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trouble is a friend of mine (styx)
Pacify her, she’s getting on my nerves,
you don’t love her, stop lying with those words.
Pacify her.
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De grandes bulles opaques pailletées de toutes les couleurs, voilà le plan. L’Ethereld y réfléchit depuis plusieurs jours déjà. Remplies d’un liquide douteux et malodorant, ces sphères scintillantes allaient faire passer leurs victimes de l’émerveillement au cauchemar en un claquement de doigts. Il leur suffirait de les toucher pour qu’elles révèlent leur part d’ombre. Un rictus espiègle se forme au coin des lèvres de la blonde lorsqu’elle range ses parchemins et des prototypes de ses bulles diaboliques dans son sac. C’est classique, mais c’est une vanne qui fait toujours son petit effet. Ne reste plus qu’à déterminer qui seraient les heureux bénéficiaires, et trouver une bonne occasion de déployer ses sphères surprises. Ophelia avait été piocher dans la réserve du professeur de potions quelques jours plus tôt. Elle avait profité d'une diversion dans les couloirs pour s'incruster dans ce cours qu'elle ne suit pas et chourer des échantillons par-ci par-là.Suffisants pour faire ses prototypes sans se faire remarquer, mais pas assez pour le projet complet. Retenter le coup serait suicidaire. Face à cette impasse, la jeune fille a décidé de chercher de l'aide auprès de son complice de toujours, Styx. Complice avec qui elle a rendez-vous au lac après les cours, en fin d'après-midi. La journée parait tout de suite plus longue lorsqu'on attend quelque chose avec impatience. La blonde ne pouvait attendre de le voir et de lui parler de son projet. Ou de le voir tout court, en fait. Rarement séparés depuis Poudlard, ces deux-là se sont pas mal rapprochés au fil des années, malheureusement le timing n'a jamais été de leur côté. Lui était tombé amoureux d'elle dans les dernières années de la célèbre école de sorcellerie, tandis qu'elle s'était contentée d'ignorer ses sentiments. Puis est tombée amoureuse à son tour, trop tard, dans les premières années à Hungcalf. Aujourd'hui c'est plus flou, la seule chose dont elle est sure, c'est qu'elle adore passer du temps avec lui.
L'une des bulles diaboliques s'est fêlée durant le cours de botanique, sa dernière heure de cours, laissant s'échapper le fluide visqueux qu'elle contenait dans le sac d'Ophelia. L'Ethereld avait définitivement dû rater son sortilège de solidité. L'odeur écœurante vient lui chatouiller les narines. Embêtée, elle s'est bien évidement sentie obligée de répandre des rumeurs sur l'hygiène douteuse de son voisin de classe qui la prend régulièrement de haut en voyant ses notes catastrophiques. Charmante comme toujours, mais vengeance bien méritée et plan non démasqué. Lorsque l'heure touche à sa fin, la blonde se dirige hâtivement vers la sortie et se cache dans le recoin d'un couloir pour lancer un sortilège camoufleur d'odeur. Sortilège très utile lorsque vous côtoyez les chaussettes sales d'Alexander Mcbee bien trop souvent pour votre propre bien. Le problème enfin réglé, Ophelia s'élance vers le lac, trottinant presque. Les escaliers et murs en pierres se changent bientôt en sol terreux, parsemé d'arbres peu chargés de feuilles. Le vent glacé s'infiltre dans les replis de l'épaisse écharpe de la jeune fille ce qui lui vaut un frisson, mais ça n'atteint pas sa joie pour autant.
