I'm tired of being careful, tiptoe, trying to keep the water warm.
let me under your skin. uh-oh, there it goes, i said too much, it overflowed.
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Une radio moldue ensorcelée au centre de la tour d'astronomie et vous voilà tous à danser. Des mèches blondes collent à ta nuque. Tu te mêles aux gens depuis un bon moment maintenant, vidant les verres qu'on te tend, laissant les mains baladeuses qui circulent faire leur chemin. Tu te lâches, t'as plus besoin de penser à rien dans ces moments là et ça te détends. T'es bien entourée, une grande partie des beer flops sont de la partie, tu vois Winnie un peu plus loin, qui se sert dans une réserve d'herbes hallucinogènes, tu te frottes contre Lulu qu'est plus tout à fait consciente et tu vois Jules à la pêche avec une brune, un peu plus loin. Y'a même certains élèves que tu connais de vue depuis des années mais à qui t'as jamais parlé. Tout le monde à l'air d'y trouver son compte, la soirée clandestine est un succès.

T'as le sourire aux lèvres, ton cœur vibre au son de la musique, l'alcool fait effet et t'oublis jusqu'à la façon dont t'as atterri ici. Puis tu vois ça. Tu pers légèrement le rythme, tu t'prends des coups de bras, de hanches, parce que t'es plus en phase avec les autres. Il t'as sortie de ta transe. Peut-être que t'es en pleine hallucination, que tu rêves, pourtant t'as beau te pincer le haut du poignet, l'image disparaît pas. C'est bien la langue de Kael qui explore la bouche d'une pokeby au visage qui t'es inconnu. Tu savais que ça arriverait un jour, on t'avait prévenue, mais t'en as fait qu'à ta tête et ça te frappes de plein fouet. Tu le jette et le reprend depuis si longtemps maintenant qu'il était comme acquis pour toi, sauf qu'en fait, c'est tout le contraire. Autour de toi, on remarque que t'as quitté votre petite bulle. Tu feints de fatiguer pour t'éloigner du  groupe, dans le but d'aller interrompre l’obscénité que tu viens de surprendre. Tu devrais pas, mais tu le fais quand même. T'y tiens trop pour le partager. Tu t'affales sur les marches, pas loin des deux limaces en plein échange de fluides buccaux et tu te racles la gorge bien fort, deux fois. Tes cibles se retournent vers toi, mais t'as déjà regagné ton air inexpressif et tu regardes ailleurs.

T'observe tous ces gens qui s'amusent, qui rient, qui se collent, qui s'embrassent, en te répétant que ça te fait rien, absolument rien. Tu te bourres le crâne jusqu'à t'en convaincre. Tu redescends, tu t'interroge sur l'heure qu'il est. Tu te demandes de quoi t'avais l'air tout à l'heure au milieu de cet enchevêtrement de corps suants, quand y'en a un visage dans la foule qui capte ton regard une seconde de plus que les autres. Styx Ollerton. Manquait plus que lui, tu continues de réciter ton mantra. Rien, ça te fait rien. La pokeby se casse et va rejoindre ceux qui dansent au centre de la pièce, t'as obtenu ce que tu voulais. « Tu l'as payée combien ? » ça t'échappe. Tu comptes les secondes dans ta tête et tu paries sur le temps qu'il va mettre avant de craquer pour allumer une cigarette. Tu le connais trop bien.

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T'accuses le coup. C'est pas comme d'habitude, tu le remarque aussitôt. Tu te demandes quand est-ce qu'il a commencé à changer, quand est-ce qu'il a décidé de devenir piquant avec toi. Est-ce que c'est l'alcool qui le met dans cet état ? Non, même avec dix bouteilles dans l'estomac il t'aurait pas répondu comme ça. Ça t'as rendu muette. Ophelia Mcbee, clouée au tapis par Kael Ollivander. Il t'as toujours soutenu, même quand tu lui disais les pires horreurs. Qu'il change d'attitude avec toi te troubles plus que tu ne l'aurais pensé. Tu te rends compte que t'es à deux pas de perdre tout ce que vous avez, tout ce en quoi tu tiens. T'encaisses tant bien que mal, incapable de lui rebalancer une réplique cinglante dans la minute, les yeux rivés sur les siens. Tu cherches une trace de culpabilité ou de bluffe, mais t'en trouves pas, tout ce que tu vois c'est de l'amertume. Il ne laisse plus rien passer, t'observes la lassitude s'installer dans son regard tandis qu'il allume une cigarette.

