pas l’idée d’avoir couché avec Joséphine qui me troublait le plus, mais le sexe relevait toujours quelque chose de particulier, j’avais couché avec deux femmes dans ma vie et elles avaient une place importante dans ma vie. Je me relevais extrêmement maladroit avec les femmes et surtout avec celles qui me plaisaient. « T’as bien dormi ? » Je me mordillais la lèvre inférieure, trouvant cette question n’avait pas sa place dans cette discussion, vu l’état des choses.
- InvitéInvité
Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Lun 13 Déc 2010 - 18:46
Je remuais faiblement, signe que je commençais à me réveiller. L’esprit légèrement embrumé, je remis un bras sous l’oreiller avant de fermer les paupières, prête à me blottir de nouveau dans un sommeil sans rêves. À défaut de Morphée, je m’étais tout naturellement pelotonnée contre ce corps chaud que je ne reconnaissais pas. Mes doigts effleurèrent la peau blême de ce qui sembla être un bras. Je lâchai un profond soupir, paupières closes, un sourire de contentement aux lèvres quand bien même la migraine menaçait de poindre à tout moment. Je me sentais fatiguée et pâteuse. Les membres gourds et endoloris. Ma main, d’instinct, vint toucher mon front moite. Je frissonnais, ramenant la couverture contre moi. Me blottissant un peu plus contre ce corps pour y rechercher un peu plus de chaleur humaine. Je somnolais à moitié, ne me rendant compte de rien. Le pays des merveilles avait encore de nombreuses histoires à me conter. C’était bien la première fois que je n’étais pas réveillé par des rêves sordides, jalonnés de cadavres putrides, victimes de massacres sans nom. Cela faisait bien longtemps que mon esprit ne s’était pas ressassé des souvenirs que j’aurais pourtant préféré oublier. En fait, je ne me rappelais pas m’être couché la veille. Ni même être rentrée. Mais cela ne m’inquiétait outre mesure. J’étais bien dans mon cocon, peu disposée à me lever pour le moment. Demain attendra encore un peu. Je sentis quelqu’un remuer à côté de moi. Je laissai échapper un gémissement de protestation en sentant le froid m’envelopper de nouveau, tandis que je m’entortillais toujours plus dans la couverture, ma peau frileuse s’accommodant mal de la température ambiante qui pour le coup me parut extrêmement faible. Si on oubliait la sensation de malaise qui m’habitait, je pouvais affirmer sans mentir que j’étais bien, blottie contre ce corps dont je ne reconnaissais pas le propriétaire. J’étais enivrée par son odeur délicate et que je devinais masculine, mais je ne parvenais pas à l’identifier clairement, cette fragrance si particulière était inconnue au bataillon. J’étais à présent seule dans ce lit. L’atmosphère était tellement étrange que j’avais l’impression de rêver encore.
Je consentis enfin à ouvrir les yeux, me laissant avec réticence aveugler par la lumière crue, qui m’obligea à fermer sitôt les paupières. Je venais de cacher mes yeux de mes mains. Autre réflexe. J’allais tout naturellement mettre l’oreiller sur ma tête, ne serait-ce que pour offrir un peu plus d’obscurité à mes yeux éprouvés par les lueurs de ce nouveau jour, mais un bref coup d’œil au réveil m’en dissuada. Les chiffres digitaux, sinistrement rouge sang indiquaient onze heures passées. Fini le sommeil, il était temps de se lever. Rejetant l’oreiller sur le côté, ma tête hirsute émergeant des draps et autres couvertures, je m’étais redressée, mes yeux gris scrutant ce décor inconnu. J’étais seule dans ce lit deux places. Il se passa quelques secondes avant que mes yeux n’eurent le temps de se réhabituer à la clarté environnante. Ce fut ce moment que ma migraine choisit pour se réveiller, la sournoise partant à l’assaut de mes sens engourdis. Je mourais de soif, et pourtant j’avais la bouche pâteuse. Je voulus me lever, mais je titubai légèrement, incapable de faire deux pas sans vaciller dangereusement. Je fus cette fois bien réveillée. Il n’y avait pas besoin d’être extra-lucide pour deviner que quelque chose n’allait pas. Je me surpris à frissonner à nouveau. Je vis avec surprise que j’étais en sous-vêtements, le reste de mes vêtements ayant disparu je ne savais trop où. OK. Le schéma se traçait dans ma tête avec clarté. Mal de tête. Bouche pâteuse. Difficultés à la réflexion. Membres gourds. À moitié nue dans un lit chez quelqu’un que je ne connaissais pas. Sans aucun doute, j’avais dérapé et pas qu’un peu. Quelques bribes de souvenirs me revinrent en mémoire, me perturbant d’autant plus. Nell. Soirée. Liam. Alcool. Et…Blackout. Impossible de me rappeler comment j’avais atterri ici, ni même si j’avais été en état de le faire, ma gueule de bois me laissant alors dans le doute.
Liam. Oh, mon dieu, Liam! Le cœur battant, j’enfilais rapidement une chemise que je trouvai dans le placard, ayant d’ores et déjà renoncé à rechercher ma robe. Elle ne pouvait pas être loin de toute façon, elle était forcément ici, me risquerais-je même à dire. Je passai une main dans mes longs cheveux bruns. J’avais encore sur les joues quelques vestiges de mon maquillage de la veille. Ce qui faisait que j’étais relativement présentable. Tout dépendait du point de vue, en réalité. Je me pris la tête entre les mains, le temps de remettre mes idées en place. Constatant que l’exercice n’était guère probant, je finis par pousser du pied le battant de la porte et de me traîner jusque la cuisine…Qui était où d’ailleurs? Ce n’était qu’un appartement après tout, je ne risquais pas de me perdre. La cuisine ne devait pas être très loin. D’ailleurs, n’était-ce pas Liam que je venais d’apercevoir? Cela se pouvait fort bien. J’entrai finalement dans la cuisine, fonctionnant au radar. J’étais incapable de faire quoi que ce soit d’autre, je ne faisais que de me traîner là où je voulais aller. Soudainement, je me surpris à lever un regard quémandeur vers le Summerbee, plongée dans l’incompréhension la plus totale. Mes yeux gris se perdirent dans la contemplation du corps du damoiseau, lequel n’était vêtu que d’un simple boxer. Je ne me souvenais pas d’avoir touché ce corps, d’avoir embrassé ces lèvres, d’avoir goûté cette peau. Alors, comment je pouvais expliquer ma tenue si légère en dessous de cette chemise? Me rendant compte que j’étais en train de le mater ostensiblement, sans aucune gêne, je détournai la tête en rougissant avant de me saisir d’une mandarine dans le panier à fruits, que mes ongles vernis de rouge s’empressèrent de peler. Lui avait déjà préparé son café, et il fumait sa clope. « Y’a du café si tu veux… Tu peux prendre une douche aussi, il a des serviettes propres… Si t’as faim, le réfrigérateur est plein… »Je vis le paquet sur le comptoir juste à côté de lui. En lui adressant un faible sourire, quoique toujours autant embarrassée, je le contournai légèrement tout en laissant une main s’aventurer au creux de ses reins, attrapant de l’autre le paquet de cigarettes duquel j’extirpai une de ces dames blanches mortelles. Lâchant le dos de Liam, je me hissai sur la pointe des pieds pour attraper le briquet, quand bien même je mesurais un insolent mètre quatre-vingt. Je coinçai la cigarette entre mes lèvres, pour l’allumer ensuite, avant de reprendre la mandarine pelée avec laquelle je commençai à jouer.
Tranquillement, je fumais ma cigarette tout en séparant les quartiers du fruit, prêt à l’emploi. Cela s’annonçait comme étant une matinée tranquille, je n’avais pas encore songé à paniquer quand bien même j’aurais en main tous les éléments pour ce faire. « T’as bien dormi ? » Mon regard d’acier croisa le sien, tandis que je mordais dans un quartier de mandarine, inexpressive. Je m’assis finalement sur le comptoir, croisant mes longues jambes toutes fines. Continuant de mastiquer mon fruit, son odeur acidulée me picotant légèrement le nez. « Je ne sais pas. » avais-je finalement répondu, toujours aussi inerte, toujours aussi calme. Trop calme. Cela s’annonçait vraiment mal. « J’ai l’impression d’avoir une armée de marteaux piqueurs dans la tête, et que mon corps est en plomb. Je ne suis capable de rien, c’est affreux. » D’habitude, à sept heures et demie pétantes, j’étais habillée de pied en cap, en forme qui plus est. Que je me lève aussi tard était inhabituel. Un sourire timide s’invita sur mes lèvres rosées, tandis que je passai une main gênée dans mes cheveux. « Dis… » J’allais sans doute me faire passer pour une chochotte en formulant une telle requête mais qu’importe, je ne me sentais pas capable de survivre sans ça. « Tu n’aurais pas de euh…l‘aspirine? » Je me mordillai la lèvre inférieure. J’avais prononcé ce dernier mot en français, ne sachant pas comment l’exprimer en anglais. Je jouais machinalement avec les premiers boutons de la chemise que je portais, tirant une bouffée sur ma cigarette, le mélange tabac et mandarine étant assez spécial en soi. « Désolée, je t’ai emprunté une chemise, j’espère que ça ne te dérange pas. Je n’arrive plus à remettre la main sur ma robe. » Une moue boudeuse vint ourler mes lèvres rosées, tandis que mon regard se rivait dans celui de Liam. Je venais de prendre conscience de quelque chose. « à ce propos…Que s’est-il passé? Je ne me souviens pas d’être entrée ici. Et pourtant je m’y suis réveillée, en sous-vêtements qui plus est. Je me souviens juste d’être allée avec toi à la fête de Nell…Et après, plus rien. » Plus rien. Mes souvenirs étaient identiques au vide qui régnait dans mon esprit, un vide sidéral, effrayant. Mon regard effleura à nouveau le corps du beau Liam, sa fine musculature. Troublée, je me pris à nouveau la tête entre les mains, me surprenant à le désirer une fois encore. Ne serait-ce tout de même pas que nous ayons fini au lit après une soirée bien arrosée? Par Merlin, qu’avais-je fait?
Je consentis enfin à ouvrir les yeux, me laissant avec réticence aveugler par la lumière crue, qui m’obligea à fermer sitôt les paupières. Je venais de cacher mes yeux de mes mains. Autre réflexe. J’allais tout naturellement mettre l’oreiller sur ma tête, ne serait-ce que pour offrir un peu plus d’obscurité à mes yeux éprouvés par les lueurs de ce nouveau jour, mais un bref coup d’œil au réveil m’en dissuada. Les chiffres digitaux, sinistrement rouge sang indiquaient onze heures passées. Fini le sommeil, il était temps de se lever. Rejetant l’oreiller sur le côté, ma tête hirsute émergeant des draps et autres couvertures, je m’étais redressée, mes yeux gris scrutant ce décor inconnu. J’étais seule dans ce lit deux places. Il se passa quelques secondes avant que mes yeux n’eurent le temps de se réhabituer à la clarté environnante. Ce fut ce moment que ma migraine choisit pour se réveiller, la sournoise partant à l’assaut de mes sens engourdis. Je mourais de soif, et pourtant j’avais la bouche pâteuse. Je voulus me lever, mais je titubai légèrement, incapable de faire deux pas sans vaciller dangereusement. Je fus cette fois bien réveillée. Il n’y avait pas besoin d’être extra-lucide pour deviner que quelque chose n’allait pas. Je me surpris à frissonner à nouveau. Je vis avec surprise que j’étais en sous-vêtements, le reste de mes vêtements ayant disparu je ne savais trop où. OK. Le schéma se traçait dans ma tête avec clarté. Mal de tête. Bouche pâteuse. Difficultés à la réflexion. Membres gourds. À moitié nue dans un lit chez quelqu’un que je ne connaissais pas. Sans aucun doute, j’avais dérapé et pas qu’un peu. Quelques bribes de souvenirs me revinrent en mémoire, me perturbant d’autant plus. Nell. Soirée. Liam. Alcool. Et…Blackout. Impossible de me rappeler comment j’avais atterri ici, ni même si j’avais été en état de le faire, ma gueule de bois me laissant alors dans le doute.
