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I'm just sitting here, waiting for you.
Dim 30 Oct 2011 - 21:51
Nathan ♛ Sara
Quand je te vois, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras.
Quand je te vois, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras.
Tandis que l’enseignant tente de transmettre quelques dernières informations de dernière minute à ses élèves, un brouhaha assourdissant résonne dans la vaste salle. Aucun des jeunes gens ne semble accorder la moindre attention à cette prétendue figure d’autorité et certains sont déjà même sortis hâtivement. Je lance un regard amusé au professeur qui se résigne et s’affaisse, épuisé, sur sa chaise. Le désespoir semble lui aussi le gagner… Je me lève et sors de la pièce sans aucun signe à ce pauvre homme extenué. Dans le couloir, les voix s’élèvent, les pas se pressent. Ces dizaines de petites silhouettes toutes dirigées dans la même direction, comme des bêtes envoyées à l’abattoir. Je prends ma respiration avant de me mêler à cette foule impersonnelle qui ne semble pas me voir, ni même remarquer ma présence. Je fais un pas en avant, sentant déjà la chaleur de ces gens envelopper mon corps et me réchauffer le visage un peu trop rapidement. Pourquoi y a-t-il autant de monde ? Ne peuvent-ils pas emprunter un autre couloir ? Je m’efforce de rester calme et de ne pas céder à ce sentiment d’étouffement que je ressens au fin fond de mes poumons. Les autres vont plus vite que moi, ils me poussent, je les gêne dans leur avancée. Je deviens un obstacle agaçant, un peu trop lent pour eux. Je prends sur moi pour accélérer et déjà, je sens mes jambes trembler et mes joues rougir. Je ne dois surtout pas m’évanouir ici, je ne veux pas. Je deviendrai aux yeux de tous une pauvre petite fille faible. Je ne veux surtout pas. Je ralentis encore un peu, tentant de prendre un air dégagé, et avance tant bien que mal dans cette masse d’étudiants. Je me sens oppressée, je n’arrive plus à respirer comme je le voudrais. Pourquoi tous ces gens m’angoissent-ils à ce point ? Je sais pourtant qu’il ne peut rien m’arriver, qu’il ne s’agit pas d’un de mes cauchemars où toute l’école semble décidée à m’étouffer et me retenir immobile. Ma respiration se fait de plus en plus saccadée et je sens que je ne vais pas pouvoir traverser tout ce couloir tant qu’ils seront encore tous là. Je me sens profondément ridicule, cette peur de la foule empire tandis que le climat de l’école s’assombrit. Pourtant, je ne me sens pas rassurée non plus lorsque je suis seule. Eternelle insatisfaite. Tous les autres me paraissent identiques, ils ne semblent pas se démarquer les uns des autres. Les mêmes vêtements, les mêmes coiffures, les mêmes visages et les mêmes voix. J’ai la sensation d’être une intruse, de me trouver au milieu d’une secte ou armée quelconque. Les battements de mon cœur s’accélèrent tandis que j’avance de quelques mètres, et ce flot de personne n’en finit pas. Quand seront-ils tous passés ? Qu’ils partent ! Qu’ils me laissent tranquille ! J’ai envie de hurler mais est-ce ma raison ou ma gorge serrée qui m’en empêche ? J’aperçois, deux ou trois mètres plus loin, une porte que personne ne semble voir. Enfin ! Une sortie de secours. Je pourrais presque croire qu’elle m’est réservée, cette porte invisible aux autres, synonyme de réconfort pour moi. Je fixe mon regard sur ces deux grands battants de bois brut, y cramponnant mon esprit et mes pensées pour oublier la foule qui m’entoure et m’oppresse.
