- InvitéInvité
MOON TRAP (marïn)
Sam 1 Avr 2017 - 20:10
❝ AU CRÉPUSCULE,
TU TE RETOURNES ENCORE ❞Le soleil s’est voilé, puis couché. L’opalescence de la lune a repris ses droits doucement dans le décor obscur d’une nuit constellée d’étoile. La quiétude s’est installée, indéniablement. Une volute de fumée soufflée avec indolence remonte vers le ciel, portée par le vent léger qui souffle à cette heure encore douce de la nuit. Le souffle du Caïn se mélange à l’air nicotiné qui s’échappe de ses poumons, dépourvu de canne il avance. Déséquilibré. Un pas, puis l’autre, trainant d’avantage. La jambe gauche ne parvient pas suivre le rythme qu’il voudrait lui imposer mais il n’y prête aucune attention. La douleur, légère, comme un rappel délicat, encercle ces sombres pensées dans son esprit.
La sèche se porte à ses lèvres, semble se greffer à celles-ci : comme s’il ne pouvait respirer librement qu’à travers elle à présent. Tube de la mort qui ne le quitte désormais plus. Sa peau, encore moite du souvenir du cauchemar qui l’a éveillé frisonne sous la brise réfrigérante et humide. L’angoisse peine à se dissiper à mesure que ses pas l’enfonce dans les contrés assombries du campus. Les paroles de son amie résonnent inlassablement dans son esprit. La douceur de sa joie, l’enthousiasme de son timbre, la détermination luisante de ses iris bleutés chéris ne cesse de le hanter. Elle trouvera. Il sait, il le sent. Elle trouvera, le trouvera. Tu trouera, l’enterrera. La peur de perdre, de cesser d’être dans ses yeux, ce sorcier presque respectable creuse ses sillons dans son âme. La vérité, acre et putride réalité, perce dans son estomac les trous qui l’enfonce vers les méandres de la culpabilité qu’il pensait avoir laissée derrière lui.
Frustration fulgurante, impuissance abyssal. Un cri s’échappe de ses lèvres tandis qu’il frappe avec rage contre la pierre qui entrave son chemin et plonge directement dans l’étang si proche de lui. La jambe gauche se rebelle contre l’action, elle cède sous le poids du corps trop lourd de l’homme inquiet qui s’abat brusquement sur elle. Le Caïn, il se retrouve à terre. La chute est lourde, lui coupe le souffle un instant. « Bordel », qu’il rage en envoyant au loin son mégot en tentant de se redresser.
Le corps est bancal, l’honneur est blessé. Honneur, ricane une douce voix dans son esprit, il y a longtemps que ton honneur est entaché. Agacé, épuisé de ces nuits sans sommeil accumulées, il s’adosse à barrière qui protège l'eau qui stagne sous ses pieds. Naïf, il fixe l’eau noire qui chante dans son lit, qui reflète son visage au teint cireux : sordide image d'un homme rongé par le secret. Solitude, incertitude.
Une présence. Douce intrusion le pousse à relever la tête. Elle. Il tente un sourire, une grimace. C’est une nuit pleine de vide, alors à quoi bon feindre ? Le soleil se lèvera bien assez tôt pour qu’il se doive de prétendre.
- InvitéInvité
Re: MOON TRAP (marïn)
Sam 1 Avr 2017 - 21:13
Tu te réveilles un peu en sursaut, Marian. Une impression étrange, comme s’il manquait quelque chose. Quelqu’un. Anubis, en l’occurrence. Ton félin et plus fidèle compagnon a déserté tes draps pourpres et, tu le sais, tu n’arriveras pas à te rendormir sans lui. C’est ainsi, tu as besoin d’enfouir ton nez dans son pelage d’ébène et de respirer son odeur pour trouver le sommeil en paix. C’est enfantin, c’est ridicule, mais c’est ainsi. Ce n’est même pas la peine d’essayer, et ce n’est pas la première fois que tu quittes donc le lit à ton tour pour partir en quête de ton félin disparu.
Sous tes pieds nus, les dalles du sol sont froides, alors tu enfiles rapidement une paire de jeans et de chaussures, ainsi que ton éternelle veste en jean également, bien trop grand pour toi et dont tu es obligée de retrousser les manches sur tes coudes. Ainsi promptement vêtue, tu t’éclipses silencieusement du dortoir de Wright pour errer dans les couloirs. Le silence, ça te connait bien Marian, et tu sais être aussi discrète qu’une petite souris.
