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La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Jeu 30 Déc 2010 - 14:10
La chance sourit aux audacieux.
L'amour est profondément animal : c'est sa beauté.Zadig & Euphrosyne
▬▬▬▬▬
Tu sais que tu n'es qu'une petite pute à frange, tu relèves les yeux comme si ta dignité humaine n'avait pas été souillée par ton manque de respect pour toi-même. Tu te remets du rouge à lèvre, tu tires sur tes collants et tu soupires, parce que ta vie est merdique, parce que tu ne seras jamais bonne à autre chose. Tu es sienne, tu es son objet, son brut, sa pierre éméchée qu'il préfère abuser quand il fait nuit. Tu sais au fond de toi que t'as rien à lui prouver et pourtant tu te débats dans tes propres mensonges, parce que tu veux le garder ce type, tu penses qu'il croira à tes monts et merveilles. Et ce matin, quand tu te réveilles, le lit est froid près de toi. Pauvre âme blessée, tu n'as pas su le garder.
Il faisait froid. J'avais envie de tuer quelqu'un et en plus, il faisait froid. Si j'avais été croyante, j'aurai envoyé Dieu au Diable. Mais la seule chose en laquelle je pensais en cet instant présent était à ce que j'allais pouvoir avaler au déjeuner. Je m'étais levée du pied gauche, parce que ma voisine de lit n'avait rien trouvé d'autre à faire que de chialer dès son réveil. A grand renfort de gémissements malades, elle se lamentait. « Il est parti, il est parti, il ne restera jamais ! » Je n'avais pas su quoi dire. Ça lui pendait au nez depuis un moment. J'avais eu envie de lui dire qu'il ne voyait en elle qu'un moyen de prendre son pied mais rien n'était sorti. Au fond, je la comprenais. Je vivais aussi cette situation, à la différence près que mourir m'aurait été préférable à pleurer mon soûl pour un homme. Oh, et merde. Finalement je n'avais pas envie d'avaler quelque chose, j'aurai parié que le passage dans mon estomac ne dépasserait pas les cinq minutes. Tout ça me donnait une envie de vomir pitoyable, parce que moi non plus je ne parvenais pas à le garder. L'espace d'un court instant, je songeais à Rodolphus. Cet homme dénué de la moindre émotion et imbu de lui-même que j'avais épousé. A croire que les hommes de ma vie n'avaient rien d'autre en commun avec leur titre que ce qui leur pendait entre les jambes. Je quittai le château, la tête dans le gaz. Si je t'attrape, tu vas passer un vilain quart d'heure. Je n'aimais pas qu'on se moque de moi et il le savait très bien. Cet enfoiré de mari qui était mien allait passer au bucher si je parvenais à le prendre la main dans le sac. Je savais qu'il me trompait, mais je n'avais pas de preuves. Pourtant rien ne m'aurait fait plus plaisir, moi qui n'attendais qu'une seule chose : le divorce.
Je ne savais pas où aller, j'errai comme une âme en peine. J'étais pourtant loin d'être une pauvre fille affligée. Ma vie n'avait rien d'atroce, à bien y réfléchir : j'avais de l'argent, des amis, des ambitions, une famille charmante, un mari plutôt sexy et un amant invisible. C'était bien, au moins, je n'avais pas d'ennui. Songer à Zadig me donna encore plus envie de vomir. Non pas parce qu'il me dégoûtait, mais parce que mon comportement me rendait dingue. Il ignorait tout de Rodolphus, grand bien lui en fasse. Mais je savais que je ne pourrai pas garder ça bien longtemps pour moi, je détestais le mensonge. Et puis, entre Zadig et moi, c'était déjà assez compliqué pour que je m'embarrasse en plus d'un secre. Je devais le lui dire. Un jour, peut-être. Je soupirai puis m'approchai de la fontaine des gobelins. J'ignorais comment j'avais mis les pieds ici, comme si j'avais marché sans savoir où mes pieds me guidaient. Cool. J'avais enfin une bonne raison pour me faire internet, bye bye les soucis, bonjour les plats de purée froids !
Je m'installai près de ladite fontaine, les yeux rivés sur l'eau. Malgré moi, la douleur de son absence se faisait de plus en plus lancinante. Je savais que e n'étais pas la femme de sa vie, celle vers qui il reviendrait toujours, celle qu'il n'aurait jamais envie de tromper. J'aurai aimé que ce soit lui qui se mette à genou devant moi, lui qui m'emporte loin, lui qui me fasse des gosses, qui m'achète un chien et qui m'emmène en voyage. Rire bas. Je deviens vraiment folle. Zadig, Zadig, Zadig ! J'aurai pu écrire une chanson rien qu'avec ton prénom, parce que le prononce me rappelle le goût de ta peau et la force de tes gestes. Zadig, j'aurai aimé te tuer pour que jamais tu ne t'en prennes à mon cœur. Oh, tout était trop tard, je n'étais qu'un nouvel objet de sa collection infinie. Je fermai les yeux, n'écoutant que le vent qui sifflait à mes oreilles. Zadig, Zadig, pourquoi ne sors-tu pas de ma tête ? Et puis je soupirai encore, rouvrant les yeux. Il y avait un bon nombre de pièces jetés dans la fontaine. Et si je faisais un vœu, moi aussi ? L'idée était vraiment tentante. Mais cela faisait longtemps que je ne croyais plus à ce type de magie-là.
C'était irrésistible, tant et si bien que je renonçai à ne pas le faire. Je sortis un galon de ma poche et le fit lentement tourner entre mes doigts. La lumière se reflétait sur sa surface patinée et pour un peu, j'aurai pu me voir dedans. Merci papa, merci maman. Grâce à vous, je peux faire des châteaux avec mes pièces, et il n'y en a jamais trop. Je pressais la pièce contre moi, tout à fait consciente de ma naïveté. Je tombais dans le piège, comme tous ces gens avant moi. Si je devenais nettoyeuse de fontaine un jour, je serai encore plus riche que maintenant. Le vœu se formula de lui-même en moi, je n'eus même pas à réfléchir. Avec un sourire, je lançai la pièce. Le temps semblait s'être arrêté, je la suivis des yeux jusqu'à ce qu'elle plonge dans l'eau plate de la fontaine. Un léger remous et quelques bulles s'en suivirent. J'avais donné ma croyance à quelque chose de stupide, parce que j'étais sûrement profondément stupide.
Je souhaite qu'il n'aime que moi et qu'il me sauve de tout ce qui n'est pas lui.
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Jeu 30 Déc 2010 - 22:27
A provoquer le temps, à bâtir des galères, à déchirer le vent, à retenir la mer. Comment courir vers le vent du grand large ? A nouer son mouchoir pour penser à aimer, le dénouer le soir pour ne pas s'oublier. Comment courir vers le vent du grand large ? A briser les miroirs au galop de l'été, à jeter sur le soir des galets fatigués. Comment coucher sur le lot des rivières, comment redevenir le flambeau des batailles à l'horizon des désirs, des barrières de corail ? Comment courir vers le vent du grand large ? Comment courir encore vers le vent du grand large, fouler le long des plages les jardins de l'aurore et quand revient le soir renouer son mouchoir et pour ne plus se voir éclater les miroirs ?
Zadig esquissa un sourire sombre. « Nouer son mouchoir pour penser à aimer »… Cela faisait bien longtemps qu’il avait déchiré son mouchoir, et pour ne pas s’en embarrasser il l’avait jeté. Il n’écoutait pas les paroles de cette chanson, elles glissaient sur lui. Elles étaient tellement… Fleur bleue. Cela faisait bien longtemps qu’il ne croyait plus à cette notion tellement illusoire de « l’amour éternelle »… Si seulement il y avait cru un jour.
Où trouver les violons perdus le long des plages ? Et l'éclat des chansons, décroché des nuages…
Il retira ses écouteurs. Confortablement affalé dans un des fauteuils de la salle commune il laissait ses pensées vagabonder ; il était bien plus à même de réfléchir avec l’esprit vide. Les yeux mi-clos, il porta sa cigarette à ses lèvres. Inspiration, expiration. Il était formellement interdit de fumer dans l’enceinte de l’institut mais il s’en fichait. Il avait besoin de se détendre, et l’herbe si chère payée qu’il inhalait l’aiderait bien plus qu’autre chose. Euphrosyne. Son visage, ses yeux, son sourire, sa peau. Il aurait voulu l’avoir continuellement à ses côtés pour essayer de percer sa carapace, pour enfin accéder à cette partie si secrète d’elle-même qu’elle lui cachait. Elle ne lui avait jamais fait aucune allusion, mais il était persuadé que le mystérieux pressentiment qu’elle lui inspirait reflétait quelque chose de curieux, quelque chose d’improbable. Et plus il y songeait, plus le fait d’ignorer son jardin secret l’agaçait. Il voulait tout savoir d’elle, il voulait pouvoir lire dans ses pensées, il voulait pouvoir la posséder totalement. Elle l’intriguait tellement… Tellement que parfois il ne se reconnaissait pas. Ce n’était nullement dans ses habitudes de penser à une jeune femme dans un autre but que de la retrouver dans ses bras, que de pouvoir caresser le creux de ses reins. Il tira une nouvelle latte. Mais après tout, il n’était pas pressé… Ca prendra le temps que ça prendra, mais elle sera bientôt à lui. Rien qu’à lui. D’un murmure, il fit enflammer son mégot. Ni vu, ni connu. Il ferma ses yeux, profitant de son engourdissement artificiel.
En réalité, Zadig ne savait pas ce qu’il voulait d’elle. Il savait plutôt ce qu’il ne voulait pas, ce qu’il ne pouvait pas assumer : une relation saine, bâtie sur la confiance réciproque, sur la fidélité. De toute manière, pourquoi s’entêter à réfléchir aussi loin… On est jeune putain, profitons ! Il avait un caractère plutôt sanguin, il était quelqu’un qui réfléchissait après avoir agit – si encore il réfléchissait. Il n’accordait pas d’importance aux conséquences et arrivait parfaitement à déjouer les plus mauvaises. Il agissait comme il estimait bon sur le moment pour satisfaire ses envies et ses pulsions. Point. Et là, sur le moment, il la voulait. Ca l’obsédait.