*
Dans un effort qui me semble surhumain, j’arrive enfin à cette porte salvatrice. Priant de tout mon être pour qu’elle ne soit pas verrouillée, je tourne la poignée et entre dans un soupir de soulagement. Je referme la porte derrière moi et le bourdonnement des voix du couloir s’estompe instantanément. Mes yeux mettent quelques secondes à s’habituer à la lumière de cet endroit, qui contraste avec l’obscurité du couloir. La lumière ne semble même pas réelle, je suis persuadée que le soleil couchant ne permet pas autant de luminosité. Je connais cette pièce, bien que j’y sois venue très rarement. Des vitrines s’étendent tout le long de la salle, et j’y aperçois des blasons, des coupes, des récompenses quelconques, dont je n’ai rien à faire. Cela n’a pas d’importance, ici, il n’y a personne pour me prendre mon air. Je fais quelques pas qui résonnent sur les pierres usées. J’ai l’impression d’être dans un autre monde, tant l’ambiance est différente que celle de l’autre côté de la porte. Ici, je suis seule. Cette pensée, qui devrait me rassurer après l’angoisse que je viens de ressentir à cause de l’attroupement, me fait frissonner. Quoi de pire que la foule ? La solitude. Je lève les yeux au ciel et réfrène une soudaine envie de me briser le crâne contre le mur. Je ne suis qu’une putain de névrosée. Je suis incapable de vivre en société, je ne devrais même pas sortir de chez moi. Je ne vois que des problèmes partout et mon pessimisme à toute épreuve finira par me tuer. Je m’avance jusqu’au mur et laisse ma tête venir prendre appui dessus. Mes yeux se ferment et j’écoute mon cœur ralentir. Mes poumons se remplissent à nouveau, et je sens mon corps reprendre une température normale. « Calme-toi Sara, ça sert à rien de paniquer comme ça… ». J’écoute les voix provenant du couloir, les rires et les discussions sérieuses. Quelques bribes de mots me parviennent, mais je peux saisir la totalité des conversations. Je me retourne, enfin calmée, et m’adosse au mur avant de me laisser glisser sur le sol, créant probablement une trace de poussière blanchâtre sur ma veste de velours noir. J’allonge mes jambes devant moi, fixant un point lointain tout en essayant de me concentrer sur les dialogues que j’entends. Une dispute de couple, des conseils scolaires… Rien d’intéressant. Personne ne parle des vampires qui ont envahi l’école, comme s’il s’agissait d’un sujet tabou. Moi-même, je refuse d’aborder le sujet. Cela le rendrait certainement plus actuel. Je préfère ne pas y penser et continuer à vivre ma vie. Je suis certainement la pire des égoïstes, mais tant qu’ils ne me touchent pas ou n’atteignent pas Louve, je ne dis ni ne fais rien. Je ne veux pas risquer ma vie dans un souci de justice. Ceux qui ont fait ça, par le passé, ont rarement obtenu gain de cause. Je sors ma baguette de mon sac et fait apparaître des étincelles blanches et noires que je m’amuse à faire danser autour de moi. Ces quelques tours de magie captivent mon attention et je n’écoute plus ce que disent les étudiants qui passent devant la porte. La fréquence de leurs voix ralentit de toute façon, bientôt, la voie sera libre et je pourrai alors circuler à mon bon vouloir. Je continue à jouer avec mes petites boules de lumières, à les faire sauter et rouler autour de moi. Je n’entends plus rien de l’autre côté de la porte et me décide à partir bientôt. Je ne dois pas rester ici trop longtemps, je ne tiens pas à me retrouver en mauvaise compagnie, ce qui est de plus en plus fréquent à Hungcalf. J’entends alors des voix masculines approcher, dont une que je reconnais immédiatement. Comment ne pas savoir à qui elle appartient ? Mon cœur accélère à nouveau et je maudis le propriétaire de cette voix qui ruine tous mes efforts pour me calmer. Mes yeux se posent sur la porte, tandis que les personnes semblent s’être arrêtées derrière elle. Pourvu qu’ils n’entrent pas. Passez votre chemin, vous n’avez certainement rien d’intéressant à faire ici. Allez, partez. Les voix s’éloignent enfin. Je respire à nouveau. Ma tête bascule en arrière et s’appuie contre le mur tandis que mes yeux se ferment. Je n’avais vraiment pas besoin de ça. J’ai eu de la chance.
J’entends la poignée s’actionner, et je rouvre les yeux brusquement. Je vois d’abord apparaître une chaussure, mais je n’ai pas besoin d’en voir plus pour savoir qui vient d’entrer. Je sursaute et fais maladroitement exploser mes deux petites boules d’étincelles. Je ne peux pas détacher mon regard de Nathan, cet intrus qui vient me troubler dans ma quiétude. Qui a parlé de chance ? Je reste coite, immobile, les yeux grands ouverts, comme offusquée par cette entrée.