Liam. Oh, mon dieu, Liam! Le cœur battant, j’enfilais rapidement une chemise que je trouvai dans le placard, ayant d’ores et déjà renoncé à rechercher ma robe. Elle ne pouvait pas être loin de toute façon, elle était forcément ici, me risquerais-je même à dire. Je passai une main dans mes longs cheveux bruns. J’avais encore sur les joues quelques vestiges de mon maquillage de la veille. Ce qui faisait que j’étais relativement présentable. Tout dépendait du point de vue, en réalité. Je me pris la tête entre les mains, le temps de remettre mes idées en place. Constatant que l’exercice n’était guère probant, je finis par pousser du pied le battant de la porte et de me traîner jusque la cuisine…Qui était où d’ailleurs? Ce n’était qu’un appartement après tout, je ne risquais pas de me perdre. La cuisine ne devait pas être très loin. D’ailleurs, n’était-ce pas Liam que je venais d’apercevoir? Cela se pouvait fort bien. J’entrai finalement dans la cuisine, fonctionnant au radar. J’étais incapable de faire quoi que ce soit d’autre, je ne faisais que de me traîner là où je voulais aller. Soudainement, je me surpris à lever un regard quémandeur vers le Summerbee, plongée dans l’incompréhension la plus totale. Mes yeux gris se perdirent dans la contemplation du corps du damoiseau, lequel n’était vêtu que d’un simple boxer. Je ne me souvenais pas d’avoir touché ce corps, d’avoir embrassé ces lèvres, d’avoir goûté cette peau. Alors, comment je pouvais expliquer ma tenue si légère en dessous de cette chemise? Me rendant compte que j’étais en train de le mater ostensiblement, sans aucune gêne, je détournai la tête en rougissant avant de me saisir d’une mandarine dans le panier à fruits, que mes ongles vernis de rouge s’empressèrent de peler. Lui avait déjà préparé son café, et il fumait sa clope. « Y’a du café si tu veux… Tu peux prendre une douche aussi, il a des serviettes propres… Si t’as faim, le réfrigérateur est plein… »Je vis le paquet sur le comptoir juste à côté de lui. En lui adressant un faible sourire, quoique toujours autant embarrassée, je le contournai légèrement tout en laissant une main s’aventurer au creux de ses reins, attrapant de l’autre le paquet de cigarettes duquel j’extirpai une de ces dames blanches mortelles. Lâchant le dos de Liam, je me hissai sur la pointe des pieds pour attraper le briquet, quand bien même je mesurais un insolent mètre quatre-vingt. Je coinçai la cigarette entre mes lèvres, pour l’allumer ensuite, avant de reprendre la mandarine pelée avec laquelle je commençai à jouer.
Tranquillement, je fumais ma cigarette tout en séparant les quartiers du fruit, prêt à l’emploi. Cela s’annonçait comme étant une matinée tranquille, je n’avais pas encore songé à paniquer quand bien même j’aurais en main tous les éléments pour ce faire. « T’as bien dormi ? » Mon regard d’acier croisa le sien, tandis que je mordais dans un quartier de mandarine, inexpressive. Je m’assis finalement sur le comptoir, croisant mes longues jambes toutes fines. Continuant de mastiquer mon fruit, son odeur acidulée me picotant légèrement le nez. « Je ne sais pas. » avais-je finalement répondu, toujours aussi inerte, toujours aussi calme. Trop calme. Cela s’annonçait vraiment mal. « J’ai l’impression d’avoir une armée de marteaux piqueurs dans la tête, et que mon corps est en plomb. Je ne suis capable de rien, c’est affreux. » D’habitude, à sept heures et demie pétantes, j’étais habillée de pied en cap, en forme qui plus est. Que je me lève aussi tard était inhabituel. Un sourire timide s’invita sur mes lèvres rosées, tandis que je passai une main gênée dans mes cheveux. « Dis… » J’allais sans doute me faire passer pour une chochotte en formulant une telle requête mais qu’importe, je ne me sentais pas capable de survivre sans ça. « Tu n’aurais pas de euh…l‘aspirine? » Je me mordillai la lèvre inférieure. J’avais prononcé ce dernier mot en français, ne sachant pas comment l’exprimer en anglais. Je jouais machinalement avec les premiers boutons de la chemise que je portais, tirant une bouffée sur ma cigarette, le mélange tabac et mandarine étant assez spécial en soi. « Désolée, je t’ai emprunté une chemise, j’espère que ça ne te dérange pas. Je n’arrive plus à remettre la main sur ma robe. » Une moue boudeuse vint ourler mes lèvres rosées, tandis que mon regard se rivait dans celui de Liam. Je venais de prendre conscience de quelque chose. « à ce propos…Que s’est-il passé? Je ne me souviens pas d’être entrée ici. Et pourtant je m’y suis réveillée, en sous-vêtements qui plus est. Je me souviens juste d’être allée avec toi à la fête de Nell…Et après, plus rien. » Plus rien. Mes souvenirs étaient identiques au vide qui régnait dans mon esprit, un vide sidéral, effrayant. Mon regard effleura à nouveau le corps du beau Liam, sa fine musculature. Troublée, je me pris à nouveau la tête entre les mains, me surprenant à le désirer une fois encore. Ne serait-ce tout de même pas que nous ayons fini au lit après une soirée bien arrosée? Par Merlin, qu’avais-je fait?
- InvitéInvité
Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Mar 14 Déc 2010 - 4:30
Tell me what you've done to yourself
I would like to know
Write it on the rocks and then
Tell me where to go
Why you say wait
Wait
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Write it on the rocks and then
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- Vouloir l’autre au point de le désirer total. Vouloir son corps au point où l’idée même de ne plus l’avoir à ses côtés est souffrante. Mon café entre mes mains, je cherchais, massant mon crane douloureux, à retrouver des bribes de souvenirs. Clope au bec, cherchant à combler mes poumons de cet air nocif. Mishka sourit, m’observe et me tend un verre. « Alors, il se passe quoi entre elle et toi? » J’hausse un sourcil, mon regard se posant instinctivement sur Joséphine, qui discutait plus loin, un verre à la main. « J’vois pas de quoi tu parles… » Je n’étais pas du genre à exposer mes fresques, pour le peu que j’avais, et de toute façon, on était venu ensemble c’est tout. Je respectais trop la belle française pour avancer quelques rumeurs sur nos récentes fréquentations. « Allez, j’vois bien comment tu la dévores des yeux… Pourquoi tu ne tentes pas quelque chose? » Petit Mishka qui ne connait ni mon histoire, ni la difficulté que j’ai à faire face à mes propres sentiments. « J’sais pas. » Je tire sur le filtre de ma cigarette, nerveusement. Je sens son regard sur moi, son regard qui voyage le long de mon corps et je ressens cette sensation étrange en moi. Sensation connue, mais enterrée au fond de moi. Sensation que je croyais perdue depuis le départ de Sarah. Alors que sa main s’aventure sur mon dos, je frissonne de l’intérieur, me mordille la lèvre, apporte ma cigarette à celles-ci. Mon corps se crispe, regrettant la furtivité de l’instant. Je souris timidement. Nous étions maladroits, nous cherchions nos corps dans l’espoir que l’autre fasse le premier pas, que l’autre se souvienne de ce qui s’est passé. « Je ne sais pas. » Je relève le regard de mon café refroidit, cherchant à éviter son regard. Elle, elle était calme et posé, moi j’étais brouillon et je bouillais de l’intérieur. « J’ai l’impression d’avoir une armée de marteaux piqueurs dans la tête, et que mon corps est en plomb. Je ne suis capable de rien, c’est affreux. » J’apporte la tasse à mes lèvres, regarde la neige s’accumuler sur la fenêtre de ma cuisine. « Il annonce une tempête, donc même si tu voulais partir, tu serais coincé ici pour quelques heures… Profites-en pour te reposer.» Je me mordis instinctivement l’intérieur de la bouche, pourquoi est-ce que je n’arrivais pas à dire simplement que j’avais envie qu’elle reste, à mes côtés. Qu’on retourne se coucher, cette fois-ci, conscients de nos actes. Mon estomac se tortillait, mélanger entre l’alcool de la veille et les papillons s’y noyant. Je figeai finalement mon regard dans le sien, esquissant un léger sourire. « Dis… » J’haussai un sourcil, appréhendant une question sur la nuit précédente. « Tu n’aurais pas de euh…l‘aspirine? » J’expirai, la fumée de ma clope, soulagé, n’ayant pas de réponse à nos questionnements. « Aspirin? » J’acquiesçai d’un signe de tête. Déposant mon café, je fis une escale à la salle de bain prendre le pot d’aspirine. Je m’arrêtai un instant devant cette scène trop familière, cette scène qui n’avait que pour différence, un autre protagoniste. Ses matins enneigés avec Sarah, la chaleur d’un lit partagé. J’observai mon reflet dans le miroir, esquissant un vague sourire. Je retournai lentement vers la cuisine, écrasant mon mégot de cigarette dans le cendrier avant de m’approcher de Joséphine. « Tiens. » J’effleurai sa main douce, frissonnant. « Désolée, je t’ai emprunté une chemise, j’espère que ça ne te dérange pas. Je n’arrive plus à remettre la main sur ma robe. » Mon regard, s’abaissa instinctivement sur la chemise, puis sur les jambes de la belle Française. J’avais envie de poser ma main sur ses cuisses, toucher son corps, effleurer ses lèvres. Le faire avec la plus grande lucidité. Je veux qu’elle soit consciente qu’elle est plus que Sarah, qu’elle est différente, que ce que je ressens pour elle est différent. Alors qu’une main tente de s’aventurer sur son épiderme, sa voix quémande des réponses. Des réponses que je ne peux lui offrir. « À ce propos…Que s’est-il passé? Je ne me souviens pas d’être entrée ici. Et pourtant je m’y suis réveillée, en sous-vêtements qui plus est. Je me souviens juste d’être allée avec toi à la fête de Nell…Et après, plus rien. » Alors qu’elle s’engouffrait la tête entre ses mains, je tentai de reconstruire la soirée. Incapable. Absence. Alors, je tends mes mains vers elle, agrippe les siennes. Je détache son emprise, empoignes ses mains fines contres les miennes. Je pose mon regard dans le sien. « J’ai pas de souvenirs de ce qui s’est passé. Je sais seulement qu’on était complètement saouls et que par magie, on a réussis à revenir en un seul morceau. » Mon cœur tremblait dans ma cage thoracique, il cherchait à sortir de son espace, alors que mes mains moites tenaient encore celles de Joséphine. Ma main tremblante se détacha d’elle, pour replacer une mèche de cheveux derrière son oreille. « Mais il y a une chose que je regrette. C’est que… S’il s’est passé quelque chose entre nous… C’est de ne pas en avoir été conscient. »
- InvitéInvité
Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Mar 14 Déc 2010 - 10:15
J’aurais voulu me rappeler de ses mains sur mon corps, de ses lèvres s’emparant des miennes, ses doigts jouant avec mon épiderme. N’importe quoi, qui puisse confirmer cette hypothèse, qui ne laissait plus qu’un doute. Je ne savais pas si notre situation avait quelque chose de positif. Certes, ne rien se rappeler avait quelque chose d’affreux, mais si nous avions osé laisser tomber les masques, ne serait-ce que le temps d’une soirée, cela pouvait tout aussi bien être un bon point. Je ne comprenais pas ces sensations étranges qui se réveillaient en mon sein, pourquoi mon cœur manquait un battement à chaque fois que nos regards se croisaient ou qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres. Ces papillons qui naissaient au creux de mon ventre. Tant de sensations que je n’avais plus ressenties depuis longtemps. Rectifions. Que je n’avais jamais ressenties auparavant. Je venais de me rendre compte que je n’avais jamais été amoureuse d’Etienne. Je m’étais simplement attachée à un mythe, bâti de toutes pièces, composé de souvenirs et d’illusions. Un idéal que je m’étais forgée, pas forcément conforme avec la réalité. J’avais embelli la réalité, me faisant mal inutilement. J’avais voulu simplement un père pour Jules, un homme qui saurait prendre soin de moi et m’aimer pour ce que je suis. Une autre vérité s’imposa alors à moi. Liam avait été davantage un père pour Jules en quelques semaines qu’Etienne l’avait été en cinq ans de temps. Je soupirai puis détournai le regard, presque paniquée par le feu d’artifices d’émotions qui se réveillait en moi. Mais en apparence, j’étais calme et posée, mes yeux gris scrutaient la neige qui tombait dehors en gros flocons. « Il annonce une tempête, donc même si tu voulais partir, tu serais coincé ici pour quelques heures… Profites-en pour te reposer.» J’acquiesçai en silence. Je ne pouvais de toute manière pas partir tant que je n’avais pas retrouvé ma robe. Et même si j’avais réussi à remettre la main sur ce fichu vêtement, je n’étais même pas sûre de vouloir partir. J’étais si bien là où j’étais, quoique persuadée que je n’en sortirai pas indemne si mes émotions prenaient définitivement le dessus sur ma raison. Je me sentais simplement en sécurité. Je mangeai finalement le dernier quartier de mandarine qui me restait.