Le jeune homme se leva, ébouriffant ses cheveux. La chaleur de la salle commune l’étouffait. Il jeta sa veste sur ses épaules et descendit les marches de l’escalier de marbre quatre à quatre. Il savait pas quel sentiment guidait ses pas, mais il se rendait vers la fontaine des gobelins. Il n’y avait jamais jeté de noises. C’était tellement pathétique… Comme les petites filles, devenues grandes, qui croyaient toujours au prince charmant.
Le froid hivernal le saisit brutalement. La drogue amplifiait les sensations, et durant une fraction de seconde il ne put bouger, esquissant un rictus pétrifié. Puis ses sens lui revinrent, le bout de ses doigts lui picotait, sa gorge malmenée par la fumée lui brûlait à chaque inspiration. Il resserra son écharpe.
Zadig esquissa un sourire sombre. « Nouer son mouchoir pour penser à aimer »… Cela faisait bien longtemps qu’il avait déchiré son mouchoir, et pour ne pas s’en embarrasser il l’avait jeté. Il n’écoutait pas les paroles de cette chanson, elles glissaient sur lui. Elles étaient tellement… Fleur bleue. Cela faisait bien longtemps qu’il ne croyait plus à cette notion tellement illusoire de « l’amour éternelle »… Si seulement il y avait cru un jour.
Où trouver les violons perdus le long des plages ? Et l'éclat des chansons, décroché des nuages…
Il retira ses écouteurs. Confortablement affalé dans un des fauteuils de la salle commune il laissait ses pensées vagabonder ; il était bien plus à même de réfléchir avec l’esprit vide. Les yeux mi-clos, il porta sa cigarette à ses lèvres. Inspiration, expiration. Il était formellement interdit de fumer dans l’enceinte de l’institut mais il s’en fichait. Il avait besoin de se détendre, et l’herbe si chère payée qu’il inhalait l’aiderait bien plus qu’autre chose. Euphrosyne. Son visage, ses yeux, son sourire, sa peau. Il aurait voulu l’avoir continuellement à ses côtés pour essayer de percer sa carapace, pour enfin accéder à cette partie si secrète d’elle-même qu’elle lui cachait. Elle ne lui avait jamais fait aucune allusion, mais il était persuadé que le mystérieux pressentiment qu’elle lui inspirait reflétait quelque chose de curieux, quelque chose d’improbable. Et plus il y songeait, plus le fait d’ignorer son jardin secret l’agaçait. Il voulait tout savoir d’elle, il voulait pouvoir lire dans ses pensées, il voulait pouvoir la posséder totalement. Elle l’intriguait tellement… Tellement que parfois il ne se reconnaissait pas. Ce n’était nullement dans ses habitudes de penser à une jeune femme dans un autre but que de la retrouver dans ses bras, que de pouvoir caresser le creux de ses reins. Il tira une nouvelle latte. Mais après tout, il n’était pas pressé… Ca prendra le temps que ça prendra, mais elle sera bientôt à lui. Rien qu’à lui. D’un murmure, il fit enflammer son mégot. Ni vu, ni connu. Il ferma ses yeux, profitant de son engourdissement artificiel.
En réalité, Zadig ne savait pas ce qu’il voulait d’elle. Il savait plutôt ce qu’il ne voulait pas, ce qu’il ne pouvait pas assumer : une relation saine, bâtie sur la confiance réciproque, sur la fidélité. De toute manière, pourquoi s’entêter à réfléchir aussi loin… On est jeune putain, profitons ! Il avait un caractère plutôt sanguin, il était quelqu’un qui réfléchissait après avoir agit – si encore il réfléchissait. Il n’accordait pas d’importance aux conséquences et arrivait parfaitement à déjouer les plus mauvaises. Il agissait comme il estimait bon sur le moment pour satisfaire ses envies et ses pulsions. Point. Et là, sur le moment, il la voulait. Ca l’obsédait.
Le jeune homme se leva, ébouriffant ses cheveux. La chaleur de la salle commune l’étouffait. Il jeta sa veste sur ses épaules et descendit les marches de l’escalier de marbre quatre à quatre. Il savait pas quel sentiment guidait ses pas, mais il se rendait vers la fontaine des gobelins. Il n’y avait jamais jeté de noises. C’était tellement pathétique… Comme les petites filles, devenues grandes, qui croyaient toujours au prince charmant.
Le froid hivernal le saisit brutalement. La drogue amplifiait les sensations, et durant une fraction de seconde il ne put bouger, esquissant un rictus pétrifié. Puis ses sens lui revinrent, le bout de ses doigts lui picotait, sa gorge malmenée par la fumée lui brûlait à chaque inspiration. Il resserra son écharpe.
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Ven 31 Déc 2010 - 12:21
The stars lean down to kiss you,
And I lie awake I miss you,
Pour me a heavy dose of atmosphere.
Cause I'll doze off safe and soundly,
But I'll miss your arms around me
I'll send a postcard to you dear,
Cause I wish you were here.
And I lie awake I miss you,
Pour me a heavy dose of atmosphere.
Cause I'll doze off safe and soundly,
But I'll miss your arms around me
I'll send a postcard to you dear,
Cause I wish you were here.
Je te tue, tue me tue. Le ciel perdait de sa lumière, peut-être parce qu'elle perdait de sa joie. T'es sotte, t'es sotte, t'es sotte. Elle fixa sa pièce à présent émergée et soupira. Comment ne pas virer folle dans une situation comme celle-ci ? Pensive, Euphrosyne décida d'aller se promener ailleurs. Elle remit ses gants de satin et resserra son écharpe autour de son cou fin et blanc, porcelaine & cashmere. Le vent froid faisait virevolter ses mèches blondes et elle abandonna vite l'idée de se recoiffer. Parce que dans cinq minutes, il lui faudrait remettre ça. La tête baissée pour ne pas se prendre l'air gelé en plein visage, la jeune femme fit volte-face et commença à s'activer. Elle avait trop froid, il lui fallait rentrer un peu et se mettre à l'abri. Elle pourrait sans doute commencer son devoir d'Astronomie, si elle trouvait la motivation nécessaire. Ou plutôt, si elle cessait d'être obnubilée par Zadig. Penser à lui lui mit du baume au cœur et elle pressa le pas. S'il y avait bien quelque chose qu'elle ne pourrait jamais changer, c'était sa maladresse maladive et son cruel manque de méchanceté. Oh, comme il en méritait, de la méchanceté. Au moment où elle relevait les yeux, elle sut qu'elle allait trébucher. Par au sens propre du terme, mais intérieurement. Pourquoi avait-il ressenti le besoin de venir voir cette fontaine alors qu'il passait son temps à casser du sucre dans le dos de ceux qui se prêtaient au jeu mièvre du vœu, comme elle venait tout juste de le faire ?
Sa première pensée fut qu'elle devait avoir l'air d'une souillon. La seconde fut quelque chose comme non, c'est bien lui. La troisième n'existait pas car déjà, elle s'était jetée sur lui et nichée dans ses bras. Cela devait être psychologique, mais elle avait cessé de grelotter. Comme s'il lui avait rendu toute la chaleur donc elle avait manqué jusqu'à présent. Elle oublia tout des regards intrigués qui pouvaient se porter sur eux, même si elle savait que Zadig n'était pas du genre à s'afficher de la sorte. En fait, elle s'en foutait. Elle se compromettait elle aussi mais qu'importe, elle avait ce besoin irrépressible de le toucher dès qu'il traversait son champs de vision. Elle inspira son odeur si particulière, mélange de fumée et de parfum sauvage et cela lui donna envie d'embrasser chaque centimètre de sa peau. Ce qui aurait été très incorrect. Elle recula alors, subitement gênée, avant de lever les yeux vers Zadig. Pourquoi est-ce qu'il souriait ? Il allait se moquer d'elle. Elle prit un air d'enfant prit en faute et, sans dire la moindre chose, elle sut qu'il l'avait comprise.
Euphrosyne sourit légèrement, pas non plus rassurée pour le coup. Elle veilla à bien se détacher de lui et elle l'observa. Elle ne l'avait pas vu depuis longtemps. Au moins une journée. Et à chaque fois, c'était la même chose, elle avait l'impression de le redécouvrir sans jamais se lasser. Elle jeta un œil autour d'elle et s'avisa que la cour était déserte ou presque. Cela lui fit penser à toutes ses bonnes résolutions, dont la première était de lui dire la vérité. Mais en le regardant à nouveau, elle sut qu'elle ne le pourrait pas. Demain, peut-être.
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Sam 1 Jan 2011 - 22:50
Il avait froid, mais il ne fermait pas sa veste. C’était tout à fait Zadig : privilégier l’esthétique au pratique. Il faisait froid mais le temps était sec et le soleil resplendissait. Il sortit ses wayfarer de sa poche : il ne supportait pas la lumière vive qui lui brûlait les yeux. Quelle belle journée de décembre.
Il laissait ses pensées vagabonder au rythme de ses pas. Nonchalant, les mains dans les poches comme à son habitude, il avait le regard perdu dans le vide, les traits tirés. Je la veux. Il tentait bien de songer à autre chose, d’évincer le souvenir de son corps chaud de son esprit mais elle revenait toujours, plus forte que jamais. Je la veux complètement. Il savait bien qu’il lui plaisait – à vrai dire, il aurait été très étonnant qu’il en soit autrement -, il savait bien qu’elle était de plus en plus attachée à lui et pourtant il avait la désagréable sensation de ne pas la posséder totalement, que quelque chose lui échappait. Quelque chose de saumâtre. Il passa la main dans ses cheveux.