C'est toi qui te sens coupable maintenant, comme t'aurais toujours dû l'être. Excuses-moi. Deux mots. T'entrouvres les lèvres, comme si t'allais enfin les sortir, t'en libérer, mais non. Pas sûr qu'il les accepte de toute manière. Tu ne le connais plus ce nouveau Kael, qui sait comment il réagirait. Il poursuit ta torture psychique en te mettant au pied du mur. Sa question t'étonnes pas plus que ça. Tu l'attendais celle-là, ça fait cinq minutes que tu t'y prépares dans ta tête, que tu te répètes ton mantra pour rien laisser paraître, mais est-ce que c'est une bonne idée, est-ce que c'est la bonne réponse ? « Rien, ça me fait rien. » Tu réponds naturellement, les yeux dans le vague. A force de te l'entendre dire, tu t'es presque convaincue, pourtant ton mensonge t'arrache la gorge. T'espère qu'il comprend que tu mens, même si tu sais que t'attends trop de lui. Tes signaux sont bien trop tordus. Le bleu de ses iris posé sur les tiennes t'attire. Tu quittes le confort relatif des marches pour t'installer tout près de lui, contre le mur. Tu peux plus supporter la distance entre vous. Vos bras se touchent et le courant électrique passe instantanément. T'avais besoin de ce contact. Tu pose ta tête sur son épaule et tu expires enfin l'air retenu dans tes poumons. Tu plisses du nez quand la fumée envahie tes narines, mais tu t'éloignes pas pour autant. Tu continues de l’étouffer. « Tu devrais arrêter. » T'articules, la gorge serrée. Tu parles pas que de la cigarette. Tu t'adresses peut-être même pas qu'à lui. Un pli se forme sur ton front, cette phrase prend bien trop de sens, tu regrettes de l'avoir prononcée.

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Ça fait un moment que t'entends plus la musique, les rires, les éclats de voix autour de toi. Tu sais pas si c'est la dureté de ses paroles qui t'absorbe comme ça, ou si c'est juste lui, seulement lui. Il est énervé, il voulait rester avec l'autre. C'est ce que tu comprends. Ton cœur se serre. C'est l'histoire de ta vie, ils veulent tous rester avec l'autre. Et tu t'étonnes que t'arrives pas à t'engager. Tu veux pas qu'y'est quelqu'un d'autre que toi qui compte pour lui, tu veux pas l'imaginer. « Rien ne t'empêche d'aller la retrouver. » tu testes ta théorie. Tu te surprends toi même, tu pensais pas que t'arriverais à parler avec un ton aussi détaché alors que tous tes sens sont en alerte, c'est la panique à l'intérieur de toi et l'alcool te t'as ingurgité t'aide pas vraiment à te calmer. Seules tes mains trahissent ta prière silencieuse, tes doigts s'emparent d'un pan de son t-shirt et le serrent fort. Tu bouges pas d'un millimètre, de peur qu'il en profite pour t'éloigner. Tu sais que t'as tord sur toute la ligne avec lui, que t'as rien fait comme il faut et que tu continues encore, mais t'essaie vraiment au fond. Tout au fond.

Voilà que ta phrase se retourne contre toi. Tu savais que t'aurais dû te taire, juste profiter de sa proximité. T'aurais dû mettre de côté les problèmes apparents et faire comme d'habitude, profiter de lui. T'aurais dû le bloquer contre le mur depuis le début, l'emprisonner dans cette attraction qu'il y a entre vous et qu'il est pas capable d'ignorer. Vous seriez peut-être déjà en route pour sa chambre à l'heure qu'il est, et ça recommencerait. Mais est-ce qu'il en a envie encore ? Ça risque de te jouer des tours, c'est ce qu'il t'as dit. Tu prends conscience de la gravité de la situation et lâche un soupir en te détachant de lui. Tu plante ton regard dans le sien. « Et qui me jouerait des tours, toi ? » Tu le prends un peu de haut sans pouvoir t'en empêcher. Son changement radical et ses menaces voilées te mettent à bout de nerfs. Tu vis ça comme une trahison et t'as du mal à retenir tes émotions. « Si tu veux que j'arrête, j'arrêterai. Ce sera fini. » Ta voix se brise sur le dernier mot et ta phrase a bien moins d'impact que tu l'aurais voulu. Tu prie pour qu'il dise non. Et s'il dit oui ? Est-ce que t'arriverais seulement à le laisser partir ?