Finalement, j’avais demandé de l’aspirine. Aspirine qu’il m’avait rapportée et qui fondait bien sagement dans un verre d’eau. Je me mis à balancer mes jambes dans le vide, toujours assise sur cette table. Lui à côté de moi, finissant son café. La situation avait quelque chose de perturbant. Quiconque ne connaissant pas le contexte y verrait ni plus, ni moins, qu’un couple partageant son petit-déjeuner. Un petit déjeuner à onze heures du matin. Je frissonnai légèrement. Cette perspective ne manquait pas de charme, il est vrai, mais elle m’effrayait également. Les mains sur mon visage, je réfléchissais. Tout du moins, je tentais de réfléchir, la tâche n’étant guère évidente. Non seulement parce que j’étais incapable de réfléchir par moi-même, mais parce que Liam venait de s’emparer de mes mains gelées, pour les garder entre les siennes. Ce contact aussi soudain qu’inattendu fit galoper mon pauvre cœur, qui sembla se réveiller d’une longue hibernation. D’instinct, mon regard se fixa dans ses beaux yeux, qui me dévoraient avec intensité. « J’ai pas de souvenirs de ce qui s’est passé. Je sais seulement qu’on était complètement saouls et que par magie, on a réussis à revenir en un seul morceau. » Malgré le tragique de l’histoire, je parvins à esquisser un sourire léger, tandis qu’une de ses mains vint replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je frissonnai une nouvelle fois à son contact. J’avais envie de venir me blottir entre ses bras. De retrouver la sensation de son corps contre le mien, la première sensation que j’avais ressentie dès le réveil. « Mais il y a une chose que je regrette. C’est que… S’il s’est passé quelque chose entre nous… C’est de ne pas en avoir été conscient. » à présent c’était une larme qui tremblait du côté de mon cœur, bien que mon regard d’acier restât impassible. Je me mordillai la lèvre inférieure, tandis que timidement, mes doigts vinrent caresser sa nuque. « Je ne sais pas. » Murmurai-je, pour la deuxième fois depuis que j’étais dans cette cuisine. « Je ne sais pas si c’est bien ou si c’est mal. » Ma voix commençait à dérailler, tandis que je paniquais. « Je veux dire…ça ne m’est jamais arrivé, et ça me fait peur. Je…Je ne sais pas comment gérer la situation. Je ne sais pas si on peut parler d’un nous, je ne sais même pas si ça existe. Je ne sais pas si on a fini au lit après avoir trop bu, je ne sais pas, je n’en sais rien. » Je m’agitais nerveusement, tandis que je jouais avec mes longs cheveux bruns. Je n’avais pas pu tenir ses mains plus longtemps, car si je les avais gardées entre les miennes, sans doute aurais-je fini par défaillir. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, comme s’il allait en éclater. « Je ne sais pas Liam. Je suis terrorisée. Pour une fois je ne sais pas où je vais, ce que je fais, je n’ai aucune certitude, aucune sécurité. Je ne sais pas si je fonce droit dans le mur et pourtant j’y vais, presque les yeux fermés. Tu te rappelles quand je t’ai dit hier soir, avant qu’on parte chez Nell, d’écouter ton cœur pour dissiper tes doutes? C’est un conseil que je n’arrive même pas à appliquer à mon propre cas. Je suis incapable d’écouter ce que mon cœur me dit en ce moment même. Je ne sais pas ce que je dois dire, ou faire. Je suis perdue. Aide-moi, s’il te plaît. » Pourquoi avais-je si peur de vivre, de profiter? De tomber amoureuse? J’avais peur, oui. De tout, de rien. De mon ombre. Du souvenir de Sarah qui hantait Liam. De n’être qu’une substitution à ses yeux, et non pas Joséphine à part entière. J’avais peur de m’abîmer, de ne plus rien contrôler. J’avais peur de tout, jusque des sentiments qui commençaient à poindre en moi, jusque de cette barrière qui était sur le point de céder. J’avais peur, oui. Mais j’en avais assez de fuir. De me chercher des excuses. Je n’étais pas excusable. Alors, mes yeux suppliants se levèrent à nouveau sur son beau visage. Mon cœur saignait, me faisait mal. Je n’étais plus du tout calme et posée, une larme venait de s’échapper de mes yeux clairs, m’écorchant les joues. « Dis moi que je ne suis pas Sarah. Dis moi qu’il n’y a que moi. » Et si dans un premier temps nous aurions pu prévoir une journée tranquille, tous les deux, pour nous remettre de la soirée d’hier, rien ne se passerait alors comme prévu. Je venais de créer du drame, de prononcer les mots qui me brûlaient les lèvres. J ‘étais douée pour tout gâcher.
Finalement, j’avais demandé de l’aspirine. Aspirine qu’il m’avait rapportée et qui fondait bien sagement dans un verre d’eau. Je me mis à balancer mes jambes dans le vide, toujours assise sur cette table. Lui à côté de moi, finissant son café. La situation avait quelque chose de perturbant. Quiconque ne connaissant pas le contexte y verrait ni plus, ni moins, qu’un couple partageant son petit-déjeuner. Un petit déjeuner à onze heures du matin. Je frissonnai légèrement. Cette perspective ne manquait pas de charme, il est vrai, mais elle m’effrayait également. Les mains sur mon visage, je réfléchissais. Tout du moins, je tentais de réfléchir, la tâche n’étant guère évidente. Non seulement parce que j’étais incapable de réfléchir par moi-même, mais parce que Liam venait de s’emparer de mes mains gelées, pour les garder entre les siennes. Ce contact aussi soudain qu’inattendu fit galoper mon pauvre cœur, qui sembla se réveiller d’une longue hibernation. D’instinct, mon regard se fixa dans ses beaux yeux, qui me dévoraient avec intensité. « J’ai pas de souvenirs de ce qui s’est passé. Je sais seulement qu’on était complètement saouls et que par magie, on a réussis à revenir en un seul morceau. » Malgré le tragique de l’histoire, je parvins à esquisser un sourire léger, tandis qu’une de ses mains vint replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je frissonnai une nouvelle fois à son contact. J’avais envie de venir me blottir entre ses bras. De retrouver la sensation de son corps contre le mien, la première sensation que j’avais ressentie dès le réveil. « Mais il y a une chose que je regrette. C’est que… S’il s’est passé quelque chose entre nous… C’est de ne pas en avoir été conscient. » à présent c’était une larme qui tremblait du côté de mon cœur, bien que mon regard d’acier restât impassible. Je me mordillai la lèvre inférieure, tandis que timidement, mes doigts vinrent caresser sa nuque. « Je ne sais pas. » Murmurai-je, pour la deuxième fois depuis que j’étais dans cette cuisine. « Je ne sais pas si c’est bien ou si c’est mal. » Ma voix commençait à dérailler, tandis que je paniquais. « Je veux dire…ça ne m’est jamais arrivé, et ça me fait peur. Je…Je ne sais pas comment gérer la situation. Je ne sais pas si on peut parler d’un nous, je ne sais même pas si ça existe. Je ne sais pas si on a fini au lit après avoir trop bu, je ne sais pas, je n’en sais rien. » Je m’agitais nerveusement, tandis que je jouais avec mes longs cheveux bruns. Je n’avais pas pu tenir ses mains plus longtemps, car si je les avais gardées entre les miennes, sans doute aurais-je fini par défaillir. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, comme s’il allait en éclater. « Je ne sais pas Liam. Je suis terrorisée. Pour une fois je ne sais pas où je vais, ce que je fais, je n’ai aucune certitude, aucune sécurité. Je ne sais pas si je fonce droit dans le mur et pourtant j’y vais, presque les yeux fermés. Tu te rappelles quand je t’ai dit hier soir, avant qu’on parte chez Nell, d’écouter ton cœur pour dissiper tes doutes? C’est un conseil que je n’arrive même pas à appliquer à mon propre cas. Je suis incapable d’écouter ce que mon cœur me dit en ce moment même. Je ne sais pas ce que je dois dire, ou faire. Je suis perdue. Aide-moi, s’il te plaît. » Pourquoi avais-je si peur de vivre, de profiter? De tomber amoureuse? J’avais peur, oui. De tout, de rien. De mon ombre. Du souvenir de Sarah qui hantait Liam. De n’être qu’une substitution à ses yeux, et non pas Joséphine à part entière. J’avais peur de m’abîmer, de ne plus rien contrôler. J’avais peur de tout, jusque des sentiments qui commençaient à poindre en moi, jusque de cette barrière qui était sur le point de céder. J’avais peur, oui. Mais j’en avais assez de fuir. De me chercher des excuses. Je n’étais pas excusable. Alors, mes yeux suppliants se levèrent à nouveau sur son beau visage. Mon cœur saignait, me faisait mal. Je n’étais plus du tout calme et posée, une larme venait de s’échapper de mes yeux clairs, m’écorchant les joues. « Dis moi que je ne suis pas Sarah. Dis moi qu’il n’y a que moi. » Et si dans un premier temps nous aurions pu prévoir une journée tranquille, tous les deux, pour nous remettre de la soirée d’hier, rien ne se passerait alors comme prévu. Je venais de créer du drame, de prononcer les mots qui me brûlaient les lèvres. J ‘étais douée pour tout gâcher.