Il ne savait pas si cette idiotie de fontaine exauçait réellement les vœux. Il ne savait même pas s’il avait espéré assez fort ; mais pourtant elle était là. Elle, ses longs cheveux blonds, ses traits d’ange, sa peau douce et son teint de porcelaine. Elle, ses pommettes, sa voix douce, son corps de poupée. Sa poupée. Elle se jeta dans ses bras ouverts. Elle était douce, elle était frêle, elle était irrésistiblement attirante. « Mon bébé »… soupira-t-il, les yeux mi-clos. Il la serra contre lui, oubliant une seconde – peut-être une seconde de trop – qu’ils étaient au milieu de la cour de Hungcalf. Puis elle recula, brutalement, il aurait même dit farouchement s’il ne la connaissait pas. Elle découvrit alors son sourire narquois. Il remarqua son air surprit, candide, presque naïf. « Mon bébé ». Il ne rajouta rien d’autre, ravalant son cynisme. Il ne se reconnaissait pas, mais il s’en fichait ; il se fichait de l’effet qu’elle avait sur lui, il se fichait qu’elle puisse le mettre à nu. Mais tous ces sentiments étaient invisibles, imperceptibles : jamais il ne les aurait confiés, ils étaient si différents du Zadig que tous connaissaient, que lui-même connaissait.
« Belle après-midi, n’est-ce pas ? Surtout pour faire un vœu… » Chassez le naturel qu’il reviendrait tout de suite au galop. Il ne chercha pas à masquer le soupçon d’ironie qui se nichait dans sa voix rendue rauque par la fumée. Elle ne le regardait pas, ou du moins il n’avait pas remarqué ses coups d’oeils ; à vrai dire, il ne remarquait plus grand-chose. Elle était distante, comme détachée de lui. Je veux tout savoir de toi ma jolie…
Ils marchaient, cote à cote certes, s’appuyant sur le chemin que l’autre ignorait. Ils marchaient au hasard ; il fallait bien prendre une décision. Il nicha sa paume frêle dans sa main et l’attira jusqu’à un banc pittoresque au bord de la pelouse. Il voulait passer du temps avec elle, l’après-midi ne lui semblait pas assez longue. Il avait beaucoup de choses à lui dire, d’anecdotes stupides à lui confier, mais tout était mélangé dans sa tête et rien ne sortait. La fumée qu’il avait inhalée lui tapait sur la tête, embrouillait encore plus ses pensées. Alors il ne chercha plus à dire quelque chose, se contentant de profiter de son corps chaud collé au sien.
Au fond de son lit, un macho s’endort. Qui ne l’aimera pas plus loin que l’aurore, mais elle s’en fout, elle s’éclate quand même et lui ronronne des tonnes de « je t’aime ». Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée tu sais c’est pas si facile ! Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée tu sais c’est pas si facile
Il laissait ses pensées vagabonder au rythme de ses pas. Nonchalant, les mains dans les poches comme à son habitude, il avait le regard perdu dans le vide, les traits tirés. Je la veux. Il tentait bien de songer à autre chose, d’évincer le souvenir de son corps chaud de son esprit mais elle revenait toujours, plus forte que jamais. Je la veux complètement. Il savait bien qu’il lui plaisait – à vrai dire, il aurait été très étonnant qu’il en soit autrement -, il savait bien qu’elle était de plus en plus attachée à lui et pourtant il avait la désagréable sensation de ne pas la posséder totalement, que quelque chose lui échappait. Quelque chose de saumâtre. Il passa la main dans ses cheveux.
Il ne savait pas si cette idiotie de fontaine exauçait réellement les vœux. Il ne savait même pas s’il avait espéré assez fort ; mais pourtant elle était là. Elle, ses longs cheveux blonds, ses traits d’ange, sa peau douce et son teint de porcelaine. Elle, ses pommettes, sa voix douce, son corps de poupée. Sa poupée. Elle se jeta dans ses bras ouverts. Elle était douce, elle était frêle, elle était irrésistiblement attirante. « Mon bébé »… soupira-t-il, les yeux mi-clos. Il la serra contre lui, oubliant une seconde – peut-être une seconde de trop – qu’ils étaient au milieu de la cour de Hungcalf. Puis elle recula, brutalement, il aurait même dit farouchement s’il ne la connaissait pas. Elle découvrit alors son sourire narquois. Il remarqua son air surprit, candide, presque naïf. « Mon bébé ». Il ne rajouta rien d’autre, ravalant son cynisme. Il ne se reconnaissait pas, mais il s’en fichait ; il se fichait de l’effet qu’elle avait sur lui, il se fichait qu’elle puisse le mettre à nu. Mais tous ces sentiments étaient invisibles, imperceptibles : jamais il ne les aurait confiés, ils étaient si différents du Zadig que tous connaissaient, que lui-même connaissait.
« Belle après-midi, n’est-ce pas ? Surtout pour faire un vœu… » Chassez le naturel qu’il reviendrait tout de suite au galop. Il ne chercha pas à masquer le soupçon d’ironie qui se nichait dans sa voix rendue rauque par la fumée. Elle ne le regardait pas, ou du moins il n’avait pas remarqué ses coups d’oeils ; à vrai dire, il ne remarquait plus grand-chose. Elle était distante, comme détachée de lui. Je veux tout savoir de toi ma jolie…
Ils marchaient, cote à cote certes, s’appuyant sur le chemin que l’autre ignorait. Ils marchaient au hasard ; il fallait bien prendre une décision. Il nicha sa paume frêle dans sa main et l’attira jusqu’à un banc pittoresque au bord de la pelouse. Il voulait passer du temps avec elle, l’après-midi ne lui semblait pas assez longue. Il avait beaucoup de choses à lui dire, d’anecdotes stupides à lui confier, mais tout était mélangé dans sa tête et rien ne sortait. La fumée qu’il avait inhalée lui tapait sur la tête, embrouillait encore plus ses pensées. Alors il ne chercha plus à dire quelque chose, se contentant de profiter de son corps chaud collé au sien.
Au fond de son lit, un macho s’endort. Qui ne l’aimera pas plus loin que l’aurore, mais elle s’en fout, elle s’éclate quand même et lui ronronne des tonnes de « je t’aime ». Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée tu sais c’est pas si facile ! Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée tu sais c’est pas si facile
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Dim 2 Jan 2011 - 15:48
Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux, puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls, puisqu'ils sont si nombreux, même la morale parle pour eux ; j'aimerais quand même te dire que tout ce que j'ai pu écrire, je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.
Le monde ne tournait plus rond. Elle en eu la certitude lorsqu'il lui rendit son étreinte sans se soucier des regards autour d'eux, de tous ces yeux avides de rumeurs qui n'allaient sans doute pas se fermer sur leur passage. La peur de tout envoyer en l'air si sottement la saisit mais la chaleur douce et rassurante de Zadig l'apaisa. Ses murmures la firent sourire un peu plus en elle-même. Puis un peu moins. Était-elle la seule à avoir ce privilège, ou n'était t-elle qu'une parmi d'autres comme elle le savait pertinemment ? Elle chassa toutes ces sombres pensées de son esprit, ne voulant pas gâcher ce moment étrangement tendre entre eux. A la simple vue de son sourire, elle se sentit fondre. Puis elle se dit qu'il l'avait vue en train de jeter son galon dans l'eau, il la prendrait pour une idiote et elle en rougirait. « Belle après-midi, n’est-ce pas ? Surtout pour faire un vœu… » Et elle rougit effectivement. Que pouvait-elle lui répondre ? Oui, elle s'était laissée entraîner par cette vieille croyance sans fondement. Elle n'avait rien à perdre et tenter l'impossible pourrait peut-être l'aider à se dépêtrer de cette situation morose et dangereuse. Alors elle lui sourit légèrement en retour, mystérieuse et silencieuse, comme à son habitude. Au moins, il ne pourrait pas se plaindre qu'elle lui cassait les oreilles avec ses braillements incessants, puisqu'elle ne parlait que rarement et souvent pour dire des choses censées.
Il lui prit la main, elle se lassa entraîner. Ses yeux avaient pris cette teinte d'eau douce, cet éclat de folie que lui seul savait éveiller. Elle s'efforçait sans cesse de repousser le moment fatal, parce qu'elle savait qu'il partirait et qu'elle ne le reverrait plus. Mais il serait sans doute bien mieux sans elle, sans ce poids qu'elle devait représenter. Oh, combien elle aurait aimé qu'il n'aimât qu'elle, qu'elle fut la seule à pouvoir le toucher ! Elle cessa de marcher et le regarda longuement, droit dans les yeux, sans la moindre honte. Elle lui en voulait un peu, de ne pas pouvoir se contenter d'elle. Mais elle jouait elle-même double-jeu, aussi ne pouvait-elle pas l'en blâmer. elle soupira tout bas et resserra ses doigts autour de ceux du jeune homme avant de lever les yeux vers le ciel. La journée passerait vite, comme toujours lorsqu'il lui faisait l'honneur de sa présence. Sourire ironique. Un honneur qu'elle ne méritait sûrement pas et qu'une autre s'empresserait de lui ravir dès lors qu'elle lui aurait dit la vérité. Si elle le faisait un jour, avant qu'il ne l'apprenne autrement. Mais cette heure-ci n'était pas la bonne. Il était là, ils étaient apaisés, comme délivrés de toute moral ou e tout regret. Elle l'attira vers un banc de pierre et s'assit à ses côtés, sans un mot. Elle en venait encore à se demander ce qu'il faisait avec elle. Il était radieux, un ange tout droit tombé du ciel à ses yeux. Elle le partageait, mais qu'importe, elle le possédait elle aussi d'une certaine façon. Il était bien trop beau pour être fidèle, la pensée la fit sourire à nouveau. Ouais, bien trop.