« Nathan. Qu’est-ce que tu fais là ? »
Bravo Sara, bel accueil. Quelle hospitalité ! Ca doit lui faire chaud au cœur tiens. Je reste figée, mon sang s’est glacé. Je ne devrais pas réagir comme ça quand je le vois, mais je ne peux pas m’en empêcher. Si je ne suis pas prévenue ou préparée à sa venue, je ne peux pas me contrôler. Je me décide enfin à baisser les yeux, pour ne pas trop le gêner. Maintenant qu’il est là, ça ne sert à rien de le faire fuir. Ca serait même stupide, quoique dans la lignée de ce que je viens de faire. Je marmonne quelques mots d’excuse pour mes paroles peu aimables et relève les yeux vers lui. Il a fermé la porte. Il ne compte donc pas partir ? Qu’est-ce qu’il vient faire ici ? Je déglutis, et me relève, prête à partir s’il me dit préférer être seul.
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Re: I'm just sitting here, waiting for you.
Dim 6 Nov 2011 - 1:51
Le réveil sonna. Et ça s’annonçait déjà comme l’une de ces journées où on aurait bien voulu rester au lit. Malheureusement, J’avais un cours et un devoir à rendre du même coup et malgré le fait que je pouvais sembler me foutre de mes études, je ne suis pas du genre à foutre quelques points en l’air en ne faisant pas deux petits rouleaux de parchemins sur un principe de métamorphose beaucoup trop simple. Je donnai donc un coup de poignet à mon réveil, moi et le sens de la précision, et finis par me lever quelques minutes plus tard. M’étonnant de voir ma chambre dans un état si propre, je me souvins que hier soir, dans un trip un peu étrange, j’avais tout rangé. J’allai donc me faire un café, noir, et me tartina un bagel. Durant la cuisson de mon petit dej, j’allai chercher le journal au pas de ma porte et m’installai finalement, nu sur mon canapé avec mon repas et commençai ma journée dans le grande classe.
Je pris mes rouleaux de parchemins, une veste de cuir très usée et prit le chemin du château. J’habitais très près une dizaine de minutes plus tard, je passais les grandes portes qui retiennent tout le savoir tant convoité par mes collègues étudiants. Je montais plusieurs escaliers, tournai plusieurs coins de corridors, poussai plusieurs étudiants avant d’enfin arriver dans la vieille salle qui nous servait de salle de cours pour la métamorphose, matière que je n’affectionne pas plus qu’il ne faut. J’allai prendre une place, la choisissant selon le meilleur appui que je pourrai avoir, question d’être bien confortable quand l’idée traversera mon esprit de faire une petite pause. Finalement l’heure arriva et je me levai pour aller déposer mon devoir sur son bureau et ensuite reprendre ma place, presque prêt à l’entendre déglutir sa matière dans son oreille, sans vie et sans passion, mais bon, peut-on seulement être préparé à cela ? J’assistai donc à ce cours des plus emmerdants qui m’ait été donné d’entendre et par la suite je quittai doucement, après tout le monde. Tant qu’à être coincé dans le trafic du rez-de-chaussée, aussi bien attendre un peu. Je me décidai enfin à quitter cette vieille salle, qui, disons le, sent pas très bon. Je marchais tout coincé entre mes camarades lorsque je passai ma main dans mes cheveux, soulevant mon chapeau, question de faire passé un peu d’air sur ma tête. Tout à coup, coincé entre mon lobe d’oreille et mon crâne, je trouvai un petit ami bien sympathique. Bien roulé, tout étroit, il n’attendait que moi pour se consumer dans d’intenses bouffées qui procureront d’aussi intenses plaisirs à ceux qui le brûleront. C’est donc avec un sourire aux lèvres que je continuai mon aventure entre tout ces gens, ne cherchant pas une sortie, ce serait bien trop long, mais plutôt une salle que je savais isolée et dans laquelle je pourrais m’adonner à mon petit plaisir euphorique et ainsi peut-être, oublier toutes ces imbécilités qui ont été poussées de force dans mon intellect. Au loin, je vis la salle des trophées, cet espèce d’énorme placard à balai qui ne servait pas à grand-chose d’autre que d’accumuler les vieux trophées et récolter de la poussière. Je mis donc les bouchées doubles, oubliant la chaleur suffocantes provoquée par la horde qui se battait presque pour atteindre la sortie et connaître sa libération.
