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Ne jamais regarder en bas sinon c'est foutu || Ekstasy
Lun 31 Jan 2011 - 23:20
« Ne jamais regarder en bas sinon c'est foutu » ou comment un jeune professeur atteint d'acrophobie se retrouve sur le toit en compagnie d'une charmante étudiante qui l'évite tant bien que mal.
Ekstasy O. Beansley & Dacey V. Hannigan
© Psychozee & White Rabbit
- « Inutile de me dire à quel point l'acrophobie est absurde, mais je n'y peux rien, je suis incapable de la combattre, j'ai toujours l'impression que je vais tomber dès que je m'approche du rebord d'une fenêtre. Si je devais avoir une maison, il n'y aurait qu'un rez-de-chaussée, et pas d'accès au toit ! »
Je crois que je vais vomir... Non, c'est bon, fausse alerte. S'il y a bien une chose que j'ai apprise ce soir, c'est qu'il ne faut jamais demander à un elfe de maison qu'il vous serve un alcool fort, à moins de vouloir se saouler en quelques gorgées. Dès le moment où cette petite bestiole m'a demandé ce qu'était un digestif, j'aurais dû me méfier, mais après trois parts de gâteau au chocolat, je me voyais mal quitter la cuisine sans mon petit rituel quotidien que j'avais jusqu'à présent laissé dans mes valises. C'était ainsi que m'avait élevé mon père, en répétant sans cesse qu'un bon repas ne pouvait se terminer sans digestif, et que ce dernier se devait d'être l'alcool le plus fort de la maison pour être efficace. Je n'aurais jamais imaginé que l'elfe me prendrait au mot en m'entendant lui demander un verre de son alcool le plus fort, et ce n'est que lorsque je l'ai vu revenir avec un verre trois fois trop grand pour lui que j'ai su que j'avais fait une erreur. Il semblait tellement heureux, comment refuser ce cadeau? J'ai bu deux gorgées, recraché la troisième, et la totalité de ma bouche ainsi que de mon œsophage est à présent insensible à la douleur depuis plus de dix minutes - ce qui m'inquiète d'ailleurs - .
De l'air frais, voilà ce dont j'ai besoin. J'ai d'abord cru qu'il me suffirait de m'allonger quelques minutes pour me calmer, laisser l'alcool se dissiper dans mes veines et la chaleur de mon corps redescendre, mais j'ai l'impression d'étouffer dans ma chambre, et ouvrir la fenêtre ne sera pas certainement pas suffisant. Si je reste ici, il y a de fortes chances pour que je fonde, ce qui aurait pu être marrant dans d'autres conditions d'ailleurs. D'un pas chancelant, je quitte mon appartement du troisième étage afin de gagner le quatrième, puis la porte qui donne accès au jardins du toit. Ce n'est pas la première que je m'y rends, seulement la deuxième, et croyez-moi, j'éviterais ce calvaire si je n'avais pas le choix, mais ceci est une urgence de première catégorie ! Je me souviens encore de la découverte de cet endroit. D'abord tu penses avoir trouvé une nouvelle salle magique parmi tant d'autres, puis tu réalises que tu es au bord du vide, l'acrophobie te rattrape, et tu restes paralysé durant deux longues heures, sans parvenir à regarder ailleurs qu'en bas. Je ne me souviens plus de ce qui s'est passé ensuite, comme si ma mémoire avait décidé d'effacer quelques heures de ma vie, mais je dois certainement avoir quelques tendances masochistes pour y retourner de mon plein gré. Ah, enfin ! De l'air frais, le vent qui s'engouffre dans mon T-shirt - il fait d'ailleurs super froid, j'aurais dû me couvrir - , ne pas penser que je suis sur le toit, ma température redescend lentement, ne pas penser que je suis sur le toit, une silhouette féminine apparait près du bord, ne pas penser que... Quoi?! C'est là que les premiers symptômes apparaissent, je suis incapable de bouger, figé face à cette scène, faisant de mon mieux pour articuler calmement à la jeune femme.
« Hey ! Tu es très proche du bord là... Tu ne voudrais pas t'éloigner un peu? » Impossible de m'approcher d'elle, j'ai l'impression d'être paralysé, ce qui est loin d'être agréable, mais en voyant son visage se tourner vers moi, je la reconnais immédiatement. « Ekstasy, c'est bien ça? Je suis Dacey, tu te souviens de moi? On s'est parlé à la fontaine il y a quelques jours. »
En même temps, lui demander si elle se souvient de moi a un côté assez absurde, vu que je suis son professeur de divination et qu'elle assiste régulièrement aux cours, mais sait-on jamais, je préfère remettre notre première rencontre dans son contexte. Avec beaucoup de difficultés, je parviens à faire un pas dans sa direction, tout en espérant qu'elle fera de même pour s'éloigner du bord. Au moins, une chose est sûre, les effets de l'alcool se sont entièrement dissipés, mais je ne suis pas certain de préférer ce par quoi ils ont été remplacés.