Euphrosyne réalisa qu'elle n'était pas prête de rentrer. Tous les moyens étaient bons pour gratter du temps lorsqu'ils étaient ensemble. Elle posa sa tête sur l'épaule de Zadig, rassurée par l'endroit désert. Il n'y avait pas grand monde dans ce coin de la cour et ça l'arrangeait. Elle avait besoin d'un moment de tendresse seule, au diable les remords et les doutes. Ses doigts se glissèrent dans les mèches brunes de son ami et elle sentit le calme l'imprégner. Voilà ce qu'elle aimait. La journée était vraiment belle. « J'ai fait un vœu, tout à l'heure. C'est stupide, pas vrai ? » La jeune femme haussa les épaules, un rire lui échappant. « Mais peut-être que toi aussi tu venais ici pour ça ? A moins que ce ne fut pour un rendez-vous galant avec autre que moi ? » Je l'aurai tuée avec joie, pensa t-elle en elle-même. Elle ne se départit pas de son sourire jovial et chaud comme un feu en plein hiver, le regardant avec curiosité. Ne rêvait-elle pas ? « Tu sais que cette pauvre fille qui dort avec moi se fait tromper à tout va ? Je ne me souviens même plus du nom de son copain, enfin, si je peux dire que c'est son copain. Elle était en train de chialer ce matin. J'avais presque pitié d'elle. » Elle avait baissé les yeux et tripotait les lanières de son sac machinalement. A vrai dire, elle ne pouvait que compatir à la douleur de cette fille abusée. Elle ressentait la même chose chaque fois que Rodolphus inventait un nouveau mensonge. Et même si elle ne l'aimait pas, son honneur en prenait un coup. C'était encore pire quand Zadig allait en réchauffer une autre qu'elle la nuit. La Summerbee laissa retomber ses lanières et tourna la tête vers son compagnon. « Tu as fait quoi, hier ? Tu n'étais pas là. » Ce n'était même pas un reproche. Juste une question curieuse, parce que oui, elle était vraiment trop curieuse. Tant qu'il ne se mettait pas à lui poser des questions dérangeantes, tout irait bien.
Le monde ne tournait plus rond. Elle en eu la certitude lorsqu'il lui rendit son étreinte sans se soucier des regards autour d'eux, de tous ces yeux avides de rumeurs qui n'allaient sans doute pas se fermer sur leur passage. La peur de tout envoyer en l'air si sottement la saisit mais la chaleur douce et rassurante de Zadig l'apaisa. Ses murmures la firent sourire un peu plus en elle-même. Puis un peu moins. Était-elle la seule à avoir ce privilège, ou n'était t-elle qu'une parmi d'autres comme elle le savait pertinemment ? Elle chassa toutes ces sombres pensées de son esprit, ne voulant pas gâcher ce moment étrangement tendre entre eux. A la simple vue de son sourire, elle se sentit fondre. Puis elle se dit qu'il l'avait vue en train de jeter son galon dans l'eau, il la prendrait pour une idiote et elle en rougirait. « Belle après-midi, n’est-ce pas ? Surtout pour faire un vœu… » Et elle rougit effectivement. Que pouvait-elle lui répondre ? Oui, elle s'était laissée entraîner par cette vieille croyance sans fondement. Elle n'avait rien à perdre et tenter l'impossible pourrait peut-être l'aider à se dépêtrer de cette situation morose et dangereuse. Alors elle lui sourit légèrement en retour, mystérieuse et silencieuse, comme à son habitude. Au moins, il ne pourrait pas se plaindre qu'elle lui cassait les oreilles avec ses braillements incessants, puisqu'elle ne parlait que rarement et souvent pour dire des choses censées.
Il lui prit la main, elle se lassa entraîner. Ses yeux avaient pris cette teinte d'eau douce, cet éclat de folie que lui seul savait éveiller. Elle s'efforçait sans cesse de repousser le moment fatal, parce qu'elle savait qu'il partirait et qu'elle ne le reverrait plus. Mais il serait sans doute bien mieux sans elle, sans ce poids qu'elle devait représenter. Oh, combien elle aurait aimé qu'il n'aimât qu'elle, qu'elle fut la seule à pouvoir le toucher ! Elle cessa de marcher et le regarda longuement, droit dans les yeux, sans la moindre honte. Elle lui en voulait un peu, de ne pas pouvoir se contenter d'elle. Mais elle jouait elle-même double-jeu, aussi ne pouvait-elle pas l'en blâmer. elle soupira tout bas et resserra ses doigts autour de ceux du jeune homme avant de lever les yeux vers le ciel. La journée passerait vite, comme toujours lorsqu'il lui faisait l'honneur de sa présence. Sourire ironique. Un honneur qu'elle ne méritait sûrement pas et qu'une autre s'empresserait de lui ravir dès lors qu'elle lui aurait dit la vérité. Si elle le faisait un jour, avant qu'il ne l'apprenne autrement. Mais cette heure-ci n'était pas la bonne. Il était là, ils étaient apaisés, comme délivrés de toute moral ou e tout regret. Elle l'attira vers un banc de pierre et s'assit à ses côtés, sans un mot. Elle en venait encore à se demander ce qu'il faisait avec elle. Il était radieux, un ange tout droit tombé du ciel à ses yeux. Elle le partageait, mais qu'importe, elle le possédait elle aussi d'une certaine façon. Il était bien trop beau pour être fidèle, la pensée la fit sourire à nouveau. Ouais, bien trop.
Euphrosyne réalisa qu'elle n'était pas prête de rentrer. Tous les moyens étaient bons pour gratter du temps lorsqu'ils étaient ensemble. Elle posa sa tête sur l'épaule de Zadig, rassurée par l'endroit désert. Il n'y avait pas grand monde dans ce coin de la cour et ça l'arrangeait. Elle avait besoin d'un moment de tendresse seule, au diable les remords et les doutes. Ses doigts se glissèrent dans les mèches brunes de son ami et elle sentit le calme l'imprégner. Voilà ce qu'elle aimait. La journée était vraiment belle. « J'ai fait un vœu, tout à l'heure. C'est stupide, pas vrai ? » La jeune femme haussa les épaules, un rire lui échappant. « Mais peut-être que toi aussi tu venais ici pour ça ? A moins que ce ne fut pour un rendez-vous galant avec autre que moi ? » Je l'aurai tuée avec joie, pensa t-elle en elle-même. Elle ne se départit pas de son sourire jovial et chaud comme un feu en plein hiver, le regardant avec curiosité. Ne rêvait-elle pas ? « Tu sais que cette pauvre fille qui dort avec moi se fait tromper à tout va ? Je ne me souviens même plus du nom de son copain, enfin, si je peux dire que c'est son copain. Elle était en train de chialer ce matin. J'avais presque pitié d'elle. » Elle avait baissé les yeux et tripotait les lanières de son sac machinalement. A vrai dire, elle ne pouvait que compatir à la douleur de cette fille abusée. Elle ressentait la même chose chaque fois que Rodolphus inventait un nouveau mensonge. Et même si elle ne l'aimait pas, son honneur en prenait un coup. C'était encore pire quand Zadig allait en réchauffer une autre qu'elle la nuit. La Summerbee laissa retomber ses lanières et tourna la tête vers son compagnon. « Tu as fait quoi, hier ? Tu n'étais pas là. » Ce n'était même pas un reproche. Juste une question curieuse, parce que oui, elle était vraiment trop curieuse. Tant qu'il ne se mettait pas à lui poser des questions dérangeantes, tout irait bien.
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Dim 2 Jan 2011 - 22:35
Elle posa la tête sur son épaule, il l’étreignit un peu plus fort. Elle sentait bon, un mélange fleuri et épicé à la fois qu’en réalité il n’aurait pu décrire, un mélange qui lui rappelait brusquement tout ce qu’ils avaient vécus, tous les moments passés ensembles. En particulier les moments où ils étaient totalement nus, rien que tous les deux, où ce parfum lui enivrait tous ses sens.
Un instant, il ressentit d’étranges sentiments qui lui étaient si peu habituel. Des remords… Des remords d’avoir si souvent caressé le corps d’autres femmes au lieu du sien. Un instant seulement. Il ne le lui avait jamais caché, et les bruits couraient bien vite à chaque fois qu’il se réveillait aux côtés d’une autre fille, elle était forcément au courant. Ainsi il était parfaitement en accord avec sa conscience, il n’avait pas de remords à ressentir. Il esquissa un sourire. Pourquoi diable se torturer l’esprit… Elle était douce et chaude dans ses bras, c’était l’essentiel.
« J'ai fait un vœu, tout à l'heure. C'est stupide, pas vrai ? » La jeune femme haussa les épaules, un rire lui échappant. Il ne répondit rien « Mais peut-être que toi aussi tu venais ici pour ça ? A moins que ce ne fut pour un rendez-vous galant avec une autre que moi ? »
Il n’était certainement pas venu pour faire un vœu. A quoi bon : sans même le formuler, la douce avait apparut devant lui. Il n’était pas non plus venu en bonne compagnie, même si l’idée aurait pu lui effleurer l’esprit. A vrai dire, il ne savait même pas quel bon vent l’avait poussé devant cette stupide fontaine en plein hiver, dans le froid britannique. « Je prenais l’air, ma douce… » Il se contenta de cette réponse évasive, retirant ses lunettes pour la regarder au fond des yeux. Il se laissait à chaque fois éblouir par ses iris azur, si pures, et ne s’en lassait jamais. « Tu sais que cette pauvre fille qui dort avec moi se fait tromper à tout va ? Je ne me souviens même plus du nom de son copain, enfin, si je peux dire que c'est son copain. Elle était en train de chialer ce matin. J'avais presque pitié d'elle. » Il regretta presque d’avoir plongé dans son regard à présent, mais il ne pouvait plus détourner les yeux. Il inspira discrètement. Tu as toujours été clair avec elle. « J’en ai eu vent. Elle devrait se casser. »
Son ton était plus sec, ses mots étaient plus dur. Il tourna enfin la tête. Dans le fond, tout au fond, il savait pertinemment qu’il était un bâtard avec les filles. Comme ce mec. Qu’il les faisait souffrir. Mais merde, elles le savaient avant de s’engager… Elles s’en doutaient forcément… Alors pourquoi se jeter dans ses bras si c’était ensuite pour pleurer toutes les larmes de leur corps ? Alors il se détournait de sa bonne conscience, se cachant derrière ses idées. « Tu as fait quoi, hier ? Tu n'étais pas là. » Une question implicitement explicite, qui en réalité n’attendait pas vraiment de réponse. Elle savait sans aucun doute où il devait se trouver. Il hésita à rester coi, tout en jouant avec les revers de sa veste. « J’ai fait un tour en ville. Je suis rentré tard… » S’il était en train de discuter avec quelqu’un d’autre, sans sang n’aurait fait qu’un tour et il aurait surenchérit ipso facto : et toi, tu fous quoi tous ces soirs où tu n’es pas là ? Mais il ne dit rien. Il ne voulait pas s’engager dans une dispute stérile, où elle se serait sans doute levée, où elle aurait reculé. Et il ne voulait surtout pas qu’elle se détache de lui.