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Tu rêverais de reprendre ta dernière phrase, d'emprunter un retourneur de temps et te plaquer toi-même au sol pour t'éviter de dire n'importe quoi. Tu pourrais t'auto-kidnapper avant d'arriver à la soirée aussi, c'est une idée. Certains grands sorciers se retourneraient certainement dans leur tombe si ils savaient l'usage que t'en aurais fait si tu en avais un en ta possession. Seulement les retourneurs de temps ont tous été détruits, c'est foutu, tu dois affronter les conséquences. C'est ta faute si tu ne réfléchis pas avant de parler. T'as les mains qui tremblent alors tu croise les bras pour les faire disparaître derrière tes coudes. Il n'a pas besoin de voir dans quel état ça te met. Tu n'as pas le courage d'écouter ce qu'il va te répondre, tu te fermes totalement à la discussion. Mais là encore, ton interlocuteur te surprends et tu te félicite d'avoir formé ce bouclier de bras devant toi, t'en as besoin pour tenir le choc. Tu l'as jamais vu comme ça. T'as l'impression que ton cœur va exploser dans ta poitrine. Tu lui as fait tellement de mal. C'est toi qui a provoqué tout ça. Tu vois toute la colère dans ses yeux, toute la souffrance, et tu te sens terriblement mal.

Tu voulais pas lui faire subir tout ça. Tu pensais que la question était réglée, tu lui as dit ce que tu ressentais il y a quelques temps, ça t'as demandé tellement d'efforts que tu pensais que ça lui suffirait. Il te reproche de l'utiliser comme un jouet alors que lui, il est sincère avec toi. Tu sais que vous êtes pas au même niveau, que t'as beaucoup de choses à régler, mais tu pensais avoir encore un peu de temps. Tes yeux durs se sont ramollis comme des marshmallows, mais tu te force à garder le contact, c'est pas toi qui baisseras les yeux.  « Tu sais que c'est pas le cas. »  Le ton désespéré de ta voix te donne envie de vomir. Tu détestes qu'on te mette dans cette position, même si tu le mérite, t'acceptes pas ça. Le visage de Styx s'impose à toi et t'as beau essayer de te concentrer sur Kael, il reste et leurs deux silhouettes t'affrontent. T'es loin d'être irréprochable. « Je sais. » Un murmure qui fait écho à son affirmation. Lui, il est trop bien pour te faire ça, trop bien pour toi. Il chuchote quelque chose avant de se détourner de toi. T'as pas entendu et t'as la sensation d'avoir loupé quelque chose. Il faut que tu le laisses partir, si tu continues à l'étouffer ce soir, rien de bon ne sortira. Mais c'est peine perdue, il est à moins d'un mètre de toi que tu commences à lui courir après. Tu le rattrape et te plante face à lui, les yeux mi-rageurs, mi-humides. Tu lui en veux, tu t'en veux. Tu l'as dans la peau. « Je peux pas te laisser partir comme ça, je peux pas. » Tu sais pas si l'alcool t'aides à être plus courageuse ou plus pathétique. Sans perdre une seconde, tes lèvres s'entrouvrent et attaquent férocement les siennes. Tu peux pas lui laisser le temps de la réflexion. C'est pas doux, c'est pas le meilleur baiser que vous ayez partagé et pourtant t'as l'impression de revivre. T'as encore agit comme une égoïste.

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Rien n’existe plus autour de toi, sauf lui, ses lèvres sur les tiennes, son corps serré contre le tien, ses mains sur ta taille. Tu glisses naturellement les tiennes dans son cou et tu t’accroches à lui comme une désespérée. Comme à une bouée dans une mer torrentielle. Tu ne veux pas que ça se termine, tu veux ne pas revenir à la réalité. T’as fait dans la facilité. T’as utilisé cette connexion qu’il y a entre vous pour l’obliger à rester avec toi, pour qu’il arrête de te faire affronter tes démons, qu’il arrête de t’énumérer toutes tes erreurs, tous tes défauts. Ils apparaissent encore plus clairement quand c’est lui qui te les reproche, ça te fait un mal fou de le décevoir. Alors tu t’attaches à ce moment animal où vous ne réfléchissez plus, où tu peux être telle que tu es sans vous faire du mal. Quand votre étreinte prend fin, l’intensité de son regard manque de te faire oublier de reprendre ton souffle. Les mots qui suivent t’arrachent le cœur.