Au bout d’un moment, tu dois te rendre à l’évidence : Anubis n’est pas dans l’enceinte de l’école et, à tous les coups, il s’est octroyé une sortie nocturne dans le parc. Tant pis, t’as pas froid aux yeux, Marian, et tu ne peux que comprendre l’animal attirée par la voûte céleste teintée de marine et parsemée d’étoiles brillantes. L’odeur de l’herbe fraiche également, qui t’emplis les narines lorsque tu sors dans le parc qui s’étend tout autour du domaine. La nuit est belle, claire, et tu n’as même pas besoin de sortir la baguette de la poche de ton jean pour t’éclairer, l’astre lunaire se charge d’inonder le paysage d’une lumière d’argent pour te guider.
Honnêtement, le bien-être qui s’empare de toi alors que tu déambules dans le parc et la beauté du paysage te font petit à petit oublier l’objectif de ta sortie et tu te retrouves à tenir tes chaussures d’une main pour avancer pieds nus dans l’herbe fraiche. La brise t’emmène une autre fragrance, les aiguilles de pin, que tu reconnais clairement car sans que tu ne saches pourquoi, c’est l’une des odeurs que tu sens au contact de l’amortentia. Un mystère de plus à élucider te concernant, un mystère de plus que tu ne cherches pas à comprendre.
Et finalement, une silhouette attire ton regard, ton attention. Il ne s’agit pas d’Anubis, non, c’est un contour humanoïde bien qu’au sol, face au lac noir semblable à celui où tu passais des journées entières à Poudlard. T’as pas besoin de demander à la lune d’éclairer son visage. T’as pas besoin de demander au vent de t’apporter son odeur, ou le son de sa respiration. Tu sais déjà. Tu sens déjà qui c’est. Alors tu te diriges vers lui du pas léger qui te caractérise tant, jusqu’à arriver à sa hauteur. Jusqu’à ce qu’il lève le visage vers toi. Un échec de sourire, grimaçant, auquel tu réponds par ton sourire à toi. Sourire qu’il doit connaître par cœur, sourire bonjour. Sourire compréhension. Sourire qui ne demande rien de plus, qui ne s’impose pas vraiment.
Tu te laisses choir à ses côtés, Caïn, ton ami de silence. Ton ami improbable et pourtant, ton ami tout de même. T’es comme ça, Marian, à toujours te rapprocher des brisés. Parce que tu l’es sans doute un peu toi aussi, bien que dans le déni. En premier lieu, tu laisses un silence s’installer. Parce que tu connais sa réponse si tu mimes un « comment ça va ? ». Tes chaussures sont laissées dans l’herbe à côté de tes jambes que tu ramènes contre ta poitrine, les enroulant de tes bras et posant ton menton sur les genoux joint entre eux. En face de vous, le lac noir est d’un calme plat, légendaire. Apaisant. En un sens, tu sais que vous pourriez rester ainsi toute la nuit, sans un bruit autre que vos cœurs qui battent, que vos respirations qui se calquent l’une sur l’autre. Mais t’as pas vraiment envie, pour une fois. A défaut de pouvoir lui faire entendre ta voix, t’as bien envie d’entendre la sienne. D’écouter ses mots, ses intonations, quel que soit le sujet que Caïn ai besoin d’aborder. Que ce soit grave, léger, amusant ou triste. Alors tu sors finalement ta baguette et fait jaillir les étincelles dorées que tu utilises pour communiquer afin de former un simple point d’interrogation qui flotte quelques secondes face à vous avant de s’évanouir dans la nuit.
moon trap
les discours ne sont pas le plus important, c'est le silence entre chaque mot qui donne de la force aux paroles
Sous tes pieds nus, les dalles du sol sont froides, alors tu enfiles rapidement une paire de jeans et de chaussures, ainsi que ton éternelle veste en jean également, bien trop grand pour toi et dont tu es obligée de retrousser les manches sur tes coudes. Ainsi promptement vêtue, tu t’éclipses silencieusement du dortoir de Wright pour errer dans les couloirs. Le silence, ça te connait bien Marian, et tu sais être aussi discrète qu’une petite souris.
Au bout d’un moment, tu dois te rendre à l’évidence : Anubis n’est pas dans l’enceinte de l’école et, à tous les coups, il s’est octroyé une sortie nocturne dans le parc. Tant pis, t’as pas froid aux yeux, Marian, et tu ne peux que comprendre l’animal attirée par la voûte céleste teintée de marine et parsemée d’étoiles brillantes. L’odeur de l’herbe fraiche également, qui t’emplis les narines lorsque tu sors dans le parc qui s’étend tout autour du domaine. La nuit est belle, claire, et tu n’as même pas besoin de sortir la baguette de la poche de ton jean pour t’éclairer, l’astre lunaire se charge d’inonder le paysage d’une lumière d’argent pour te guider.