Zadig s’empara d’une mèche de cheveux farouche et l’enroula autour de son index. Il semblait songeur, mais en réalité il ne l’était pas. Un sourire presque naïf illuminait ses traits. Et là, il tourna la tête vers la jeune femme et souleva son menton. Son regard plongé dans le sien il ferma doucement les yeux et l’embrassa. Ce n’était pas brutal et farouche comme il en avait l’habitude. C’était à la limite de la tendresse, de la passion.
Un instant, il ressentit d’étranges sentiments qui lui étaient si peu habituel. Des remords… Des remords d’avoir si souvent caressé le corps d’autres femmes au lieu du sien. Un instant seulement. Il ne le lui avait jamais caché, et les bruits couraient bien vite à chaque fois qu’il se réveillait aux côtés d’une autre fille, elle était forcément au courant. Ainsi il était parfaitement en accord avec sa conscience, il n’avait pas de remords à ressentir. Il esquissa un sourire. Pourquoi diable se torturer l’esprit… Elle était douce et chaude dans ses bras, c’était l’essentiel.
« J'ai fait un vœu, tout à l'heure. C'est stupide, pas vrai ? » La jeune femme haussa les épaules, un rire lui échappant. Il ne répondit rien « Mais peut-être que toi aussi tu venais ici pour ça ? A moins que ce ne fut pour un rendez-vous galant avec une autre que moi ? »
Il n’était certainement pas venu pour faire un vœu. A quoi bon : sans même le formuler, la douce avait apparut devant lui. Il n’était pas non plus venu en bonne compagnie, même si l’idée aurait pu lui effleurer l’esprit. A vrai dire, il ne savait même pas quel bon vent l’avait poussé devant cette stupide fontaine en plein hiver, dans le froid britannique. « Je prenais l’air, ma douce… » Il se contenta de cette réponse évasive, retirant ses lunettes pour la regarder au fond des yeux. Il se laissait à chaque fois éblouir par ses iris azur, si pures, et ne s’en lassait jamais. « Tu sais que cette pauvre fille qui dort avec moi se fait tromper à tout va ? Je ne me souviens même plus du nom de son copain, enfin, si je peux dire que c'est son copain. Elle était en train de chialer ce matin. J'avais presque pitié d'elle. » Il regretta presque d’avoir plongé dans son regard à présent, mais il ne pouvait plus détourner les yeux. Il inspira discrètement. Tu as toujours été clair avec elle. « J’en ai eu vent. Elle devrait se casser. »
Son ton était plus sec, ses mots étaient plus dur. Il tourna enfin la tête. Dans le fond, tout au fond, il savait pertinemment qu’il était un bâtard avec les filles. Comme ce mec. Qu’il les faisait souffrir. Mais merde, elles le savaient avant de s’engager… Elles s’en doutaient forcément… Alors pourquoi se jeter dans ses bras si c’était ensuite pour pleurer toutes les larmes de leur corps ? Alors il se détournait de sa bonne conscience, se cachant derrière ses idées. « Tu as fait quoi, hier ? Tu n'étais pas là. » Une question implicitement explicite, qui en réalité n’attendait pas vraiment de réponse. Elle savait sans aucun doute où il devait se trouver. Il hésita à rester coi, tout en jouant avec les revers de sa veste. « J’ai fait un tour en ville. Je suis rentré tard… » S’il était en train de discuter avec quelqu’un d’autre, sans sang n’aurait fait qu’un tour et il aurait surenchérit ipso facto : et toi, tu fous quoi tous ces soirs où tu n’es pas là ? Mais il ne dit rien. Il ne voulait pas s’engager dans une dispute stérile, où elle se serait sans doute levée, où elle aurait reculé. Et il ne voulait surtout pas qu’elle se détache de lui.
Zadig s’empara d’une mèche de cheveux farouche et l’enroula autour de son index. Il semblait songeur, mais en réalité il ne l’était pas. Un sourire presque naïf illuminait ses traits. Et là, il tourna la tête vers la jeune femme et souleva son menton. Son regard plongé dans le sien il ferma doucement les yeux et l’embrassa. Ce n’était pas brutal et farouche comme il en avait l’habitude. C’était à la limite de la tendresse, de la passion.
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Lun 3 Jan 2011 - 10:23
Il aurait fallu être la dernière des imbéciles pour ne pas voir qu'il était on ne peut plus évasif. Cela la perturbait, à vrai dire. Pourtant, ils avaient toujours parlé de tout, y compris de la pluie et du beau temps. Elle avait essayé d'engager la conversation afin de ne pas se battre avec ses propres pensées mais il faisait mourir tout espoir de débat avec ses réponses trop courtes et trop sèches. Elle resta silencieuse, ne sachant plus quoi lui dire. Elle aurait du se casser, elle aussi. Si c'était tout ce qu'il avait trouvé à arguer. Pas une seconde il n'avait pensé que cette fille aurait pu s'éprendre de son amant. Donc pas une seconde il n'envisageait que ceci soit possible dans leur cas. Elle l'observa discrètement et senti la contraction de sa mâchoires. Il avait l'air presque dangereux. Mais elle s'en fichait. Elle soupira. Chaque soir, elle l'attendait. Mais elle faisait toujours comme si il la prenait au dépourvu, comme si elle avait eu des tas de choses à faire ; alors qu'en réalité, dès vingt heures, elle attendait une possible arrivée et tournait comme un lion en cage. Mais lui allait dehors, réduisant son attente à néant. Et elle s'endormait seule. Elle y était habituée, ce n'était même plus une question d'habitude d'ailleurs. Elle s'attachait vraiment trop à lui et elle sentait qu'elle allait franchement en baver.
Euphrosyne le laissa la toucher avec délice, en venant à penser qu'elle n'avait attendu que ça. Il était étrangement doux, elle en fut interloquée. Mais elle ne dit mot et se laissa faire, parce que c'était trop rare pour être gâché futilement. Elle lui rendit timidement son baiser, baiser totalement public qui les rendait vulnérables. Ne pouvait-elle pas une seconde oublier ses peurs ? Non, visiblement pas. Elle les refoula et s'abandonna dans ses bras comme elle l'avait fait tant de fois, à la différence près que cette fois-ci, elle avait l'impression qu'ils ne faisaient qu'un. Il l'embrassait avec plus de tendresse que nécessaire, il l'embrassait comme il l'aurait fait s'il l'aimait. Rien à voir avec sa force habituelle. Elle se détacha de lui à regret, misant sur la prudence. Il était bizarre aujourd'hui. Elle fronça les sourcils et lui tira la paupière, contemplant ses iris légèrement dilatés et la rougeur qui menaçait de se faire voir dans le blanc de ses yeux. Elle sourit. Voilà qui expliquait tout. « Je me disais bien que ta tendresse n'avait rien à voir avec ce que tu ressentais pour moi, heureusement que tes yeux te trahissent, mon cher. » Elle le taquinait, mais au fond elle s'en moquait. Elle avait eu le droit à sa part de gentillesse et même si elle n'était que le fruit d'une drogue passagère, elle s'en foutait. L'espace d'un instant elle y avait cru, elle s'était sentie sienne et unique à ses yeux. Les autres s'étaient envolées, il n'y avait plus qu'elle. Comme dans son vœu.
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Lun 3 Jan 2011 - 22:10
Zadig l’embrassait, et le monde semblait s’arrêter. Les secondes s’écoulaient de plus en plus doucement, les minutes s’allongeaient, les heures semblaient interminables. Il ne savait plus depuis combien de temps ils s’étaient retrouvés, depuis combien de temps il la tenait enlacée, depuis combien de temps ils se connaissaient. Depuis combien de temps il la désirait. Mais pour le moment il ne voulait plus le savoir. Le monde s’arrêtait. Il effleurait doucement ses lèvres pour redoubler d’intensité. Presque… Langoureusement. Comme il n’avait jamais embrassé, comme il ne s’était jamais laissé tenté. Il découvrait – ou plutôt redécouvrait – ces plaisirs. Puis elle s’arracha de son étreinte et les aiguilles sur le cadran de sa montre s’affolèrent, retrouvant leur place, honteuses de s’être laissées tentées. Il la regarda dans les yeux, sans aucune trace de sa surprise sur ses traits candides.
« Je me disais bien que ta tendresse n'avait rien à voir avec ce que tu ressentais pour moi, heureusement que tes yeux te trahissent, mon cher. » Au moins, elle n’était pas naïve et plutôt perspicace. Le jeune homme esquissa un sourire presque penaud. « Désolé… » Il était désolé, mais de quoi ? De ne pas être celui qui la berçait dans son sommeil, de ne pas être celui qui se réveillait à ses côtés quotidiennement, de ne pas lui offrir le monopole de ses sentiments, de ne pas pouvoir lui dire « je t’aime » ? Désolé de la faire autant souffrir, désolé de jouer avec ses ressentis ? « Excuse-moi… Je n’aurai pas du fumer. » Il baissa les yeux et remit ses lunettes sur son nez droit. Il savait qu’elle n’aimait pas quand il était défoncé. Et Dieu savait que pour une fois il ne s’était pas rendu dans cet état pour jouer avec ses nerfs ; quelle était la probabilité de la croiser à ce moment-là… ? Il soupira, très faiblement. Assume, maintenant, connard. L’ambiance était comme tendue. Il continuait de jouer avec le revers de la veste de son amie, ne cherchant même pas à se justifier. De toute manière, elle avait sûrement déjà fait sa propre opinion et il ne se sentait pas de force à démentir. « Viens. » Même si la présence de la douce, tellement proche de lui, émoustillait ses sens et réchauffait étrangement ses veines, les bourrasques hivernales s’amplifiaient et le ciel s’était fait soudainement plus menaçant. Et même si s’afficher publiquement ne semblait plus réellement le déranger, il ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu mal à l’aise, comme mit en danger. Un peu à l’instar d’un animal sauvage espionné durant ses derniers moments de liberté.