T’es blessée. Tes efforts sont inutiles, invisibles. Il n’a pas l’air de comprendre que tu prends sur toi, que t’essaie vraiment de lui donner ce qu’il attend. Les bases de votre relation sont tellement bancales que t’as l’impression de jouer à l’équilibriste sur un château de cartes pendant une tempête. Tu sais plus quoi faire et ça te met tellement en colère que tu le repousse de toutes tes forces, les mains sur son torse. Tu ressens automatiquement un vide, comme si ton corps s’était mis en pause, mais t’es tellement agacée que la rage l’emporte sur le manque. « Tu veux que j’fasses quoi ? Que j’t’écrive des poèmes dégoulinants d’amour, que je grave nos initiales sur un arbre, ou tiens, que j’me tatoue ton prénom sur la fesse droite pendant qu’on y est ? » Tu hurles tellement fort que tu t’entends plus penser. Tu réponds plus de rien, ça sort tout seul. « Et puis après on s’échappera d’Hungcalf, on ira à Vegas, on s’mariera sur un coup de tête avec un prêtre moldu déguisé comme un taré. Tu seras coincé, là, avec ta jolie bague !  »  T’as le souffle court après ta tirade. T’es devenue folle, t’as exprimé toutes tes craintes d’un coup. Tu t’étonnes même que les gens ne se retournent pas vers vous pour admirer le spectacle, non, ils continuent de danser. C’est certainement la musique qui couvre ta voix. Tu réalises que t’entends seulement le battement de ton cœur qui manque d’exploser dans ta cage thoracique. Boum, boum, boum. Ça te fiche un mal de crâne pas possible. T’as envie de te casser d’ici, d’emporter deux trois bouteilles et d’aller te saouler encore plus toute seule quelque part où tu pourras crier sans être entendue. Pourtant tu restes là, à attendre. Tu sais pas ce qui te retient vraiment si ce n’est l’espoir qu’il te dise quelque chose de rassurant. C’est ce qu’il fait toujours d’habitude, il te rassure. Pourtant là t’es consciente que t’as dépassé un cap, que ça peut qu’empirer.

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Tu reprends doucement ton souffle après les piques haineuses que tu viens de lui lancer. T’es pas vraiment fière d’avoir craqué et d’avoir déballé ton sac. Surtout pour dire des conneries pareilles, mais ton intervention à l’air d’avoir payé puisqu’il revient vers toi. Il se rapproche doucement, les mains sur tes épaules et le sourire qui se dessine sur ses lèvres fait doucement fondre la glace qui vous sépare. T’aurais aimé camper sur tes positions, par principe, mais tu as du mal à lui résister quand il te prend pas les sentiments comme ça.  Son front rentre dans une caresse chaude en contact avec le tien tandis qu’il te rassure. T’as retrouvé l’ancien Kael et t’es nettement plus à l’aise, moins sous tension. T’es tout de même déçue qu’il ne comprenne pas que tu ne joues pas avec lui, t’as pas été claire sur le sujet et ça te prendra certainement du temps pour réussir à le lui faire intégrer. T’as réussi pourtant une fois, à lui dire que tu l’aimais. T’es tentée de le rassurer à ton tour, mais t’as bien trop peur qu’une autre guerre n’explose et gâche le semblant de paix qui vous entoure. Ton tact et ton égoïsme ne sont pas assez fiables pour que tu tentes un essai. Parce que toi tu ne veux pas mettre de titre, de mots, sur ce que tu ressens. Tu veux ne pas t’enfermer non plus et tu sais que c’est quelque chose qui le blessera. Tes joues rosissent quand il te confie qu’il tient à toi, ça te fait toujours le même effet, t’as beau lutter. « Tu m’as jamais perdue et tu me perdras pas. » t’ajoute à la fin de sa phrase. Tu l’embrasses pour la seconde fois de la soirée et t’espère secrètement que ce ne sera pas la dernière. C’est plus doux, plus tendre, t’y mets tout ce que tu ressens. Tu espères que ton message est passé.