Ma libération à moi, ce fut plutôt lorsque je touchai la poignée de porte et que je la tournai, m’assurant que personne ne porterai assez attention à moi pour avoir l’idée tordu de me suivre. Ce n’est pas que je suis égoïste, mais j’aime bien m’éclater avec ces petits trucs tout seul. Je poussai la porte rapidement, me glissai tel un serpent dans la pièce et refermai la porte à la même vitesse. Me retournant, j’entendis deux minuscules explosions et dans un éclair de lumière, j’entrevis un visage qui me semblait familier, malgré le fait que je ne l’aille clairement vu. Je fis sortir ma baguette de son support attaché à mon avant-bras et me préparai à lancer un lumos, question de voir un minimum dans cette salle complètement noire, lorsque : « Nathan. Qu’est-ce que tu fais là ? » C’était effectivement un visage que je connaissais puisque je reconnu la voix qui venait avec. C’était Sara,la fille qui était complètement folle de moi, ça se transpirait sur son visage et se lisait aisément dans ses yeux. Sans réellement savoir pouvoir, elle fuit toujours mon regard, tente toujours d’écourter nos rencontres. Tandis que moi, je me fais un malin plaisir à la torturer avec ça, puisque moi je ne ressens aucune gêne. Je m’avançai donc un peu vers elle, ne laissant que quelques centimètres entre nos deux visages et au centre, je plaçai ma baguette et murmurai un doux : « Lumos » Et cette douce lumière qui nous éclairait mais nous brûlait pas car elle ne possédait aucune chaleur, vint se placer entre nous deux.
« Sara, cet tout un accueil chaleureux que tu me réserves dit donc. » Dis-je prenant un pas de recul et installant ma baguette sur une tablette pour nous éclairer. Finalement, je me décidai de répondre à sa question et pris le joint entre mes doigts, craquai une allumette pour allumer mon petit ami. J’aspirai la première bouffée et la recrachai aussitôt au visage de mon amie, par provocation : « Et toi, qu’est-ce que tu viens faire ici ? » Toujours le même sourire arrogant au visage, je continuais à m’intoxiquer le corps, procurant un plaisir immense à ma cervelle. Je lui présentai mon ami qui se consumait assez rapidement un autre sourire au visage, le joueur : « T’en veux ? »
- InvitéInvité
Re: I'm just sitting here, waiting for you.
Lun 19 Déc 2011 - 13:50
Pourquoi avait-il fallu qu’il choisisse précisément cette pièce ? Il y avait des dizaines d’autres endroits tranquilles à Hungcalf, et il fallait que le hasard le mène là où je suis. Ce genre de coïncidence m’agace profondément, et j’en viens même parfois à me demander si le destin – si destin il y a – n’est pas contre moi. Peut-être m’avait-il vue entrer ici… Je suis sûre que mon comportement avec lui l’amuse, et il a peut-être eu simplement une petite envie de jouer. Ca ne m’amuse plus. Evitant à tout prix de regarder son visage, mon regard reste concentré sur ses jambes que je vois s’approcher à une vitesse qui me semble vertigineuse, puis s’accroupir tout près de moi. Je n’ai plus le choix, je suis obligée de le regarder. Mes yeux se relèvent doucement vers lui tandis que je sens son souffle sur mon visage lorsqu’il prononce un mot. « Lumos ». De la lumière ? Oh non, ce n’est vraiment pas la peine Nathan. Tu devrais pourtant savoir que mes joues vont rosir et que mes lèvres vont s’assécher. Je suis même presque certaine que tu pourras deviner le battement ininterrompu de mon pauvre cœur qui s’affole dès que tu poses tes yeux sur moi… Alors pourquoi de la lumière ? Cela ne te sert à rien, si ce n’est à vérifier des hypothèses déjà certaines. Je reste immobile, mes yeux bleutés toujours noyés dans les siens qui ne semblent pas aussi troublés que les miens. Finalement, Nathan s’éloigne un peu, me permettant ainsi de prendre une grande inspiration censée me donner un peu de courage.