Honnêtement, le bien-être qui s’empare de toi alors que tu déambules dans le parc et la beauté du paysage te font petit à petit oublier l’objectif de ta sortie et tu te retrouves à tenir tes chaussures d’une main pour avancer pieds nus dans l’herbe fraiche. La brise t’emmène une autre fragrance, les aiguilles de pin, que tu reconnais clairement car sans que tu ne saches pourquoi, c’est l’une des odeurs que tu sens au contact de l’amortentia. Un mystère de plus à élucider te concernant, un mystère de plus que tu ne cherches pas à comprendre.
Et finalement, une silhouette attire ton regard, ton attention. Il ne s’agit pas d’Anubis, non, c’est un contour humanoïde bien qu’au sol, face au lac noir semblable à celui où tu passais des journées entières à Poudlard. T’as pas besoin de demander à la lune d’éclairer son visage. T’as pas besoin de demander au vent de t’apporter son odeur, ou le son de sa respiration. Tu sais déjà. Tu sens déjà qui c’est. Alors tu te diriges vers lui du pas léger qui te caractérise tant, jusqu’à arriver à sa hauteur. Jusqu’à ce qu’il lève le visage vers toi. Un échec de sourire, grimaçant, auquel tu réponds par ton sourire à toi. Sourire qu’il doit connaître par cœur, sourire bonjour. Sourire compréhension. Sourire qui ne demande rien de plus, qui ne s’impose pas vraiment.
Tu te laisses choir à ses côtés, Caïn, ton ami de silence. Ton ami improbable et pourtant, ton ami tout de même. T’es comme ça, Marian, à toujours te rapprocher des brisés. Parce que tu l’es sans doute un peu toi aussi, bien que dans le déni. En premier lieu, tu laisses un silence s’installer. Parce que tu connais sa réponse si tu mimes un « comment ça va ? ». Tes chaussures sont laissées dans l’herbe à côté de tes jambes que tu ramènes contre ta poitrine, les enroulant de tes bras et posant ton menton sur les genoux joint entre eux. En face de vous, le lac noir est d’un calme plat, légendaire. Apaisant. En un sens, tu sais que vous pourriez rester ainsi toute la nuit, sans un bruit autre que vos cœurs qui battent, que vos respirations qui se calquent l’une sur l’autre. Mais t’as pas vraiment envie, pour une fois. A défaut de pouvoir lui faire entendre ta voix, t’as bien envie d’entendre la sienne. D’écouter ses mots, ses intonations, quel que soit le sujet que Caïn ai besoin d’aborder. Que ce soit grave, léger, amusant ou triste. Alors tu sors finalement ta baguette et fait jaillir les étincelles dorées que tu utilises pour communiquer afin de former un simple point d’interrogation qui flotte quelques secondes face à vous avant de s’évanouir dans la nuit.
- InvitéInvité
Re: MOON TRAP (marïn)
Dim 2 Avr 2017 - 13:05
❝ AU CRÉPUSCULE,
TU TE RETOURNES ENCORE ❞Noirceur sentimentale. Les émotions sont assombries, corrompues. Elles portent à présent le sceau de la peur, du secret, l’odeur âcre du sang. Les muscles fatigués de la mâchoire tressautent sans arrêt. La haine, effluve incendiaire, se répand en lui. Que faire ? La situation est inextricable. Le sorcier est aux aguets, aux abois presque. Plus elle cherchera, plus elle trouvera. Elle ignore encore la profondeur de l’obscurité qui entoure les mystères de la secte à laquelle il appartenait. Elle ignore les infamies qui se sont dites dans les couloirs sombres du cachot, les secrets ensanglantés qu’ils portent tous dans leurs esprits, marqués à jamais par les erreurs d'un passé trop proche.
Ultraviolence qui l’agite. Le Caïn il est perdu, noyé par l’immensité des possibilités qui se dessinent doucement à mesure que le temps passe, que la mémoire se réveille, qu’elle distille les images d’un ailleurs enterré. Il se rêve amnésique.
Ses doigts s’accrochent au briquet qui glisse entre ses longs doigts fins. Il hésite, le cerveau ne s’arrête plus. Un nouveau tube se glisse sur ses lèvres, il ne les compte plus. C’est l’unique moyen de retrouver son souffle, de se donner une contenance. Canne de papier pour une âme tout aussi bancale que son corps.