Zadig l’attira vers lui de sa paume qu’il n’avait toujours pas lâchée. Ils étaient loin du château ; marcher les réchaufferait un peu. Il ne savait pas où aller, en réalité il n’y accordait pas tellement d’importance. Euphrosyne choisirait pour lui : elle prenait toujours les bonnes décisions. Il regarda sa montre : six heure moins le quart. Il était incrédule. C’était tout bonnement impossible… Il y jeta à nouveau un coup d’œil, mais le cadran ne mentait pas. Six heure moins le quart. Deux heures pour l’embrasser, une pour se préparer et ce soir il serait de sortie.
« Je me disais bien que ta tendresse n'avait rien à voir avec ce que tu ressentais pour moi, heureusement que tes yeux te trahissent, mon cher. » Au moins, elle n’était pas naïve et plutôt perspicace. Le jeune homme esquissa un sourire presque penaud. « Désolé… » Il était désolé, mais de quoi ? De ne pas être celui qui la berçait dans son sommeil, de ne pas être celui qui se réveillait à ses côtés quotidiennement, de ne pas lui offrir le monopole de ses sentiments, de ne pas pouvoir lui dire « je t’aime » ? Désolé de la faire autant souffrir, désolé de jouer avec ses ressentis ? « Excuse-moi… Je n’aurai pas du fumer. » Il baissa les yeux et remit ses lunettes sur son nez droit. Il savait qu’elle n’aimait pas quand il était défoncé. Et Dieu savait que pour une fois il ne s’était pas rendu dans cet état pour jouer avec ses nerfs ; quelle était la probabilité de la croiser à ce moment-là… ? Il soupira, très faiblement. Assume, maintenant, connard. L’ambiance était comme tendue. Il continuait de jouer avec le revers de la veste de son amie, ne cherchant même pas à se justifier. De toute manière, elle avait sûrement déjà fait sa propre opinion et il ne se sentait pas de force à démentir. « Viens. » Même si la présence de la douce, tellement proche de lui, émoustillait ses sens et réchauffait étrangement ses veines, les bourrasques hivernales s’amplifiaient et le ciel s’était fait soudainement plus menaçant. Et même si s’afficher publiquement ne semblait plus réellement le déranger, il ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu mal à l’aise, comme mit en danger. Un peu à l’instar d’un animal sauvage espionné durant ses derniers moments de liberté.
Zadig l’attira vers lui de sa paume qu’il n’avait toujours pas lâchée. Ils étaient loin du château ; marcher les réchaufferait un peu. Il ne savait pas où aller, en réalité il n’y accordait pas tellement d’importance. Euphrosyne choisirait pour lui : elle prenait toujours les bonnes décisions. Il regarda sa montre : six heure moins le quart. Il était incrédule. C’était tout bonnement impossible… Il y jeta à nouveau un coup d’œil, mais le cadran ne mentait pas. Six heure moins le quart. Deux heures pour l’embrasser, une pour se préparer et ce soir il serait de sortie.
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Mar 4 Jan 2011 - 9:56
Depuis le temps qu'elle le connaissait, elle s'était faite à l'idée qu'il n'incarnait pas le parfait gentleman. Il n'aurait assurément pas plu à sa mère, tirée à quatre épingles, dont l'image du gendre idéale dépassait presque la fiction. Mais elle n'avait jamais eu l'audace de s'opposer aux choix de sa fille, même lorsqu'elle avait accepté d'épouser Rodolphus. Et pour le coup, Euphorsyne aurait mainte fois préféré que quelqu'un l'en dissuade. Mais non. Elle était une adulte responsable et elle se devait d'assumer ses propres décisions. Elle baissa les yeux, en proie à un vague sentiment nauséeux. Penser à lui la rendait toujours fébrile. C'était une sorte de peur lancinante, de dégoût obscur et d'inimitié totale. Lorsqu'elle releva le nez vers son ami, ce fut pour rencontrer un regard penaud. Il s'excusa. Elle sourit. Elle n'avait que faire de ses excuses. Ses doigts glissèrent sur la joue de Zadig et elle lui effleura les lèvres de l'index. Il était vrai qu'elle n'était pas partisane de toutes ces substances qui avaient le don de faire changer votre façon d'être, mais en aucun cas elle ne pourrait l'en blâmer. Peut-être qu'elle devrait essayer, histoire de voir les choses de façon plus décontractée. « Excuse-moi… Je n’aurai pas du fumer. » Euphrosyne haussa un sourcil avant de secouer lentement la tête. Ce qu'elle pouvait l'aimer, ce con. « Tu sais, il n'y a pas de "je n'aurai pas du" qui tienne. Tu fais ce que tu veux mon cœur, moi je m'en fiche, tant que tu n'oublies pas mon prénom le compte est bon ! » Elle avait pris un air jovial et décontracté, comme pour lui signaler qu'elle n'en avait cure de ses autres maîtresses et qu'il ne représentait qu'un jeu pour elle. Un moyen de passer le temps. Il était son jouet tout comme elle était le sien, point barre. Oh, la vilaine menteuse.
Zadig l'entraîna alors, elle ne savait pas où. Elle s'accrochait toujours à sa main comme on s'accroche à une bouée de sauvetage, mais tant pis. Avec un peu de chance, il ne s'en rendrait même pas compte. Le ciel devenait plus menaçant mais Euphrosyne ne s'en formalisa pas. Elle aimait ça, la pluie. Mais en l'occurrence, elle était le parfait reflet de ses sentiments. Elle s'arrêta dans sa marche, brusquement, faisant trébucher son ami. Elle s'excusa d'un regard où la sincérité semblait l'unique maîtresse. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, mais elle savait qu'elle devait le faire. Ses doigts se resserrèrent autour de ceux du Wright et elle ravala ses larmes de rage tout en se composant un visage impassible. Il ne devait pas savoir que la vérité l'affectait autant, il ne devait voir en elle qu'une compagne de jeu. Si elle se mettait à tanguer, il partirait définitivement. Ce qu'il ferait d'une manière ou d'une autre, alors pourquoi ne pas tout avouer simplement ? Parce que je suis une poltronne. Son humeur oscillait dangereusement, passant du mensonge à l'aveu en quelques secondes. Voilà que déjà, elle regrettait de s'être arrêtée. Zadig l'observait, comme s'il attendait quelque chose. Comme une justification.
Elle compta jusqu'à trois, expira lentement. Ses yeux voilés s'arrimèrent à ceux de son ami et elle prit la parole, d'une voix éraillée mais néanmoins stable et haute. Oh, s'il savait ce qu'elle ressentait. Même la mort eut été préférable à tant de chagrin. « Zadig... » Elle ne savait même pas par où commencer. La pluie commença à tomber, mais elle ne bougea pas. Si elle avançait, elle perdrait toute sa motivation. Elle préférait finir trempée. Dans une autre situation, elle aurait trouvé ça follement romantique. « Je dois te dire la vérité sur moi. Tu la trouveras peut-être excitante, pour moi elle est écœurante. Promets-moi que tu ne m'interrompras pas. je t'en prie. » Les larmes allaient monter, comment faire pour les chasser et garder son aplomb ? On aurait pu croire que c'était de la pluie, en fait. Euphorsyne s'en voulait. Maintenant qu'elle avait commencé, elle devait finir, et vite, avant que ses forces ne la quittent. Comment avait-elle pu passer d'une joie immense à le voir à une telle tristesse de lui rendre sa liberté ? Seul le ciel avait la réponse. « Je ne suis pas libre. J'aurai aimé l'être, mais la vérité est que... Je suis mariée. Je suis sincèrement désolée. Mais je pense aussi que cela ne devrait rien changer pour toi, parce que tu ne m'aimes pas, n'est-ce pas ? Je ne suis qu'une amante parmi tant d'autres, sans doute pas la meilleure qui plus est. Mais si tu préfère que l'on ne se voit plus, je respecterai ton choix. Je n'ai pas été honnête avec toi et je... » Un sanglot étouffa sa gorge déjà obstruée par le stress et elle recula d'un pas. Il ne fallait pas qu'elle le touche, sinon elle craquerait et tout cela n'aurait servi à rien. Respire. « Tu sais, j'aurai aimé qu'il n'y ait que toi et moi sur Terre. J'aurai aimé que tu m'aimes, que tu me libères de lui, parce que crois-moi, je ne l'ai pas épousé par amour. Je t'expliquerai un jour si tu m'adresses encore la parole. Mais tu ne m'aimes pas et je ne te demande pas de me mentir, même si je l'ai fait. » Elle se tut. Elle aurait aimé ajouter "moi non plus je ne t'aime pas" mais cela avait été au-dessus de ses forces. Elle ne voulait plus lui mentir, alors elle n'avait faire que taire la part de vérité qu'il ne devait pas connaître. Elle se passa une main dans les cheveux, inondée par la pluie, avant d'adresser un dernier regard à Zadig. Pas implorant, juste sincère, franc et loyal. « Comme chaque soir, je suppose que tu vas sortir. Je vais pour ma part aller travailler, j'ai déjà pris du retard. Je te souhaite une bonne soirée, je ne doute pas des talents de mes consœurs pour te faire oublier tout ce que je t'ai dit. »
Elle esquissa un sourire teinté de rage et lui adressa un léger signe du menton avant de se retourner et de repartir vers le château. Elle avait mis d'elle-même un fossé entre eux en quelques mots, elle le savait. Connaissant Zadig, il se contenterait de la fixer et il tournerait lui aussi les talons. Se reverraient-ils seulement ? Il ne pouvait plus la voir. Elle laissa ses larmes couler sans fin, leur goût salé imprégnant sa bouche tordue par un sourire déjà empli de regret et de souvenirs.