« Sara, c’est tout un accueil chaleureux que tu me réserves dis donc. » Mes yeux coupables se baissent lorsque j’entends cette phrase accusatrice mais vraie. Mais oui Nathan, comment veux-tu que je sois plus aimable, ou « chaleureuse », alors que tu ne fais que t’amuser à troubler mon esprit et mon corps, et alors que je sais que je ne signifie rien pour toi alors que le simple fait d’entendre ta voix me fait perdre tous mes moyens ? Je suis désolée, Nathan, mais je ne peux pas faire mieux, et je crois que tu devras t’en contenter. J’aimerais pouvoir te sourire naturellement, rire avec toi et ne rien ressentir à ta venue, mais je crois que je ne peux pas. J’ai beau essayer de me forcer, me faire une raison à chaque fois que je te vois, je ne peux malheureusement pas rester de marbre face à ton regard, et ton simple sourire me trouble plus que les caresses et les baisers des autres. Je te vois finalement sortir un joint et l’allumer. C’est donc ça… J’aurais du m’en douter. La voilà la raison de ta venue ici. Devrais-je donc penser que pour une fois, tu ne t’es pas retrouvé avec moi avec la pure et simple envie de me torturer l’esprit ? Quelle belle coïncidence, tu vas pouvoir t’adonner à deux de tes petits plaisirs. Je m’en fais une joie d’avance… La fumée âcre vient me chatouiller les yeux et je les sens s’humidifier tandis que la douleur s’estompe progressivement. Mon regard ne peut plus se détacher de lui, à présent, et son sourire plein d’arrogance m’énerve autant qu’il me plaît. « [c=#99091c]Et toi, qu’est-ce que tu viens faire ici ?[/color]. Que puis-je dire à ça ? J’ai simplement eu un immense besoin de solitude. Je ne peux pas le lui rétorquer, je n’ai même pas envie qu’il parte. Des sentiments contradictoires viennent percuter les parois de mon crâne tandis que je dois me décider… Je crois que je préfère le voir s’amuser avec moi plutôt que de ne pas le voir du tout.
« Je… Je suis venue ici par hasard, je… »
…Je suis incapable de finir ma phrase, aucune excuse n’arrivant à ma pauvre cervelle. Cela ne semble pas le déranger outre mesure, puisqu’il me tend sa douce drogue et m’en propose. Pendant une ou deux secondes qui me paraissent être une éternité, j’hésite. Je ne connais pas beaucoup Nathan, mais je sais qu’il préfère fumer seul, n’aimant pas vraiment partager ce plaisir. Mais il me propose…Serait-ce une petite marque d’attention de sa part ? Peut-être que finalement, je ne lui suis pas si indifférente. Je crois bien qu’il serait malvenu de refuser. Ma main s’approche, légèrement tremblante, de ce petit objet magique, et je sens un petit frisson, très discret, parcourir mon corps lorsque nos doigts se touchent tandis que je prends le joint. Cela me détendra très certainement.
« Merci. »
Je l’approche de ma bouche, puis le coince entre mes lèvres tandis que je sens la fumée descendre dans mes poumons, me réchauffant la gorge en passant. Je l’enlève de ma bouche puis crache à mon tour des courbes grises qui viennent danser autour de Nathan puis s’effacer petit à petit. Je recommence plusieurs fois, puis lui tend à nouveau son objet si précieux. Je regarde un peu autour de moi et vois ma baguette que j’avais laissée par terre. Je la range dans mon sac et lance un regard vers celle de Nathan qui m’éblouit et me force à fermer les yeux. Je garde les paupières closes quelques instants, profitant de cet instant de silence et de ténèbres pour essayer de reprendre mes esprits, pour essayer de faire ralentir les battements de mon cœur. Je rouvre les yeux et mon sourire s’agrandit lorsque je vois que Nathan est encore là. Finalement, sa venue n’est peut-être pas à blâmer. Je fouille dans mon sac et sors une cigarette.
« Sers-toi si tu en veux. Tu as du feu ? »
Ma voix se détend un peu, et je sens tous mes muscles se décontracter. Mon regard s’arrête quelque secondes sur la bouche de Nathan qui recrache de la fumée. Je sens mes joues se réchauffer et se colorer et décide de plutôt fixer un point sur le sol, pour ne pas laisser paraître ma gêne, même si je sais qu’il la voit parfaitement. Ma main attrape sans que je m’en rende vraiment compte un fil qui dépasse de ma robe courte, et je le frotte quelque instants entre mes doigts avant de l’arracher sans pitié, dans un geste brusque, qui vient faire taper ma main contre le genou de Nathan. Ma main s’éloigne rapidement de son corps tandis que mes yeux laissent paraître mon embarras. A chaque fois il faut qu’un geste maladroit vienne trahir ma confusion. Je ne réussirai donc jamais à être naturelle avec lui ? Je soupire, imperceptiblement, et amène ma cigarette jusqu’à mes lèvres.