La présence de Mari, la tendresse silencieuse de son existence à ses côtés ne l’apaise pas comme de coutume. La flamme embrase le papier, enfume une seconde l’air qu’il aspire. Son corps délicat se laisse choir sur l’herbe, son parfum se mélange à celui délicat du tabac. Cette absence de son, bercé par le bruit délicat du lac qui danse dans le noir le soulage à mesure que le temps s’égrène. La solitude est commune, partagée entre les deux sorciers. Dans l’absence de mot, ils se sont trouvés des années plus tôt. Le sang ne souillait pas encore sa peau blanchâtre, la jeunesse lui servait encore de couverture à l’atrocité de ce dont il faisait partie. Ce soir, l’astre lunaire pour témoin, les faits étaient sensiblement différents. Soupire, expiration sans expiation.
Un mouvement de baguette délicat, gracieux boules de feu qui dessinent l’interrogation qui plane. Il le sait, Mari prise au piège de son esprit, de son corps muet, ne le jugera pas. Pourtant, jamais encore il n’a confié à quiconque les dessins noirâtres dont il est devenu le gardien jadis. Le Caïn, il soupire, tire une nouvelle bouffée de sa cigarette. Les mots ricochent dans son esprit, hésitant à sortir. Les échos résonnent contre ses os, se conjuguent sous toutes les formes et tous les sons. « La vérité va m’éventrer. Le passé s’offre une invitation dans mon présent, et … je ne peux pas laisser cela arriver. Qu’importe ce que je ressens, je dois l’empêcher. Personne ne doit savoir. » Le timbre est écorché, rude et rempli d'une froideur qui l’effraie presque lui même. Le Caïn il ose poser ses yeux sur le visage serein de son amie, il cherche une réponse quel qu’elle soit dans ses iris indomptables. Dis moi quoi faire, qu'il rêve de lui dire, allez sauve moi tant que je peux encore respirer. « L’amour ça ne changera rien n’est-ce pas ? Il y a des choses que l’on ne répare tout simplement pas j'crois bien …»
- InvitéInvité
Re: MOON TRAP (marïn)
Lun 3 Avr 2017 - 10:45
Quand tu es avec Caïn, t’es un peu comme une page blanche. La page vierge d’un journal intime prête à recevoir les confessions, les aveux, les secrets. La lumière comme les ténèbres. Prête à être à l’écoute de tout ce qu’il faudra, sans jugement aucun. T’es comme ça, Marian, tu donnes de ta personne et si tu ne peux pas émettre un mot, tu fais en sortes que les autres puissent les déverser au creux de tes oreilles.
moon trap
les discours ne sont pas le plus important, c'est le silence entre chaque mot qui donne de la force aux paroles
Il fume en silence et toi tu l’observe en silence. Lorsque Caïn prend la parole, tu en profites pour prendre sa cigarette de la main libre, tes doigts fins effleurant gentiment les siens. Tirant sur la clope, tu l’écoutes comme tu sais si bien le faire. Il parle du passé imposant, qui s’insinue dans son présent comme un serpent autour des entrailles. Poison dangereux dans les veines. Il parle de rejet, de combat, de lutte intérieure. C’est peut-être ça la source du problème, quelque part. Il parle silence, il parle secrets. Déni. Toi, tu fumes, et tu écoutes sa voix au timbre glacé, abimé par la souffrance. Et ça te fait souffrir tout autant, Marian, un peu impuissante pour le coup.
Lorsque son visage se tourne vers le tiens, tu peux voir que dans ses yeux il reste cette flamme, un peu désespérée, de la recherche de l’espoir. Il y croit encore, à quoi, difficile à dire, mais il y a toujours quelque chose. Quelque chose de beau, quelque chose de pur au bout de ses doigts et bien planqué au fond de son cœur. Et il parle de l’amour à voix haute, Caïn, et ça te fait rire silencieusement, Marian. L’amour. Tu tires encore une fois sur la cigarette et la lui rend, la posant directement entre ses lèvres qui ont cessé de parler. Les tiennes, s’étirent en un petit sourire et à nouveau, tu agites ta baguette en de lentes arabesques. Elles forment les étincelles, tes mots. Ta voix sans un bruit. « Le tout est de savoir de quel amour tu parles. Personne n’arrivera réellement à t’aimer si tu continues de te battre avec toi-même. Parce que tu seras toujours secret, tu seras toujours fatigué. Parce que tu ne seras pas prêt pour l’amour de quelqu’un d’autre tant que tu n’auras pas accepté le tien à ton propre égard. » T’es pas très douée pour t’exprimer de manière générale, Marian, t’es maladroite dans tes mots silencieux qui ont du mal à refléter tes pensées. Alors tu continues : « Il y a de l’espoir pour tout le monde, ça ne dépend que de toi. »
C’est vrai que ça parait un peu abrupte, comme ça, mais il n’y a vraiment rien de méchant dans tes mots, aucun jugement dans ton regard avelin que tu retournes vers Caïn avec un petit sourire. « Il faut aussi laisser les gens t’accepter, tout entier. Avec le pire. Même si ça fait peur. » Parce que t’es pas naïve ni innocente, Marian, tu as vu la flamme dans ses yeux mais tu as vu les ombres également. La noirceur enfouie.