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Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Mar 14 Déc 2010 - 15:54
- « Dis-moi qu’il n’y a que moi. » Alors que ses mots écorchaient les parois de mon âme, j’articulai difficilement, le froid de l’hiver paralysant mes membres. « Sarah… » J’enlève un gant pour toucher son visage, il est froid. Fermé. Il ne veut pas me pardonner. « Il n’y a que toi… Il n’y aura que toi. » Je sentais les larmes sur sa joue, je sentais sa mâchoire se contracter, je cherchais son regard, lui m’évitait. « Mais Nell… » « Nell, c’est une amie, c’est ma meilleure amie et ce qui est arrivé est une erreur. » Nos lèvres froides, blasées, se renouèrent l’instant d’un triste baiser. Nos gestes ne seraient plus les mêmes, nos caresses deviendraient craintives. Nos baisers auraient le goût amer du doute. Rien ne fut plus pareil, avec raison. « Je ne sais pas si c’est bien ou si c’est mal. » Mon regard sortit d’une léthargie. Il se posa doucement sur Joséphine. Le volcan était sur le point d’exploser. « Je veux dire…ça ne m’est jamais arrivé, et ça me fait peur. Je…Je ne sais pas comment gérer la situation. Je ne sais pas si on peut parler d’un nous, je ne sais même pas si ça existe. Je ne sais pas si on a fini au lit après avoir trop bu, je ne sais pas, je n’en sais rien. » Oh, belle Joséphine. Je partage ta peur, je partage ton doute. Derrière cet air que je tente de me donner, je bouille de l’intérieur, je ne sais plus comment je me sens, je n’arrive plus à identifier ce que je ressens. Je vogue entre le bien-être que je ressens, là, avec toi et entre la peur d’être à nouveau écorcher vif, d’avoir à nouveau le cœur arraché. Ce n’est pas faut d’avoir essayé, d’avoir tout donné pour l’autre, mais à peine mes cicatrices guéries, je voulais m’y replonger. « Je ne sais pas Liam. Je suis terrorisée. Pour une fois je ne sais pas où je vais, ce que je fais, je n’ai aucune certitude, aucune sécurité. Je ne sais pas si je fonce droit dans le mur et pourtant j’y vais, presque les yeux fermés. Tu te rappelles quand je t’ai dit hier soir, avant qu’on parte chez Nell, d’écouter ton cœur pour dissiper tes doutes? C’est un conseil que je n’arrive même pas à appliquer à mon propre cas. Je suis incapable d’écouter ce que mon cœur me dit en ce moment même. Je ne sais pas ce que je dois dire, ou faire. Je suis perdue. Aide-moi, s’il te plaît. » Son regard se pose sur moi, ce regard qui me fait si mal à cet instant, parce que je n’ai pas les réponses. Parce que moi aussi, je suis complètement perdu. Parce que j’ai envie d’être avec toi. Alors que je tente de formuler une phrase sensée, mon cerveau me rappelle que, la veille j’avais bu. Fronçant les sourcils, je cherchais à combattre ce mal qui voguait dans ma tête. Je voulu m’approcher, je voulu prendre Joséphine dans mes bras. Je voulais l’embrasser, mais j’étais paralysé par les mots qui venaient de m’éventrer. « Dis moi que je ne suis pas Sarah. Dis moi qu’il n’y a que moi. » Alors que je cherchais éperdument à vider ses souvenirs de ma tête, l’inévitable ressemblance entre Sarah et Joséphine était maintenant devenue une fatalité. J’étais immobile, les mains le long de mon corps, et les souvenirs me frappaient de pleins fouets. Je voyais Sarah et sa peur de l’engagement, je voyais mes parents qui voulaient toujours avoir le contrôle sur tout, je voyais mes amis qui se tuaient à petits feux dans la drogue. Je voyais Leah, qui apaisait mes angoisses. J’aurais aimé qu’elle soit là, à cet instant, afin de me donner le coup de pied nécessaire. Alors que mon regard, toujours posé sur une Joséphine qui attendait une réponse, fébrile, mon mutisme ne laissait présager de bon. Je tentai d’ouvrir la bouche. Mais la vision de cette scène, de cette même question posé par Joséphine, ce même décor familier. Mais Joséphine n’était pas Sarah. La relation que j’entretenais avec la belle française était beaucoup plus naturelle qu’avec Sarah. Alors pourquoi est-ce que je m’entêtais à culpabilisé sur le fait de la désirer? Parce que j’avais peur. J’avais peur qu’elle me rejette. Parce que j’avais peur, tout simplement. Le silence pesait sur nous, augmentant le doute, l’incertitude. Mon estomac se tordait alors que, j’approchai mon corps de celui de Joséphine, je savais qu’il n’était plus question de reculer à présent. C’était elle que je voulais, maintenant, à mes côtés. Alors que dans un rare geste impulsif, j’apposai mes lèvres contre les siennes, passant une main au creux de ses reins, retenant mon étreinte. Ses lèvres avaient le gout salé de ses larmes, de la clope et de la mandarine, contrastant avec le gout de café sur mes lèvres. Ce n’était pas orthodoxe. Nous n’étions pas orthodoxes. C’était toute la beauté de la chose. Je finis par détacher mes lèvres, lentement, m’éloignant légèrement, le front collé contre le sien. « C’est avec toi que je veux être. Juste avec toi. » Laisses ton passé derrière. Regarde le présent. Plonge ton regard dans le sien. Elle est différente d’elle. Elle n’est pas Sarah et c’est ce qui est merveilleux. J’esquissai un léger sourire. « Tu sais que j’ai peur aussi. Mais ce que je ressens, là, à cet instant, me fait oublier tous mes doutes et mes peurs. Si je dois foncer dans un mur… J’vais le faire tête première. »
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Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Mar 14 Déc 2010 - 17:06
J’avais mal. J’étais bien. Pour ensuite de nouveau souffrir le martyr. Mon cœur se serrait et saignait toujours un peu plus. J’avais la gorge nouée, mes yeux étaient sur le point de pleurer. J’étais partagée entre le rire et les larmes. Rire de mon comportement ridicule, de mes paroles risibles. Pleurer sur mon sort, sur mon cœur brisé et devenu inerte par la suite. La machinerie se remettait en marche et je n’étais plus habituée. J’avais connu la déchirure, les plaies béantes. Elles avaient mis tant de temps à cicatriser. Et en mon for intérieur, je savais qu’elles n’avaient jamais eu l’occasion de cicatriser. Ce n’était qu’un mensonge, pour que les autres croient que j’allais bien. Je leur offrais un sourire de circonstances, j’étais debout quand bien même mes jambes chancelleraient sous mon poids, comme incapables de me porter. Et pour la première fois depuis bien longtemps, depuis quelques jours en réalité, je me sentais bien, en parfaite harmonie avec moi-même. Mon cœur semblait s’être apaisé, Etienne avait protesté, bien entendu, mais il s’était tu. Désormais, il s’effaçait de moitié. Était petit à petit remplacé par un autre, davantage à-même de combler le vide sidéral qui habitait mon cœur. « Tu trouveras quelqu’un d’autre qui saura t’aimer, mieux que je n’ai pu le faire. » C’était la dernière phrase qu’Etienne m’avait dite avant de me dire adieu. La phrase qui m’a le plus meurtrie, si on faisait abstraction de son départ un brin précipité. La blessure s’ouvrit à nouveau, tandis que mes yeux couleur ciel d’orage contemplaient les traits du beau Liam. Je n’étais plus en mesure de dissimuler mes états d’âme, j’avais trop lutté. J’avais toujours tout encaissé bravement et j’étais arrivée à saturation. L’usure commençait à m’avoir. Cela avait été mon existence pendant longtemps, et je n’avais pas envisagé un quelconque changement. Pourtant, en ce moment, tout était en train de changer. Mes repères se détruisaient pour sitôt se reconstruire. Ils ne se reconstruisaient plus autour d’un vide, qu’un manque que je n’avais jamais comblé. Ils se reconstruisaient à partir d’une personne bien réelle, en passe de devenir un de mes piliers, le centre de mon univers. Si j’avais pu tenir jusqu’alors, c’était grâce à Maman, grâce à Jules. Et maintenant, il y avait Liam, que j’avais laissé entrer dans mon cœur et qui y prenait toute la place. Au point même que ça en était douloureux.
Je voulais son contact. Ses bras. M’enivrer de son odeur, toucher sa peau. Je voulais m’emparer de ses lèvres, je voulais être sienne. La brûlure qui m’habitait s’intensifiait, en devenait presque insupportable. Je voulais qu’il m’embrasse, sinon je n’allais pas tarder à sombrer dans la folie. J’avais mal, je pleurais, je voulais que la souffrance s’arrête. J’aurais voulu crier mais aucun son ne se fraya un chemin jusqu’à mes lèvres, si ce n’est que des sanglots étouffés. Ne comprenait-il pas à quel point j’avais besoin de lui, combien je désirais son être tout entier, combien il était devenu important à mes yeux en si peu de temps? Je me sentais telle une funambule, en équilibre sur un fil, prête à tomber dans les abysses. J’étais prise au piège, et je ne pouvais plus m’en défaire. Je ne voulais pas m’en défaire. Je voulais me noyer dans son regard, qui continuait de me consumer de l’intérieur. Je me sentais fébrile, je crois bien que je tremblais. Réponds moi, bon sang, réponds moi! Ne me laisses pas dans ce silence angoissant. J’ai besoin d’entendre ta voix, m’assurer que tu sois là, que tout ceci ne soit pas qu’un rêve. Mon cœur loupa un autre battement tandis qu’il s’approchait de moi, toujours plus près. Je ne pus que fermer les yeux lorsqu’il posa ses lèvres sur les miennes. Ses mains enserraient ma taille fermement, tandis que mes bras allèrent d’eux-mêmes agripper sa nuque, dans un geste totalement désemparé. Je l’embrassais avec ferveur, avec douleur, avec amour aussi. Le désespoir venait s’ajouter à ce baiser, qui m’enflamma encore plus. Mes pauvres jambes enserraient sa taille. Je ne voulais pas qu’il s’échappe, je ne voulais pas qu’il m’échappe, je le voulais pour moi et rien que pour moi. Peu importait demain, seul m’importait maintenant. Et tandis que je l’embrassais, mon cœur se brisait une fois encore. J’avais tant espéré que ce soit Etienne dans mes bras, à ce moment précis. Etienne que j’avais tant attendu, tant espéré. Mais maintenant, c’était Liam. Liam, emporté par la fougue de la jeunesse, Liam qui avait su me charmer. Mes mains remontaient le long de son dos, caressant son pâle épiderme. Seigneur, faites que ce moment ne s’arrête jamais.
Et à présent qu’il s’était éloigné, juste le temps de respirer, je m’accrochai à son cou comme la naufragée que j’étais. Mes larmes coulaient encore, mon cœur me faisait toujours aussi mal. Jamais, de toute ma vie, je n’avais autant souhaité être Joséphine. Ne pas disparaître derrière l’image d’une autre. « C’est avec toi que je veux être. Juste avec toi. » Mon cœur manqua éclater à ces paroles, que j’avais tant rêvés. De sa bouche, c’était tout simplement divin. Merveilleux. Je fermais les yeux, tandis que mes mains s’emparaient de ses joues pour ensuite caresser ses lèvres, mon cœur battant à tout rompre. « Tu sais que j’ai peur aussi. Mais ce que je ressens, là, à cet instant, me fait oublier tous mes doutes et mes peurs. Si je dois foncer dans un mur… J’vais le faire tête première. » J’ai peur du mur, tu le sais. J’ai peur d’être tombée amoureuse de toi. J’ai peur de ne pas pouvoir me relever si tu brises le cœur. J’ai peur, mais je te veux. Mes mains s’échappèrent à nouveau dans son dos, quémandant la douceur de sa peau. J’ouvris finalement les yeux, mes prunelles d’acier se rivant dans son regard céruléen. « Dis moi que ce n’est pas un rêve. » Je ne voulais pas m’apercevoir que tout ceci n’avait été que le fruit de mon imagination débridée, tant je n’y croyais pas. « Dis moi que je ne vais pas me réveiller dans mon lit toute seule, dis moi que tu seras avec moi. » Il devait me dire tant de choses, c’est vrai. Mais tout me paraissait irréel. Seule l’intensité des sentiments que j’éprouvais ne pouvaient être le fruit d’un rêve. La brûlure était trop douloureuse, mes larmes trop salées. Liam était là, avec moi. Mes jambes toujours serrées autour de sa taille, ses doigts imprimant ma chair. J’étais forte, je m’étais toujours efforcée de l’être. J’avais bravé bien des tempêtes, j’étais toujours debout. Mais se rendait-il compte à quel point je pouvais être fragile, telle une poupée de porcelaine que l’on pouvait aisément briser? Plonge avec moi Liam, s’il te plaît, ne me laisse pas toute seule dans les abîmes, je ne sais tellement pas nager que j’aurais trop peur de m’y noyer. Mes mains quittèrent son dos pour venir se poser contre son torse. Mes lèvres embrassèrent doucement son cou. Je sens son cœur battre contre le mien. Je suis bien. Je ferme les yeux. « Embrasse moi encore une fois. »; Mon ton était doux et autoritaire à la fois. Mon regard toujours aussi suppliant. Entends comme j’ai mal.