Le paysage se précise et les arbres s'écartent, faisant émerger un grand lac au milieu de cette forêt presque hivernale. Le sourire jusqu'ici éclatant d’Ophelia s'amenuit à mesure qu'elle approche de l'étang. Styx n'est pas seul et la fille qui l'accompagne est particulièrement tactile, beaucoup trop tactile. D'abord décidée à s’imposer, quitte à bousculer sa rivale pour prendre sa place, la jeune fille avance avec détermination, des flammes dans les yeux. Puis vient le geste de trop qui interrompt sa marche rapide en un quart de seconde. D’où est-ce que cette fille a besoin de lui caresser les cheveux, cette fille qui l’a ignoré pendant des années ? Ce qui déroute le plus Ophelia n’est pas le geste en lui-même, plutôt la réaction inexistante de son ami, qui sourit à l’autre espèce de chose mal coiffée. Depuis quand sont-ils devenus aussi proches ? Et pourquoi éprouve-t-elle autant de colère alors que son ami lui en parle depuis des jours et est si heureux à cette idée ? Ne devrait-elle pas être contente pour lui et lui payer un verre pour fêter ça ? Non, elle bouille de rage, douloureusement. Ophelia n’avait pas ressenti une émotion de ce type là depuis la mort de sa sœur. Une sorte de guerre interne, haineuse, lui prenant la gorge, l’estomac, le cœur. Presque gênée, la blonde recule d’un pas. Puis deux. Leurs regards se croisent, n’ayant aucune idée de quoi elle avait l’air, figée, là, à la lisière de la forêt, l’Ethereld choisit de prendre la fuite.Le sang pulse dans ses tempes à une vitesse hallucinante alors qu’elle tente de contrôler ses émotions. Alors qu’elle file entre les arbres, des craquements de brindilles retiennent son attention, elle n’est pas seule. La blonde accélère, espérant qu’il va se lasser, histoire qu’elle puisse ruminer en paix et recouvrer un comportement normal d’ici là. Mais non, il réussit même à la dépasser. Ophelia lui jette un regard furieux. « A quoi tu joues Ollerton ? » qu’elle lâche sèchement.
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Re: trouble is a friend of mine (styx)
Pour la première fois depuis des années, j'avais réussi à me tenir à ses côtés sans qu'elle ne me fasse souffrir par sa présence. Ses cheveux se faisaient porter par le vent, ses mèches légèrement bouclées retombant sur ses vêtements avec simplicité, sa chevelure rousse, incandescente, me rappelait à quel point j'étais consumé par elle, et que mon cerveau fondait en sa présence, comme si plus rien n'avait d'importance. Hecate effaçait tout. Elle effaçait les maux, elle effaçait les doutes, depuis toujours. Elle me caressa les cheveux, chose qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps, la dernière fois, c'était lorsque nous étions encore à Poufsouffle, j'avais débarqué dans la salle commune le front égratigné, et elle avait pansé mes plaies avant de passer sa main dans mes cheveux, alors que mes yeux s'étaient plongés dans les siens et que la chaleur du feu de la cheminée s'était déposée sur ma peau, réchauffant nos corps jusqu'à l'ébullition. Sa main, la pulpe de ses doigts sur ma peau, douce, fraîche, elle m'avait semblé transformée, différente, alors qu'en fait, c'était moi, c'était moi qui avait changé de regard sur elle. Après ça, je ne l'avais plus vraiment approché, la fuyant pour ne pas perdre cette fille qui avait chamboulé tout ce que j'étais.
En pensant à cela, j'ai souri. Juste souri. Comme s'il était possible d'effacer ces quatre ans où je l'ai évité de toutes mes forces et comme si lutter ne servait plus à rien, je ne pouvais réchapper à cette attraction. Mais alors que j'entre ouvrais les lèvres afin de lui toucher un mot, je me retournai, apercevant non loin de là celle qui avait fait battre mon coeur la première, sans jamais rien me donner en retour. Je plissais les yeux. Elle semblait frustrée, désorientée, amère. Elle se retourna sans dire un mot. Je me relevai avec hâte. "Et merde. Désolé je dois te laisser." Et bien vite je courrai. Qu'est-ce qu'il se passait bon sang ? Qu'est-ce qu'elles avaient ces filles à ne jamais être satisfaites de ce qu'elles avaient ?
A l'intérieur des arbres je la poursuis, elle court vite, comme si sa vie en dépendait. Je la rattrape, elle fait volte face, son regard noir se posant sur le mien déconcerté. Elle me demande à quoi je joue. Je pince les lèvres, fronce les sourcils comme j'ai l'habitude de faire lorsque j'entre en une intense réflexion ou lorsque je ne saisis pas le sens de la phrase de mon interlocuteur. Je pose ma main sur sa joue, sa joue qui devrait pourtant être si fraîche mais qui est brûlante par sa rage. "Je joue à rien du tout."
Ophelia fut la première, la première pour qui j'éprouvais un intérêt plus que certain, tandis qu'Hecate elle, c'était encore autre chose. Quelque chose de bien plus fort, quelque chose d'indescriptible. Mais Ophelia était toujours là, comme si, finalement, notre relation telle qu'elle était, ambigüe et incertaine, était convenable selon elle. Je me pinçai les lèvres, puis me passa une main sur le visage avant de souffler lentement. "Vous êtes toutes deux importantes, et ce depuis Poudlard, tu le sais."