- InvitéInvité
Re: MOON TRAP (marïn)
Sam 8 Avr 2017 - 20:19
❝ AU CRÉPUSCULE,
TU TE RETOURNES ENCORE ❞L’obscure et apaisante obscurité, elle est le voile commun de vos moments de complicité, aphone ou non. La voix du Caïn est le murmure le plus commun, les intonations varient avec l’âge, avec la violence des instants mais la confiance reste la même. Echo d’un passé lointain.
Les mots qui s’échappent de sa bouche ne voilent jamais de mensonge, pas auprès de Mari. Dans la tendresse de l’aura qu’elle dégage, elle s’est glissée dans le rôle de la confidence. L’oreille muette, bienveillante et toujours juste. Le silence ne l’empêche pas de s’exprimer, la jolie nymphe n’a nulle besoin de sa voix pour se faire entendre. Ses doigts fins qui s’emparent du tube de nicotine tandis qu’il ose enfin, pour la première fois depuis des semaines poser des mots sur les sentiments confus qui l’agitent ressemble aux mouvements délicats du vent. Le souffle de sa respiration, discret et empreint d’un délicat parfum comme un élixir le pousse aux confidences.
Les mots qu’elle dessine par magie résonnent étrangement dans son esprit. Un timbre un peu rauque, presque chantant. Elle s’est glissée, comme une ombre fluette, au fil des années, dans son esprit saccagé. Sa présence, forte emprise, comme une cape doucereuse semble l’envelopper dans ces moments de doutes les plus sombre. Elle est silence Marian, elle est sagesse Marian. Cette amie de l’ombre et de l’opale qui rassure, qui réconforte et qui semble paradoxalement toujours avoir les mots justes.
Dessin d’un sourire sur les lèvres rosées. Morceau de vie vibrant qui agite son visage, enflamme ses iris et donne à son visage une sorte de mélodie. Elle est ainsi Marian, le silence de sa voix n’empêche pas son corps tout entier de chanter ses émotions. Elle n’a pas besoin de voix pour être la douce nymphe, elle est parole avec ses sourires, les éclats de ses rires aphones. Marian, elle est tout entière même sans voix.
« Je ne parle pas d’amour comme ça… Non, c’pas de l’amour. Je ne suis pas amoureux. » La véhémence de sa réponse lui fait tressauter la mâchoire. Il tire encore une bouffé sur la cigarette pour détourner le regard de la blonde qui semble aussi peu convaincu que lui par ces propos. Il n’aime pas Tam, le Caïn, il n'aime personne - pas comme ca. Il le saurait s’il était amoureux d’elle. Comment peut-on aimer quelqu’un réellement alors qu’il se supporte à peine dans un miroir ? La justesse des mots de Mari le frappe avec encore plus de force que ces propres conclusions. « L’espoir ne mène à rien, j’pensais que toi plus que quiconque tu l’comprendrais ... »
Désabusé, il la sent le Caïn, la force incendiaire qui comme une braise couve en lui. Il avait eu beau lutter de toutes ses forces, s'enrager comme un forcené : rien n'y faisait. Il était marqué du sceaux inaltérable des in-chéris, des mal-aimés. L'amour, il avait fini par le comprendre, construisait tout, à force de douceur, il bâtissait les fondations. Fondations qui lui faisaient cruellement défaut alors à quoi bon se battre ? « Tu ne sais pas. Tu n’as jamais demandé, même quand on était enfant. Tu ne sais pas et tu ne voudrais pas savoir, personne ne le voudrait. »
Ses doigts se posent sur le filtre, comme une obsession envers le tube blanchâtre qui lui offre un faible rempart avec le reste du monde. Il le fait tourner entre ses doigts un instant avant de le tendre à la jeune femme. « Toi-même, tu tais tes secrets. T’es une étoile Mari, tu brilles. Mais toujours de trop loin pour laisser les autres t’atteindre »
- InvitéInvité
Re: MOON TRAP (marïn)
Mer 14 Juin 2017 - 11:36
archivé, un des participants est supprimé.