Je voulais son contact. Ses bras. M’enivrer de son odeur, toucher sa peau. Je voulais m’emparer de ses lèvres, je voulais être sienne. La brûlure qui m’habitait s’intensifiait, en devenait presque insupportable. Je voulais qu’il m’embrasse, sinon je n’allais pas tarder à sombrer dans la folie. J’avais mal, je pleurais, je voulais que la souffrance s’arrête. J’aurais voulu crier mais aucun son ne se fraya un chemin jusqu’à mes lèvres, si ce n’est que des sanglots étouffés. Ne comprenait-il pas à quel point j’avais besoin de lui, combien je désirais son être tout entier, combien il était devenu important à mes yeux en si peu de temps? Je me sentais telle une funambule, en équilibre sur un fil, prête à tomber dans les abysses. J’étais prise au piège, et je ne pouvais plus m’en défaire. Je ne voulais pas m’en défaire. Je voulais me noyer dans son regard, qui continuait de me consumer de l’intérieur. Je me sentais fébrile, je crois bien que je tremblais. Réponds moi, bon sang, réponds moi! Ne me laisses pas dans ce silence angoissant. J’ai besoin d’entendre ta voix, m’assurer que tu sois là, que tout ceci ne soit pas qu’un rêve. Mon cœur loupa un autre battement tandis qu’il s’approchait de moi, toujours plus près. Je ne pus que fermer les yeux lorsqu’il posa ses lèvres sur les miennes. Ses mains enserraient ma taille fermement, tandis que mes bras allèrent d’eux-mêmes agripper sa nuque, dans un geste totalement désemparé. Je l’embrassais avec ferveur, avec douleur, avec amour aussi. Le désespoir venait s’ajouter à ce baiser, qui m’enflamma encore plus. Mes pauvres jambes enserraient sa taille. Je ne voulais pas qu’il s’échappe, je ne voulais pas qu’il m’échappe, je le voulais pour moi et rien que pour moi. Peu importait demain, seul m’importait maintenant. Et tandis que je l’embrassais, mon cœur se brisait une fois encore. J’avais tant espéré que ce soit Etienne dans mes bras, à ce moment précis. Etienne que j’avais tant attendu, tant espéré. Mais maintenant, c’était Liam. Liam, emporté par la fougue de la jeunesse, Liam qui avait su me charmer. Mes mains remontaient le long de son dos, caressant son pâle épiderme. Seigneur, faites que ce moment ne s’arrête jamais.
Et à présent qu’il s’était éloigné, juste le temps de respirer, je m’accrochai à son cou comme la naufragée que j’étais. Mes larmes coulaient encore, mon cœur me faisait toujours aussi mal. Jamais, de toute ma vie, je n’avais autant souhaité être Joséphine. Ne pas disparaître derrière l’image d’une autre. « C’est avec toi que je veux être. Juste avec toi. » Mon cœur manqua éclater à ces paroles, que j’avais tant rêvés. De sa bouche, c’était tout simplement divin. Merveilleux. Je fermais les yeux, tandis que mes mains s’emparaient de ses joues pour ensuite caresser ses lèvres, mon cœur battant à tout rompre. « Tu sais que j’ai peur aussi. Mais ce que je ressens, là, à cet instant, me fait oublier tous mes doutes et mes peurs. Si je dois foncer dans un mur… J’vais le faire tête première. » J’ai peur du mur, tu le sais. J’ai peur d’être tombée amoureuse de toi. J’ai peur de ne pas pouvoir me relever si tu brises le cœur. J’ai peur, mais je te veux. Mes mains s’échappèrent à nouveau dans son dos, quémandant la douceur de sa peau. J’ouvris finalement les yeux, mes prunelles d’acier se rivant dans son regard céruléen. « Dis moi que ce n’est pas un rêve. » Je ne voulais pas m’apercevoir que tout ceci n’avait été que le fruit de mon imagination débridée, tant je n’y croyais pas. « Dis moi que je ne vais pas me réveiller dans mon lit toute seule, dis moi que tu seras avec moi. » Il devait me dire tant de choses, c’est vrai. Mais tout me paraissait irréel. Seule l’intensité des sentiments que j’éprouvais ne pouvaient être le fruit d’un rêve. La brûlure était trop douloureuse, mes larmes trop salées. Liam était là, avec moi. Mes jambes toujours serrées autour de sa taille, ses doigts imprimant ma chair. J’étais forte, je m’étais toujours efforcée de l’être. J’avais bravé bien des tempêtes, j’étais toujours debout. Mais se rendait-il compte à quel point je pouvais être fragile, telle une poupée de porcelaine que l’on pouvait aisément briser? Plonge avec moi Liam, s’il te plaît, ne me laisse pas toute seule dans les abîmes, je ne sais tellement pas nager que j’aurais trop peur de m’y noyer. Mes mains quittèrent son dos pour venir se poser contre son torse. Mes lèvres embrassèrent doucement son cou. Je sens son cœur battre contre le mien. Je suis bien. Je ferme les yeux. « Embrasse moi encore une fois. »; Mon ton était doux et autoritaire à la fois. Mon regard toujours aussi suppliant. Entends comme j’ai mal.
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Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Mar 14 Déc 2010 - 20:26
- Nous étions deux âmes brisées, nos cœurs en morceaux cherchant à s’accrocher à l’idée que ceux qui nous avaient blessés allaient revenir. Encore aujourd’hui, à ce moment précis, nos lèvres scellées l’une contre l’autre, nos fantômes planent encore au dessus de nous. Attendant le moment pour ressurgir. Pour désillusionner ce moment qui semblait trop parfait. Ils nous attendent, au détour, lorsqu’on aura accepté de croire au bonheur, ils nous frapperont. Ne reste qu’à espérer que, nous serons assez forts pour braver la tempête. Que la graine qui s’était semée en nous, ne meurt pas. Mes mains ancrées dans son dos découvraient chaque parcelle de ce corps inconnu. Ces décharges électriques qui traversaient mon corps, à chaque toucher. Ce qui me semblait, quelques instants plus tôt, interdit était mien. Son dos, sur lequel ma main ne cessait de s’abandonner. Ses lèvres que je ne voulais plus quitter. Ses jambes autour de moi, qui m’agrippe, me sert contre elle. Je ne veux pas me défaire de cette étreinte, de cette emprise qu’elle a sur moi, à présent. Je veux que nos lèvres ne se séparent plus, quitte à s’y noyer. Quitte à s’abandonner, pour de vrai. Alors que nous reprenons notre souffle, que je me réveille d’un long sommeil sans rêve, je m’évade dans son regard, n’y cherchant plus autre réponse que ses baisers. Nous nous sommes aimés par accident. Nous nous n’en sortirons pas indemne. La collision de nos corps, de nos deux univers nous laisseras des cicatrices. « Dis moi que ce n’est pas un rêve. » Je sens son épiderme sur mes doigts, mes mains fortes toujours sur le corps fragile de Joséphine. Son corps me brûle, mais je n’arrive pas à m’en défaire. Je ne veux pas. Mes poumons se contractent, cherchant l’air autour, dans cette petit bulle que nous nous sommes crée. J’étais éveillé, plus lucide que jamais. J’avais oublié ma migraine, j’avais oublié cette étrange mâtiné. J’étais sur d’une chose, que j’étais bien, à cet instant. « Dis moi que je ne vais pas me réveiller dans mon lit toute seule, dis moi que tu seras avec moi. » Mes mains s’abandonnent à nouveau sur son corps, d’instinct, elles voyagent sur ce corps nouveau, cet épiderme inconnu me fait mal. Tellement j’ai souhaité le toucher. Mon regard est toujours perdu dans les pupilles de Joséphine. Je ne souris pas, fragmenté par ce flot d’émotion qui éclate en moi. Le désir, la peur, l’angoisse. L’envie de renouveler ce baiser, l’envie d’expier cette tension qui règne encore. J’aurais pu lui sortir la plus belle poésie du monde, lui murmurer que son lit ne serait plus jamais vide et froid. Mais, je ne pouvais rien lui promettre, je n’étais pas un chevalier en armure, prêt à affronter tous les torrents, j’étais un humain et je faisais des erreurs. Nell en était la preuve vivante. La seule chose que j’arrivais à prononcer, alors que mes lèvres brulaient d’être si loin des siennes c’était « C’est réel. » Ses mains étaient encore sur mon corps, je frissonnais à chaque caresse, ayant oublié ce que c’était de partager cette intimité avec quelqu’un. Avec quelqu’un qui avait aussi peur de ça que moi. « Tu es éveillée. Je suis là. Avec toi. Je ne veux pas aller ailleurs. » Je souhaite que mes mots la rassure. Que son regard perde cette lueur de doute, qu’on renouvelle notre étreinte. Nos corps collés l’un contre l’autre, séparé par la chemise qu’elle porte. Ce fin bout de tissus qui sépare sa peau de la mienne, j’ai envie de l’arracher, de coller son corps chaud contre le mien. Sentir sa chaleur, sentir cette chaleur me combler. Ses sensations nouvelles, les courbes de son corps qui m’étaient inconnues. J’avais soudainement l’impression qu’il ne s’était rien passé hier soir. Malgré toute notre volonté, nous avons du nous endormi avant d’avoir fait quoique ce soit. Son souffle dans mon cou, ses lèvres sur ma nuque. Sensations que j’avais cru perdues à jamais. « Embrasse moi encore une fois. »
Je ne te connais pas, je ne connais pas ton passé, je ne connais pas le fantôme qui te hante, ni le père de ton enfant. Nous ne savons rien l’un de l’autre, si ce n’est que nos cicatrices que nous effleurons à cet instant. Je veux apprendre, je veux découvrir Joséphine, dans toutes ses facettes. Je veux faire partie de ta vie, je veux faire partie de sa vie aussi, au petit. Je veux me réveiller à tes côtés, je veux ton odeur imprimé sur les draps lorsque tu n’es pas là. Je ne veux plus me défaire de cette étreinte. Sans un mot, j’appose mes lèvres contre les siennes. Impatient, nos baisers étaient impulsif, mes lèvres incapable de lâcher les tiennes. Mes doigts cherchaient ta peau, me brulant l’épiderme. Passion incontrôlable. J’agrippai avec force sa taille, pour coller son corps un peu plus contre le mien. À peine nos lèvres décollées afin d’inspirer une bouffée d’air, qu’elles étaient de nouveau l’une contre l’autre, à la recherche de cette intensité grandissante. J’espère que mes baisers apaisent ta douleur, que mes caresses calment tes peurs. Dis moi que c’est de moi que tu as besoin, que c’est mon corps que tu désires et pas celui d’un souvenir. Dis moi, s’il te plait, j’ai besoin d’entendre que tu me veux, moi. Alors me mes mains s’aventurent sous la chemise qu’elle porte, l’odeur de la cigarette mourant dans le cendrier parvenant à mes narines. Bref retour à la réalité. À la neige qui tombe à l’extérieur, le café frais fait. Je retournais rapidement dans ce rêve devenu trop réel. Elle ne voyait pas, sous mes gestes fébriles, toute la peur qui s’y cachait. La peur de ne pas être à la hauteur, comme amant, comme amoureux. La peur de ne pas être comme le père de ton fils, la peur d’être trop comme lui. La peur de n’être qu’un miroir de ton amant, celui qui a créé les cicatrices sur ton âme. J’ai peur, Joséphine. J’ai peur de ton passé comme tu crains le mien. Pourtant, je n’arrête pas mes étreintes, mes lèvres détacher des tiennes pour se poser sur ta nuque, sur ton épaules alors que j’écarte la chemise. Ton odeur me rend fou. Fille électrique. Perturbant chaque pore de ma peau. J’en voulais plus. Plus de cet instant charnel. Je voulais lui faire l’amour comme aucun de ses amants avant. Je voulais explorer son corps, sous toutes ses coutures, jusqu’à ce que tombe la nuit. Alors qu’elle a toujours ses jambes autour de moi, mes mains serré contre son dos, je soulève Joséphine lentement, mes lèvres ayant renoué avec les siennes. Je fis un pas, puis un autre, trainant la belle, accroché à moi. À chaque pas, s’effaçaient les souvenirs de Sarah, qui s’éloignait dans ma mémoire. La route vers la chambre ne me parue jamais aussi longue, aussi intense. Les yeux fermés, je déposai délicatement la française sur le lit, m’éloignant un peu d’elle, observant son corps, son visage rougie, ses cheveux en bataille. Allongée sur le lit, m’apparaissant comme une vision divine. Une beauté perforant mes poumons. « Tu es magnifique. » Échappais-je dans un souffle, à son oreille. N’ayant pas remarqué la robe de la belle, camouflée dans les couvertures.