Hors-sujet.
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Re: trouble is a friend of mine (styx)
Pacify her, she’s getting on my nerves,
you don’t love her, stop lying with those words.
Pacify her.
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Quand tu pars en courant pour fuir un problème, ça se termine jamais bien, mais quand tes problèmes te rattrapent, c'est bien pire. T'as pas eu le temps d'analyser ce qui se passait, de faire un tri dans ta tête, et on te demande déjà des comptes. Tu sais pas quoi lui dire toi, comment te justifier, t'expliquer. T'as pas compris ce qui t'arrivais là bas, au bord du lac. Toute cette rage qui est montée d'un coup, ce pincement au cœur grandissant. Tu sais juste que si t'étais restée une minute de plus à les observer, t'aurais pas supporté. Est-ce que c'est parce qu'il a choisi de se rapprocher de cette fille-là en particulier ? Parce que le décor faisait complètement penser à une romance moldue ? Pourtant t'aimes ça, les comédies romantiques. Tu sais pas, tu sais plus, tu cours. Le plus loin possible. Seulement, il court plus vite que toi. Il comprend pas que t'as pas envie de lui parler ni de le voir pour l'instant. Toute ton envie qui s'est accumulée dans la journée s'est évanouie en une poignée de secondes. Maintenant tu crains la confrontation, mais elle arrive bien plus vite que tu pensais.
Voilà que tu lui jettes un regard noir, dès que vos iris se croisent. Il a du mal à capter ce qu'il se passe lui aussi, il aimerait comprendre ce qui t'arrive, tu le vois dans son regard déconcerté. En temps normal toutes ces manies t'auraient fait rire, Styx avait l'air de s'être lancé dans un casse tête cérébral complexe. Seulement vous êtes tous les deux dans le même bateau. Ta première réaction a été de lui mettre le tord sur les épaules, en lui demandant à lui de s'expliquer. C'était ridicule, t'en as conscience, mais tu gagnes du temps. Il ne joue pas, qu'il dit. Sa paume glacée rencontre ta joue brûlante. Ni une ni deux tu la repousse, plus violemment que prévu. Un claquement résonne dans la forêt silencieuse. Pas parce que c'était froid, mais parce que tu ne veux pas répondre de ce que tu ressens quand vous entrez en contact, surtout pas maintenant. C'est certainement sa stratégie, te déconcentrer pour que tu déballes tout, mais t'es plus forte que ça Ophélia. « Arrêtes, c'est pas à moi que t'as envie de faire ça ! » que tu lâches soudain. Tu t'en mords la joue, c'est une information qui n'aurait jamais dû passer la frontière de ton cerveau.
T'es encore plus énervée maintenant, énervée non seulement contre lui, mais contre toi-même aussi. Tu sens ton cœur mugir plus fort, tu sens son battement rapide envahir ta tête. Pourtant c'est maintenant qu'il décide de te lancer le coup de grâce. Tu te serais bien passée qu'il te dise qu'il tient à toi autant qu'à.. elle. Sans pouvoir t'en empêcher, tu ris. Pas d'un rire naturel, pas d'un rire comme ceux dont tu as l'habitude. Celui-ci est particulièrement crispé, sarcastique. Ce genre de rire gêné que tu détestes entendre, mais que tu dois supporter puisque cette fois, c'est toi qui l'émets. T'as juste envie de fuir loin d'ici, de boire, de t'amuser, de penser à autre chose. Tu veux reculer, t'éloigner de lui, mais ce serait montrer une preuve de faiblesse flagrante, alors t'avances d'un pas, tout près de son visage. « J'en ai rien à faire de toi. » que tu lui dis sèchement, avec toute la rage qui s'est accumulée contre toi-même ces dernières minutes. T'as pas le temps d'assimiler ce que tu viens de lui déclarer que tu regrettes aussitôt, mais tu le montre pas, sinon il va rester et tu seras piégée, encore. T'as pas le grand budget des films hollywoodiens moldus toi, tu dois te contenter de ça, tu peux pas exiger des autres élèves de brandir de grandes pancartes rouges clignotantes avec écris "casse toi" en lettres majuscules.
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Re: trouble is a friend of mine (styx)
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