Zadig l'entraîna alors, elle ne savait pas où. Elle s'accrochait toujours à sa main comme on s'accroche à une bouée de sauvetage, mais tant pis. Avec un peu de chance, il ne s'en rendrait même pas compte. Le ciel devenait plus menaçant mais Euphrosyne ne s'en formalisa pas. Elle aimait ça, la pluie. Mais en l'occurrence, elle était le parfait reflet de ses sentiments. Elle s'arrêta dans sa marche, brusquement, faisant trébucher son ami. Elle s'excusa d'un regard où la sincérité semblait l'unique maîtresse. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, mais elle savait qu'elle devait le faire. Ses doigts se resserrèrent autour de ceux du Wright et elle ravala ses larmes de rage tout en se composant un visage impassible. Il ne devait pas savoir que la vérité l'affectait autant, il ne devait voir en elle qu'une compagne de jeu. Si elle se mettait à tanguer, il partirait définitivement. Ce qu'il ferait d'une manière ou d'une autre, alors pourquoi ne pas tout avouer simplement ? Parce que je suis une poltronne. Son humeur oscillait dangereusement, passant du mensonge à l'aveu en quelques secondes. Voilà que déjà, elle regrettait de s'être arrêtée. Zadig l'observait, comme s'il attendait quelque chose. Comme une justification.
Elle compta jusqu'à trois, expira lentement. Ses yeux voilés s'arrimèrent à ceux de son ami et elle prit la parole, d'une voix éraillée mais néanmoins stable et haute. Oh, s'il savait ce qu'elle ressentait. Même la mort eut été préférable à tant de chagrin. « Zadig... » Elle ne savait même pas par où commencer. La pluie commença à tomber, mais elle ne bougea pas. Si elle avançait, elle perdrait toute sa motivation. Elle préférait finir trempée. Dans une autre situation, elle aurait trouvé ça follement romantique. « Je dois te dire la vérité sur moi. Tu la trouveras peut-être excitante, pour moi elle est écœurante. Promets-moi que tu ne m'interrompras pas. je t'en prie. » Les larmes allaient monter, comment faire pour les chasser et garder son aplomb ? On aurait pu croire que c'était de la pluie, en fait. Euphorsyne s'en voulait. Maintenant qu'elle avait commencé, elle devait finir, et vite, avant que ses forces ne la quittent. Comment avait-elle pu passer d'une joie immense à le voir à une telle tristesse de lui rendre sa liberté ? Seul le ciel avait la réponse. « Je ne suis pas libre. J'aurai aimé l'être, mais la vérité est que... Je suis mariée. Je suis sincèrement désolée. Mais je pense aussi que cela ne devrait rien changer pour toi, parce que tu ne m'aimes pas, n'est-ce pas ? Je ne suis qu'une amante parmi tant d'autres, sans doute pas la meilleure qui plus est. Mais si tu préfère que l'on ne se voit plus, je respecterai ton choix. Je n'ai pas été honnête avec toi et je... » Un sanglot étouffa sa gorge déjà obstruée par le stress et elle recula d'un pas. Il ne fallait pas qu'elle le touche, sinon elle craquerait et tout cela n'aurait servi à rien. Respire. « Tu sais, j'aurai aimé qu'il n'y ait que toi et moi sur Terre. J'aurai aimé que tu m'aimes, que tu me libères de lui, parce que crois-moi, je ne l'ai pas épousé par amour. Je t'expliquerai un jour si tu m'adresses encore la parole. Mais tu ne m'aimes pas et je ne te demande pas de me mentir, même si je l'ai fait. » Elle se tut. Elle aurait aimé ajouter "moi non plus je ne t'aime pas" mais cela avait été au-dessus de ses forces. Elle ne voulait plus lui mentir, alors elle n'avait faire que taire la part de vérité qu'il ne devait pas connaître. Elle se passa une main dans les cheveux, inondée par la pluie, avant d'adresser un dernier regard à Zadig. Pas implorant, juste sincère, franc et loyal. « Comme chaque soir, je suppose que tu vas sortir. Je vais pour ma part aller travailler, j'ai déjà pris du retard. Je te souhaite une bonne soirée, je ne doute pas des talents de mes consœurs pour te faire oublier tout ce que je t'ai dit. »
Elle esquissa un sourire teinté de rage et lui adressa un léger signe du menton avant de se retourner et de repartir vers le château. Elle avait mis d'elle-même un fossé entre eux en quelques mots, elle le savait. Connaissant Zadig, il se contenterait de la fixer et il tournerait lui aussi les talons. Se reverraient-ils seulement ? Il ne pouvait plus la voir. Elle laissa ses larmes couler sans fin, leur goût salé imprégnant sa bouche tordue par un sourire déjà empli de regret et de souvenirs.
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Mer 5 Jan 2011 - 14:00
« Tu sais, il n'y a pas de "je n'aurai pas du" qui tienne. Tu fais ce que tu veux mon cœur, moi je m'en fiche, tant que tu n'oublies pas mon prénom le compte est bon ! » Le jeune homme l'observa un instant, les sourcils légèrement froncés. Elle affichait une mine joviale, un air décontracté, comme si en réalité elle savait tout de ses fréquentions et qu'elles ne la dérangeaient pas. Comme si, en réalité, elle faisait de même de son côté. Quelque chose gronda en lui. Je te veux à moi, à personne d'autre. Quel comble... Le plus grand infidèle de Hungcalf ressentait le besoin d'être l'unique aux yeux de ses dulcinées. Quelle ironie !
Il sentit comme un pincement au coeur, un excès de jalousie lancinant ses entrailles. Mais il ne pipa mot, lui adressant un sourire naïf qui signifiait qu'il se contentait d'apprécier sa remarque et d'être soulagé qu'elle ne lui tienne pas rigueur.
Ce n'était sans doute pas ses sentiments qui lui inspiraient ce soudain mal-être, cet agacement sourd ; surement plutôt sa fierté et sa virilité qui se sentaient mises en défaut. Un peu comme si en tant qu'homme il n'arrivait pas à satisfaire complètement son amie. Il serra les dents.
Ils marchaient, Zadig pressait le pas. Il détestait le mauvais temps, il détestait le vent, la neige, les éclairs, la chaleur, le froid, il détestait la tempête ; il n'avait nullement envie de rester sous une averse, d'avoir les cheveux et les vêtements trempés. Il était tellement obnubilé par le fait de devoir rentrer au château qu'il ne faisait plus tellement attention à la paume frêle qu'il tenait dans sa main et ne put s'empêcher de trébucher quand Euphrosyne s'arrêta soudainement. Il lui lança un coup d'oeil interrogateur, elle lui répondit de son regard si particulier : celui qu'elle lui adressait quand elle avait quelque chose d'important à lui confier, quelque chose de sincère. Il soupira discrètement, se retournant vers elle. Elle serra ses doigts plus forts autour des siens. Son visage était impassible, comme s'il n'avait pas à se formaliser de cet arrêt, mais ses yeux trahissaient sa véritable intention. Alors il lui prit sa deuxième main et attendit en face d'elle, patiemment. Elle finirait bien par s'expliquer.
Ses yeux étaient voilés, sa voix légèrement rauque. « Zadig... » Quelques gouttes s'abattirent sur eux, redoublant vite d'intensité. Il tressaillit. Il détestait la pluie et ne l'avait jamais trouvée romantique - mais que trouvait-il romantique, en réalité ?
Il ne bougea pas, pas même ses yeux fixés dans les siens. Elle enchaina. « Je dois te dire la vérité sur moi. Tu la trouveras peut-être excitante, pour moi elle est écœurante. Promets-moi que tu ne m'interrompras pas. je t'en prie. » Il ne ressentait rien. A nouveau, tout s'était arrêté autour d'eux, et il se contentait d'attendre. Aussi patiemment qu'il n'en avait jamais été capable. « Je ne suis pas libre. J'aurai aimé l'être, mais la vérité est que... » Comment ça, pas libre ? Il ne réfléchissait plus. « Je suis mariée. Je suis sincèrement désolée. Mais je pense aussi que cela ne devrait rien changer pour toi, parce que tu ne m'aimes pas, n'est-ce pas ? Je ne suis qu'une amante parmi tant d'autres, sans doute pas la meilleure qui plus est. Mais si tu préfère que l'on ne se voit plus, je respecterai ton choix. Je n'ai pas été honnête avec toi et je... » Attends. Le jeune homme lâcha ses deux mains, détournant le regard. Il essaya de rembobiner tout ce qu'elle venait de lui jeter. Mariée.
En réalité, il ne comprenait pas, il n'admettait pas que ce mot presque écœurant puisse qualifier son amie. Il n'avait même pas entendu le reste de sa phrase, buttant sur ce terme. « Tu sais, j'aurai aimé qu'il n'y ait que toi et moi sur Terre. J'aurai aimé que tu m'aimes, que tu me libères de lui, parce que crois-moi, je ne l'ai pas épousé par amour. Je t'expliquerai un jour si tu m'adresses encore la parole. Mais tu ne m'aimes pas et je ne te demande pas de me mentir, même si je l'ai fait. » Mais il n'écoutait plus, il avait le regard vide, se demandant si Euphrosyne était vraiment là devant lui, et s'il ne faisait pas en réalité un mauvais trip. Il lui jeta un coup d'oeil, tendit la main vers sa poitrine, l'effleura. Il ne rêvait pas. Le jeune homme émit un marmonnement étrange, désabusé, puis revint à lui. Il recula d'un pas, l'observant dans son ensemble. Mademoiselle Euphrosyne Hopkins - Madame. Mariée. « Comme chaque soir, je suppose que tu vas sortir. Je vais pour ma part aller travailler, j'ai déjà pris du retard. Je te souhaite une bonne soirée, je ne doute pas des talents de mes consœurs pour te faire oublier tout ce que je t'ai dit. » Elle lui avait adressé un regard sincère puis un sourire déformé avant de tourner les talons. Il ne réagit pas tout de suite, laissant quelques longues secondes s'écouler, ne ressentant même plus les gouttes de pluie couler le long de son arrête. Il retira ses Wayfarer qu'il en avait même oublié, les fourrant dans sa veste avant de s'élancer après son amante,. Il lui saisit le bras presque farouchement et la plaqua contre lui, expirant soudainement.