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Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Jeu 16 Déc 2010 - 11:55
Je n’aurais jamais cru qu’en étant aussi raisonnable et réservée j’aurais pu ressentir un jour telle passion. Les papillons dans le ventre, le cœur qui battait à tout rompre. Ma peau qui frissonnait à chacun de ses contacts, mon être qui manquait de défaillir quand ses lèvres me rencontraient, le vertige qui me saisissaient quand nos bouches étaient trop proches. J’étais étourdie, abrutie par l’amour que je ressentais, ce traitre sentiment qui s’emparait de chacune des pores de ma peau et qui roulait dans mes veines. Presque immédiatement, une peur viscérale était née. Celle de ne pas être assez bien à son goût. De m’être trompée. Que mon cœur en morceaux, à peine réparé, ne se brise encore plus fort., tant et si bien que je n’avais plus jamais voulu entendre parler de sentiments. Et pourtant, tandis que ses lèvres se scellaient encore une fois aux miennes, brûlantes et tentatrices, je me sentais renaître, une et entière. Je me sentais tout simplement bien. Les fantômes du passé s’étaient mis en veille pour un moment, ma vie s’était suspendue le temps d’un baiser, d’une étreinte. Mon regard était rivé dans le sien. J’y voyais tant de choses. Le désir, la peur. Se pouvait-il qu’il ressentait la même chose que moi? J’avais tellement peur que ce ne soit qu’un rêve, de me brûler les ailes. « C’est réel. Tu es éveillée. Je suis là. Avec toi. Je ne veux pas aller ailleurs. » m’assurait-il, tandis que je resserrais mon étreinte. Son toucher m’était étranger, et pourtant tellement familier. Je découvrais la douceur de sa peau, le goût de ses baisers. Ce corps qui semblait épouser le mien et que je ne connaissais pas. Son regard qui me regardait avec désir, avec douceur, avec respect aussi. Avec amour? Peut-être. Je n’osais pas l’espérer. Et à présent que je comprenais que la veille il ne s’était rien passé entre nous, malgré l’alcool, malgré ce désir tout aussi électrique, malgré la tension qui régnait entre nous depuis plusieurs semaines , mon cœur bondissait dans ma poitrine. J’étais heureuse de le savoir, de ne plus en douter. Ce moment viendra, inévitablement, mais je préférais être lucide afin d’en profiter au maximum. Je suis là. Avec toi. Je ne veux pas aller ailleurs. Ces mots firent défaillir mon palpitant, d’une joie indicible. « tu es là. » murmurai-je, tant je n’y croyais pas. « Tu es réel. » Mes mains effleuraient ses joues, ses lèvres pleines, ses cheveux. Sa nuque. Un sourire pendu à mes lèvres rosées.
Je supposais que je ne guérirais jamais réellement. Trop de choses avaient changé dans ma vie. J’avais vécu trop de déceptions pour oser croire à quoi que ce soit de nouveau. J’ignorais s’il comprenait mes réserves. La prudence démesurée qui entourait chacun de mes gestes. La crainte sans doute infondée qu’il m’abandonne, comme Etienne a pu m’abandonner. Et à présent que nos lèvres se retrouvaient, encore une fois, emplissant l’air ambiant d’électricité et de passion, le visage de mon premier amour s’effaçait peu à peu, remplacé par celui du Summerbee. Je crois que jamais nos âmes avaient autant été en adéquation, en harmonie parfaite. Au diable Sarah, au diable Etienne. Au diable ces visages qui nous avaient meurtris, ils ne manqueront pas une occasion de nous faire souffrir à nouveau. Les fantômes pouvaient certes s’effacer, mais ils ne disparaissaient jamais complètement. En réalité, ils n’attendaient qu’une faiblesse de notre part, un moment d’égarement, pour surgir à nouveau. Sans doute aussi nous n’arriverions jamais à nous guérir mutuellement, mais nous pouvions toutefois faire de notre mieux. Trouver un équilibre. Ses doigts effleuraient ma peau et j’avais l’impression que mes plaies béantes se cicatrisaient, lentement mais sûrement. J’avais besoin de lui, pour me sentir mieux. J’avais besoin de ses bras qui enserraient ma taille, de son étreinte réconfortante. J’avais besoin de sa présence, de lui, de son amour. J’avais peur, mais j’essayais d’aller mieux. Je ne promettais pas y parvenir tout de suite, j’allais devoir revoir tous mes principes pour ce faire. Et le vertige était toujours là, présent maintenant plus que jamais. Ses lèvres scellées aux miennes, j’avais tant voulu que mon corps se confonde avec le sien, que nos âmes fusionnent, oublieuses de notre foutue enveloppe charnelle. Mais comme cela tenait de l’impossible, je me contentais de me serrer contre lui avec force, c’était le mieux que l’on puisse faire. « J’ai besoin de toi. Toi et toi seul. » Aime moi encore un peu, dis moi que tu seras toujours là, que demain tu ne feras pas comme si je n’existais pas. Ne m’aimes pas pour un jour mais pour toujours, sinon mon cœur ne s’en relèverait pas. Dis moi en quoi croire, s’il existe un nous. Dis moi que tu ne me feras pas mal, dis moi que tu prendras soin de mon cœur qui a déjà trop souffert. Dis moi que tu peux me redonner espoir, dis moi que tu peux me guérir. Dis moi que je peux échapper à mon sort funeste, dis moi que je ne suis pas cinglée de voir tant de choses qui n’existaient pas. Dis moi que tu ne me tromperas pas, que tu ne penseras plus à Nell ou à Sarah. Dis moi que je suis la seule, l’Unique. Dis moi tout ça, ne me mens pas.
Ses mains s’aventuraient sous la chemise que je portais, effleurant doucement ma peau. Je fermais les yeux, me laissant lascivement enivrer par ces sensations nouvelles, les barrières de ma pudeur s’effondrant peu à peu, lui laissant toujours plus de possibilités. Les heures filaient, la neige tombait dehors, j’étais chez lui mais je m’en fichais, j’étais déjà dans une autre réalité, celle que nous étions en train de forger de nos mains. Seigneur, faites que ce rêve ne s’arrête jamais. J’aurai bien le temps de souffrir après. Je voulais vivre chaque instant comme si c’était le dernier. Je ne le repoussai pas alors que nous faisons le chemin qui menait à sa chambre, je ne protestai pas plus lorsqu’il me posa sur son lit. Celui là même où nous nous étions réveillés quelques instants plus tôt, où nous étions encore amis. « Tu es magnifique. » m’avait-il soufflé à l’oreille, la voix rauque, ce qui provoqua en moi quelques frissons. Je ne pus m’empêcher de rougir. Je ne m’étais jamais trouvée belle, ayant toujours eu du mal à m’accepter. Encore maintenant, je ne m’acceptais guère. Je n’aimais pas ces quelques rondeurs que j’avais gardées suite à ma grossesse. Cette féminité avec laquelle j’avais appris à vivre. Je détournai finalement la tête, toujours rougissante, comme gênée. Mon regard se posa alors sur une forme noire, qui se détachait des draps blancs. Ma robe. J’écarquillai les yeux, surprise. « Oh. » fut le seul son que je parvins à émettre. « Elle était là. » On ne pouvait pas avoir réaction plus stupide. Retour à la réalité. Le rêve était brisée, l’électricité toujours aussi présente dans l’air. Je pris finalement le vêtement, non pas pour la mettre mais pour la jeter hors du lit. Je restai un moment à contempler le petit tas de tissu au sol, avant de retourner contre le Summerbee, me blottissant dans ses bras. « Puisqu’il va neiger aujourd’hui et que je vais probablement rester bloquée ici… » Un sourire timide naquit sur mes lèvres tandis que je reprenais ses mots de tout à l’heure, me penchant légèrement au dessus de lui, ma main posée contre son torse. « Cela tombe bien. Je n’avais pas envie de partir, si tu veux toujours une réponse à cette question. » ajoutai-je finalement, avant de m’emparer à nouveau de ses lèvres. « Et si tu veux toujours de moi, cela va de soi, je déteste avoir l’impression de m’incruster. »
Je supposais que je ne guérirais jamais réellement. Trop de choses avaient changé dans ma vie. J’avais vécu trop de déceptions pour oser croire à quoi que ce soit de nouveau. J’ignorais s’il comprenait mes réserves. La prudence démesurée qui entourait chacun de mes gestes. La crainte sans doute infondée qu’il m’abandonne, comme Etienne a pu m’abandonner. Et à présent que nos lèvres se retrouvaient, encore une fois, emplissant l’air ambiant d’électricité et de passion, le visage de mon premier amour s’effaçait peu à peu, remplacé par celui du Summerbee. Je crois que jamais nos âmes avaient autant été en adéquation, en harmonie parfaite. Au diable Sarah, au diable Etienne. Au diable ces visages qui nous avaient meurtris, ils ne manqueront pas une occasion de nous faire souffrir à nouveau. Les fantômes pouvaient certes s’effacer, mais ils ne disparaissaient jamais complètement. En réalité, ils n’attendaient qu’une faiblesse de notre part, un moment d’égarement, pour surgir à nouveau. Sans doute aussi nous n’arriverions jamais à nous guérir mutuellement, mais nous pouvions toutefois faire de notre mieux. Trouver un équilibre. Ses doigts effleuraient ma peau et j’avais l’impression que mes plaies béantes se cicatrisaient, lentement mais sûrement. J’avais besoin de lui, pour me sentir mieux. J’avais besoin de ses bras qui enserraient ma taille, de son étreinte réconfortante. J’avais besoin de sa présence, de lui, de son amour. J’avais peur, mais j’essayais d’aller mieux. Je ne promettais pas y parvenir tout de suite, j’allais devoir revoir tous mes principes pour ce faire. Et le vertige était toujours là, présent maintenant plus que jamais. Ses lèvres scellées aux miennes, j’avais tant voulu que mon corps se confonde avec le sien, que nos âmes fusionnent, oublieuses de notre foutue enveloppe charnelle. Mais comme cela tenait de l’impossible, je me contentais de me serrer contre lui avec force, c’était le mieux que l’on puisse faire. « J’ai besoin de toi. Toi et toi seul. » Aime moi encore un peu, dis moi que tu seras toujours là, que demain tu ne feras pas comme si je n’existais pas. Ne m’aimes pas pour un jour mais pour toujours, sinon mon cœur ne s’en relèverait pas. Dis moi en quoi croire, s’il existe un nous. Dis moi que tu ne me feras pas mal, dis moi que tu prendras soin de mon cœur qui a déjà trop souffert. Dis moi que tu peux me redonner espoir, dis moi que tu peux me guérir. Dis moi que je peux échapper à mon sort funeste, dis moi que je ne suis pas cinglée de voir tant de choses qui n’existaient pas. Dis moi que tu ne me tromperas pas, que tu ne penseras plus à Nell ou à Sarah. Dis moi que je suis la seule, l’Unique. Dis moi tout ça, ne me mens pas.