« Sara, c’est tout un accueil chaleureux que tu me réserves dis donc. » Mes yeux coupables se baissent lorsque j’entends cette phrase accusatrice mais vraie. Mais oui Nathan, comment veux-tu que je sois plus aimable, ou « chaleureuse », alors que tu ne fais que t’amuser à troubler mon esprit et mon corps, et alors que je sais que je ne signifie rien pour toi alors que le simple fait d’entendre ta voix me fait perdre tous mes moyens ? Je suis désolée, Nathan, mais je ne peux pas faire mieux, et je crois que tu devras t’en contenter. J’aimerais pouvoir te sourire naturellement, rire avec toi et ne rien ressentir à ta venue, mais je crois que je ne peux pas. J’ai beau essayer de me forcer, me faire une raison à chaque fois que je te vois, je ne peux malheureusement pas rester de marbre face à ton regard, et ton simple sourire me trouble plus que les caresses et les baisers des autres. Je te vois finalement sortir un joint et l’allumer. C’est donc ça… J’aurais du m’en douter. La voilà la raison de ta venue ici. Devrais-je donc penser que pour une fois, tu ne t’es pas retrouvé avec moi avec la pure et simple envie de me torturer l’esprit ? Quelle belle coïncidence, tu vas pouvoir t’adonner à deux de tes petits plaisirs. Je m’en fais une joie d’avance… La fumée âcre vient me chatouiller les yeux et je les sens s’humidifier tandis que la douleur s’estompe progressivement. Mon regard ne peut plus se détacher de lui, à présent, et son sourire plein d’arrogance m’énerve autant qu’il me plaît. « [c=#99091c]Et toi, qu’est-ce que tu viens faire ici ?[/color]. Que puis-je dire à ça ? J’ai simplement eu un immense besoin de solitude. Je ne peux pas le lui rétorquer, je n’ai même pas envie qu’il parte. Des sentiments contradictoires viennent percuter les parois de mon crâne tandis que je dois me décider… Je crois que je préfère le voir s’amuser avec moi plutôt que de ne pas le voir du tout.
« Je… Je suis venue ici par hasard, je… »
…Je suis incapable de finir ma phrase, aucune excuse n’arrivant à ma pauvre cervelle. Cela ne semble pas le déranger outre mesure, puisqu’il me tend sa douce drogue et m’en propose. Pendant une ou deux secondes qui me paraissent être une éternité, j’hésite. Je ne connais pas beaucoup Nathan, mais je sais qu’il préfère fumer seul, n’aimant pas vraiment partager ce plaisir. Mais il me propose…Serait-ce une petite marque d’attention de sa part ? Peut-être que finalement, je ne lui suis pas si indifférente. Je crois bien qu’il serait malvenu de refuser. Ma main s’approche, légèrement tremblante, de ce petit objet magique, et je sens un petit frisson, très discret, parcourir mon corps lorsque nos doigts se touchent tandis que je prends le joint. Cela me détendra très certainement.
« Merci. »
Je l’approche de ma bouche, puis le coince entre mes lèvres tandis que je sens la fumée descendre dans mes poumons, me réchauffant la gorge en passant. Je l’enlève de ma bouche puis crache à mon tour des courbes grises qui viennent danser autour de Nathan puis s’effacer petit à petit. Je recommence plusieurs fois, puis lui tend à nouveau son objet si précieux. Je regarde un peu autour de moi et vois ma baguette que j’avais laissée par terre. Je la range dans mon sac et lance un regard vers celle de Nathan qui m’éblouit et me force à fermer les yeux. Je garde les paupières closes quelques instants, profitant de cet instant de silence et de ténèbres pour essayer de reprendre mes esprits, pour essayer de faire ralentir les battements de mon cœur. Je rouvre les yeux et mon sourire s’agrandit lorsque je vois que Nathan est encore là. Finalement, sa venue n’est peut-être pas à blâmer. Je fouille dans mon sac et sors une cigarette.
« Sers-toi si tu en veux. Tu as du feu ? »
Ma voix se détend un peu, et je sens tous mes muscles se décontracter. Mon regard s’arrête quelque secondes sur la bouche de Nathan qui recrache de la fumée. Je sens mes joues se réchauffer et se colorer et décide de plutôt fixer un point sur le sol, pour ne pas laisser paraître ma gêne, même si je sais qu’il la voit parfaitement. Ma main attrape sans que je m’en rende vraiment compte un fil qui dépasse de ma robe courte, et je le frotte quelque instants entre mes doigts avant de l’arracher sans pitié, dans un geste brusque, qui vient faire taper ma main contre le genou de Nathan. Ma main s’éloigne rapidement de son corps tandis que mes yeux laissent paraître mon embarras. A chaque fois il faut qu’un geste maladroit vienne trahir ma confusion. Je ne réussirai donc jamais à être naturelle avec lui ? Je soupire, imperceptiblement, et amène ma cigarette jusqu’à mes lèvres.
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