Il y a du mouvement derrière Kael. Tu décales légèrement ta tête pour voir ce qu’il se passe. Tu reconnais Lucy qui te fait des signes suggestifs et qui remue des sourcils. Tu te retiens tant bien que mal de rire et te reconcentre sur le Lufkin. Après toutes ces sautes d’humeur en si peu de temps, tu te détends enfin, t’as retrouvé ta bonne humeur. Si vous avez failli ruiner réciproquement votre soirée, cette dernière n’est pas terminée. Tu chopes une bouteille inconnue qui voyage de main en main et qui passes juste à côté de toi. Tu la portes à tes lèvres avant de la lui proposer. Tu ne réfléchis pas à tous les microbes qui ont pu s’accumuler sur le goulot et qui risquent de te refiler des maladies dont t’ignores jusqu’au nom. « Donc j’dois comprendre que le tatouage et la gravure dans l’arbre c’est pas négociable ? » tu le taquines.

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La bouteille quitte tes mains pour rejoindre celles de Kael. Tu rayonnes, tu as bien cru que tu ne pourrais plus jamais retrouver ce que tu avais avec lui. Il était tellement énervé, tu ne l'avais jamais vu comme ça. Ça fait tellement longtemps que vous maintenez votre relation ambiguë que tu as du mal à t'imaginer sans lui. Tu ne sais pas ce que tu serais devenue, t'aurais peut-être perdu la tête. Ou peut-être que tu aurais eu un pincement au cœur lancinant au début, puis il se serait apaisé petit à petit. Un petit scénario se fabrique peu à peu dans ta tête et tu te vois bientôt accompagnée d'un autre brun. Tu secoues la tête, c'est n'importe quoi. Quand ton attention se repose sur Kael, la chaleur monte. Le changement est si radical que tu restes étourdie. Le regarder boire directement à la bouteille ne t'as jamais paru aussi sensuel. Comme hypnotisée, l'action semble durer bien plus longtemps que la réalité et tes iris ne peuvent s'empêcher de fixer ses lèvres humides. Sans t'en rendre compte, tu mords ta lèvre inférieure, le voir s'affirmer a peut-être bien augmenté l'attraction qu'il y a entre vous. Lorsqu'il termine sa gorgée et repose son regard sur toi, tu ne peux t'empêcher de regarder rapidement ailleurs, comme une gamine prise en flagrant délit d’espionnage intensif. Tu feins de t'intéresser à quelqu'un dans la salle, c'est bien plus simple pour toi, avant de retrouver son regard aimanté qui t'appelles. Il te rapproches plus près de lui et ses lèvres dessinent un sourire en coin. Tu l'imites quand il te confies préférer ta fesse gauche. « C'est bon à savoir. » Ton rire fait écho au sien. Un baiser, puis vous dansez au milieu de tous ces gens complètement morts, que tu reconnaîtras difficilement le lendemain. Le maquillage fait des merveilles, sauf lorsqu'il a coulé.

Tu ne sais pas s'il plaisante au sujet de l'arbre. Tu ne réagis pas assez après son baiser, tu t'en rends compte, t'espères qu'il ne le remarque pas, qu'il est reparti dans l'ambiance folle qui vous entoure. C'est peut-être ridicule, mais pour toi graver ses initiales sur un arbre, c'est comme un début d'engagement. C'est quelque chose de fort, comme dans ton bouquin édité chez sorcière romance, tu revois dans ta tête les images qu'ont formé les mots. Ces enfants qui marquent un arbre de leurs patronymes, ce même arbre devant lequel le petit garçon devenu homme fait sa demande en mariage. Il fait même pousser des fleurs sur le tronc. Tu accueilles sa dernière réplique avec un plaisir non dissimulé. Lui non plus n'a pas envie de penser à ça. Ça vous éclatera bien assez à la figure le lendemain matin. Tu réfléchis un instant à ce que vous pourriez faire pour rendre la soirée encore plus folle. « Je goûterais bien aux dernières herbes de Winnie, j'ai entendu dire qu'il y en a une aromatisée au crabe. » Tu l'aguiches de tes yeux charmeurs avant de lui chuchoter quelques mots à l'oreille. « Il parait que ça augmente les sensations. »  T'as pas vérifié toi-même, c'est l'occasion ou jamais. Sans attendre tu l'entraîne avec toi. T'es bien décidée de profiter de ces moments jusqu'au dernier instant.