Ses mains s’aventuraient sous la chemise que je portais, effleurant doucement ma peau. Je fermais les yeux, me laissant lascivement enivrer par ces sensations nouvelles, les barrières de ma pudeur s’effondrant peu à peu, lui laissant toujours plus de possibilités. Les heures filaient, la neige tombait dehors, j’étais chez lui mais je m’en fichais, j’étais déjà dans une autre réalité, celle que nous étions en train de forger de nos mains. Seigneur, faites que ce rêve ne s’arrête jamais. J’aurai bien le temps de souffrir après. Je voulais vivre chaque instant comme si c’était le dernier. Je ne le repoussai pas alors que nous faisons le chemin qui menait à sa chambre, je ne protestai pas plus lorsqu’il me posa sur son lit. Celui là même où nous nous étions réveillés quelques instants plus tôt, où nous étions encore amis. « Tu es magnifique. » m’avait-il soufflé à l’oreille, la voix rauque, ce qui provoqua en moi quelques frissons. Je ne pus m’empêcher de rougir. Je ne m’étais jamais trouvée belle, ayant toujours eu du mal à m’accepter. Encore maintenant, je ne m’acceptais guère. Je n’aimais pas ces quelques rondeurs que j’avais gardées suite à ma grossesse. Cette féminité avec laquelle j’avais appris à vivre. Je détournai finalement la tête, toujours rougissante, comme gênée. Mon regard se posa alors sur une forme noire, qui se détachait des draps blancs. Ma robe. J’écarquillai les yeux, surprise. « Oh. » fut le seul son que je parvins à émettre. « Elle était là. » On ne pouvait pas avoir réaction plus stupide. Retour à la réalité. Le rêve était brisée, l’électricité toujours aussi présente dans l’air. Je pris finalement le vêtement, non pas pour la mettre mais pour la jeter hors du lit. Je restai un moment à contempler le petit tas de tissu au sol, avant de retourner contre le Summerbee, me blottissant dans ses bras. « Puisqu’il va neiger aujourd’hui et que je vais probablement rester bloquée ici… » Un sourire timide naquit sur mes lèvres tandis que je reprenais ses mots de tout à l’heure, me penchant légèrement au dessus de lui, ma main posée contre son torse. « Cela tombe bien. Je n’avais pas envie de partir, si tu veux toujours une réponse à cette question. » ajoutai-je finalement, avant de m’emparer à nouveau de ses lèvres. « Et si tu veux toujours de moi, cela va de soi, je déteste avoir l’impression de m’incruster. »
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Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Jeu 16 Déc 2010 - 20:55
- J’avais peur. J’avais peur de cette sensation qui m’envahissait peu à peu. Ce sentiment que j’avais voulu effacer de ma mémoire tellement il m’avait fait souffrir. L’amour. Celui avec un grand A. Celui qui vous donne ses vertiges, celui qui vous paralyse. Celui qui peut, dans l’espace d’une seconde, vous briser, vous détruire de ses mains douces. Oui, j’étais terrorisé à l’idée que je puisse un jour, passer par-dessus la vision idyllique que j’avais eue de Sarah. Cette image devenue réelle dans les bras de Joséphine. Ses caresses étaient réelles, ses lèvres contre les miennes l’étaient aussi. J’étais terrorisé par ses sentiments qui naissaient en moi et pourtant, je continuais mes étreintes, je continuais avec la passion de la première fois, l’urgence de la dernière fois. Depuis ses dernières semaines, où Joséphine avait fait partie intégrante de ma vie, où nous avions partagés ses soirées, où la tension s’était lentement installée entre nous. Ses baisers finalement échangés, nos lèvres incapables de se séparer. C’était la peur qui nous enivrait, qui nous accrochait l’un à l’autre. Ce désespoir, ce besoin de l’autre contre soi. La peur que cet instant se termine. C’était à cet instant qu’on s’accrochait, sans savoir se qui adviendrait de nous, plus tard. « J’ai besoin de toi. Toi et toi seul. » Ses mots qui s’accrochaient aux parois de mon âme, alors mes lèvres renouaient avec les siennes. Alors que je voulais lui dire qu’elle serait la seule, la seule avec qui j’avais envie de partager mon lit, mon intimité, mais je n’arrivais pas à formuler une phrase, aucun son n’arrivait à sortir de mes lèvres, toujours accrochées aux siennes. J’étais perdu entre la passion, le désir et cette conscience qui revenait de l’arrière, que je tentais d’apaiser. La voix de ses gens qui me disait de faire attention, qu’avec elle je marcherais sur des œufs. Je voulais faire taire ses fantômes et alors que nous traversions mon appartement pour se rendre à ma chambre, j’arrivai finalement à les mettre au silence. Je voulais profiter de cet instant, alors que je contemplais Joséphine, vêtue de ma chemise trop grande pour elle. « Oh. » Je détachai mes lèvres de sa nuque, arquant un sourcil. « Elle était là. » J’esquissai finalement un sourire alors que Joséphine s’empara du bout de tissu noir coincé entre les draps. Mes mains étaient toujours sur son corps, je ne voulais pas rompre le contact avec sa peau, de peur de ne plus le retrouver. Elle, elle se releva légèrement pour déposé la robe sur mes vêtements. J’étais conscient que tout ça allait vite. Peut-être un peu trop vite d’ailleurs. Je n’étais pas du genre, comme nombreux de mes camarades anglais, à baiser n’importe qui, simplement pour assouvir un besoin. Les femmes avec qui j’avais couché, elles représentaient quelque chose pour moi. Joséphine serait la troisième, mon palmarès s’était arrêté à Sarah et Nell. Je voulais que ce moment soit parfait et je pouvais lire dans le regard de la Française, qu’elle avait peur de cette vitesse, elle aussi. « Je préfère ce que tu portes en ce moment, mais ce sont mes goûts personnels. » Plaisantais-je. Cette tension, cette électricité dans l’air me montait à la tête. Ce point de non-retour que nous venions de franchir. Étions-nous obligés de nous bruler les ailes, maintenant? Oui, j’avais envie d’elle, de son corps contre le mien, mais je voyais dans son regard, ce doute, cette peur qui reflétait la mienne. Alors qu’elle revenait se perdre dans mes bras, moi je remontais la couverture sur nos deux corps, serrant cette bulle encore un peu. La serrer jusqu’à ce qu’il ne reste plus d’air, que nos deux corps, l’un contre l’autre. « Puisqu’il va neiger aujourd’hui et que je vais probablement rester bloquée ici… » Ce sourire qui s’était accroché à mes lèvres s’agrandit. Cette affirmation que j’avais dite quelques moments auparavant, dans l’espoir qu’elle reste encore un peu avec moi. Dans l’espoir que cet étrange réveil de la fasse pas fuir. « Cela tombe bien. Je n’avais pas envie de partir, si tu veux toujours une réponse à cette question. » Ses lèvres de nouveau accrochés aux miennes, ma main s’installant instinctivement au creux de sa nuque. Mon visage fit instinctivement une moue boudeuse, alors que le visage de Joséphine s’éloignait du mien, quémandant encore la douceur de ses lèvres. « Et si tu veux toujours de moi, cela va de soi, je déteste avoir l’impression de m’incruster. »
Je resserrais mon étreinte, de même que la couverture autour de son corps. Mon sourire se transforma en rictus moqueur, je savais que cette demande était purement rhétorique, qu’elle voulait simplement que je la rassure. « Reste. » Finis-je par dire, alors que mes mains s’aventuraient naturellement sur les courbes de son corps. « Reste ici aujourd’hui. Je ne veux pas que tu partes. » Je voulais toucher ton corps encore un peu, embrasser tes lèvres, tes courbes, je veux que tes yeux me regardent encore avec cette envie. Mes caresses se faisant moins incitative qu’il y a quelques secondes, par peur qu’elle pense que je ne veux que la baiser, qu’assouvir mon désir et continuer sans regarder en arrière. Non, je ne veux pas qu’elle y pense une seconde, car ce n’est pas moi. Car je n’y arriverais pas, car tes mains sur mon épiderme signifient quelque chose. Reste à mes côtés aujourd’hui. Juste pour un moment encore, pour croire que ce moment ne s’éteigne jamais. Pour croire que nous pourrions vivre ses instants encore une fois. Ne t’en vas pas. Reste encore à mes côtés. Je veux ton corps, encore un peu. J’accrochai de nouveau mes lèvres contre les siennes. Le désespoir semblait avoir laissé place au désir, la tempête s’était calmée l’espace d’un matin. Mes mains s’abandonnait dans ses cheveux, mon regard dans le sien, mes lèvres sur les siennes, elle était un paysage dans lequel je me perdais. « J’ai pas envie que ça s’arrête. » finis-je par dire, au bout d’un autre long et langoureux baiser.
- InvitéInvité
Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Ven 17 Déc 2010 - 1:45
La tête me tournait, mes sensations s’étaient comme exacerbées. Une tempête s’était levée en mon sein, qui s’élançait en de violents tourbillons, ravageant tout sur son passage. Je sentais ce souffle de vie traverser mon corps, agiter mon être autant que cela fusse possible. Et alors que ma peau se réjouissait de son toucher, que mon cœur tanguait dangereusement à chaque baiser, j’eus une seule et unique certitude, inébranlable. J’aimais Liam. Comme je n’avais jamais aimé personne d’autre auparavant. Comme je n’aimerai plus personne d’autre ensuite. J’avais tout fait pour ne plus tomber amoureuse, pour ne plus me laisser séduire par le babillage d’un garçon mignon et adorable qui me promettait monts et merveilles. J’avais juré qu’on ne m’y reprendrait plus après ma désastreuse aventure avec Etienne. J’avais juré, il est vrai, mais je m’étais de nouveau adonnée au plaisir de tomber amoureux, de sentir son cœur battre pour quelqu’un. Mon cœur mort et inerte, en mille morceaux. Mon cœur qui à présent était entre ses mains. Mon cœur dont il pouvait disposer à volonté, sur lequel il avait une emprise indéniable. Mon cœur qu’il pouvait meurtrir et saccager si l’envie lui en prenait. J’étais à sa merci, de par ses baisers, son poison s’était distillé dans mes veines. J’étais si fragile, si vulnérable, si menue entre ses bras puissants qui me serraient d’un étau tendre. Sans nul doute que j’allais finir par m’abandonner totalement, déjà grisée quand bien même nous n’aurions fait que de nous embrasser. L’acte charnel n’était pas une fatalité, ce n’était que la consécration de l’union de deux êtres, un moment d’harmonie parfaite. Et pourtant, tout aussi inévitable fusse-t-il, nous le craignions tous les deux, probablement parce que l’on en partageait la même vision. Nonobstant la passion qui me dévorait de l’intérieur, m’enivrant toute entière, ma raison revenait au galop, presque impérieuse. Ma raison soutenue par ma routine de mère célibataire. Le blues qui submergeait mon âme en émoi. L’envie de pleurer qui me prenait à nouveau, tristesse soudaine qui côtoyait le bonheur indicible qui m’avait prise quelques instants auparavant, où j’avais tant craint de m’y brûler les ailes.
C’est pourquoi je me rattachais à chaque baiser, à chaque caresse avec désespoir. Qu’est-ce qui me disait qu’il ne me désirait pas uniquement pour mon corps, parce que je ressemblais à Sarah, parce qu’il voulait renouer avec son ancienne vie par procuration? Mais en contemplant les traits doux et bienveillants du Summerbee, son regard ardent, empli de désir, d’amour et de respect, je peinais à douter de sa sincérité. Je n’arrivais pourtant pas à lui faire confiance. Il fallait dire qu’il en fallait beaucoup pour que je ne baisse la garde. Pourtant, alors que j’avais la possibilité de partir, j’avais choisi de rester, me jeter dans la gueule du loup. Un loup très séduisant. Soupirant de désir, je me blottis davantage contre lui, je voulais sentir son corps épouser le mien, comme s’ils eussent été faits du même moule. J’étais une droguée, droguée de lui, de sa peau, addiction qui me poussait à en désirer toujours plus. On avait beau nier l’évidence de toutes ses forces, lutter contre ses plus bas instincts, il arrivait toujours un moment où l’on finissait par se trahir et tout avouer. Je ne me posais plus la question de savoir si Liam partageait ou non mes sentiments. Tout ce qui m’importait, c’est l’empreinte de ses doigts sur ma chair, l’ardeur de ses baisers, la passion à chacun de ses gestes. Je ne craignais pas qu’il fusse aussi entreprenant. A mon sens, il valait mieux que nous le fassions maintenant plutôt que hier soir, où nous étions complètement bourrés au point même de ne pas se souvenir d’un moment qui aurait pu être magique. Le fait que je m’étais réveillée presque nue était donc complètement fortuit, cela n’avait rien eu avoir avec une soirée de vulgaire coucherie comme il était apparemment de monnaie courante à Hungcalf. Et si dans un premier temps j’avais cherché à me couvrir, désespérée à l’idée d’avoir paumé ma robe et de devoir, le cas échéant, me présenter aussi dénudé à ses yeux, cela ne me dérangeait plus outre mesure, je voulais même qu’il l’enlève, cette foutue chemise, tant je me sentais étouffer dedans, quand bien même elle serait bien trop grande pour moi. Liam qui sembla être d’accord avec cette idée puisqu’il me glissa à l’oreille un malicieux « Je préfère ce que tu portes en ce moment, mais ce sont mes goûts personnels. » Je répondis à son affirmation par un gloussement idiot. C’était bien un fantasme de mec, ça, de voir leur nana uniquement vêtue d’une de leurs chemises.