« Explique-moi. »
Il sentit comme un pincement au coeur, un excès de jalousie lancinant ses entrailles. Mais il ne pipa mot, lui adressant un sourire naïf qui signifiait qu'il se contentait d'apprécier sa remarque et d'être soulagé qu'elle ne lui tienne pas rigueur.
Ce n'était sans doute pas ses sentiments qui lui inspiraient ce soudain mal-être, cet agacement sourd ; surement plutôt sa fierté et sa virilité qui se sentaient mises en défaut. Un peu comme si en tant qu'homme il n'arrivait pas à satisfaire complètement son amie. Il serra les dents.
Ils marchaient, Zadig pressait le pas. Il détestait le mauvais temps, il détestait le vent, la neige, les éclairs, la chaleur, le froid, il détestait la tempête ; il n'avait nullement envie de rester sous une averse, d'avoir les cheveux et les vêtements trempés. Il était tellement obnubilé par le fait de devoir rentrer au château qu'il ne faisait plus tellement attention à la paume frêle qu'il tenait dans sa main et ne put s'empêcher de trébucher quand Euphrosyne s'arrêta soudainement. Il lui lança un coup d'oeil interrogateur, elle lui répondit de son regard si particulier : celui qu'elle lui adressait quand elle avait quelque chose d'important à lui confier, quelque chose de sincère. Il soupira discrètement, se retournant vers elle. Elle serra ses doigts plus forts autour des siens. Son visage était impassible, comme s'il n'avait pas à se formaliser de cet arrêt, mais ses yeux trahissaient sa véritable intention. Alors il lui prit sa deuxième main et attendit en face d'elle, patiemment. Elle finirait bien par s'expliquer.
Ses yeux étaient voilés, sa voix légèrement rauque. « Zadig... » Quelques gouttes s'abattirent sur eux, redoublant vite d'intensité. Il tressaillit. Il détestait la pluie et ne l'avait jamais trouvée romantique - mais que trouvait-il romantique, en réalité ?
Il ne bougea pas, pas même ses yeux fixés dans les siens. Elle enchaina. « Je dois te dire la vérité sur moi. Tu la trouveras peut-être excitante, pour moi elle est écœurante. Promets-moi que tu ne m'interrompras pas. je t'en prie. » Il ne ressentait rien. A nouveau, tout s'était arrêté autour d'eux, et il se contentait d'attendre. Aussi patiemment qu'il n'en avait jamais été capable. « Je ne suis pas libre. J'aurai aimé l'être, mais la vérité est que... » Comment ça, pas libre ? Il ne réfléchissait plus. « Je suis mariée. Je suis sincèrement désolée. Mais je pense aussi que cela ne devrait rien changer pour toi, parce que tu ne m'aimes pas, n'est-ce pas ? Je ne suis qu'une amante parmi tant d'autres, sans doute pas la meilleure qui plus est. Mais si tu préfère que l'on ne se voit plus, je respecterai ton choix. Je n'ai pas été honnête avec toi et je... » Attends. Le jeune homme lâcha ses deux mains, détournant le regard. Il essaya de rembobiner tout ce qu'elle venait de lui jeter. Mariée.
En réalité, il ne comprenait pas, il n'admettait pas que ce mot presque écœurant puisse qualifier son amie. Il n'avait même pas entendu le reste de sa phrase, buttant sur ce terme. « Tu sais, j'aurai aimé qu'il n'y ait que toi et moi sur Terre. J'aurai aimé que tu m'aimes, que tu me libères de lui, parce que crois-moi, je ne l'ai pas épousé par amour. Je t'expliquerai un jour si tu m'adresses encore la parole. Mais tu ne m'aimes pas et je ne te demande pas de me mentir, même si je l'ai fait. » Mais il n'écoutait plus, il avait le regard vide, se demandant si Euphrosyne était vraiment là devant lui, et s'il ne faisait pas en réalité un mauvais trip. Il lui jeta un coup d'oeil, tendit la main vers sa poitrine, l'effleura. Il ne rêvait pas. Le jeune homme émit un marmonnement étrange, désabusé, puis revint à lui. Il recula d'un pas, l'observant dans son ensemble. Mademoiselle Euphrosyne Hopkins - Madame. Mariée. « Comme chaque soir, je suppose que tu vas sortir. Je vais pour ma part aller travailler, j'ai déjà pris du retard. Je te souhaite une bonne soirée, je ne doute pas des talents de mes consœurs pour te faire oublier tout ce que je t'ai dit. » Elle lui avait adressé un regard sincère puis un sourire déformé avant de tourner les talons. Il ne réagit pas tout de suite, laissant quelques longues secondes s'écouler, ne ressentant même plus les gouttes de pluie couler le long de son arrête. Il retira ses Wayfarer qu'il en avait même oublié, les fourrant dans sa veste avant de s'élancer après son amante,. Il lui saisit le bras presque farouchement et la plaqua contre lui, expirant soudainement.
« Explique-moi. »
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Re: La chance sourit aux audacieux ♦ pv Zadig (over)
Mer 5 Jan 2011 - 14:48
Contempler son regard absent, vide, il n'y avait plus que ça à faire. Elle avait parlé, attendant une réponse ou une réaction. Elle s'était attendue à de la violence, à des cris, elle aurait même préféré cela à un tel silence. C'était déstabilisant. Lorsqu'elle arriva à la fin de son discours, elle cru apercevoir les rouages se mettre en marche en lui, mais peut-être était-ce trop tard pour faire la part des choses. Elle avait pris le risque de lui ouvrir son cœur, elle ne le regrettait pas. Elle avait été franche et sincère et la seule chose qu'il pourrait lui reprocher était son mensonge passé. Comme délestée d'un poids trop grand pour elle, elle marchait sous la pluie, mettant le plus de distance possible entre leurs deux corps. Plus elle s'éloignait, plus la nausée montait. Comme si on tirait sur ses organes, comme si on l'écartelait. Elle-même ne comprenait pas sa fuite, elle aurait du assumer, rester plantée devant lui et soutenir son regard jusqu'à ce qu'il fasse quelque chose. Mais elle avait pris le parti de la jovialité, elle avait dit tout cela comme si ce n'était pas grave, comme si elle s'en fichait. Sauf que c'était loin d'être le cas. Demain, sûrement, elle s'en voudrait. Mais il était encore trop tôt pour réfléchir sérieusement à ce qu'elle venait de faire, aussi était-elle persuadée qu'elle agissait bien et de façon juste.
Elle voyait les murs de château se profiler malgré la pluie. Son cœur eut un raté. Sa marche se stoppa comme si elle s'était cognée et elle fit volte face, les yeux baissés. Il y avait sa main serrée sur son bras, ses jointures presque blanches tant il s'accrochait. Elle avait vaguement mal. Il la plaqua contre lui et elle ferma les yeux, ne sachant que faire. Devait-elle pleurer, s'excuser ? Il attendait des explications. La pluie ne la dérangeait pas, mais peut-être que lui ne se sentait pas à son aise. Lorsqu'elle croisa son regard, ce fut réellement. Il n'avait plus ses lunettes. Un sanglot étouffé agita sa gorge et elle s'empressa de détourner les yeux. C'était bien trop triste, de finir ainsi. Mais elle n'avait pas le choix, elle ne voulait plus d'une vie à double-jeu, aussi charmante fut-elle. Elle incarnait la loyauté et la sincérité, elle se devait de respecter ses propres principes.
Euphrosyna soupira tout bas et secoua lentement la tête. Que pouvait-elle lui expliquer ? « Il vaudrait peut-être mieux rentrer. Tu es trempé. Je t'expliquerai à l'intérieur, si tu le veux toujours. » Elle l'observait, retenant l'envie de l'embrasser. Ce n'était plus vraiment son droit car en lui avouant sa condition, elle avait délibérément mis un terme à leur fréquentation. Même si elle n'aimait pas son mari, elle considérait le mariage comme une chose sacrée. Bafouée dans son cas, mais sacrée malgré tout. Elle entraîna gentiment Zadig vers le château, la pluie continuant ses dégâts. Oui, elle lui parlerait, mais uniquement lorsqu'il serait à l'abri et à son aise.
[Je te laisse ouvrir la suite où tu veux :inlove:]
Elle voyait les murs de château se profiler malgré la pluie. Son cœur eut un raté. Sa marche se stoppa comme si elle s'était cognée et elle fit volte face, les yeux baissés. Il y avait sa main serrée sur son bras, ses jointures presque blanches tant il s'accrochait. Elle avait vaguement mal. Il la plaqua contre lui et elle ferma les yeux, ne sachant que faire. Devait-elle pleurer, s'excuser ? Il attendait des explications. La pluie ne la dérangeait pas, mais peut-être que lui ne se sentait pas à son aise. Lorsqu'elle croisa son regard, ce fut réellement. Il n'avait plus ses lunettes. Un sanglot étouffé agita sa gorge et elle s'empressa de détourner les yeux. C'était bien trop triste, de finir ainsi. Mais elle n'avait pas le choix, elle ne voulait plus d'une vie à double-jeu, aussi charmante fut-elle. Elle incarnait la loyauté et la sincérité, elle se devait de respecter ses propres principes.
Euphrosyna soupira tout bas et secoua lentement la tête. Que pouvait-elle lui expliquer ? « Il vaudrait peut-être mieux rentrer. Tu es trempé. Je t'expliquerai à l'intérieur, si tu le veux toujours. » Elle l'observait, retenant l'envie de l'embrasser. Ce n'était plus vraiment son droit car en lui avouant sa condition, elle avait délibérément mis un terme à leur fréquentation. Même si elle n'aimait pas son mari, elle considérait le mariage comme une chose sacrée. Bafouée dans son cas, mais sacrée malgré tout. Elle entraîna gentiment Zadig vers le château, la pluie continuant ses dégâts. Oui, elle lui parlerait, mais uniquement lorsqu'il serait à l'abri et à son aise.
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