Finalement, il fit remonter la couverture sur nos deux corps. Je me blottis un peu plus confortablement contre lui, emmitouflée dans le couvre-lit, mes bras frêles enlaçant son corps qui, il fallait l’admettre, était tellement plus robuste que le mien. Je m’y sentais tellement en sécurité. Nous étions dans une bulle, à l’abri de tous, à l’abri de tout. La fin du monde pourrait sans doute survenir dans la seconde même que nous nous n’en serions pas aperçus, tant on pouvait se perdre dans la contemplation de l’autre. L’abandon, dans son essence même. « Reste. » Sa voix était douce, ses prunelles céruléennes me brûlait. Je me serais damnée pour ce regard d’une rare intensité. Sa perfection me laissait sans voix, autant qu’elle me transperçait le cœur. Il était trop bien pour moi, je crois bien que j’étais encore une fois en train de l’idéaliser. La déception si elle devait survenir un jour en serait d’autant plus dure. « Reste ici aujourd’hui. Je ne veux pas que tu partes. » Un sourire sincère se dessina sur mes lèvres, tandis que mes doigts timides effleuraient sa joue. Ses traits magnifiques. Je traçais le contour de ses lèvres, chacun des creux et des bosses qui composaient son visage divin. Il était mon œuvre, ma statue et je le modelais à ma guise. « J’ai pas envie que ça s’arrête. » J’opinai en silence, avant de capturer à nouveau ses lèvres dans un long et langoureux baiser. Mes mains frêles s’accrochant lascivement à sa nuque. Mon regard brillait, tant le feu qui me dévorait était intense. Les sentiments que je ressentais à son égard me semblaient moins douloureux, plus supportables. J’avais moins peur. Il avait réussi à m’apaiser. Juste comme j’en avais besoin. Je ne me lasserai jamais du goût de ses lèvres et pourtant, il fallait bien que l’on s’arrête un jour, on ne pouvait décemment vivre d’amour et d’eau fraîche. « Je sais Liam. Moi non plus je n’ai pas envie que ça s’arrête. Et pourtant, toutes les bonnes choses ont une fin. » Ma main se perdait dans ses cheveux au toucher des plus agréables, sur son visage encore. Mes lèvres s’approchèrent doucement des siennes pour l’embrasser encore une fois, l’air désolé. « Ne sois pas déçu. On aura encore l’occasion de se créer des moments comme celui là. Nous n’avons pas encore dit notre dernier mot. » Et tandis que je finissais ma phrase, je me défis à regrets de son étreinte. Je le surplombais désormais, mes yeux rivés toujours dans les siens. Je me penchai légèrement pour effleurer à nouveau ses lèvres d’un baiser. « Je vais aller me doucher. Je reviens dans le lit après, promis. »
C’est pourquoi je me rattachais à chaque baiser, à chaque caresse avec désespoir. Qu’est-ce qui me disait qu’il ne me désirait pas uniquement pour mon corps, parce que je ressemblais à Sarah, parce qu’il voulait renouer avec son ancienne vie par procuration? Mais en contemplant les traits doux et bienveillants du Summerbee, son regard ardent, empli de désir, d’amour et de respect, je peinais à douter de sa sincérité. Je n’arrivais pourtant pas à lui faire confiance. Il fallait dire qu’il en fallait beaucoup pour que je ne baisse la garde. Pourtant, alors que j’avais la possibilité de partir, j’avais choisi de rester, me jeter dans la gueule du loup. Un loup très séduisant. Soupirant de désir, je me blottis davantage contre lui, je voulais sentir son corps épouser le mien, comme s’ils eussent été faits du même moule. J’étais une droguée, droguée de lui, de sa peau, addiction qui me poussait à en désirer toujours plus. On avait beau nier l’évidence de toutes ses forces, lutter contre ses plus bas instincts, il arrivait toujours un moment où l’on finissait par se trahir et tout avouer. Je ne me posais plus la question de savoir si Liam partageait ou non mes sentiments. Tout ce qui m’importait, c’est l’empreinte de ses doigts sur ma chair, l’ardeur de ses baisers, la passion à chacun de ses gestes. Je ne craignais pas qu’il fusse aussi entreprenant. A mon sens, il valait mieux que nous le fassions maintenant plutôt que hier soir, où nous étions complètement bourrés au point même de ne pas se souvenir d’un moment qui aurait pu être magique. Le fait que je m’étais réveillée presque nue était donc complètement fortuit, cela n’avait rien eu avoir avec une soirée de vulgaire coucherie comme il était apparemment de monnaie courante à Hungcalf. Et si dans un premier temps j’avais cherché à me couvrir, désespérée à l’idée d’avoir paumé ma robe et de devoir, le cas échéant, me présenter aussi dénudé à ses yeux, cela ne me dérangeait plus outre mesure, je voulais même qu’il l’enlève, cette foutue chemise, tant je me sentais étouffer dedans, quand bien même elle serait bien trop grande pour moi. Liam qui sembla être d’accord avec cette idée puisqu’il me glissa à l’oreille un malicieux « Je préfère ce que tu portes en ce moment, mais ce sont mes goûts personnels. » Je répondis à son affirmation par un gloussement idiot. C’était bien un fantasme de mec, ça, de voir leur nana uniquement vêtue d’une de leurs chemises.
Finalement, il fit remonter la couverture sur nos deux corps. Je me blottis un peu plus confortablement contre lui, emmitouflée dans le couvre-lit, mes bras frêles enlaçant son corps qui, il fallait l’admettre, était tellement plus robuste que le mien. Je m’y sentais tellement en sécurité. Nous étions dans une bulle, à l’abri de tous, à l’abri de tout. La fin du monde pourrait sans doute survenir dans la seconde même que nous nous n’en serions pas aperçus, tant on pouvait se perdre dans la contemplation de l’autre. L’abandon, dans son essence même. « Reste. » Sa voix était douce, ses prunelles céruléennes me brûlait. Je me serais damnée pour ce regard d’une rare intensité. Sa perfection me laissait sans voix, autant qu’elle me transperçait le cœur. Il était trop bien pour moi, je crois bien que j’étais encore une fois en train de l’idéaliser. La déception si elle devait survenir un jour en serait d’autant plus dure. « Reste ici aujourd’hui. Je ne veux pas que tu partes. » Un sourire sincère se dessina sur mes lèvres, tandis que mes doigts timides effleuraient sa joue. Ses traits magnifiques. Je traçais le contour de ses lèvres, chacun des creux et des bosses qui composaient son visage divin. Il était mon œuvre, ma statue et je le modelais à ma guise. « J’ai pas envie que ça s’arrête. » J’opinai en silence, avant de capturer à nouveau ses lèvres dans un long et langoureux baiser. Mes mains frêles s’accrochant lascivement à sa nuque. Mon regard brillait, tant le feu qui me dévorait était intense. Les sentiments que je ressentais à son égard me semblaient moins douloureux, plus supportables. J’avais moins peur. Il avait réussi à m’apaiser. Juste comme j’en avais besoin. Je ne me lasserai jamais du goût de ses lèvres et pourtant, il fallait bien que l’on s’arrête un jour, on ne pouvait décemment vivre d’amour et d’eau fraîche. « Je sais Liam. Moi non plus je n’ai pas envie que ça s’arrête. Et pourtant, toutes les bonnes choses ont une fin. » Ma main se perdait dans ses cheveux au toucher des plus agréables, sur son visage encore. Mes lèvres s’approchèrent doucement des siennes pour l’embrasser encore une fois, l’air désolé. « Ne sois pas déçu. On aura encore l’occasion de se créer des moments comme celui là. Nous n’avons pas encore dit notre dernier mot. » Et tandis que je finissais ma phrase, je me défis à regrets de son étreinte. Je le surplombais désormais, mes yeux rivés toujours dans les siens. Je me penchai légèrement pour effleurer à nouveau ses lèvres d’un baiser. « Je vais aller me doucher. Je reviens dans le lit après, promis. »
- InvitéInvité
Re: Emotional landscapes; Joséphine.
Ven 17 Déc 2010 - 3:30
Mais en y songeant
Juste un peu plus
Et sachant que ça fera mal
j'ai décidé de changer
Que peut-il se produire de pire
Que rien ? ― Daniel Bélanger
Juste un peu plus
Et sachant que ça fera mal
j'ai décidé de changer
Que peut-il se produire de pire
Que rien ? ― Daniel Bélanger
- Il y a des moments dans la vie, où contre toute attente, notre monde s’écroule. Où chaque instant de notre vie éclate, ne deviennent que souvenirs amers. Ces souvenirs qui pèsent sur notre âme, si fort qu’ils s’impriment dans notre cerveau et on pense qu’on ne pourra plus rêver à autre chose qu’à ses moments envolés. J’avais aimé Sarah, à un point où tout mon âme, ton mon corps s’étaient détruis lorsqu’elle avait dit qu’elle voulait du temps. Lorsqu’elle avait prononcé ses mots que je ne voulais pas entendre. Ses mots qui m’ont tourmenté jusqu’à aujourd’hui. Ses mots que j’avais crus éternels. Aujourd’hui, alors que ma mémoire renaissait, s’agrippant à ses moments, ses caresses que nous échangions, emportés par la passion de l’instant. Par cet instant déjà disparu, devenu une photographie dans notre mémoire. La peur de reconstruire quelque chose d’aussi intense qu’avec Sarah s’estompait peu à peu, laissant place à ce sentiment terrifiant qu’était l’amour. Est-ce que je pouvais affirmer que j’étais amoureux de Joséphine? Je n’en avais aucune idée. Ce sentiment croissant, s’injectant dans mes veines, un sentiment que je n’avais pas connu. Ou du moins, pas à cette intensité. C’était ça l’amour? C’était ce vertige qui me nouait la gorge? Je n’avais jamais ressentis ce vertige en la présence de Sarah… Et ce sentiment, présent, en ce moment, qui arrachait chaque parcelle de conscience, c’était ça l’amour? C’était cette sensation brûlante lorsque Joséphine posait ses doigts sur ma peau. Cette sensation de perdre le contrôle. De perdre le contrôle… De s’abandonner, de laisser tomber la garde. De faire confiance à l’autre. S’abandonner, aveugle, dans le noir, espérant que l’autre nous tende la main. Est-ce que j’étais amoureux? Est-ce que chaque caresse me perforait l’âme? Oui. Oui putain et ça me rendait fou. Ça me rendait fou de croire que, durant toutes ses années, je n’avais pas ressentis, ce que je vivais à l’instant, avec Sarah. Mon cœur battait, toujours aussi intensément, comme il ne l’avait jamais fait. Comme mon cœur qui s’accrochait à ses moments, mes mains sur les siennes ne voulaient plus la quitter. Joséphine. Reste avec moi encore un peu, attise cette flamme qui nait en moi, brûles moi avec tes lèvres, avec tes larmes, avec ton corps. Ne laisse pas cette flamme s’éteindre. S’il te plait. Ne t’en vas pas. Je ne veux pas que ça s’arrête. Reste ici, dans mes bras, encore un peu. Pour qu’encore je puisse croire que ce sentiment qui m’habite n’est que pour toi. Qu’il ne sera que pour toi. Laisses moi m’accrocher à ce rêve que nous partageons. Laisses moi croire qu’il y a un avenir, que ce moment éphémère se répétera en boucle. Encore et encore. « Je sais Liam. Moi non plus je n’ai pas envie que ça s’arrête. Et pourtant, toutes les bonnes choses ont une fin. » Mon cœur se serre sous le poids de la raison qui revient sous la coupe de sa voix douce. Je n’ai pas envie que notre étreinte s’arrête, mais je sais que, la réalité nous rattrapera, que nous devrions retourner à nos vies et l’idée me tue. L’idée de ne pas savoir quoi faire après. Après ses baisers, après rien ne sera plus pareil. « Ne sois pas déçu. On aura encore l’occasion de se créer des moments comme celui là. Nous n’avons pas encore dit notre dernier mot. » Et ses mots sonnent comme une fatalité, comme si le monde était contre nous. Comme si, nous allions devoir nous battre pour conserver nos lèvres l’une contre l’autre. Alors que, défait, je laisse la belle se défaire de mon emprise. Je ne la retiens pas, j’ose faire confiance à la vie, l’espace d’un instant. « Je vais aller me doucher. Je reviens dans le lit après, promis. » J’esquisse un sourire, observant Joséphine avec fascination, elle qui se lève pour quitter la chambre alors que moi, je reste étendu sur le matelas. Je la trouve si belle, n’ayant jamais cru qu’une telle beauté puisse un jour effleurer mon regard. Je reste un instant couché dans le lit, pour finalement combattre cette idée que tout ça, ce n’était qu’un rêve. Je retourne vers la cuisine, réchauffer mon café et m’allumer une clope. Tout avait changé, maintenant. Tout était différent. Tout était parfait.
THE END.
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